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ISSN • 2230-133X 100 F C M J N www.enqueteplus.com SAMEDI 17 DIMANCHE 18 MARS 2012 NUMÉRO 234 Le scénario du pire Diouf avait légué 200 milliards en liquide à M e Wade Des détails du rapport de passation de service de 2000 SOULEYMANE NDIAYE, ANCIEN OFFICIER SUR LES THIANTACOUNES “La déclaration de Ousmane Ngom est un danger pour Béthio” P. 4 QUARTIER GÉNÉRAL DES FAL Le Palais transformé en Sandaga PP. 2, 4 Le business Wade MARIAGES DE MILLIARDAIRES Pluie d’argent, d’or et de diamants à Mermoz P. 2 PRÉSIDENTIELLE 2012 SITUATION ÉCONOMIQUE POST-ÉLECTORALE J-9 P. 3 EnQuête Mag Si fières ébènes ! P. 7

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SAMEDI 17DIMANCHE 18 MARS 2012NUMÉRO 234

Le scénariodu pireDiouf avait légué 200 milliards en liquide à MeWade Des détails du rapport de passation de service de 2000

SOULEYMANE NDIAYE, ANCIEN OFFICIER SUR LES THIANTACOUNES

“La déclaration deOusmane Ngom est undanger pour Béthio” P. 4

QUARTIER GÉNÉRAL DES FAL

Le Palais transformé en Sandaga PP. 2, 4Le business Wade

MARIAGES DE MILLIARDAIRES

Pluie d’argent, d’or et dediamants à Mermoz P. 2

PRÉSIDENTIELLE 2012SITUATION ÉCONOMIQUE POST-ÉLECTORALE

J-9

P. 3 EnQuête Mag

Si fières ébènes !

P. 7

COULISSES page 2

numéro 234 • samedi 17 dimanche 18 mars 2012

Publications - Société éditriceBoulevard de l'Est-Point EImmeuble Samba Laobé Thiam DakarTél. : 33 825 07 31E-mail : [email protected]

Directeur de la publication :Mahmoudou WaneDirecteur de la rédaction :Mamadou Lamine BadjiRédacteur en chef : Momar DiengRédacteur en chef délégué :Bachir FofanaChefs de desk :Momar Dieng - PolitiqueBachir Fofana - Economie / SocialJules Diop - Dossiers & enquêtes Ndiassé Sambe - SportPa Assane Seck - People Directeur artistique : Renaud LioultMise en page : Penda Aly Ngomet Fodé BaldéPhotographe : Amadoune Gomis Impression : Graphic Solutions

Régie publicitaire :[email protected]él. : 33 860 72 09 / 77 834 11 90Palladium Solutions Group (PSG S.A.)tél : 33 8678288772775919 / 775107181

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Les FAL 2012, Macky et le dénigre-ment par le photomontage Les Forces alliés 2012 ne reculent

devant rien pour essayer de discrédi-ter le candidat de la coalition BennoBokk Yakaar (BBY), adversaire duprésident sortant pour le second tourde la Présidentielle. Après lesattaques verbales et physiques, lespartisans de Wade ont décidé derecourir aux technologies de l’infor-mation et de la communication (TIC).Et comment ? A travers deuxcomptes ''[email protected]'' et ''[email protected]’’créés pour la salle besogne, des mes-sages sont envoyés à partir de là fai-sant croire que c'est M. Sall qui invi-tait les destinataires à voter pour lui.Seulement, un prospectus est jointau message avec un photomontagede Macky Sall et d’homosexuels quis’embrassent. Ainsi que ce message :''Votez Macky Sall et l’homosexualitésera dépénalisée''. Cent commen-taires !

Sabotage d'affiches, libéraux etApéristes rivalisent... en indisciplineIl faut aussi dire que les jeunes

Apéristes sont maîtres dans l'art des'attaquer aux portraits géants deGorgui, avec des jets de peinture quidéfigurent les messages du candidatdes Fal. Ce sont, accusent les libé-raux des véhicules qui sillonnent lesoir la capitale pour s'adonner à cette« sale besogne ». Et sans doute faut-il remarquer que depuis quelquesjours, les libéraux rendent la poli-tesse, en mettant du rouge à lèvre surles lèvres du candidat Macky Sall.Salace tout cela !

Audiences nocturnes au Palais :comment Me Wade se fait soutirerde l'argent Restons dans cette ambiance pour

dire que le Palais de la République,s'est transformé en un Sandaga bis,contexte électoral oblige. Il nousrevient en effet que jusque très tard lanuit, ce sont des entrées et sorties,avec liasses pleines les poches. Il

n'est d'ailleurs pas rare que ça sechamaille, pour le partage du« butin », à la sortie de la Présidence.Un spectacle qui scandalise mêmeles gendarmes, la plupart fauchéscomme tous les citoyens par lestemps qui courent. Pire, nos radarsnous rapportent que les visiteurs dusoir sont généralement briefés sur lecomportement à tenir devant le Vieuxet que beaucoup se présentent avecde faux titres politiques, rien quepour soutirer des sous au Vieux. Aussicertains sont-ils présentés commedes transhumants de l'Afp, Rewmi oule Ps qu'ils n'en sont pas uns en réa-lité. Comme quoi le Vieux est devenuun vrai business...

Législatives 2012, le Jëf Jël s'y prépare déjàAlors que la présidentielle 2012

n'a pas encore livré son vainqueur,l'Alliance Jëf Jël se prépare d'ores etdéjà pour les législatives prévues enjuin prochain. Dans cette perspec-tive, le parti politique à la têteduquel a récemment démissionnél'un de ses fondateurs, Talla Sylla, leJël Jël envisage de tenir son 14èmeConseil national, dimanche à 10heures à Dakar à son quartier géné-ral, Nord-Foire Azur. ''Le ConseilNational se tient dans un contextemarqué par la participation du partià l’élection présidentielle dans lecadre de la Coalition Taxaw Temm akIbrahima Fall et la préparation dusecond tour du scrutin'', relèvent lesex-camarades de Talla Sylla, dansun communiqué reçu hier. Le docu-ment explique la réunion par le faitque ''le candidat sur la liste départe-mentale pour les élections régio-nales ou législatives est choisi par leconseil départemental sous lasupervision du Conseil régional oudu Conseil national. Le candidat auxélections législatives sur la listenationale est choisi par le Conseilnational''.

Sensibilisation citoyenne, le Forumcivil UCAD s'y met aussi''Participation massive pour la paix

et la transparence'' au scrutin du 2ndtour de la Présidentielle 2012. C'està cela que la Section Forum CivilUCAD entend sensibiliser les citoyensaujourd'hui, à partir de 9h, à traversun caravane. Celle-ci s'attachera àappeler au retrait des cartes d'élec-teur, à la non violence et au refus dela corruption. La manifestationdémarre devant le siège du Forumcivil, sis avenue Malick Sy, en face del'Empire des Enfants, pour aller àNiary Tally, Ucad, Avenues CheikhAnta Diop, Blaise Diagne etBourguiba ; Ouakam, Front de Terre,Ngor, Yoff, Rond-Point Liberté 6.

Abus de confiance, Ben Bass Diagneréclame 50 millions au gérant deTouba Import-Export

Abus de confiance, c’est le délitque reproche Ibrahima Ben Bass à ElHadj Assane Sène, gérant de lasociété Touba Import-Export. Le Pdgdu groupe Excaf télécommunicationdéclare avoir remis la somme de 42millions de francs Cfa au prévenu, quipasse le plus clair de son temps auxÉtats-Unis où il est étudiant enAdministration- Business. M. Sèneavait mandat d'acheter deux véhi-cules neufs, une BM X6 et un ML, àl'occasion d'une vente aux enchèresau pays de l'Oncle Sam. Toutefois,selon le plaignant, en lieu et place devoitures rutilantes, le bonhomme en aacheté deux vieilles. Après ce coup,le plaignant déclare l'avoir perdu devu et de ce fait, n'a jamais pu se fairerembourser. Aussi, Ben Bass a-t-ilsaisi la justice, dès l'instant qu’il aappris que le prévenu était revenu auSénégal.

Abus de confiance, Ben Bass Diagneréclame 50 millions au gérant deTouba Import-Export (suite)

A la barre du tribunal correctionnelde Dakar, El Hadj Assane Sène a sou-tenu que le contrat du mandat a étémodifié, arguant que Ben Bass lui aremis de l'argent pour l'achat d'unseul véhicule. Et pour étayer ses pro-pos, il a brandi des décharges.Toutefois, malgré les dénégations duprévenu, Me Baboucar Cissé aréclamé la somme de 50 millions defrancs CFA pour le compte de sonclient, Ben Bass Diagne. Le représen-tant du parquet a requis deux moisferme, alors que la défense a plaidé larelaxe. L’affaire sera vidée le 03 maiprochain.

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Malgré les soubresauts vécus avec la surtaxe sur les appels entrants,Sonatel a su garder le cap en 2011. La société a en effet fait unchiffre d’affaires de 635,361 milliards de francs Cfa au cours de

l'année écoulée. Soit une hausse de 6%, réalisée par rapport à 2010 (599milliards). Sur le tableau de participation à l’atteinte de ce chiffre d’affaires,le mobile a participé à hauteur de 63% en 2011 contre 62% en 2010. LeSénégal a contribué à hauteur de 401,14 milliards de Francs Cfa. Parconséquent, le Sénégal est à 38% responsable de ce résultat positif. LeMali arrive deuxième sur la balance des contributions avec 189,569 mil-liards, suivi de la Guinée Conakry et la Guinée Bissau avec respectivement36,243 milliards et 8,535 milliards d’apport sur le chiffre d’affaires. Par contre, le résultat net de la SONATEL a connu une baisse de 16%

entre 2010 et 2011 passant de 184,760 milliards à 154,377 milliards defrancs Cfa.Par ailleurs, à partir du 3 mai prochain, les actionnaires de la Sonatel per-

cevront la somme nette de 13.050 F Cfa de dividendes par actions. Et cene sont pas moins de 127,235 milliards de francs Cfa qui seront répartisentre les différents actionnaires du groupe SONATEL. Le projet doit êtreapprouvé en avril de l’année courante, au cours de l'assemblée généraleordinaire convoquée par la société phare de la Bourse régionale des valeursmobilières.

Mamadou Aïdara Diop dans le Conseil d'administrationCette assemblée générale sera l’occasion de ratifier la cooptation d’un

nouveau administrateur qui n’est autre que le coordonnateur del'Intersyndicale des travailleurs de la SONATEL, Mamadou Aïdara Diop. Sanomination qui date de juillet 2012 est consécutive à la démission deMamadou Konté. ''M. Mamadou Aïdara Diop ainsi nommé conservera sonmandat pour la durée restant à courir du mandat de son prédécesseur, soitjusqu’à l’assemblée générale ordinaire qui statuera en 2014 sur lescomptes de l’exercice clos le 31 décembre 2013'', note le communiquéportant convocation des actionnaires pour ladite assemblée générale ordi-naire. Joint au téléphone par EnQuête, Mamadou Aïdara Diop a fait savoir,sur un autre registre, qu’il ne compte pas quitter son poste de secrétairegénéral du Syndicat comme l’avait fait M. Konté lors de son entrée auconseil d’administration de l'opérateur historique.

BILAN DE LA SONATEL EN 2011

Plus 635 milliards

de chiffre d’affaires

PAR PA ASSANE SECK

Mariages “princiers”, hier, à la Mosquée deMermoz. Mame Faty Sall, fille uniqued’Ibrahima Sall du parti MODEL et de feue

Marième Dieng Salla, a été mariée à Baye Same Touré.L'heureux époux est le fils d’El Hadj Dame Touré, un amide feu Baye Djily Mbaye. Et pour faire bonne mesure,Awa Balla Sall, petite-fille du défunt milliardaire louga-tois, a également été unie à Moustapha Sèye, fils deBado Sèye, ancien compagnon aussi du même DjilyMbaye, trait d'union de ce carnet rose. Du coup, tout le gratin lougatois s’est retrouvé entre

Ouakam et Mermoz pour fêter ce beau moment. Etcomme il sied en la circonstance, des millions ont étéofferts en dot, ainsi que des parures en or et diamant. Dequoi attirer comme des griots comme Modou MbayeGarmi, Khadim Samb, président de l’Association desjeunes griots du Sénégal. Des dignitaires religieux deTouba, dont Serigne Abdou Mbacké et Serigne AboMbacké ont béni les couples, en présence de MameCheikh Mbaye, fils aîné de Djily Mbaye, maître des lieux,sobre entouré de ses fidèles amis et parents, dont DanSall. Comme quoi le pays ne bat pas qu'au rythme de la

campagne électorale...

CARNET ROSE POUR LA LIGNÉE DE FEUS DJILY MBAYE ET MARIÈME DIENG SALLA

Plus d'une dizaine de millions et parures en or et diamant distribuéesC’est entre Lougatois et amis de feu Baye DjilyMbaye, dont l’anniversaire du décès a été commémoré mercredi 14 mars, que deux mariages ont été scellés, hier, à la mosquée de Mermoz à Dakar. La jet-set s'y est retrouvéepour unir Mame Faty Sall et Awa Balla Sall.

