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Préparation du présent document

Ce document présente une version corrigée et légèrement révisée d'un dossierd'information technologique précédemment publié sur l’intégration agriculture-aquaculture (IAA) 1. Cette réédition a été publiée afin de répondre à la demande d’unedistribution plus vaste alors que le nombre de copies du document original était limité.Cette activité a été initiée et gérée par une équipe de la FAO conduite parM. Ziad Shehadeh et menée à bonne fin dans sa version définitive parM. Matthias Halwart de la Division des ressources halieutiques de l’Organisation desNations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

La version originale du matériel d'information a été révisée par quatre experts enIAA externes à la FAO: M. Weimin Miao (Wuxi, République populaire de Chine),M. Le Thanh Luu (Hanoi, Viet Nam), M. Dilip Kumar (Bangkok, Thaïlande) etM. David C. Little (Stirling, Scotland). Leurs commentaires, ainsi que les observationset informations apportées par d’autres experts, ont été synthétisés et appliqués dans lescas où cela s'est avéré possible et utile, tout en tenant compte des objectifs de la nouvelleédition et des ressources disponibles.

En octobre 2000, une équipe chargée des publications, composée parMme Marie Sol Sadorra-Colocado (rédactrice), Mme Floria Norina Luna-Carada(Senior PAO/mise en page), M. Ivan Roy Mallari (junior PAO/mise en page), M. RizalinoS. Bautista (Junior PAO/mise en page), Mme Ely G. Lumdang (correctrice/encodeur),M. Ricardo E. Cantada (Artiste/dessinateur), et Mme Lilibeth V. Mercado (Encodeur/employée aux publications) s’est réunie au campus du IIRR à Cavite, Philippines, afinde rédiger la version définitive du document. L’équipe était dirigée par M. Mark Prein(ICLARM), M. Matthias Halwart (FAO) et M. Julian Gonsalves (IIRR).

Le style éditorial de la FAO a été appliqué. Dans la mesure du possible, les donnéeset les tables ont été révisées, remaniées ou modifiées et parfois même ignorées afind'améliorer la clarté de la présentation. Dans la mesure où elles ont été identifiées, leserreurs ont été corrigées. A différence de la première version de 1992, celle-ci a étépréparée afin de réaliser une impression entièrement électronique.

Ce document devrait être accessible et téléchargeable au site web du Départementdes pêches de la FAO (http://www.fao.org/fi).

1 IRR et ICLARM (eds.). 1992. Farmer proven integrated agriculture-aquaculture: a technology informa-tion kit. International Institute of Rural Reconstruction, Silang, Cavite, Philippines et International Centerfor Living Aquatic Resources Management, Malaisie. 183 p.

Le diagramme de la couverture montre une petite exploitation agricolehypothétique avec des activités multiples et des exemples de flux de bio-ressources, c’est-à-dire déchets végétaux et animaux produits par certainesactivités, intentionnellement gérés et déplacés par l’agriculteur, agissant commeintrants en éléments nutritifs pour d'autres activités et favorisant ainsi leurproductivité. Ces déchets peuvent être produits à la ferme ou à l'extérieur. Afind'augmenter la capacité productive, outre le recyclage des déchets on peutégalement utiliser des éléments nutritifs qui ne sont pas produits par ces déchetset qui proviennent de l’extérieur, tels qu'engrais et aliments. En ce qui concerneles images, on ne montre pas ici tous les flux possibles puisque ce sont lesagriculteurs qui décident quels déchets recycler et dans quelle activité les insérer,se basant sur leur situation agro-écologique et socio-économique. Par conséquent,ne sont représentés ici que quelques exemples du flux d’éléments nutritifs ausein de l’exploitation agricole. Par contre, sont exclus les intrants en élémentsnutritifs produits à l’extérieur de la ferme, les déchets sortant de l’exploitationagricole et les produits destinés à la consommation domestique et aux marchésextérieurs (dessin de Ricardo E. Cantada, créé par Mark Prein).

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Résumé

Distribution:

FAO, Division du Développement rural durableFAO, Département des pêchesFAO, Fonctionnaires régionaux et sous-régionaux des pêches (aquaculture)Auteurs

Ce document est une version corrigée et légèrement révisée d'un dossier d'informationtechnologique précédemment publié sur l'intégration agriculture-aquaculture (IAA). Ilcontient 38 chapitres en sept sections, exposant les points fondamentaux et lescaractéristiques des systèmes IAA avec une utilisation généreuse de dessins et d'images.

Les quatre premiers articles présentent des considérations socioculturelles,économiques et environnementales relatives à l'introduction des techniques IAA. Cettesection est suivie par une vue d'ensemble des systèmes agricoles intégrés, accompagnéepar six exemples, allant des systèmes intégrés herbacées-poissons et digues-poissonspratiqués en République populaire de Chine aux méthodes de cycles courts en étangssaisonniers et fossés au Bangladesh, en passant par le système VAC du nord du VietNam. La section suivante contient quatre documents qui concernent les systèmes d'élevageanimal-poisson avec intégration de poules, canards et porcs. Deux sections avec un totalde 16 présentations abordent ensuite différents aspects des systèmes riz-poissons,commençant par huit exemples techniques de cinq pays, y compris les systèmes d'irrigationconcernant les crevettes marines en régions côtières et les crevettes d'eau douce en régionscontinentales. Huit autres présentations donnent des recommandations sur le choix dusite, la préparation de la rizière, l'empoissonnement, l'alimentation, la gestion du riz etles questions relatives à la gestion intégrée des déprédateurs dans les systèmes riz-poisson.Une autre section de quatre documents concerne les aspects relatifs à l'alimentation et lagestion des poissons en IAA, tels que l'utilisation dans les étangs du fumier animal, deseaux usées domestiques et du lisier de bio-gaz, ainsi que les sources végétales d'alimentspour poissons. La dernière section contient quatre articles sur la propagation et l'alevinagedes poissons se concentrant sur la production de petits et grands alevins et sur les carpes.Y est incluse une description de la propagation de la carpe en champs de blé et del'alevinage en rizière comme activités de saison morte, et de la production en rizièreirriguée de grands alevins.

Le but de cette publication est de donner aux décisionnaires des organisationsgouvernementales et non gouvernementales ainsi que d'autres organisations impliquéesdans l'agriculture et le développement rural, une vue d'ensemble et une base pourcomprendre les principes du système IAA et les aider ainsi à décider s'ils souhaitents'engager dans de telles activités et les inclure dans leurs programmes. Pour ceux quitravaillent directement avec les agriculteurs, cette publication vise à fournir de bonsexemples du système IAA, mais elle n'est pas conçue comme une compilation deprocédures à suivre à la lettre. Elle devrait plutôt contribuer à convaincre les lecteurs/usagers que les agriculteurs peuvent effectivement améliorer leurs conditions de vie soiten introduisant des systèmes IAA, soit en les développant davantage et en améliorant lesnombreuses possibilités d'IAA sur leurs fermes actuelles au sein de leurs communautés.

FAO/ICLARM/IIRR.Intégration agriculture-aquaculture: principes de base et exemples.FAO Document technique sur les pêches. No. 407. Rome FAO. 2003. 161p.

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Table des matières

Préface vii

Introduction xi

Considérations pour l'introduction d'une 1technologie d'agriculture et aquaculture intégrées

E. Worby Considérations socioculturelles pour l'introduction d'une 3nouvelle technologie d'agriculture et aquaculture intégrées

M. Ahmed et M.A. P. Bimbao Considérations économiques pour l’introduction d’une 9technologie d’agriculture et aquaculture intégrées

Reg Noble et Clive Lightfoot Travailler avec des débutants en agriculture et 13aquaculture intégrées

Roger Pullin Intégration agriculture-aquaculture et environnement 17

Système culturaux intégrésH.Z. Yang, Y.X. Fang et Systèmes culturaux intégrés graminées-poisson en Chine 21

Z.L. ChenK.H Min et B.T. Hu Intégration pisciculture-culture sur digues en Chine 25

L.T. Luu Le système de culture VAC dans le Nord du Viet Nam 29R. Sh. Hj. Ahmad Intégration fourrage-poisson en Malaisie 33

S.D. Tripathi et B.K. Sharma Intégration pisciculture-horticulture en Inde 38M.V. Gupta Culture d’espèces à cycle court en étangs saisonniers 41

et fossés au Bangladesh

Système intégrés animal-poisson 45S.D. Tripathi et B.K. Sharma Élevage intégré poisson-canard 47

M.V. Gupta et F. Noble Élevage intégré poules-poisson 51S.D. Tripathi et B.K. Shama Élevage intégré porc-poisson en Inde 57

F.V. Fermin Élevage intégré porc-poisson en arrière-cour aux Philippines 61

Systèmes riz-poisson 63A. Ali Système riz-poisson à bas intrants en régions irriguées 65

de MalaisieC. dela Cruz Systèmes riz-poisson en Indonésie 71C. dela Cruz Le système riz-poisson sawah tambak en Indonésie 74

Y.X. Guo Système riz-poisson en Chine 77L.T. Duong Système riz-crevette d’eau douce dans le delta du 81

Mékong au Viet NamL.T. Hung Systèmes riz-crevette d’eau douce et riz-crevette 86

dans les régions côtières du Viet NamC. dela Cruz, R.C. Sevilleja Système riz-poisson à Guimba, Nueva Ecija, Philippines 91

et J. TorresF.V. Fermin, M.A.P. Bimbao Le cas du rizipisciculteur Mang Isko 96

et J.P.T. Dalsgaard de Dasmariñas, Cavite, Philippines

Gestion en intégration riz-poisson 103J. Sollows Choix de l’emplacement: où élever des poissons avec du riz? 105J. Sollows Préparation du terrain pour le système riz-poisson 107

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J. Sollows L’empoissonnement dans le système riz-poisson 110J. Sollows Alimentation et entretien en système riz-poisson 113

J. Sollows et C. dela Cruz Gestion du riz en système riz-poisson 115J. Sollows Système riz-poisson: bénéfices et problèmes 117

A. Ali L’écosystème riz-poisson 120M. Halwart Les poissons comme composante de la gestion 123

intégrée des déprédateurs en production rizicole

Alimentation des poissons et gestion 127R. Sevilleja, J. Torres, Utilisation des déchets animaux en étangs 129J. Sollows et D. Little

S.D. Tripathi et B.K. Sharma Piscicultures fertilisées par eaux usées 134S.D. Tripathi et B. Karma Lisier de bio-gaz en pisciculture 137

S.D. Tripathi et B.K. Sharma Les plantes comme source d’aliments pour les poissons 139

Reproduction des poissons et alevinage 143S.D. Tripathi et B.K. Sharma Reproduction de carpes en champs de blé pendant 145

la morte-saisonMd. G.A. Khan Nurseries pour carpes 147

D. Little, N. Innes-Taylor, Alevinage en systèmes riz-poisson 150D. Turongruang et J. Sollows

F. Noble Production d’alevins en rizières irriguées 155

Bibliographie 157

Liste des participants 160

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A la fin des années 80, le «International Institute of Rural Reconstruction » (IIRR)commença à organiser des ateliers dans le but de fournir des exemples de pratiquesd'agriculture durable. La publication qui en résulta fut un livre de base facile à utiliser etriche en illustrations, contenant des idées adressées à ceux qui travaillent et enseignentdans le domaine du développement.

Des experts furent invités à participer à ces ateliers (connus aussi comme «ateliersde documentation écrite») pour présenter leurs idées et leurs expériences sous formed'articles courts, qui furent ensuite soumis à l'analyse critique des participants. Desspécialistes de la communication et du personnel chargé de la conception et de lapublication assistée par ordinateur contribuèrent ensuite à la réalisation de la publication.Les matériaux révisés furent réexaminés jusqu'à ce que tous les changements soientacceptables. Ce n'est qu'à ce moment que le matériel produit fut considéré approprié etpertinent à la divulgation et l'utilisation immédiates.

Ce qui rend unique ce procédé est le fait que les matériaux sont produits et développésau cours d'un atelier où des scientifiques, des travailleurs dans le développement et desspécialistes de la communication sont réunis expressément dans ce but.

L’IIRR et le «Centre international d’aménagement des ressources bioaquatiques»(ICLARM) apprécièrent l'idée de développer une publication sur l'intégration agriculture-aquaculture afin de contribuer à améliorer la qualité de vie des agriculteurs dans lespetites exploitations agricoles d'Asie. En février 1992, les deux institutions, soutenuespar l’Organisation néerlandaises pour la coopération internationale au développement(NOVID) et l’ Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) - Canada Fund,ont organisé et dirigé un atelier au IIRR à Cavite, Philippines, qui aboutit à la publicationde «Intégration agriculture-aquaculture expérimentée par les agriculteurs: kitd'information technologique». Celui-ci a été délibérément publié sans droits d'auteurafin d'en permettre la réédition et une plus vaste distribution, à condition que l'origine ysoit toujours indiquée.

Les 2000 copies publiées ont été distribuées aux vulgarisateurs, aux agriculteurs,aux étudiants universitaires, aux scientifiques et aux décisionnaires d'organisationsgouvernementales, non-gouvernementales et locales, ainsi qu'aux donateurs bilatéraux.Les réactions des usagers ont révélé que le document a été utilisé dans les stages deformation et dans la communication sous forme d'affichages et de conférences. Il fut sirecherché qu'il a fallut en photocopier d'avantage et la réimpression devint même unproblème.

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), quicollabore avec IIRR et ICLARM depuis longtemps, a jugé important de réimprimer ledocument afin de compléter les efforts menés par le Service des ressources des eauxintérieures et de l'aquaculture pour sensibiliser les décisionnaires sur l'importance quel'aquaculture peut avoir dans les moyens d'existence des pauvres1 et pour documenterles cas d'aquaculture à petite échelle qui ont produit de bons résultats dans des milieuxdifférents2. Dans le contexte des efforts que l'Organisation fait pour aider les paysmembres à atteindre la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté, le document a étéconsidéré précieux et utile, un instrument de communication puissant avec des potentialitéspour une plus grande application dans de nombreux pays, en particulier à travers lesProgrammes de partenariat de la FAO et le Programme spécial pour la sécurité alimentaire(PSSA). Pour cette raison, la FAO a collaboré avec IIRR et ICLARM dans un effort

Préface

1 FAO 2000. Des petits étangs font toute la différence. FAO, Rome, Italie, 30p.2 IIRR, CRDI, FAO, RCAAP et ICLARM. 2001. Utilizing different aquatic resources for livelihoods inAsia: a resource book. Proceedings of a workshop, 18-28 septembre 2000. International Institute of RuralReconstruction, Silang, Cavite, Philippines. 407p.

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commun afin d'éditer et réviser la publication originale, et d'en publier le résultat comme un premierlivre sur IAA dans la série des Documents techniques des pêches de la FAO. Le but de ce livrede base est de donner aux décisionnaires des organisations gouvernementales et non-gouvernementales et d'autres organisations travaillant dans le domaine de l'agriculture et ledéveloppement rural, une vue d'ensemble et une base pour comprendre les principes de IAA et pourles aider à décider s'ils souhaitent s'engager dans des activités IAA et les inclure dans leurs programmes.

Les groupes visés par cette publication sont les agriculteurs à petite échelle qui possèdent déjàune petite activité aquacole ( par exemple un petit étang ou un système riz-poisson) et pourraientbénéficier des systèmes améliorés tels qu'ils sont décrits dans cette publication, ainsi que les agriculteursn'ayant aucune forme d'aquaculture dans leur ferme mais qui néanmoins ont accès à des sites et àdes ressources appropriés pour y introduire une composante aquacole comme moyen dediversification. Ces derniers pourraient commencer par utiliser des ressources existantes et inutiliséesau sein de la ferme ou facilement disponibles à l'extérieur, comme par exemple des déchets pourfertiliser leurs étangs, ce qui est simple et bon marché. Cette intégration peut prendre plusieursformes, dont beaucoup sont décrites dans les présentations de ce livre. Les formes possiblesd'intégration à la ferme sont principalement limitées par les ressources dont disposent les agriculteurset par leur créativité.

En général, les activités IAA occupent peu de place dans la ferme, si elles sont comparées àdes activités plus importantes telles que cultures alimentaires de base, cultures de rente et vergers.Cependant, ces activités peuvent être des composantes très importantes et très productives, si l'efficacitéest considérée sur une base de valeur par rapport à la superficie. Pour que le système intégré fonctionnede façon optimale et avec le maximum de bénéfices pour les agriculteurs, il faudrait que lescaractéristiques de l'environnement et de l'agroécosystème soient favorables à toutes les composantesdu système intégré.

L'approche choisie dans le passé d'introduire des activités piscicoles indépendantes n'a souventpas abouti lorsqu'elle a été utilisée par des débutants. Elle a même provoqué d'innombrables échecsdans le développement de l'aquaculture à petite échelle. Par contre, IAA s'est révélé un moyen viabled'accéder à la pisciculture que l'agriculteur peut améliorer par la suite, lorsqu'il aura plus d'expérienceet de spécialisation. Cette publication ne veut pas pousser les petits agriculteurs traditionnels àabandonner leurs activités agricoles actuelles pour devenir du jour au lendemain exclusivement despisciculteurs. IAA compte sur les liens et les synergies entre les différentes activités de la ferme etcelles de son environnement extérieur. Il veut encourager les agriculteurs à diversifier et intensifierleurs activités, sans qu'il n'y ait d'effets négatifs dérivant de l'abus d'intrants extérieurs et de lamonoculture.

Les calendriers et programmes des activités tels que décrits se réfèrent à un site et à une annéespécifiques (c’est-à-dire au début des années 90), faisant souvent référence aux pays où la méthodeest ou a été développée. Les situations et le contexte agroécologique changent en fonction del'emplacement et de la saison. Le lecteur devrait être encouragé à examiner attentivement le contextedans lequel il souhaite appliquer IAA. Les systèmes IAA décrits ont été sélectionnés parmi unegamme d'applications comprenant des essais expérimentaux à la ferme même, gérés par deschercheurs et appliqués en quantités et dimensions réduites par rapport à des systèmes commerciaux,des descriptions de systèmes à grande échelle avec quelques applications en systèmes à petiteéchelle et des systèmes développés par les agriculteurs et largement appliqués.

La présente publication n'est pas une liste de procédures à suivre à la lettre. Elle devrait plutôtaider à convaincre les lecteurs/usagers que les agriculteurs peuvent découvrir et développer despossibilités d'application d' activités IAA dans leur exploitation agricole déjà existante au sein deleur communauté. Les lecteurs devraient comprendre que ce sont l'idée et le principe du système IAAqui doivent être assimilés et ensuite appliqués, non pas les exemples et les détails individuels desdescriptions. Les agriculteurs ne devraient utiliser les dimensions des composantes, les types et lesquantités de flux de matériaux, les taux d'empoissonnement et de plantation donnés ici que commeguide sur lequel ils s'appuieront pour leurs propres essais.

Les articles originaux ont été mis au point et révisés. Ce qui est très important, c'est qu'uneplace à été réservée à un résumé des commentaires des critiques et des éditeurs à la fin de nombreuxchapitres, afin que soient proposées des opinions plus récentes sur les sujets et des informationssupplémentaires concernant leur application.

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Les références bibliographiques, les dénominations et les attributions des participants sont les mêmes quedans l'édition originale.

En ce qui concerne la présentation graphique, les lecteurs devraient tenir compte du fait que pour la présentepublication ont été utilisés des moyens modernes de PAO se basant sur des dessins faits et commentés à la maindix ans auparavant (quoique certains aient été redessinés pour cette réédition), des légendes et des sous-titresoriginaux de la version de 1992 qui avait été conçue comme un recueil d'informations à feuilles volantes copiépour la distribution. Les données et les tables ont été mises à jour afin de répondre aux objectifs généraux de cetteréédition tout en ayant à l'esprit le rapport coût-efficacité. Le style éditorial FAO pour la série «Documentstechniques sur les pêches» a été adopté.

Des marques et des types de pesticides qui pourraient être périmés ou inappropriés pour une utilisationparticulière sont toutefois nommés parce qu'ils étaient dans le commerce à un moment et à un endroit particuliers.Leur mention ne constitue en aucun cas une recommandation de la FAO, de IIRR ou de ICLARM.

Cette publication devrait être téléchargeable du site web du Département des pêches de la FAO(http://www.fao.org/fi).

Rome, décembre 2000

Matthias HalwartFonctionnaire des ressources halieutiques (aquaculture)Service des ressources des eaux intérieures et de l'aquacultureFAO

Julian GonsalvesVice-Président - ProgrammesIIRR

Mark PreinSenior Scientist/LeaderFreshwater Resources Research ProgramICLARM

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Sans exception, les décisionnaires et les planificateurs asiatiques sont confrontés à une crise de pauvreté

rurale permanente. Chaque année, des millions d'enfants viennent s'ajouter aux ménages agricolessans espoir d'une vie meilleure. Chaque année, des millions d'hectares de ressources agricoles naturellesse dégradent d'avantage. L'agriculture moderne, grâce à de nombreux intrants externes et à l'économied'échelle, promet de la nourriture, mais au prix de pollution, marginalisation des pauvres et possibilitésde travail toujours moindres. D'une manière ou d'une autre, les systèmes agricoles à petite échelledoivent offrir une vie rurale acceptable, un environnement propre et préservé, une alimentationadéquate, du combustible et des produits riches en fibres.

Sans doute sera-t-il nécessaire d'adopter de nouvelles politiques afin de protéger et de favoriser untel développement. Sans doute sera-t-il nécessaire de créer de nouvelles institutions pour le commerce,les opérations bancaires et l'éducation aux niveaux de la communauté, locale et nationale. Sans aucundoute, un niveau plus élevé de gestion agricole et de professionnalisme sera nécessaire. Mais tout celademande aux gouvernements d'être sérieux et imaginatifs en ce qui concerne le développement rural.

L'intégration agriculture-aquaculture à petite échelle offre une possibilité de développement agricoledurable. La diversification résultant de l'intégration de cultures, légumes, bétail, arbres et poissonsstabilise la production et améliore l'utilisation des ressources et la préservation de l'environnement.L'instabilité des marchés et du climat est contrebalancée par une vaste gamme d'activités. Dans l'agricultureintégrée, les déchets produits par une activité sont utilisés comme intrants pour une autre activité,optimisant ainsi l'utilisation des ressources et diminuant la pollution. La stabilité de nombreux habitatsdivers favorise la diversité des ressources génétiques et la survie d'insectes et d'autres animaux sauvagesfavorables à l'environnement. L'intégration agriculture-aquaculture offre des avantages particuliers quivont bien au-delà du rôle qu'elle joue dans le recyclage des déchets et de son importance dans lapromotion d'une meilleure gestion de l'eau en agriculture et sylviculture. Les poissons peuvent convertirefficacement en protéines de grande valeur des aliments de catégorie inférieure et des déchets. En Asierurale, les poissons représentent la principale source de protéines animales. Pour les ménages ruraux,les poissons représentent de petites unités de rente ou vivrières qui peuvent être récoltées plus oumoins à volonté sans perte de poids ou de condition. Si d'un côté ces systèmes demandent beaucoupde main d'œuvre, il est vrai aussi qu'ils permettent d'économiser le travail qui serait nécessaire pour allerchercher de l'eau, ramasser du bois et du fourrage et pêcher dans les rivières et les cours d'eau qui setrouvent à proximité . Tout ceci est détaillé dans le présent dossier d'information technologique.

Les exemples de systèmes agricoles intégrés réalisés en Asie et présentés dans ce documentd'information technologique ne sont pas fournis comme modèles à copier ou à imiter exactement. Ilest rare que des systèmes aussi complexes puissent être mis en place en partant de zéro. En effet,beaucoup de détails techniques et de détails de bilan ne sauraient s'appliquer à tous les cas. Cesexemples sont plutôt donnés pour montrer ce qui est réalisable et pour stimuler le processus d'intégrationau sein de l'exploitation agricole. Ce que d'autres agriculteurs ont réalisé est ici partagé afin defaciliter, pour les personnes travaillant directement avec les fermiers, l'introduction de nouveaux fluxdes ressources, l'intégration de nouvelles activités, la substitution des intrants achetés à l'extérieur del'exploitation et la réhabilitation d'écosystèmes dégradés.

Ce dossier propose une procédure qui puisse développer des systèmes agricoles ayant les mêmescaractéristiques que celles décrites ici. Nous avons d'ailleurs remarqué que cette procédure nonseulement comprend les nombreux niveaux d'intégration existant au sein d'un seul groupe de ménages,mais qu'elle stimule en outre ces ménages à augmenter les niveaux d'intégration.

Ce dossier d'informations technologiques veut stimuler ceux qui travaillent directement avec lesagriculteurs à développer des exploitations agricoles à petite échelle qui puissent offrir une vie ruraleacceptable, un environnement propre et préservé, et de la nourriture, du combustible et des produitsriches en fibres.

Introduction

Clive Lightfoot (ICLARM)Julian Gonsalves (IIRR)

1992, Philippines

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CONSIDÉRATIONS POUR L’ INTRODUCTIOND’UNE TECHNOLOGIE D’AGRICULTURE

ET AQUACULTURE INTÉGRÉES

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Il est important de savoir quelleest la vision du monde desagriculteurs avant d’introduire

de nouvelles options techno-logiques. Il est nécessaire dedécouvrir si le nouveau systèmepeut s’intégrer à leurs intérêts, àleurs croyances, à leurs valeurs.Rappelez-vous que les agriculteurs sont eux aussi des «savants».Pendant des siècles, ils ontdéveloppé, expérimenté et adaptéleurs propres technologies tout enrespectant parfaitement leur milieuculturel. Si vous vous efforcez aupréalable de percevoir à leurexemple la correspondance entreconcept culturel et technologie, ilvous sera ensuite plus facile decomprendre quelle nouvelletechnologie pourrait les intéresser.

Quelquesconsidérationsgénérales

1.Même la science est culture. Elleconsiste en un système decroyances qui rassemble certai-nes valeurs et objectifs et pro-meut une vision particulière dumonde.• Les agronomes et les écono-

mistes donnent beaucoup d'im-portance à la précision des me-sures et à la possibilité de ré-péter les résultats obtenus, ainsiqu'à la maximisation de l'effi-cacité et de la rentabilité.

• Les agriculteurs peuvent êtremotivés par des objectifs et desvaleurs qui diffèrent de ceux

des agronomes et deséconomistes.

• Les agriculteurs peuvent tenirà la sécurité de leur gagne-painà court et à long terme, tantpour eux-mêmes que pour leursenfants. Le maintien de l'har-monie au sein de la commu-nauté est plus importante quela maximisation du profit indi-viduel; ou alors il se peut qu'ilspréfèrent chercher à acquérirdes mérites après la mort enoffrant du poisson à un templeplutôt que de le vendre pour del'argent.

2.Les règles culturelles limitent sou-vent les droits de certains mem-

bres d'une société donnée (parex. les femmes par opposition auxhommes). Ce sont des facteursculturels qui d'habitude détermi-nent qui prend les décisions, quipeut travaille dans les champs, quipeut aller à la ville pour vendreles produits et qui peut se rendreà une station de recherche pourparticiper à des démonstrations.Ces facteurs peuvent poser deslimites à la souplesse des ména-ges et des communautés lors del'adoption de nouvellestechnologies.Par exemple :• Les femmes ne peuvent pas

pêcher le poisson, mais ce sont

Considérations socioculturelles pourl'introduction d'une nouvelle technologied'agriculture et aquaculture intégrées

Eric Worby

REGARDEMES YEUX

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• Les enfants peuvent aspirer àdes emplois en dehors de l'agri-culture ou être moins préoccu-pés de respecter les tabousreligieux.

5.Il faut prendre en considérationla communauté et la consomma-tion. Les communautés agricolessont souvent divisées par des fac-teurs tels que la religion, la caste,la classe économique et l'appar-tenance politique. Une technolo-gie donnée peut ne pas être adap-tée à l'ensemble de la commu-nauté et peut augmenter les con-flits en son sein.

Contraintes à laconsommation

Cela n'a aucun sensd'encourager des personnes àélever des poissons si elles-mêmesn'en mangeront pas et qu'elles netrouveront personne pour l'acheter.Cela vaut pour tout animald'élevage ou produit végétal quipourrait faire partie d'unetechnologie agricole intégrée. Il est

elles qui le vendent.Des différenciations sexuelles,

des croyances religieuses, l'appar-tenance à une caste ou à un clan,peuvent entraver la répartition desbénéfices dérivant d'innovationsculturales.3.Des aspects culturels peuvent li-

miter l'interaction entre les vul-garisateurs ou les institutions, etles fermiers.• Il peut être inacceptable pour

des vulgarisateurs de sexe mas-culin de parler librement avecdes femmes. Ou encore, unjeune vulgarisateur peut êtreembarrassé de donner des ins-tructions à une respectable per-sonne âgée de la communauté.

