101 question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · saint marcellin champagnat est né en...

100
Question embarrassante, réponse satisfaisante Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé- but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que souvent dans la famille Champagnat, comme par ailleurs dans beaucoup de foyers français du temps, on ait souvent parlé de ce cataclysme qui s’était abattu sur le pays. D’au- tre part, en mai 1795, Jean-Baptiste, le père de Marcellin, eut des problèmes avec les responsables à cause de son ami Jean-Pierre Ducros qui avait poignardé un gendarme pour s’échapper de prison. C’est probablement à cette oc- casion, alors qu’il avait six ans, que Marcellin posa candi- dement la question suivante à Louise Champagnat, une tante religieuse, chassée de son couvent par la révolution, qui vivait dans la famille: « Ma tante, qu’est-ce que c’est la Révolution? Est-ce une personne ou une bête? » - « Pauvre toi, répondit la tante, le bon Dieu te préserve de ne jamais en souffrir ; elle est plus cruelle qu’aucune bête qui soit au monde! » (Zind, p. 143) Est-ce que je sais répondre aux questions, parfois embar- rassantes que posent les jeunes? 101

Upload: others

Post on 21-Aug-2020

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Question embarrassante, réponse satisfaisante

Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que souvent dans la famille Champagnat, comme par ailleurs dans beaucoup de foyers français du temps, on ait souvent parlé de ce cataclysme qui s’était abattu sur le pays. D’au-tre part, en mai 1795, Jean-Baptiste, le père de Marcellin, eut des problèmes avec les responsables à cause de son ami Jean-Pierre Ducros qui avait poignardé un gendarme pour s’échapper de prison. C’est probablement à cette oc-casion, alors qu’il avait six ans, que Marcellin posa candi-dement la question suivante à Louise Champagnat, une tante religieuse, chassée de son couvent par la révolution, qui vivait dans la famille: « Ma tante, qu’est-ce que c’est la Révolution? Est-ce une personne ou une bête? » - « Pauvre toi, répondit la tante, le bon Dieu te préserve de ne jamais en souffrir ; elle est plus cruelle qu’aucune bête qui soit au monde! » (Zind, p. 143)

Est-ce que je sais répondre aux questions, parfois embar-rassantes que posent les jeunes?

101

Page 2: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Une situation précaire,prélude à une démarche positive

François Guizot disait après la révolution française : « On s’était promis et on avait beaucoup promis; on ne fit rien. Des chimères planaient sur des ruines. » À ce propos, les rapports des visites des responsables locaux de l’éducation au cours de cette période post-révolution, pouvaient se résumer par ces quelques mots : « Avant la Révolution, il y avait partout des écoles primaires…Tout cela a disparu… Dans vingt ans les communes rurales ne fourniront plus un seul homme qui sache lire et écrire. De plus les connaissances religieuses des jeunes et des moins jeunes sont à leur plus bas niveau. » Faut-il alors se surprendre que saint Marcellin Champagnat, très conscient de cette situation malheureuse du petit peuple des campagnes, et qui avait lui-même rencontré beau-coup de difficultés dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, ait décidé de fonder une communauté de frères enseignants. (Zind, p. 148)

Quelle est ma réaction devant les carences que je vois autour de moi?

102

Page 3: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Ne pas lâcher devant la pre-mière difficulté

Depuis la visite de l’abbé Cartal à Lavalla en 1803, Marcellin voulait devenir prêtre. Mais pour y parve-nir, il fallait d’abord qu’il apprenne les bases du français pour espérer en-trer au petit séminaire de Verrières. Sa mère, après le décès de son mari sur-venu le 13 juin 1804, déci-da de confier son fils à Be-noît Arnaud, professeur de la commune voisine. Mal-heureusement, après quel-ques mois le verdict de l’enseignant ne pouvait être plus clair : « Tôt ou tard et le plus tôt sera le mieux, dit-il à Marcellin, tu y re-nonceras quand même, avec le regret d’avoir fait beau-coup de dépenses inutiles, d’avoir perdu ton temps et peut-être ta santé. » Il ajouta à la maman Chirat : « Votre enfant s’entête à vouloir faire des études mais vous avez tort de le laisser faire. Il a trop peu de talent pour réus-sir. » Cette appréciation tout à fait négative, aurait dé-couragé la plupart d’entre nous, mais pas Marcellin. Après un pèlerinage au tombeau de saint François-Régis, il décida de partir pour le séminaire, tout en étant conscient des difficultés qui l’attendaient. (Zind, p. 155 et p. 261) Est-ce que je baisse facilement les bras

103

devant les problèmes?

Page 4: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Marcellin, un jeuneà la foi profonde

Les obstacles, loin de décourager Marcellin Champagnat, l’affermis-saient davantage dans son désir de devenir prêtre. Devant la déter-mination de son fils, la maman lui proposa de faire en-semble un pèlerinage au tombeau de saint Jean-François Régis, un personnage bien connu dans la région de l’Ar-dèche. Le but de la démarche : lui demander son aide. Elle était confiante que le saint aiderait Marcellin à réali-ser ce projet vocationnel qui lui tenait tant à cœur. Ils par-tirent donc vers la Louvesc pour ce voyage de trois jours à pied. Au retour, Marcellin dit à sa famille : « Préparons mon trousseau, je veux aller au séminaire. Je réussirai puisque c’est Dieu qui m’appelle. » Comme on hésitait à lui acheter ce dont il avait besoin, il ajouta : « Que cette dépense ne nous arrête pas car j’ai de l’argent pour la payer. » Il avait 600 francs grâce à son commerce d’a-gneaux. (Zind, p. 156 et 261)

Quel est mon comportement devant les difficultés ?

104

Page 5: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Des conditions de vie difficiles qui ne découragent pas

Du temps de saint Marcellin Champagnat, les pensionnai-res du petit séminaire de Verrières ne vivaient pas dans le luxe, loin de là. L’établissement avait ouvert ses portes l’année précédente. Il comprenait un vieux presbytère, une grange ouverte à tout vent et une maison de campagne délabrée. Le grenier servait de dortoir aux pensionnaires. Ils y accédaient par une échelle. En hiver on y gelait et on y étouffait en été. L’établissement ne comportait pas de réfectoire proprement dit. Les séminaristes devaient se rendre à la cuisine pour y recevoir leur modeste pitance, un bouillon, une portion de lard ou de pommes de terre et un morceau de pain noir qu’ils allaient absorber là où ils pou-vaient. Les jours de congé étaient occupés à recueillir du bois dans la forêt voisine pour la cuisine et de la paille chez les paysans pour colmater les trous dans les murs et les toits. Cette situation incommode n’était pas de tout repos, mais Marcellin et ses compagnons y voyaient un moyen de consolider leur idéal commun vers la prêtrise. (Zind, p. 157 et 261)

Est-ce que je sais faire face sereinement à des conditions pénibles?

105

Page 6: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Un éducateur qui a fait confiance à Marcellin

Marcellin est entré au petit séminaire de Ver-

rières en 1805 à l’âge de 16 ans. Il était le plus âgé de sa classe.

En 1808, l’abbé Antoine Linossier était responsable de la discipline au séminaire. Pour remplir cette tâche, parfois ingrate, il s’adjoignit quelques élèves parmi les plus âgés et ceux à qui il faisait confiance. C’est ainsi qu’il choisit Mar-cellin, alors âgé de près de vingt ans, comme surveillant du dortoir des plus jeunes. Cette responsabilité l’encouragea et lui permit de progresser plus rapidement dans ses étu-des. En effet, après avoir vérifié si tous les jeunes dor-maient, il se retirait dans son alcôve et à la lueur d’une lampe spéciale il pouvait s’adonner à l’étude du latin et de ses matières de classe pendant plusieurs heures. Ce tra-vail supplémentaire lui permit même de faire deux classes pendant cette même année. On peut ajouter qu’en faisant confiance à Marcellin, l’abbé Linossier lui a permis de pro-gresser rapidement, non seulement dans ses études mais aussi dans sa formation comme humain et comme futur leader spirituel. (Zind, p. 159 et 160)

106

Quels sentiments m' animent quand on me fait confiance?

Page 7: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Un maître de spiritualité pour Marcellin

L’abbé Antoine Linossier s’est avéré pour Marcellin un édu-cateur qui a su lui faire confiance dès son arrivée au petit séminaire. Par la suite, de 1809 à 1812, avant son entrée au grand séminaire, Marcellin eut la chance de continuer à fréquenter cet apôtre devenu animateur spirituel de l’éta-blissement. L’horaire du dimanche soir comportait alors un commentaire des épîtres et des évangiles. L’abbé Linos-sier avait un don particulier pour présenter des concepts clairs, simples et précis. Ce même soir, il faisait la lecture spirituelle qu’il prenait dans la vie de saints connus ou dans des volumes de spiritualité. Par la suite il savait question-ner pour permettre aux jeunes de juger sainement les véri-tés et les exemples entendus et pour corriger les erreurs de compréhension. À son contact Marcellin apprit l’art de transmettre ses valeurs aux autres. Plus tard, comme Su-périeur des frères, il sut mettre en pratique les enseigne-ments reçus. (Zind, p. 161)

Comment certainsmaîtres m’ont-ils influencé dans le passé?

107

Page 8: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Perspicacité de Marcellin, le futur apôtre

Déjà pendant son séjour à Verrières Marcellin manifestait des dispositions comme futur apôtre. En effet, il se rendit compte un jour qu’un de ses compagnons était pris de dé-goût et se disposait à quitter le séminaire. Comme ils étaient amis, il le rencontra dans le but de le raisonner et de l’amener à changer d’idée. En apprenant que le décou-ragement de son jeune camarade venait de punitions qu’il avait mal acceptées, il lui dit : « Ou bien elles sont méri-tées et alors tu dois les accepter avec reconnaissance comme réparation à tes manquements. Ou bien elles ne sont pas méritées, tu dois alors les accepter avec résigna-tion en réparation d’autres fautes pour lesquelles tu n’as pas été puni. » Il l’encouragea à faire une neuvaine à Marie avant de prendre une décision finale. Avant la fin de la neuvaine, l’ami reconnut que son découragement venait des mauvais conseils d’un autre compagnon. Le Frère Jean-Baptiste qui raconte ce fait ajoute que le jeune se re-prit en main et devint un excellent prêtre. (Zind, p. 162)

Ai-je l’œil ouvert aux problèmes de ceuxque je côtoie?

108

Page 9: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Le 6 janvier 1814, une journéespéciale

dans la vie de Marcellin

Dans tout groupe humain, il se glisse toujours des gens qui sont des profiteurs. Il en était de même au grand séminaire de Saint-Irénée en 1812. Parmi les supposés aspirants au sacerdoce, des jeunes s’y cachaient pour éviter le service militaire ou d’autres s’y trouvaient pour se payer des étu-des avancées aux frais du diocèse. Ils n’avaient nullement l’idée de devenir prêtres et ils reculaient l’échéance de leurs premiers engagements. Pour corriger la situation, le cardinal Fesch décréta que les jeunes venus des petits sé-minaires depuis 1812 devraient manifester leur intention au plus tard à Noël 1813. Autrement, ils devraient se retirer. Pour répondre à cette ordonnance, Marcellin reçut le sous-diaconat le 6 janvier 1814. C’est donc pendant cette jour-née qu’il revêtit la soutane pour la première fois. Pendant toute sa vie Marcellin célébra cet anniversaire de façon particulière en action de grâce au Seigneur pour cet appel à ce ministère sacré. (Zind, p. 173)

Y a-t-il dans ma vie, un anniversaire que je ne peux oublier?

109

Page 10: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Marcellin prêchait davantage par l’exemple

Comme grand séminariste, Marcellin passait ses vacances dans sa famille. Déjà convaincu que la meilleure prédica-tion était l’exemple, il écrivait dans ses notes intimes avec une ardeur juvénile à propos des siens : « Je m’efforcerai de les gagner tous à Jésus-Christ par mes exemples et par mes discours. Je ne leur dirai aucune parole qui puisse les fâcher ou leur faire de la peine. » À son arrivée comme vi-caire à Lavalla, il se rendit compte qu’il y avait beaucoup à faire pour ramener la ferveur dans cette paroisse négligée par le curé en place, l’abbé Rebod. Pour cela, il voulut d’a-bord être fidèle à sa propre vocation sacerdotale en élabo-rant sa règle concrète de vie quotidienne en dix-huit points très précis. Ce programme comprenait d’abord ses contacts avec le Seigneur : méditation, messe, récitation de son bréviaire, visites au saint sacrement et prières ma-riales, sans oublier des temps d’accueil des personnes et une période d’étude personnelle et de préparation des ho-mélies dans sa chambre. Sa conduite exemplaire améliora en quelques mois le climat humain et spirituel de la pa-roisse. (Zind, p. 191)

Suis-je convaincu que je peux influencer davantage par mon exemple?

110

Page 11: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

L’inculturation, premièredémarche de l’abbé

Champagnat à Lavalla

Jeudi, le 12 août 1816, l’abbé Marcellin Champagnat reçut sa première obédience comme vicaire à Lavalla. Il s’y rendit rapidement pour être présent à la fête de l’Assomption du 15 août suivant. Dès son arrivée il comprit qu’il devait d’abord bien connaître son nouveau champ d’apostolat, l’esprit des habitants, leur caractère, leurs qualités humaines et chrétiennes et aussi leurs déficiences, leurs défauts et les désordres qui ré-gnaient dans sa nouvelle paroisse. Il se rendit également compte que l’action apostolique de son nouveau curé, l’ab-bé Rebod, était réduite à sa plus simple expression. Pour cela, il commença par dialoguer avec lui et à le traiter avec beaucoup de déférence, malgré le caractère rébarbatif de ce dernier. Dans les premières semaines de son nouveau ministère, Marcellin se fit un devoir de rencontrer les gens, de les questionner sur leurs attentes et de participer, au-tant que faire se peut, à leur vie quotidienne. Ce n’est qu’a-près s’être fait une idée du milieu qu’il établit son plan d’ac-tion. (Zind, p. 192 et 264)

Est-ce que je connais les bons et les mauvais côtés

111

du milieu où je vis?