FEUS BAYE DJILY ET SERIGNE SAME MBAYE

FEUE MARIÈME DIENG SALLA

page 3ECO / SOCIAL

numéro 234 • samedi 17 dimanche 18 mars 2012www.enqueteplus.com

BACHIR FOFANA

L es militaires et paramilitairesvotent aujourd’hui samedi etdemain diman-che ; une

semaine après, ce sont les civils quiseront aux urnes pour départager lesdeux candidats du second tour de laprésidentielle. Mais au moment oùles projecteurs sont braqués sur ceprocessus, il nous revient que lesfinances publiques souffrent énormé-ment de ces joutes électorales et queles lendemains d'élections pourraientprésager de sombres perspectivespour le Sénégal. En effet, même si l'expression “les

caisses de l'État sont vides” est récu-sée par les fonctionnaires du minis-tère de l'Économie et des Finances, ilreste que la situation de la trésoreriepublique n'est guère enviable.D'après nos sources, le rythme dedécaissement du Trésor fait craindredes moments difficiles pour le restede l'année. “Nous risquons d'êtredans des situations difficiles dans 6

mois”, préviennent nos interlocu-teurs. Car actuellement, la circulation de

liquidités, quoique salutaire pourl’économie actuellement, risque deposer de sérieux problème d’ici peu.Pis, nos interlocuteurs font savoirqu’au niveau du Trésor, l’on com-mence à accumuler des dettes vis-à-vis des fournisseurs et prestataires del’État. En effet, nombre de bon d’en-gagement retournent sans être payés.Au même moment, les fonctionnairesdes ministères lancent très peu demarchés. Ce qui a comme consé-quences de gripper la machine écono-mique car les entreprises, pénaliséespar les arriérés de paiement, font diffi-cilement face à leur charges et enga-gements auprès des banques. Ce quilaisse très peu de marges de manœu-vres à la prochaine équipe à la tête dece pays. (Voir par ailleurs). Toutefois, ilest à espérer qu’après la présiden-tielle, les bailleurs de fonds dont nom-bre de projets sont actuellement ensuspend, ouvriront les vannes.

Situation difficile dans 6 moisUne situation très loin de celle lais-

sée par le gouvernement deMamadou Lamine Loum en avril2000, quand Abdou Diouf perdait lepouvoir. Selon le document de passa-tion de services intitulé “évaluationde l'activité gouvernementale et pers-pectives”, dont EnQuête détientcopie, le gouvernement Loum aconduit “une gestion rigoureuse desfinances publiques” caractérisée par200 milliards de francs Cfa de liqui-dités dans les caisses de l'État.D'ailleurs le président Wade l'avaitconfirmé lors de sa première visiteofficielle en France en juin 2000. “Jene suis pas venu chercher de l'argent.Les caisses de l'État sont rempliesd'argent et je n'en ai que faire. Je suisvenu chercher des armes car je merends compte que notre armée estsous-équipée”, disait Wade sur le per-ron de l'Élysée.

Perte de 143 milliards deréserves de devises en 11 ansMais aujourd’hui, la situation que

pourraient laisser Wade et équipe,en cas de perte de pouvoir, ne serapas des meilleures. Pour preuve,entre 1993 et 2000, le taux decroissance moyen était de l'ordre de5,2%. Mais entre 2000 et 2010, cetaux est de l'ordre de 4%. L'inflationde 1% du temps de Diouf et de3,3% dans la décennie Wade, selonla “Situation économique et finan-cière 2011 et perspectives 2012”de la Direction de la prévision et desétudes économiques (DPEE). En

1999, le déficit budgétaire était de“seulement” 1,1% du PIB del'époque, mais 11 ans après, il estde 6,9%, soit 474 milliards defrancs Cfa - une situation que laDPEE tente de justifier par les inves-tissements consacrés dans le cadredu Plan Takkal. Les réserves endevises (c’est-à-dire les moyens depaiements extérieurs) qui étaientnuls en décembre 1993, étaient del’ordre de 296 milliards en septem-bre 1999. Mais en 12 ans après,elles sont de 153 milliards, soit uneperte de 143 milliards.

“Une trésorerie consistante” en2000“C’est donc un montant total de

près de 195 milliards de francs Cfaqui a été réalisés au titre des opéra-tions de privatisations, sur douze(12) années. Tous les arriérés inté-rieurs et extérieurs ont été apurésdepuis 1995 et ne se sont plusreconstitués. Ainsi, la dette inté-rieure était payée régulièrement parvirement collectif et la dette exté-rieure mise en paiement avant leséchéances”, lit-on dans le docu-ment de passation de service. “Celegs d’un bon profil des élémentsconstitutifs des opérations finan-cières de l’État représente déjà unpotentiel énorme à capitaliser.Mieux, il s’y ajoute, en matière dedeniers, une trésorerie consistanteet un budget 2000 sincère, à peineentamé”, ajouté le document.Pourrait-on en dire autant au soirdu 26 mars 2012 ?

GASTON COLY

A u vu du scénario catastrophe que pré-sente le Forum civil, Macky Sall devrarudement s'employer pour faire bais-

ser les prix des denrées de première néces-sité. Dans un document intitulé “Baisseannoncée des prix des denrées : le possible etle souhaitable”, le Forum civil souligne queles écueils qui vont inévitablement se dresserdevant le challenger de Wade, sont inhérentsà “la libéralisation et la concurrence” adop-tées au Sénégal par la loi N°94-63 du 22août 1994. Ainsi, dans le “court terme”, lefutur président devra faire face “à l'inexis-tence de contrôle des prix”. Et, compte tenude “la méconnaissance des coûts d'achat descommerçants et des conditions entourant lesapprovisionnements (délais de livraison, ges-tion des stock, etc)”, l'organisation citoyenneaffirme qu'il est “quasiment impossible demodifier les prix, sans toucher à leurs princi-paux déterminants en amont, notamment letransport, l'énergie, etc”.

“L'État ne dispose plus de marge budgétairepour la demande sociale”Or, renseigne le Forum civil, il y a une

“flambée des prix internationaux sur les pro-duits alimentaires”, du fait de facteurs, dontles déréglements climatiques qui détruisentles récoltes (innondations, secheresse, ...) etl'ajustement des coûts des intrans. Pis, les

pays exportateurs, poursuit-t-il, dont leViêtnam, l'Inde, (2ème et 3ème plus grandsexportateurs de riz) et la Chine, ont pris des“mesures de restriction des exportations poursatisfaire la consommation intérieure”. Demême, la hausse de la consommation dansles économies émergentes et l'amélioration duniveau de vie en Asie exercent, selon l'organi-sation citoyenne, “une pression supplémen-taire sur les prix”. Que dire alors de la pénuriecausée par “des retentions de stocks de lapart des négociants” et “les comportementsspéculatifs sur les produits céréaliers devenusun refuge contre les fluctuations du dollar etles poussées inflationnistes ? S'y ajoute, “laforte vulnérabilité du Sénégal, étayée, selon leForum Civil, par un degré d'ouverture de plusde 50% qui l'expose en permanence auxincertitudes du commerce international”. Aumoment où, la FAO annonce que “les coursdes principales denrées sont appelés à aug-menter dans les 3 prochains mois”. Alorsque, la sécheresse annoncée en Chine, lesinondations en Australie et les tensions enUkraine “laissent présager une situation iné-dite chez les importateurs nets comme leSénégal”. Le Forum civil rappelle que le Gouver-

nement issu de l'alternance a, plusieurs fois,envisagé, sans succès, de baisser les prix deces denrées. Des échecs répétés consécutifsaux “errements de la politique budgétaire etsur certains acquis supposés de l'alternance

en matière d'offre de produits alimentaires”.Dans la configuration actuelle, “au planmacroéconomique”, le Forum redoute “unebaisse des importations”, à cause des restric-tions opérées par les principaux fournisseurs,débouchant sur une contraction des recettesfiscales. Il est donc à craindre, selon leForum, “une réduction de la marge demanœuvre budgétaire et un endettementaccru qui entamerait la solvabilité de l’État”.Dans la mesure où, le trésor public qui afficheun déficit budgétaire à plus de 5% du PIB,largement au dessus des critères de conver-gence de l'UEMOA (3,%), “a épuisé sesmoyens” affirme l'organisation. De ce fait,l'État ne dispose plus de “marge budgétaire”pour faire face à la demande sociale.

Les solutions du Forum civilAussi, désespérée que soit la situation, le

Forum civil estime que Macky Sall “peut cor-riger cette absence de marge”, “à travers ladissolution des agences et autres institutionsjugées inutiles”. Selon l'organisation dirigéepar Mouhamadou Mbodji, “la garantie durabled'une maîtrise des prix des céréales peut êtrefondée sur deux axes : la revue de la fiscalitéet l'augmentation de l'offre”. Ainsi, “le pre-mier mécanisme, de court terme, consiterait àdiminuer la fiscalité de porte et la TVA sur lesproduits stratégiques, tout en supprimant lesnombreuses agences et institutions jugéesinutiles”. L'organisation insiste sur “la dimi-nution de l'impôt sur les hydrocarbures (qui)induirait mécaniquement une réduction desprix des autres produits de grande consomma-tion, tant sa transversalité apparaît réelle auSénégal”.

APRÈS L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLEUne situation difficile attend les finances publiques à l'issue desélections présidentielles. Tout le contraire de ce que les socialistesont légué à Wade en 2000.

Le pire pour les finances publiques ?

CRISE DANS L'ÉCOLE SÉNÉGALAISE

Un pas en avant,deux en arrière

Un pas en avant, deux enarrière. C'est ainsi que serésume la marche de

l'école sénégalaise avec le Cadre uni-taire des syndicats de l'enseignement(CUSE) qui a suspendu sa luttejusqu'à nouvelle ordre, tandis que leSyndicat autonome des enseignantsdu supérieur (SAES) a décrété 72h degrève face “au dilatoire” du ministredes Finances, après leur audience avecWade. En effet, analysant les risques d'uneannée blanche, le CUSE qui a sus-pendu son mot d'ordre de grèvejusqu'à nouvelle ordre, va reprendre lechemin des classes dans l'élémentairedès lundi 19 mars prochain. SelonSouleymane Diallo, Coordonnateurdu CUSE, par cette décision, les syn-dicalistes montrent qu'ils sont sensi-bles à l'appel lancé par les partenaireset acteurs du système éducatif. “Notredécision est responsable. Parce que sinous poursuivons la lutte, tout se feraau détriment des élèves. Noussommes dans un environnement oùseuls les élèves auront un impactnégatif sur la grève. A cela, s'ajoute laréussite de notre deuxième plan d'ac-tion qui a suscité les craintes d'uneannée blanche. Les partenaires ontréagi en faisant des démarches. Noussommes restés sensibles à leur appel”, aexpliqué M. Diallo qui prévient toutde même le prochain président de laRépublique : “Il n’est pas question denégocier les accords déjà signés par legouvernement”.

Le SAES poursuit la grèveDe son coté, le SAES a décidé de“poursuivre” son mouvement degrève en “décrétant 72 h de grève lessamedi 17, lundi 19 et mardi 20 mars2012”. Cette décision découle du faitqu'après les deux audiences que Wadeleur a accordées, Seydi AbabacarNdiaye et ses camarades avaientdonné 48 heures au gouvern-ement, notamment au ministre del'Économie et des Finances pourmettre en “en œuvre (les) engage-ments” de Wade. Mais d'après leSAES, Abdoulaye Diop a “choisi dejouer au dilatoire”, lit-on dans uncommuniqué parvenu à EnQuête. Outre son appel à la suspension desgrève, la Coalition national pourl'éducation pour tous (EPT) a pro-posé une révision du calendrier sco-laire qui devrait se faire au cours desassises nationales de l’Éducation quela coalition EPT suggère au prochainlocataire du Palais. “Nous proposonsqu’à la suite du prochain scrutin du 25mars que le président qui sera élupuisse convoquer dans les meilleuresdélais une large concertation natio-nale sur le devenir de l’école avec tousles acteurs du secteur”, a conseillé leprésident de la coalition, SilèyeGorbal Sy.

VIVIANE DIATTA & BIGUÉ BOP

BAISSE DES DENRÉES DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ PROMISE PAR MACKY SALL

Le Forum civil met un bémol

numéro 234 • samedi 17 dimanche 18 mars 2012

page 4CAMPAGNE POUR LE 2nd TOUR DE LA PRÉSIDENTIELLE 2012

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PAPE MOUSSA GUEYE (Correspondant à Rufisque)

Né un 14 octobre 1930 àRufisque, le doyen SeydiDramé est un contemporain

de l'actuel président de laRépublique du Sénégal. Déjà en1961, cet ex-fonctionnaire del'Afrique occidentale française (AOF)connaissait Abdoulaye Wade quin’était pas encore avocat et qui avaitcinq and de plus que lui. “Je ne saispas avec exactitude quel est son âgemême si officiellement il en 86 ans etmême si d'autres estiment qu'il en a90”, indique ce Rufisquois bon teint.“Pour connaître à peu près l’âge demaître Wade, il faudrait peut-êtreajouter cinq ans au mien qui est de82 ans. Au total, ça ferait 87 ans.”Membre fondateur du Mouvement

des jeunes de l'Union progressistesénégalaise (MJ/UPS, ancêtre desJeunesses socialistes) dont le congrèsconstitutif a eu lieu les 31 juillet, 1eret 2 août 1959, Seyni Dramé est tourà tour militant de l'Union de la jeu-nesse du Mali, de la Fédération desjeunesses démocratiques du Sénégalet secrétaire des jeunesses socialistesde Rufisque. Ses “rapports cordiaux”avec le président Mamadou Dia luioffrent des études en France, notam-ment une formation comme Directeurde maisons de jeunes et de la culture.“En 1962, raconte-t-il, j'ai complète-ment stoppé mes activités politiques

suite à l'arrestation et à l'emprisonne-ment du président Dia.” Con-séquence : “lorsque le présidentAbdou Diouf est arrivé au pouvoir, jen’ai jamais voté pour lui. Et cela sansêtre membre d’un parti politique..