4.Les aspects culturels changentavec le temps. Souvent, les en-fants ont des croyances, des at-titudes et des valeurs différentesde celles de leurs parents. Celapeut créer des conflits lorsqu'ils'agit de donner une priorité àl'utilisation des ressources. Parexemple :

donc essentiel de prendre enconsidération les contraintesculturelles et économiques localesà la consommation avant d'essayerd'introduire une telle nouvelletechnologie.

Les contraintes culturelles à laconsommation peuvent inclure:1.Croyances religieuses

Par exemple:• Les musulmans ne mangent pas

de viande de porc; beaucoupd'entre eux ne consommentpas de crustacés, mais celadépend des habitudes locales etdes préférences.

• La plupart des hindous refusentla viande de vache; certainescastes ne mangent ni viande,ni poisson, ni aucun produit ani-mal. Ici aussi, cela varie selonles régions.

• Certains bouddhistes ne tuentni ne consomment les animauxdomestiques (y compris le pois-son d'élevage), bien qu'ils man-gent le poisson sauvage.

2.Croyances totémiques• En Afrique surtout, mais aussiparmi les populations tribalesd'Asie, de Mélanésie et des Amé-riques, il est interdit à certainspeuples de manger l'animal quireprésente leur clan.

3.Croyances relatives aux diffé-renciations sexuelles• Dans certaines sociétés, les

hommes peuvent manger cer-tains aliments qui sont interditsaux femmes, et vice-versa.Souvent, les hommes s'atten-dent à recevoir en premiers lesaliments préférés et plus nour-

Liste de contrôle de la consommation

Disponible et acceptable pour :

Engrais organique

Autres PoissonViande de porc

Viande de vache

Viande de volaille

Œufs/lait

Autres

Femmes

Femmes enceintes/qui allaitent

Enfants

Hommes

Groupes religieux/totémiques

Marchés locaux

Marchés lointains

Intrants Production

MON FILS MOI

PÈRE ET FILS

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rissants. Ces facteurs peuventréduire pour les femmes les bé-néfices nutritionnels dérivant dela production de poisson ou debétail. Cependant, les femmesenceintes ou qui allaitentpeuvent parfois demander cesaliments.

4.Croyances relatives à l'hygiènedes aliments et à la santé• Les gens croient parfois que

certains aliments ne sont pashygiéniques ou qu'ils les ren-dront malades. C'est pour cetteraison, par exemple, que beau-coup refusent de manger laviande de poisson d'élevagenourri avec des excrémentsanimaux.Vous trouverez ci-dessus une

liste pour le contrôle del'alimentation qui peut vous aider àpercevoir l'influence que lescroyances culturelles pourraientavoir sur l'adoption de la nouvelletechnologie que vous voulezintroduire. Quelle autre technologiepourrait être plus appropriée dupoint de vue culturel ?

Cette liste vous aidera à décidersi la nouvelle technologie pourra

produire des biens disponibles etacceptables pour tous les membresdes familles des producteurs et pourles acheteurs sur le marché.Toutefois, avant de décider si unetechnologie donnée est viable oupas (voir ce volume), vous devrezencore de toute manière évaluerséparément l'ampleur à long termede la demande et le prix sur lemarché du produit agricole enquestion.

Temps dédié au travail

Dans la plupart descommunautés agricoles, lesfemmes et les hommes exécutentdes tâches différentes tant à

l'intérieur qu'à l'extérieur de laferme, ainsi qu'à la maison.Généralement, une nouvelletechnologie d'un système culturalintégré exige des changementsdans la façon dont les membres del'exploitation agricole utilisent leurtemps. Certains peuvent avoir plusde travail (par ex. nourrir lespoissons ou le bétail, réparer lesdigues, vendre le poisson), etdoivent réduire le temps qu'ilsdédient à d'autres activités. Maiscela n'est pas toujours le cas. Ilarrive que les nouvelles chargespeuvent être facilement combinéesaux activités existantes (par ex. lecreusement d'une tranchée peutapporter de l'engrais à des cultures

Liste du travail requis Enfants Femmes Hommes Personnes âgées

Présent Futur Présent Futur Présent Futur Présent Futur

Travaux des champs- Champs- Préparation- Pesticide et

engrais- Sarclage- Récolte

Traitement après-récolte- Céréales- Bétail- Poisson

Gestion du bétail- Alimentation- Traite, récolte du fumier- Oeufs- Entretien des enclos- Garde des troupeaux

Tâches ménagères- Cuisine /nettoyage- Construction/

entretienSurveillance des enfantsConstruction d’outils/réparationVente des produits/

achat d’entrantsTravail rémunéréAutres (commerce, travaux

manuels, etc.)

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horticoles sur une digue, ou alorsles enfants et les personnes âgéespeuvent entreprendre des tâchesqui ne demandent pas d'effortsparticuliers mais qui sont coûteuxdu point de vue temps (par ex.nourrir les poissons dans un étangéloigné).

La liste du travail requisprésentée ci-dessus vous aidera àréfléchir sur ces problèmes et surla possibilité pour le ménageagricole de les résoudre facilement.Rappelez-vous cependant que lesménages diffèrent les uns desautres. Dans certains ménages, ilpeut y avoir de petits enfants àsurveiller. Dans d’autres, uneveuve âgée vit toute seule et fait laplupart des travaux elle-même, sesenfants étant partis à la ville enquête de travail. Comment unsystème intégré pourrait-il aiderune telle personne dans une tellesituation à augmenter sa productionalimentaire et son revenu sansdemander plus de travail de sapart? Est-ce qu’il y a des voisins,des parents ou un groupe defemmes avec qui elle peut coopéreret qui peuvent l’aider ?

Pour chaque tâche de la liste,faites une croix sous «Présent» sila catégorie du membre de lafamille (enfants, femmes, hommes,personnes âgées) apporte du travailsubstantiel dans le systèmeexistant. Ensuite, faites une croixsous «Futur» dans le cas où elledevra y contribuer une fois que le

nouveau système intégré aura étéadopté.

Prise des décisions ausein du ménage

Avant d'introduire une nouvelletechnologie d'intégration agricul-ture-aquaculture (IAA), il estimportant de considérer quiprendra les décisions de gestioncruciales pour sa réussite. Parexemple, les personnes âgéespeuvent avoir l'autorité finale dansle ménage en ce qui concerne lavente de produits agricoles ou debétail, mais elles prendront peu dedécisions au jour le jour en ce quiconcerne le taux d'empoisson-nement, la distribution des alimentset la fertilisation.

Ce sont souvent les femmesqui gèrent les finances du ménageet prennent les décisionsquotidiennes quant à l'achat et lapréparation de la nourriture.Puisqu'en général ce sont lesfemmes qui doivent assurer unealimentation adéquate pour elles-mêmes et pour les enfants, ellessont souvent plus motivées que leshommes quand il s'agit d'adopterde nouvelles technologies quipeuvent offrir des bénéficesalimentaires, telles que l'élevagepiscicole. Les femmes sont enoutre souvent enthousiastesd'investir leur temps dansl'amélioration de la productivitéd'une ressource dont ellescontrôlent tant la gestion que leproduit (par exemple, un étangdans le jardin).

Distribution des ressources

TYPE DERESSOURCE COLLINE PLATEAU ÉTANG PLAINE RIVIÈRE

UTILISATIONDÉCHETS DU

MÈNAGENON UTILISÉS

(PAS DE POISSON)

TYPE DEPROPRIÉTÉ

ÉGALITÉD’ACCÈS

COMMUNE PRIVÉE ENLOCATION

ENPARTAGE COMMUNE

SUR-EXPLOITÉ

S U R E X P L O I T É E

DISTRIBUTIONINÉGALITÉ

D’ACCÈSÉGALITÉD’ACCÈS

Disponibilité en ressources au sein de l’exploitation agricole et liste de leur utilisation

Au sein de Non exploitées Doivent être Propriété Distribuées Surexploitéesl’exploitation détournées commune inégalementagricole

a. Terre ( pente correcte du sol, drainage)

b. Source d’eau (fiable, qualité suffisante)

c. Engrais animald. Engrais verte. Orduresf. Sous produits dérivant de la

transformation de céréalesg. Semish. Petits-grands alevinsi. Trappes et filets à poissonj. Outils pour la transformation

d’alimentsk. Main-d’œuvre

(connaissances/techniques,nombre, force, disponibilitéau bon moment)

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Distribution desressources

Quand on parle ici de«distribution», on entend les moyenspar lesquels les ressourcesnécessaires à la technologie del'agriculture intégrée sont renduesdisponibles aux agriculteurs.Certaines ressources sontdisponibles à la ferme et ne coûtentrien (si elles appartiennent auménage agricole). Néanmoins, ilpeut toutefois être nécessaire de lesdétourner d'autres utilisations, cequi constitue ainsi un coût caché.D'autres ressources devront êtreempruntées, louées ou achetées.

Avant d'essayer d'appliquerune des technologies présentéesdans ce volume, vous devriezessayer de répondre aux questionssuivantes avec les agriculteurs avecqui vous travaillez (cela pourraitfaire partie de l'exercice sousforme de dessin décrit dans lechapitre dédié au travail avec lesnouveaux adeptes de l'agricultureet aquaculture intégrées).

1.Quelles sont les ressourcesfacilement disponibles dans laplupart des exploitations agricolesde la région? (Un nouveau systèmene devrait pas dépendre deressources rares, difficiles à obtenir,ou onéreuses).

2.Quelles ressources sontsous-exploitées/non exploitées?(Un nouveau système devrait seconcentrer sur leur intégration).

3.Quelles ressources sontsurexploitées/non exploitées d'unemanière durable? (Un nouveausystème devrait faire tout sonpossible pour les rendre durables).

4.Quelles ressources sont depropriété commune? (Par propriétécommune on entend une propriétéqui est exploitée et géréeconjointement par une communautéou par une partie de celle-ci, parex. des pâturages, des étangs, l'eaud'irrigation, des produits forestiers.Un nouveau système devraitaméliorer les bénéfices que tous lesexploitants obtiennent de cesressources).

5.Quelles ressources sont contrô-lées seulement par un petit pour-centage d’agriculteurs ou non-agriculteurs? (Les agriculteursn’investissent guère volontiersdans un système qui nécessitedes ressources qui ne leur appar-tiennent pas ou qui ne sont passous leur contrôle, telles que laterre, qui pourrait être vendue, ouun plan d’eaux utilisé pour l’irri-gation, qui pourrait devenir inac-cessible un jour ou l’autre).

Gestion des risques:investir dans lesrelations sociales

Il est nécessaire de se rappelerque la plupart des exploitantsagricoles, et ce dans le mondeentier, ont peu de marge pourprendre des risques. Parfois, lesexploitants agricoles peuventpréférer mettre de côté une sommemonétaire pour s'assurer contre lescatastrophes (telles que séche-resse, inondation, crise politique,instabilité du marché, devoirssociaux et légaux) plutôt qued'investir en vue d'obtenir desrendements maximum.

Les fermiers considèrent lesliens avec les amis, les voisins etles parents comme une assurancecontre les risques, puisqu'ilspeuvent compter sur leur aide encas de catastrophe. C'est pour celaque les fermiers investissent dansles relations sociales - enpartageant les ressources (commel'argent, les outils et la main

d'œuvre), en rendant visite, enparticipant aux célébrations de lacommunauté et aux cérémoniesreligieuses, et en échangeant desdons. Si un fermier récolte despoissons ou des volailles avant leurmaturité, cela peut être dû au faitqu'il doit remplir des obligationssociales qui ne peuvent êtreremises. On ne doit pas s'attendreà ce que les exploitants agricolesprennent des décisions selon desmodèles préétablis. Au contraire,les modèles de technologie intégréedevraient être suffisammentflexibles pour s'adapter auxdifférents besoins des agriculteurset à ce qu'ils considèrent un risqueacceptable.

La plupart des ménagesagricoles connaissent bien lesbénéfices, sous forme de réductiondes risques, qui peuvent dériver del'intégration. Ils pratiquentprobablement déjà plusieursactivités en même temps (élevagede bétail, cultures, travail rémunéré,jardinage), afin de se protéger d'unéventuel échec d'une de cesentreprises. L'intégration del'agriculture à la pisciculture peutaugmenter la sécurité du ménageen fournissant de nouvellessources de revenu, en augmentantla disponibilité financière dans letemps et en mettant en valeur ladurabilité à long terme desressources du ménage et de lacommunauté. En outre, si l'alimen-tation est améliorée parl'intégration, les personnes serontmoins sujettes aux maladies.

COMMENT POUVONS-NOUS LE FAIRESANS TERRE ETSANS ARGENT?

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Inégalité entre lesménages

Il est probable que dans chaquecommunauté les ménages agricolesaient un accès inégal aux ressour-ces ainsi qu'un contrôle inégal surleur exploitation. Souvent, l'actiondes agents de vulgarisation seconcentre sur les «agriculteurs depremier plan ou progressistes» -ceux qui ont un plus grand accès àdes ressources sur l'exploitationmême ou qui ont un revenusuffisant pour les acheter ailleurs.Ceci parce qu'il est plus facile demontrer un système complet etcomplexe sur une seule ferme oubien parce que ces agriculteurs sontsouvent plus instruits et qu'il y aplus de chances qu'ils pensentcomme le vulgarisateur. Cesexploitations agricoles sont souventutilisées pour «démontrer» lesprofits qui peuvent dériver d'unsystème intégré. Toutefois, il y a debonnes raisons pour ne pas seconcentrer sur les agriculteursriches en ressources quand onessaye de vulgariser unetechnologie.

• En général, les agriculteurspauvres en ressources serontréticents à adopter une nouvelletechnologie qui leur a été mon-trée dans la ferme d'un agri-culteur plus riche (ils penseront

«comment pouvons nous lefaire sans terre et sansargent?»).

• Souvent, des agriculteursriches en ressources contrôlentla distribution d'intrants auxagriculteurs pauvres. Le faitd'aider les fermiers riches à sedévelopper peut réduire l'accèsaux ressources des agriculteurspauvres et donc leur rendreencore plus difficile l'adoptiond'un nouveau système quipourrait améliorer leur condi-tion de vie.

• Quand les agriculteurs pauvresen ressources n'ont plus accèsaux moyens de subsistance, ilssont contraints à exploiter lesparties les plus fragiles del'écosystème local pour gagnerleur vie, ce qui mène souvent àla dégradation de l'environne-ment. Les nouvelles technolo-gies devraient concentrer tousleurs efforts dans l'éliminationde cette fâcheuse situation; el-les devraient donner la possi-bilité aux communautés agrico-les de gérer les ressources del'environnement d'une manièredurable en augmentant la sé-curité des conditions de vie desmembres les plus pauvres dela communauté.

• Rappelez-vous que les fermierscontinuent à vivre en commu-

nauté après que les conseillersexternes sont partis. Pour cela,il est préférable d'utiliser desvulgarisateurs qui ont une pro-fonde connaissance de la com-munauté qu'ils doivent servir etd'impliquer toute la commu-nauté dans le choix de nou-veaux systèmes adaptés à laréalité locale. Si un seul fermiers'enrichit rapidement et visible-ment grâce à une nouvelletechnologie, les autres pour-raient saboter ses investisse-ments ou être envieux et s'iso-ler de la communauté.

L'intégration peut réduireles inégalités dans une commu-nauté uniquement si les princi-paux bénéficiaires sont lesmembres les plus démunis.

• Les agriculteurs pauvres serontmoins dépendants des prêts oudes faveurs des agriculteursriches si on rend plus producti-ves les ressources auxquellesils ont accès.

• L'implication des agriculteurspauvres en ressources dans laplanification des nouvellestechnologies intégrées peutêtre un moyen de renforcerleur contrôle sur leur propre vieet d'acquérir une plus grandecapacité d'organisation et plusde pouvoir dans lacommunauté.

Autres points à considérer

Grâce à l'adoption de l'agriculture intégrée, les agriculteurs peuvent acquérir une meilleure compréhension de l'utilisationdes ressources. Comment cette connaissance approfondie peut-elle amener à d'autres applications au sein desactivités économiques de la population ? L'aspect saisonnier de la pisciculture est important et influence le choix desmoyens de subsistance en général.

La relation entre les vulgarisateurs et les agriculteurs telle qu'elle est décrite ci-dessus n'est malheureusement pas lanorme. En réalité, la plupart des pays en développement n'ont jamais vu un agent gouvernemental de vulgarisation.Il serait donc nécessaire de rechercher des méthodes alternatives (et il y en a) pour évaluer et disséminer lesinformations.

La variété considérable des caractéristiques de chaque famille et de chaque communauté, telle que le fait de vivreindividuellement ou dans des ménages communs, le niveau d'instruction et d'éducation, les activités agricoles existantes,les préférences alimentaires, les croyances religieuses et les tabous, rend difficile pour des visiteurs occasionnels,comme les vulgarisateurs, de proposer des technologies appropriées. Après des discussions au sein de la communautéet la présentation d'une gamme d'options sous une forme simple et adéquate, chaque famille peut décider de demanderd'autres conseils sur les technologies qu'elle considère appropriées à sa situation spécifique.

Dans toutes les régions, les non-producteurs peuvent bénéficier de l'agriculture intégrée sous forme d'emploi potentielet d'un plus grand accès à une alimentation moins coûteuse et plus riche en substances nutritives. Là où la pisciculturene peut être adoptée par le secteur le plus pauvre, celui-ci pourra néanmoins être impliqué et/ou en bénéficier tout demême.

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Considérations économiques pourl'introduction d'une technologied'agriculture et aquaculture intégrées

Mahfuzuddin Ahmed et Mary Ann P. Bimbao

Comment dresser lebilan de votreexploitation agricole

Dressez d'abord une liste descoûts.

• Faites la liste de ce qui vous estnécessaire pour utiliser latechnologie.

• Spécifiez pour chaque point laquantité, le coût et le montantpayé.

• Additionnez tous les montantspayés pour trouver le coûttotal.

Ensuite, préparez une liste desrecettes.

• Faites la liste de tous les pro-duits vendus dérivant de latechnologie.

• Ecrivez pour chacun la quan-tité vendue, le prix et le mon-tant reçu.

• Additionnez tous les montantspour trouver le revenu total.

A la fin, dressez votre bilan oubudget.

• Ecrivez le revenu total obtenugrâce à la nouvelle technologie.

• Ecrivez le coût total nécessaireà l'application de la technologie.

• Déduisez le total de ce que vousavez dû payer pour utiliser latechnologie du total obtenu dela vente des produits dérivantde la technologie.

Choses requise

s

QuantitéPrix

Montant reçu

V\entes

Quantité

À quel prix

Montant

LISTE DES COÛTS

Graines de riz (100 kg à Rp 6,20 /kg) Rp 620

Grands alevins (5000 pièces à Rp 0,20 /ps) Rp 1000

Engrais inorganique (3 sacs à Rp 320,00 /Sac) Rp 960

Riz: son (2 sacs à Rp 55 /Sac) Rp 110

Labour et hersage (4 hommes-jours à Rp 80 /jour) Rp 320

Repiquage (2 hommes-jours à Rp 80 /jour) Rp 160

COÛTS TOTAUX = Rp 3170

BILAN DES RECETTES

Riz (3000 Kg à Rp 4/KG) 12000

Poisson ( 150 kg à Rp 35/KG) 5250

REVENU TOTAL = Rp 17250

BILAN OU BUDGET

Revenu total =

Coûts totaux = -

Bénéfice =

Rp 17250

3170

Rp 14080

Combien d'argent puis-jerécupérer?

Quand aura-t-onbesoin d'argent?

Quandrécupérerai-jemon argent?

De combien d'argent ai-jebesoin?

Quel sera monprofit?

Ils ont besoind'un budgetpour leurexploitationagricole.

Ils ont besoind'un cash-flowmensuel.

L'importance de l'analyseéconomique

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Comment réaliser votrecash flow mensuel

Dépenses• Calculez vos dépenses. Indi-

quez les activités de la techno-logie qui ont nécessité des dé-penses et le montant de celles-ci, et inscrivez-les dans la par-tie inférieure du calendrier.

• Pour le mois de janvier, le pre-mier mois de la technologie, in-diquez le labour et le hersagede la terre, pour lesquels desouvriers saisonniers ont étépayés P320 pour quatre jours.Indiquez aussi l'achat de se-mences de riz, qui coûtentP 620.

• Pour le deuxième mois de latechnologie, indiquez les activi-tés de repiquage, qui ont coûtéP160 en salaires pour desouvriers saisonniers. Indiquezaussi les achats d’alevins, deson de riz et d’engrais minérauxainsi que leurs coûts.

• Pour les mois suivants, conti-nuez à indiquer sur le calendrierles activités de la technologiecoûtant de l’argent et lemontant payé.

Recettes• Calculez vos recettes. Prenez

note des produits vendus et del'argent encaissé, et inscrivez-les dans la partie supérieure ducalendrier.

• En avril, le quatrième mois dela technologie, 25 kg de pois-son ont été vendus pour P875.

• En mai, 3 000 kg de riz ont étévendus pour P12 000 et 100 kgde poisson pour P3 500.

• Les poissons trop petits ont étégardés dans l'étang pour les lais-ser grandir d'avantage. En juin,une récolte générale a été faiteet 25 kg de poisson ont été ven-dus pour P875.

Revenu net• Les activités de la technologie

précédemment illustrées et lescash flows peuvent être réca-pitulés en: 1) additionnant tout

JAN FÉV

début de la technologie fin de la technologie

poisson

poisson riz

MARS AVR MAI JUIN

labouret

hersageengrais

inorganiqueengrais

inorganique

repiquage

graines de riz

grands alevins

son de blé

engrais inorganique

son de blé

JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN

Recettes nettes

Dépences

Recettes

DÉP

ENSES

en p

esos

MOIS

RECE

TTES

DÉP

ENSE

S(e

n pe

sos)

RECE

TTES

poisson

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Des dégâts importants provoqués par des insectes/maladies à la récoltede riz, engendreront des rendements faibles. Le revenu du riz peut mêmene pas être suffisant pour rentrer dans les frais de l'exploitation agricole.Toutefois, si les poissons sont sauvegardés dans l'étang-refuge, leurvente remédiera à cette situation.

l'argent nécessaire à la tech-nologie pour un mois donnéafin d'obtenir les dépensesmensuelles totales ; (2) addi-tionnant tous les revenus de lavente des produits de la tech-nologie pour un mois donnéafin d'obtenir les recettes men-suelles totales.

• Inscrivez sur un autre calen-drier chaque mois présent dansle calendrier précédent.

• Tracez point par point les dé-penses mensuelles totales dansla partie inférieure ducalendrier.

• Tracez point par point les re-cettes mensuelles totales dansla partie supérieure ducalendrier.

• Pour trouver le revenu net ilfaut soustraire les dépenses desrecettes.

• Si le revenu net est négatif, cequi est notamment le cas pourles premiers mois de la tech-nologie, cela signifie que l'agri-culteur a dépensé de l'argentpour acheter tout ce qui estnécessaire pour la technologie.S'il commence à réaliser desrecettes et le revenu net estencore négatif, cela signifiequ'il dépense plus d'argent pourla technologie qu'il n'en reçoitpour la vente des produits.

• Un revenu net positif signifieque l'agriculteur encaisse del'argent pour la vente des pro-duits de la technologie. Si pourun mois donné il y a des en-

trées et des dépenses, un re-venu net positif signifie quel'agriculteur encaisse plus d'ar-gent qu'il n'en dépense pour cemois particulier.

D'autres considérationséconomiques

• L'agriculteur peut avoir plu-sieurs alternatives dans lechoix de ressources à utiliser,telles que le travail, la terre oul'argent, comme le montre l'il-lustration ci-dessus.

• Avant d'adopter une nouvelletechnologie (par exemple larizipisciculture), l'agriculteurtient à savoir si l'investisse-ment de ses ressources dansla rizipisciculture lui apporteraun revenu supérieur à celuiproduit par d'autres activitésalternatives.

• S'il possède des alternativespour l'utilisation de ses ressour-ces, l'agriculteur devrait choi-sir celles qui produiront un re-venu plus élevé.

Coûts d'opportunitéPar coûts d'opportunité d'une

ressource (par exemple le travail,la terre ou l'argent), on entend lavaleur de la meilleure utilisation decette ressource particulière. Celavaut la peine d'adopter une nouvelletechnologie si le revenu produit parl'utilisation des ressources del'agriculteur est supérieur aux coûtsd'opportunité (ou a ce qui aurait puêtre gagné par) d'autres activités.

Par exemple, la femme d'unagriculteur passe plus de temps àla ferme à nourrir les poissons avecdu son de riz et à nettoyer les diguesqu'à la maison à cuisiner pour lafamille. De même, les enfants

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Autres points à considérer

Outre à l'orientation «économique» de l'exemple ici présenté, il existe d'autres bénéfices qui peuventêtre utilisés ou obtenus grâce à l'adoption de la pisciculture. Pour les agriculteurs, les ressourceséconomisées grâce à l'intégration du poisson au bétail, c’est-à-dire l'économie d'aliments, de maind'œuvre, etc. ou les bénéfices apportés au bétail ou aux récoltes par l'introduction du poisson, sont depremière importance. Cela peut signifier par exemple que le coût total de l'étang est réparti sous formede réserve d'eau utilisable pour l'irrigation des végétaux et l'abreuvement du bétail.

Sur le plan des choix que les ménages à petite échelle ont entre les différents moyens de subsistance,comment peuvent-ils décider quelles sont les alternatives qui vont augmenter le revenu et l'alimentationde la famille avec le moins d'investissement possible, le moins d'intrants à acheter et le moins derisques? Les systèmes culturaux proposés doivent prendre en considération ces problèmes fondamentaux.

aidant aux tâches de la fermedédient ainsi moins de temps auxdevoirs de l'école

Risques et marché• Le produit de la technologie est-

il destiné à la consommation lo-cale ou à l'exportation?

• A quel point les activités de laferme seront-elles diversifiées

une fois adoptée la nouvelle tech-nologie ? Celle-ci augmentera-t-elle/réduira-t-elle les risques deperte des récoltes?

• Les prix des produits de la nou-velle technologie seront-ils sujetsà un haut degré d'incertitude dûà l'instabilité du marché? Le pro-fit net est-il très sensible auxvariations du coût des intrants etdes prix de vente?

Répartition du capital/revenuLa nouvelle technologie

nécessitera-t-elle beaucoup de travailde la part des membres de la famille?Qui satisfera cette demande detravail? Quels sont les coûtsd'opportunité des heuressupplémentaires de travail sousforme de temps libre, études desenfants, travaux de ménage de la partdes femmes, etc.?

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Pour développer des systèmesculturaux intégrésagriculture-aquaculture

(IAA) chez de petits agriculteurs,leur participation est indispensable.Ceci est fondamental car ce sontles fermiers eux-mêmes qui endéfinitive conçoivent et gèrent lessystèmes agricoles.

Souvent les petites exploita-tions agricoles sont un mélangecomplexe de cultures d’arbres etde bétail, qui varient selon la saisonet qui utilisent toute une gamme deressources et d’écosystèmescultivés. Il arrive souvent que dansces situations tellement chan-geantes et difficiles, lesvulgarisateurs travaillant sur leterrain ne sachent ni par où, nicomment commencer.

Une possibilité est d’utiliser unetechnique très simple d’agriculteurà agriculteur, qui leur permet dedessiner eux-mêmes le modèle deleur exploitation agricole, avecl’aide d’autres agriculteurs etvulgarisateurs. L’importance de cetexercice dérive du fait que lesagriculteurs apprennent par lapratique.

L’objectif des dessins est depermettre aux agriculteurs devisualiser leur système agricoledans son ensemble et de mieuxpercevoir de nouvelles possibilitésd’intégrer les activités agricoles. Ilpeut s’agir de l’intégration denouvelles activités au systèmeagricole, ou de la création de liensentre des activités déjà existantes.

Si tout va bien, de nouveauxdessins peuvent suivre pourvérifier avec les agriculteurs

Travailler avec des débutants en agricultureet aquaculture intégrées

Reg Noble et Clive Lightfoot

comment évolue leur systèmeagricole suite à l’adoption denouvelles intégrations.

Exercices sur le terrain

Le cadre le plus approprié pourcet exercice est le milieu danslequel vit le fermier, dans sa petiteexploitation agricole ou au village.Il est en général préférable decommencer avec des groupes,plutôt qu’avec un seul agriculteur.

Non seulement les groupespermettent à un plus grand nombrede personnes de participer, mais ilsoffrent en outre une meilleuredynamique qu’une interaction indi-viduelle lorsqu’on essaye de mettredes néophytes au courant dedifférents types d’intégrationagricole.