Page 12: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Premiers gestes apostoliques du vicaire

Champagnat

Dès son arrivée comme vicaire à Lavalla saint Mar-cellin constata les déficien-

ces religieuses marquantes des jeunes de la paroisse. Aussi, est-ce vers eux qu’il dirigea les premières démar-ches de son ministère paroissial. Il organisa des rencontres quotidiennes d’évangélisation pendant la période hivernale, un temps où les jeunes étaient pratiquement libres toute la journée. Au cours de ces réunions il leur parlait avec pas-sion de l’amour que Dieu avait pour eux et pour leurs famil-les, de la nécessité de bien connaître leurs devoirs de chrétiens. Il y ajoutait des exemples concrets d’engage-ment chrétien et des petites histoires qui piquaient leur curiosité tout en maintenant leur attention. Son influence sur ces jeunes était tellement remarquable que la plupart d’entre eux se montraient assidus aux rencontres, beau temps mauvais temps, même si parfois ils avaient à mar-cher pendant une heure et plus. Les changements qui se produisirent dans la paroisse confirmèrent que Marcellin avait misé juste en commençant son action apostolique par les jeunes. (Zind, p. 192 et 265)

Les jeunes de ma famille et de mon milieu ont-ils une place privilégiée dans mon cœur?

112

Page 13: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Les humbles débuts d’une grande œuvre

Rappelons que la communauté mariste a débuté le 2 jan-vier 1817 avec Jean-Marie Grangeon et Jean-Baptiste Au-dras, auxquels s’ajouta au printemps suivant Jean-Claude Audras, frère aîné de ce dernier. Dès le commencement le travail manuel était nécessaire pour survivre et il occupait une bonne partie de leur journée. Pendant les mois d’hiver ils s’adonnaient à la fabrication de clous de charpentier, une activité artisanale en vogue dans la région. Pour cela, une enclume avec foyer fut installée près de la cuisine et pendant des heures on pouvait entendre les bruits métalli-ques d’une minuscule forge, le métier de forgeron étant la spécialité de Jean-Marie Grangeon. Au cours des autres saisons de l’année, on y ajoutait l’entretien et la culture d’un petit jardin attenant à la maison, un travail exécuté surtout par les deux frères Audras C’est dans un tel milieu de simplicité et de travail que se formèrent les premiers maristes et que se développa cet esprit de simplicité, une de leurs caractéristiques. (Zind, p. 200)

Suis-je convaincu de l’importance d’une vie simple ?

113

Page 14: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Marcellin Champagnat, un pêcheur pas ordinaire

Jésus avait dit aux apôtres : « Je ferai de vous des pêcheurs d’hom-mes! » Saint Marcellin Champagnat a été l’un de ces pêcheurs d’hom-mes. Il avait un don spécial et une intuition surprenante pour interpeller en temps et lieu. À preuve le cas Jean-Claude Audras, le futur Frère Laurent, frère de Jean-Baptiste, futur Frère Louis, les deux premiers pi-liers de la communauté mariste. Rappelons que, au début du prin-

temps 1817, les parents de Jean-Baptiste Audras étaient venus lui demander de revenir au foyer pour aider au tra-vail de la ferme. Ce dernier les avait suppliés de le laisser dans sa vocation avec Marcellin. Ils retournèrent donc bre-douilles à la maison. Quelques temps après, ils demandè-rent à leur fis ainé, Jean-Claude âgé de 24 ans, d’aller à Lavalla et de ramener Jean-Baptiste à la maison. À l’arri-vée de son frère, Jean-Baptiste courut en pleurant au pres-bytère supplier Marcellin d’intercéder pour lui. Et ce der-nier, au lieu de répondre à la demande de Jean-Claude, lui suggéra plutôt de suivre son frère s’il voulait être heureux en lui disant qu’il ferait de lui un bon religieux malgré son âge et ses déficiences. Le message fut si bien reçu que Jean-Claude répondit : « Vous m’en faites presque prendre envie! » Alors, au lieu de ramener son frère à la maison, il vint annoncer à ses parents qu’il voulait aller vivre avec lui. N’est-ce pas que Marcellin était un pêcher assez spécial? (Zind, p. 202)

Est-ce que je suis une cause d’avancement et de progrès pour mes voisins?

114

Page 15: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Marcellin Champagnat, un homme qui inspirait confiance

Marcellin, qui voulait avoir une action positive chez les pa-roissiens de Lavalla, s’ingénia d’abord à gagner leur confiance, leur estime et même leur affection. Originaire de la campagne comme la plupart d’entre eux, il n’eut aucune difficulté à y arriver. De plus sa gaieté rayonnante, son ou-verture aux besoins d’autrui, sa franchise appréciée et son air simple et modeste lui attiraient la sympathie de ces gens sans astuce et pleins de bonne volonté. Au cours de rencontres fortuites à l’occasion de ses sorties d’office, il savait s’intéresser aux problèmes de ceux et celles qu’il rencontrait, leur demander leur avis sur des situations bien concrètes, les féliciter et les encourager dans ce qu’ils fai-saient de beau pour leur famille et pour la paroisse. Il avait le don de glisser une pensée pieuse dans la conversation s’il réalisait qu’elle serait bien reçue.

De plus, il préparait avec soin ses homélies du dimanche de manière à les rendre intéressantes et à la portée de tous, de sorte qu’il en ramena plusieurs paroissiens à la pratique dominicale. (Zind, p. 204, 264 et 265)

Est-ce que les gens que je côtoie se sentent en confiance à mon contact?

115

Page 16: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Marcellin Champagnat, un homme de service

Une des qualités de saint Marcellin était son esprit de ser-vice. Il savait aider les gens mal pris et surtout ses jeunes disciples selon ses possibilités. Ceux qui avaient sa prédi-lection, c’étaient les malades. À ce propos, Frère Laurent rapporte que le bon Père venait le voir à tous les jours pen-dant la période où il fut alité. Quand un paroissien était ma-lade et qu’il avait besoin de sa présence, rien ne pouvait l’empêcher de lui rendre visite, ni les heures de nuit et de jour, ni les distances à franchir à pied, ni la pluie, ni la neige et ni la mauvaise température, ni les fatigues que cette démarche lui occasionnait, ni les dangers réels ou appréhendés. Il en profitait pour encourager le malade, lui apporter les secours de la religion, le préparer si néces-saire à la mort et lui inspirer confiance et sérénité malgré tout. Son zèle à répondre à toutes les demandes lui faisait dire : « J’ai bien sué, mais j’ai la consolation qu’aucun ma-lade n’est mort sans que je sois arrivé à temps pour bien le préparer à paraître devant Dieu.» (Zind, p. 140)

Suis-je attentif aux gens malades et mal pris?

116

Page 17: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Ne pas se fier aux apparences

Les premiers Frères Maristes n’é-taient pas des gens à la barbe blanche et des diplômés d’universi-té. Souvent, devant les demandes pressantes des responsables des régions rurales, saint Marcellin de-vait leur envoyer des jeunes qui avaient tout juste dépassé l’âge de raison et qui avaient à peine les connaissances suffisantes pour montrer à écrire, à lire et à comp-ter. Mais ces jeunes étaient pleins de bonne volonté, d’amour et de confiance au Seigneur et à la Vierge Marie. Leur jeune âge et leur aspect enfantin suscitaient le doute et la suspicion compréhensibles chez certains adul-tes. On raconte à ce propos que la vue du Frère Louis (Jean-Baptiste Audras) âgé de 16 ans, et du Frère Antoine Couturier, âgé de 18 ans, envoyés pour diriger l’école pa-roissiale de Marlhes à la fin de 1818, fit dire au vicaire ces mots entendus par Frère Louis : « Ces deux jeunes ne sont pas assez instruits et ils manquent d’expérience pour diri-ger une école. Ce sont deux enfants, comment pourront-ils discipliner et former d’autres enfants? » Et le curé de conti-nuer : « En effet, ce sont peut-être des saints, mais ils sont trop jeunes. » Malgré ces sombres présages les frères ou-vrirent l’école et moins d’un mois après, la conduite des enfants s’étaient tellement améliorée que le curé et le vi-caire ne purent qu’applaudir à leur succès. (Zind, p. 209)

Je me base sur quoi pour juger les autres?

117

Page 18: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Premières expériences novatrices

des jeunes frères

Marcellin Champagnat, en homme pratique qu’il était, com-prit qu’il fallait plonger rapidement ses jeunes de Lavalla dans le bain pour leur donner le goût de continuer dans leur vocation d’enseignants. Malgré leur jeune âge et leur compétence très élémentaire, il leur proposa une expé-rience bien spéciale, celle d’aller enseigner aux enfants les plus abandonnés des hameaux d’alentour. Avec leur ar-deur juvénile, les novices acceptèrent d’emblée ce projet tout à fait novateur. Alors ils partaient le matin escalader les monts environnants pour faire la classe et le caté-chisme à ces jeunes délaissés et ils revenaient le soir après leur journée d’enseignement. Cette expérience réus-sit au-delà des espérances. En effet, les habitants de ces cantons éloignés étaient surpris et enchantés de l’attitude édifiante de ces jeunes éducateurs, de leur sens des res-ponsabilités et de leur dévouement à leur tâche. Cette dé-marche suscita aussi une admiration et une estime bien méritées pour ces premiers maristes de la part des parois-siens de Lavalla. (Zind, p. 210)

Est-ce que je suis novateur dans mes suggestions pour améliorer mon environnement?

118

Page 19: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Marcellin savait former et corriger avec

patience

Au début de l’Institut, les jeunes qui demandaient leur admission dans la communauté étaient des adolescents frustres mais rem-plis de bonne volonté. C’est dire que saint Marcellin avait tout un travail à faire pour les former à la vie religieuse et à l’enseignement. En effet, même s’ils étaient imbus du désir de bien accomplir leur tâche, ces jeunes profes-seurs manquaient d’expérience et se livraient parfois à des exagérations compréhensibles dans leurs démar-ches d’éducateurs. Il fallait alors à Champagnat une bonne dose de patience et de compréhension pour corri-ger adroitement ces novices dans le métier sans les dé-courager. Son biographe écrit que la critique des leçons de catéchisme avait lieu ordinairement après le souper pendant la récréation du soir. Le bon abbé signalait alors les fautes de comportement, corrigeait les erreurs de fonctionnement, complétait ce qui avait manqué aux ex-plications, tout en distribuant à profusion les encourage-ments et les éloges pour les bons coups réussis et clôtu-rait toujours par des encouragements paternels. Ce suivi pédagogique aida beaucoup les premiers maristes à de-venir d’excellents éducateurs. (Zind, p. 220)

Suis-je encourageant dans les corrections?

119

Page 20: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Un idéal qui fait oublierles désagréments

Frère Laurent, le troisième jeune à entrer chez les Pe-tits Frères de Marie, expri-ma à plusieurs reprises le désir d’aller évangéliser les enfants du Bessat et leur enseigner les rudiments de l’écriture et de la lecture avant de recevoir une ré-

ponse affirmative du Père Champagnat. Le hameau était situé à deux heures de marche de Lavalla. Pour s’y rendre il fallait escalader des monts et franchir des ravins. Frère Laurent partait le lundi matin, logeait chez un paysan pen-dant la semaine et revenait le vendredi soir à l’Hermitage. Il fit ce travail pendant plusieurs années. Pour rien au monde il n’aurait voulu donner sa place. Un jour sur le chemin vers le Bessat voici le dialogue qui se déroula entre lui et saint Marcellin : « Mon frère, vous faites un métier bien péni-ble! » - « Pénible? Pas du tout! Car j’ai la certitude que Dieu compte nos pas et qu’il récompensera par une im-mense gloire nos peines et nos fatigues supportées par amour ». - « Vous êtes content d’aller faire le catéchisme et la classe dans ce mauvais pays »? - « Je ne donnerais pas mon emploi pour tous les biens du monde ». - « Mais admettez qu’aujourd’hui est un bien mauvais jour! » - « Non, mon Père, c’est un des plus beaux jours de ma vie! » (Zind, p. 220)

Suis-je heureux dans mon travail?

120

Page 21: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Patience du vicaire Champagnatface à son curé rébarbatif

Quand saint Marcellin se présenta à Lavalla il fit face au curé Rebod, un homme au zèle plus que mitigé. Cela n’empêcha pas le nouveau vicaire de démarrer une action apostolique bienfaisante pour le milieu, tout en informant son supérieur de ses démarches. Les paroissiens admi-raient ce jeune prêtre si dévoué, si modeste, si présent à leur vie quotidienne et si intéressant dans ses homélies du dimanche. Ce succès apostolique suscita bientôt la jalou-sie du curé. Il laissa paraître son opposition à son vicaire et à ses jeunes dans le public. Il se permit même en quelques occasions de blâmer son vicaire et de le réprimander de-vant les paroissiens. Ainsi, un dimanche pendant la courte homélie du vicaire, le curé entre par la porte arrière et dé-vale l’allée centrale en chantant à voix forte, une hymne latine de fin de carême « O crux ave, spes unica ». Surpris les assistants suivent le curé avec des yeux réprobateurs pendant que Marcellin garde son calme et continue son homélie, une fois l’orage passé. On pourrait raconter d’au-tres faits semblables, mais toujours Marcellin conserva son calme, son respect et une grande déférence pour M. Re-bod, son curé. (Zind, p. 266)

Est-ce que je garde mon calme dans les situations conflic-tuelles?

121

Page 22: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Une obéissance sans arrière-pensée

Rappelons que les Pères Maristes ont été légale-ment fondés le 11 mars 1836 par le pape Grégoire XVI. En septembre de la même année eut lieu la première retraite de cette communauté au cours de laquelle on procéda à l’é-lection du Père Jean-Claude Colin comme supé-rieur. Pendant cette même retraite, soit le 24 septem-bre, les premiers pères ma-ristes, dont saint Marcellin Champagnat, prononcèrent leurs vœux de religion. Le 18 septembre de l’année sui-vante à Meximieux, le Père Colin voulut tester le degré d’o-béissance du Père Champagnat en lui demandant sa dé-mission comme responsable de la communauté des frères maristes. Voici l’écrit que saint Marcellin remit au Père Co-lin : « Marie, ma tendre Mère, je remets purement et sim-plement entre les mains de M. le Supérieur général de la Société de Marie, la branche des frères maristes qui m’a-vait été confiée en 1816. Veuillez, je vous prie, ô Mère de miséricorde, m’obtenir la pardon des fautes dont j’ai pu me rendre coupable en négligeant ou ne m’acquittant pas comme j’aurais dû de mes obligations à l’égard de cette œuvre. » Le Père Colin le renomma alors officiellement à la tête des Petits Frères de Marie. (Zind, p. 273)

Qu’est-ce que je pense de cette démarche de saint Marcellin?