Déjà sapeur en diable dans lesannées 60Après son séjour en Hexagone,

Seyni Dramé revient au bercail ets'inscrit à l'Institut d'études adminis-tratives africaines de l'Université deDakar. Où il fait la connaissance d'uncertain... Abdoulaye Wade, ainsi quede trois autres enseignants français :Fourbon, Jean-Claude Gautron etPhilippe Georges. “Ce sont eux quim'ont appris le Droit public, le Droitconstitutionnel, le Droit administratifet le Droit social”, indique le doyenDramé. A l’issue des trois années deformation, il obtient le premierdiplôme de l’institut. Un résultatd'autant plus méritant qu'il cumulaitles enseignements avec ses responsa-bilités de fonctionnaire. Plus tard, ilsera également diplômé de la pre-mière promotion du Centre de forma-

tion et de perfectionnement adminis-tratifs (CFPA), du Bureau internatio-nal du travail (BIT), etc.Quid de ses relations avec le Pr.

Abdoulaye Wade ? “C'étaient des rap-ports d'enseignant à étudiant, dit-il.Des rapports agréables, de famille. Al'époque, il n'était pas encore avocatni Doyen de la faculté de Droit. Wadeétait un simple professeur.” Côtoyantassez fréquemment le futur présidentde la République du Sénégal, SeyniDramé en dit de belles choses. “Ils'habillait très bien à l'époque, maisvraiment bien, explique-t-il, un brinnostalgique. Il dégageait si bien qu'onl'appelait “Grand Zazou”, diminutifde “Zazouman” pour désigner lesgens qui portaient de beaux habits,qui s'habillaient bien quoi.” Maispour le vieux Rufisquois, ce n'étaitpas surprenant du tout. “Wade avaitun grand tailleur à Dakar, il s'appelaitRaoul Daubry alors que peu de gens yavaient accès. En ce temps, lesSénégalais qui excellaient le mieuxdans l'habillement étaient :Abdoulaye Wade, Mangoné Seck,Souma Momo Tidiani, et surtoutAssane Ndiaye surnommé Assanecadre, décédé depuis”, raconteDramé.

“L'exploit de Wade”C'est en 1986 que Seyni Dramé

quitte définitivement l'administra-tion. Aujourd'hui, il constate, “offus-qué”, “la situation dans laquelle mon

ancien professeur de droit a mis leSénégal.” Il aura, selon lui, réussil'exploit d'organiser “une électionprésidentielle où il n'y a que des gour-dins, des coups de feu, des armesblanches, des frappes, des tueries.”Néanmoins, ajoute l'ancien jeunesmilitant socialiste, “tout le sang versélors de la campagne électorale vaarroser les espérances de tout un peu-ple au soir du 25 mars.” Pour SeyniDramé, le changement est devenuincontournable. “52 ans après notreindépendance, les gens qui sont nésà cette époque iront à la retraite danshuit ans, et à ce jour ils n’ont pasencore trouvé d'emploi. Aujourd’hui,la pension du retraité ne peut payerque la seule facture de la Senelec,souligne-t-il. Le peuple veut que celachange. Il a démontré que AbdoulayeWade n’a pas progressé en matière depopularité.”Malgré tout, Seyni Dramé exprime

de la pitié pour son ancien maître à lafaculté de Droit. “Si Abdoulaye Wadeest dans ses petits souliers, c'est qu'ila été trahi et trompé par les gens deson propre entourage. Des hommesgrossiers, vaniteux, égocentriques,qui ne croient ni à la République, ni àl’Etat ni à la nation, encore moins à lapatrie”. Radical, il poursuit sansconcession sa diatribe contre le “sys-tème” mis en place par son profes-seur. “Ce gouvernement a tropméprisé les citoyens de ce pays. Voilàce que cela lui coûte aujourd'hui”,dit-il avec rage. Ajoutant : “de grandsresponsables choyés, enrichis,engraissés, toujours pimpants,amplement repus, enrobés de beurre,qui se frottent les mains avec l’argentdu beurre, ont été tous battus à platecouture non seulement dans leurspropres quartiers, mais aussi dansleurs bureaux de vote.” Pour le vieuxDramé, “c'est un peuple meurtri parle dénuement qui a décidé de tournerle dos à monsieur AbdoulayeWade”.

KHADY NDOYE (correspondante, Mbour)

Des comités électoraux nonopérationnels, que ça soit àl’échelle départementale,

communale ou locale, une mauvaiseutilisation des fonds de campagne,une distribution inefficace et clienté-liste des finances destinées à la cam-pagne, un problème de coaching,constituent, entre autres problèmes,les différentes causes de l’échec ducandidat des FAL 2012 et du PDS,lors du 1e tour, dans le départementde Mbour. Le diagnostic est fait parles libéraux de Mbour à quelquesjours du 2nd tour. Pour, le Dr Pape Biram Ndiaye

(photo), Secrétaire général de“Booloo and falaat Abdoulaye Wade”(BAFAW), “le réveil a été brutal” àleur niveau, “tellement ces résultatsétaient imprévisibles pour” eux qui

pensaient “pouvoir gagner au premiertour avec plus de 50%”. Toutefois,les libéraux se disent confortés par lefait que Macky Sall “est un discipledu maître”. En outre, le faible taux de partici-

pation au premier tour du scrutin desélecteurs inscrits est une autre causedécelée par les libéraux. Les explica-tions fournies par M. Ndiaye concer-nant l’abstention des électeurs, sont :un climat de terreur qui a régné avantles élections, un faible taux de retraitdes cartes, la non participation volon-taire de certains électeurs parcequ’ils sont démobilisés, ou qu’ilsjugent les discours politiques creux.Ainsi, une stratégie de reconquête estmise en place et portera sur : desvisites de courtoisie aux chefs reli-gieux et coutumiers, aux leadersd’opinion ; des meetings et anima-tions entre autres.

SEYNI DRAMÉ, 82 ANS (ANCIEN ÉTUDIANT DE MAITRE WADE) Ex-fonctionnaire de l'Afrique occidentale française, le vieux Seyni Dramé, 82 ans, a été le discipled'un certain...Abdoulaye Wade dans les années 60. Dans les lignes qui suivent, il explique lescirconstances de leur rencontre et quelques petits secrets qui en faisaient un bien beau sapeur..

“Wade s’habillait tellement bienqu’on l’appelait grand zazou”

MBOUR - ELECTION DU 1e TOUR

Les libéraux diagnostiquent leur échec

DIFFEREND AU SEIN DE FAL 2012 A RUFISQUEL'argent divise encore les Libéraux

L e nerf de la guerre sème ladivision au sein des libé-raux de Rufisque. Des res-

ponsables de la section Nord sesont offusqués de la clé de réparti-tion des fonds de la campagne dusecond tour de scrutin. SelonMamadou Ndoye, le meneur de lafronde contre les responsableschargés de la distribution de l’ar-gent, et président de la commissiondes finances de la section, ses amiset lui ont été victimes d’une “sélec-tion indigne d’un groupe quientend mener un même combat.”“Nous n'accepterons pas quechaque coordonnateur de sectionait pu retirer l'argent de la cam-pagne et que nous, nous soyons enreste”, a-t-il signalé. Ajoutant dansla foulée : “nous rejetons une clé derépartition de l'argent qui écarted’office deux sensibilités que sontcelles de Mamadou Ndoye et deSaliou Top ainsi que la section poli-tique”. Du côté de Saliou Top, responsa-ble de tendance, c'est la même pro-testation. “En procédant ainsi, leparti laisse en rade ceux qui ontleurs cartes d’électeur pour ne s’oc-cuper que de ceux qui ne contrô-lent aucune base. Ceux à qui leparti a donné des fonds ne repré-sentent rien et se projettent dansdes échéances qui ne sont pasencore venues. Nous voulons que letir soit rectifié par la direction afinque l'élection du 25 mars soit rem-portée par notre candidat.” Quant à Pape Cissé Diop, prési-dent de la section Nord, il est danstous ses états. “Ce qui nous estarrivé, ne s'est jamais produit danscette section depuis 1983”, peste-t-il. Principal accusé, Farba Senghor“qui est à l’origine de ce qui sepasse”, dit-il. Selon lui, “ce dernierdoit venir ici et nous donner lesmoyens de travailler pour la vic-toire de Me Wade”. Si “la clé derépartition n’est pas rectifiée, nousallons bloquer les mandataires quenous avions activés lors de cesecond tour. Mais aussi, nous, coor-donnateurs des comités électoraux,en accord avec les responsables etmilitants à la base, nous suspen-drons la campagne de porte-à-porte entamée depuis 10 jours”,avertit Pape Cissé Diop.

PAPE MOUSSA GUEYE

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page 5CAMPAGNE POUR LE 2nd TOUR DE LA PRÉSIDENTIELLE 2012

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DAOUDA GBAYA

L e Forum Civil s’insurge contre l’utili-sation de “manière partisane etintempestive des symboles phares de

la République et de l’Etat (…) que consti-tuent le Palais de la République et lesGouvernances de région” par le président sor-tant durant ce second tour de la campagneélectorale. Mouhamed Mbodji et ses cama-rades constatent, dans un communiqué par-venu à EnQuête, que le Palais de laRépublique, qui devait être un “haut lieu decitoyenneté qui doit incarner l’unité natio-

nale et les valeurs suprêmes de laRépublique – laïcité, justice et équité - esttransformé en un vulgaire centre de marchan-dages politiciens à grande échelle, à touteheure du jour et de la nuit”. Le Forum civil exige que “cette grave

confusion des genres cesse immédiatement”afin que “le Palais de la République retrouvesa vraie fonction, c'est-à-dire celle d’être lelieu de travail du Président de la République,au service de toute la Nation”. Cette exigenceest valable pour la Gouvernance qui “ne sau-rait être un quartier général de campagne”,lit-on dans ledit communiqué. D’autant que

“tout candidat à une élection a normale-ment un siège de campagne d’où il lui est loi-sible de gérer toutes les questions partisanesqui relèvent de la compétition électorale”. Le Forum civil invite les acteurs politiques

de tous bords à “adopter des comportementsresponsables et républicains, fondés surl’éthique et le respect des institutions et sym-boles de l’Etat impartial” mais surtout de“l’éminente dignité du citoyen électeur,ultime dépositaire de la souveraineté popu-laire”. C’est au nom de cette souveraineté que la

branche sénégalaise de Transparency inter-national exhorte la classe politique a bannirles “propos violents et des menaces à peinevoilées”, a fortiori “recourir à des milicesorganisées et armées qui exhibent publique-ment des gourdins”. En définitive, le Forumcivil appelle le “peuple citoyen” à aller votermassivement le 25 mars et “refuser de céderà toute forme de corruption pouvant porteratteinte à sa liberté de choix.”.

PAR GASTON COLY

L e port de gourdins estdevenu une mode. À cepropos, le ministre de

l'Intérieur vient de faire une sor-tie qui a suscité beaucoup decommentaires. Quelle analyse enfaites-vous?J'ai été surpris par la déclara-

tion du ministre de l’Intérieur etj'en ai fait certaines déductions.La première est qu'une telledéclaration pourrait constituer undanger pour Cheikh BethioThioune lui-même. Deuxième-ment, c'est une déclaration quipourrait compromettre la sincéritédu scrutin. Le danger pour CheikhBethio, c'est que le ministre del’Intérieur avait pris un arrêtéinterdisant le port d'armes surtoute l'étendue du territoire. Or, levoilà qui semble dire qu'il accep-tait une exception pour CheikhBethio Thioune et ses disciples.Le ministre qui est avocat sait per-tinemment, qu'en l’occurrence, ily a le parallélisme des formes.Après avoir pris un arrêté d'inter-diction, il ne peut en aucun cas,par une simple déclaration devolonté, déroger à cet article enfaveur de tel ou tel. Ce qui veutdire que sa déclaration est sanseffet juridique. Il devrait, si celaest sincère en lui, prendre undécret dérogatoire en faveur deCheikh Bethio Thioune. Mais jeparie qu'il ne le fera jamais.Cheikh Bethio Thioune étant unancien administrateur civil, nepourra en aucun cas arguer del'ignorance de cette réalité-là.Voila un piège qui pourrait êtretrès grave pour le Cheikh.

En quoi consisterait ce piège ?En cas de dérapage, il ne pourra

jamais se prévaloir de cette déclara-tion du ministre de l’Intérieur quiest sans effet juridique. Partant del'adage “nul n'est sensé ignorer laloi”, a fortiori en tant qu'ancienadministrateur civil, il ne peut passe prémunir de cela. Parce que legourdin est une arme par nature. Ily a deux sortes d'armes. Les armespar nature et celles par destination.Si quelqu'un assomme son vis-à-visà l'aide d'une chaise, la chaise estune arme par destination. Mais toutle monde sait que le gourdin est faitpour frapper, c'est comme le poi-gnard. Donc, c'est un instrument de

violence qui répond parfaitement àla description du droit. Par ailleurs,l'article 92 du code pénal alinéa 2dit ceci : “Est interdit sur la voiepublique et dans un lieu public,tout attroupement armé”.“L'attroupement est armé, dit lecode, si l'un des individus qui lecomposent est porteur d'une armeapparente”. Il suffit simplementqu'il y ait un qui porte le gourdinpour qu'il y ait attroupement armédevant les bureaux de vote.