La composition du groupe estégalement importante. Les groupesmixtes comprenant femmes,hommes et enfants fonctionnent engénéral très bien. Toutefois, lemédiateur doit s’assurer de ce quece ne soient pas des intérêtspersonnels qui dominent l’assem-blée. Dans ce cas, des rencontressuccessives avec des groupescomposés d’un seul sexe peuventêtre utiles pour vérifier si les pointsde vue sont différents. Vous pouvezchoisir de travailler avec desgroupes d’agriculteurs qui proba-blement tireront bénéfice decertaines formes d’intégration. Parexemple, des producteurs de rizpeuvent constituer un groupeapproprié pour examinerl’intégration riz-poisson:

• Saluez cordialement le groupede fermiers et présentez-vousà chacun conformément au mi-lieu culturel.

• Expliquez que vous êtes venupour apprendre et comprendreleurs méthodes traditionnellesd’exploitation agricole.

• Proposez-leur de faire ensem-ble un tour dans le village oudans la ferme afin de mieuxcomprendre leur système agri-cole. Le fait de se promener etde converser dans une atmos-phère détendue donne le tempsaux agriculteurs de raconterleurs expériences. De cettefaçon, les distances sociales etles barrières de communications'amenuisent. Ne prenez pasde notes pendant cettepromenade, contentez-vousd'écouter.

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• Quand la promenade est ter-minée, continuez la discussion.A un moment donné, expliquezqu’avec autant d’informationsvous avez des difficultés à vi-sualiser le système agricoledans son ensemble. Proposez-leur de réaliser un dessin deleur exploitation agricole, afind’en avoir une idée plus claire.

• S’ils sont d’accord, expliquezclairement comment procéderdans le dessin. Décrivez-leurcomment chaque activité peutêtre symbolisée par un élémentvégétal ou animal sur le sol.

• Une fois qu’ils ont compriscomment faire, introduisezl’idée de mettre en relation lesdifférentes entreprises par desflèches. Ces flèches peuventêtre tracées avec un bâton oudes cendres tirées des feux.

·

En faisant cet exercice eux-mêmes, les agriculteurs ap-prennent plus rapidement lespossibilités d’intégration dansleur exploitation agricole.

• Les fermiers devraient pouvoirdialoguer entre eux pouréchanger leurs idées et réali-ser le dessin grâce à des ef-forts communs. Cet effort degroupe permettra aux fermiersd'apprendre rapidement l'un del'autre les manières d'intégrerles activités agricoles. Si plusieurs fermiers dessinentensemble leur système agricole,le dessin devient un bon instru-ment d'échanges entre pairs etl'échange d'opinions favoriseraparmi eux la naissance de nou-velles idées.

• Le dessin final devrait montrertoute la gamme d’activités exis-tant dans l’exploitation agricoleet les liens entre elles. Celatransmet l’idée d’intégrationagricole beaucoup plus effica-cement que des mots écrits ouparlés. Une image du systèmeagricole aide les agriculteurs àconsidérer leur exploitationagricole comme une unité in-tégrée d’activités interconnec-tées.

• A la fin, les fermiers devraientêtre encouragés à considérercomment de nouveaux liens, denouveaux intrants (produits à laferme et au dehors) et de nou-velles activités pourraient êtreinclus dans le dessin. Une foisle dessin terminé, il est plusfacile pour les agriculteurs/chercheurs/vulgarisateurs depercevoir les possibilités denouveaux liens.

Si on introduit une nouvelle ac-tivité, elle peut être ajoutée audessin, celui-ci devenant ainsile moyen pour en discuter leseffets possibles sur le fonction-nement de l'exploitation agri-cole. Grâce aux dessins d'ex-ploitations agricoles individuel-les, les vulgarisateurs peuventpercevoir comment l'intégra-tion varie d'une ferme à l'autre.

• Des dessins faits régulièrementpermettent aux vulgarisateurset aux agriculteurs de suivrel'évolution de l'intégration parétapes.Si les agriculteurs incluent dansleur dessin le village entier, onpeut alors également identifierles ressources communes quipourraient avoir une liaisonavec les activités agricoles, tel-les que l'aquaculture, le bétail,etc..

Résumé

Il faut faire très attention,lorsqu'on introduit dans un systèmeagricole traditionnel de nouvellesactivités telles que la sylvicultureet l'aquaculture, à ne pas perturberla sécurité alimentaire et lesrevenus.

Avec des dessins del’exploitation agricole, lesagriculteurs peuvent mieuxcomprendre comment insérer unenouvelle activité et commentaugmenter la production desentreprises existantes avec lemoins de perturbation possible. Envisualisant l’ensemble de leurferme dans le dessin, lesagriculteurs peuvent en outreélaborer eux-mêmes de nouvelles

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intégrations et de nouveauxsystèmes de gestion.

Des diagrammes de la fermepeuvent aussi fournir desinformations quant à la répartitiondu travail selon le sexe. Dans lediagramme ci-dessus, des symbolessimples indiquent si ce sont leshommes ou les femmes ou bien lesdeux qui déplacent les ressources.

Principes générauxpour travailler avec desagriculteurs

• N’arrivez pas à la ferme aumauvais moment. Il faut vousassurer que les agriculteurspeuvent vous recevoir quandvous le proposez. Ceci est par-ticulièrement important si onveut travailler avec des grou-pes mixtes, là où femmes ethommes ont des occupationsjournalières différentes.

• N’arrivez pas à la ferme avecde nombreux collègues. Nonseulement cela embarrasse lesfermiers, mais cela vous nie enoutre la possibilité d’organiserl’entretien de façon à permet-tre aux femmes et à d’autresgroupes défavorisés de s’ex-

primer. On acquiert majeureconnaissance et expériencelorsqu’un petit nombre de per-sonnes en interrogent un grandnombre.

• N’arrivez pas à la ferme en ha-bit de ville et en donnant desordres. De cette façon, vous neferiez qu’augmenter la distancequi vous sépare des fermiers.Votre tenue et votre attitudesont des signaux très forts pourles paysans; ce qu’ils vont diredépend énormément de votreapproche.

• Ne soyez pas pressé au coursde l’entretien. Tout ce que vousobtiendriez ne serait qu’une re-confirmation de ce que vousconnaissez déjà, car une explo-ration tranquille de nouvellesperspectives et une contre-épreuve n’auront pas été pos-sibles. Détendez-vous, écoutezplutôt que de parler et démon-trez respect pour leurs connais-sances en suivant attentive-ment leurs discours.

• Ne chargez pas trop votreagenda. Notre habitude de vou-loir obtenir les informations re-quises et de terminer au plusvite, réduit la qualité des nosdonnées et de notre relation

avec les membres du ménage.Il vaut mieux, au contraire,faire en sorte que les informa-tions émergent spontanément.Si vous forcez les fermiers àtracer le diagramme, vous fini-rez par le tracer vous-même,eux le trouveront inutile et ilvous sera par la suite difficiled’y retourner. Si par contre lesfermiers ont appris quelquechose de l’entretien, c’est euxqui vous inviteront à y retourner.

• Ne poursuivez pas un mauvaisentretien. Si, pour un certainnombre de raisons, vous voustrouvez à interroger des fer-miers qui sont distraits pard’autres questions, comme celaarrive à tout le monde, prenez-en acte et retirez-vous avectact. Il est préférable, pour vouset pour ceux qui vous suivent,d’avoir une bonne relationavec la communauté plutôt quede bonnes données sur lacommunauté.

• Ne vous présentez pas avec dupapier et des stylos en leur or-donnant de faire un dessin deleur ferme. L’image doit naîtrespontanément, comme unmoyen pour les fermiers d’ex-primer tout ce qui se passedans leur ferme.

• Expliquez aux fermiers qu’ilssont les enseignants dans cetexercice et que vous et le vul-garisateur êtes des élèves.Ainsi faisant, vous démontre-rez respect pour leurs connais-sances et offrirez une relationplus équitable entre le visiteuret le fermier.

• Il est important d’encouragerles fermiers à utiliser leurs pro-pres méthodes et leurs propresmatériaux pour représenter lesactivités de la ferme. Le visi-teur ne devrait faire aucun des-sin: les fermiers pourraient enêtre intimidés et se retirer.

TIGES DEMAÏSCOMPOSTEESDANSLE SOL

ÉPIS DE MAÏS

GRAINESDE RIZ

RIZ

MAÏS

SON DE RIZ

BÉTAIL

MAISON

SON DE MAÏS

LÉGUMESDÉCHETSVEGÉTAUX

ENGRAISÉTANG

ÉPIS SANSGRAINES

EAUBOUEUSE

COMBUSTIBLEPOUR CUISINER

COMPOSTÉE

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Autres points à considérer

L'expérience a démontré que les méthodes décrites ci-dessus sont utiles pour qu'un «étranger» comprenne,dans de nouvelles situations, le système de tous les fermiers et non seulement celui des néophytes. Cetteméthode a en outre permis aux fermiers d'apprendre comment ils peuvent améliorer d'avantage unsystème piscicole existant qu'ils ont géré pendant un certain temps.

D'autre part, cette méthode prend beaucoup de temps si elle est appliquée sur une plus grande échelle,par ex. dans la vulgarisation. A cet égard, pour des activités de vulgarisation à grande échelle, existe lapossibilité de travailler avec les médias et les organisations de masse.

Les spécialistes de la pêche et les non-spécialistes peuvent avoir des rôles différents dans ce processus.La présence d'une équipe pluridisciplinaire s'est révélée utile dans cet exercice.

Les vulgarisateurs devraient être préparés à affronter les problèmes de communication avec les fermiers,et à les résoudre. La traduction devrait être prise en considération, non seulement pour les étrangers,mais aussi pour les ressortissants qui ne parlent pas la langue locale.

S'il est impossible de réunir toute la communauté à cause du sexe, de la caste, de la classe sociale et del'ethnie, il faut trouver des alternatives. L'observation que souvent " les groupes mixtes incluant hommes,femmes et enfants " fonctionnent bien n'est pas toujours applicable.

L'application de cette méthode aux étangs piscicoles communautaires ou aux piscicultures collectivesdoit être évaluée et comparée avec d'autres méthodes.

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Intégration agriculture-aquaculture etenvironnement

Roger Pullin

Considérationsgénérales

La production alimentaire atoujours des conséquencessur l’environnement:

l’occupation et la fragmentationd’habitats auparavant naturels, unediminution de l’abondance et de lavariété de la faune et de la flore et,pour finir, des changements dans laqualité du sol, de l’eau et dupaysage. La plupart des systèmesintégrés agriculture-aquaculture(IAA) utilisent peu d’intrants et sontdu type semi-intensif. Cela signifiemoins de dépendance d’intrantssous forme d’aliments et d’engrais,une densité inférieure d’organismescultivés et donc moins de risquesde pollution et de maladies parrapport à des systèmes d’élevageintensifs. Cet aspect est trèsimportant car ce sont les déchetsde la grande quantité d’alimentsnécessaires aux systèmes intensifsqui polluent l’environnement. Lessystèmes semi-intensifs ensynergie avec l’agriculture (cultureintégrée de produits agricoles–bétail-poisson) profitent desaliments aquatiques naturelsdisponibles sur place, riches envitamines et en protéines, évitantainsi le besoin d’ingrédientsalimentaires coûteux.

Des étangs d’eau douce semi-intensifs ont peu de répercussionssur l’environnement, si ce n’est lefait qu’ils occupent un habitatauparavant naturel. Dans lestropiques, où la transformation desdéchets organiques a lieu trèsrapidement, leur évacuation et la

boue excavée augmentent engénéral la fertilité des eaux et desterres adjacentes et évitent le sur-enrichissement.

Une attention particulière esttoutefois nécessaire là où laconstruction d’étangs et de diguesatteint des sous-sols acides richesen sulfates et là où deschangements de la nappe phréa-tique peuvent amener en surfacedes sels souterrains. Desinfiltrations d’eau salée à partird’étangs côtiers peuvent égalementempoisonner des sols et des nappesaquifères d’eau douce. L’utilisationde produits chimiques dansl’aquaculture semi-intensive est engénéral limitée, mais les agri-culteurs devraient toujours être trèsattentifs et suivre strictement lesinstructions lorsqu’ils utilisent desantibiotiques, des hormones etd’autres médicaments. Demandezle conseil professionnel d’unvétérinaire ou d’un spécialiste enpisciculture et soyez conscient quebeaucoup de ces produits persistentdans l’environnement.

Choix des espèces depoissons

Le milieu aquatique est partagépar de nombreux utilisateurs etmaintient en vie différentesespèces de flore et de faune. Aufur et à mesure que les aquaculteursdéveloppent de meilleures espècesdomestiques, la demandeinternationale pour celles-ciaugmentera. Cela résultera en deplus nombreux transferts d’espèces

exotiques, comme cela est déjàarrivé pour les cultures et l’élevagedu bétail, avec d’immensesbénéfices. Toutefois, les animauxaquatiques d’élevage s’échappentsouvent et forment une populationsauvage qui peut: (1) remplacer ouse croiser avec les espèces sau-vages, menaçant ainsi lesressources génétiques naturelles;(2) perturber les habitats naturelsen provoquant la prolifération oul’éclaircissement de la végétation,ou en augmentant la turbidité(alimentation benthique); et (3) parmégarde, introduire des organismesaquatiques pathogènes, desprédateurs et des organismesnuisibles.

Les organisations de dévelop-pement et les agriculteurs doiventévaluer les avantages apportés pardes espèces exotiques et lesconséquences possibles de leurintroduction sur l’environnement. Ilarrive souvent que des programmespour le développement et desagriculteurs expérimentent desespèces exotiques sans avoir aupréalable évalué en profondeur lesconséquences possibles. De tellesexpériences irresponsables peuventavoir des conséquences de vasteportée, provoquant des pertes oudes dégâts à des habitats et à desressources génétiques de grandeimportance. Ces dégâts peuventêtre irréparables. Afin de les éviter,des codes de pratique ont été misau point récemment mais, parrapport à l’agriculture, le dévelop-pement de l’aquaculture est enretard dans la reconnaissance desrisques liés aux transferts et dans

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mangent et tiennent sous contrôleles larves de moustique mais, engénéral, le contrôle des mollusquespar les poissons n'est pas possible.

Dans les zones infectées, lesouvriers piscicoles qui entrent dansl'étang risquent de contracter labilharziose et d'autres maladiesmicrobiennes d'origine aquatique(virales, bactériennes, fongiques etleptospirose).

Le côté positif est quebeaucoup d'organismes pathogèneset de parasites qui contaminent lepoisson élevé dans des étangsfertilisés avec des excrémentsanimaux sont éliminés si l'étang estbien fertilisé, comme c'est le casdans les étangs d'oxydation deseaux usées. Les problèmes liés àl'accumulation de pesticides dans lepoisson élevé en rizières sont endiminution grâce à une majeureutilisation de programmes degestion intégrée de lutte contre lesravageurs, qui utilisent dessubstances naturelles et desprédateurs.

Les risques d'accumulation demétaux lourds provenant desaliments pour le bétail dans lessédiments des étangs fertilisés avecdu fumier et dans les poissons, sontfaibles et concernent plutôt lessystèmes intensifs. Cela vaut

probablement aussi pour lesvecteurs d'aflatoxines ( poisons quise développent à partir demoisissures dans des aliments malconservés), mais ce phénomène n'apas été beaucoup étudié.

Les présumés risques pour lasanté des ouvriers agricoles et desconsommateurs dérivant de laculture de poissons en eaux uséesrendent cette pratique contro-versée. Toutefois, ces risquespeuvent apparaître insignifiantscomparés aux bénéfices nutrition-nels obtenus, à condition que lamanutention du poisson après larécolte soit hygiénique (faisantattention surtout à ne pas rompreles intestins et à ce que leur contenun'entre pas en contact avec la chairdu poisson), et que ces produitssoient bien cuits.

Il n'existe pas de directivesgénérales pour minimiser cesrisques, si ce n'est le fait qu'il estimportant de connaître quelles sontles maladies d'origine aquatiqueprésentes dans la région, etd'évaluer si la création et la gestiond'étangs peuvent augmenterconsidérablement le risque decontracter la maladie pour lesouvriers agricoles, les manu-tentionnaires et les consommateurs.

Consultez des spécialistes ensanté publique.

l’application de ces garanties auniveau international.

Les seules directives généralesdonnées ici sont les suivantes : (1)utilisez des espèces locales et desraces exploitées par des program-mes locaux ou nationaux chaquefois que cela est possible ; (2) s’ilfaut prendre en considérationl’utilisation d’autres espèces,demandez l’avis d’un spécialisteafin d’évaluer les conséquencespossibles et de respecter les lois etles Codes de pratique qui ont étédéveloppés dans l’intérêt de tous lesagriculteurs présents et futurs.

Santé publique

En général, IAA ne comportepas plus de risques particuliers pourla santé que l'agriculture, mais desétangs d'eau douce peuventengendrer la propagation demaladies d'origine aquatique. Ilspeuvent abriter les hôtesintermédiaires de parasites commela bilharziose et ils peuventconstituer des milieux dereproduction pour les moustiques.Ces problèmes peuvent être réduitsau minimum par un bon contrôledes plantes aquatiques et unempoissonnement adéquat. En fait,beaucoup d'espèces de poisson

Autres points à considérer

L'intégration d'activités agricoles par le recyclage est une pratique ancienne dans de nombreuses sociétés d'Asie, oùcelles-ci se sont développées au-delà des cultures sur brûlis. D'autre part, l'intégration de l'aquaculture dans cesexploitations agricoles traditionnelles n'était et n'est toujours pas beaucoup pratiquée, contrairement à ce qu'on croitcommunément. Elle est originaire de Chine et elle fut transférée dans de nombreuses régions d'Asie par les émigrantschinois. Elle n'est souvent restée une pratique commune qu'au sein de ces groupes.

Les étangs se caractérisent par leur utilisation multiple et les bénéfices qu'ils apportent à d'autres activités de la ferme,en particulier à la production de légumes et au bétail. Dans ce cas, l'impact des étangs semi-intensifs sur l'environnementpeut être positif grâce à la conservation des habitats environnants et des espèces. La conversion des terres basses enétangs pérennes peut profiter aux habitats et aux organismes naturels environnants en augmentant la disponibilité eneau.

La lutte contre les mollusques peut être un des bénéfices apportés par l'intégration intime de la pisciculture à l'intérieurdu système agricole. Des canards fourrageant dans les rizières et dans les étangs peuvent tenir sous contrôle lesmollusques et autres organismes nuisibles. Si cela est fait correctement, des poissons-chats et des carpes communesempoissonnés dans des étangs et des rizières peuvent réduire les dommages provoqués par le mollusque «goldenapple» au-dessous du seuil préjudiciable du point de vue économique.

D'un autre point de vue, il faut évaluer l'impact de l'environnement sur le potentiel et la pratique de IAA. Par exemple,le potentiel de IAA peut être élevé en zones péri-urbaines, mais la forte pollution provoquée par les industries et lesménages, la concurrence croissante pour l'eau et la terre à des prix de plus en plus élevés et le fort taux d'expansion desvilles allant occuper les terres arables, y rendent difficile le succès durable de telles activités.

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SYSTÈMES CULTURAUX INTÉGRÉS

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Systèmes culturaux intégrésgraminées-poisson en Chine

Huazhu Yang, Yingxue Fang et Zhonglin Chen

Introduction

Les systèmes piscicolesintégrés se réfèrent à laproduction, à la gestion

intégrée et à l’utilisation d’ensemblede l’aquaculture, de l’agriculture etdu bétail, avec une attentionparticulière à l’aquaculture. Lapisciculture intégrée est connuedepuis longtemps en Chine. Desdocuments écrits indiquent quel’intégration de la pisciculture et dela culture de plantes aquatiquesexistait déjà au premier et audeuxième siècle av. J.-C..

La pisciculture en rizières estdocumentée à partir du neuvièmesiècle. La rotation de la piscicultureavec la culture de graminées estdocumentée du quatorzième auseizième siècle; la culture desmûriers sur les digues des étangs,l’intégration de la pisciculture àl’élevage du bétail et les systèmescomplexes d’activités multiplesintégrées à la pisciculture étaientdéjà développés dans les années1620.

Les systèmes piscicolesintégrés utilisant des graminées etdes plantes aquatiques commealiments pour les poissons sont trèscommuns en Chine, en particulierdans les plaines irriguées desbassins des rivières Changjiang,Pearl et Yangtze. Beaucoup de cesexploitations agricoles sont grandeset communautaires, basées sur unsystème agricole coopératif oucollectif qui est très répandu enChine. Les agriculteurs y cultiventplusieurs espèces de graminées endifférents endroits de leur ferme, ycompris des champs, de petits lots

de terre non utilisés, des diguesd’étangs et des étangs asséchés.Les graminées sont alors donnéesdirectement aux poissons commealiment de complément. Dans lesud de la Chine, les agriculteursutilisent également les ressourcesd’eau disponibles, telles querivières, lacs, fossés et mares, pourcultiver les plantes aquatiques leurservant d’aliment pour le poisson.Ci-dessous sont présentés troissystèmes intégrés originaires deChine, dans lesquels on utilise desgraminées et/ou la jacinthe d’eau:le système graminées-poisson, lesystème jacinthe d’eau-poisson etle système porc-graminées-poisson.

Systèmes depisciculture intégrée

Différentes espèces degraminées, facilement cultivablesau sein même de la ferme, peuventservir d’aliment de complément bonmarché pour les poissons. Lesespèces les plus communes depoisson d’élevage pouvant senourrir directement ou indirecte-ment de graminées, comprennentla carpe herbivore, la carpeargentée, la carpe marbrée et lacarpe commune. Comme on le voità la Figure 1, les graminées peuventêtre cultivées sur les bords desétangs et données directement aux

Figure 1. Circulation des bio-ressources dans le systèmegraminées-poisson

Figure 2. Calendrier saisonnier pour la production de poisson et degraminées/jacinthe d'eau

PENDANT SIX ANS

JACINTHE D'EAU

HERBE DU SOUDAN OU HERBENAPIER HYBRIDE

RYE-GRASS

PLANCTONBACTÉRIESDÉTRITUS

HERBE NAPIER

Graminées-poisson

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poissons. Les espèces de gra-minées couramment utiliséessont le rye-grass, l’herbe duSoudan et l’herbe napier. LaFigure 2 présente uncalendrier saisonnier pour laproduction de graminées ausein d’un système graminées-poisson. Ne sont pas incluesici les informations relativesau travail et aux coûts globaux.

Les dimensions des étangsvarient d’environ 0,5 à 1 ha, avecune profondeur d’eau de2 à 2,5 m. Des récoltes de poissonatteignant 6 t/ha ont été réaliséessans apport d’aliments decomplément, ni d’utilisationadditionnelle d’engrais vert ou defumier. Une superficie d’environ lamoitié de l’étang est nécessairepour produire la quantité degraminées suffisante pourl’alimentation de complément. LaFigure 3 montre que la quantité derye-grass et d’herbe du Soudanproduite à la ferme peut êtresuffisante pour satisfaire lesbesoins de la production piscicole.

La production de rye-grass etd’herbe du Soudan peut atteindre112 t/ha/saison (poids frais) et cellede l’herbe napier hybride 300 t/ha/saison (poids frais).

Il est bien plus économique,dans la production piscicole,d'utiliser comme complémentalimentaire différentes espèces degraminées plutôt que des céréalesen grains. Si on nourrit le poissonavec des graminées, le coût deproduction relatif à l'alimentation decomplément diminue de 50 pourcent (par kg de poisson produit) par

Les systèmes alimentés par graminées fonctionnent bien en Chine parce que: a) lacompétition pour les graminées est limitée car les animaux aux pâturage sont moinsimportants; b) on peut trouver de grands alevins de carpes herbivores; c) la carpeherbivore a une certaine valeur; et d) on peut trouver d'autres espèces de poisson pourutiliser les déchets de la carpe herbivore dans la polyculture

Figure 3. Besoin mensuel en aliments piscicoles et production journalièremoyenne de rye-grass et d'herbe du Soudan

Alim

ents

requ

is (t/

ha/m

ois)

Prod

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(t/h

a/m

ois)

Besoin mensuel en alimentsProduction journalière moyenne de rye grass (poids humide)Production journalière moyenne d'herbe du Soudan (poids humide)

Species Yield (average fresh weight in t/ha)

Conversion factor

Rye grass (Lolium multiflorum) 75-150 17-23 Sudan grass (Sorghum vulgare var. Sudanese) 150-225 19-28 Elephant grass napier (Pennisetum purpureum) 225-450 30-40 Hybrid napier grass (Pennisetum americanum) 225-300 25-30 Water hyacinth (Eichornia crassipes) 150-300 45-50

Rendement(poids frais moyen en t/ha)

Facteur deconversion

Rye-grass (Lolium multiflorum)Herbe du Soudan (Sorghum vulgare var. Sudanese)Herbe à éléphant (Pennisetum purpureum)Herbe napier hybride (Pennisetum americanum)Jacinthe d'eau (Eichornia crassipes)

Table 1. Résumé des espèces aquatiques et terrestres importantes utilisées dansl'intégration graminées-poisson. Les parties utilisées sont les feuilles et les tiges.Le facteur de conversion est la quantité de plantes fraîches nécessaire pour produire1 kg de poisson.

Espèce

rapport au poisson nourri avec descéréales (orge).

Jacinthe d'eau-poissonPlusieurs plantes aquatiques

peuvent être utilisées commealiment de complément dans laproduction piscicole, et la jacinthed'eau en est une. Pour produire unequantité de jacinthes d'eausuffisante pour l'alimentation decomplément, la superficie doitcouvrir environ la moitié de l'étangpiscicole. Cette production peutatteindre 300 t/ha/an (poids frais).

La production de poisson peutatteindre jusqu'à 6 t/ha/an sansdevoir utiliser ni aliment decomplément, ni engrais additionnel.La dimension des étangs et le tauxd'empoissonnement sont lesmêmes que dans le systèmegraminées-poisson. Si les poissonssont nourris avec de la jacinthed'eau, le coût des intrants estinférieur de 15 pour cent parrapport aux poissons nourris avecdes céréales (orge). Les flux desressources sont indiqués dans laFigure 4. Notez que la jacinthe

Table 2. Plan d’empoissonnement/récolte pour le système graminées-poissons

Espèces Empoissonnement Récolte

Poids Densité Poids Survie Poids Rende- Rende-individuel (poisson/ha) total (%) individuel ment brut ment net

(kg/poisson) (kg/ha) (kg/poisson) (kg/ha) (kg/ha)

Carpe herbivore 0,50 2 000 1 000 95 2,5 4 750 3 750

Carpe argentée 0,05 3 200 160 95 0,5 1 520 1 360

Carpe marbrée 0,05 800 40 95 0,5 380 340

Carpe commune 0,05 2 400 120 85 0,5 1 020 900

Total 1 320 7 670 6 350

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d'eau est interdite dans denombreux pays et qu'elle a causéde sérieux problèmes dans des lacs,des rivières et des estuaires.

Porc-graminées-poissonLe système intégré porc-

graminées-poisson est largementpratiqué et a une bonne rentabilitééconomique, qui dépend des coûtsde la main d'œuvre. Lesexploitations agricoles à grandeéchelle produisent une grandequantité d'excréments lesquels, auxfins de leur réutilisation et de leurtraitement, sont utilisés commeengrais pour du fourrage à hautrendement, qui à son tour est utilisécomme alimentation principale pour

Figure 4. Flux des bio-ressources dans le système plantes aquatiques- poisson

JACINTHED'EAU

PLANCTON

COUCHESUPERFICIELLE DETERRE

BACTÉRIES

DÉTRITUS

des poissons herbivores. Lesexcréments de porc ne sontdistribués directement dans lesétangs que partiellement. Lesexcréments des poissons herbivoresfertilisent l'eau des étangs etfavorisent la croissance des

Figure 5. Circulation des éléments nutritifs dans le système porc-poisson

POISSONSHERBIVORES

GRAMINÉESTERREFUMIER DE PORC

VASE

ÉTANG

VASE

POISSONS FILTREURS ETPOISSONS CARNIVORES

SOLEIL

Figure 6. Calendrier de fertilisation pour la production de graminées

VASE D’ÉTANGAPPLIQUÉE COMMEENGRAIS DE BASE

FUMIER DE PORC APPLIQUÉ COMMEENGRAIS POUR LES GRAMINÉES

VASE D'ÉTANG APPLIQUÉECOMME ENGRAIS DE BASE

FÉV AVR FÉV

poissons. L'humus de l'étang peutensuite être utilisé comme engraispour les cultures herbacées. Decette façon, on peut utiliser à la foisla productivité des plantesfourragères et celle du phytoplancton.

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Autres points à considérer

L'exemple présenté ici a été réalisé dans des exploitations agricoles de l'état à grande échelle, dont les différentesactivités avaient été conçues et gérées pour une production optimale, la main d'œuvre nécessaire pouvant êtreemployée selon le besoin. Ce système est également largement utilisé dans des exploitations piscicoles àpetite échelle, gérées au niveau familial.

