10 ans d'accompagnement du public bulgare ......2016/08/09  · les mineurs sans accord parental...

31
10 ANS D'ACCOMPAGNEMENT DU PUBLIC BULGARE EN CSAPA ET CAARUD À BORDEAUX Brigitte Reiller, Krassimira Totcheva

Upload: others

Post on 29-Jan-2021

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 10 ANS D'ACCOMPAGNEMENT DU PUBLIC

    BULGARE EN CSAPA ET CAARUD À

    BORDEAUX

    Brigitte Reiller,

    Krassimira Totcheva

  • Les débuts…quelque peu difficiles

    La légende: ils sont venus travailler pour finir le tramway et ils sont restés

    2006: premier usager venant demander un traitement de substitution par BHD

    Augmentation de la file active surtout demande de TSO

    Profil: hommes, jeunes, injecteurs, vivant en squat ou en famille. Passé de conso d’héroïne prise de TSO de rue

    Issus de communauté rom turcophone de Peshtera, Bulgarie

  • Particularités de la population

    Tous injectent le subutex® posologie élevée, très mauvaise image de la méthadone

    Pas de femmes

    Très mauvais états veineux, ulcères, anévrismes

    Produits suivent les modes: seresta®, cocaïne

    Peu de pathologies psychiatriques graves

  • Co-morbidités somatiques

    • Découverte lors des dépistages de co-morbidités hépatite C et B et VIH

    • PB de l’annonce, accès aux soins, et de la prise de risque. Comment adapter les messages de RDR?

    • Même constat à l’UCSA

    • Orientation vers service d’infectieux nécessité de partenariat étroit

    • Accès aux soins hépatites

    Co-morbiditéspsychiatriques

    Difficiles à explorer

    Plutôt moins que la

    population locale

    d’usagers

    Troubles anxieux et

    dépressifs

    Quelques cas de

    schizophrénies

  • Partenariat

    Mairie (médiateurs socio-culturels)

    Structure sanitaires (services infectieux, la PASS, l’UCSA, SMPR). Nécessité d’accompagnement physique

    Structures médico-sociales (ambulatoire et hébergement)

    Services d’interprétariat et de droit des étrangers (CIMADE, ASTI…)

  • Qui sont ces usagers? Regard vers les

    origines socio-culturelles

  • Voyage en Bulgarie

    subventionné par l’Agence

    Européenne

    1 semaine de stage en

    Bulgarie en avril 2014

    Effectué grâce aux

    subventions de l’Agence

    Nationale Européenne

    dans le cadre du

    Programme Léonardo

  • )

    La ville de

    Peshtera , 20900

    habitants, située à

    125km de Sofia

    Les deux quartiers roms se trouvent en

    périphérie de la ville de Pesthera

    Il y a 8000 habitants répartis dans ces deux

    quartiers à 2km l’un de l’autre

    La population y est pluriethnique

  • Répartition de la population en fonction

    du groupe ethnique et de la langue

    maternelle

  • Bref historique sur la population des Roms

    Entre 7 et 9 millions de roms (tsiganes) vivent en Europe aujourd’hui dont environ 2/3 en Europe centrale et orientale

    Originaires du nord de l’Inde, quittent l’Inde au 5-6ème

    siècle pour arriver sur le Balkans au 13ème siècle

    On distingue 3 grand groupes:

    Kalés (gitans): s’installent en Espagne, Portugal, Turquie

    Manouches: Allemagne, Italie, France

    Roms: les plus nombreux (80% des trois groupes). Restent en Europe centrale, les derniers esclaves (jusqu’au 5ème siècle). Entre 8 et 12000. Sédentaires

  • La complexité identitaire des roms

    Quatre périodes historiques en Bulgarie:

    1396-1978 Le joug ottoman: grande fluidité des

    identifications

    Entre 1878 et 1944: politique de sédentarisation,

    mais 80% d’illettrisme

    Le communisme 1945-1989: politique de

    scolarisation et assimilation, 10% d’illettrisme

    o Les sous-groupes identitaires:

    Les turcs : turcophones et musulmans

    Les pomaks : slavophones et musulmans

    Les roms : turcophones et musulmans (ils se présentent comme turcs, prennent même l’identité des turcs partis en Turquie,

    certains oublient volontiers leur langue le romanes)

  • Le drapeau Rom

    Les facteurs de la marginalisation

    Analphabétisme, faible niveau

    d’éducation

    Chômage, pauvreté, isolation

    Problèmes d’hygiène et de santé avec un accès aux soins tardif (Le régime de sécurité sociale est lié au travail)

    Spécificités culturelles et traditions qui fragilisent la population (mariages et grossesses précoces dès 14-16 ans, pratique du « vol » de la mariée)