Qu'en est-il des personnes qui sebaladent avec des gourdins au vuet su de tout le monde ? Attention ! Quand, comme il (le

ministre) le dit, cela entre dans lapratique religieuse, l'individu qui sebalade avec un gourdin est consi-déré comme un signe distinctifd'une certaine confrérie religieuse.Mais à partir du moment où il y aattroupement, quelque soit l'appar-tenance confrérique, la loi interditle port d'armes. C'est absolu. Et leministre de l’Intérieur ne peut pasfaire dérogation à l'article 92 ducode pénal. C'est la loi. Sur la sin-cérité du scrutin : quand les parti-sans d'un candidat prennent posi-tion devant un bureau de vote avecdes armes apparentes, des élec-teurs de l'autre candidat viendraientvoter, mais d'autres céderaient à lapeur et ne viendront pas voter. Celafausse la sincérité et la liberté duscrutin.

Et pourtant on essaie de légitimerce phénomène ? (Silence) J'ai cru avoir entendu, il

y a quelques jours, un commissairede police dire : “Mais, écoutez, lesgourdins, tant qu'on n'en use pascomme arme, bon...” J'ai été ahurid'entendre cela de la bouche d'uncommissaire qui est officier depolice judiciaire. C'est comme s'ildisait : “bon écoutez, les gens peu-vent porter des poignards, tantqu'on en use pas, ou bien ils peu-vent porter des fusils.” Il faut uneresponsabilisation ! J'ai entendudes gens rappeler les dispositionsqui régissent l’obéissance passivedans les corps militaires et parami-litaires : “Les ordres doivent êtreobéis littéralement sans hésitation.L'autorité qui les donne en estentièrement responsable”. Celan'existe plus. Il y a eu des réformes.Il faudrait qu'on s'inspire du règle-

ment français de 1965 qui donneau subordonné le pouvoir d'objec-tion. Quand l'autorité vous donneun ordre illégal, vous objectez. S'ilpersiste, vous saisissez son chef. Sicelui-là persiste, vous saisissez lechef de ce chef-là, mais vous n'exé-cutez pas. On voit la Cour pénaleinternationale poursuivre directe-ment des chefs de guerre. Un capi-taine mauritanien accusé de torturea été arrêté en France. Le policierou le gendarme qui reçoit l'ordre detirer ou de torturer et qui le fait enassure la responsabilité pénale.

La violence s'est invitée dans ledébat politique, avec les attaquesde convois, des saccages de mai-son, des menaces de mort...Quelle est l'analyse du crimino-logue que vous êtes ?Je suis inquiet et ce n'est pas

aujourd'hui que je le dis. La seuleautorité aujourd'hui qui pourrait évi-ter le chaos dans ce pays, c'est leprésident sortant (il se répète). Jene peux pas comprendre qu'ilpuisse tolérer certaines choses quise passent. Nous sommes enpériode électorale. Il y a une ligne àne pas franchir. Je me dis que leprésident sortant est sous l'effet del'émotion. Or, l'émotion embrumel'esprit. Il ne s'attendait pas à unsecond tour. On l'avait persuadéd'une victoire inévitable. Son entou-rage familial devrait comprendrecela et l'aider. Parce qu'il y a deschoses qu'il fait actuellement quimontrent que ce n'est pas l'hommeque j'ai connu.

Expliquez-vous ?C'est un homme d'expérience.

C'est un homme cultivé, instruit.C'est un homme qui a une grandeexpérience politique, donc deréflexion. Mais aujourd'hui, je res-sens quelque chose comme uneatrophie chez lui. Tout cela s'estatrophié à la suite de l'émotion qu'ila subie. Et là, il a besoin d'être sou-tenu, conseillé par des gens désin-téressés qui lui veulent du bien.

A quoi devons-nous nous attendre ?Au pire (il se répète).

SOULEYMANE NDIAYE, ANCIEN OFFICIER DE GENDARMERIE

“La déclaration d'Ousmane Ngom peut être dangereuse pour Cheikh Bethio Thioune”Le port de gourdin fait débat au Sénégal. Dans cet entretien, le criminologue Souleymane Ndiaye revient sur la récente sortie du ministre de l'Intérieur qui a donné du grain à moudre à ceux qui s'insurgent contre ce phénomène. Mais aussi, sur les attaques deconvois, le menaces, la destruction de biens...

PALAIS DE LA RÉPUBLIQUE, GOUVERNANCES DE REGIONS...

Le Forum civil dénonce leur utilisation“partisane et intempestive”

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ASSANE MBAYE (Envoyé spécial)

P artant du constat selonlequel le pays connaîtactuellement des difficul-

tés majeures liées à sa gestion“chaotique par le régime libéral”,le candidat au second tour del’élection présidentielle MackySall, a décliné hier, une batterie demesures articulées autour d'unplan d’urgence pour sortir le paysde la crise. En meeting monstredans son fief de Fatick, l'ancienPremier ministre envisage, une foisporté à la tête de l'Etat, de mettresur pieds une structure chargée deveiller au développement duSénégal. “La clé du changement

réside dans notre sérieux par rap-port à la gestion vertueuse desdeniers publics”, a-t-il indiqué. Etcela “aussi graves que puissentêtre les difficultés du pays, nousserons en mesure de les surmon-ter.”Le leader de l’Apr compte ainsi

s’appuyer sur la redistribution desrichesses du pays aux populationsde plusieurs manières. D’ailleurs, ila promis à partir d'aujourd'hui dedécliner le schéma par lequel ilcompte réduire les prix des denréesde première nécessité “sur la basede calculs rationalisés”, d’une“volonté inébranlable de servird’abord les populations sénéga-lais”. Ce n’est que passée cetteétape, qu’il compte engager labataille pour le redressement lesautres secteurs de l’économienationale. Sur le plan économique, Macky

Sall mise sur la création de pôlesde développement dans les diffé-rentes régions du pays et notam-ment dans le Sine Saloum. A ceteffet, “ce pôle du Sine Saloum quiva regrouper les régions deKaffrine, Kaolack, Fatick etDiourbel, sera un centre importantde production d'arachide et decéréales.” Dans la foulée, il ambi-tionne de créer dans la contrée uneuniversité de développement dontcertaines de ses facultés serontbasées à Kaolack, le reste étantréparti entre Kaffrine et Fatick.

Les infrastructures en bonneplaceDans le domaine des infrastruc-

tures, Macky Sall souhaite renfor-cer le programme de désenclave-ment de la région de Fatick avec lareprise de la route Passi-Foundiougne-Fatick, la poursuitede la route Niakhar-Bambey-Babagarage jusqu’à Mékhé, lareprise de la route Ndiosmone-Fimla-Ndangane sambou, Joal-Samba Dia-Palmarin-Diofior, maisaussi la bretelle Diakhao-Diourbel.Pour l’énergie, il envisage de

développer un plan d’urgence poursécuriser la fourniture en énergieélectrique et dans le domaine del’agriculture, des mesures d’ur-gence pour préparer la campagneagricole.Cependant, eu égard au fait que

ces perspectives pour les popula-tions et pour le développement duSénégal “passent inéluctablementpar son accession au pouvoir”,Macky Sall invite ses militants “àredoubler d’effort afin d’achever lecandidat des Fal au soir du 25 marsprochain.” Toutefois, il se dit ras-suré par le choix irréversible dupeuple sénégalais pour le change-ment amorcé, selon lui, après lepremier tour. “Nous sommes per-suadés que nous avons déjà gagnéparce que c’est le peuple qui l’adéjà démontré à travers sa mobili-sation.” Aux populations de Faticksorties massivement l’accueillir del’entrée de la ville au terrain HLMoù s’est tenu le meeting, MackySall a eu ces mots : “vous m’avezdonné 77% au premier tour dans lacommune de Fatick ; et dans ledépartement de Fatick, vousm’avez offert donné la majoritéabsolue avec 53%. Ce score com-biné à ceux des 12 autres candi-dats aujourd’hui regroupés dans lacoalition Benno Bokk Yaakaar, nedonnera pas moins de 85% ausecond tour de la présidentielle.”

MACKY SALL EN MEETING DANS SON FIEF DE FATICKGestion “vertueuse “ des deniers publics, baisse des prix de denrées de première nécessité, pôles régionaux de développement, infrastructures routières, etc., le candidat de Benno Bokk Yaakaar a décliné, dans son fief, les grands axes de son action future comme “président de la République”.

La priorité aux mesures d’urgencespour redresser le pays

NDÈYE FATOU NIANG(Correspondante à Thiès)

Un climat sec et un ventchaud vous souhaitent labienvenue dans la capitale

du Cayor. Des arbres au feuillageasséché bordent la route menant versMerina-Dakhar, Pékesse, Niakhar etThilmakha. Une chaleur étouffantedicte sa loi dans ces profondeurscayoriennes, du temps de la royautésous les Damels jusqu'à maintenant.Cayor. Un grand nom, une petitenote. “Tout est sombre ici”, tonne unvieux dont le visage émacié est mar-qué par les intempéries. Une petitenote pertinente certes mais codée.Un code qu’un petit tour à Thilmakhapermet de déchiffrer. C'est le quoti-dien peu reluisant de la capitale duCayor. Située dans le département de

Tivaouane, la communauté rurale deThilmakha est composée de 64 vil-lages dont l’agriculture est la princi-pale source de revenus. Mais uneactivité agonisante qui sème unepaupérisation rampante au niveaudes populations. Et au-delà de cettedifficulté, les ruraux butent égale-ment sur l'inaccessibilité aux soinssanitaires de base, aux crédits, àl’électricité, mais aussi à la cherté del’eau.

Dans cette localité du Sénégaldes profondeurs, les femmes viventdu petit commerce. Selon l’uned’elles, Adja Marème Seck, ellessont criblées de dettes. Car, dit-elle, dans ce monde rural si dur etsi impitoyable, les femmes font lemême travail que hommes. “C’estnous pratiquement qui gérons lesmaisons”, indique l’une d’elles, latrentaine révolue et mère de 4enfants. Ce patelin cayorien est un fief

d’Abdoulaye Wade. Au premier tourde la présidentielle du 26 février, lecandidat des Forces alliées y a rafléla mise. Mais, assure Adja MarèmeSeck, il risque d’y avoir retourne-ment le 25 mars prochain. Et pourcause ! “Abdoulaye Wade n’aconcrètement rien fait pour nousici. Nous sommes obligés de payerle mètre cube d’eau à 300 francsCfa alors que le prix normal est de150 francs Cfa”, s'insurge AbdouKhadre, responsable des jeunes. Sice n'était que ça ! “Ce n’est pastout. Si Wade veut nous utiliser, ilnous court-circuite en passant parles vieux de la localité, mais aussiet surtout par l’intermédiaire deAïdara Sylla, le président de lacommunauté rurale. D’où l’achatde consciences pour que nousvotons pour lui”.

“Eau, infrastructures, électricité” A Thilmakha, les jeunes – pas tous

- derrière le coordinateur local del’APR, Tabasky Fall, comptent sur cedeuxième tour de scrutin pour “don-ner la dernière estocade à l’hommequi a fini de mettre à genou” leurcommunauté rurale. “Nous avonsassez bu de thé comme ça, affirme lejeune responsable politique. Ce quenous voulons, c’est du concret. QueWade dégage au profit de Macky Sall,car nous voulons travailler, avec desinfrastructures comme une maisonde jeune, l’électrification publique,etc.” Et justement, “la tournée deMacky a failli être sabotée à cause del'absence d’électricité” (NDLR : lecandidat de Benno Bokk Yaakaar yest arrivé aux environs de 21h).Pour soulager les maux de la popu-

lation, le candidat de Benno BokkYaakaar promet de s'atteler au travailà partir du 25 mars car, dit-il, Wadeest déjà à terre. “Weur nagnou kondombo baparé, door mou daanoumossi dess pour dogualy ko” (NDLR :on l'a déjà ceinturé, il reste juste àl'achever), a affirmé Macky Sall qui,lors de son passage, s'est adressé auxélecteurs en langue...pular. En toutcas, les habitants de cette localitéhistorique du Cayor espèrent unevraie mutation, une vraie thérapie

ANTOINE DE PADOU

V êtus de t-shirt bariolés derouge et blanc sur lesquelssont inscrits des slogans

hostiles au président sortant telsque “voter Wade c'est élire Karim”ou “nafi yem” (NDLR : ça suffit!)Leur objectif unique : “faire chuterle régime le 25 mars prochain.” Cemouvement citoyen qui tenait unemanifestation hier à la GueuleTapée a décidé de sillonner tout leSénégal afin d'amener les popula-tions à ignorer le bulletin du prési-dent sortant lors du deuxième tourde scrutin. “Au Sénégal, pour enle-ver un président il faut passer par lavoix des urnes. Nous envisageons

de sensibiliser les jeunes pourqu'ils comprennent l'acte citoyenque représente le vote afin d’admi-nistrer un vote sanction à l'endroitde Wade”, a déclaré YoussouphaBa, coordonnateur national dumouvement. Par ailleurs, M. Ba a expliqué le

choix porté sur les deux couleurschoisies. “La rouge, c'est un cartoninfligé à Abdoulaye Wade commesanction ; la blanche, c'est notreengagement pour la paix.” Ayantpour marraine Amsatou SowSidibé, candidate malheureuse aupremier tour, ce mouvement issud'une volonté populaire a vu le jourlors de la campagne contre la can-didature de Me Wade.