La prospérité croissante et, par conséquent, les coûts plus élevés de la main d'œuvre, les changements dans lademande commerciale et dans les besoins des ménages agricoles, et l'existence d'autres gagne-pain ont eu unimpact significatif sur ces pratiques. Nombre de ces exploitations agricoles dans certaines parties de la Chinepréfèrent maintenant la pisciculture semi-intensive utilisant des aliments piscicoles.

Initialement, les graminées pour ce système étaient cueillies à différents endroits, mais la technologie a évoluéest s'est améliorée par l'intensification de la production des graminées (tant en qualité qu'en quantité) et parl'introduction de polycultures de poisson mieux équilibrées. Ces nouvelles techniques peuvent être indiquéesdans d'autres domaines ayant un contexte semblable.

Les systèmes basés sur les graminées sont peu intéressants pour de petits exploitants agricoles parce qu'ilsrequièrent beaucoup d'espace (la superficie doit être suffisante pour produire de grandes quantités de graminées,afin de nourrir le poisson d'une manière adéquate) et beaucoup de main d'œuvre (pour couper les graminéespour l'étang, pour enlever la vase et l'épandre). Les coûts d’opportunité de la terre nécessaire pour cultiver lesgraminées plutôt que d'autres cultures doivent être évalués en tenant compte de la situation locale.

Il faut prendre en considération le coût des ressources requises pour cultiver la quantité nécessaire de graminéesde haute qualité (facteur très important dans cette technique).Toutes les graminées ont besoin de beaucoupd'engrais pour un bon rendement et pour une qualité nutritionnelle acceptable pour les carpes herbivores. Lesagriculteurs devront être informés sur la manière d'optimiser la production de graminées et leur qualité.

Les agriculteurs désireux d'adopter ce système doivent évaluer si la famille peut fournir la main d'œuvrerequise pour cultiver les graminées et ensuite les récolter. Au Nord du Viet Nam, la plus grande partie de cetravail est faite par les femmes, qui consacrent deux à trois heures par jour à cette activité.

D'autres méthodes alternatives peuvent être conseillées là où des poissons macrophages (c.-à-d. herbivores)n'existent pas. Il est également important de savoir combien de graminées sont directement utilisées commealiment par les carpes herbivores et combien sont utilisées comme engrais vert dans l'écosystème de l'étang.

Des recherches ont démontré que la jacinthe d'eau, comparée à d'autres plantes aquatiques, n'est pas beaucoupappréciée par les poissons. Normalement la jacinthe d'eau, qui dans de nombreux pays est interdite carconsidérée comme une peste constituant un danger pour l'environnement, pousse dans des étangs abandonnés,dans des fossés et dans les plans d'eau publiques. Le cas présenté ici indique les différentes possibilitésd'utiliser cette ressource. Cette mauvaise herbe peut être également utilisée pour éliminer les aliments nutritifs,par ex. dans le traitement des eaux usées, quoique dans ce cas l'accumulation de polluants peut devenir unproblème.

Une autre possibilité, en présence d'une grande disponibilité de fumier de porc (par ex. la présence d'unélevage de porcs) et de poissons herbivores dans une polyculture, consiste dans le recyclage du fumier de porcdans des champs de graminées pour les fertiliser, et la conséquente utilisation de graminées comme alimentpour les poissons. Dans les autres cas, il est plus efficace d'appliquer le fumier directement dans les étangs.

Les composantes porc-poissonet graminées-poisson peuvent êtreintégrées pour optimiser le flux desressources et pour une plus grandeproductivité (Figure 5). Environ 45-60 porcs sont suffisants pour laproduction annuelle d'un hectare degraminées (225-300 t de rye-grasset d'herbe du Soudan) nécessairepour un étang de deux hectares(six t/ha/an de poisson) (Figure 6).

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25

Intégration pisciculture-culture sur diguesen Chine

Kuanhong Min et Baotong Hu

La pisciculture associée à laculture de bambous et demûriers sur des digues de

terre a été pratiquée dans les deltasdes fleuves Yangtze et Pearl ducentre et du sud de la Chine depuisdes siècles. A l’origine, ces deltasétaient seulement des zonesmarécageuses. Les agriculteurscreusaient et déplaçaient la terre,l’amoncelant en forme d’énormesrectangles ou de cercles, et utilisantces remblais pour planter desproduits agricoles. Les superficiesexcavées devinrent plus profondes,idéales pour la pisciculture. On peutplanter des bambous et des mûrierslà où les digues de terre sontsuffisamment larges (voir Figures1 et 2). La vase est raclée du fondde l’étang et appliquée aux diguescomme fertilisant, 2 à 5 fois par an,au taux de 750 à 1 125 kg/ha/an.

Mûrier-étang piscicole

Dans ce système, qui est pluscommunément pratiqué à grandeéchelle, les feuilles de mûrier sontutilisées comme aliment pour desvers à soie. La sériciculture fournitune grande variété d'aliments etd'engrais pour la pisciculture. Enrevanche, cette technologiedemande beaucoup de maind'œuvre.

Il a été calculé qu'on peutproduire 36 700 kg/ha de feuillesde mûrier qui permettent deproduire 2 700 kg de cocons et18.400 à 18 750 kg d'excrémentset de dépouilles (peaux muées) devers à soie. Les excréments des

Figure 2. Section d'une exploitation agricole qui utilise le système intégrépisciculture-culture sur digues d'étangs

Figure 1. Vue d'un système cultural intégré sur digues d'étangs

TYPE DETERRE ÉTANG DIGUE DE

TERRE ÉTANG ÉTANGDIGUE DE

TERREDIGUE DE

TERRE

ANIMAUX POISSON POISSON POISSON

SOL

CULTURES MÛRIERSBAMBOU

MÛRIERSBAMBOU

MÛRIERSBAMBOU

LIMONARGILEUX

LIMONARGILEUX

LIMONARGILEUX

vers à soie peuvent à la fois servird'aliment et d'engrais pour lespoissons. Le poids des cocons estconstitué à 80 pour cent par leschrysalides. Le quotient nutritif deschrysalides pour les poissons est de2:1, c'est à dire que 2 kg dechrysalides sont nécessaires pourproduire 1 kg de poisson.

L'ensemble des aliments et desengrais provenant de la culture desvers à soie peut suffire à une bonneproduction de poisson; la Figure 3résume le cycle de transformationdes déchets de vers à soie. Les tauxd'empoissonnement conseillés dansle système mûrier-étang piscicolesont indiqués à la Table 1.

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MÛRIERS

CHRYSALIDES

COCONSÉLEVAGE ET TRANSFORMA-TION DE VERS À SOIE

SOIE BRUTE

EAUXUSÉESEXCRÉMENTS DE

VERS À SOIE

Figure 3. Cycle et processus de conversion des déchets de vers à soie

FEUILLES DE MÛRIER

FEUILLES DE MÛRIER

POISSON

POISSON

POISSON

COCONS

COCONS

CHRYSALIDES

EAUX USÉEs

EXCRÉMENTS DEVERS À SOIE

COCONS

SOIE BRUTE

CHRYSALIDES

RAPPORTS DE CONVERSIONET DE PRODUCTION DES MATIÈRES

Bambou-étangpiscicole

Les pousses de bambou sontle produit principal du bambou. Laville de Zhangchai, Fusan,

EXCRÉMENTSDE VERS À SOIE

province de Guangdong, produit despousses de bambou en conservedepuis longtemps. Il a été estiméque 25 à 30 pour cent des déchetset des sous-produits peuvent êtreutilisés pour la pisciculture.

Les déchets et les sous-produitsdérivant de la récolte de poussesde bambous sur 1 ha peuventproduire environ 500 kg de poisson.

Une estimation modeste faitepar des agriculteurs de Zhangchai

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indique que la production debambou par hectare varie entre22,5 et 26,3 t/an. Une fois laproduction de pousses terminée, lesagriculteurs récoltent en outre lesvieilles perches, pour un total de52,5 à 67,5 t/ha/an, et les utilisentcomme bois de chauffage, commematériel de construction pour lesenclos des animaux, ou encorecomme support pour des plantesgrimpantes (voir Figure 4).

La vase provenant du fond desétangs fournit une très grandequantité d’engrais composés utilepour les parcelles de bambou. Ilfaut 6 000 kg/ha de vase d’étangcontenant 168 kg N, 109 kg P et150 kg K pour la production depousses, mais un quart de laquantité de vase fournie est plus quesuffisante pour apporter lessubstances nutritives nécessaires.La quantité de substancesnutritives fournie par la vase ne peutdonc être totalement absorbée parles plantes. Les agriculteurs deZhangchai se sont rendus compteque la production de poussesautours des étangs est 20 à 30 foissupérieure à la production encolline, peut-être grâce à une bonneventilation entre les plantes et à unebonne provision d’eau et d’engrais.En outre, la vase empêche laprolifération des plantes sauvageset améliore la qualité du sol. Le tauxd’empoissonnement utilisé dans unsystème bambou-étang piscicoleest illustré à la Figure 5. La Figure6 montre le calendrier cultural dela production poisson-sériciculture-bambou.

Table 1. Empoissonnement dans un système mûrier-étang piscicole

Espèce decarpe

EmpoissonnementSurvie (%)

Augmentationen poids(facteur)

Rendement(Kg)

Poids ind.poisson

(g)

Poidstotal(Kg)

Nombre(pièces)

Poids ind.poisson

(Kg)

Nombrede poisson

Argentée 50 97,5 1 950 90 0,75 1 755 12,50 1 218,8

Marbrée 50 22,50 450 90 0,75 405 12,50 281,2

Herbivore 500 225,00 450 90 1,75 405 2,15 483,8

Commune 25 18,75 750 85 0,60 637 19,38 363,4

Carassin 10 19,50 1 950 95 0,20 1 852 18,00 351,0

Total 383,25 2 698,2

Récolte

a

Figure 5. Taux d'empoissonnement conseillé dans le systèmebambou-étang piscicole

Figure 4. Flux des matières dans le système bambou-étang piscicole

ALIMENTS

RAPPORT DE CONVERSION DES MATIÈRES

POISSONDÉCHETS DE POUSSES

DE BAMBOU

FRAI

Sa

a

a

POUSSES DEBAMBOU TRAITEMENT

DU BAMBOU

DÉCHETS

BOÎTE

0,5

MATÉRIEL DECONSTRUCTION

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Autres points à considérer

Suite à l'industrialisation, le système mûrier-poisson est en déclin dans plusieurs régions du Sud de la Chine,à cause des coûts d'opportunité de la terre et de la main d'œuvre. Le système bambou-poisson est dépendantd'une industrie de transformation dans les environs. Dans la plupart des cas, les pousses de bambou ne constituentpas le principal produit agricole cultivé.

Les deux systèmes, mûrier et bambou, comparés à d'autres cultures potentielles sur digues, sont insolites carpérennes. La grande quantité de vase qu'il faut enlever de l'étang pour la fertilisation des cultures sur diguesnécessite une énorme quantité de travail.

Au cours des dix dernières années, cette pratique a perdu sa popularité à cause des variations économiques quise manifestent par l'augmentation des coûts de la main d'œuvre, par la modification de la demande commercialeet des goûts alimentaires, et par la possibilité d'autres gagne-pain.

Le système mûrier-poisson demande beaucoup de main d'œuvre et une usine de transformation de la soiedevrait se trouver en proximité.

La production de pousses de bambou requiert une demande commerciale adéquate, des usines dans les environs,une haute pluviométrie et un climat humide toute l'année.

Il faut vérifier les intrants alimentaires en fonction de la qualité du sol et des exigences des plantes. Il n'est pasclair si, en plus de la vase de l'étang, des engrais supplémentaires sont appliqués aux cultures sur digues.

Figure 6. Calendrier cultural pour la production poisson-sériciculture-bambou

VARIABLES MOYENNES

EMPOISSONNEMENT

SÉRICICULTURE

POUSSES DE BAMBOU

JAN AVR AUG DICFÉV MARS MAI JUIN JUIL DÉC

RÉCOLTE

SEP OCT NOV

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Le système de culture VAC dans le norddu Viet Nam

Le Thanh Luu

Le proverbe vietnamien Nhatcanh tri, canh vien affirmeque la première activité

rentable est l’aquaculture, laseconde l’agriculture, l’horticultureou le jardin potager. Dans lesrégions rurales pauvres du VietNam, l’agriculture intégrée est uneméthode traditionnelle deproduction alimentaire familiale.L’intégration des activités de laferme, à savoir du jardin potager,du bétail et de l’étang piscicole,s’appelle le système VAC (VAC envietnamien est vuon, ao, chuongqui signifie jardin/étang/enclos pourles animaux).

C’est au début des années 80que la promotion sur grande échelledu système VAC, appelémouvement VAC, a commencé. Ala fin des années 60, feu leprésident Ho Chi Min souligna

l’importance de l’intégration àpetite échelle. Le mouvement visaità augmenter et à stabiliser le niveaualimentaire des paysans pauvres.Grâce au système VAC, le niveaudu régime alimentaire des paysanspauvres s’est amélioré considéra-blement, surtout dans les villagesisolés des régions montagneuses.

Ce système agricole est géréau niveau familial, presque toute lamain d’œuvre provenant duménage. On peut trouver cesystème VAC dans différentesconditions agro-écologiques, ycompris les plaines, les hautsplateaux pluvieux et les zones péri-urbaines (Figure 1). D’habitude, lesétangs sont construits en premierlieu pour rehausser le terrain pourla maison et le jardin.Traditionnellement, l’eau puiséedans l’étang était utilisée pour les

Figure 1. Calendrier saisonnier des activités d'agriculture-aquaculture dans les hauts plateaux et dans les plaines

ELEVAGE DE BÉTAIL TOUTE L'ANNÉE

CULTURE DE LÉGUMES D'ÉTÉ/AUTOMNE

CULTURE DE LÉGUMES D’HIVER/PRINTEMPS

CULTURE ET ENTRETIEN D’ARBRESDE GRANDE LONGÉVITÉ

NETTOYAGE DE L’ÉTANGMISES SOUS EAU DE L’ÉTANG

EMPOISSONNEMENT DE L’ÉTANG AVECDES ALEVINS QUI ONT HIVERNÉ

RÉCOLTE DES FRUITS

DERNIÈRE RÉCOLTE DEPOISSON DANS L’ÉTANG

F É V

AV

R

MA

I

JUINJUIL

MA

RS

DÉC

besoins domestiques et pourproduire les plantes aquatiquesdestinées à l’alimentation desporcs. La plupart du fumierprovenant des porcs et des autresanimaux est utilisé pour les cultures,surtout celle de riz, bien qu’unepartie croissante soit utiliséeégalement pour la production depoisson au fur et à mesure que sonimportance augmente.

On estime que 85 à 90 pourcent des familles ruralesentretiennent un jardin potager etun enclos pour du bétail, et que 30à 35 pour cent d’entre ellespossèdent un étang piscicole. Dansde nombreux villages, 50 à 80 pourcent des familles utilisententièrement le système VAC. Leschiffres indiquent que 30 à 60 pourcent, et même 100 pour cent dansde nombreux cas, du revenu des

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familles des villages provient dusystème VAC.

Le système VAC dansles hauts plateaux

On trouve le système VAC(Figure 2) surtout dans les régionsmontagneuses, telles que lesprovinces de Hoa binh, Son la, Hagiang, Tuyen quang, Thais nguyenet autres.

L’étang piscicole est construitprès de la maison afin de pouvoir y

Figure 2. Système cultural intégré dans les hauts plateaux

ORANGERS

NOURRITURE

NOURRITURE

NO

URR

ITU

RE

CANNE À SUCRE

NOURRITURE

RIZIÉRE

SO

N D

E RI

Z

PATATE DOUCE

EXCREMENTS

HUMAINS

MAISON

ENGRAIS ENGRAIS

ENGRAISENGRAIS

ENGRAIS

ENGRAIS

COMPOST

DÉCHETS

DE CUISINE

PORCHERIE

ALIM

ENTS

ALIM

ENTS

VASE DE

L’ÈTANG

Figure 3. Système cultural intégré en plaines

BÉTAIL

SON DE RIZ

RIZIÉRE

ÉTANG

JARDIN

MAISON

DÈCHETS DE CUISINE

EAU

VASE DE L’ÉTANG

EXCR

EMEN

TSH

UM

AIN

S

NO

UR

RIT

UR

E

ALIMENTS

PORCHERIE

VASE

DE

L’ÉTA

NG

ENGR

AIS

ENGRAIS

ENGRAISENGRAISENGRAIS

EN

GR

AIS

ENGRAIS

ENGRAIS

DÉCHETS DU JARDIN

NOURRITURE

déverser les déchets domestiqueset les restes de cuisine. Les enclospour animaux et le jardin potagerse trouvent eux aussi près del’étang. Le potager, de 1000 à5000 m² de superficie, comprendune variété de légumes (oignonsverts, patates douces, cressond’eau, etc.), de fruits (bananes,oranges, pêches, abricots, etc.) etd’autres produits agricoles, ycompris la canne à sucre, le thé etle manioc. Ceci constitue unmélange de cultures pérennes etannuelles.

Une partie du fumier du bétailest utilisée pour fertiliser les arbresune ou deux fois par an, et leslégumes selon leur besoin. Tous lestrois à quatre ans, on extrait la vasede l’étang et on l’utilise commeengrais.

La plupart des familles élèventplusieurs animaux à la ferme, ycompris un ou plusieurs bufflesd’eau et bovins, un ou plusieursporcs, et plusieurs canards etpoules. Les animaux ruminants degrosse taille sont libres de paître,ou alors sont nourris avec des sous-

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produits de la ferme. Les porcs etla volaille sont nourris avec desdéchets de cuisine et avec dessous-produits de la ferme tels quemanioc, son de riz, patates douces,troncs de bananiers et jacinthesd’eau.

Généralement, l’étang est situéau centre de la ferme afin d’enfaciliter la gestion. Les étangscouvrent une superficie de l’ordrede 100 à 1 500 m², avec uneprofondeur d’environ un mètre. Lesétangs sont souvent vidés après ladernière récolte, d’habitude enfévrier. Le fond de l’étang estasséché pendant 1 à 3 semaines; ilest ensuite nettoyé, chaulé etfertilisé et enfin mis sous eau pourl ’ e m p o i s s o n n e m e n t . E a u xdomestiques et déchets de cuisinesont versés dans l’étang chaquejour. Du fumier animal estégalement appliqué deux fois parmois à raison de 50 à 150g/m². Troismois après l’empoissonnement, les

Particularités fondamentales du système de culture VAC dans le Nord du Viet Nam

fermiers commencent à récolterdes poissons une fois par semaineen utilisant de petits filets tout enrepeuplant régulièrement l’étang depoissons.

Le système VAC deplaine

Le système VAC de plaine(Figure 3) est généralementprésent dans les provinces de Hanoi, Hai duong, Hung yen, Ha Nam,Nam dinh, Hai phong et autres.

L’intégration du jardin potager,du bétail et de l’élevage de poissonest commune également dans lesplaines du Nord du Viet Nam.D’habitude, les maisons sontconstruites tout près de l’étang, saufdans les régions sableuses où ellessont souvent construites à unecertaine distance pour des raisonshygiéniques. D’habitude, le jardinpotager est petit, 400 à 500 m². Les

fruits couramment cultivés sont lesbananes, oranges, papayes, pêches,litchis, longanes et pommes. Dansbeaucoup de jardins familiaux debanlieue, les arbres ornementaux etles fleurs sont les principalessources de revenus. Les légumescultivés comprennent les oignonsverts, patates douces, cresson,tomates, choux et épinards d’eau.Plantes pérennes et plantesannuelles sont toutes deux plantéesafin d’assurer, tout au long del’année, nourriture à la famille etproduits pour le marché.

Chaque année la vase del’étang est prélevée pour fertiliserles arbres ; le fumier du bétail estutilisé pour fertiliser les légumes, etl’eau de l’étang pour irriguer lejardin, en particulier les légumes.

La plupart des familles élèventplusieurs animaux à la ferme, ycompris un ou plusieurs bufflesd’eau et bovins, un ou plusieursporcs, et plusieurs canards et

Particularités fondamentales Hauts plateaux Plaines

Jardin1. Superficie 1 000-15 000 m² 200-300 m3

2. Pratiques culturales Plantations pérennes + saisonnières en mars Pérenne + saisonnière- Arbres fruitiers Cultures saisonnières- Légumes Cultures saisonnières Cultures saisonnières- Riz Cultures saisonnières

3. Fertilisation- Arbres fruitier Vase d'étang Vase d'étang- Légumes Fumier de bétail + excréments humains Fumier de bétail +excréments humains- Riz Fumier de porc Fumier de porc

4. Nombre et type de bétail- Buffle 1-3 1-2- Vache 1-6 1-4- Porc 1-3 1-2- Poules et canard Plusieurs Plusieurs

5. Ressources alimentaires- Buffle et vache Herbe, paille de riz, son de riz, patates Herbe, paille de riz, son de riz,

douces patates douces- Porc, poule, canard Son de riz, manioc, déchets de cuisine, Manioc,son de riz

patates douces, bananes, jacinthe d'eau

Etang piscicole1. Superficie 100-1500m² 50-400m²2. Profondeur moyenne 1 m 1.0-1.2 m3. Taux d'empoissonnement Carpe argentée : 20-25% Carpe argentée : 25-35%

Carpe herbivore : 5-10% Carpe herbivore : 2-5%Carpe commune : 5-10% Carpe commune hybride : 10-15%Rohu : 20-30% Rohu : 20-30%Mrigal : 20-30% Mrigal: 15-25%

4. Densité d'empoissonnement 0,5-2 alevins/m² 1-2 alevins/m² (5-6 cm de long)5. Fertilisation Déchets de cuisine, fumier de Déchets de cuisine, fumier de bétail

bétail (50 g/m², deux fois par mois),engrais vert

6. Récolte Récolte continue, après 3 mois de Récolte continueculture

7. Production estimée 1,0-1,2 t/ha/an 1,5-2 t/ha/an

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poules. Les animaux ruminants degrosse taille sont libres de paître,ou bien ils sont nourris avec dessous-produits de la ferme. Lesenclos pour les porcs, les buffleset les vaches sont construits au coindu jardin près de l’étang. Les porcset la volaille sont généralementnourris avec des déchets de cuisineet avec des produits et de sous-produits de la ferme, tels quemanioc, son de riz, patates douces,

troncs de bananiers et jacinthesd’eau.

La plupart des famillespossèdent des étangs de formevariable, d’une superficie variantede 50 à 400 m², avec uneprofondeur d’environ un mètre. Lesétangs sont souvent vidés après ladernière récolte (d’habitude enjanvier ou février). L’étang estmaintenu au sec pendant quelquesjours, chaulé et fertilisé, et enfin

rempli avec de l’eau de pluie oud’irrigation (les premières pluiescommencent fin mars). Les eauxdomestiques et les déchets decuisine peuvent être versés dansl’étang, et une petite partie dufumier provenant du bétail est utilisépour fertiliser l’étang (selonl’expérience du fermier). Desfeuilles de légumineuses, telles quearachide, haricot vert, etc., sontégalement utilisées comme engrais.

Autres points à considérer

Au cours des dernières années, des progrès considérables ont été faits dans le système VAC, entraînantune augmentation importante de la production piscicole. Dans les régions montagneuses, les fermiersont également réussi à mieux maîtriser l'eau et à la faire passer à travers une série d'étangs VAC, avecune production piscicole considérablement supérieure. Cette pratique améliorée possède les atouts pourêtre utilisée dans plusieurs autres pays de la région, là où les fermiers ont des exploitations agricolesrelativement petites.

En plus des aliments pour le bétail produits à la ferme, en particulier le son de riz et les patates douces,les déchets humains représentent un intrant agricole fondamental dans le système VAC. Le liencomplémentaire entre toutes les composantes de la ferme peut être mieux étudié si l'on considère lecalendrier cultural comprenant poisson, riz, bétail et autres cultures.

Les systèmes VAC de plaine sont fort différents des systèmes des hauts plateaux en ce qui concerne ladisponibilité et l'utilisation des ressources. On peut distinguer trois systèmes : (a) suburbain, (b) intensif(par ex. production de riz) et (c) de zones inondables.

Les systèmes de culture VAC sont des systèmes traditionnels. Les agriculteurs et les chercheurs ontdéveloppé des méthodes plus intensives au cours des dix dernières années, à partir du moment où deschangements économiques ont eu lieu. Les conditions requises pour leur application sont moins spécifiquesque celles nécessaires pour les systèmes chinois présentés dans ce livre. Il serait utile de résumerquantitativement les résultats des dernières recherches, afin de représenter le niveau actuel des bénéfices.

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Intégration fourrage-poisson en Malaisie

Raihan Sh. Hj. Ahmad

C’est depuis les années 30qu’en Malaisie on pratiquedes systèmes agricoles

intégrés (Figure 1), avec laproduction de poisson en rizières etde porc-poisson en étangs. Bienque les résultats des recherchesindiquent que ces techniques sontpraticables et viables du point de

vue économique, il est toutefoisnécessaire de prendre enconsidération les facteurs socio-économiques, tels que les goûts desconsommateurs, l’adoption de cessystèmes par les agriculteurs, etc.L’intégration fourrage-poisson estun système largement accepté.

Dans le Troisième Plan pourla Malaisie, l’élevage de poisson

est encouragé avec plusd’envergure. Le gouvernementaccorde des subventions pour laconstruction d’étangs, fournitdes alevins et offre formation etvulgarisation. La consommationfamiliale bénéficie de ce systèmecar il assure un apport suffisant deprotéines et, en outre, peut être unesource supplémentaire de revenus.

Section de l'exploitation agricole

TYPE DETERRE

RESSOURCESEN EAU

ARBRES

FOURRAGE

POISSON

PLAINES

LIMON

PLUIE

NAPIERMANIOC

PLAINESPLAI-NES PLAINES PLAINES PLATEAU

LIMONARGILEUX

LIMONARGILEUX

LIMONARGILEUX

LIMONARGILEUX LIMON LIMON

PLUIES PLUIES PLUIES PLUIESPETIT

RUISSEAUPETIT

RUISSEAU

NAPIERMANIOC

NAPIERMANIOC NAPIER

IPIL-IPILCACAODURIAN

LENTILLED’EAU

CARPEHERBIVORE

OPTION DEDÉVELOPPEMENT

DISPOSITION DE L'EXPLOITATION AGRICOLE

CANARDIÈRE/POULAILLER

ENCLOS DESCHÈVRES/VACHES

CANAL D’IRRIGATION

HIERBE NAPIER

CACAO

R O U T E

ÉTANG D’ALEVINAGE

BÁSSIN DE GROSSISSEMENT

RUISSEAU

CANAL D’IRRIGATION

MANIOC

Figure 1. Système cultural intégré en Malaisie

• CARPE HERBIVORE• PUNTIUS• TILAPIA• CARPE MARBRÉE• CREVETTE D’EAU DOUCE

SOL

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Figure 2. Calendrier des activités pour l'intégration fourrage-poisson

Option 2

Option 1

ACTIVITÉSPRÉPARATION DE L’ÉTANG

EMPOISSONNEMENT

FERTILISATION

ALIMENTATION-FEUILLES DE MANIOC/GRAMINÉES (HACHÉES)-FEUILLES DE MANIOC/GRAMINÉES-MAÏS CUIT/RÉSIDUS DE NOURRITURE

RÉCOLTE

AVR AUG DÉC JAN

ACTIVITÉSPRÉPARATION DE L’ÉTANG

EMPOISSONNEMENT

FERTILISATION

ALIMENTATION-SON DE RIZ,PAIN, SAGOU, TUBERCULE DE MANIOC.-MANIOC/GRAMINÉES (HACHÉES)-MANIOC/GRAMINÉES

MARS MAI JUIN JUIL SEP OCT NOV FÉV

UTILISATION DES LENTILLES D’EAU

RÉCOLTE

AVR AUG DÉC JANMARS MAI JUIN JUIL SEP OCT NOV FÉV

Dans l’intégration fourrage-poisson (Figure 2), les espèces lesplus communes de fourrage sontutilisées comme aliment pour lespoissons (Figure 3). Ces espècessont : l’herbe napier (Pennisetumamericanum), le manioc (Manihotesculenta) et le ipil-ipil (Leucaenaleucocephala).

Système fourrager

1.Sarclez le champ.2.Plantez les cultures fourragères.

• L’herbe napier et le manioc sepropagent par moyen végéta-

Figure 3. Espèces de fourrage utilisées comme aliment pour les poissons

tif utilisant des tiges mûres. Lesboutures d’herbe napier de-vraient avoir 3 à 4 nœuds, dontles trois quarts sont enterrés (àun angle de 45° environ). Lesboutures de manioc doiventavoir une longueur de 25 à30 cm.