122

Page 23: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Ma responsabilité dans l’œuvre apostolique mariste

Comme mariste, frère ou laïc, quelle est ma responsabilité dans la poursuite de la mission apostolique établie par saint Marcellin Champagnat? Je dois d’abord me rappeler que ce grand projet apostolique, qui, dans son idée, s’ou-vrait à tous les diocèses du monde, est né de sa prise de conscience personnelle et très concrète des carences pé-dagogiques et religieuses qui existaient alors en France à la suite de la Révolution Française. Pour moi, mariste d’au-jourd’hui et de demain, ce projet est un héritage que je me dois de préserver et de perpétuer avec une grande atten-tion et un bon discernement. Notre monde pluraliste actuel m’oblige à une adaptation dans la transmission des valeurs humaines et chrétiennes qu’il a toujours sous-tendues, tout en sachant les conserver intactes. Pour y parvenir, je dois développer la capacité d’un dialogue honnête avec les gens que je côtoie et avoir un esprit ouvert devant les nou-veautés. De plus, je dois réaliser qu’il est impossible de transmettre les valeurs maristes si mon comportement ne correspond pas à ce que je prêche. (Suite, p. 35 et 36)

Suis-je conscient, comme mariste, de mes responsabilités dans l’œuvre de saint Marcellin?

123

Page 24: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

L’éducation mariste

Pour saint Marcellin l’éducation va au-delà de l’instruction. Voici ce qu’il disait à ce propos : « L’instituteur qui se contenterait de donner l’instruction à ses jeunes, ne rempli-rait que la moindre partie de sa tâche; pour y satisfaire plei-nement, il doit leur donner l’éducation. Éduquer un jeune, c’est développer, c’est fortifier et perfectionner toutes les facultés de son âme; c’est surtout former son cœur, sa vo-lonté et son caractère». C’est donc dire que l’action éduca-tive mariste doit être personnalisée. Pour cela il faut avoir une présence amicale auprès du jeune. Tout projet éduca-tif familial ou scolaire pour les membres du réseau mariste doit donc inclure le développement de toutes les dimen-sions de la personne humaine et être orienté vers la forma-tion de la conscience, la formation de l’intelligence et la formation de la volonté. C’est dans ce sens que le mariste, parent ou éducateur, doit envisager son action auprès de ses jeunes. (Suite, p. 45)

Comment est-ce que je vois mon action éducative dans mon milieu?

124

Page 25: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Ce qu’il faut apprendre aux jeunes

Dans notre famille, dans notre profession et dans notre mi-lieu de travail nous avons souvent plusieurs occasions de former d’une manière ou d’une autre les gens qui nous en-tourent pour les rendre plus compétents. Cependant nos conseils et notre enseignement doivent s’orienter davan-tage vers la qualité que la quantité. Aujourd’hui, on forme moins les gens en leur donnant beaucoup de connaissan-ces qu’en les initiant à une méthode de recherche pour parfaire leurs connaissances. À ce propos La mission édu-cative mariste dit ceci : « Il ne suffit pas, pour faire l’éduca-tion intellectuelle de ses élèves, qu’un maître leur commu-nique des connaissances nombreuses et variées, il doit aussi développer leur esprit, leur apprendre à observer avec attention ce qui se passe autour d’eux et en eux, les exerçant à réfléchir et à se servir de leurs connaissances pour formuler des jugements sages. » (Suite, p. 49)

Est-ce que je partage ma compétence avec mes voisins ?

125

Page 26: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La discipline doit être paternelle

Pour le bon fonctionnement de tout groupe humain, de toute école, comme de toute famille, il est nécessaire d’éta-blir une discipline comme le prônait saint Marcellin Cham-pagnat et les premiers maristes, mais pas n’importe quelle discipline. Pour eux, la discipline est nécessaire pour main-tenir l’ordre dans tout rassemblement. Mais une discipline quelconque ne suffit pas pour éduquer les jeunes, pour former leur volonté et les établir dans le bien. Pour attein-dre ces objectifs la discipline doit être paternelle. La mis-

sion éducative mariste est très claire à ce sujet. Voici ce qu’on y écrit : « Notre tradition mariste dans le do-maine de la discipline vise à créer un climat stimulant et fraternel où le calme et l’or-dre favorisent l’étude et per-mettent de prévenir les diffi-cultés. Nos règlements veu-lent s’inspirer des valeurs évangéliques de liberté res-ponsable et de chari-té. » (Suite, p. 51)

Quel genre de discipline existe-t-il dans ma famille?

126

Page 27: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La place des parents dans l’éducation de leurs enfants

Le monde actuel de l’éducation, comme au temps de saint Marcellin Champagnat il y a plus de 150 ans, est convain-cu que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. Pour confirmer cette assertion voici ce qu’on lit dans La mission éducative mariste parue en 1998 : « Notre sens de la mission partagée rejoint d’une façon particulière les parents dans le respect de leur devoir de premiers édu-cateurs de leurs enfants. À la suite de saint Marcellin Champagnat, nous les accueillons, nous les écoutons et travaillons ensemble avec eux. Parents et éducateurs, nous nous aidons à mieux comprendre les enfants et à ré-pondre à leurs besoins éducatifs. » Le système prôné par saint Marcellin est fondé sur le principe de l’autorité et d’une discipline paternelle empreinte d’esprit de famille. Il est cependant clair que de nos jours, la fermeté est sou-vent perçue comme de l’intolérance, d’où la nécessité pour les parents et les éducateurs de maintenir et d’offrir malgré tout des points de repère aux jeunes générations actuelles (Suite, p. 51 et 52)

Comme parent, suis-je conscient de mon rôle de premier éducateur de mes enfants?

127

Page 28: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Partenariat « frères et laïcs »

Depuis quelques années, les Frères Maristes s’orientent de plus en plus vers un réel partenariat avec les laïcs qui œuvrent avec eux dans leur mission apostolique. Ce chan-gement de cap de la communauté a fait surgir des ques-tionnements et des réflexions qu’il faut poursuivre. Com-ment par exemple établir un réel partenariat d’égal à égal? Comment approfondir et partager ensemble le charisme de Champagnat? Comment établir et susciter des engage-ments concrets de part et d’autre dans cette nouvelle dé-marche? Comment faire prendre conscience à chacun des intervenants de sa responsabilité dans la transmission des valeurs maristes? Cette réorientation exige aussi de tous et chacun une ouverture à l’autre hors de l’ordinaire, une re-connaissance mutuelle des ressemblances et l’acceptation inconditionnelle des différences. En conséquence il est né-cessaire de développer constamment des mécanismes de partages de la vie et de la spiritualité maristes. (Suite, p. 48)

Comme mariste, frère ou laïc, suis-je prêt à me lancer dans ce partenariat?

128

Page 29: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Ce que les jeunes attendent des adultes

Depuis toujours, les jeunes ont eu besoin de « maîtres » pour les initier à leur vie d’adultes. Le monde grec possé-dait ces « maîtres » regroupant des adeptes qui les sui-vaient et adoptaient leurs valeurs et leur mode vie. Les saints et les fondateurs ont aussi été de ces « maîtres » qui ont attiré des disciples. Aujourd’hui encore, les jeunes doivent pouvoir compter sur des maîtres qui les influencent positivement pour la vie. Pour sa part, saint Marcellin affir-mait que les deux qualités primordiales d’un vrai maître sont l’exemple et la cohérence. Ces deux qualités oc-cupent toujours une place de choix dans l’influence qu’une personne doit exercer sur une autre. Les adolescents en particulier, exigent ces deux qualités de ceux et celles qui ont la responsabilité de les initier progressivement à leur vie d’homme et de femme. Ils scrutent d’abord la conduite des adultes qu’ils côtoient et vérifient s’ils sont cohérents dans leurs paroles et leur comportement. C’est seulement après cette vérification qu’ils peuvent être influencés dans leur propre projet de vie, car la cohérence entre la vie, l’ac-tion, les engagements et les convictions d’un adulte en di-sent plus long que ses discours et influencent vraiment leur conduite.

Suis-je cohérent avec les jeunes qui m’entourent?

129

Page 30: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Le mystère de la substitution

Frère Bonaventure, un des premiers disciples de saint Mar-cellin, a marqué de façon particulière les débuts de la communauté. L’histoire de son entrée en communauté est plutôt surprenante. C’était en 1830, 13 ans après la nais-sance des Frères Maristes. Il avait vingt-six ans. C’était un bon jeune homme sans histoire qui vivait dans la paroisse d’Ampuis. Pendant cette année, plusieurs jeunes frères, bien doués mais remplis d’eux-mêmes, quittèrent la com-munauté. L’un d’eux revint à Ampuis, son village natal, en déblatérant sur ce qu’il avait vécu à Lavalla. Antoine Pas-cal entendit ces propos peu attirants concernant la vie que menaient les frères. Loin de l’influencer négativement ils le décidèrent à demander son admission dans la communau-té pour remplacer celui qui venait de la quitter. Frère Bona-venture a fait sa marque comme maître des novices pen-dant plus de vingt ans. Le Père Champagnat l’a encouragé dans cet apostolat en l’appelant le « jardinier spirituel » de la communauté. L’entrée de ce frère dans la communauté est un exemple de la manière d’agir du Seigneur qui sait

interpeller là quand on y pense le moins. (Biographies, p. 81)

Est-ce que je crois que Dieu sait tirer le bien du mal

130

Page 31: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La tuberculose spirituelle

Saint Marcellin était très concret quand il s’adressait à ses jeunes frères. Un jour le bon père avait comparé la tiédeur dans la vie spirituelle à la phtisie (tuberculose). Un jeune vint lui demander de développer cette comparai-son. Voici un très bref résu-mé de sa longue réponse: « La phtisie vient habituellement d’épuisement, d’excès dans le travail, comme de chanter, de parler et d’étudier trop longtemps ou d’un défaut de nourriture et de soins hy-giéniques ou encore d’un refroidissement ou d’un rhume négligé. De même se surcharger d’occupations extérieu-res, négliger ou mal faire ses exercices de piété qui sont la nourriture de l’âme, vivre dans la dissipation, se répandre à l’extérieur, trop parle avec les personnes, être inconstant dans ses bonnes résolutions; aujourd’hui se montrer tout feu et tout promettre à Dieu et demain tomber dans le dé-goût en abandonnant tout, telles sont les causes de la tié-deur. Le phtisique est faible et oppressé, au point qu’il ne peut monter un escalier et exécuter un travail qui demande un peu d’efforts. De même le tiède est faible et est incapa-ble de gestes solides de vertu. » Le jeune fut touché de cette réponse et améliora sa conduite. (Biographies, p. 43)

Est-ce que je vis à l’intérieur ou à la surface de mon âme?

131

Page 32: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Frère Stanislas, un trésor pour ses frères

Frère Stanislas est né en 1800 et il est entré en com-munauté le 12 février 1822. Un jour, en parlant de lui, le Père Champagnat eut ces

bons mots : « … Cet excellent frère est une forte colonne de l’Institut. Il est un trésor pour la maison! » Son biogra-phe écrit qu’après sa formation, il demanda à rester à l’Hermitage pour servir le bon Père et s’occuper de l’entre-tien du matériel plutôt que d’aller enseigner. Le bon frère se livra à cet emploi avec un zèle et un dévouement incom-parables. Il était propre à tout…. Sa charité lui faisait aller au-devant de tous les besoins : quelqu’un arrivait-il de voyage, il était là pour lui procurer tout le nécessaire. Un autre se trouvait-il indisposé, il accourait pour lui donner tous les soulagements que réclamait son état. S’il voyait quelqu’un surchargé, il s’offrait pour partager sa tâche ou même le remplacer. Aucun frère ne souffrait, nul n’éprou-vait un besoin quelconque sans que sa charité industrieuse ne le devinât et ne vînt lui apporter le secours… S’il se fai-sait le serviteur de tous ses frères, il l’était à plus forte rai-son du vénéré fondateur. Qui peut dire les services de tout genre qu’il lui a rendus pendant près de vingt ans qu’il a été auprès de lui? » (Biographies, p. 48 et 49)

Comment suis-je un trésor pour ceux et celles qui m’entou-rent?

132

Page 33: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

« Frère Louis, avez-vous du zèle pour la gloire

de Jésus? »

Saint Marcellin avait un don particulier pour stimuler ses jeunes disciples dans leur cheminement spirituel. Pour cela il arrivait souvent de les interroger pour attirer leur attention et il poursuivait en-suite par des réflexions très concrètes. Il appréciait particu-lièrement la bonne volonté du F. Louis (Jean-Baptiste Au-dras). Un jour il lui dit : « Frère Louis, avez-vous du zèle pour la gloire de Dieu? Portez-vous et répandez-vous le feu de l’amour de Dieu autour de vous? Vous rappelez-vous cette maxime toute d’or de saint Louis de Gonzague, votre patron? ‘’ Celui qui n’a pas de zèle pour la gloire de Dieu ne sait pas aimer Jésus ‘’. Si vous aimez Jésus vérita-blement, vous n’avez qu’une ambition, celle de le faire connaître et aimer. Un religieux qui sème les mauvais prin-cipes, qui donne le mauvais exemple, qui répand le mau-vais esprit, n’aime pas Jésus. Le frère qui manque de zèle pour l’instruction des enfants qui lui sont confiés n’aime pas véritablement Jésus. Mon cher frère, saint Augustin avait bien raison de dire : ‘’Si vous aimez Dieu, donnez-en la preuve en le faisant aimer aux autres’’. » Le Frère Louis, ému jusqu’aux larmes, répondit : « Je n’ose pas as-surer à Jésus que je l’aime, mais il me semble que je dé-sire l’aimer de tout mon cœur. » (Biographies, p. 29)

Et moi, est-ce que j’aime Jésus?

133

Page 34: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Peut-on prier le bon Dieu sans parler?

On sait que les premiers frères maristes étaient pour la plu-part illettrés à leur entrée en communauté, mais ils étaient pleins de bonne volonté. F. Jean-Pierre est un bel exemple de ces jeunes. Saint Marcellin fut charmé par sa candeur et son bon esprit. Un jour le jeune se trouvait dans la chambre de Marcellin. Voici le dialogue qui se déroula alors entre eux. « Mon Père, peut-on prier le bon Dieu sans parler? » - « Oui, mais pourquoi me posez-vous cette question? » - « Parce que tous les matins, je vous vois et je vois les confrères rester longtemps prosternés et recueil-lis sans dire un mot. Je comprends que vous priez, mais moi qui ne sais pas le faire, je suis déçu ». - « Et à quoi vous occupez-vous pendant ce temps ? » - « À dire mon chapelet et à dire au bon Dieu : ‘’Je vous donne mon cœur et je vous aime et je vous prie comme mon Père et comme mes frères qui savent si bien le faire’’. » - « Frère Jean-Pierre, vous pouvez continuer à prier de cette manière. Plus tard, je vous indiquerai comment prier en utilisant vo-tre mémoire, votre intelligence et votre entendement ». (Biographies, p. 34)

Est-ce que je sais prier le bon Dieu sans parler ?