REPORTAGE A THILMAKHA DANS LE CAYOR

“Nous avons bu assez de thé, on veut du concret”Dans ce bled du Cayor où tout est “sombre”, mais où Me Wade avait remporté le premier tour descrutin, une partie de la population attend impatiemment le scrutin du 25 mars pour exprimer sacolère contre les autorités.

MOUVEMENT CITOYEN “NAFI YEM”

“Voter Wade, c'est élire Karim”

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BIGUÉ BOB

Soda Mama Fall

Sexagénaire, Soda Mama Fall attire encoreles regards sur elle tant elle est simple, belle etde teint ébène. C'est que contre vent et marée,elle n'a pas succombé à la tendance peau clairequi a tant fait de fashion victim. La chanteuseest pourtant arrivée sur la scène au moment oùles artistes rivalisaient en “xessal”. SodaMaman Fall sera l’une des rares vedette de sagénération à ne pas s’être abîmé la peau.

Coumba Gawlo Seck

Référence de beaucoup de jeunes filles,Coumba Gawlo Seck a elle aussi su garder sonteint black naturel. Elle a comme qui dirait mar-ché sur les pas de Adja Khar Mbaye et SodaMama Fall. La diva a sans doute incité beau-coup de ses fans à tourner le dos à la dépigmen-tation.

Queen Biz

L'une des reines du show bizz sénégalais estfière de son teint basané. “Jamais je ne mettraidu “xessal” pour diverses raisons. D’abord, cen’est vraiment pas joli, ensuite, j’aime mon teintnoir, c’est celui de nos ancêtres. Comme disentles Américains : black is beautiful (le noir estbeau)”, confie la hip-hopeuse de talent.L’amour pour sa noirceur n’est pas, cependant,

le seul mobile qui l'éloigne de la dépigmenta-tion : “En tant qu’artiste engagée, je me dois desécuriser la peau noire. Je dois être un bonexemple pour les enfants, les jeunes et lesfemmes qui m’adorent”. La chanteuse est à cepoint attachée à sa peau noire qu'elle martèle :“Même si un homme dont je suis amoureuseexige un jour que je mette du xessal, je préfèrele quitter que de le faire. Je ne badine pasavec”.

Ndiolé TallGrâce à Ndiolé Tall beaucoup de

Sénégalaises ne font plus de complexe. Lachanteuse ne perd jamais l'occasion de lancer àceux qui se moquent du teint foncé : “Je suis un

diamant noir”. Elle en a d'ailleurs fait l'apologiedans son premier tube qui a cartonné grave. “Lexessal n’est pas bon. Je veux que tout le monde,où que je puisse aller, sache que je suis uneSénégalaise, une vraie africaine. Jamais je nemettrais du xessal. Ce qui me fait le plus peur,ce sont les complications que la dépigmenta-tion peut causer sur le plan de la santé. On voitdes femmes qui ont des problèmes pour êtreopérées, car leur peau ne supporterait pas despoints de suture. Je ne les blâme pas, mais ilfaut quand même le dire, le xessal n’est pasbon. Au Sénégal les femmes utilisent n’importequel produit”. Ndiolé déplore en outre cette ten-dance des hommes à préférer des femmes “xes-salisées”. “Pour certaines, c'est leurs maris quil’exigent. Cependant, il n’y a pas plus jolie quela noirceur. D'ailleurs, j’étais très contentequand je suis arrivée aux États-Unis pour la pre-mière et que j’ai entendu des Américains m’ap-peler Black Diamond”, se réjouit-elle.

Mame Bassine

Sa ligne de dents toutes blanches contrastantjoliment avec son teint d’ébène fait mouche. Ladanseuse captive sur scène. “J’ai un teint noir

et j'en suis très fière. Je ne le changerai contrerien et pour rien au monde. J'ai pu convaincretoutes mes amies qui se dépigmentaient la peaud'arrêter”, soutient l’amie de Ndiolé. SelonMame Bassine, “le xessal est coûteux et pas for-cément joli. Il y a des laits de corps très bons quidonnent un teint noir resplendissant et qui necoûtent pas une fortune. Qu’on s’en contente,c’est mieux”.

Rokhaya Niang

“Je suis fière d’être noire. Fière de représen-ter le Sénégal, l’Afrique sur le plan internatio-nal. Je suis bien accueillie partout où je vais àtravers le monde”, a confié à EnQuête, la comé-dienne et non moins talentueuse vedette decinéma, Rokhaya Niang. Celle qui tient le rôleprincipal dans le film Madame Brouette, du réa-lisateur sénégalais Moussa Sène Absa, estd’une noirceur qui détonne. “J’ai beaucoupd’amies qui se dépigmentent, mais moi, çà nem’a jamais traversé l’esprit. Cela ne veut pasnon plus dire que je suis contre. Je trouve quec’est joli et que certains hommes aiment cela.Celles qui le font ont leurs raisons. Mais person-nellement, jamais je ne le ferai. Et à celles quine l’ont jamais essayé, je leur demande decontinuer sur cette lancée”, lance l'actrice.

Ndèye Guèye

On lui reproche tant mais on l’apprécie aumoins pour une chose : elle a gardé son teintébène. “Dieu a fait que je n’ai jamais aimé ladépigmentation. Je n’utilise même pas de laitde corps. Je m’enduis de mentholatum que jefais cuire avant de le mélanger à de l’eau miné-rale, ce mélange me sert de lait corporel”, révèlela danseuse. Ndèye Guèye adore à ce point sapeau cramée qu’elle se dit gênée quand sapeau s'éclaircit un tant soit peu à la faveur d’unvoyage en europe. “J’ai honte quand çà m’ar-rive”, insiste-t-elle. Toutefois, la patronne dugroupe de danse Les Gazelles ne condamnentpas celles qui s’adonnent au xessal. Elle sou-tient d'ailleurs qu”'il y a des femmes qui sedépigmentent et qui sont très belles”.

MyrmaJeune, en quête de célébrité, Myrma a la tête

sur les épaules. Le “xessal” n’est pas son dada.“Je n’ai jamais pensé à m’appliquer de produitséclaircissants parce que je veux garder la peaunoire que m’a donnée mon père. Je ne pensepas utiliser non plus un de ces produits un jour.J’adore le teint noir. D’ailleurs, j’utilise des pro-duits pour avoir la peau plus foncée”, déclare la

chanteuse qui confie s’enduire de beurre dekarité. “Il y a des femmes qui font du xessalparce qu’elles se sentent plus belles quand ellesont la peau éclaircie. Cependant, elles doiventsavoir qu’il y a des risques à encourir, surtout enprenant de l’âge”, prévient-elle.

Khar Mbaye Madiaga Le poids de l’âge l’affecte, certes,

aujourd’hui, mais beaucoup moins que cer-taines chanteuses de sa générations qui avaientpréféré s’éclaircir la peau dans leur jeunesse.Khar Mbaye Madiaga ne s’est jamais dépigmen-tée la peau. Et cela vaut admiration et respect àl'interprète de Karo Yalla.

PEOPLE - BEAUTÉS NOIRES Dans une société où le “xessal” (dépigmentation) est la en mode, des femmes artistes, dont Senghor serait fier, n’ont pas jugé nécessaire de se décaper la peau à coup de produits éclaircissants. De sorte que le public sénégalais ne les appréciepas seulement pour leur talent, mais aussi et surtout parce qu’elles brille par leurteint noir. Elles sont chanteuses, danseuses, comédiennes... EnQuête dresse unepetite liste des concernées.

Si fières ébènes !

Femme nue, femme noireVétue de ta couleur qui est vie, de ta forme quiest beautéJ'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mainsbandait mes yeuxEt voilà qu'au coeur de l'Eté et de Midi,Je te découvre, Terre promise, du haut d'un hautcol calcinéEt ta beauté me foudroie en plein coeur, commel'éclair d'un aigle Femme nue, femme obscureFruit mûr à la chair ferme, sombres extases duvin noir, bouche qui fais lyrique ma boucheSavane aux horizons purs, savane qui frémis auxcaresses ferventes du Vent d'EstTamtam sculpté, tamtam tendu qui grondesous les doigts du vainqueurTa voix grave de contralto est le chant spirituelde l'Aimée Femme noire, femme obscureHuile que ne ride nul souffle, huile calme auxflancs de l'athlète, aux flancs des princes du MaliGazelle aux attaches célestes, les perles sontétoiles sur la nuit de ta peau. Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'orronge ta peau qui se moire A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisseaux soleils prochains de tes yeux. Femme nue, femme noireJe chante ta beauté qui passe, forme que je fixedans l'EternelAvant que le destin jaloux ne te réduise en cen-dres pour nourrir les racines de la vie.

Extrait deOeuvres PoétiquesLe Seuil

FEMME NUE, FEMME NOIRE

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numéro 234 • samedi 17 dimanche 18 mars 2012

SOCIÉTÉ

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HUBERT SAGNA (Correspondant, Ziguinchor)

L e 1er avril 2003, les fa-milles françaises des vic-times du Joola représentées

par Alain Verschave déposent auparquet d’Évry (France) une plaintecontre X sur “les faits d’homicidesinvolontaires par violation manifes-tement délibérée d’une obligationde sécurité et de défaut d’assis-tance en personne en péril”. A lasuite de cette plainte, une informa-tion judiciaire est ouverte. Le jugeJean-Wilfried Noël en charge dudossier constate, en s’appuyant surun rapport d’expertise du bateau leJoola, 19 manquements à troisconventions internationales mari-times, ratifiées par le France et le

Sénégal. Mais le parquet d’Évrypropose que le juge ne délivre pasde mandat d’arrêt. C'est plutôt unecommission rogatoire internatio-nale au Sénégal qui est mise enplace afin que les autorités judi-ciaires sénégalaises mettent enexamen les personnes visées pourle compte du juge français. C’estquand le Sénégal s’est opposé à ceque certaines personnalités dontMame Madior Boye et YoubaSambou soient entendues dans lecadre de cette commission roga-toire que le juge Noël se résout àlancer des mandats d’arrêts.

“Arrêter la politisation de la justice” (Me Wade)Le 12 septembre 2008, il pro-

cède à la délivrance de neuf (9)mandats d’arrêts internationauxcontre des dignitaires sénégalaisdont l’ancienne Premier MinistreMame Madior Boye, pour leurs res-ponsabilités présumées dans lacatastrophe maritime ; provoquantainsi la colère et suscitant une trèsvive réaction des autorités sénéga-laises. Par contre, cette démarcheest saluée par les associations desfamilles des victimes sénégalaiseset françaises. Lesquelles apportentun “soutien sans réserve” à l’actiondu juge d’Évry. La suite, on laconnait. La justice sénégalaise s’enprend à ce “petit juge” en charged’instruire le dossier. Le 22 sep-tembre, le Doyen des juges d’ins-truction du Sénégal décerne, à sontour, un mandat d’arrêt internatio-nal qui a entamé son processusd’exécution, selon un communiquédu Procureur général de Dakarcontre le juge français. Une procé-dure faisant suite à “l’ouvertured’une information judiciaire (àDakar) pour forfaiture et acte denature à jeter le discrédit sur lesinstitutions sénégalaises”.Au même moment, le président

Wade, en marge de l’AssembléeGénérale de l’Onu, laisse éclater sacolère sur les ondes de RFI : “jeconnais la tendance des juges fran-çais à attaquer de hautes personna-lités pour être célèbres. Ces jugesqui inculpent des chefs d’Etat à

tour de bras, il faudrait quequelque chose les arrête. Il faudraitqu’ils arrêtent cette politisation dela justice”. Une véritable levée deboucliers de la part des autoritéssénégalaises qui, pour riposter,déposent, en invoquant le principede réciprocité”, une plainte ausujet d'une toute autre affaire, l'in-cendie de Paris-Opéra survenu en2005 et au cours duquel deux (2)Sénégalais ont trouvé la mort etquatre (4) autres grièvement bles-sés. Objectif visé, mettre en causeles responsables politiques françaisau moment de ces accidents.

“Le petit juge d’Évry”Parallèlement, les avocats des

hauts dignitaires sénégalais mena-cés engagent des recours pour faireannuler les mandats d’arrêts inter-nationaux. Et au même moment, enFrance, le Parquet général faitappel des mandats d’arrêts contreMame Madior Boye et l'ex ministredes Forces armées Youba Sambou.Argument principal : ces deux per-sonnalités bénéficiaient d'uneimmunité liée à leurs fonctions.L'appel a gain de cause quand, le16 juin 2009, la Chambre d’ins-truction de la Cour d'appel de Paris,établit la nullité des dits mandatsd’arrêts. Une annulation qualifiéede “victoire pour le Sénégal, pour lepeuple et surtout pour le PrésidentWade”, selon les termes de MeMadické Niang, à l'époque ministrede la Justice dans un entretienaccordé à l’Agence de presse séné-galaise (APS). En revanche, larequête en nullité des mandats

d’arrêts internationaux déposée parle collectif des avocats mandatéspar Dakar et représentant le gouver-nement sénégalais est déclaréeirrecevable par la Chambre d’ins-truction.Si donc Mame Madior Boye et

Youba Sambou pouvaient voyagersans souci aucun, tel ne pouvait êtrele cas pour l’ex ministre del’Équipement et des transports,Youssouph Sakho, l’ancien Chefd’État-major général des armées, legénéral Babacar Gaye, l’ex Chefd’Etat Major de la Marine nationale,le colonel Ousseynou Combo et qua-tre (4) autres dignitaires sénégalaisdont Gomis Diédhiou du ministèrede l’Economie maritime qui, foulantoutre le mandat d’arrêt internationalà lui lancé par la justice française,s’était rendu en France au moisd’octobre 2010. Arrêté à l’aéroportde Roissy-Charles de Gaule par laPolice de l'air et des frontières (PAF)alors qu’il est en partance pourl’Allemagne, il est placé souscontrôle judiciaire. La mesure d’in-terdiction qui le frappait est finale-ment levée suite à son audition dansle fond, le 2 décembre 2010. Enréaction à cette arrestation deGomis Diédhiou, Alain Verschave,président de l’association desfamilles des victimes françaises,soutient que “les mandats d’arrêtsne sont pas seulement des bouts depapiers”. Quant à Madické Niang,passé ministre des AffairesEtrangères, il estime que Diédhiou aeu “l’imprudence de partir aumoment ou l’affaire est pendantedevant la Cour de Cassation”.