• Le ipil-ipil peut être semé di-rectement ou repiqué. Le se-mis direct a lieu quand les pré-cipitations annuelles atteignentl 200 mm. Il est conseillé de re-piquer les jeunes plants (à 2 cmde profondeur) au début de lasaison des pluies.

3.Gestion.• Si possible, entourez le champ

d’une clôture.• N’y laissez pas paître les ani-

maux.• Appliquez des engrais et/ou

compost tous les mois.4.Récoltez le fourrage.

• Napier: première coupe à 7 cmdu sol (afin d’encourager ledéveloppement végétatif), 6 à8 semaines après la plantation.Ensuite, coupez régulièrementtoutes les 2 à 4 semaines, à 10à 15 cm du sol.

• Manioc: première coupe à0,5 m du sol, huit semaines

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Carpe herbivore 100 (10-13 cm)Carpe de Java 300 (10-13 cm)Crevette d’eau douce 3 000 (1 cm)

FÈVIER

après la plantation, ensuite ré-gulièrement toutes les quatresemaines.

• Légumineuses: première coupe8 à 12 mois après le semis oule repiquage, ensuite régulière-ment toutes les 8 à 12 semai-nes, à 0,3 m du sol.

5.Préparation des aliments.• Ce sont les feuilles de ces plan-

tes fourragères qui sont utili-sées comme aliment. Toutefois,on peut également utiliser le tu-bercule du manioc. Il faut ha-cher les feuilles avant de lesdistribuer aux poissons fraîche-ment éclos et aux alevins.Quand il s’agit de poissons plusgros, les feuilles sont simple-ment jetées dans l’étang.

Système piscicole

1.Conception de l’étangL’étang (d’une superficie de

0,1 à 0,5 ha) devrait être placé prèsd’une source d’eau et dans unendroit qui n’est sujet ni auxinondations ni à la sécheresse.

On construit des digues pourséparer les étangs; elles devraientêtre de 2 à 3 m de large et pouvoircontenir une profondeur d’eau de1 m. L’alimentation en eau se faitpar gravité. On installe des tuyauxpour la prise d’eau et pourl’évacuation protégés par dugrillage.

On construit une zone dedistribution des aliments àl’intérieur de l’étang (située sur lecôté). On peut utiliser des tiges debambou ou des troncs d’arbres pourla délimiter.

Il existe deux types d’étang:• L’étang d’alevinage - utilisé

pour élever des alevins de 2,5à 7,5 cm de long jusqu’à lataille désirée.

• L’étang de grossissement -plus grand que l’étangd’alevinage, il est utilisé pourélever les poissons jusqu’à lataille commercialisable, ou pourproduire des géniteurs.

2.Préparation de l’étang et mise surpied du système

• Vidangez l’étang (s’il s’agitd’un vieil étang d’où le poissona été récolté). Enlevez la vasedu fond de l’étang ; on peutl’utiliser comme engrais.

• Faites sécher le fond de l’étangjusqu’à ce qu’il se crevasse.En le labourant d’abord, onretourne la terre et on favo-rise le séchage.

• Chaulez le sol afin de le condi-tionner. Le chaulage activel’action des engrais et contrôlel’acidité du sol qui pourraitnuire aux poissons. La chauxvive est généralement utiliséeà raison de 200 kg/ha.

• Après deux semaines, mettezl’étang sous eau. L’eau devraitchuter de la prise d’eau dansl’étang afin de s’oxygéner.Contrôlez également la qualitéde l’eau :- température = 22 à 32° C- concentration en oxygène dis-sout, tôt le matin = 3 mg/litreau moins- pH = 6,5 à 8,3

• Fertilisez l’étang afin d’appor-ter des substances nutritivesaux poissons et de favoriser ledéveloppement de plancton. Onpeut utiliser des fientes de vo-laille aux taux suivants par hec-tare:

• Empoissonnez l'étang, de pré-férence le soir.Option 1 : l'on élève des carpes

herbivores dans l'étang d'alevinage.Après 4 à 6 mois, les poissons sonttransférés dans l'étang degrossissement avec les carpesmarbrées et les Tilapias.

• Etang d’alevinage (0.2 ha)Carpe herbivore: 500 (10 cm)

Option 2 : poissons et crevettesgéantes d'eau douce peuvent êtremis directement dans l'étang degrossissement.

• Gestion journalière des étangspiscicoles- Vérifiez qu'il n'y ait pas depertes d'eau.

Étang de grossissement (0,3 ha) Carpe herbivore 500 Carpe marbrée 100 (1,5 cm) Tilapia 1500 (2,5 cm)

Option 1 Étang d’alevinage : 200 kg (le premier mois) Étang de grossis-

sement : 300 kg (le premier mois) 300 kg (le troisième mois) 300 kg (le cinquième mois)

Option 2 Étang de grossis-

sement : 100 kg (le premier mois) 20 kg (les mois suivants)

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PLANCTON ZOOPLANCTONBACTÉRIES

ÉTANGD’ALEVINAGE

ÉTANG DE

GROSSISSEMENT

INGRÉDIENTS:• SON DE RIZ• PAIN• SAGO HACHÉ• MANIOC

• HERBE

NAPIER

ALIMENTS

MATIÉRE ENDÈCOMPOSITION

- Nettoyez les filtres (entrée etsortie d'eau). Si les poissonssont à la surface de l'étang, ilfaut les nourrir. S'ils viennentpiper l'air en surface ou si lescrevettes d'eau douce se re-groupent aux bords de l'étang,il faut oxygéner l'eau. Oxygé-nez l’eau de l’étang en agitantl’eau avec une branche. Arrê-tez la fertilisation et reprenez-la plus tard en quantitésréduites.

Faites aussi attention auxprédateurs.- Nourrissez les poissons/crevettes d’eau douce.Option 1 : introduisez des len-tilles d’eau après avoir fertilisél’étang. Pendant le premiermois, les carpes herbivores se

nourrissent de lentilles d’eau.Par la suite, donnez-leur desfeuilles de manioc et de l’herbenapier hachées. La distributiondes aliments a lieu deux fois parjour (matin et soir). Après letransfert dans l’étang de gros-sissement, nourrissez les pois-sons avec des graminées et desfeuilles de manioc (200 kg/jour).Donnez aux tilapias du maïscuit, des restes alimentaires etdes feuilles hachées. La quan-tité dépend du comportementdes poissons. S’ils se trouventtoujours dans la zone de distri-bution des aliments, cela signi-fie qu’ils ont besoin de plus denourriture.

Option 2 : Au départ, nourris-sez les poissons quatre fois parjour. Distribuez-leur du son de

riz, du pain, du sagou haché, dumanioc et de l’herbe napier.Pour les poissons, placez lesaliments dans la zone d'alimen-tation.Pour les crevettes d'eau douce,éparpillez les aliments à lavolée. Si dans l'étang il restede la nourriture, arrêtez d'endonner.

• Gestion mensuelle de l'étangpiscicole - Contrôlez les parois et le fondde l'étang. Enlevez tous lesdébris qui pourraient gêner aumoment de la récolte, par ex.

les petites branches, les feuilles,etc.- Pour contrôler la fertilité etla turbidité de l'eau, trempez lebras dans l'eau. Si la paumede la main disparaît avant quel'eau ait atteint le coude, celaindique une prolifération d'al-gues suffisamment dense.- Contrôlez attentivement lespoissons pour découvrir d'éven-tuels signes de maladie.• Avant la récolte finale, onpeut faire trois ou quatre récol-tes partielles avec un filet. Pourles crevettes, la récolte a lieuaprès 6 à 7 mois et pour le pois-son après 10 à 12 mois. Le tauxde survie est d'environ 70 à 90pour cent pour les poissons etd'environ 30 pour cent pour lescrevettes.

3.Avantages du système• Le système est valable du point

de vue environnement.• Crevettes et poissons ont une

grande valeur (économique).• Les alevins sont facilement

disponibles.• En polyculture, on utilise diffé-

rentes niches de l'étang, rédui-sant ainsi au minimum la com-pétition pour les aliments entreles différentes espècescultivées.

• Le système est acceptablepour les consommateurs (parrapport au poisson élevé enétangs fertilisés avec du fumieret d'eaux usées).

• La récolte du fourrage peutdurer 5 à 7 ans, avec un mini-mum d'entretien.

• Le système est ouvert à l'in-troduction de nouvelles compo-santes dans une phasesuccessive.

• Il est possible d'utiliser diffé-rentes combinaisons pour

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1992 : US$1 = M$ 2,70

Budget (en M$) pour l’intégration fourrage-poisson en étang d’un hectare

Articles Option 1 Option 2

CoûtsCultures

Défrichement du terrain, brûlage, préparationdu sol, fertilisation, ensemencement et entretiend'un ha de terrain 300

Coûts d'entretien 150 150

AlevinsCarpe herbivore 225 (500 pcs) 40 (100 pcs)Carpe marbrée 100 (100 pcs) -Tilapia 300 (1500 pcs) -Carpe de Java - 15 (300 pcs)Crevette géante d'eau douce - 120 (3000 pcs)

Aliments 300 30Fientes de volaille 360 -Chaux 125 -Divers 300 -

Dépenses totales 2 160 355

RevenusCarpe herbivore 3 200 (800 kg) 180 (60 kg)Carpe marbrée 510 (300 kg) -Tilapia 3 240 (720 kg) -Carpe de Java - 180 (60 kg)Crevette géante d'eau douce - 700 (70 kg)

Revenus totaux 6 950 1 060

Bilan 4 790 705Bénéfice annuel (deux cycles/an) 9 580 -

obtenir de plus hauts rende-ments et revenus.

4.Contraintes du système• Il ne peut être appliqué à

grande échelle.• Il demande beaucoup de main-

d'œuvre.

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Intégration pisciculture-horticulture en Inde

S.D.Tripathi et B.K. Sharma

L'intégration des cultures defruits et de légumes sur lesdigues d'étangs piscicoles a

été expérimentée en Inde, et elleprésente plusieurs avantages :

• Les fruits et les légumes culti-vés sur les digues de l'étang,normalement laissées en ja-chère, apportent à l'agriculteurun revenu supplémentaire.

• La vase de l'étang, riche ensubstances nutritives, est utili-sée pour fertiliser les cultures,éliminant ainsi le coût desengrais organiques.

• L'eau fertilisée de l'étang estutilisée pour arroser lesplantes.

• Les déchets des fruits et deslégumes sont utilisés commealiment pour le poisson.

• Les plantes sur les digues consolident celles-ci.

Mise en place dusystème

Choisissez des étangs près devotre habitation. Cela facilite leurgestion et décourage lesbraconniers.

Contrôlez et réparez les digueset protégez les prises etévacuations d'eau avec des grillespour empêcher la fuite des poissonsélevés et l'entrée de poissonsindésirables. L'étang doit êtresuffisamment profond, de manièreà conserver plus d'un mètre d'eaupendant la saison sèche.

Renforcez les digues etterrassez-les pour y planter produitsagricoles et arbres fruitiers.

Flux du matériel en pisciculture-horticulture intégrée

Pisciculture

MAUVAISESHERBES

AQUATIQUES

COMPOSTIÈRE

ENLEVEZ TOUS LESPOISSONS DE L’ ÉTANG

POUDRECHLORÉE

URÉE

EMPOISSONNEMENT 7 JOURSAPRÈS LE TRAITEMENT

(IND. 600/1000 m2)1000 m2

15 kg15 kg

Préparation de l'étang

Enlevez les mauvaises herbesaquatiques. Faites-en du compostet utilisez-le par la suite pourfertiliser l'étang.Enlevez tous lespoissons de l’étang en passantplusieurs fois avec un filet et endrainant l’eau. S’il n’est paspossible de vidanger l’étang,éliminez les poissons en versantdans l’eau 15 kg de poudre deblanchiment chlorée et 15 kg d’urée(pour un étang de 1 000 m²). Lapoudre chlorée peut être appliquée

un jour après l’urée. Pour éliminerles poissons, on peut égalementappliquer 250 kg de tourteau deMahua (Basia latifolia). Diluez-lesoigneusement dans l’eau etéliminez ensuite tous les poissonsavec un filet.

Fertilisez l’étang avec lecompost (celui préparé avec lesmauvaises herbes aquatiques).Appliquez-en une base de 500 kg;le reste (500 kg) peut être appliquéen deux fois à quatre moisd’intervalle, mais des doses plusfréquentes sont conseillées (par ex.tous les 15 jours).

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Empoissonnez l’étang avec desalevins sept jours aprèsl’éradication, car la toxicité de lapoudre chlorée persiste environ unesemaine. Les taux recommandés(pour une densité totale de 600/alevins/1 000 m2) sont:

On peut modifier cette densitétotale et ces proportions d'espèces,selon les conditions de l'étang et ladisponibilité en alevins.

Catla 240 Catla 180 Catla 90Rohu 180 Rohu 180 Rohu 120Mrigal 180 Mrigal 120 Mrigal 90

Carpe commune 120 Carpe argentée 90Carpe herbivore 90Carpe commune 120

Calendrier des activités pour la pisciculture-horticulture intégrées

Août Préparation de l’étangPréparation des digues et plantation des cultures

Septembre EmpoissonnementApplication aux cultures d’engrais inorganique

Octobre Lutte contre les ennemis des cultures, si nécessaireNovembre Récolte de légumes, application d’engrais inorganiquesDécembre Récolte de légumesJanvier Récolte de légumes

Récolte de papayesFévrier Préparation des digues pour une seconde culture de légumes

Récolte de papayesPlantation de la seconde culture de légumes

Mars Récolte partielle du poissonRécolte de papayes et de bananes

Avril Récolte de papayes et de bananesMai Récolte de légumes (P & B)Juin Récolte de légumes (P & B)Juillet Récolte finale du poisson

Récolte de légumes, de papayes et de bananes (P & B)

Récolte

Il ne faudrait récolter que lespoissons ayant atteint une taillecommerciale et laisser les autresgrandir davantage. La récolte finalepeut avoir lieu 10 à 12 mois aprèsl'empoissonnement.

Horticulture

Il faut renforcer, terrasser etpréparer les digues, et les fertiliseravec la vase de l'étang.

On y cultive bananes, papayes,potirons, gourdes, épinards, brinjals,tomates, concombres et légumes àfeuilles.

Outre la vase de l'étang, ondonne également aux plantes del'engrais inorganique à raison de 10kg/an, en plusieurs fois.

Arrosez les cultures avec l'eaufertilisée de l'étang.

Les papayers sont plantés enjuin/juillet et les bananiers enoctobre/novembre. La récolte desfruits commençant respectivementsix et huit mois après la plantation.L'agriculteur consomme une partiedes fruits récoltés et vend le resteau marché.

Les légumes sont cultivés etrécoltés deux fois par an - une foisen août/septembre et une autre foisen mars/avril. Une fois les besoinsde la famille satisfaits, les légumessont vendus. Quelques unes descultures qui peuvent être faites surles digues d'étangs sont lessuivantes:

Arbres fruitiersPapayersBananiersCocotiers

LégumesBrinjalChouxChoux-fleursTomatesConcombresPotironsGourdesCalebassesRadisHaricotsDoliquesOkraColocasiaet autres légumes à feuilles

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Budget (en roupie) pour le système pisciculture-horticulture dans un étang de 0,1 ha

Coûts RsPréparation de l'étang

15 kg de poudre de blanchiment chlorée et 15 kg d'urée à Rs 4,15/kg 125Fertilisation avec du compost d'herbes aquatiques, 1 000 kg 100600 alevins à Rs 250/1 000 150Main d'œuvre et filets 200Outils et équipement pour la pisciculture 25

Matériel de plantation10 surgeons de bananiers à Rs 2/pc 2020 jeunes plants de papayers à RS 2/pc 20Semence de légumes 610 kg d’engrais inorganique à Rs 5/kg 50Pesticides/équipement pour l'horticulture 25

Coûts globaux 800

Loyer de l'étang (coût d'opportunité) 800Intérêts sur le fond de roulement au taux de 5% 165

Total des coûts opérationnels 1 265

RecettesVente du poisson (200 kg à Rs 20/kg) 4 000Papayes (150 kg à Rs 3/kg) 450Bananes (10 régimes à Rs 20/régime) 200Légumes verts (159 kg à Rs 3/kg) 450

Bénéfice 3 835

Autres points à considérer

En Inde, les systèmes commerciaux semi-intensifs sont bien établis dans certaines zones. Toutefois,l'adoption de technologies semblables par des agriculteurs pauvres en ressources n'est pas bien documentéeet le système ici décrit est une version réduite du système commercial semi-intensif. En pratique, il estdifficile de réaliser ce système réduit, car les agriculteurs pauvres en ressources ne peuvent se procurerle matériel en quantité, fréquence et qualité requises (par ex. chaux, engrais, mauvaises herbes) oudans les proportions et tailles exactes pour l'empoissonnement de la polyculture piscicole, etc. Dansbeaucoup de cas, les étangs des petits exploitants agricoles ne peuvent être drainés et asséchés. Il estdonc difficile et laborieux d'enlever la vase de l'étang et le coût du pompage est prohibitif.

La littérature scientifique présente de nombreux autres exemples d'intégration légumes-poisson et fruits-poisson provenant d'autre pays, d'autres systèmes agricoles et d'autres zones agro-écologiques. L'exempledonné ici devrait encourager les usagers potentiels à évaluer quels légumes sont appropriés etcommercialisables, en fonction de leur situation. Ils devraient en outre décider à quel endroit des diguesil est plus indiqué de planter les cultures, selon les besoins saisonniers d'ombre, d'eau, etc. En général, ladécision de l'agriculteur de se lancer dans ces activités est déterminée par la disponibilité en terre et enmain d'œuvre à la ferme, et par les besoins du ménage et la demande du marché. Les institutions desoutien devraient évaluer la viabilité de la nouvelle composante, et ses bénéfices synergiques par rapportà d'autres possibilités.

Cash flow en pisciculture-horticulture intégrées pour 0,1 ha d'étang

Août Sept Oct Nov Déc Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil

Recettes 0 0 0 +60 +90 +75 +75 +1 075 +115 +160 +205 +3 245Dépenses -314 -199 -64 -49 -44 -49 -94 -179 -44 -49 -44 136

Notes :1. Les recettes commencent à partir de novembre, avec la récolte des légumes.2. Le cash flow atteint Rs 1 075 en mars, quand la récolte partielle du poisson a aussi lieu.3. Les recettes comprennent la récolte de la seconde culture de légumes d'avril à juillet.

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L’élevage d’espèces ayant uncycle de vie court, comme lebarbeau argenté de

Thaïlande (Puntius gonionotus)ou le tilapia du Nil (0reochromisniloticus), peut être réalisé tant enétangs saisonniers de la fermequ’en fossés et canaux le long desroutes (formés suite aux travaux decreusement effectués pourconstruire une maison ou uneroute), ainsi qu’en étangs creuséspour des usages domestiques (bain,lessive) ou pour l’irrigation. Mêmedes fossés de 80 à 100 m² etprofonds de 70 à 80 cm seulementpeuvent être utilisés pour la culturede ces espèces, en utilisant commeintrants des déchets agricoles et dessous-produits de la ferme. On peutmême utiliser des étangs qui nemaintiennent l’eau que pendanttrois à quatre mois. La pratique decette culture étant simple et ne

Culture d’espèces à cycle court en étangssaisonniers et en fossés au Bangladesh

Modadugu V. Gupta

Section de l'agro-écosystème de la plaine d'inondation de Mymensingh-Sylhet au Bangladesh

ROUTE

TYPE DETERRE

ÉTANG ÀCÔTÉ DE

LA ROUTE

FERME FERME SURUNE COLLINE PLATEAU PLAINES PLAINE

INONDABLE RIVIÈRE

SOL L I M O N S A B L E U X LIMONLIMON VASEUX

ARGILEUX ARGILE LIMON

CULTURESJUTERET-

RIZ, LÉGUMES SECS,POIS CHICHES,HARICOTS, BLÉ,

TOMATES, PATATES,AIL, MOUTARDE,

OIGNONS, CHOUX,GOMBO

RIZBLÉ

LÉGUMESSECS

RIZ

ARBRESMANGUIER,

LYCHEE, GOYAVE,PAPAYER, DATTIER,

COCOTIER

BÉTAILCHÉVRESBOVINS

BUFFLESVOLAILLE

POISSONPOISSONSAUVAGEBARBEAUARGENTÉTILAPIA

CARPE, TILAPIABARBEAU ARGENTÉPOISSON SAUVAGE

P O I S S O NSAISSONNIER

POISSONSAUVAGE

RIZ ,B L É ,

L É G U M E SSECS,

CANNE À SUCRE

ROUTE

POISSON

CUISINE

DÉCHETS

CUISINE

MAISON

CENDRE

ÉTABLE

ENGRAIS

PAILLEET SONDE RIZ

RIVIÈRE

IRR

IGAT

ION

RIZIERE

SON DE RIZLÉGUMES

ENCLOS DESCHEVRES

POULAILLER

SON DE RIZ

BANANIERPAPAYER

BRANCHES

SON DE RIZ

ARBRES

FIENTE

PUIT

LÉGUMES

FLUX DES MATÉRIAUX ENTRE LES DIFFÉRENTES ACTIVITÉS D'UNE FERME AUBANGLADESH (à gauche : seulement paysan sans terre ; au centre et à droite : agriculteur)

ALIMENTAIRES

D É C H E T S

C H A U X

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25 kgBOUSE DE VACHE

OU

FIENTES

OU

URÉESPT

URÉE = 2 g/m2 etSPT = 5 g/m2

ENGRAIS

demandant que très peu de travail,elle peut être entreprise par desfemmes et des enfants, et ellepermet de produire du poisson pourla consommation familiale et pourle marché. Les agriculteurs nepossédant pas de terre peuventégalement bénéficier de cettetechnologie, en élevant despoissons dans des fossés longeantdes routes de propriété commune.

Technologie pourl'élevage d'espèces àcycle court

1.Préparation de l'étang• Il faudrait couper ou tailler les

branches des arbres sur les di-gues de l'étang et éliminer lesmauvaises herbes immergéeset flottantes, car elles utilisentdes substances nutritives etempêchent la lumière solaire depénétrer dans l'eau, ce qui ré-sulte en une faible productiond'organismes alimentaires pourles poissons.

• Afin de diminuer l'acidité, amé-liorer l'utilisation des engrais etdésinfecter l'étang, appliquezde la chaux au taux de 25 g/m². Si l'étang est à sec, répan-dez la chaux sur le fond ; si-non, dissolvez-la dans de l'eau

et épandez ce mélange sur lasurface de l'étang.

2.Fertilisation• Pour avoir une bonne produc-

tion d'organismes alimentaires(plancton), dont dépendra lacroissance des poissons, il fautfertiliser l'étang. A cet effet, onpeut utiliser des engrais orga-niques et/ou des engrais miné-raux. Il faut appliquer du fumierde bétail (100 g/m²) ou de vo-laille (50 g/m²), ou alors del'urée (2 g/m²) et du superphos-phate triple (5 g/m²) toutes lesdeux semaines.

• L'engrais organique peut êtremis en tas aux coins de l'étangtandis que les engrais minérauxdoivent être dissous dans del'eau et ensuite répandus dansl'étang.

• Un étang de 500 m² a besointoutes les deux semaines de25 kg de fumier de bétail ou de15 kg de fientes de volaille ouencore d'un kg d'urée et de2,5 kg de superphosphate triple.On peut les appliquer plus fré-quemment, par ex. toutes lessemaines, voire tous les jours.

3.Empoissonnement• Selon le choix de l'agriculteur,

on peut élever dans l'étang dutilapia du Nil ou le barbeauargenté de Thaïlande(P. gonionotus).

• Dans le cas du tilapia du Nil, ilfaut introduire deux alevins/m²alors que trois alevins/m² sontnécessaires s'il s'agit de bar-beau argenté de Thaïlande.

• Si l'étang conserve son eaupendant plus de six mois, il fautempoissonner, en plus du bar-beau argenté de Thaïlande,trois alevins/40 m² de catla(Catla catla) ou de carpe ar-gentée (Hypophthalmichthysmolitrix) et deux alevins/40 m²de carpe commune (Cyprinuscarpio). Cela augmente la pro-duction piscicole totale.

• Il faut se procurer des alevinsde bonne qualité auprès d'uneécloserie ou d'un fournisseurfiable. Il vaut mieux utiliser despoissons de 3 à 5 g de manièreà ce qu'ils atteignent rapide-ment la dimension commercia-

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PLANCTONINSUFFISANT

PLANCTONSUFFISANT

PROLIFÉRATIOND’ALGUES

lisable, surtout si l'étang nemaintient l'eau que pendanttrois à quatre mois.

4.Alimentation• Afin d'obtenir une bonne pro-

duction, il faut nourrir les pois-sons avec des aliments de com-plément. On peut donner desdéchets de cuisine, des lentillesd'eau, de l'azolla, des feuilles dekangkong ou de patates dou-ces et des herbacées terrestrestendres. Le son de riz ou de bléfavorise la croissance des pois-sons et la production piscicole.

• Il faudrait nourrir les poissonsune ou deux fois par jour. Laquantité à distribuer augmenteavec leur taille. On peut réduireces quantités de son de riz sil'on distribue en plus des dé-chets de cuisine ou desherbacées.

5.Gestion de l'étang• Une couleur verte de l'eau de

l'étang indique une bonne pro-duction d'organismes alimen-taires pour les poissons (planc-ton). Une eau claire indique unecarence en aliments pour lespoissons. Si vous immergezvotre bras dans l'eau jusqu'aucoude et que vous pouvez voirvotre main, cela signifie que lesaliments sont insuffisants. Dansce cas, augmentez la fertilisa-tion. Si au contraire la main dis-paraît, cela signifie que la quan-tité de plancton dans l'étang est

suffisante. Si la paume de lamain à peine trempée disparaît,cela signifie une prolifération deplancton (avec une couleur vertfoncé), qui peut réduire laquantité d'oxygène dissout pré-sente dans l'eau de l'étang, sur-tout la nuit et les jours nuageux,et provoquer la mort des pois-sons. Il faut interrompre l'ali-mentation et la fertilisation jus-qu'à ce que l'eau redevienneplus claire.

• Le tilapia se reproduit dansl'étang, entraînant une surpopu-lation. La compétition pour lanourriture engendre une faiblecroissance des poissons. Il fau-drait donc enlever avec un fi-let les petits alevins de tilapiaqui se déplacent en bancs lelong des rives de l'étang. Onpeut soit les vendre, soit lesécraser et les mettre dansl'étang comme aliment.

6.Récolte• On peut commencer la récolte

du poisson à partir du moment

Budget (in taka) pour la culture de Puntius gonionotus et du Tilapia du Nil enétang saisonnier de 500 m² pendant six mois

Coûts Puntius Tilapia

300 kg de bouse de vache à TK 0,35/kg 105 105

300 kg de son de riz à TK.1,50/kg 450 450

Travail pour le nettoyage de l’étang et la récolte 135 135

12,5 kg de chaux à TK.3/kg 38 38

750 alevins 225 250

Coût de transport des alevins 30 30

Coût total 963 1 008

Recettes

75 kg de poisson à TK.40/kg 3 000 2 250

Solde 2 017 1 242

1992 : US$1= TK38Note : Si on utilise la bouse de vache et le son de riz de la ferme, ainsi que lamain d'œuvre familiale, on peut alors économiser TK 690 ce qui augmente lesolde à TK 2 707 pour Puntius et TK 1 932 pour tilapia.

où il a atteint une taille suffi-sante ou quand le niveau del'eau descend sous 40 à 50 cm.Vous pouvez le récolter tantpour la consommation familialeque pour le vendre. En cinq àsix mois, un étang de 500 m²peut produire de 75 à 100 kgde poissons.

7.Maladies.• Le barbeau argenté de

Thaïlande est sensible au syn-drome de l'ulcère lorsque latempérature descend à environ20° C ou moins, en novembre-janvier. La maladie se mani-feste par des points rouges surles poissons, qui dégénèrentensuite en blessures.

• Lorsque vous découvrez l'in-fection, appliquez de la chauxà l'étang au taux de 25 g/m²

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Autres points à considérer

Ce type de pisciculture est largement pratiqué dans la région ici décrite et représente un système importantpour les paysans les plus pauvres. Toutefois, il faut encore voir si les personnes ne possédant pas deterre savent contrôler et intensifier comme décrit la propriété commune locale, en la désinfectant et enla fertilisant. Les aspects sociaux représentent une question critique.La propriété multiple des étangs estune contrainte courante pour un niveau de gestion plus élevé et souvent engendre une gestion irrégulièreet discontinue.

On perçoit que cette pratique a un grand potentiel, mais pour pouvoir formuler des recommandations,estimer les zones potentielles et évaluer les caractéristiques et le nombre de personnes qui pourraientl'adopter, il faut disposer d'informations décisives: par ex. la façon dont les petites communautés ou lesgroupes familiaux étendus se sont organisées; la mesure dans laquelle la pratique a déjà été adoptée; lesbénéfices effectifs apportés aux exploitants agricoles, etc.