134

Page 35: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Frère Dorothée : un vacher philosophe

Frère Dorothée a étéun humble frère qui a demandé à s’occuper de l’entretien des animaux toute sa vie. Un jour, un prêtre du voisinage le rencontra à l’étable. Voici les propos qu’ils échangèrent : « Que faites-vous, mon frère? » - « La volonté de Dieu, mon père. » - « Que gagnez-vous dans votre travail de ber-ger? » - « Le paradis. » – « Un berger gagner le paradis ! Croyez-vous bien cela? » - « Très fermement, puisque Jé-sus a dit ‘’Quiconque fait la volonté de mon Père, c’est ce-lui-là qui entrera dans le royaume de Dieu. ‘’ » - « Mais êtes-vous sûr de faire la volonté du Père éternel? » - « Oui, puisque je fais la volonté de mon Supérieur. » - « À la bonne heure, mais êtes-cous content dans votre emploi de berger? » - « Plus content que si j’étais roi. » - « Vous ne désirez pas un autre emploi? » - « Non, mon Père. » - « Que désirez-vous donc? » - « Je ne désire que d’être fidèle à l’obéissance et d’aimer Dieu de tout mon cœur. » - « Où puise-t-on l’amour de Dieu? » - « Dans le cœur de Jésus. » - « Quelle est la porte du cœur de Jésus? » - « La foi, la confiance, la pureté et l’amour. » - « Savez-vous que vous en débitez là autant qu’un docteur? » - « J’ignore, mon Père, ce que c’est qu’un docteur, mais je sais que ma science est à peine celle d’un enfant qui connaît un peu son catéchisme. » (Biographies, p. 40).

Qu’est-ce que je pense de ce dialogue ?

135

Page 36: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Pourquoi le Frère Damien ai-mait sa communauté

Le Frère Damien est entré chez les Frères Ma-ristes en 1824. Il s’est distin-gué par sa piété, sa modes-tie, sa fidélité à ses engage-ments et son amour de la communauté. Un jour le Père Champagnat lui demanda à

brûle-pourpoint : « Frère Damien, pourquoi aimez-vous tant votre communauté ? » Voici une des raisons apportées par le bon frère : « J’aime mon Institut parce que c’est ma fa-mille et mon bien. Mon Institut me donne un bon et tendre père en la personne de mon Supérieur. Il me donne des frères nombreux qui travaillent tous pour moi et qui sont occupés à me servir, à m’édifier et à procurer la gloire de Dieu. Je regarde tout ce qui appartient à mon Institut comme mon propre bien, comme des choses qui sont à mon usage. N’est-il pas raisonnable que j’aime mon Institut autant qu’un enfant bien né aime sa famille et ses proprié-tés ? » Voici le résumé de ce que ce frère a écrit dans ses notes intimes : « Je dois aimer mon Institut en lui donnant toute mon affection, en m’efforçant de prendre son esprit, en travaillant à me rendre capable de remplir le but pour lequel il a été fondé, en préférant son bien et ses avanta-ges à mon propre bien et à mes avantages, en contribuant au bon ordre et au bon esprit de mon Institut et en remplis-sant parfaitement mon emploi. » (Biographies, p. 81)

Et moi, pourquoi et comment est-ce que j’aime la commu-nauté mariste ?

136

Page 37: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Frère Chrysostome : un modèle de fidélité

Louis Doche, en communauté F. Chrysos-tome, est entré au noviciat de l’Hermitage en octobre 1827, à la suggestion de son curé. Il a été un modèle de fidélité à sa vocation de mariste. Il fut d’abord un excellent éducateur qui a laissé d’impérissa-bles souvenirs aux écoles de Bourg-Argental et de Sury. Cependant il avait une santé plutôt fragile qui bientôt se détériora. Le Père Champagnat, estimant que l’air natal pourrait lui aider à bien récupérer, l’envoya passer quel-ques mois dans sa famille. Mais, même si ses parents le traitaient aux petits oignons, il n’était pas heureux car il s’ennuyait de sa communauté. Cependant une rumeur se répandit à l’Hermitage qu’il voulait abandonner sa vocation et qu’il ne reviendrait pas. Le F. Chrysostome répondit au P. Champagnat qui s’informait par lettre de ces ouï-dire. « Je me hâte de venir soulager et dissiper la peine que vous ont causée les faux bruits qu’on répand à mon sujet. Souvenez-vous, mon Père, que vous m’avez appris que la solide vertu se reconnaît dans la constance dans la vocation. .. Je veux à tout prix mourir dans ma sainte voca-tion. La pensée de rester dans ma famille ne m’est pas ve-nue; loin de là, je m’y ennuie à mourir et je me trouve ici comme un poisson hors de l’eau ». (Biographies, p. 77 et 78)

Suis-je fidèle à mes engagements?

137

Page 38: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin Champagnat,un homme qui décelait le positif

Saint Marcellin avait un don particulier pour reconnaître les qualités de ceux qu’il côtoyait. Un jour, qu’il avait entendu le Frère Bonaventure faire une courte réflexion à ses novi-ces avant la messe, il ne put s’empêcher de témoigner son étonnement et sa satisfaction aux membres de son conseil en ces termes : « Le Frère Bonaventure est admirable, on sent en l’entendant que son cœur est embrasé de l’amour de Dieu… Je ne sais où il puise les belles choses qu’il dit à ses novices, mais j’estime ces jeunes gens très heureux d’avoir de tels enseignements. Ce frère est un saint homme et il parle comme un saint. On est convaincu, en l’écoutant, qu’il ne dit que ce qu’il sent et que ce qu’il fait; c’est bien ici que l’on peut dire que la bouche parle de l’a-bondance du cœur. Les sentiments d’amour et de piété découlent de ses lèvres parce que son cœur en sura-bonde. » (Biographies, p. 97)

Quel témoignagemes connaissances

et amisdonnent-ils de moi?

138

Page 39: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Un conseil guidépar l’expérience

Louis Chomat, en communau-té F. Cassien, est né le 2 sep-tembre 1788. Il avait donc un an de plus que le Père Cham-pagnat. Il enseigna tout d’a-bord comme laïc pendant plus de vingt ans. Ayant entendu parler du bon Père il vint à l’Hermitage pour le rencontrer. Par la suite, il y revint régulièrement pendant plusieurs an-nées. Au cours de ces visites il fut touché par la vie des frères et il demanda finalement son admission dans la communauté. Cependant, à cause de son âge et de ses expériences antérieures, l’adaptation avec les jeunes ma-ristes fut difficile. Un jour il manifesta sa déception au bon Père. Voici ce que ce dernier lui répondit : « Prenez garde de vous laisser fasciner par le démon : il a un talent parti-culier pour vous faire voir les choses autrement qu’elles ne sont. Rappelez-vous que la véritable charité ne pense pas mal et qu’elle couvre de son manteau les défauts du pro-chain. Les frères ne sont pas tous des saints mais la plu-part ont une solide vertu. Même parmi les jeunes frères qui vous paraissent si imparfaits, il y a chez plusieurs un riche fonds de vertu. Moi qui les connais bien, je suis dans l’ad-miration à la vue des efforts qu’ils font pour vivre selon l’es-prit de leur vocation. Un regard superficiel est souvent trompeur! » (Biographies, p. 160)

Avec quel regard est-ce que je regarde mes voisines et voisins?

139

Page 40: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Un saint homme n’est pas exempt de défauts

Saint Marcellin a particulièrement suivi le cheminement mariste du F. Cassien, entré assez âgé dans la commu-nauté et qui avait de la difficulté à accepter les manques chez les autres. Un jour, il lui tint à peu près ce langage : « Mon cher Cassien, n’oubliez pas qu’une grande vertu n’est pas incompatible avec certains défauts. C’est même sou-vent par des efforts soutenus en vue de se corriger, que l’on acquiert ou que l’on perfectionne ses vertus. Il est im-portant de comprendre que le prochain nous aide de deux manières à nous approcher du Seigneur. D’abord, il nous porte à Dieu par les exemples qu’il nous donne et deuxiè-mement par ses défauts que nous devons supporter et qui deviennent pour nous des occasions continuelles de sacri-fices et conséquemment nous exercent à la pratique de la charité, de la douceur, de la patience et d’une foule d’au-tres vertus. C’est ce qui faisait dire à saint François de Sa-les que la moitié de notre perfection vient de nos rapports avec le prochain, qu’être un saint consiste à savoir vivre en paix avec les autres, à profiter de leurs défauts pour prati-quer la charité et toutes les vertus qui en dépen-dant. » (Biographies, p. 160)

Est-ce que ce qui me contrarie chez les autres m’aide à aller de l’avant?

140

Page 41: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La vie religieuse ne reçoit pas des saints, mais elle doit faire des saints

Le Père Champagnat adressa au F. Cassien, alors Supé-rieur d’une communauté, cette réponse éclairante pour les responsables d’un groupe humain : « Vous vous plaignez, de ce que je ne vous accorde pas le changement du F. X et vous ajoutez que la vertu de ce frère est nulle, que son esprit est si mondain que vous êtes surpris qu’on l’ait reçu dans l’Institut. Pour faire cesser votre étonnement au sujet de l’admission de ce frère ou d’autres qui n’ont pas plus de vertu que lui, je vous prie de méditer la réponse que fit saint Fulgence à l’Abbé du monastère où il se présentait et qui refusait de le recevoir à cause de son peu de vertu : ‘’Le propre de la vie religieuse répondit le postulant, n’est pas de recevoir des saints, mais de faire des saints! Il est vrai que je n’ai pas les vertus d’un religieux parfait, mais c’est pour les acquérir que je viens chez vous, j’espère que vous m’aiderez à les acquérir!’’. » (Biographies, p. 161 et 162)

Est-ce que je saisdonner une chanceà ceux qui m’agacent?

141

Page 42: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Frère Cassien devenu indulgent pour les confrères

Au début de sa vie mariste, F. Cassien, qui avait une solide expérience dans l’enseignement, se montrait particulière-ment exigeant pour les confrères sous sa charge ou qui œuvraient avec lui dans les écoles. Mais c’était un homme de grande valeur que le bon Père appréciait grandement et qu’il voulut accompagner dans son cheminement comme religieux et le former de belle façon. En effet, les réflexions et les bons conseils de Marcellin eurent sur cet excellent frère un effet merveilleux et firent tomber les préventions et les illusions qui hantaient son esprit contre ses confrères plus jeunes. À ce propos voici ce que son biographe écrit : « Le Frère Cassien se fit remarquer par son bon cœur et un fonds naturellement portés à l’indulgence, à la bonté et à la compassion pour les misères d’autrui; on le vit toujours et dans toutes les positions où la Providence le plaça, se faire le serviteur de ses frères et user à l’égard de tous, surtout des imparfaits, d’une indulgence extrême. » Un de ses anciens élèves ajoutait : « Si j’ai fait quelque bien, si je suis parvenu à inspirer à mes élèves la haine du mal et à bien les préparer à leur première communion, le bon Frère Cassien y a une large part. » (Biographies, p.163, et 167)

Suis-je un exemple pour ceux et celles qui me côtoient?

142

Page 43: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Fils de vagabonds devenu Frère Mariste

Le F. Avit dans Les annales de l’Institut raconte succincte-ment la vie de Jean Cholleton, appelé Frère Jean en com-munauté. Jean est né en Auvergne de parents vagabonds qui l’abandonnèrent après sa naissance. Son cousin, M. Cholleton, vicaire général du diocèse de Lyon, se chargea de lui. Dans sa jeunesse Jean se distinguait par sa légère-té et sa paresse. Une chance pour lui, son couin réussit à le convaincre d’aller à l’Hermitage. À son arrivée, le jeune fut d’abord rebuté par l’aspect sévère des lieux et la figure triste d’un postulant. Il voulut alors se retirer, mais le bon Père le retint. Dans ses débuts le jeune scandalisait ses compagnons par sa légèreté et ses esclandres. C’est alors qu’une sévère réprimande du bon Père fut pour lui une grande grâce et il se distingua bientôt par son sérieux et ses exemples de vertu. Un jour, au Frère Hilarion, un com-pagnon qui lui demanda son âge et son pays, il répondit en toute franchise et humilité : « J’entre dans mes 17 ans. Si le bon Dieu, qui compte le mérite et non les années, me faisait la même question, il me trouverait déjà vieux et pau-vre. Ma mère m’a mis au monde le 24 juin, fête de mon saint patron. Mes parents m’ont abandonné. Ainsi Dieu m’a fait sentir que je suis un voyageur de ce monde et que je dois me détacher de tout. » Heu-reusement que le Père Champagnat l’avait reçu et l’avait réprimandé pa-ternellement.(Avit, p. 143)

Est-ce que je fais la vérité avec mes jeunes et avec ceux que je côtoie?

143

Page 44: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Similitude entre la Révolution Française etla situation actuelle au Québec

F. Avit décrit ainsi les suites de la Révolution Française : « La Révolution avait ruiné tout ce qu’il y avait de bien en France…. Les lois et les décrets révolutionnaires avaient aboli la religion et toute morale religieuse. On ne pouvait plus enseigner aucun principe où il y eût quelque allusion à un culte quelconque, et la seule morale dont les enfants entendaient parler, était la morale républicaine, basée sur la raison et la révolution… Le signe de la croix fut proscrit; on donnait des soufflets aux enfants qui le faisaient; sou-vent on le remplaçait, pour mieux en détruire la trace, par cette formule : Pelletier, Rousseau, Marat, la loi. Des livres scolaires furent publiés sous ces titres : ‘’Catéchisme répu-blicain, La grammaire républicaine …’’. Dans une enquête commandée par le gouvernement en 1800, Fourcroy, un révolutionnaire, ajoutait : ‘’ … l’instruction primaire n’existe pas, les instituteurs manquent presque partout ou leurs écoles sont vides’’. » En relisant ces lignes, ne croirait-on entendre une description de ce que nous vivons au Qué-bec actuellement? (Avit, p. 28 et 30)

Qu’est-ce que je pense de la situation religieuse actuelle au Québec?