NAUFRAGE DU JOOLA DEVANT LA JUSTICE FRANÇAISE LUNDISauf report de dernière minute, le procès, contre certains dignitaires sénégalais impliqués par la justice française dans le naufrage du bateau le Joola en septembre 2002, s’ouvre lundi prochain autribunal d’Évry en France. EnQuête revient sur un dossier qui a le don d'envenimer l'axe Paris-Dakar.

Un procès à hauts risques pour des dignitaires sénégalais

VOL DE CABLES AU PREJUDICE DE L’EMPLOYEURUn contremaître de Senelec, un électricien et un commerçant traînés à la barreAccusés d’avoir volé et vendu 182 mètres de chute de câbles appartenant à Senelec, un contremaître de la société d’électricité etun électricien ont été traduits en justice de même que leur receleur.

A près 16 ans de service à laSenelec, P V. D. voit sa car-rière être compromise par

une affaire de vol de câbles.L’électricien O. Th. l’accuse de luiavoir donné l’ordre de vendre descâbles déterrés dans le cadre des tra-vaux de l’autoroute à péage. Dans lecadre desdits travaux, O. Th, employéà Selectra avait un contrat de sous-traitance avec la Senelec. Il étaitchargé de déterrer les câbles vétustesinstallés sur le tracé de l'autoroute àpéage, à hauteur du camp militairede Yeumbeul. Donc, après déterre-ment O. Th a écoulé les câbles auprèsde Ch. W, un commerçant établi auparc de ferrailles de Colobane.L’électricien qui a reconnu avoirvendu les câbles à 910.000 francs,affirme avoir été mandaté par lecontremaître P. V. D. “J’ai agi sous sesordres. Sur l’argent de la recette, il nem’a offert qu’un billet de 10.000francs en guise de transport”, a sou-tenu le prévenu qui précise que laremise s’est effectuée près du domi-cile du contremaître. Une déclaration

corroborée par le ferrailleur Ch W.“Lorsque j’ai eu des doutes sur l’ori-gine des câbles, il m’a rassuré en medisant qu’il agissait sous les ordres deson supérieur”, a déclaré le commer-çant dont les allégations ont été réfu-tées par l’agent de la Senelec. “Jen’ai pas reçu d’argent. Je lui ai mon-tré le tracé, après je suis parti vers unautre chantier, car nous sommes ensous nombre”, s’est défendu P. V. D.Convaincu par cet argument dedéfense, le délégué du procureur ademandé que ce dernier soit relaxé,au bénéfice du doute, pour vol au pré-judice de l’employé. En revanche, il arequis trois mois assortis du sursiscontre le présumé receleur Ch. W etdeux ans dont un mois ferme contreO. Th pour vol commis à l’occasion duservice. Cependant, les avocats ducontremaître ont estimé que leurclient doit être relaxé purement etsimplement pour ne pas être licenciépar Senelec, pour perte de confiance.Délibéré mercredi prochain, 21

mars.F. SY

VOL DE NUMERAIRES

La dame reconnaît avoir dérobé 2000 euros à son amant qui lui en réclame 9610Accusée d’avoir subtilisé 9610 euros à son amant, la dame S. M. Mb. Dia encourt un mois de prisonferme pour le délit de vol de numéraires.

FATOU SY

A près deux ans de liaison amoureuse, P. L. Ngom etM. Mb. Dia ont soldé hier, leurs comptes à la barredu tribunal départemental des flagrants délits de

Dakar. Pour cause, P. L. Ngom accuse son ex-, une mèrede quatre enfants, de lui avoir subtilisé la somme 9610euros, soit 5,8 millions de francs CFA, le 17 avril 2010,jour où sa mère est décédée. L’amant, un ingénieur àl’OMVS, soutient qu'il détenait ce jour-là, la somme d'en-viron de 320. 000f et 15000 euros dans son cartable. Ila déclaré que lorsqu’il a informé sa petite amie de la dis-parition de l'argent, celle-ci lui a même suggéré d’allerconsulter des “Nguendel” ( NDLR : voyants) pour l’iden-tification du voleur. Mais trois semaines après, le 03 mai2010 exactement, M. Mb Dia lui a avoué son forfait touten s’engageant à rembourser intégralement l’argent.Cependant, la dame n’a versé qu’un acompte de 3,550millions restant devoir une somme reliquataire de 2. 753.

700 francs qu’elle n’a pas payé malgré ses promessesfaites depuis plus d'un an. A la barre, la prévenue a réitéréses déclarations faites devant les enquêteurs de la Brigadedes affaires générales (BAG), en affirmant avoir dérobé2.000 euros soit, 1, 3 million et non 9.610 euros, commeavancés par le plaignant. Et de justifier son forfait par lemanque de soutien de son copain, face à la maladie de samère et de sa sœur. A la barre, elle a soutenu que le plaignant lui avait pro-

mis son aide, en contrepartie de relations sexuelles. “Ilm’a dit : on passe à l’acte, puis je te donne les sous. J’airefusé et j’ai attendu qu’il bouge pour subtiliser une partiede l’argent”, a confessé la prévenue à qui l’avocat de lapartie réclame le remboursement de l’argent restant. Pourla défense, il n’y a pas de preuves que le plaignant possé-dait 15.000 euros. A défaut d’une relaxe, ils ont sollicitéune amende ferme ou une peine assortie du sursis.S. M. Mb Dia sera édifiée sur son sort mercredi pro-

chain. Elle encourt un mois ferme.

SERVICES & LOISIRS page 9

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NIRVANASam 17 mars : Saturday Night RiverL'ENDROITSam 17 mars : Milim JazzDim 18 mars : Frères GuisséYENGOULÈNESam 17 mars : TitiCHEZ IBASam 17 mars : Balla NdiayeDim 18 mars : DiscothèqueINSTITUT FRANÇAISSam 17 mars : Théâtre Un nègre à ParisBALAJOSam 17 mars : Thiamal (21h)Bouba Kirikou & Awadi (23h 30 - 3h)LE MUSTSam 17 mars : Omar PèneDim 18 mars : Bouba KirikouJUST4USam 17 mars : Pape & cheikhDim 18 mars : Sahad

Envoyer vos programmes à l'adresse e-mail : [email protected]

Ça se passe à Dakar

HumourUn horrible dictateurpasse ses troupes enrevue. Tout à coup, il en-tend quelqu'un éternuer.Qui a éternué, demande-t-il. Silence général. Je répète : qui a éternué ?Silence total. Bon, tout lepremier rang en prison !Qui a éternué ? Silencegénéral. Les cinq premiersrangs en prison! Qui aéternué ? On entend alorsune petite voix: C'est moi,votre Excellence ! Et ledictateur de dire : A vos souhaits !

Numéros UtilesMOTS FLÉCHÉS • N°225 (FORCE 2)

MOTS MELÉS • N°177

SUDOKU N°174

“Beaucoup reviennent de laguerre qui ne peuvent décrire la bataille.”

PROVERBE ITALIEN

“Il y a une vieille légende à proposd'un saint qui devait choisir un dessept péchés capitaux, il choisitcelui qui lui parut le moins grave,l'ivrognerie, et avec celui-là , il commit les six autres péchés.”

HANS CHRISTIAN

Citatio

ns

SECURITEPolice secours : 17Sapeurs Pompiers : 18

TELEPHONERenseignements Annuaire :1212Service Dérangements :1213Service Clients : 1441

EAU - SDEService dépannage & Renseignements800.00.11.11(appel gratuit)

ONASEgoûts, collecteursNUMERO ORANGE(appel gratuit)81 800.10.12

SENELECService Dépannage : 33 867.66.66

TRANSPORTSSociété nationale de Chemins de Fer du Sénégal(SNCS): 33 823.31.40Aéroport Léopold S. Senghorde Yoff : 33 869.22.01 / 02Port Autonome de Dakar(24H/24) : 33 849.45.45Heure non ouvrableCapitainerie : 33 849.79.09Pilotage : 33 849.79.07

URGENCES :S.U.M.A : 33 824 24 18SUMA-MEDECIN : 33 864 05 6133 824 60 30S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15

HOPITAUXPrincipal : 33 839.50.50Le Dantec : 33 889.38.00Abass Ndao : 33 849.78.00Fann : 33 869.18.18HOGGY (ex-CTO) : 33 827.74.6833 825.08.19

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page 10LIBRE PAROLE

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P renez vos précautions, protégez-vous latête ! Vous êtes avertis ! Circule dans lepays une série de gourdins volants non

identifiés et fabriqués exprès pour rebondir surle cuir chevelu des détracteurs de MameAbdoulaye, le pape du Sopi, dont la dernièremesse à la basilique 'Saint-Urne', n’a pas réunigrand monde.Au pays des porteurs de gourdins, les casques

s’arrachent comme des petits pains. Du fait del’infidélité “électo-râle” de ceux qui ont boudéle prêche et déserté le “Zawiya” du Sopi le 26février dernier. Dorénavant, pour accomplir leurdevoir de citoyen, ils devront nécessairement semunir d’un casque le jour du “ndëpp” électoral,afin d’éviter de s’attirer les foudres des partisanset souteneurs de Mame Abdoulaye, notre grand-père hors-pair qui loge au Palais.Ne sachant plus où donner de la tête, notre

papi international, défenseur de l’Afrique etpourfendeur de l'Occident, fait feu de tout bois.Du bois sacré et profane. Pour éviter de subir un“Mackillage Sal(é)” le soir où les ides de mars,retardées de dix jours, risquent de faire poussersur la tête d’un octogénaire des dreadlocksdignes d’un 'sniffeur' de chanvre indien.Considéré par ses détracteurs comme un dis-

tributeur automatique de billets de banque, le“pigeon” Abdoulaye, très généreux avec l’argentdu contribuable, espère récupérer à coup demillions de francs, les milliers voire le million deplumes qu’il a perdu entre 2007 et 2012. Sesadversaires devenus ses “ennemis”, ont faitbloc contre sa candidature : ils comptent luidonner le coup de grâce en lui arrachant lesplumes qu’ils lui avaient prêtées le 19 mars2000, avant que le vieil homme, disciple de

Poudlard, ne s’envolât avec sa baguettemagique, vers le perchoir du Palais pour nejamais en redescendre.Mais Mame Abdoulaye est intelligent et rusé,

un véritable laboratoire à idées. La diversion etles retournements de situation demeurent sonjeu favori, son domaine de prédilection, sachasse gardée. Une chasse à la cour qu’il devrapratiquer, contraint, avec des alliés très contro-versés, des lieutenants qui lui servent de giletpare-balles, des fantassins soi-disant prêts àdébusquer l’ennemi, des souteneurs parmi les-quels des 'hommes de Dieu' que certains espritstordus et mal intentionnés traitent de “mares àboue”.A côté de ces 'ecclésiastes musulmans', des

perroquets babillards qui dans un vacarme toni-truant parcourent les différents organes depresse et entreprises de médias, pour expliciteroh combien notre inculture nous empêche dedécortiquer les propos d’un octogénaire adeptedu “wax waxeet”, ou l’art de dire une chose poursous-entendre le contraire.Aujourd’hui, si Mame Abdoulaye a perdu

confiance en la valeur de la carte d’électeur,parce que ne bénéficiant d’aucun report de voixsérieux et crédible, il peut tout de même secontenter du soutien d’un nouvel électorat com-posé de “gentils” porteurs de gourdins. Des“enfants de chœur” dont les voix mélodieusesaccompagnées de pas de danse cadencés, à euxseuls, peuvent attendrir et raffermir un cœurhostile à l’octogénaire originaire de Kébémer.

A en croire Oussou Bébé le ministre desbavures policées de l’Intérieur, ces porteurs de

“gourdins” ne veulent aucun mal aux électeurs,si ce n’est de les “aider” à voter MameAbdoulaye au second tour, afin qu’il termine“ses chantiers” de dévolution “monarchico-démocratique” du pouvoir, et parachever l’œu-vre immense de l’homme le plus intelligent duCaire au Cap, celui dont l’allégeance à ces“bâtisseurs” de la Grande Loge nationale deFrance, n’eut aucune incidence mineure surson “islamité”, qui plus est sa “mouridité”,conjuguée à son amitié indéfectible enversSerigne Saliou.Ces porteurs de gourdins, dans leur rôle de

veille et d’alerte, vous aideront, une fois dansl’isoloir, à ne pas faire du “Diouma DiengDiakhassé”, qui consiste dans une certainemesure à enfoncer le gourdin de MameAbdoulaye dans la poubelle. Toutefois, l’octogé-naire et ses souteneurs tiennent à rassurer l’opi-nion: ils vous disent de ne rien craindre de cesgourdins ou “mboldé” qui ne vous feront aucunmal. Mieux, il faut souhaiter qu’ils vous rebon-dissent sur la tête, à plusieurs reprises, en guisede bénédiction.Et s’il vous arrive de croiser le chemin de ces

porteurs de gourdins, ne prenez pas la poudred’escampette, allez vers eux, souriez, tendezleur gentiment la joue pour sauver votre tête.Mais surtout dites-leur que chez nous, pouraccomplir son devoir de citoyen, et réélireMame Abdoulaye, ce ne sont pas des cartesd’électeur, mais des gourdins, qu’il faudra bienenfoncer dans l’urne.