En ce qui concerne le poisson de "taille de table", une étude récente effectuée dans le Nord-Ouest duBangladesh indique que les petits tilapias sont acceptables pour les ménages pauvres en ressources, etsont même recherchés par les femmes car, leur valeur économique étant basse, ils peuvent être consomméspar tous les membres de la famille.

L'importance que ces systèmes ont pour des personnes marginales de la communauté (par ex. celles quin'ont pas de terre) et du ménage (par ex. les femmes) est considérable. Les derniers résultats témoignentqu'une approche de vulgarisation correcte permet d'accroître l'accès des femmes à ces systèmes et laproductivité de ceux-ci.

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SYSTÈMES INTÉGRÉS ANIMAL- POISSON

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Élevage intégré poisson-canard

S.D. Tripathi et B.K. Sharma

L'élevage de canards sur desétangs s'accorde très bienavec le système de

polyculture piscicole, le canardétant hautement compatible avec lepoisson d'élevage. Le systèmeprésente plusieurs avantages pourles agriculteurs :1.Les fientes de canards fertilisent

l'étang s'ils y sont laissés en li-berté. Les canards ont été appe-lés «machines à engrais» car ilsfertilisent l'étang d'une manièreefficace et profitable, ce qui per-met d'éliminer tous les frais defertilisation et d'alimentation decomplément, représentant 60pour cent du coût total en pisci-culture conventionnelle.

2.Les canards contrôlent le déve-loppement des plantesaquatiques.

3.En se nourrissant sur le fond, lescanards ameublissent le sol etaident à libérer du fond de l'étangles éléments nutritifs du sol, aug-mentant ainsi la productivité del'étang.

4.Les canards oxygènent l'eau ennageant; ils ont pour cela été ap-pelés «aérateurs biologiques».

5.Leurs abris sont construits sur lesbords de l'étang ; il ne faut doncpas de terrain supplémentairepour cette activité.

6.Les canards peuvent se nourrirpresque exclusivement d'herbesaquatiques, d'insectes, de larves,de vers de terre, etc. qu'ils trou-vent dans l'étang. Ils ont doncbesoin de très peu d'aliments, etnormalement les fermiers leurdonnent des déchets de cuisine,de la mélasse et du son de riz.

Pratiques de culture

Une bonne gestion de l'étangest à la base d'une pisciculturerentable.Construisez l'étang(environ 1 000 m²) à proximité devotre maison pour pouvoir mieuxvous occuper des canards et despoissons, ainsi que pour découragerles braconniers.

Contrôlez les digues de l'étanget réparez les dégâts au besoin.Approfondissez l'étang de manièreà ce qu'il puisse retenir plus d'unmètre d'eau pendant la saisonsèche.

Vidangez ou asséchez l'étang,et enlevez ou éliminez tous lespoissons restants ou éliminez-les endistribuant 15 kg de poudre deblanchiment chlorée et 15 kgd'urée/1 000 m².

Appliquez l'urée et la poudrechlorée l'une après l'autre et retirezles poissons morts avec un filet.Comme alternative, on peutappliquer 150 kg de tourteau deMahua (Basia latifolia), qui non

CANARDIÈRE (2 TYPES)

SUR L'ÉTANG SUR LA DIGUE

seulement tue le poisson mais agitégalement comme engrais pourl'étang.

Environ une semaine avant lafertilisation de l'étang, distribuez 20à 25 kg de chaux. Distribuez-enseulement 5 à 10 kg (tout en

RÉPARERLES DÉGÂTSDE LA DIGUE

1 mètre

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réduisant la quantité de poudrechlorée) si vous avez déjà appliquéun mélange de poudre chlorée-uréepour éliminer les poissonsprédateurs et indésirables.

Fertilisez l'étang avec une dosede base de bouse de bovins de 500kg/1 000 m². Empoissonnez l'étangsept jours après l'éradication despoissons car la toxicité de la poudrechlorée persiste pendant environune semaine. Les alevins devraientavoir plus de 10 cm de long, de pluspetits pouvant être mangés par lescanards. Dans le tableau ci-contresont indiquées les proportionsd'empoissonnement conseillées(pour 1 000 m² à une densité totalede 600 poissons).

On peut légèrement modifiercette densité d'empoissonnement etla proportion des espèces enfonction des conditions de l'étanget de la disponibilité en alevins.

Les carpes herbivoresdevraient être nourriesrégulièrement avec de la végétationterrestre ou aquatique. Il faudraitles nourrir avant que les canardsne sortent de leur enclos, car ceux-ci éparpilleraient cette végétationsur toute la surface de l'étang.

Récolte

Ne récoltez que le poisson detaille commercialisable et laisser lereste grandir d'avantage.

La récolte finale peut êtreeffectuée 10 à 12 mois aprèsl'empoissonnement.

Elevage des canards

La production d'œufs par lescanards dépend de plusieursfacteurs, y compris l'espèce et larace, mais une bonne gestion aideconsidérablement à obtenir uneproduction optimale d'œufs et dechair.

Les canards n'ont pas besoind'abri élaboré puisqu'ils restent dansl'étang la plupart de la journée.Construisez un abri bon marchéavec du bambou ou autre matérielpeu coûteux disponible localement,

sur une des digues de l'étang ou au-dessus de la surface de l'eau. Ildevrait être bien ventilé et conçude manière à ce que l'eau desnettoyages se déverse dans l'étang.

Une trentaine de canardspeuvent suffire pour fertiliser unétang de 1 000 m²; pour un telnombre, un refuge d'environ 13 à14 m² de superficie est suffisant.On élèvera sur l'étang descanetons de trois à quatre mois,après leur avoir administré letraitement prophylactique

Culture avec trois espècesCatla - 240Rohu - 180Mrigal - 180

Culture avec quatre espècesCatla - 180Rohu - 180Mrigal - 120Carpe commune - 120

Culture avec six espècesCatla - 90Rohu - 120Mrigal - 90Carpe argentée - 90Carpe herbivore - 90Carpe commune - 120

6 espèces de carpe

Catla

Rohu

Mrigal

Argentée

Herbivore

Commune

CALENDRIER POUR L'ÉLEVAGE CANARD-POISSON

LÉGENDEPISCICULTURE————————————ALEVIN————————————RECOLTE DES POISSONS———ELEVAGE DE CANARDS———————CANETON—————————————PONDAISON ET RÉCOLTE DESOEUFS————————————————RÉCOLTE DES CANARDS———

AUG OCT DÉC FÉV AVR JUINSEP NOV JAN MARS MAI JUIL

JACINTHE D'EAU HACHÉE CANARDS MANGEANTLA JACINTHE D'EAU

HACHÉE

nécessaire et avoir pris des mesuresde prévention contre les épidémies.

Les canards peuvent trouverleur nourriture naturelle dansl'étang. Ils ont besoin de très peud'aliments de complément, quipeuvent provenir des déchets duménage, tels que restesalimentaires, son de riz, brisures deriz et céréales avariées s'il y en a.Comme alternative, on peut acheterune nourriture équilibrée et endonner 50 g/oiseau/jour.

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Budget (en roupies) pour l'élevage poisson-canard en étang de 0,1 ha

Coûts RsPréparation de l'étang avec 15 kg de poudre chlorée

(ou 5-10 kg de chaux) et 5 kg d'urée à Rs 4,15/kg 125Fertilisation avec une dose de base de 500 kg de bouse

de bovins à Rs 10/100kg 50600 alevins à Rs 250/1 000 150Filet et main d'œuvre pour la récolte 300Outils pour l'élevage du poisson 25

650

Refuge en bambou pour les canards (coût minimum) 300 30 canetons (de 4 mois à Rs 20/oiseau) 600 810 kg aliments à Rs 3/kg 2 430 Médicaments 20

3 350

Coûts totaux 4 000

RevenusVente du poisson (400 kg à Rs20/kg) 8 000

Vente des œufs (3 100 à Rs100/100) 3 100 Vente des canards (60 kg à Rs20/kg) 1 200

Revenu total 12 300

Solde 8 300

Il faudrait éviter les alimentsmoisis ou conservés pendantlongtemps car la moisissurecontient des toxines pouvantprovoquer l'empoisonnement.

Les canards commencent àpondre à l'âge de 24 semaines. Onpeut introduire dans l'abri des boîtesavec de la paille pour la pondaison.

L'hygiène et les soinsmédicaux sont très importants pourun stock en bonnes conditions desanté. On peut reconnaîtrefacilement un oiseau malade: ils'agite, ses yeux sont opaques etdu liquide sort des yeux et desnarines. Il faut alors isolerimmédiatement l'animal malade etle soigner.

On ramasse les œufs le matinpuisque les canards pondentseulement la nuit. Les canardspondent les œufs pendant deux ans,après quoi ils devraient êtresupprimés.

Flux des matériaux dans l'élevage poisson-canard

EAUABRI DESCANARDS

EA U

FIENTES DE NUITLES POISSONS SENOURRISSENT DEFIENTES DECANARD

CANARD QUI RACLE LEFOND DE L’ÉTANG

PAPAYE

LÉGUMES

Cash flow pour l’élevage intégré poisson-canard en étang de 0.1 ha

Août Sept Oct Nov Déc Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil

Recettes 0 0 +225 +225 +300 +300 +2 300 +300 +2 350 +350 +350 +5 550

Dépenses -1 650 -406 - 256 -256 -256 -256 -356 - 256 - 356 - 256 -256 - 377

Solde Net - 1 658 -2 064 -2 095 -2 076 -2 032 -1 988 - 44 0 +1 994 +2082 +2 182 7 355

Notes :1. Les recettes commencent en octobre quand les canards commencent à pondre.2. Les recettes augmentent en février et en avril quand une récolte partielle du poisson a lieu.

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Autres points à considérer

En général: cette étude de cas considère un système expérimental caractérisé par: (a) des polyculturescomplexes; (b) des périodes de pisciculture relativement longues (10 à 12 mois); (c) une préparation et unegestion de l’étang conventionnelles et classiques avec les intrants nécessaires. En général, ce système n’apas été largement adopté par des agriculteurs pauvres en ressources. La technologie peut être indiquéeseulement dans les zones où existe une forte demande d’œufs et de viande de canard.

Composante poisson: Pour obtenir dans la polyculture de carpe un rendement en poisson de 4 t/ha/12 mois,il faudra probablement plus d’intrants que les simples fientes de 30 canards.

Composante canard: l’agriculteur utilisant ce système devra acquérir de nombreux détails sur lescaractéristiques de la gestion de canards en étangs piscicoles, détails qui lui seront indispensables pour réussirà gérer une bonne activité canard-poisson. Dans un système avec enclos, un détail de première importanceest de s’assurer que tous les excréments des canards se déversent dans l’étang. Puisqu’il faut donner auxcanards des aliments complets, ce système est plus onéreux par rapport au système extensif plus économique,dans lequel les canards peuvent se nourrir en liberté dans l’étang et dans ses alentours pour trouver unenourriture naturelle qu’il suffit de compléter. Ici par contre, une partie des fientes des canards sera inévitablementperdue puisqu’ils se promènent en dehors de l’étang ; il est en outre possible que 30 canards ne trouverontpas la plus grande partie de leur nourriture dans un étang de 1 000 m². A propos de la jacinthe d’eau hachée,d’autres expériences ont démontré qu’elle constitue un aliment pauvre pour les canards. La plupart des racesde canards ne doivent pas être élevées pendant plus de12 mois parce que leur productivité diminue.

Economie: L’analyse du cash flow sera différente pour chaque cas et chaque situation, et nécessitera destentatives d’adaptation. La technologie ne peut être économiquement viable que dans certaines conditionsd’exploitation, par exemple si les canards sont nourris exclusivement avec les déchets de la ferme et lesdéchets d’un seul ménage, ce qui en réduit le nombre qu’on peut élever dans le système (normalement decinq à dix). Si l’agriculteur doit dépendre d’aliments achetés (à condition qu’on puisse les trouver dans leszones rurales), il faut que l’élevage de canards maintienne une dimension économiquement viable, ce quidépendra des goûts locaux, de la situation du marché, du prix des œufs et de la viande et du coût des alimentspour canards. L’expérience démontre que même un élevage de 100 à 200 canards ne peut être soutenupendant longtemps.

Dans le cas ici décrit, il faudra au fermier dépenser 3 350 Rs indiennes pour que l’élevage de canards apporteun profit marginal d’environ Rs 995. D’un autre côté, il est possible d’obtenir Rs 7 000 de l’aquaculture avecune dépense d’environ Rs 700 (y compris le coût de la chaux). Dans ce cas, le fermier préfèrera se procurerde l’engrais organique ailleurs, plutôt que d’entreprendre l’élevage de canards qui demande tant d’investissementet de risques. C’est à cause de ces facteurs qu’en dépit des efforts de vulgarisation faits dans les 10 à 15dernières années en Inde, au Bangladesh, au Népal et dans d’autres pays voisins, cette technologie depisciculture intégrée dans sa forme actuelle n'est guère devenue populaire parmi les agriculteurs pauvres enressources.

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Élevage intégré poules-poisson

Modadugu V. Gupta et Francisco Noble

On peut intégrer à lapisciculture l'élevage depoules produisant de la

viande (poulets de chair) et desœufs (pondeuses), afin de réduirele coût des engrais et des alimentsen pisciculture et en maximiser lesbénéfices. Les poules peuvent êtreélevées au-dessus ou à côté del'étang et on peut recycler leursfientes pour fertiliser l'étang.L'élevage de poules au-dessus del'étang présente certains avantages: il maximise l'utilisation de l'espace,économise le travail pour letransport de l'engrais, et le poulaillerest plus hygiénique. De grossesdifférences de croissance et deponte entre les poules élevées au-dessus de l'étang et celles élevéessur la terre ferme n'ont pas étéremarquées. Dans le premier cas,le digues de l'étang peuvent êtreencore utilisées pour cultiver deslégumes.

Pisciculture

1.Préparation de l'étang• Pour un étang-type de

1 000 m², éliminez les poissonsprédateurs et indésirables en vi-dangeant l'étang ou en appli-quant un piscicide autorisé.

• Si l'étang est sec, distribuez surle fond 25 kg de chaux, sinondissolvez la chaux dans de l'eauet appliquez le mélange àl'étang.

2.Empoissonnement• Empoissonnez 600 à 1 000 ale-

vins de carpe indienne, catla(Catla catla), rohu (Labeorohita), mrigal (Cirrhinus

CARPE ARGENTÉE

CARPE HERBIVORE

CARPE COMMUNE

CATLA

ROHU

MRIGAL

mrigala) et des carpes chinoi-ses, carpe argentée (Hypo-phthalmichthys molitrix),carpe herbivore (Ctenopha-ryngodon idella) et de carpecommune (Cyprinus carpio).Le taux d'empoissonnementdes différentes espèces pour-rait être 40 pour cent de pois-sons qui se nourrissent en sur-face (catla et carpe argentée),20 pour cent de rohu, 30 pourcent de poissons qui se nour-rissent sur le fond de l'eau(mrigal et carpe commune) et

10 pour cent pour la carpe her-bivore.

3.Distribution des aliments• Il n'est pas nécessaire de les

nourrir, puisque les alimentsépandus par les poules (jusqu'à10 pour cent de la quantité quileur est donnée) tombent dansl'eau.

4.Fertilisation• Il n'y a pas besoin d'engrais

autres que les fientes de pou-les qui tombent dans l'eau.

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5.Récolte• La récolte du poisson peut

commencer six à sept moisaprès l'empoissonnement, lors-qu'une partie du poisson a at-teint la dimension de table.

6.Diminution de l'oxygène• Si suite à une prolifération ex-

cessive de plancton l'eau de-vient vert foncé, l'oxygène dis-sout dans l'eau peut devenir in-suffisant et le poisson mourir.Dans ce cas, mettez des nat-tes ou des feuilles en plastiquesous le poulailler pour récupé-rer les fientes, et suspendez ladistribution d'éléments nutritifspendant une à trois semaines.Si possible, ajoutez immédiate-ment de l'eau fraîche à l'étang.

Élevage de poules

Pendant les 14 premiers jours,les poussins doivent être élevés àpart dans une couveuse (pas surl'étang), car ils ont besoin d'unetempérature plus élevée (28 à 33°Cou 85 à 95°F). Pendant cettepériode, chaque poussin a besoind'un espace de 7,5x7,5 cm (9 in²).Pour maintenir le niveau detempérature requis, entourez lespoussins d'un enclos en bambou etaccrochez au-dessus d'eux unelampe électrique ou à kérosène. Onpeut également utiliser unchauffage à base de balles de riz.1.Poulets de chair: au-dessus d'un

étang de 1 000 m² on peut éle-ver 30 à 50 poulets de chair.• Le poulailler peut être construit

sur l'étang à au moins 0,5 mau-dessus du niveau maximalde l'eau, ou bien sur une digue.Chaque oiseau a besoin d'unespace de 1,5 ft² (50 oiseauxnécessitent 75 ft²). Le pou-lailler peut être construit enbambou ou en tout autre ma-tériel peu coûteux disponiblesur place. Le toit peut être cou-vert avec du foin ou du maté-riel semblable. Il serait oppor-tun de maintenir une ventila-tion croisée afin de garder lafraîcheur lorsqu'il fait très

chaud. Les planchers doiventêtre en lamelles de bambouespacées d' un cm, de manièreà permettre aux fientes de tom-ber dans l'étang, mais pas auxpattes des poulets de s'y coin-cer et de se blesser.

• On peut élever toute race depoule qui a une croissance ra-pide, telle que la race de pou-lets de chair Shavar Starbro.

• Nourrissez-les avec un mé-lange de démarrage pendantune à quatre semaines et unmélange de finissage pendantcinq à huit semaines, dans laquantité qu'elles peuvent con-sommer. Préparez 100 kg demélange de démarrage en mé-

langeant 50 kg de blé broyé,14,5 kg de son de riz, 16 kg detourteau de sésame, 19 kg defarine de poisson et 0,5 kg desel. Préparez 100 kg de mé-lange de finissage en mélan-geant de 50 kg de blé broyé,17 kg de son de riz, 15 kg detourteau de sésame, 16 kg defarine de poisson, 1,5 kg de fa-rine d'os et 0,5 kg de sel. Dansles deux cas, il faut ajouter unpré-mélange de vitamines autaux de 250 g/100 kg d'aliment.

• Il devrait toujours y avoir del'eau à disposition.

2.Pondeuses: au-dessus d'un étangde 1 000 m² on peut élever 30 à50 pondeuses.• Le poulailler peut être construit

au-dessus de l'étang ou sur unedes digues. La superficie duplancher pour chaque oiseaudoit être de 3 ft².

• On peut élever toute bonnerace de poules, telle que la StarCross Shavar.

• Pendant les 16 premières se-maines, la quantité d'alimentsdistribuée est de 80 à 110g/oiseau/jour et à partir de la17ème semaine de 110 à 120g/oiseau/jour. La compositiondes aliments est donnée dansle tableau ci-dessus.

• La température dans le pou-lailler devrait toujours être su-périeure à 20 à 22°C. Si la tem-pérature descend au-dessousde ce niveau, accrochez deuxampoules de 200 W ou alorsdeux lampes à kérosène tou-tes les 50 poules. On peut éga-lement utiliser un chauffage àballes de riz.

Composition alimentaire pour poules pondeuses (en pour cent)

Ingrédients 0 à 4 semaines 4 à 16 semaines Plus de 16 semaines

Blé broyé 46,0 46,0 44,0

Issues de riz 20,5 24,5 29,0

Tourteau d'huile

de sésame 16,0 14,0 12,0

Farine de poisson 17,0 15,0 10,0

Farine d'os - - 4,5

Sel 0,5 0,5 0,5

Pré-mélange de vitamines à 250 g/100 kg d'aliment

LES POUSSINS SONT MAINTENUSAU CHAUD DANS UN ENCLOS ENBAMBOU

POULAILLER POUR 50POULETS DE CHAIR

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• Les poulets de chair atteignentune dimension marchande de1,5 à 1,8 kg en 7 à 8 semaineset il est possible d'en élever sixgroupes par an. Les poulespondeuses commencent à pon-dre après 22 semaines et onpeut obtenir de 250 à 280 œufs/oiseau/an. A partire du 18èmemois, les poules pondeuses de-viennent peu rentables et il fautles remplacer.

• Les poules sont sensibles auxmaladies car elles vivent géné-ralement renfermées. Lors-qu'une maladie se manifeste,elle peut frapper toute la vo-lée: la croissance en est retar-dée, la production d'œufs dimi-nue et les poules peuvent mou-rir. Par conséquent, les pouletsde chair n'atteindront pas àtemps le poids marchand et, ence qui concerne les pondeuses,la maturité sexuelle sera retar-dée. De mesures de précautions'avèrent nécessaires.

Vaccinez vos poulesDans certains pays, il est

possible de se procurergratuitement des vaccins auprès dubureau régional vétérinaire le plusproche. Voici quelques conseils àsuivre lorsque vous allez chercherdes vaccins:

• Prenez avec vous un bon ther-mos et un peu d'ouate.

• Ne gaspillez pas le vaccin. Pre-nez seulement la quantitéexacte dont vous avez besoin.La production de vaccin coûtecher au gouvernement.

• Conservez les vaccins à bassetempérature, de préférence auréfrigérateur, pour sauvegarderleur efficacité.

Equipement nécessairepour la vaccination

• Un thermos suffisammentgrand pour transporter lesvaccins.

• Une ou deux seringues en plas-tique graduées à intervalles d'1 ml. Il vaut mieux utiliser depetites seringues.

• Des aiguilles de calibre 20 à 21et 14 à 15. Pour la vaccinationde la volaille, il est préférabled'utiliser des aiguilles plus cour-tes, de 1 à 2 cm de long. Pourla vaccination contre la varioledes volailles, on peut modifierquelques grandes aiguilles àcoudre.

• Un cylindre gradué.• Deux bouteilles à large goulot:

l'une pour transporter de l'eau

distillée et l'autre pour diluer lesvaccins, si nécessaire. Ces ob-jets devraient être de préfé-rence en nylon ou enpolypropylène, pour pouvoir lesstériliser en les faisant bouillirle cas échéant.

VIEUXSEAU

LA FUMÉEMONTE

CHEMINÉE

ALTERNATIVE ÀL’AMPOULE

BALLESDE RIZ(2 kg)

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Rappels pour la vaccinationdes poules

• Stérilisez seringues, aiguilles ettout autre matériel avant de lesutiliser.

• Avant de placer la fiole de vac-cin dans le thermos, mettez aufond des cubes de glaces etune couche d'ouate. Refermezle thermos.

• Vérifiez que le vaccin est enbon état. N'utilisez pas un vac-cin décoloré ou ayant une ap-parence insolite.

• Pour diluer des vaccins, utili-sez de l'eau distillée achetée enpharmacie ou alors faitesbouillir de l'eau propre pendant10 à 15 minutes. Laissez-la re-froidir et filtrez-la ensuite dansune bouteille propre.

• S'il ne faut ajouter qu'une pe-tite quantité d'eau distillée, as-pirez cette quantité dans la se-ringue stérile, injectez-la dansla fiole de vaccin et agitez

Maladies des poules et traitement préventif

Technique de vaccination Conséquences en cas de non-vaccinationDosage

1. Raniket ou Newcastle maladie

2. Variole des volailles

3. Choléra des oiseaux

Difficulté de respiration,démarche inhabituelle,mouvement circulaire,marche en arrière, têtecachée entre les pattes.

Lésions de lavariole - petitesvessies sur lacrête et sur lescaroncules.

Les oiseauxsouffrent dediarrhée et les

selles sont jaunâtres ouverdâtres. L'oiseau devient mouet ensommeillé ; la tête estabaissée ou tournée versl'arrière et appuyée sur l'aile. Larespiration est difficile.

Injection sous la peau à 90jours et répétée tous les sixmois

Piquez sous le supportde l'aile à 30 jours etensuite tous les sixmois

1.Gouttes pour âgés d'1 jourles yeux âgés de 10 jours

âgés de 20 jours2. Injection sous la peau à 60jours et répétée tous les sixmois

BCRDV

RDV

1 ml dansla cuisse

FP

Vaccin

1 ml

1 ml

1 gouttedans lesyeux

LÉSIONS

énergiquement pour bien dis-soudre celui-ci.

• Versez l'exacte quantité d'eaudistillée dans la bouteille utili-sée pour la dilution du vaccin.Aspirez dans la seringue levaccin dissous, placez-le dans

la bouteille et mélangez bienavec une baguette stérilisée.

• S'il s'agit du vaccin contre lavariole des volailles, mettez laquantité nécessaire dans unefiole vide stérilisée et utilisez-la pour la vaccination. Ceci

CoûtsSix lots de poulets de chair

(lots de 53 poussins d’un jour chacun , à TK 15.00,six pour cent de mortalité) 4 770

Aliments (202,5 kg à TK9,75/kg) 11 844Vaccins 90Combustible 240Transport 180Chaux (25 kg à TK3/kg) 75Alevins (600 à TK400/1 000) 240Main d'œuvre pour la récolte au filet 200

Coûts totaux 17 639

RevenusViande de poulet de chair (6 groupes x 50 poulets x 1,5 kg x TK52) 23 400Poisson (500 kg à TK 35/kg) 17 500

Revenu total 40 900

Solde 23261

Budget (in taka) pour un étang de 1 000 m² et l’élevage intégré poules-poisson avec 50 poulets de chair sur une période de 12 mois

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empêche la contamination etun gaspillage du vaccinexcédent.

• Ne renversez pas les vaccins.Cela pourrait être fatal pour lespoules.

• Manipulez l'aiguille par le pom-meau et ne touchez pas lapointe lorsque vous préparez laseringue pour la vaccination.Les aiguilles contaminées nedevraient être réutilisées qu'unefois stérilisées.

• Enfermez les oiseaux avant deles vacciner, les prenant un àla fois. Libérez-les après la vac-cination. Ceci rend l'opérationplus facile et garantit qu'aucunoiseau n'a été oublié.

• Ne vaccinez pas les oiseauxmalades ou en état de stress.Ne les vaccinez que lorsqu'ilssont à nouveau dans leur étatnormal.

• On ne devrait pas administrerdeux vaccins le même jour. Unintervalle de 10 jours est néces-saire entre les vaccins.

• Notez les détails de chaquevaccination afin de savoirquand faire la vaccinationsuivante.

• Si le vaccin dilué restant peutêtre utilisé dans un court délai,il faut le mettre dans un sac enpolythène propre et le placerdans le thermos avec de laglace.

• Lavez avec du savon et del'eau propre tous les équipe-ments utilisés et stérilisez-lesdans de l'eau bouillante.

• Lavez bien les fioles de vaccinvides. Ramenez-les au Bureauvétérinaire la prochaine foisque vous prenez des vaccins.

• Vaccinez les oiseaux à temps.

Budget (en taka) pour un étang de 1 000 m² et l’élevage intégrépoules-poisson avec 50 pondeuses sur une période de 18 mois

Coûts52 poussins d’un jour (à TK22 chacun, 4% de mortalité) 1 144Aliments

8,5 kg/oiseau à TK9/kg jusqu’à 20 semaines 3 825120 g/oiseau/jour à TK7,75, 21 à 72 semaines 16 926

Vaccins 200 Combustible 500 Chaux (25 kg à TK 3/kg) 75

600 alevins à TK400/1 000 240Main d’œuvre pour la récolte au filet 200

Coûts totaux 23 110

RevenusŒufs (65% production moyenne, 52 semaines

x 7 jours x 32,5 œufs x TK2,4) 28 392Poules (50 oiseaux x 2,2 kg x TK45) 4 950Poisson (600 kg à TK 35/kg) 21 000

Revenu total 54 342

Solde 31 232

Coûts

• Un éleveur de poulets de chaira besoin de capital pour inves-tir dans un cycle d'élevage depoulets qu'il peut vendre aprèssept à huit semaines. L'argentreçu de la vente peut être réu-tilisé pour l'élevage du groupesuivant.

• Un éleveur de pondeuses a be-soin de capital pour investir enaliments nécessaires aux pou-

les pendant les 22 premièressemaines. Lorsque les poulescommencent à pondre, le fer-mier peut leur acheter les ali-ments avec l'argent résultantde la vente des œufs.

• Un éleveur de poulets a besoinde:- un abri pour les poulets:

TK 5 000; durée: 3 ans- une mangeoire et un abreu-

voir: TK 200; durée: 4 ans.

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Autres points à considérer

Le cas présenté ici représente un système expérimental d’exploitation intensive des ressources. La plupartdes agriculteurs auront des difficultés à maintenir les 30 à 50 oiseaux qui sont conseillés. Cette activité peutêtre adoptée par des paysans un peu plus aisés qui ont suffisamment d’esprit d’entreprise. Des exercices declassement permettraient d’identifier qui a déjà adopté ce système dans les communautés existantes et quipourrait le faire dans d’autres communautés.