144

Page 45: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin savait reconnaîtrele bon grain de l’ivraie

Dans l’histoire de tout groupe humain, il se présente tou-jours des faits cocasses qui, à première vue, peuvent para-ître invraisemblables et même inconcevables. Dans cet ordre d’idée, saint Marcellin avait un don particulier pour détecter les personnes qui n’avaient pas la vocation ou qui jouaient double jeu pendant leur démarche. On raconte à ce propos qu’un jeune homme, fort maniéré et s’étudiant à paraître dévot, fut reçu au noviciat. Ses compagnons l’au-raient pris facilement pour un petit saint. Les novices étaient habituellement occupés à des travaux manuels pendant une bonne partie de la journée. Un jour, le jeune homme en question, en se rendant à son travail et croyant n’être pas vu, se mit à soupeser les instruments de travail pour prendre le plus léger. Le Père Champagnat, aperce-vant la manœuvre de sa chambre, le fit appeler et le ren-voya sur le champ. Le jeune homme était à peine parti que des gendarmes se présentèrent pour l’arrêter. C’était un escroc. Grâce à sa perspicacité le bon Père avait détecté sa fourberie. (Avit, p. 156)

Mes jugements sont-ils basés sur des faits concrets?

145

Page 46: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Champagnat a su accepter les décisions de ses supérieurs

Depuis la parution du décret de Rome, qui acceptait La Société de Marie et lui confiait les missions d’Océanie, le Père Champagnat aspirait à devenir missionnaire. En 1837, il sollicita du Père Colin, son Supérieur, la faveur de faire partie du groupe de missionnaires qui partaient, afin de consacrer ses derniers jours et le peu de forces qui lui restaient à l’instruction et à l’évangélisation de ces peuples non-croyants. Le Père Colin, sachant l’importance de la présence du bon Père auprès de ses jeunes disciples et bien édifié de son zèle et de son dévouement pour le ser-vice du Seigneur, lui répondit : « Vous faites plus de bien en France que vous n’en pourriez faire en Océanie. Votre mission à vous n’est pas d’aller en personne évangéliser ces peuples païens, mais de leur préparer des apôtres pleins de zèle et d’esprit de sacrifice. » L’esprit d’obéis-sance de saint Marcellin le dissuada d’insister davantage, mais le poussa plutôt à accepter sans restriction et sans arrière-pensée la volonté de son Supérieur. (Miss. éd., p. 119)

Est-ce que j’accepte les demandes que me font mes res-ponsables?

146

Page 47: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin va de l’avant malgréles mauvaises langues

« Ce fou de Champagnat, disaient plusieurs de ses confrè-res et beaucoup d’autres personnes de son entourage, a donc perdu la tête? Que prétend-il faire ? Où prendra-t-il l’argent pour payer la maison de l’Hermitage? » Le Père Champagnat savait très bien tout ce que ces personnes pensaient et disaient de lui. Cependant, il était peu touché des discours de ses dénigreurs et des autres qui le ju-geaient inapte et jamais il ne prit pour règle de sa conduite les principes de la prudence humaine. « Ainsi, écrit le Frère Jean-Baptiste, en pages 125, 127 et 128 de la biographie de saint Marcellin, quoiqu’il eût sur les bras une nom-breuse communauté, qu’il dût quatre mille francs et qu’il fût sans argent, avec sa seule confiance en Dieu, mais une confiance sans borne, il entreprit, sans s’effrayer, la cons-truction de l’Hermitage, une maison assez vaste, avec une chapelle, pour loger cent cinquante personnes ». (Miss. éd., p. 120)

Ma conduite est-elle influencée par l’opinion des autres ?

147

Page 48: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin, homme de dialogue

Pendant ses entretiens le Père Champagnat donnait aux frères la liberté de lui poser des questions, de lui proposer leurs difficultés et de lui soumettre leurs doutes sur tout ce qui les embarrassait dans le détail de leurs fonctions. Il faut dire que les frères usaient largement de ce privilège et plu-sieurs lui faisaient part de leurs observations, lui expo-saient leurs opinions et leurs interrogations sur une foule de questions concernant l’administration, la direction des maisons ou lui demandaient quelle était la conduite à sui-vre pour être fidèle à la règle de la communauté et à leurs engagements personnels. Le bon Père avait un conseil d’administration formé des principaux frères et ne faisait rien sans prendre leur avis. C’est ainsi qu’il les a formés à une gestion saine des affaires en les consultant, en pre-nant les décisions avec leur appui et en confiant à certains la réalisation concrète des décisions qui avaient été prises ensemble. Cette manière de faire confirmait qu’il était un homme ouvert au dialogue et toujours prêt à entendre les opinions de ceux avec qui il travaillait. (Miss. éd., p. 126)

Suis-je un homme (femme) de dialogue?

148

Page 49: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Le partenariat entre les maristes frères et laïcs

Depuis quelques années on parle beaucoup de l’Église communion qui veut établir des liens d’égalité entre la hié-rarchie et les laïcs. Ainsi les membres de l’Église, laïcs et clercs sont davantage au service de la communauté chré-tienne. Cette démarche a pour but d’affirmer que tous les membres du peuple de Dieu ont la même vocation baptis-male. En effet, tous sont appelés à la sainteté par des che-mins différents en intégrant dans leur vie et dans leur com-portement respectifs les valeurs évangéliques et transmet-tre. Les Frères Maristes n’ont pas été réfractaires à cette nouvelle orientation. Depuis leur dernier Chapitre général ils ont porté leurs efforts pour établir progressivement un vrai partenariat entre les maristes, frères et laïcs. Dans ce but, le Conseil général de l’Institut a créé le Conseil des laïcs pour étudier les répercussions de ce changement de mentalité chez les deux groupes de personnes touchées. Par le fait même, les laïcs maristes deviennent partenaires de la mission de la communauté, qui est de faire connaître et aimer Jésus-Christ, comme l’a si bien dit saint Marcellin Champagnat. Devenir partenaires à part entière dans la mission exige une conversion des frères et des laïcs dans la manière d’envisager la responsabilité et la tâche de cha-cun. (Miss. éd., p. 131)

Commepartenaire,est-ce queje me sens responsable de la mission mariste?

149

Page 50: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La vocation du laïc mariste

Le laïc mariste a un rôle très important à jouer en tant que partenaire de la mission de la communauté. En effet, il est placé au cœur du monde et s’occupe de tâches temporel-les les plus variées. Cela signifie, par le fait même pour lui, une forme particulière d’évangélisation et de transmission des valeurs maristes. Sa tâche est de mettre en pratique les possibilités évangéliques et maristes cachées mais très présentes et actives dans notre monde d’aujourd’hui. Son champ d’apostolat s’étend aussi bien au monde vaste et compliqué de la politique, du social, de l’économie, qu’à celui des arts, de la culture et des sciences, de la vie inter-nationale, des mass media ainsi qu’à certaines autres réali-tés ouvertes à l’évangile et aux valeurs prônées par saint Marcellin Champagnat. Sa situation particulière lui permet donc d’œuvrer dans des milieux difficilement ouverts aux frères en tant que religieux. De plus sa vocation de laïc le rend responsable à part égale avec le frère de la mission éducative de la communauté. Cette nouvelle vision de-mande de sa part une conversion dans sa manière de pen-ser et d’envisager sa vocation de laïc mariste. (Miss. éd., p. 132)

En tant que laïc, suis-je prêt à m’engager dans cette nou-velle orientation mariste?

150

Page 51: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La passion de saint Marcellin

Saint Marcellin était un passionné de Jésus. Voici ce que le Frère Jean-Baptiste écrit à ce propos avec la mentalité et les expressions de son temps : « Dans ses voya-ges, s’il rencontrait des enfants, aussitôt il liait conversation avec eux, et après quelques instants d’entretien, il leur demandait avec bonté s’ils avaient fait leur première communion et s’ils suivaient les catéchismes de leur paroisse. Il s’informait adroitement s’ils

connaissaient les mystères et les autres vérités essentiel-les au salut et les leur faisait répéter ou les leur enseignait sans qu’ils s‘en doutassent. Souvent on l’a entendu dire : ‘’Je ne puis voir un enfant sans éprouver l’envie de lui faire le caté-chisme, sans désirer lui faire connaître combien Jésus l’a aimé et comment à son tour il doit aimer ce divin sauveur ‘’. » Une telle dé-marche serait impensable aujourd-’hui, mais compréhensible dans ce temps-là, puisque les prêtres por-taient la soutane. Cependant, un vrai mordu des valeurs chrétiennes et maristes trouvera toujours un moyen de les transmettre en les adaptant à notre époque. (Miss. éd., p. 146)

Suis-je un mordu des valeurs chré-tiennes et maristes ?

151

Page 52: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellina su dire non

L’école de Marlhes, la paroisse natale de Marcellin, fut l’une des premières tenues par les frères dans les débuts de l’Institut Cependant, après quelques années, elle devint « petite, humide et insalubre ». L’abbé Champagnat de-manda alors au curé Allyrot qui l’avait baptisé, de remédier à la situation. Comme M. Allyrot ne voulut pas bouger mal-gré de nouvelles demandes, le jeune vicaire se vit alors dans l’obligation de retirer les frères. En informant le curé de sa décision finale Marcellin lui écrivit : « Votre école est dans un état si lamentable que je ne peux en conscience y laisser les frères et les enfants. » Ce fait nous confirme que saint Marcellin, qui était un homme compréhensif, savait parfois dire non quand il s’agissait de donner aux frères et aux enfants le minimum de bien-être. (Seán, p.48)

Est-ce que je sais dire non quand c’est le temps?

152

Page 53: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Caractéristiques de la spiritualité mariste

La spiritualité des premiers Frères Maristes s’est incarnée dans l’humilité, la simplicité et la modestie. Ces trois carac-téristiques revenaient souvent dans les conseils que saint Marcellin leur donnait. Il exigeait d’eux une vie humble et frugale, marquée par la prière, l’étude et le travail manuel. Il disait : « Un frère doit se rendre capable de tout. » La-valla a commencé un peu comme Nazareth. La première résidence des frères ressemblait à une grange, très sem-blable à celle de Bethléem. La vie communautaire des dé-buts était axée sur l’esprit de famille, et un bel équilibre en-tre l’aspect spirituel et l’aspect humain. Cette manière de fonctionner rejoint les nouvelles méthodes de formation qui prônent davantage le pratique que le théorique, tout en ne négligeant pas la pensée spirituelle et l’abandon à la provi-dence. En somme cette vie des premiers disciples de saint Marcellin est incrustée dans la pratique des trois vertus d’humilité, de simplicité et de modestie. (Lar. p. 59)

Ma vie de mariste est-elledirigée par l’humilité, la simplicité et la modestie?

153

Page 54: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La formation primaire

des premiers frères

Au temps de saint Marcellin Champagnat, la formation des premiers frères au temps de saint Marcellin Champagnat se rédui-sait à sa plus simple expression. Le programme comprenait la vie en commun pour éduquer à l’ac-ceptation inconditionnelle, le tra-vail manuel qui occupait une grande partie de l’horaire quoti-dien pour « se rendre capable de tout » et pour assurer sa pitance et sa subsistance quotidiennes, la prière communautaire, faite à di-verses heures de la journée et des sessions d’études pour se

préparer à son rôle d’instituteurs de jeunes illettrés. Ce per-fectionnement minimum a permis à ces jeunes frères de travailler à leur sanctification personnelle et d’acquérir une préparation convenable pour enseigner les rudiments de lecture, d’écriture et de calcul à leurs futurs élèves et les bases des connaissances religieuses « pour en faire de bons chrétiens ». De plus, l’urgence de la situation a obli-gé saint Marcellin à les lancer précocement dans leur mis-sion d’éducateurs de la jeunesse campagnarde pauvre. Malgré tout cela, ces jeunes, remplis de bonne volonté, imbus du désir de faire le bien et stimulés par ce saint homme de Champagnat, qui leur a enseigné à faire confiance au Seigneur, ont fait des merveilles dans les di-verses écoles environnantes. (Lar. p. 59)

154

Est-ce que je crois à la primauté du spirituel dans la vie humaine?

Page 55: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin a formé sur le tas

Saint Marcellin partait de la vie pour éduquer les premiers frères. On pourrait dire qu’il appliquait la méthode scientifi-que déductive plutôt que la méthode inductive. Son action éducative partait de la vie et avait pour but la croissance de la personne. Comme dans tout groupe humain, il est sûr que le fonctionnement quotidien était assez structuré mais il suivait la vie au lieu de la précéder et de la planifier à l’a-vance. Cette manière de faire de saint Champagnat est en parfaite harmonie avec les idées actuelles sur l’homme spi-rituel dans son approche et son expérience de Dieu. Il ne se perdait pas dans les détails et dans des schémas abs-traits de la réalité de tous les jours, mais il orientait plutôt son action vers du concret et vers les choses essentielles. Cette manière de voir est bien exprimée par une de ses interventions : « La grande, et je puis dire, l’unique condi-tion qu’il faut pour entrer dans notre maison, avec la santé, c’est une bonne volonté et un sincère désir de plaire à Dieu. » (Lar. p. 60)

Le désir de plaire à Dieu est-il présent dans ma vie?

155

Page 56: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Les contradictions fusent en 1822 et 1823

Saint Marcellin n’avait lancé sa communauté que depuis cinq ans que déjà les contra-dictions et même les persé-cutions déferlèrent sur lui et sur son œuvre. Tout d’abord et malgré sa soumission et

ses prévenances envers son curé Rebod, celui-ci fut le premier à le contrecarrer, sans doute parce que Marcellin le dérangeait dans sa petite vie tranquille de curé. Ce der-nier chercha à dégoûter les frères, surtout le Frère Louis. Il critiqua son vicaire devant les paroissiens, même à l’église. Il tourna contre Marcellin plusieurs confrères, dont M. Der-vieux, curé de la paroisse Saint-Pierre de Saint-Chamond et aussi M. Bochard, Vicaire général du diocèse. Ces per-sonnes et bien d’autres traitèrent le vicaire d’orgueilleux, d’entêté et d’insensé. On s’apitoyait sur le sort des pauvres jeunes qu’il avait réunis et qu’il allait rendre malheureux. Malgré tout, Marcellin garda son optimisme et sa certitude de réussir, grâce à la bonté et à la puissance du Seigneur, en qui il avait une confiance illimitée. (Avit, p. 52)

Quand quelqu’un me contrarie,comment est-ce que je réagis?

156

Page 57: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Avec rien, Dieu fait de grandes choses

Saint Marcellin était profondément convaincu que Dieu était le grand et l’unique artisan de ses réalisations et du succès de sa communauté. Que de fois il a répété « Dieu a tout fait chez nous, nous ne sommes que des instruments inutiles ». La lettre qu’il adressait au F. Jean-Marie Gran-geon le 1er octobre 1813 confirme bien cette conviction qu’il avait. Il concluait par des nouvelles de la communauté dans des mots qui peuvent faire sourire : « … Quant à La-valla, il paraît que nous aurons peu de ressources et assez de pauvres, Dieu merci! Nous ferons comme nous pour-rons pour les nourrir. Il se présente aussi beaucoup de no-vices, mais presque tous pauvres et très jeunes; cepen-dant, trois ont l’âge de raison, car ils ont passé trente ans : l’un est homme d’affaires, un autre cordonnier et le 3e,homme de rien. Mais avec rien. Dieu a fait de grandes cho-ses! » On reconnaît ici le Marcellin humoriste mais en même temps toujours spirituel et plein de confiance en Dieu. (Avit, p. 53)

Suis-je convaincu que Dieu est l’artisan de mes réussites ?