MOMAR MBAYETéranga Vision Médias www.thiesvision.com

C’ était le lundi 30 Mai2011, vers 9 heures, quele jeune Malick Ba avait

succombé suite à une balle reçuedans la tête et tirée par un gendarmenon encore identifié de la brigade deSangalkam. Son seul tort était dedire non au découpage politique desa communauté rurale.Pendant plusieurs semaines, la

communauté rurale de Sangalkamétait devenue la capitale politiquedu Sénégal ; toutes les personnali-tés politiques, dont le PrésidentMacky Sall, de même que celles dela société civile avaient défilé danscette localité pour présenter leurscondoléances à la famille du martyr,mais aussi au magistrat de la collec-tivité charcutée, Oumar Guèye, dontpar coïncidence malheureuse, lavictime porte le nom de son défuntpère. Le régime autoritaire de Wade

était passé par là, par l’entremise deses hommes de mains dont le sous-préfet politicien Ibou Diop, et sonmentor de ministre hautain, AliouSow.Par la suite, Wade qui pense que

tout Sénégalais a un prix, avaitdéclenché sa machine corruptrice etavilissante pour tenter de diviserune famille meurtrie et dresser lespopulations contres leurs élus.Peine perdue ! Malgré ses centainesde millions injectés dansSangalkam, entre l’achèvement destravaux de la grande mosquée, les

travaux de construction du mur descimetières ou repose feu Malick Ba(pour se donner bonne conscience),les billets de pèlerinage à la Mecqueet pour Rome, le PDS encore unefois vient d’être laminé àSangalkam. Le poulain d’IdrissaSeck a gagné haut la main la nou-velle commune de Sangalkam, sym-bole de refus et de dignité, véritablehavre de nouveaux types deSénégalais (NTS).Au vu de tout cela, et compte

tenu de la ferme volonté de l’ancienPCR Oumar Guèye de redescendre àla base conformément à l’engage-ment de son mentor pour letriomphe du Président Macky SALL,pour une éclatante victoire au soirdu 25 Mars 2012, la seule récom-pense que les populations de cettelocalité attendent du futurPrésident, est de réparer cetteinjustice pour jeter les bases d’unenouvelle république basée sur le res-pect des suffrages des citoyens afinde permettre à leurs élus d’aller auterme de leur mandat prévueen2014, conformément à ses enga-gements pré-électoraux.Mais, pour l’heure, comme l’opé-

ration DOGALI est lancée par lesjeunes visionnaires de Y’en a marre,Sangalkam s’arroge le droit de récla-mer à juste raison le couteau dusacrifice afin que le sang versé parleur fils ne soit point vain.

MARIAMA GUÈYEJeune NTS de Sangalkam

L’ argent et les sinécuressont parmi les plus grandschallengers de la dignité

humaine. On le voit tous les jourssous nos cieux de pays pauvres et trèsendettés moralement. En fait, ce quecertains de nos compatriotes doivent,en dettes, à la morale politique ethumaine et à l’éthique, est incom-mensurable. Entendre de mesoreilles propres et lire de mes propresyeux M. Mamadou Seck se défouler,comme un malpropre, sur son illustreprédécesseur est, à la vérité, trèsdécevant. Je reconnais m’être grave-ment trompé de jugement sur la per-sonne du Président de l’Assembléenationale et maire de Mbao dont j’aitoujours - du moins, jusqu’au 23 juin2011- loué les valeurs et le culte dela transparence. Lui qui avait crudevoir libérer son poste de ministrepour se mettre à la disposition de la

justice n’a certainement pas regrettéson acte, à posteriori. Que sais-je?Mais, je savais déjà que les hommespeuvent changer, surtout dans lemauvais sens. Que M. Seck défendeson camp, son candidat et son clanest absolument inattaquable. Qu’ilnous livre sa part de vérité dans l’af-faire du départ de son prédécesseurdu perchoir de la Chambre haute, riende grave. Que lui, le taciturne, lesournois, le muet ou l’avare en mots,se surprenne, en temps électoral, àcommuniquer à tout va, peut encorepasser. Mais qu’il s’autorise à atta-quer, au bas de la ceinture, lePrésident Macky Sall, potentielChef de l’Etat du Sénégal au soir du26 mars 2012, est indigne de sonpassé de militant communiste ethonteux de son rang et de son par-cours professionnel. Et surtoutquand il se permet des insinuationsmalveillantes contre la personne deMacky et ses positions d’homme poli-tique courageux qui a permis de liqui-der définitivement le projet de trans-mission dynastique auquel il n’a pasosé se dresser publiquement. Je disbien publiquement car, en privé, iln’a jamais été tendre avec ce projetfuneste. Il sait les conditions danslesquelles il a été nommé- je dis biennommé- Président de l’Assembléenationale : il en était surpris, surtoutaprès l’épisode de la liquidation deMacky Sall au profit du fils biolo-gique. Il aurait dû être le premier par-lementaire à démissionner, bienavant Macky, lui qui, en sa qualité de

Président de la Commission desFinances de l’Assemblée nationale, apréparé la lettre de demande de com-parution de qui vous savez qui a étéà la base du complot d’Etat contre lefutur Président de notre République. Dire que les masques sont tombés

comme il l’a fait, dans la presse, estterriblement effarant. Oui, lesmasques sont tombés, pour lui. M.Seck de Mbao - ex- militant de lagauche marxiste qui cache son passépolitique - a déçu plus d’un pourn’avoir pas pris son courage à deuxmains et dire non au projet de révi-sion constitutionnelle de juin 2012dont il connaissait parfaitement bienles finalités dynastiques. Nombre degens qui l’ont connu et pratiqué s’at-tendaient à ce qu’il ait du ventre pourdire la vérité au Président Wade. Quenenni. Battu dans la banlieue qui lui

tenait lieu et prétexte de base poli-tique populaire (les urnes du 26février montrent qu’il n’est pas sireprésentatif qu’il le laisse entendre),jaloux de la montée des jeunes poli-tiques comme le ministre Aminata Loet se voyant sans espoir et avenir poli-tiques après le 25 mars avec l’élec-tion du Président Macky Sall, cemonsieur, peu courageux, ne méritepas d’occuper le fauteuil de 3èmepersonnalité de l’Etat. Il ne mériteaucune réponse du Président MackySall ; ce serait lui donner une épais-seur qu’il n’a jamais eue, du reste.Qui peut arrêter les vagues de la meravec ses bras ? Pas lui en tous cas.Seul Dieu peut empêcher que leSénégal ne change de Président dela République en ce mois de mars2012. Rien n’y fera.

PR. BAMBA NDOYEPikine-Est, Dakar

Mame Abdoulaye et lesporteurs de “gourdins”

OPÉRATION “DOGALI”

Sangalkam réclame l’arme dusacrifice pour venger Malick Bâ

Mamadou Seck :quelle déception !

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page 11SPORTS

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Blatter signe la paix des bravesIl aura fallu une réunion de plus dedeux heures avec la présidente duBrésil, Dilma Rousseff, le ministre desSports brésilien, Aldo Rebelo, et le roiPelé, nommé ambassadeur du Mondial2014 pour que le président de la Fifaéteigne les braises nées des critiquesémises il y a quinze jours par JérômeValcke sur l'avancement des travaux, àdeux ans de la coupe du monde auBrésil. “Nous sommes arrivés à laconclusion que nous travailleronsensemble, main dans la main, et quenous pourrons présenter la Coupe dumonde la plus extraordinaire jamaisorganisée”, a affirmé Joseph Blatter touten précisant que “Valcke continue à tra-vailler pour la Fifa, le problème entreValcke et le Brésil est un problème duprésident de la Fifa que je dois résou-dre”. La visite de Joseph Blatter précèdele vote de la Loi générale de la Coupedu monde, prévu la semaine prochaineau Parlement brésilien. L'adoption decette loi est l'un des principaux pointsd'achoppement entre la Fifa et le Brésil.La Fifa exige l'autorisation de laconsommation contrôlée de la bièredans les stades, une disposition sanscesse repoussée par les parlementairesbrésiliens car un grand brasseur natio-nal est l'un de ses principaux parrai-neurs de la compétition.

ZAMBIEToujours pas de primepour la CAN 2012C’est une info pour le moins surpre-nante qui s’étale dans les colonnes duDaily Mail. D’après ce quotidien zam-bien, la fédération de football n’a tou-jours pas reçu la prime de vainqueur dela CAN 2012, de la part de laConfédération africaine de football.Une prime d’un montant de 500 mil-lions de francs CFA (soit environ762245 euros), qui tarde à être verséepar CAF, et ce plus d’un mois après lafin de la compétition. Cependant, lesdémarches seraient en cours pour quela fédération perçoive la somme qui luirevient. Cité par le journal, GeorgeKasengele, le secrétaire général del’Association de football zambienne, aprécise : “L’argent ne nous a pas encoreété versé. Nous avons reçu une lettre dela CAF nous demandant nos coordon-nées bancaires”.

BILBAOBielsa, le meilleurpour GuardiolaLa victoire 2 à 1 de l'Athletic Bilbao surManchester United jeudi soir en 8e definale retour d'Europa League a étésaluée unanimement par le monde dufootball. L'hommage le plus vibrantprovient sans doute de l'entraîneur duFC Barcelone Josep Guardiola. “Noussommes devant l'un des meilleursentraîneurs de la planète. Il pratique unfootball juste, peu lui importe s'il gagneou s'il perd. C'est une chance pour moid'avoir un tel entraîneur dans monchampionnat”, a confié le coach catalanen conférence de presse. Guardiola aurad'ailleurs l'honneur d'être confronté àl'Argentin en finale de la Coupe du Roile 25 mai prochain.

LIGUE DES CHAMPIONS

Guardiola pas satisfaitdu tirage...Le FC Barcelone et le Milan AC s'affron-teront pour le choc des quarts de finalede la Ligue des Champions. Un adver-saire que l'entraîneur du Barça, JosepGuardiola, aurait préféré éviter à ce stadede la compétition. “Je ne pense pas à unehypothétique demi-finale. Je sais seule-ment que ce sera un quart de finale terri-blement dur. J'aurais préféré un autretirage mais ce sera un match à la fois trèscompliqué mais aussi très beau. (...) Noussommes les champions d'Europe et pourle rester, nous devons éliminer les meil-leurs et le Milan est l'un d'entre eux. Noustombons sur l'une des équipes les plusgrandes de l'histoire”, a déclaré le techni-cien catalan dans des propos rapportéspar l'AFP. Le match aller aura lieu le 28mars à San Siro et le retour se jouera le 3avril au Camp Nou.

...l'OM “pas facile”pour RibéryA l'occasion des quarts de finale de laLigue des Champions, le Bayern Munichaffrontera l'Olympique de Marseille. Lemilieu offensif bavarois, Franck Ribéry(28 ans), retrouvera donc son ancienclub (2005-2007) et ne s'attend pas à uneopposition facile. “Ce n'est pas facile. ÀMarseille, il règne une grosse atmo-sphère. Les gens vivent le football. Nousaurons 60 000 supporters contre nous.Mais nous sommes le Bayern Munich etnous avons des objectifs élevés”, a déclarél'international français dans des proposrapportés par l'AFP.

Le tableau des quartsApoel Nicosie-Real MadridMarseille-Bayern MunichBenfica-ChelseaAC Milan-Barcelone(aller 27-28 mars; retour 3-4 avril)Le tableau des demiesMarseille ou Bayern Munich contreApoel Nicosie ou Real MadridBenfica ou Chelsea contre Milan ou Barcelone (aller 17-18 avril; retour 24-25 avril)

LIGUE EUROPA-TIRAGESQuarts de finaleAZ Alkmaar-ValenceSchalke-Athletic BilbaoSporting-MetalistAtl. Madrid-Hanovre (Aller le 29 mars2012 ; retour le 5 avril 2012)Demi-finalesAtletico Madrid ou Hanovre-AZAlkmaar ou Valence ; SportingPortugal ou Metalist-Schalke ouAthletic Bilbao (Aller le 19 avril2012 ; retour le 26 avril 2012

NBADallas a eu chaudA 26”6 de la fin du match, Dallas necomptait que 4 points d'avance surCharlotte, pourtant plus mauvaiseéquipe de la Ligue, avec 15% de victoiresà peine. Mais les Mavericks s'en sont fina-lement sortis, grâce à des lancers-francsde Jason Terry et Dirk Nowitzki, et res-tent invaincus face aux Bobcats depuis lacréation de la franchise en 2004 (15 vic-toires d'affilée). Charlotte a pourtanttenu la dragée haute pendant la premièremi-temps, enchaînant notamment un20-4 pour mener de 14 points (48-34) aucours du deuxième quart-temps. Mais lapuissance des Mavericks a fini par faire ladifférence, grâce au 27 points deNowitzki, aux 18 de Terry et aux 14 de

Rodrigue Beaubois.Battu mardi à domicile par Houston,Oklahoma City n'a pas eu le temps dedouter. Le Thunder a en effet vite réagien allant s'imposer à Denver (103-90).C'est dans le troisième quart-temps quela différence s'est faite, Oklahoma Cityinscrivant 28 points et bloquant sonadversaire à 14 unités seulement.