    Peu d’aide psycho-sociale

  • Quelques images du centre ville/ quartiers

    roms

  • Peshtéra / Les quartiers roms

  • Les quartiers roms aspect « pour visiteurs

    étrangers » et l’autre visage

  • Les problèmes d’addiction et de

    maladies infectieuses dans les quartiers

    roms

    Une 100 aine de personnes de ces quartiers sont concernées par des problèmes d’addiction

    Forte contamination par le VIH (hépatites C et B) chez les usagers de drogues. 25 personnes séropositives

    Nombreux décès parmi elles (16 décès)

    Beaucoup des contaminations se font en prison. Les détenus y sont dépistés mais ne sont pas traités

  • L’association « Malipé » médiateurs de

    santé

  • Méthodes de travail adaptées au

    public

    La médiation culturelle: médiateurs de santé issus de la communauté rom

    Outils de prévention adaptés: cartes de jeu avec des messages de prévention, images, vidéos, maquettes

  • La prévention et le dépistage

  • Tendances de consommation de drogues en

    Bulgarie selon le Centre National des Toxicomanies

    Cannabis: le plus consommé 24% des 15-16 ans ont testé le cannabis

    Héroïne: baisse de la consommation depuis 2005 (26000 consommateurs dont 19000 en IV)

    Amphétamines: la Bulgarie est le 2ème pays producteur d’amphétamines (cas fréquents de psychoses aigues et sévères)

    Cocaïne: Faible augmentation de la consommation

    Benzodiazépines: consommation fréquente

    Subitex®: surtout à Peshtera, importé de France vendu 5/6lv soit 2,5/3 euros au marché noir

  • Les programmes de substitution En Bulgarie

    En 2013: 30 programmes, 4600 places

    3 types de programmes:

    1) Financement public (Etat + commune) Les

    soins y sont gratuits. Jusqu’en 2004, un seul

    programme avec liste d’attente

    2) Financement mixte (Etat + usager) depuis

    2007. Le tarif est limité à 1/3 du salaire

    minimum de 350 lv (175 euros)

    3) Financement privé sans limitation des tarifs

  • Les maladies infectieuses en Bulgarie

    Le VIH: entre 1800-2000 cas d’infection parmi les

    personnes dépistées dans la population générale

    (le nombre réel serait 3 à 5 fois supérieur). 7% des

    injecteurs dépistés ont le VIH. Forte contamination

    chez les minorités roms

    Hépatite C: 67% des injecteurs dépistés sont infectés

    Hépatite B: baisse des contaminations suite aux

    programmes de vaccination depuis 1992

    Syphilis: 10% de contamination chez les injecteurs

    roms

  • Traitements VIH et Hépatites en Bulgarie

    Traitement VIH: Gratuit, disponible dans les hôpitaux des grandes villes, mais peu accessible (exemple: à Plovdiv qui se trouve à 38 km de Peshtera)

    Traitement Hépatites: soumis à des critères d’accès (fin de la contre-indication si substitution). Traitement cher, mais couvert par l’assurance maladie

    Manque de coordination entre infectiologues, hépatologues, addictologues. Approche du public toxicomane difficile. Difficile de soigner les mineurs sans accord parental

  • L’accompagnement au CAARUD…difficile

    de satisfaire tout le monde

    Viennent à plusieurs, parfois les différents groupes (punk à chiens) ont du mal à cohabiter.

    Mise en place de CVS bulgares, et réunions à thème: TSO, RDR sexuel ou lié à l’injection

    Projet rencontre usagers bulgares/usagers français autour de la projection de deux court métrages (Jenny Lossel)

    Participation aux ateliers. Bon investissement des jeux d’échec, un coiffeur…

    Mise en place de cours de français par une usagère; difficultés d’adhésion

    Mais aussi des cours de quelques mots de bulgare pour l’équipe…

  • L’accompagnement au CSAPA

    Demande TSO, début d’adhésion à la méthadone (un partenariat avec le centre méthadone de Pazardjik)

    Suivi des pathologies infectieuses TRT VIH et VHC bonne adhésion

    Suivi psychosocial et accompagnement

    Quelques suivis psychiatriques

  • CSAPA résidentiel et CT

    Peu à peu des demandes de soins émergent

    Plusieurs usagers demandent et accèdent aux soins en centres résidentiels, au service d’appartement thérapeutique, à la CT, aux chantiers d’insertion

    Excellent moment pour eux d’apprendre le français et de se familiariser avec les dispositifs de soins

    Les premiers usagers qui suivent des soins résidentiels à long terme deviennent des « exemples » aux yeux de leurs compatriotes

  • Le CAARUD

    Nous tenons à remercier toute l’équipe du CEID et ses partenaires pour leur engagement à accompagner cette population