157

Page 58: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Le premier prospectusde l’Institut

En feuilletant les Annales de l’Institut j’ai pris connais-sance du premier prospec-tus sur l’Hermitage qui au-rait été édité le 19 juillet 1824 par l’Abbé Courveille. Les débuts de ce prospectus sont révélateurs de l’orientation première de la communauté. « L’éducation de la classe peu aisée est généralement confiée aux Frères des École Chrétiennes. Tout le monde connaît le bien qu’ils opèrent dans les villes où ils sont établis. Mais, d’après les règles de leur Institut, ils ne peuvent aller moins de trois ensem-ble, dans les lieux où ils sont appelés, et ainsi les frais de leurs établissements sont considérables. Il s’en suit que la majeure partie des communes, principalement celles de la campagne, ne peuvent jouir des avantages de cette éduca-tion, à défaut de ressources suffisantes. Pour obvier à cet inconvénient, il s’est formé un établissement d’instituteurs sous le nom de Petits Frères de Marie. En ce moment une maison de cet Institut s’élève à l’Hermitage de Notre-Dame de Saint-Chamond, département de la Loire » (Avit, p. 57).

Suis-je d’accord pour que les maristes, frères et laïcs, ail-lent vers les plus pauvres?

158

Page 59: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Une mansuétude inutile face à l’entêté Jean-Marie Grangeon

Jean-Marie Grangeon a été le premier disciple que saint Marcellin a recruté pour fonder la communauté. C’était un jeune adulte plein de bonne volonté, que Marcellin appré-ciait beaucoup, et que les premiers frères désignèrent comme leur supérieur. Malheureusement son comporte-ment ultérieur et son indocilité lui furent néfastes malgré l’attachement et la mansuétude que saint Marcellin lui por-tait. Jean-Marie voulait être un saint, mais un saint à sa manière. L’esprit propre dont il ne s’était pas dépouillé le faisait aller trop loin et le portait à une perfection imagi-naire. Sa déchéance est venue progressivement. Tout d’a-bord, il abandonna subrepticement la direction de son école pour se rendre à la Trappe malgré les conseils et les avis du Père Champagnat. Cependant, contrit et repentant, il demanda pardon et fut réintégré un mois après. Par la suite, il se lança dans des excès de mortification et de priè-res prolongées qui altérèrent sa santé et son caractère. Le Père tenta de le conseiller mais rien n’y fit. Jean-Marie se construisit même une cabane dans le jardin de l’Hermitage

où il vécut en ermite. Puis ce furent des sautes d’humeurs qui dérangeaient les frères, nuisaient à l’atmosphère gé-nérale et qui amenèrent son exclusion de la communauté. (Avit, p. 65)

Est-ce que je sais accepter les avis d’un autre?

159

Page 60: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Les récréations communautaires des premiers frères

Concernant les récréations communautaires, voici ce que les Annales de la communauté nous disent dans le lan-gage du temps : « Le vénéré Père tenait à ce que les frè-res et les postulants prissent leurs récréations, soit en conversant entre eux d’une manière utile et édifiante, soit en jouant à divers jeux. Les jeux les plus ordinaires étaient ceux de barre et de boules. À compter de 1830, ces jeux avaient ordinairement lieu dans la grande salle de récréa-tion que l’on venait de créer. Par respect on ne jouait pas les jours des grandes fêtes; on se promenait en causant. » Dans ces quelques lignes on comprend que le Père Cham-pagnat tenait à des loisirs communautaires. C’est grâce à ces échanges communs et fraternels que se maintenait et se développait l’esprit de famille, la grande caractéristique des Frères Maristes. (Avit, p. 99)

Est-ce que je sais m’amuser en famille?

160

Page 61: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Les vacances communautaires des débuts maristes

« Depuis l’arrivée de la communauté à l’Hermitage, écrit le Frère Avit, les vacances étaient de deux mois, comme au-paravant. Le Père Champagnat les passait à faire appren-dre à ses frères les sciences renfermées dans le pro-gramme primaire et à leur développer les moyens les plus sages pour obtenir une bonne discipline dans leurs clas-ses; il les employait surtout à les former aux vertus de leur état et à étudier avec eux les règles qu’il voulait donner à sa congrégation. Pour les initier aux sciences primaires, il faisait donner des leçons par les plus habiles d’entre eux et leur en donnait lui-même. » De nos jours on parlerait de formation continue. (Avit, p. 99)

Est-ce que je suis un adepte de la formation continue?

161

Page 62: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La frugalité n’empêche pas d’être heureux

Concernant les repas, voici ce que nous raconte F. Avit : « Même si avec le temps la nourriture s’améliorait chez les frères, on ne mangeait encore ni perdrix ni becfigues. Le pain était mieux travaillé et chacun en avait selon son ap-pétit. On servait un peu de viande à dîner et bien qu’elle ne coûtât que quelques centimes la livre, un corbeau aurait vite fait d’avaler la portion préparée d’avance pour chacun. Avec un peu de vin on rougissait la bonne eau du Gier. Cette boisson n’aurait pas taché la nappe s’il y en avait eu une. Quant aux autres mets, ils consistaient en pommes de terre, en carottes, en choux cuits avec la soupe, puis enle-vés avec une écumoire et jetés dans les plats à servir avec un peu de sel. C’était à peu près le même régime dans tous les établissements. Pendant longtemps encore, un hectolitre de vin suffisait à« griser » trois frères pendant toute une année. Néanmoins, tous se portaient bien, tous étaient contents et ne regrettaient pas les oignons d’Égypte. »(Avit, p. 120)

Suis-je content dans la vie, malgré les carenceset les difficultés?

162

Page 63: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin a su pardonner

Le Frère Avit, dans le premier tome des Annales de l’Insti-tut, nous raconte en page 202, qu’un certain Motiron était voisin de l’Hermitage. Il était plutôt incommode et il avait suscité toutes sortes d’embarras au Père Champagnat et aux frères. Il était même allé jusqu’à vouloir les empêcher de prendre l’eau du Gier pour arroser le jardin et d’utiliser le chemin qui borde cette rivière pour aller à Saint-Chamond. Suite à cette dernière difficulté, le père et les frères avaient établi une nouvelle route pour aller de Laval-la à St-Chamond. À la mort de ce monsieur, au lieu de se venger de son persécuteur, le bon Père Marcellin se mon-tra bon et compatissant envers sa veuve et en lui rendant tous les services possibles. « Heureusement, ajoute le Frère Avit, que Montellier, gendre du défunt, ne suivit pas les errements de son beau-père. » (Avit, p. 202)

Est-ce que je sais pardonner les indélicatesses d’autrui ?

163

Page 64: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Frère Marie-Nizier, « un fou de Dieu. »

Quand on lit l’histoire des premiers missionnaires d’Océa-nie, Pères et Frères Maristes, on ne peut qu’admirer leur courage en pensant qu’ils se rendaient dans une contrée dont ils ne connaissaient ni la langue, ni les us et coutumes des habitants. Il fallait vraiment être un peu fou du Sei-gneur pour se lancer dans une telle aventure. Frère Marie-Nizier a fait partie du premier groupe de ces braves. Voici ce qu’il écrivait au Père Champagnat la veille de son dé-part : « Que je m’estime heureux d’avoir été choisi, quoi-que j’en sois très indigne, parmi les frères de Marie, pour être des premiers de ceux qui portent la lumière de l’Évan-gile à ces peuples sauvages! Oh! Que Dieu en soit béni! C’est lui qui m’a donné la vocation et me la fait suivre. Je suis bien content de partir et je puis dire bien sincèrement que je ne donnerais pas ma place pour un trône. Je ne crains point car Marie, notre bonne Mère, sera mon guide dans toutes mes actions et mon refuge dans toutes mes peines. » Ajoutons que le Frère Nizier a accompagné saint Pierre Chanel dans sa mission où ce dernier a été assassi-né. (Avit, p. 204)

Suis-je « un peu fou » dans mon amour pour le Seigneur?

164

Page 65: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Les problèmes du F. Louis-Marie

Tout n’était pas rose dans les premières écoles maristes. Souvent messieurs les curés et les commissaires entra-vaient le travail des frères. M. Douillet, curé de La Côte-St-André, un homme de bonne volonté sans doute, mais qui s’immisçait dans le fonctionnement de l’école, était l’un de ceux-là. Frère Louis-Marie, alors directeur, fit part au Père Champa-gnat de ses difficultés. Voici la réponse très sage et très paternelle que lui fit parvenir le Père Champagnat : « Je prends singulièrement part à tous les ennuis que vous ren-contrez à La Côte St-André. Ne vous inquiétez pas sur ce qui pourra vous arriver; tâchez de remplir vos devoirs le mieux possible, soit à l’égard de M. Douillet, soit à l’égard des enfants qui vous sont confiés, et surtout à l’égard des frères qui sont avec vous. Si on vous renvoie, vous vien-drez, nous vous trouverons de l’ouvrage et du pain, Dieu aidant; faites, en attendant, tout le bien qui est en votre pouvoir. Soyez très prudent; informez-moi de tout à me-sure que vous découvrirez quelque chose… » (Avit, p. 203)

Dans mes difficultés est-ce queje consulte?

165

Page 66: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Une présence nécessaire

Frère Sylvestre, en page 111 de son livre sur saint Marcel-lin, écrit : « Le vénéré Père sentait depuis longtemps que sa présence habituelle dans la communauté était néces-saire pour former les frères aux vertus religieuses, complé-ter leur instruction et les suivre de près dans l’exercice de leurs fonctions, afin de pouvoir être à même de corriger, en ceci comme en tout le reste, ce qui en aurait besoin. Donc, malgré les raisons que lui opposa M. le curé Rebod, rai-sons qui portaient principalement sur le méchant ordinaire qu’il allait avoir, sur le milieu dans lequel il allait se trouver et autres plus personnelles, il passa outre et vint partager l’indigence et la pauvreté de ses frères et même leurs tra-vaux quand il en avait le loisir. » (Sylvestre, p. 111)

Est-ce que je sacrifie mes aises pour aider les autres?

166

Page 67: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

F. Stanislas, un homme qui voyait clair

Frère Sylvestre parle avec beaucoup d’éloges du Frère Stanislas. Voici ce qu’il écrit à son sujet : « Le 18 février 1822, arrive à l’Hermitage un postulant âgé de 22 ans qui allait devenir le soutien du Père Champagnat, le confident de ses projets et la Providence visible de la communauté… À première vue Frère Stanislas comprit que l’on manquait de convenances et d’égards à l’endroit du vénéré Père. Avec sa permission, qu’il obtint par ailleurs difficilement du bon Père, il fit son lit, sa chambre et se fit le serviteur du vénéré fondateur. Il le servit presque seul pendant sa pre-mière et sa dernière maladie et lui rendit tous les devoirs de piété filiale que le plus dévoué des fils peut rendre au meilleur des pères… C’est du Frère Stanislas que la tradi-tion a appris et que j’ai appris moi-même, de sa propre bouche, beaucoup de choses édifiantes du vénéré Père. » (Sylvestre, p. 112)

Ai-je l’œil ouvert pour voir les besoins des autres ?

167

Page 68: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Champagnat, un homme de discernement

F. Sylvestre avait un caractère tellement léger que le Père douta de sa vocation; il pensa même à le retourner à sa famille. Le Frère Sylvestre écrit : « … Voyant que j’étais grave et réfléchi dans tout ce qui avait rapport à la religion, le bon Père voulut user de patience, me gardant encore quelque temps pour s’assurer ou non si j’étais appelé à la vie religieuse et aussi jusqu’à quel pont j’étais attaché à ma vocation. Il était à réfléchir là-dessus, lorsqu’une circons-tance toute providentielle vint lever toutes ses incertitudes à cet égard. Un voiturier de mon pays, étant venu faire quelques commissions à l’Hermitage, me remit en cachette une lettre venant de mes parents et qui demandait une prompte réponse…. Me faisant un scrupule de la décache-ter, je la portai au Père en lui faisant connaître comment elle m’était parvenue. ‘’ C’est bien, mon cher ami ‘’, me dit-il, et je me retirai. Le lendemain il me dit que cette lettre était insignifiante et que je n’avais pas à m’en occuper. J’ai appris plus tard qu’elle était un piège du démon pour me faire rentrer dans le monde. Ce qui est certain…c’est que cela assit définitivement les idées du vénéré Père sur ma vocation et… il ne pensa plus qu’à prendre tous les moyens possibles pour m’y conserver. » (Sylvestre, p. 241)

Est-ce que j’use de discernement dans mesjugements?

168

Page 69: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin, une personne équitable

Frère Sylvestre vantait l’équité du Père Champagnat. Voici ce qu’il racontait à ce propos : « Un jour, pendant la lec-ture spirituelle, m’étant permis de faire du bruit pour atta-cher une image dans mon bureau, le maître des novices, un peu émoustillé sans doute de mes quelques étourderies antérieures, me donne bel et bien 1200 lignes à apprendre par cœur. Croyant cette pénitence par trop injuste, je me hasardai d’aller trouver le vénéré Père pour m’en faire rele-ver. Arrivé dans sa chambre, je lui racontai en pleurant, dans le plus grand détail, ce pourquoi je venais le trouver. Après m’avoir écouté attentivement, il tire une feuille de papier de son secrétaire, y fait dégoutter de la cire d’Espa-gne et y appose son sceau; puis il y écrit une seule ligne, signe la feuille et me la remet en me recommandant d’être plus silencieux. Sur la feuille était écrit ‘’ Paiement des douze cents lignes’’… on comprend que cette équité le ga-rantissait de toute partialité et lui gagnait le cœur de tous les frères. » (Sylvestre, p. 303)

Suis-je équitable dans l’analyse des cas?