Champ. Europe (heures GMT)

FRANCE - 28e J.Samedi18h Caen-Paris-SG Nancy-MontpellierMarseille-DijonBordeaux-AjaccioAuxerre-EvianLorient-Brest20h St-Etienne-LyonDimanche16h Rennes-ToulouseSochaux-Nice20 Lille-Valenciennes

ANGLETERRE - 29e J.Samedi15h Fulham-SwanseaWigan-West BromDimanche13h30 Wolves-Man. Utd16h Newcastle-NorwichMardi19h45 Aston Villa-Bolton20 Blackburn-SunderlandMercredi19h45Man. City-ChelseaTottenham-Stoke City20h Everton-ArsenalQueens PR-Liverpool

ESPAGNE - 28e J.Samedi17h Granada-GijonGetafe-Real SociedadSaragosse-Osasuna19h FC Séville-Barcelone21h Vallecano-Betis SévilleDimanche11h Levante-Villarreal15h Majorque-Atl. Madrid17h Ath. Bilbao-Valence20h30 Real Madrid-MalagaLundi20h Espanyol-Santander

ITALIE - 28e J.Samedi17h Parme-AC Milan19h45 Fiorentina-JuventusDimanche 11h30 Cagliari-Cesena14h Catane-LazioInter Milan-AtalantaBologne-Chievo VeroneLecce-PalermeSienne-Novare19h45 Udinese-NaplesLundi19h45 AS Roma-Genoa

ALLEMAGNE - 26e J.HierHoffenheim-Stuttgart 1-2Samedi14h30 Dortmund-WerderLeverkusen-M'GladbachNuremberg-WolfsburgAugsbourg-MayenceHambourg-Fribourg17h30 Hertha Berlin-BayernDimanche14h30 K'lautern-Schalke16h30 Hanovre-Cologne

Né à Dakar, élevé par unegrand-mère sénégalaise,Jean-Pierre Adams a atterri

dans le Loiret, à huit ans, dans uneécole religieuse. Onze ans plus tard,nous sommes en 1967, Jean-PierreAdams signe à l'Entente Fontaine-bleau où il va s'imposer en peu detemps comme un défenseur centraltrès redouté par ses adversaires pourson côté agressif. Les deux saisonssuivantes, il devient champion deFrance amateur, ses prestations sontsurveillées par quelques formationsde première division. En 1970, ildécide de s'engager avec Nîmes où ilva connaître de formidables émo-tions. En quelques matches, ildevient un titulaire indiscutable.Pour beaucoup, il est même la révé-lation du championnat de France. En1972, il réalise sa plus belle saisonavec la formation du Gard en deve-nant vice-champion de France, ilremporte la finale de la Coupe desAlpes et surtout intègre l'équipe deFrance. Sur cette merveilleuseannée, il s'engage avec l'OGC Nice.

Le haut niveauEn signant chez les Aiglons, il

rejoint une équipe qui a pour ambi-tion de devenir championne deFrance. Pendant quatre saisons, ilfait le bonheur des supporters deNice où il finit une fois de plus vice-champion de France en 1976 der-rière l'AS Saint-Etienne. Noussommes en 1977, Jean-PierreAdams décide alors de rejoindre unclub qui monte, le Paris Saint-Germain. Le club de la capitale peineà devenir un grand de France, ce quiagace un peu l'international français.

Du coup, seulement deux saisonsaprès son arrivée, il décide de rejoin-dre Mulhouse. Il a alors 32 ans. Aubout d'une année, il quitte le mondeprofessionnel pour rejoindre lamodeste équipe du FC Chalons où ilambitionne de devenir entraîneurdans quelques années.

Le drameHélas pour lui, sa carrière va

connaître une fin tragique. Lorsd'une rencontre, il est victime d'untacle assez rugueux. Blessé, il décidealors de passer une radiographie afinde voir la nature de la blessure. Celle-ci se révèle être une rupture du ten-don. Une opération est prévue pourqu'il puisse se remettre au travail.Nous sommes le 17 mars 1982,Jean-Pierre Adams subit une anes-thésie. Depuis, plus rien. Il ne s'estjamais réveillé. L'ancien stoppeur del'équipe de France est plongé dansun coma dont il n'est jamais sorti.Pour beaucoup, les responsablesviennent de l'hôpital de Lyon où ilaurait dû subir deux anesthésies aulieu d'une. Surtout, il est soigné parun étudiant stagiaire qui multiplie lesbourdes au sein de l'hôpital.

Aujourd'hui ?30 ans plus tard, le défenseur

central français est toujours plongédans le coma. En 1997, un stadeest inauguré dans le village deCatillon-sur-Sambre dans le Nord.Le FC Chalons, son dernier club, aégalement décidé d'appeler son ter-rain du nom de l'ancien profession-nel. Un gymnase de handball àThionville porte également sonnom.

FOOT - 30 ANS DANS LE COMALes plus anciens doivent sûrement se souvenir de ce solide défenseur central qui a fait les beaux jours de Nîmes et de Nicedans les années 70. La carrière de ce joueur, né à Dakar, a bas-culé le jour où il devait se faire opérer d'une lésion au tendon.Aujourd’hui, cela fera 30 ans qu’il est plongé dans le coma. Retour sur un destin tragique.

Le destin tragique de Jean-Pierre Adams

REVUE TOUT TERRAIN

MONDIAL 2014

Jean-Pierre Adams (à gauche) avec Marius Tresor

numéro 234 • samedi 17 dimanche 18 mars 2012

CMJN

SPORTS page 12

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ADAMA COLY

Sow au tournantCe sera sans doute le match de

l'année pour Moussa Sow (et IssiarDia). Le derby d'Istanbul face auleader Galatasaray (69 points) quiva peut-être sceller ou relancer lacourse au titre en Turquie. Pour nelaisser filer leur rival vers le sa-cre, l'attaquant Sénégalais etFenerbahçe (2e, à 9 longueurs) doi-vent impérativement s'imposer.Buteur contre Besiktas, la recruehivernale, Moussa Sow (déjà à 4réalisations depuis son arrivée) esttrès attendue ce samedi lors decette 30e journée du championnatpour porter son équipe vers la vic-toire.

Il est temps, Demba Bâ !Ça commence à faire une éter-

nité que Demba Bâ n'a pas faittrembler les filets de la Premier

League anglaise. Muet depuis qua-tre matches, et largué actuellementpar Van Persie et Rooney au classe-ment des buteurs, le temps estpeut-être venu pour le goleador deNewcastle (6e) de se relancer. Cedimanche à domicile contreNorwich (12e), Demba Ba doitretrouver sa forme pour permettreaux Magpies de s'accrocher à uneplace de Ligue Europa, puisque laLigue des champions semble in-accessible après leur mauvaisesérie ces derniers journées.

Rémi à la conquête du Nord ?Si en Turquie Moussa Sow et

Issiar Dia feront bloc pour le chocd'Istanbul, Rémi Gomis, lui, estattendu dimanche soir lors duderby du Nord de France. Reléguésur le banc puis régulier depuisquelques semaines, le milieu deterrain de Valenciennes (11e) défieson jeune frère de la Tanière,Idrissa Gana Guèye de Lille (3e),resté sur le banc lors des deux der-nières sorties des champions deFrance en titre. Si les deux Lions secroisent sur leur chemin, la bataillerisque d'être très dure, surtout queLille a l'ambition de retourner enLigue des champions alors queValenciennes lutte pour le main-tien.

P lus que jamais en coursepour la montée en DSR (7e

division), le CSL Aulnay, 2e

après son succès (2-0) devant LeChesnay, possède un sérieux atoutpour atteindre cet objectif. Ilcompte dans ses rangs un entraî-neur d'expérience en la personnede Mori Paye (59 ans). En 2010,de par son vécu international (21sélections), le natif de Dakar intè-gre le staff du Sénégal en tantqu’adjoint de Lamine Ndiaye. Maisl’expérience tourne court, les Lionsde la Teranga ne parvenant pas à sequalifier pour la Coupe du mondeet la CAN de la même année.L’ancien pro de Laval dans lesannées 1980 revient alors àAulnay-sous-Bois, là même où ilavait commencé sa carrière d’en-traîneur après des passages à Livry-Gargan, Gournay et Tremblay. Samission se veut sociale au sein d’unclub qui lui ressemble, avec denombreux enfants d'immigrés.

Former des hommes“Il y a une énorme différence

entre le très haut niveau et lemonde amateur, je pourrais coa-cher en CFA mais j’ai fait le choixde former des hommes, confie celuiqui est arrivé en France en 1979.L’être humain a besoin de valeurset de règles pour exister. Chez lespros, il n’y a que l’argent quicompte !” Et d’appuyer son proposen revenant sur son histoire avec leSénégal en 2010 : “Des garçonscomme El-Hadji Diouf, MamadouNiang ou Souleymane Diawara,oublient d’où ils viennent. Avec lestaff, on avait fait le choix de lesécarter car la sélection, c’était desvacances pour eux.” Pour l’entraî-neur du CSL ex-défenseur centralqui a raccroché les crampons en2003 à l’âge de… 49 ans, le plusimportant n'est donc pas de formerdes footballeurs mais des hommes.“Tout le monde ne sera pas footbal-leur mais tout le monde deviendra

un homme, garantit Mori Paye.C’est mon rôle de leur montrer et deleur faire prendre conscience quel’on peut réussir même si l’on n’estpas français d’origine et que l’onvient de banlieues.” En attendantd’être candidat à la tête de la sélec-tion sénégalaise “pour aider son

pays et faire fructifier sa doubleculture avec les bi-nationaux.”“pour aider [mon] pays” et fairefructifier [ma] double culture avecles binationaux”. Mais pourl’heure, il y a une montée en DSR àviser avec Aulnay.

(AVEC LE PARISIEN)

FOOT - TROIS LIONS À SUIVREAprès Besiktas pour son baptême du feu en Turquie, Moussa Sow fera face à l'un des plus grandsderbys d'Istanbul contre Galatasaray. En Angleterre, Demba Bâ va tenter de mettre fin à son mu-tisme en recevant Norwich, alors que Rémi Gomis va à la conquête du Nord.

Un autre derby pour Sow

RENNES

Mangane va être opéré

Victime de douleurs récurrentes à lacheville gauche depuis sa blessurecontre l'Udinese (1-2) en septembredernier, Kader Mangane va êtrecontraint de se faire opérer, a indiquéFrédéric Antonetti en conférence depresse. Absent lors de deux des troisderniers matches du Stade Rennais, ledéfenseur sénégalais a dû écourter laséance d'entraînement, ce vendredi. Ilest par conséquent incertain pour laréception de Toulouse, dimanche. SiAntonetti a laissé entendre que la date de l'opération, qui éloigneraMangane des terrains pendant envi-ron trois mois, dépendait de la”dispo-nibilité du chirurgien”, les enjeux defin de saison pèsent également sur ladécision.”S'il se fait opérer mainte-nant, il réattaque la saison avec legroupe. Mais en même temps, on estquart de finaliste de la Coupe deFrance et en lutte pour la troisièmeplace... Ce n'est pas facile à prendrecomme décision, ni pour lui ni pournous. C'est surtout lui qui va la pren-dre”, a expliqué le coach breton.

COUPE DE LA LIGUEReport des 16esLes 16es de finale de la Coupe dela Ligue du Sénégal, qui étaient ini-tialement prévus les mercredi 21 etjeudi 22 mars 2012, sont reportés àune date ultérieure, annonce uncommuniqué parvenu à notrerédaction. Ce report fait suite à laréunion du bureau de la Liguesénégalaise de football profession-nel (Lsfp) en sa séance du jeudi 15mars 2012, poursuit la mêmesource sans donner de raison.

REBOND - ANCIEN ADJOINT CHEZ LES LIONS, MORI PAYE

“Diouf, Niang ou Diawara oublientd’où ils viennent…”Ancien adjoint de Lamine Ndiaye en équipe nationale, Mori Paye, s’épanouit dans l’équipe d’Aulnay-sous-Bois en banlieue parisienne. Son objectif : faire de ses joueurs des hommes avec des valeurs.

E nfin ! L'acte 1 de la ba-taille pour le contrôle duNord est arrivé. Après les

duels de Dakar, la Linguère deSaint-Louis (6e) et la Compagniesucrière sénégalaise (Css) deRichard Toll vont ouvrir leurs hosti-lités de la saison. Et pour cette 7e

et dernière journée des matchesaller du championnat qui se jouece week-end, les Saint-Louisiens(8 points) ont de quoi avoir peurpuisque leurs voisins et leaders de

la poule A (11 pts) sont les meil-leurs en déplacement avec troisvictoires. De son côté, le DakarUniversité Club (DUC) affronte lechampion en titre, Us Ouakam.Dans le groupe B, le Casa Sport

de Ziguinchor, premier avec 11 pts,accueille Touré Kunda, 5e avec 7pts. Niary Tally (4e) et l'As Douanes(3e), qui comptent le même nombrede points (10), devront s'expliquerce dimanche au stade DembaDiop.

LIGUE 1 : 7e JOURNÉE

Linguère-Css, la bataille du Nord

Samedi17h Dahra-As Pikine17h30 Diambars-YakaarStade Demba Diop16h Us Gorée-Gfc18h DUC-Us OuakamDimanche17h Linguère-CssCasa Sport-Touré KundaStade Demba Diop16h Yeggo-Jaraaf18h As Douanes-NiaryTally

Programme