Quoique l’importance des maladies des poules ait été soulignée dans l’exemple, la plupart des agriculteursdémunis sont tout autant limités dans cette activité par le manque d’aliments de bonne qualité. Lorsqu’on meten place cette technologie, il faut savoir quelle est la quantité d’aliments qui peut être produite à même laferme, quelle quantité peut être produite et achetée localement, et laquelle par contre doit être achetée endehors du village (par ex. la farine de poisson, la farine d’os, le sel, les vitamines). Aux fins de la planification,il est également utile de savoir qui au sein du ménage accomplit les activités et qui en tire parti.

Les essais de cette technologie sur le terrain ont démontré que la composante volaille constitue l’aspect leplus problématique. Elle demande plus d’investissement et de compétence en matière de gestion et est enoutre peu rentable, ce qui a limité l’acceptation du système de la part des agriculteurs et poussé ceux quil’avaient entrepris à cesser l’activité.

Avec l’élevage de poules dans l’arrière-cour, on peut obtenir des niveaux limités d’intégration. En général, lesagriculteurs élèvent quelques oiseaux (d’habitude seulement de 5 à 10) et les laissent se promener en libertépour ne pas avoir besoin d’acheter des aliments.

Tout développement d’un nouveau programme de vaccination dans une zone particulière doit tenir comptedes expériences que les agriculteurs et le bureau véterinaire local du bétail ont acquises sur les maladies lesplus importantes de la région. Des soins véterinaires peuvent également s’avérer nécessaires outre la vaccinationpréventive, par ex. pour les maladies parasitaires.

Les procédures de vaccination (quantité, mode d’emploi, etc.) peuvent varier d’une marque de vaccin àl’autre et à cet égard il faut suivre les indications du producteur. L’eau du robinet contenant du chlore peutinactiver les vaccins vivants (un temps d’ébullition de 15 minutes éliminera la plupart du chlore). Les vaccinsdoivent être conservés au frais et à l’abri de la lumière. Les outils doivent être parfaitement rincés car lesavon peut inactiver les vaccins vivants. En outre, dans certains pays, seuls les vétérinaires sont autorisés àutiliser les vaccins injectables.

En ce qui concerne le poulailler, un espace d’un cm entre les lamelles du sol risque d’être trop grand pour despoussins âgés de 14 jours qui pourraient ainsi se blesser. La solution pourrait être de réduire l’espace entre leslamelles, ou de garder les poussins plus longtemps dans la couveuse.

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Élevage intégré porc-poisson en Inde

S.D. Tripathi et B.K. Sharma

Flux du matériel enélevage intégré porc-poisson.

L'élevage de porcs peut êtrefructueusement intégré à lapisciculture si l'on construit

la porcherie sur une digue ou au-dessus de l'étang, de manière à ceque les déchets y soientdirectement déversés. Le systèmepossède des avantages évidents :

• Les déjections de porcs sont unexcellent engrais pour l'étang,en augmentent la productivitébiologique et par conséquent laproduction de poisson.

• Certains poissons se nourris-sent directement des excré-ments qui contiennent 70 pourcent d'aliments digestibles pourle poisson.

• Des aliments de complémentpour la pisciculture qui repré-sentent en général 60 pour centdes intrants dans la piscicultureconventionnelle, ne sont pasnécessaires.

• Les digues de l'étang offrent laplace nécessaire pour cons-truire les porcheries.

• L'eau de l'étang est utilisée pourle nettoyage des porcheries etpour le bain des porcs.

• Des considérations religieusesempêchent que le système soitutilisé partout en Inde, mais il aune importance particulièredans certaines régions car ilpeut améliorer la position socio-économique des communautésrurales les plus faibles, en par-ticulier des tribus qui élèvent

traditionnellement des porcs etpeuvent donc facilement lesintégrer à la pisciculture.

Pratiques piscicoles

Construisez les étangs(d'environ 1 000 m²) tout près devotre maison pour pouvoir mieuxvous occuper des poissons et desporcs, et pour décourager lesbraconniers.

Contrôlez et réparez lesdigues. L’étang devrait êtresuffisamment profond, de manièreà contenir plus d’un mètre d’eaupendant la saison sèche.

Préparation de l’étang

Vidangez et asséchez l’étangpour éliminer toutes les mauvaisesherbes et les poissons restants. S’iln’est pas possible de vidangerl’étang, les poissons peuvent êtretués en appliquant 15 kg de poudrede blanchiment chlorée et 15 kgd’urée dans un étang de 1 000 m².Autrement, on peut appliquer

Flux des matières dans l'élevage porc-poisson

DÉJECTIONS

EAU

FEUILLESMORTES

VASE

BANANIERSET PAPAYERS

250 kg de tourteau de Mahua, quinon seulement tue tous les poissonsmais qui agit aussi comme engraisorganique pour l’étang.

Les porcs sont amenés àl’étang avant l’empoissonnement,ainsi l’application basale d’engraisn’est pas nécessaire.

Empoissonnement

Introduisez les alevins dansl’étang sept jours après letraitement à la poudre chlorée. Lestaux d’empoissonnement recom-mandés sont donnés dans lafigure.1.

On peut modifier le taux del'empoissonnement et la proportiondes espèces en fonction desconditions locales. La carpeherbivore devrait être nourrierégulièrement avec des plantesaquatiques ou terrestres. Lechaulage de l'étang est pratiqué àintervalles réguliers, car il aide à lastabilisation des substancesorganiques. La quantité de chauxrequise par an est d'environ 25 kg.

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Récolte

Grâce à l'abondance d'alimentsnaturels dans les étangs porcs-poisson, le poisson atteint la taillemarchande en quelques mois. Par

conséquent, une récolte partielledevrait être faite trois fois, selon lacroissance du poisson. La récoltefinale peut être faite après 10 à 12mois.

PLANCHEREN PENTE

PORCHERIE

ÉTANG

CANAL DEDÉVIATION

EXEMPLE D'UNE PORCHERIE SITUÉE SUR UNEDIGUE D'ÉTANG

CANALDÉCOULEMENT

OU DRAIN

CANAL DEDÉVIATION

ILLUSTRATION D'UN PLANCHER ENPENTE

DÉC AVR

LÉGENDEPORC

ABATTAGEDES PORCS--

PORCELETS---

POISSON------

RÉCOLTE DE POISSONS

ALEVINS----------

Elevage des porcs

La quantité de porcsnécessaire dépend de la superficiede l'étang. Les déjections de troisporcs suffisent à fertiliser un étangde 1 000 m². On peut donc élevertrois porcs sur un étang de 0,1 ha.Puisque les porcs atteignent la tailled’abattage en 5 à 6 mois, et quel'élevage de la carpe exotiqueindienne demande 10 à 12 mois, onpeut élever deux lots de porcs enmême temps qu'un lot de poissons.

Les porcheries sont construitessur les digues de l'étang, demanière à ce que l'eau desnettoyages se déverse dans l'étangpar un canal de drainage. Un canalde déviation des excréments esttoujours nécessaire pour les cas oùceux-ci provoqueraient la

FÉV MARS MAI JUIN JUIL

6 espèces Taux d'empois- sonnement

Catla - 160Rohu - 160Mrigal - 120Carpe argentée - 160Carpe herbivore - 90Carpe commune - 120Total 810

3 espèces Taux d'empois- sonnement

Catla - 320Rohu - 240Mrigal - 240

CARPE ARGENTÉE

CARPE HERBIVORE

CARPE COMMUNE

CATLA

ROHU

MRIGAL

Figure 1: Taux d'empoissonnement

Août

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Calendrier annuel des activités pour l’élevage intégré porc-poisson

Août Préparation de l'étang, construction des porcheries, élevage desporcelets

Septembre Empoissonnement des alevins, engraissement et soin des porcsOctobre Engraissement/soin des porcs et piscicultureNovembre Engraissement/soin des porcs et piscicultureDécembre Première récolte partielle de poissonsJanvier Abattage du premier lot de porcsFévrier Engraissement du second lot de porcsMars Seconde récolte partielle de poissonsAvril Engraissement des porcs et du poissonMai Troisième récolte partielle de poissonsJuin Préparation pour la récolte finale des porcs et du poissonJuillet Récolte finale du poisson et abattage du second lot de porcs

Budget annuel (en roupies) pour l’élevage intégré porc-poisson en étang de 0.1 ha

CoûtsPisciculture

Préparation de l'étang avec 15 kg de poudre chlorée et 12515 kg d'urée à Rs4,15 kg

Alevins (850 à Rs250/1 000) 213Chaux (25 kg à Rs2/kg) 50Filets et main d'œuvre pour la récolte 400Equipement pour la pisciculture 25Loyer de l'étang 300

1 113Elevage des porcs

Porcheries 1 000Engraissement de deux lots de porcelets pendant 6 mois chacun

- Premier lotPorcelets sevrés (3 à Rs30 chacun) 90Aliments pour porcs (540 kg à Rs2/kg) 1 080

- Second lotMédicaments 40

2 210

Coût total 3 323Intérêts sur les fonds de roulement à 15% 499Coût total d'exploitation 3 822

Revenus Vente du poisson (600 kg à Rs 20/kg) 12 000 Vente de la viande (300 kg poids vivant à Rs 17/kg) 5 100

17 100Solde 13 278

Cash flow annuel pour l’élevage intégré porc-poisson en étang de 1 ha

Août Sept Oct Nov Déc Jan Fév Mars Avr Mai Juin JuilRecettes 0 0 0 0 +2 000 +2 550 0 +2 000 0 +2 000 0 +8 550Dépenses -1 402 -375 -162 -172 -252 -262 -272 -262 -262 -262 -182 -111Revenu net -1 402 -1 777 -1 939 -2 111 -363 +1 905 +1633 +3 371 +3 109 +4847 +4 667 +13 106

Notes :1. Les recettes commencent en décembre avec la première récolte partielle de poissons2. L’abattage du premier lot de porcs augmente les recettes en janvier.3. Recettes en mars. En mai, les recettes sont déterminées par la deuxième et la troisième récoltes partielles de poissons.

Autres points à considérer

Les ménages extrêmement pauvres en ressources auront des difficultés à accepter la technologie, car lesporcs doivent être élevés renfermés. Dans les exploitations agricoles à petite échelle les porcs sont libresd’errer et de fouiller dans les ordures pour trouver leur nourriture, ce qui évite d’investir temps et argentdans la construction de la porcherie et dans l’approvisionnement en aliments. D’un autre côté, dans lessystèmes agricoles où les porcs sont élevés renfermés, la technologie est plus facilement applicable.

Lorsqu’on construit la porcherie près de l’étang, il faut tenir compte que l’urine contient une grande partiedes valeurs nutritives des déjections que le sol devrait donc être imperméable ; ceci pourrait toutefois êtretrès coûteux et peu abordable. Des feuilles en plastique placées sous des planchers en lattes de bois pourrecueillir l’urine nécessaire à l’étang ont été utilisées et se sont révélées efficaces.

Un autre exemple de cette technologie nous vient du Nord du Viet Nam, où l’élevage intégré porc-poissondans l’arrière-cour a plus de succès grâce à un potentiel majeur. Ce système a été bien étudié et analysé.

prolifération d'algues ou toute autreanomalie. Les eaux de la porcheriedoivent être drainées dans l'étangaprès le lever du soleil, pour éviterun manque d'oxygène.

Les porcheries peuvent êtreconstruites avec n'importe quelmatériel peu coûteux, mais leplancher doit être en béton avecune pente vers l'étang. Chaqueporc doit avoir un espace de 1 à1,5 m² à sa disposition.

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Élevage intégré porc-poisson en arrière-cour aux Philippines

Frank V. Fermin

L’élevage intégré porc-poissonn’est pas une nouvelleinvention; il est pratiqué

depuis des années dans denombreuses régions d’Asie.L’élevage combiné de porc et depoisson présente beaucoupd’avantages:

• Les pisciculteurs peuvent pro-duire du poisson sans devoir lesnourrir et sans devoir transpor-ter de l’engrais pour fertiliserl’étang.

• L’élevage porc-poisson maxi-mise l’utilisation de la terre enintégrant deux activités agrico-les sur la même superficie.

• L’étang piscicole constitue undispositif hygiénique d’élimina-tion de déchets animaux.

• L’élevage intégré porc-poissondans l’arrière-cour fournit unrevenu supplémentaire et unesource de protéines bon mar-ché pour la famille.

Mise en place dusystème

1.Construction de l’étang• Placez l’étang près d’une

source d’eau, mais dans unendroit non sujet aux inonda-tions. Installez des tuyaux d’ar-rivée et d’évacuation munisd’un grillage.

• Un porc peut être suffisantpour fertiliser un étang de 100à 150 m². La profondeur del’eau devrait être maintenueentre 60 et 100 cm. Avec unétang de telles dimensions etprofondeur et avec la juste den-

ÉVACUATION

PROFONDEURDE L’EAU

60-100 cm

UN CANAL DE DÉVIATION À DEUX SORTIES POURPORCHERIES

CONSTRUIT ENBOIS DE REBUT

ÉTANG PISCICOLE

COMPOSTIÈRE

sité d’empoissonnement, onévite tous les problèmes depollution organique.

• On peut construire un canal dedérivation pour canaliser le fu-mier en excès vers unecompostière, ou pour pouvoirinterrompre la fumure del’étang quand nécessaire.

• L'eau de l'étang riche en subs-tances nutritives peut être uti-lisée pour fertiliser les légumes

cultivés sur les digues ou prèsde l'étang.

2.Emplacement de la porcherieIl y a deux emplacements

possibles pour la porcherie. Ellepeut être construite sur les diguesprès de l'étang. De préférence, leplancher devrait être en béton (ouautre matériel imperméable afin depouvoir récupérer le fumier etl'urine), et en pente vers l'étang. Un

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tuyau pour canaliser le fumier etl'urine dans l'étang est nécessaire.Une autre possibilité est deconstruire la porcherie au-dessus del'étang. Dans ce cas, le plancherpeut être en lattes de bambouespacées de manière à ce que lefumier et l'urine tombentdirectement dans l'étang, en faisanttoutefois attention à ce que l'espaceentre les lattes soit suffisammentétroit pour que les pattes des porcsne s'y coincent pas (avec le risquede blessures). Le plancher desporcheries devrait avoir unesuperficie de 1m x 1,5 m par porc.3.Empoissonnement

• Introduisez les alevins (200poissons/100 m²) dans l'étang(environ 100 à 150 m²) une foisqu'il a été rempli d'eau. On pro-pose ici trois systèmes possi-bles de pisciculture, dont le sys-tème de polyculture 2 est basésur l'expérience au Viet Namet en Thaïlande. Dans les deuxsystèmes de polyculture, desprédateurs sont utilisés pourcontrôler la reproduction destilapias (si les deux sexes sontprésents). Les taux d'empois-sonnement conseillés sont in-diqués au Tableau 1.

• Placez dans la porcherie unporcelet sevré (de 8 à 10 kg oude 1,5 mois).

• Le poisson et le porcelet peu-vent être introduits en mêmetemps.

4.Distribution des aliments auxporcs• Nourrissez les porcs deux fois

par jour. Vous pouvez leur don-ner des aliments de complé-ment tels que le kangkong(Ipomoea aquatica).

5.Récolte• Récoltez les poissons après

quatre à cinq mois. Conservezles alevins (s'il y en a) qui se-ront nécessaires pour la saisonde croissance suivante; vendezle surplus. Vous pouvez égale-ment faire des récoltes partiel-les pour la consommation fa-miliale en fonction des besoins.

• Vendez le porc après quatre àcinq mois.

• Si possible, enlevez les déchetsorganiques ou la vase du fondde l'étang et utilisez- les pourfertiliser les légumes.

Limitations

• Coût élevé des intrants pourl'élevage des porcs (aliments etporcelets).

• Les consommateurs peuventêtre réticents à manger du pois-son produit dans des étangs fer-tilisés avec du fumier, ce quipeut créer des problèmespotentiels pour lacommercialisation.

Dessin 1 : porcherie sur la digue de l'étang

Dessin 2 : porcherie au-dessus de l'étang

Tableau 1. Taux d’empoissonnement conseillésMonoculture : 100% tilapia (Oreochromis niloticus) - 2 poissons/m², 3 à 5g poids moyen

Polyculture 1 :85% tilapia - 170 alevins, 3 à 5 g poids moyen13% carpe commune (Cyprinus carpio) - 26 alevins2% poisson tête de serpent strié (Channa striata) et poisson-chat (Clariasbatrachus) - 4 alevins, 1 à 2 g poids moyen

Polyculture 2 :50% Pangasius micronemus - 100 alevins, 10 g30% tilapia - 60 alevins, 3 à 5 g20% gourami embrasseur (Helostoma temmincki) - 40 alevins, 1 à 2 g poids moyen

• Les agriculteurs veulent garderleurs animaux près de la mai-son (à cause des vols), et cecipeut ne pas toujours être pos-sible.

Solutions possibles àquelques-unes de ceslimitations

1.Elevez des porcs hybrides/indigè-nes pour réduire les coûts desaliments.

2.Il arrive que le poisson provenantd'étangs surchargés de fumier aitun goût de «boue» ou un arrière-

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goût qui peut être éliminé en pre-nant les mesures suivantes :• Arrêtez de déverser du fumier

dans l'étang quelques joursavant la récolte du poisson.

Coûts et bénéfices (en pesos des Philippines) de l'élevage intégré porc-poisson dans l'arrière-cour pendant une période de cinq mois

Coûts Peso Composante porc

Porcelet 1 000,00Aliments commerciaux 1 246,60Médicaments 34,00Son de riz (P25/kg) 87,50Main d'œuvre 300,00Entretien de la porcherie 50,00

Composante poissonEntretien de l'étang 250,00Alevins 40,00

3 008,10Recettes Porc (1 animal) 3 050,00

Poisson (27,5 kg à P40/kg) 1 100,00 Alevins (1 100 à P0,02/pièce) 220,00

4 370,00Solde 1.361,90

Investissement des capitaux (frais fixes) Porcherie (P500 à 6 ans) 500,00

Construction de l'étang (110 à 150 m²) 200,00Seau 80,00Total 780,00

Taux d'intérêt sur l'investissement = ( 1361,90÷780) x 100 = 175%

Notes :1. Pour P100 investis, l'agriculteur obtient P1752. Il est possible de récupérer entièrement le coût d'investissement, voire d'obtenirun bénéfice, en un seul cycle de production.3. 1992 : US$1 = P26

Autres points à considérer

Etant donné les meilleurs taux d'acceptation et d'adoption de ce système dans les autres pays d'Asie, ilsemblerait qu'aux Philippines il existe des contraintes spécifiques. L'élevage de porcs est intensif enressources et nécessite un régime alimentaire concentré pour que les bêtes grandissent et produisentdes déchets de qualité pour la fertilisation de l'étang. Des expérimentations ont démontré que les feuillesde Leucaena (ipil-ipil) peuvent être toxiques pour les porcs même en quantité relativement faible. Lesporcs hybrides et indigènes peuvent être nourris avec des aliments de qualité inférieure, mais cela n'entraînepas forcément des coûts alimentaires globaux inférieurs par unité de poids de porc produite; la croissanceest plus faible et, même si les aliments ne doivent pas être achetés, ils nécessitent quand-même du travailet l'utilisation d'autres ressources. Les néophytes devraient tenir compte du fait que des risques etproblèmes de commercialisation affectent souvent la production de porcs.

Enlever la vase de l'étang pour fertiliser légumes et cultures requiert non seulement beaucoup de maind'œuvre mais aussi que l'étang puisse être vidangé, ce qui n'est guère possible en de nombreux endroitsoù ont été construits des étangs piscicoles ruraux.

• Au moins quatre à six heures(ou mieux encore plusieursjours) avant de vendre ou demanger le poisson, transférezles poissons récoltés dans unepoche en filet placée dans unétang d'eau propre.

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SYSTÈMES RIZ-POISSON

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Système riz-poisson à bas intrants enrégions irriguées de Malaisie

Ahyaudin Ali

Le système intégré riz-poissonest une tradition ancienne largement pratiquée dans la

région du Nord Kerian, Perak,Malaisie péninsulaire. La région estune plaine d'inondation côtièrealluviale, qui reçoit l'eau d'irrigationdu réservoir de Tasik Merah. Lesol est principalement de l'argileavec quelques problèmes d'acidité.Le riz ayant un cycle de productioncourt, on le cultive deux fois par anen utilisant des variétés àrendement élevé.

Il existe dans la péninsule de laMalaisie approximativement352.000 ha de rizières, dont120 000 ha (34 pour cent) ont uneprofondeur d'eau suffisante (15 à16 cm) pour y pratiquer le systèmeriz-poisson.

Description

• On peut distinguer deux systè-mes: le système traditionnel(Système 1) et le système amé-lioré (Système 2). Les deuxsystèmes, qui consistent essen-tiellement à capturer des pois-sons sauvages pour ensuite lesélever en rizières, requièrentpeu de main d'œuvre et peud'intrants. Les poissons arriventavec l'eau provenant des ca-naux d'irrigation, des fossés etdes rizières : ils sont capturésau début de la saison de crois-sance du riz, grandissent enmême temps que celui-ci etsont récoltés en fin saison.Dans le système amélioré, onajoute des tranchées, lesétangs-refuges sont approfon-dis, fertilisés et chaulés, et les

digues sont améliorées. Toutceci demande des investisse-ments additionnels.

• La dimension des rizières va-rie entre 0,81 et 1,42 ha. Unétang-refuge de 6,5 à 8 m dediamètre, qui peut tout aussi bienêtre un puits ou une fosse d'em-prunt inutilisé, est situé dans lapartie la plus basse du champ.Il constitue un abri pour lespoissons quand le niveau del'eau est bas, car l'eau y est plusfraîche et contient plus d'oxy-gène dissous. Le long du péri-mètre du champ, on peut creu-ser des tranchées (de 0,25 mde large et 0,1 m de profon-deur) afin de permettre au pois-son d'aller et venir dans l'étangrefuge. Ces tranchées ouver-tes peuvent également servir dezones d'alimentation où les pois-

Section à grande échelle de la zone irriguée du Nord Kerian, Perak, Malaisie

SOL LIMONARGILEUX

MARÉCAGEUXARG

ILE

LIMON ARGILEUXLIMON

UTILISATIONDE LA TERRE

RIZIÈRE ROUTE/MAISONS

CANAL ROUTE/MAISONS

RIZIÈRE RIZIÈREÉTANG-REFUGE

BÉTAIL VOLAILLECHÈVRESBOVINS

VOLAILLECHÈVRESBOVINS

POISSON MUD FISHPOISSON-CHATGOURAMI

MUD FISHPOISSON-CHATGOURAMI

ARBRES ETCULTURES

RIZCOCOTIERPAPAYERMANGUIERBAMBOUPINANGBANANIERCITRONNELLECITRON VERT

COCOTIERPAPAYERMANGUIERBAMBOUPINANGBANANIERCITRONNELLECITRON VERT

COCOTIERPAPAYERBANANIERMANIOCCOURGESMANGUIER

COCOTIERPAPAYERMANGUIERBAMBOUPINANGBANANIERCITRON VERT

COCOTIERPAPAYERMANGUIERBAMBOUPINANGBANANIERCITRON VERT

MU

D F

ISH

POIS

SO

N-C

HA

TG

OU

RA

MI

MU

D F

ISH

POIS

SO

N-C

HA

TG

OU

RA

MI

ROUTE/MAISONS

VOLAILLECHÈVRESBOVINS

CANAL

LIMON ARGILEUX

ROUTE/MAISONS

VOLAILLECHÈVRESBOVINS

MU

D F

ISH

POIS

SO

N-C

HA

TG

OU

RA

MI

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66

UTILISATION DELA TERRE

CANAL DEDRAINAGE POURL'IRRIGATION

ROUTE/DIGUE

FOSSÉ HABITATION RIZIÈRE DIGUE FOSSE DIGUE

BÉTAIL

POISSON TÊTE DESERPENTPOISSON-CHATGOURAMI

POISSON TÊTE DESERPENTPOISSON-CHATGOURAMI

POISSON TÊTE DESERPENTPOISSON-CHATGOURAMI

ARBRES ETCULTURES

BANANIER, MANGUIER,COCOTIER, PAPAYER,BAMBOU, CITRON VERT,CITRONNELLE

BANANIERMANIOCCOURGESOKRASHARICOTS VERTSPAPAYERPIMENTS

COCOTIERMANGUIERBANANIER

AMÉLIORATIONDU SYSTÈME

PATRIMOINEHÉRÉDITAIREPOUR LESPOISSONS

JARDINAGEBIO-INTENSIF

L'ENTRETIEN DESDIGUES ET DESTRANCHÉES RÉDUITL'UTILISATION DEPESTICIDES ETD'HERBICIDES J

AR

DIN

AG

EB

IO-I

NT

EN

SIF PATRIMOINE

HÉRÉDITAIREEMPOISSONNEMENTDE NOUVELLESESPÈCESALIMENTATIONCOMPLÉMENTAIREENTRETIEN DEL'ÉTANG

LIMITES DUSYSTÈME

PROPRIÉTÉCOMMUNE

PROPRIÉTÉCOMMUNE

CARENCE EN MAIND'ŒUVRE

TERRE LIMITÉE POUR UNEAUGMENTATION MATÉRIELLEINONDATIONSINCONTRÔLÉES UTILISATIONEXCESSIVE DE PESTICIDES,SUREXPLOITATION

BRACONNAGEBASSEPRODUCTIVITÉPASD'EMPOISSONNEMENTINONDATION INCONTRÔLÉEUTILISATION EXCESSIVE DEPESTICIDES, SUREXPLOITATION

JARDINAGEBIO-INTENSIF

AVEC COÛTSADDITIONNELS

POISSON TÊTE DESERPENTPOISSON-CHATGOURAMI

RÉSERVOIR

CHÈVREVOLAILLEBOVINS

Section de la zone irriguée du Nord Kerian, Perak, Malaisie, avec tous les types de ressources des systèmestraditionnels et améliorés

POISSONPA

TRI

MO

INE

HÉR

ÉDIT

AIR

E

Disposition d'une exploitation agricole dans un système traditionnel

CHÈVRES

POULES

ENCLOS POURLES CANARDS

ÉTANGREFUGE

(PUITS DOMÉSTIQUES INUTILISÉS)

RIZIÈRE

RIZIÈRE

ADMISSIONÀ L’ÉTANGRÉFUGE

RIZIÈRE

Flux des matières dans un système cultural traditionnel

ALIMENTATION

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sons peuvent se nourrir de zoo-plancton, en particulier lors-qu'ils sont dans la phase depetits alevins et de grands ale-vins, le zooplancton étant alorsimportant pour leur croissance.La terre provenant du creuse-ment des tranchées est utiliséepour renforcer les digues(0,3 m de hauteur) autour duchamp.

• On ne donne pas d'alimentationcomplémentaire. Les poissonsse nourrissent des aliments na-turels qui se trouvent dans lesrizières.

• La productivité du système dé-pend de la fertilisation du riz,qui se fait deux fois par saison.Urée (46 pour cent N) et NPK(17,5 - 15,5 - 10) sont appliquésau taux respectif de 56 et112 kg/ha. Pour augmenter

d'avantage la productivité et ladisponibilité en aliments, ilfaudrait chauler (si nécessaire)et fertiliser avec de l'engrais or-ganique (si disponible) l'étang-refuge.

Espèces utilisées

Espèces localesLes espèces locales se

développent bien en rizières. Ellesse sont adaptées à l'eau peuprofonde, à une turbidité et unetempérature élevées, et au peud'oxygène dissous trouvé dans leschamps.

• Le gourami peau de serpent(Trichogaster pectoralis) estle plus important numérique-ment. Cette espèce et legourami trois tâches(T. trichopterus) sont herbivo-

res/planctonivores et se trou-vent tout en bas de l'échelle dela chaîne alimentaire.

• L'anabas (Anabas testu-dineus) est insectivore.

• Le poisson-chat à grosse tête(Clarias macrocephalus), unomnivore, et le mudfish oupoisson tête de serpent strié(Channa striata), un carni-vore, sont également des es-pèces importantes.

Espèces récemment prisesen considération

• Le tilapia (Oreochromis sp.),herbivore/planctonivore/insec-tivore, est adaptable du point devue écologique et important dupoint de vue économique.

• La crevette géante d'eau douce(Macrobrachium rosen-bergii) est une autre espèce

ALIMENTATION

Disposition d'une exploitation dans un système amélioré

Flux des matières dans un système agricole amélioré

RIZIÈRE

ENCLOS POUR LESCANARDS

JACINTHED’EAU

ARBRES POURFAIRE DEL’OMBRE

FOSSE(TROU DE DÉBLAI INUTILISÉ)

ALIMENTATIONDE LA FOSSE

RIZIÈRE

CHÈVRES

RIZIÈRE

MAISON

FOSSE

ALIMENTATION

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qu'il faudrait prendre enconsidération.