169

Page 70: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin et l’union fraternelle

Saint Marcellin écrit dans son testament spirituel : « Je vous prie de toute l’affection de mon âme et pour toute celle que vous avez pour moi de faire en sorte que la sainte charité se maintienne toujours parmi vous. » Saint Marcellin a été un vivant exemple de cette charité depuis le jour où il a quitté le presbytère, avec l’accord de son curé, pour venir habiter avec les tout premiers disciples qu’il avait réunis dans une petite maison voisine. Dès lors, il est resté constamment dans la communauté partageant jus-qu’à sa mort la vie commune. Cela lui a permis d’en appré-cier les joies et les richesses, mais aussi les difficultés et les peines. Au contact journalier avec ses religieux, il a ac-quis une grande expérience et il a souvent traité de l’union dans les instructions pour montrer ce qui s’y oppose et pour en souligner les bienfaits. Il en parlait d’autant plus volontiers qu’elle est une exigence de notre vie chrétienne. (Prier, p. 80)

Suis-je un ferment d’union dans mon milieu?

170

Page 71: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La solidarité de saint Marcellin

Saint Marcellin disait : « L’esprit de foi, qui, dans le pau-vre, nous montre l’image de Jésus humilié et fait pauvre pour nous, doit inspirer un grand respect et un grand amour pour l’enfant indigent. » (Vie, p. 530) Les besoins des pauvres préoccupaient sans cesse le bon Père, il en parlait en toute occasion. Homme d’action, il l’a démontré particulièrement dans ce domaine en recueillant un orphe-lin dont l’éducation s’avérait difficile. Les frères auraient voulu le renvoyer, mais il le garda. L’adolescent est devenu un excellent religieux. Marcellin a formé ses disciples à se contenter de peu, à cause, il est vrai, du manque de res-sources, mais aussi afin de pouvoir partager avec eux et celles qui étaient dans le besoin. (Prier, p. 93, 94 et 95)

À quand date mon dernier geste de solidarité?

171

Page 72: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin un homme pratique et réaliste

Au moment de fonder sa communauté, Marcellin n’a pas les moyens financiers pour y parvenir Il doit donc d’abord se transformer, d’abord à Lavallla dans les tout débuts, puis à l’Hermitage lors de la construction de cette immense résidence pouvant recevoir 150 personnes, et devenir en-trepreneur et constructeur. Dans les premières années il répare de ses propres mains la mansarde du début pour accommoder ses premières recrues. Puis pour son grand projet, il visite d’abord, se fait une idée, avant de décider de l’endroit où construire et enfin de l’acheter. Il établit en-suite les plans, participe efficacement au creusage dans le roc, il coule le ciment de la base, élève colombages et murs et devient menuisier, briqueteur, plâtrier, peintre et décorateur pour réaliser son rêve. Cependant, il est réaliste et il prend conscience que sans l’aide du Seigneur; alors, il ne peut réussir et il lui fait confiance totalement. (Cinq, p. 29)

Suis-je concret dans mes engagements à la manière de saint Marcellin?

172

Page 73: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin, un homme fort et tenace

L’image de saint Marcellin Champagnat armé d’un pic et frappant de toutes ses forces pour creuser de ses propres mains le roc solide de la montagne de l’Hermitage, nous rappelle combien il était un homme fort, même physique-ment, et tenace aussi dans la poursuite de ses réalisations. Cette peinture nous rappelle aussi combien il a dû être fort et résistant pour continuer l’œuvre qu’il avait entreprise malgré le roc des oppositions et des difficultés de ses confrères et de ceux et celles qui ne comprenaient rien à son ardeur et à sa témérité. Pour les maristes, frères et laïcs, ce tableau et l’exemple de saint Marcellin sont des applications de la parole de Jésus lorsqu’il affirme qu’il faut bâtir sur le roc si nous ne voulons pas être emportés comme un fétu par le vent des difficultés et des obstacles qui veulent nous obliger à abandonner nos plus beaux rê-ves. ( Miss. éd. p. 28)

Suis-je tenace dans mes projets?

173

Page 74: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin, une inspiration pour nous

Le deuxième paragraphe du texte d’introduction de La mis-sion éducative mariste nous indique clairement le but re-cherché dans cette réflexion issue du XIXe chapitre géné-ral de 1993 de l’Institut des frères Maristes. « Nous som-mes conscients du don que représentent pour nous la per-sonne de Marcellin Champagnat, ses intuitions éducatives ainsi que celles des éducateurs maristes après lui. Nous voulons, avec dynamisme, être fidèles à cet héritage. De nos jours les cris des jeunes sont aussi puissants qu’au temps de saint Marcellin. Ils exigent de nouvelles répon-ses. Ce qui motive ce texte, c’est le désir de redécouvrir dans nos sources la passion pour notre mission auprès des jeunes de nos générations. » ( Miss. éd. p. 10)

Le retour aux sources maristes m’inspire-t-il?

174

Page 75: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Un charisme pour le monde

La vie de saint Marcellin Champagnat est un exemple de la puissance transformatrice de l’action de Dieu dans l’his-toire des hommes. Nous croyons qu’il a reçu un charisme, un don spirituel unique pour toute l’Église dans sa mission au service de l’humanité. L’Esprit Saint lui a inspiré une façon originale de vivre l’Évangile pour donner une ré-ponse concrète aux besoins spirituels et sociaux de la jeu-nesse dans un temps de crise. Sa capacité à enthousias-mer des générations de disciples, confirme l’actualité d’un tel charisme. L’expérience de l’amour de Jésus et de Marie pour chacun de nous, l’ouverture aux autres, la sensibilité aux besoins de notre temps et un amour concret pour les jeunes, particulièrement les plus délaissés, voilà quelques-uns des aspects du charisme mariste hérité de saint Mar-cellin Champagnat. ( Miss. éd. p. 37)

Le charisme desaint Marcellin est-il un élément motivateur pour moi?

175

Page 76: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint�Marcellin�attentif�à�Dieu�

Un des traits marquants de la sainteté de Marcellin Cham-pagnat c’est bien son sens aigu de la présence de Dieu. Dieu était présent dans sa vie comme il doit l’être dans celle de tout homme. Mais Marcellin était tout à fait attentif à cette présence. Elle conditionnait, en quelque sorte, ses actions et ses décisions. Pour Marcellin, Dieu était un confident et un ami à qui il pouvait tout confier : projets et entreprises, épreuves et difficultés, joies et réussites. Sa prière inspirait ses démarches. Sa foi a progressé au point de devenir certitude. Et, en célébrant l’Eucharistie, la pré-sence de Jésus lui devint presque sensible, « comme s’il voyait l’invisible ». Saint Champagnat appelait la prière « le point capital ». C’était la base de son programme de forma-tion des frères. (Morin, p. 19 et 20) Comment Dieu est-il présent dans ma vie?

176

Page 77: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

L’aide�aux�plus�démunis�à�l’école�Saint�Sauveur�

À ce propos, voici ce qu’écrit F. Jean-Baptiste : « À Saint-Sauveur, les frères faisaient la quête ou plutôt des quêtes toute l’année : les quêtes de blé et de pommes de terre, la quête du beurre, du fromage, la quête d’objets, de vête-ments et de literie, la quête d’argent. Le produit de ces quêtes servait à entretenir les enfants pauvres de la pa-roisse, que les frères gardaient chez eux jusqu’après leur première communion. Le nombre de ces enfants allait quelquefois à plus de vingt. Les quêtes servaient encore à assister les indigents; chaque semaine, les frères faisaient faire un grand nombre de pains qu’ils distribuaient à ceux qui étaient dans l’indigence. Visiter les malades, les veiller pendant la nuit, faire leur lit, leur procurer tout ce dont ils avaient besoin, tout cela était pour les frères des œuvres de prédilection. » (Lanf. p. 32) Ai-je aidé un indigent dernièrement? Comment?

177

Page 78: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Frère�Stanislas�a�sauvé�la�communauté�en�1825�

Au cours de l’année 1825 le Père Champagnat fut atteint d’une maladie qui le conduisit aux portes du tombeau. L’abbé Courveille le remplaça temporairement et traita les jeunes avec dureté de telle sorte que plusieurs voulurent abandonner. De plus la nouvelle de la maladie du fonda-teur étant connue du public, on vit accourir les créanciers pour réclamer leur dû. Seul le Frère Stanislas se montra homme de tête, homme de cœur et homme de dévoue-ment; seul il lutta contre le découragement général et contre la rigueur excessive et imprudente de M. Courveille, lui seul ne perdit pas confiance et se montra fidèle à l’Insti-tut et le digne fils de Champagnat. Il veilla jour et nuit le malade. Il alla voir le curé de Saint- Chamond et le à se charger des dettes de la communauté. Par ses conseils et ses exhortations il retint les frères et les novices qui vou-laient quitter. Il organisa finalement une rencontre de toute la communauté avec le bon Père convalescent pour rassu-rer tout le monde. En somme, il a sauvé la communauté, lors de cette période critique. (Lanf. p. 35) Suis-je prêt à poser les bons gestes quand ça va mal?

178

Page 79: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

�La�vie�fraternelle�au�noviciat�de�Lavalla�

Voici le témoignage d’un frère sur la vie du noviciat à La-valla : « L’amour de la prière, le recueillement et la ferveur étaient admirables ... Pendant tout le temps que j’ai eu le bonheur de vivre au noviciat, je ne sache pas qu’aucun novice ait manqué de se lever à l’heure et de faire sa médi-tation avec la communauté. S’il arrivait à quelqu’un de faire une faute, de manquer à un point de règle, il n’attendait pas d’être repris mais il demandait lui-même une pénitence à genoux devant la communauté. La charité, l’union et la paix étaient admirables. Jamais aucune dispute… nous nous aimions tous comme des frères… nous n’avions qu’un cœur et qu’une âme… Une douce gaieté, une sainte joie, une grande modestie étaient les dispositions habituel-les de chacun… L’amour le plus tendre et le respect le plus profond pour notre bon Père et pour les frères qui nous dirigeaient, l’obéissance et la soumission la plus parfaite à leur volonté, la simplicité et l’humilité : telles étaient les ver-tus qui brillaient chez les novices. » Sans doute que ce té-moignage représente un idéal de jeune novice de cette époque, mais de dé-voile-t-il pas la manière de s’y prendre pour atteindre à la sainteté? (Lanf. p. 39 et 40) Suis-je content de l’atmosphère dans ma famille?

179

Page 80: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Comment�saint��Marcellin�a�su�tenir��dans�les�difficultés�

Comment saint Marcellin a-t-il pu tenir devant les opposi-tions des voisins, les nombreuses difficultés financières qu’il a dû affronter, et surtout devant les critiques acerbes et malveillantes de la part de ses confrères dans le sacer-doce à la suite de la fondation de la communauté? Il puisait la force de dire son « OUI » quotidien à la volonté de Dieu dans ses temps de prière silencieuse à la chapelle, dans la célébration de l’Eucharistie et dans ses constants recours à la Vierge Marie qu’il appelait sa « Ressource ordinaire ». Souvent, il répétait : « Quand on a Dieu pour soi, quand on ne compte que sur lui, rien n’est impossible. » Il ajoutait aussi : « Marie a tout fait chez nous. » Voilà en résumé, ce qui a permis à saint Marcellin de mener à terme le grand projet de sa vie. (Lanf. p. 10) Qu’est-ce qui m’aide à conserver la sérénité?

180

Page 81: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint�Marcellin,�un�homme�de�communication�

Quelques jours après son ordination, le 22 juillet 1816, il se rend en hâte à Lavalla, pays de la montagne du Pilat pour être présent à la fête de l’Assomption de Marie du 15 août. Rapidement, lui-même d’origine campagnarde, il va à la rencontre des habitants des hameaux, visite les malades malgré les intempéries. Il se déplace à pied et souvent très loin, pour aller vers ses frères et garder le contact avec eux et les encourager dans leur tâche d’enseignants de la jeu-nesse. Pendant ses instructions il leur permet de l’interrom-pre par une réflexion, une explication ou une suggestion, il participe aux récréations communautaires malgré ses nom-breuses occupations. Il poursuit ses conversations et ses dialogues avec ses frères par de nombreuses lettres rem-plies de bons conseils et de nouvelles de la communauté. Voilà pourquoi on peut affirmer qu’il fut un homme de com-munication. (Lanf. p. 18) Suis-je d’un abord facile pour les autres ?

181

Page 82: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint�Marcellin,��un�grand�éducateur�

Saint Marcellin n’a pas été un théoricien qui a laissé une méthode pédagogique très élaborée. La chose importante qu’il demandait à ses frères dans les écoles, c’était de fa-voriser un grand esprit de famille fait de présence cons-tante, de simplicité attachante, d’accueil cordial, d’écoute attentive, de respect mutuel et de confiance réciproque. En homme pragmatique il ne s’arrêtait pas aux détails mais il allait à l’essentiel. Il abandonna les méthodes désuètes pour adopter les plus efficaces au profit des jeunes. Il créa des écoles appréciées de la clientèle à cause du dévoue-ment de ses religieux à leur mission. À sa mort, soit après 23 ans d’existence seulement, il avait ouvert en moyenne deux écoles par année, ce qui relevait vraiment du prodige. (Lanf. p. 18) Pour moi, qu’est-ce qu’un vrai éducateur?

182

Page 83: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Audace�de�saint�Marcellin�pendant��

la�Révolution�Française�

Les vagues antireligieuses provoquées par la Révolution française auraient poussé un autre que saint Marcellin à prendre de nombreuses précautions et même à demeurer caché comme plusieurs le lui suggéraient. La seule dispo-sition qu’il a prise fut de se recommander à Dieu et à Ma-rie, la Bonne Mère. Il demanda aux frères de réciter ou de chanter le Salve Regina au début de la prière du matin. Pour lui, la demande de protection à Marie était beaucoup plus efficace que tous les gestes de prudence qu’on aurait pu poser. C’est depuis cette période tumultueuse que les Frères Maristes récitent ou chantent le Salve Regina au début de chacune de leurs journées. (Lanf. p. 10) Est-ce que je crois que les moyens spirituels peuvent me protéger?

183

Page 84: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint�Marcellin�et�les�pauvres�

Voici ce que dit l’article 34 des Constitutions des Frères Maristes concernant la solidarité avec les moins nantis : « S’il est vécu avec la profondeur de la charité, le contact avec les pauvres ne peut que nous rendre plus présents à Dieu lui-même, et nous rendre davantage fils du Père, frè-res et serviteurs de ceux et celles qui nous entourent. » La parole du Christ : « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait », devient ainsi une réalité profondément ressentie par ceux qui ac-ceptent de la vivre dans sa radicalité. » Les constitutions confirment à l’article 2 que saint Marcellin a été un vrai ser-viteur des pauvres : « Il fut sensible aux besoins de son temps, spécialement à l’ignorance religieuse et aux situa-tions de pauvreté de la jeunesse. Il a fondé notre Institut pour l’éducation chrétienne des jeunes, particulièrement des plus délaissés. »

Comment est-ce que je pratique la solidarité avec les pauvres?

184

Page 85: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint�Marcellin,�guide�spirituel�

La manière dont un groupe de frères et de laïcs maristes vivent l’Évangile reflète le caractère, les valeurs et la spiri-tualité de leur guide, saint Marcellin Champagnat. Sa spiri-tualité a été profondément influencée par sa propre per-sonnalité. Ses premiers disciples se rappelaient avec affec-tion du Marcellin qu’ils avaient connu : ouvert, franc, ferme, courageux, ardent, constant et toujours égal à lui-même (Vie, 2e partie, 1er chapitre). Sa vie entière a donné le té-moignage d’une personne de grande humilité; il était homme d’action et avait beaucoup de sens pratique. Cela lui a permis de donner naissance à une spiritualité simple et pratique. (Eau, no 6) Qu’est-ce qui me touche le plus dans le guide Marcellin?

185

Page 86: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Les�points�marquants�du�cheminement��

de�saint�Marcellin�

Chez saint Marcellin, l’expérience personnelle de se sentir intensément aimé par Jésus et appelé par Marie, voilà les deux convictions premières et les éléments sur lesquels était fondée sa spiritualité. Au début de 1823, l’événement du « Souvenez-vous dans les neiges » a été perçu par Marcellin et ses frères comme hautement significatif. Saint Marcellin et Frère Stanislas, perdus dans la tempête, se placent entre les mains de Dieu et prient le Souvenez-vous. Leur prière à Marie est miraculeusement exaucée. Saint Marcellin et ses premiers frères voient dans cet inci-dent une réalité plus profonde : Dieu les choisit pour parta-ger la mission qui a été confiée à Marie. (Eau, no 7) Suis-je conscient de l’amour intense de Jésus et de Marie pour moi?

186

Page 87: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Origine�de�la�confiance�en�Dieu�de�saint�Marcellin�

Les relations de saint Marcellin avec Dieu et la prise de conscience de ses limites expliquent sa confiance illimitée en Dieu. La profondeur de cette confiance a stupéfié ceux qui travaillaient avec lui et scandalisé quelques-uns de ceux qui jugeaient ses actions imprudentes. Dans son hu-milité, saint Marcellin voyait Dieu à l’œuvre, et il agissait avec courage et détermination. Ne disait-il pas : « N’offen-sons pas Dieu, en lui demandant très peu. Plus grande est notre demande, plus nous lui serons agréables. » D’autres réflexions couramment énoncées par saint Marcellin sont des expressions spontanées de cette immense confiance qu’il avait en Dieu. Entre autre « Si le Seigneur ne bâtit la maison, et tu le sais mon Dieu. » (Eau, no 17) Qu’est-ce qui me pousse à la confiance en Dieu?

187

Page 88: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La�crèche,�l’autel�et�la�croix,��lieux�de��rencontre�des�pauvres�

Saint Marcellin disait que la crèche, l’autel et la croix étaient des endroits privilégiés pour rencontrer Jésus. À ce propos, voici ce qu’ajoute L’eau du rocher : « Ces lieux ma-ristes particuliers sont également des chemins de ren-contre avec les pauvres. À la crèche, nous sommes pro-fondément touchés par la situation de pauvreté et de fragi-lité des enfants et des jeunes, particulièrement des moins favorisés. À la croix, nous nous associons aux personnes affectées par l’échec et la souffrance, et à ceux qui luttent pour la justice et la paix. À l’autel, nous entrons en commu-nion avec l’amour de Jésus, qui conduit à une relation pro-fonde avec les pauvres. Notre cœur va vers eux et ils de-viennent nos frères et nos sœurs dans une authentique amitié. Nous ouvrons nos maisons aux pauvres et nous partageons avec eux notre présence, notre temps et nos ressources. » (Eau, no 24) Quel a été mon dernier geste de partage avec une per-sonne dans le besoin?

188

Page 89: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin et les premiers frères étaient unis de cœur et d’esprit. Leurs relations étaient faites de chaleur et de tendresse. Au cours de leurs discussions, au sujet de la vie commune comme frères, ils ont trouvé bon de comparer l’esprit de leur vie communautaire à celui d’une famille. Ces premières communautés étaient inspirées par la vie à la maison de Nazareth pour développer les attitudes qui ont fait de l’esprit de famille mariste une réalité constituée d’amour et de pardon, de soutien et d’aide, d’oubli de soi, d’ouverture aux autres et de joie. Ce modèle de relation est devenu une caractéristique de notre manière d’être ma-riste. (Eau, no 30) Suis-je un promoteur de l’esprit de famille mariste?

189

L’origine�de�notre��esprit�de�famille�

Page 90: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La simplicité mariste

La première génération des Frères Maristes était consti-tuée de jeunes gens issus d’un milieu semblable à celui de saint Marcellin. Cet état de chose a permis de développer une spiritualité peu compliquée et très pratique et à organi-ser un mode de fonctionnement marqué par la simplicité. Cette caractéristique mariste, issue des débuts, s’est trans-mise de génération en génération. Elle se traduit encore de nos jours par une humilité discrète qui sait se mettre à sa place et accepter facilement l’aide d’un autre, qui sait aller vers les autres inconditionnellement en les acceptant comme ils sont, qui fait éviter le consumérisme et encou-rage à participer à des groupes qui prônent des actions nécessaires pour préserver l’environnement et enfin à fa-voriser le travail manuel, car il nous met en relation directe avec la création, les êtres et les choses. (Eau, nos 33 à 40)

Ma vie est-ellemarquée parla simplicité?

190

Page 91: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La table de saint Marcellin

Jésus, à la veille de sa passion, réunit ses disciples autour d’une table pendant la dernière cène pour leur donner son grand message d’amour et d’unité. La table du Seigneur est devenue un symbole de communion et de don de soi pour la chrétienté. Les Frères Maristes ont aussi un sym-bole important qui date des origines. Les pèlerins qui visi-tent l’Hermitage aujourd’hui sont frappés par la table de Lavalla. Fabriquée et issue des mains mêmes de saint Marcellin, elle est un puissant symbole de famille et de ser-vice. Cette table peut être considérée comme l’incarnation de ses efforts pour créer une communauté consacrée au Seigneur. On sait que pour partager plus intimement la vie de ses disciples, le fondateur a quitté le confort relatif du presbytère pour aller vivre avec ses premiers Petits Frères. Grâce à cet esprit de famille, la vie commune fait partie in-tégrante de son projet axé sur la confiance au Seigneur, l’humilité et l’esprit de travail et de famille. (Eau, nos 91 et 92) Quels sentiments m’inspire la table de saint Marcellin?

191

Page 92: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin,un positif pour la

vie communautaire

Dès les débuts, saint Marcellin a cru qu’il était important de construire une résidence pour y établir ses premiers disci-ples et y créer une vraie communauté. Il prend plaisir à passer les étés avec ceux qui reviennent à leur centre de ralliement pour se ressourcer physiquement et spirituelle-ment et pour se perfectionner dans la transmission des connaissances à donner à leurs élèves. En vivant le rythme de la vie communautaire à Lavalla, puis à l’Hermi-tage, saint Marcellin anime la vie de communauté par son exemple et par sa participation personnelle au travail ma-nuel et intellectuel, à la prière commune et aux loisirs com-munautaires. (Eau, no 100)

Suis-je un actif pour ma famille et ma communauté?

192

Page 93: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Le pardon est nécessaire pour une famille unie

Comme dans les débuts de la communauté, les frères et les laïcs qui partagent la spiritualité de saint Marcellin doi-vent être pratiques et bien concrets. De plus, il faut qu’ils réalisent que vivre dans une famille naturelle ou religieuse n’est pas toujours facile. De temps en temps, ils prennent conscience de leur fragilité, de leurs limites et de leurs dif-férences et parfois ils en sont blessés. Il arrive alors de sentir monter en soi la colère contre soi-même et contre les autres et de se sentir seuls et amers. C’est dans ces mo-ments cruciaux que l’on expérimente la nécessité de la ré-conciliation et du pardon mutuel pour garder coûte que coûte l’unité dans le groupe familial ou communautaire. Ce processus nous permet de nous sentir aimés et capables de grandir malgré les difficultés. (Eau nos 115 et 116)

Suis-je prêt à oublier et à pardonner les manques des autres?

193

Page 94: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La mission apostolique des maristes, frères et laïcs

Rappelons que le zèle apostolique de saint Marcellin prend sa source dans son expérience intime de l’omniprésence de Dieu dans sa vie et dans celle de ceux qui l’entourent, particulièrement des jeunes. Il est sûr que chaque instant de son existence est immergé dans cette divine présence, ce qui lui permet de découvrir la volonté de Dieu dans les événements quotidiens. S’il est convaincu qu’une démar-che est voulue par Dieu, il n’hésite pas et il l’entreprend avec courage et détermination jusqu’à sa réalisation. Il a cependant la conviction ferme que c’est l’œuvre de Dieu qu’il construit et non la sienne. Encore aujourd’hui, Jésus est présent dans chacune de nos vies pour que nous pre-nions conscience de nos besoins et de nos carences de manière à les corriger. (Eau, no 130)

Quelle est, pour toi, la mission apostolique mariste?

194

Page 95: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

La spiritualité mariste, une force pour le

monde actuel

À l’occasion de la canonisation de saint Marcellin Champa-gnat le 18 mai 1999, est apparue dans une des niches de la façade extérieure de la Basilique St-Pierre, une statue le représentant, portant un enfant sur ses robustes épaules. Par ce symbole, il faut comprendre que l’artiste a voulu proclamer par ce symbole la force et l’inspiration puissante de ce saint homme et de la spiritualité mariste. Cette sculp-ture illustre aussi la conviction des maristes, frères et laïcs, d’être portés par une tradition spirituelle vigoureuse, capa-ble de les conduire vers un avenir rempli de promesses, de vitalité et d’espoir. (Eau, no 153)

Ai-je confiance dans l’avenir des maristes, frères et laïcs?

195

Page 96: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Marie, la Bonne Mère

Bonne Mère était le titre préféré que le Père Champagnat donnait à Marie. Parmi les différentes statues de Marie que saint Marcellin a eues et qui l’ont accompagné lors de la naissance et du développement de l’Institut, il y en a une spéciale : la statue de Marie, la Bonne Mère. En montrant Jésus dans les bras de Marie elle est une image de la ten-dresse et de la présence aimante de Marie. L’enfant Jésus, calme et rassuré est dans une attitude de confiance totale en Marie. Cette attitude de confiance est fondamentale dans la vie et la spiritualité de saint Marcellin Champagnat. L’image était très populaire en France au XIXe siècle. Le titre n’était pas nouveau. Le vocable était alors très répan-du dans la France. Marcellin se l’est approprié et y est re-venu à plusieurs reprises dans ses écrits. (Eau, p. 96)

Comment Marie est-elle pour moi la Bonne Mère?

196

Page 97: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Le nom de « Petits Frères de Marie. »

Dans une lettre qu’il adressait au Roi Louis-Philippe, le 24 mai 1834, saint Marcellin expliquait la raison du nom donné à son Institut. Voici ses propos : « Je leur donnai le nom de ‘’Petits Frères de Marie’’, bien convaincu que ce nom seul attirerait un grand nombre de sujets. Un prompt succès, en peu d’années, a justifié mes conjectures et dépassé mes espérances. »

Ce titre exprime bien trois éléments principaux de l’esprit que saint Marcellin a souhaité pour son nouvel institut : que ses membres soient rassemblés autour de Marie, frères de tous ceux et celles avec qui ils travaillent, vivant une vie d’humilité et de simplicité.

Cependant, quand l’Institut fut reconnu par l’Église, il reçut le nom officiel de Frères Maristes des écoles. Malgré tout, on utilise encore aujourd’hui le nom que préférait saint Marcellin. (Eau, p. 113)

Marie est-elle toujours présente dans ma vie?

197

Page 98: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Aller de l’avant avec la spiritualité mariste

Avec saint Marcellin, les maristes d’aujourd’hui veulent ou-vrir de nouveaux espaces et créer de nouveaux modes d’approche qui permettent aux jeunes et à ceux qui les cô-toient d’être transformés par la connaissance et l’amour de Jésus.

Comme saint Marcellin, se déplaçant de hameau en ha-meau dans les collines du Pilat, ils portent l’éducation et la présence maristes dans les lieux et les situations qui exi-gent parfois d’abandonner leurs sécurités et même de ris-quer leur vie.

Comme saint Marcellin, humblement ancrés sur le rocher de l’amour inconditionnel de Dieu, ils s’engagent active-ment en inventant de nouveaux chemins de dialogues. (Eau, no 155)

Suis-je prêt à prendre ces nouveaux chemins?

198

Page 99: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Saint Marcellin, fils confiant de Marie

Lorsque saint Marcellin avait recommandé une affaire à la Vierge Marie, peu importe la tournure qu’elle prenait, il était tranquille et plein de confiance… c’est à elle seule, après Dieu, qu’il voulait tout devoir; c’est de sa protection qu’il attendait tout. Il disait : « Vous savez à qui nous devons nous adresser pour obtenir des faveurs, à notre Ressource ordinaire. Ne craignons pas de recourir trop souvent à elle, car sa puissance est sans bornes, sa bonté et son trésor de grâces sont inépuisables. Par ailleurs, elle doit s’occu-per nous parce qu’elle est notre mère, notre patronne, no-tre supérieure. Après tout, cette communauté n’est-elle pas son œuvre.» (Miss. éd. p. 168)

Quels sentiments m’animent quand je pense à Marie?

199

Page 100: 101 Question embarrassante, réponse satisfaisante€¦ · Saint Marcellin Champagnat est né en 1789, année du dé-but de la Révolution Française. Il n’est pas surprenant que

Nous devons être des prophètes

Le prophète est vu comme une personne en relation intime à la fois avec Dieu et avec les hommes. C’est un homme (une femme) de prière personnelle et communautaire pour le monde, et il est en même temps engagé vitalement en faveur de ses contemporains avec qui et pour qui il prie et lutte. Le prophète est un personnage religieux qui, habitée par l’Esprit, inspire et influence son entourage, puisqu’elle croit en un Dieu sauveur et vivificateur. Il est inséré dans son temps… ; c’est une personne de l’avenir. La façon de vivre du prophète qui a parlé au nom de Dieu et surtout celle de Jésus... trouvent une réalisation concrète dans la vie des maristes, frères et laïcs. Nous tou-chons ici un aspect qui concerne leur identité même et qui leur montre un chemin de continuel dépassement. (Miss. éd. p. 186)

Comment suis-je un prophète mariste?

200