Rendements

• La vente du poisson apporte unrevenu additionnel important, enparticulier aux métayers. Lebénéfice supplémentaire, pourle propriétaire et les métayers,est respectivement de 6,8 et 9pour cent. Peu d'intrants étantnécessaires, la production depoisson contribue considéra-blement au revenu saisonnierdes agriculteurs.

• Le poisson est vendu à desmarchands qui fournissentpompe, filets et autres acces-soires nécessaires pour la ré-colte du poisson. Les petits pois-sons sont laissés croître en vuede la saison suivante. Les pois-sons de taille marchande sont:gourami peau de serpent,14 cm; poisson-chat, 20 cm;gourami tête de serpent, 25 cm.

Avantages

• Apporte une alimentation et unrevenu additionnels

• N'implique aucune dépense ad-ditionnelle, à moins que le sys-tème ne soit modifié par laconstruction de tranchées, lerenforcement des digues, etc.

Calendrier saisonnier

Préparation du champ (application d'herbicides). Attention: utilisez les herbicides correctement et seulement si nécessaireFertilisation (urée - 56 kg/ha; NPK - 112 kg/ha)Application de pesticides (Carbofuran - 5,6 kg/ha). Attention: utilisez-les correctement et seulement si nécessaire

RIZ

POISSON DANS LESCANAUX/FOSSÉS

FOSSESLE POISSON ENTRE

DANS LE CHAMPRÉCOLTE DU POISSON

DANS LESCANAUX/FOSSÉS

ÉTANG REFUGE

LE POISSON ENTREDANS LE CHAMP

RÉCOLTE DU POISSON

DANS LESCANAUX/FOSSÉS

ÉTANG REFUGE⇓

NIVEAU DEL’EAU

PAS D’EAU PAS D’EAU

JUIL AOÛT SEP OCT NOV DÉC JAN FÉV MARS AVR MAI

PAS D’EAU

Calendrier des activités • Tous les cinq ans, pendant la saisonde jachère, l'étang-refuge devrait êtreapprofondi jusqu'à environ 1,5 à 2 m.Des tranchées (de 0,25 m de large et0,1 m de profondeur) devraient êtrecreusées tout le long du périmètre, etdes digues d'environ 0,4 m de hauteurconstruites. Il faut également chaulersi nécessaire et appliquer de l'engraisorganique si disponible.

• Une fois que l'eau est disponible, ilfaudrait couper, ratisser et enlever lesmauvaises herbes mortes pour prépa-rer le champ. En environ 7 à 10 jours,il faudrait bloquer toutes les sorties pourempêcher le poisson de s'enfuir.

• Repiquage des jeunes plants de riz.L'enlèvement des mauvaises herbes estimportant, surtout dans les tranchées,pour créer des zones d'alimentation(plancton) pour les jeunes poissons.

• Première fertilisation. Ajoutez 5, 6 kg/ha de Furadan (Carbofuran) mélangéavec de l'urée (56 kg/ha) et du NPK(112 kg/ha).

• Seconde fertilisation après 60 à 65jours. Comme ci-dessus.

• Contrôlez la rizière et le poisson. Fer-mez toutes les fuites d'eau pour empê-cher le poisson de s'enfuir.

• Lorsque le riz est prêt pour la récolte,vidangez le refuge pour récolter le pois-son. Ne prenez que le poisson de taillecommercialisable (la taille dépend dela demande du marché). Laissez lespoissons plus petits comme stock pourla saison suivante.

Creusementdes tranchées

Approfondis-sement de l’étang

0 jours

20 jours

45-50 jours

65-150 jours

>150 jours

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Rendements potentiels obtenus en systèmes riz-poisson traditionnels et améliorés

GOURAMI

POISSON-CHAT

TÊTE DE SERPENT

TOTALCOMMERCIALISABLE

TOTAL NONCOMMERCIALISABLE*

X= SYSTÈME TRADITIONNELO= SYSTÈME AMÉLIORÉ: TRANCHÉES AJOUTÉES, REFUGE APPROFONDIS,

DIGUES AMÉLIORÉES, FERTILISATION ET CHAULAGE DES REFUGES

* COMPREND (A) POISSONS DE PETITE TAILLE LAISSÉS DANS LE REFUGE POUR LA SAISON SUIVANTE(B) L'ANABAS QUI EST CONSOMMÉ OU SALÉ COMME PEKASAM ET VENDU

Budget simplifié estimé (en US$) pour la composante poisson des deux systèmes riz-poisson

Saison 1 Saison 2

Système 1 Système 2 Système 1 Système 2

Rendements (marges)Recettes provenant de la vente

du poisson 26-35 47-59 26-35 47-59Recettes provenant de la vente

de pekasam (4 à 6kg x 5 à 6 kg/saison, US$2/kg) 8-12 10-12 8-12 10-12Sans apport monétaire (consommation

familiale - principalement gourami peau deserpent, 10 à 20 kg/saison) 1-3 1-3 1-3 1-3

Rendement total (a) 35-50 58-74 35-50 58-74Coûts

Argent comptant 35-50 58-74Réparation des digues, des tranchées,du refuge et autres mesures degestion (4,5 jours x US$4)Matériel 18

* Engrais (12,5 kg x US$0,80) 10 10* Chaux (8,5 kg x US$0,80) 7 7

Coût total (b) 35 17Revenu net (a-b) 35-50 23-39 35-50 41-57

Notes :1.Notez qu'au cours de la première saison, le système 1 n'a pas de coûts initiaux et a donc un revenu net supérieur au

système 2.2.Toutefois, au cours de la deuxième saison, les coûts du système 2 diminuent et l'agriculteur obtient un revenu

supérieur par rapport au système 1.

• Ne comporte aucun change-ment important dans les acti-vités habituelles de l'entrepriseagricole: dans le système amé-lioré (système 2), les agricul-teurs adaptent aux pratiquestraditionnelles les modifications

nécessaires pour l'améliorationdu rendement, moyens permet-tant. Le système traditionnel(système 1) est viable dans lessituations où la main d'œuvreest limitée, ou s'il est géré parun couple âgé.

• Optimise les ressources exis-tantes abandonnées ou sous-exploitées.

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• Permet de conserver le patri-moine héréditaire de précieu-ses espèces locales.

Contraintes

• Courte période de croissance,due à la double récolte de riz.

Autres points à considérer

La technologie demande peu de matériel et de main d'œuvre, d'où son utilité pour les ménages ayant unfaible revenu.

Les informations suivantes peuvent être nécessaires si l'on doit concevoir de nouvelles applications dusystème dans d'autres régions: (a) quel sont les rôles des espèces de poisson nouvellement introduites;(b) la progéniture des tilapias constitue un aliment important pour le gourami tête de serpent, ce quiengendre une augmentation globale du rendement là où ces petits alevins sont présents ; (c) le systèmeamélioré augmente-t-il le stock de poissons élevés entre une culture et l'autre et (d) quelles sont lespratiques rizicoles pratiquées : repiquage ou semis direct?

• Mauvaise et excessive utilisa-tion de pesticides etd'herbicides.

• Perte de poisson possible encas d'inondation incontrôlée.

• Mauvaise gestion et ressourceshumaines insuffisantes.

• Basse productivité et bassemise en charge si on n'ajoutepas d'aliments de complément.

• Étang-refuge éloigné de lamaison.

• Programmes gouvernemen-taux conflictuels en matière desubvention pour le riz.

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Systèmes riz-poisson en Indonésie

Catalino dela Cruz

En Indonésie, l'intégration riz-poisson existe depuislongtemps. En général, ce

sont les fermiers qui ont développéles systèmes utilisés actuellement.Les systèmes riz-poisson les pluspratiqués dans les régions irriguéesde l'Ouest de Java sont lessystèmes minapadi, penyelang etpalawija. Dans les zones côtièresde l'Est de Java, il existe aussi unsystème particulier appelé sawahtambak (voir chapitre suivant). Les principaux poissons produitsdans les rizières sont des alevinsutilisés pour empoissonner dessystèmes de grossissement tels quecages flottantes en filet et enbambou, élevage en eau courante(bassins en béton) et élevage encanal d'irrigation.

Le système minapadi

Dans ce système, l'élevage depoisson et la culture de riz sonteffectués ensemble dans le mêmechamp. On utilise une tranchée-refuge de 0,5 m de large et 0,3 à0,4 m de profondeur. La méthodepayaman est une variation dusystème minapadi, avec ladifférence que le champrizipiscicole est en communicationavec un étang-refuge plutôtqu'avec une tranchée.

On plante des variétés de rizdont le rendement est très élevélorsqu'elles sont cultivées avec lepoisson, tel que le IR 64 pour lasaison des pluies et le Ciliwungpour la saison sèche. Dans unchamp bien préparé, la distanceentre les plants est de 20 x 20 cm,

22 x 22 cm ou 25 x 25 cm. Lesengrais utilisés dans l'Ouest deJava et leurs taux d'application enkg/ha sont: urée, 200;superphosphate triple, 100;chlorure de potassium, 100; sulfated'ammonium, 50. Le niveau de l'eauest maintenu bas pendant la périodede tallage du riz. On l'augmenteensuite progressivement jusqu'à 10à 15 cm tout au long de la périodede croissance du riz.

Des carpes communes de 15à 25 g sont introduites dans la rizièreà raison de 2 500 à 3 000/ha, sept àdix jours après le repiquage du riz.Une tranchée centrale outransversale occupe environ 2 pour

cent de la superficie totale de larizière. Après une période deculture de 40 à 60 jours, on vidangelentement la rizière pour la récolte.Pendant cette période, le poissonatteint 50 à 100g, c.-à-d. ladimension désirée pourempoissonner des cages et dessystèmes de pisciculture en eaucourante.

Le système penyelang

Il s'agit du système d'élevagede poisson qui a lieu entre lapremière et la deuxième culture deriz. La période d'élevage est pluscourte que dans le système

Les alevins produits enrizière sont utilisésdans divers systèmesde grossissement

Système minapadi

CAGES FLOTTANTES EN FILET

RIZIÉRE

CANALD’IRRIGATION

BASSIN EN BÉTON ÀEAU COURANTE

CAGE EN BOMBOU(KARAMBA)

UNE RÉCOLTE DE RIZ

RIVIÈRE

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palawija. On introduitimmédiatement la carpe communedans une partie de la rizière avecchaumes de riz, alors qu'on préparel'autre partie du champ pour laculture de riz qui aura lieu pendantla saison sèche.

Les dimensions des alevinsvarient : 5 à 8 ou 8 à 12 cm ou 15 à25 g, selon la disponibilité. Le tauxd'empoissonnement est de 2 000 à4 000/ha. L'eau a une profondeurde 10 à 20 cm. Les poissons sontrécoltés après 30 à 40 jours. Unepériode si courte peut ne paspermettre de produire la dimensiondésirée pour l'empoissonnement decages et pour des systèmes d'eaucourante, surtout si les alevins sontpetits au départ. Cependant, despisciculteurs achètent aussi depetits poissons lorsque ladisponibilité sur le marché estlimitée. Les petits poissonsinvendus sont ré-empoissonnésdans le cycle de culture de rizsuivant de saison sèche.

Système penyelang

Construction de diguesaprès la culture de rizen saison sèche pour lesystème palawajia ikan

CHAUMESDE RIZ

Le système palawijaikan

Tout de suite après la récoltede riz de saison sèche, on construitdes diguettes à la houe de manièreà ce qu'elles puissent contenir uneprofondeur d'eau de 30 à 40cm. Lataille et le taux d'empoissonnementvarient. Dans l'Ouest de Java, letaux d'empoissonnement de carpescommunes de 3 à 5 cm ou 5 à 8 cmde long est de 5000/ha, sans apportalimentaire. Dans le Nord deSumatra, le système palawija

produit des poissons deconsommation. La carpe communeest généralement introduite quandelle a un poids de 30 à 50 g ou 50 à100 g, au taux de 1 000 à 1 500/ha(sans apport alimentaire) et de1.500 à 3 000/ha (avec alimentationcomplémentaire). Les aliments decomplément sont constitués par leson de riz, manioc haché, grainesde maïs trempées dans l'eau,aliments pour la volaille, déchets decuisine et autres. La récolte dupoisson est effectuée en drainantla rizière.

Empoissonnement et production

Système Taille à l'empois- Taux d'empois- Production Période de culturesonnement sonnement (kg/ha) (jours)

(n/ha)

Minapadi 15-25g 2 500-3 000 100-200 60Penyelang 15-25g 2 500-3 000 70-100 30-40Palawija 8-5 cm 5 000 200-300 60

30-50g50-100g 1 000-3 000 300-800 60-70

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Schémas de cultures

Les systèmes décrits ci-dessussont combinés dans des schémasséquentiels de cultures répartis lelong d'une année, tels que illustréci-contre:

Dans le dernier schéma, descanards peuvent librement senourrir dans la rizière 25 à 30 joursaprès le repiquage du riz. Au tauxde 25 canards/ha, ces oiseauxpeuvent constituer un moyen delutte contre l'infestation du riz parles escargots dorés (Pomaceaspp.). Les canards ont un petitétang-refuge où ils peuvent êtregardés au besoin.

La présence de canards dansle dernier schéma rend celui-ci leplus fructueux. La productiond'œufs pendant toute l'annéeapporte à l'agriculteur un revenumensuel. En l'absence de canards,le schéma le plus rentable est leminapadi-penyelang-minapadi-palawija.

Minapadi - penyelang - mianapdi -palawjia(riz + poisson) (seulement poisson) (riz+poisson) (seulement poisson)Riz - penyelang - riz - palawijaRiz - riz -palawija(riz+poisson-canard) -(poisson-canard)-(riz+poisson-canard)-(poisson-canard)

SAISON SÈCHE SAISON DES PLUIESSAISON DESPLUIES

RIZ

POISSON

JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AUG SEP OCT NOV DÉC

Autres points à considérer

Avant de pratiquer le système ici décrit, il serait opportun que les usagers potentiels s’informent localementsur l’importance des différents marchés pour alevins, ainsi que la quantité requise et les périodes où ilssont nécessaires.

La pratique est concentrée dans l’Ouest de Java. Un classement selon les ressources des agriculteursimpliqués dans cette pratique (auparavant et à l’heure actuelle), les intrants fournis par les différentsmembres du ménage et leur accès aux bénéfices apportés par cette activité, pourraient offrir desinformations utiles pour des applications ultérieures. Les variations locales de la valeur relative dupoisson et du riz par rapport à la situation dans l’Ouest de Java pour chaque type de système sontégalement intéressantes.

Les aspects économiques des systèmes devraient être évalués sur la base des expériences locales, enprenant en considération les besoins des espèces locales, les coûts et les bénéfices. En général, lesystème peut avoir du succès s’il existe une demande adéquate d’alevins.

Le système peut en outre engendrer des possibilités de travail pour les femmes, en particulier dansl’alevinage, car il garantit un bénéfice immédiat de leur travail et des investissements en espèces et enmatériel.

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Le système riz-poisson sawah tambak enIndonésie

Catalino dela Cruz

PLUIE PLUIE

EAU SAUMÂTRECREVET-TES CREVETTES

EAU SAUMÂTREEAU DOUCE

RIZ

MER

INONDATION ÀMARÉE HAUTE CHANOS, TAWES

INFILTRATIONS

Littéralement, sawah tambaksignifie étang de rizière (eau saumâtre). Mais ici, le terme

se réfère à une région de l’Est deJava de 12 152 ha, où 15 000ménages pratiquent le système riz-poisson. En fonction de laprofondeur des eaux d’inondationet de l’intensité de la piscicultureou de la riziculture, les systèmes riz-poisson sawah tambak peuventêtre classifiés comme suit:1.Système riz-poisson combiné en

saison des pluies: approprié dansles zones où les inondations et lesrisques de submersion du riz sontmoindres. Cependant, l’eau n’estpas suffisante pour subvenir auxbesoins de la riziculture en sai-son sèche.

2.Système riz-poisson combiné ensaison des pluies, suivie par uneculture de riz en saison sèche:pratiquée dans les régions oùl’eau n’est pas aussi profonde. Ily a suffisamment d’eau pour lariziculture en saison sèche.

3.Pisciculture (sans riz) pendant lasaison des pluies, suivie par la ri-ziculture en saison sèche: appro-

priée là où l’eau des inondationsest profonde.

4.Pisciculture pendant toute la sai-son d’inondation: pratiquée dansles zones où les agriculteurs pré-fèrent la pisciculture à la rizicul-ture durant toute la saison desinondations.

Les espèces de poissonélevées sont une combinaison dechanos (Chanos chanos) et detawes ou barbeau argenté(Barbodes gonionotus). La carpecommune est elle aussi introduitesi disponible.

Fonctionnement dusystème sawahtambak

Les composantes duchamp1.Digue périphérique: elle est cons-

truite lorsqu’on creuse le canalpériphérique interne au champ.Largeur à la base: 4 à 5 m; lar-geur au sommet: 2 à 2,2 m; hau-teur: 1,4 à 1,8 m.

2.Canal/fossé périphérique: il sertde refuge aux poissons, d’étangd’alevinage, de lieu de stabula-tion/transition, de canal de cap-ture et de réserve d’eau pour leriz pendant la saison sèche. Lar-

RIZIÉRE

SCHÉMA D’UN SYSTÈME SAWA-TAMBAK

CANALPÉRIPHÉRIQUE

DIGUETTEPROVISOIRE

DIGUETTEPÉRIPHÉRIQUE

LARGEUR AU SOMMET2 - 2,2 m

LARGEUR À LA BASE4 - 5 m

HAUTEUR1,4 - 1,8 m

LIEU DE TRANSITIONPOUR LE POISSON

ALEVINAGE/STABULATIONDE PETITSALEVINSALEVINAGE/

STABULATIONDES TAWES

ENDROITPROVISOIRE

POUR LESTAWES

SCHÉMA DU LIEU DE STABULATION POURCHANOS, ALEVINS ET BARBEAUX ARGENTÉS

TRANCHÉE

PÉRIPHÉRIQUE

CANAL PÉRIPHÉRIQUE

DIGUETTEPROVISOIRE

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geur au fond: 2,8 à 3,2 m; pro-fondeur: 0,3 à 0,7 m.

3.Rizière: la zone utilisée pour plan-ter le riz est entourée par unediguette provisoire de 0,5 m dehauteur qui retient l’eau néces-saire à la croissance du riz,diguette qui s’avère particulière-ment utile dans le système com-biné riz-poison.

Approvisionnement en eauL'eau provient des pluies ou

d'infiltrations. Par conséquent, il n'ya pas de vannes d'alimentation oud'évacuation. Lorsqu'il faut enleverou ajouter de l'eau, on utilise dessystèmes traditionnels de pompageou de vidange.

Méthodes utilisées pourempêcher les poissons des'échapper pendant lesinondations

Les agriculteurs gardent desherbes, feuilles et autres matériauxsemblables prêts à être étalés surles digues si le niveau de l'inondationdépasse le sommet des digues.

Préparation de la rizièreLa rizière entourée par les

diguettes est préparée exactementcomme une rizière normale. Lapréparation du terrain commenceen septembre, juste avant la saisondes pluies, soit à sec, soit sous eau.

Zones d'alevinage/stabulation et transition

Elles sont construites dans lecanal périphérique. La zoned'alevinage a 10 m de long, 5 m delarge et 0,75 m de profondeur. L'eauest approvisionnée par pompage oupar un système traditionnel detransfert d'eau. L'empoisson-nement des alevins a lieu 2 à 3 joursaprès que la zone ait été mise souseau.

Avant d'introduire le poissondans tout le sawah tambak, lesalevins de chanos et de barbeauargenté sont souvent élevésséparément dans un recoind'alevinage/stabulation situé dans lecanal périphérique. Ici, les chanos

Foin de riz 10-15Feuilles 1-4Plantes vertes aquatiques 2-5

(taux d'empoissonnement : 500/m²)sont élevés pendant 40 à 60 jours.Les barbeaux argentés (220/m²)sont gardés dans la zone destabulation (d' environ 0,50 m deprofondeur) pendant un mois, avantd'être libérés dans les champs.

FertilisationOn distribue des engrais

organiques (compost, déjectionsanimales, plantes vertesaquatiques, etc.) et inorganiques(urée et superphosphate triple). Lestaux d'applications (en t/ha/an) sont:

Le taux d'application de l'uréeest de 100 à 150 kg/ha/an et celuidu superphosphate triple de 300 à450 kg/ha/an.

On divise la quantité totaled'urée et de superphosphate tripleen trois parties égales et on lesapplique en trois fois. Par exemple,la première application est un

Petits

Chanos alevins 11 000

5-7 cm 5 500 8 250

Barbeau Petits

argenté alevins 22 000

5-7 cm 5 500 11 000

mélange de 25 à 50 kg/ha d'urée etde 100 à 150 kg/ha desuperphosphate triple.

Gestion des cultures etrécolte

Tailles et taux d'empoisson-nement par hectare sont lessuivants:

La période d'élevage est dequatre à sept mois, en fonction dela quantité d'eau stagnantedisponible ; dans les zones où l'eauest profonde, elle s'étend sur toutel'année. On peut empoissonnerplusieurs fois et récolter le poissonen deux ou trois fois. Lerendement, sans alimentationcomplémentaire, est d'environ2.000 à 3 500 kg/ha.

RIZ-POISSONCOMBINÉS

RIZ-POISSONCOMBINÉ ENSAISON DES

PLUIES

PISCICULTURE ENSAISON DES PLUIES,

ALTERNÉE AVECRIZICULTURE ENSAISON SÈCHE

SAISON DES PLUIES

POISSON À RÉCOLTER

PETITS ALEVINS/GRANDS ALEVINS

OCT NOV DÉC JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AUG SEP

SAISON SÈCHE

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Autres points à considérer

Lorsqu’on évalue l’utilité de la méthode, il est important de savoir quelles sont les autres occupations desagriculteurs, outre la culture riz-poisson. Quelle part tient cette activité dans leur système économique? Cecipeut être évalué à travers une analyse comparative des ressources économiques. Les agriculteurs voudrontsavoir quels sont les bénéfices apportés par la composante poisson, par rapport à la seule riziculture. Il estégalement intéressant de connaître dans quelle mesure les différents membres du ménage ont accès auxbénéfices apportés par le système.

Il faudrait évaluer les risques d’inondation et les risques de fuite du poisson. Des méthodes simples pour faireface à ces risques sont-elles efficaces et combien coûtent-elles ?

Pour mener à bien l’élevage de poisson pendant les six à huit premières semaines, il faudra obtenir desinformations supplémentaires plus détaillées, ainsi que sur les calendriers de fertilisation et d’alimentation.

Les décisions concernant la gestion et le choix des espèces devront être prises en tenant compte de la salinitéde l’eau dans la zone en question.

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Calendriers pour les systèmes riz-poissons (Hubei, Chine)

POISSON - POISSONRIZ

RIZ POISSON - RIZ + POISSON

J F M A M J J A S O N D

Systèmes riz-poisson en Chine

Yixian Guo

L'association riz-poisson est enChine une pratique trèsancienne qui remonte à plus

de 1 700 ans, bien que récemmentelle ait été largement ignorée. Elley est caractérisée par quatrecomposantes de base: (1) utilisationextensive de la terre; (2) peud'intrants; (3) rendement faible; et(4) consommation par le ménagedes produits.

Après la fondation de laRépublique Populaire de Chine, legouvernement encouragea et aidales agriculteurs à s'organiser demanière à développer des systèmesintégrés riz-poisson. Il s'en suivitqu'en 1959 la superficie des terresexploitées par ces systèmesatteignit 700 000 ha. Elle diminuacependant drastiquement au coursdes années '60 et '70 à cause del'ample utilisation de pesticides, dela réforme des systèmes agricoleset de la politique économiquenationale menée pendant la«révolution culturelle» (1966-1976).Pendant cette période, la superficiedes systèmes riz-poisson baissa de40 000 à 320 ha dans la provincede Guandong, tandis que dans laprovince de Hunan on enregistraune chute similaire de 230 000 à5.300 ha. Toutefois, depuis larécente «réforme» et «ouverture»,le gouvernement a de nouveauencouragé l'adoption de systèmesintégrés riz-poisson.

Grâce à l'initiative desagriculteurs et l'aide dugouvernement, l'adoption de cessystèmes est en rapide expansion.Ils se sont propagés de la provincede Guandong (au Sud) à la province

de Hei-Long-Jiang (au Nord), et aatteint en 1986 des proportionshistoriques avec plus d'un milliond'hectares. Les quatre provincesde la Chine où ces systèmes sontprincipalement appliqués sontactuellement les provinces deSichuan, Hunan, Guizihou etFujian.

C'est principalement dans lebassin de la rivière Yangtze et dansd'autres parties du Sud de la Chineque les systèmes riz-poisson sontpratiqués, quoique l'on puisseégalement en trouver dans lesprovinces du Nord. Les systèmestraditionnels illustrés ici serencontrent tant dans les zonesirriguées que dans celles alimentéespar l'eau de pluie, alors que lessystèmes améliorés sont pratiquéssurtout dans les zones irriguées. EnChine, la plupart des agriculteurssont réunis en coopératives, avecde petites exploitations agricoles de1 500 m² ou moins. Les étangs ont

généralement une superficie de1000 m2.

Ci-dessous sont présentées lesprincipales composantes technolo-giques des systèmes riz-poisson enChine.1.Correcte construction de la rizière

• La disposition traditionnelle dela rizière ne présente pas detranchée ou d'étang à l'intérieurdu champ, et sa capacité eneau est limitée. La croissancedu poisson dépend directementde la gestion de la rizicultureet le résultat est un rendementfaible et instable.

• Voici par contre quelques plansde champs avec tranchée-étang.- Plan A: aménagement avec

tranchées-fosseIl s'agit d'un plan amélioré

avec une fosse petite etprofonde (1 à 2 m²) au centredu champ.

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Des tranchées sont creu-sées transversalement pourrelier la fosse à toutes les tran-chées latérales. Une plusgrande capacité d'emmagasi-ner l'eau signifie un meilleurrefuge pour les poissons. Cetaménagement augmente de 10pour cent le rendement du rizet permet d'élever une à deuxfois plus de poissons qu'avecl'aménagement traditionnel.- Plan B : aménagement avec

tranchées-étang

Cet aménagement consti-tue un ultérieur perfectionne-ment grâce à l'introductiond'un étang plus large et plusprofond à l'une des extrémi-tés du champ. Des tranchéestransversales sont aussi creu-sées ici pour relier l'étang àtous les côtés. Ce plan accroîtconsidérablement la capacité

TRANCHÉE-FOSSEentrée

sortie

PROFONDEUR 50-70 cmLARGEUR 2 m x 1 m

PROFONDEUR 30 cmLARGEUR 40-60 cm

PROFONDEUR 1,5 m-2 mLARGEUR 2-3 m

PROFONDEUR 20 cmLARGEUR 70 cm

PROFONDEUR 30 cmLARGEUR 40-60 cm

TRANCHÉE ÉTANG

d'emmagasinage de l'eau of-frant ainsi au poisson un mi-lieu encore plus favorable. Ilaugmente et stabilise tant lerendement du poisson quecelui du riz.

- Plan C: le modèle riz-azolla-poisson dans un champ aveclarges billons

A l'origine, ce plan avait étéconçu pour des zones maré-cageuses afin d'améliorer lespropriétés du sol et d'aug-menter le rendement en riz.Plus tard, il fut graduellementintégré avec l'azolla et lepoisson. Le riz est planté surde larges billons, l'azollautilisée comme aliment pourle poisson et comme bio-fertilisant, et l'engrais vert etle poisson placés dans lestranchées.

L'azolla est une petite fou-gère aquatique (en général de1 à 5 cm de large) qui peutpousser sur des terrains sa-turés ou humides. Elle peutdoubler son poids en 3 à 5jours. L'azolla contient des

Modèle riz-azolla-poisson dansun champ avec larges billons

TRANCHÉES

LARGEURLARGEUR 80 -100 cm

PROFONDEUR

LARGEUR

Riz Poisson Azolla(total pour(poids frais)2 cultures/an)862 kg/mu 50,21 kg/mu 2 010 kg/mu

12 916 kg/ha 753 kg/ha 30 150 kg/ha

Données de production dusystème riz-poisson-azolla (plaineirriguée)

1 mu chinois = 0,67 ha

bactéries symbiotiques quifixent l'azote atmosphériqueet peut fixer 3 à 7 kg N/hapar jour. Elle contient quatrepour cent d'azote sur unebase de poids sec et repré-sente une excellente sourced'engrais azoté.

2.Application de base d'engraisLes lésions physiques

provoquées au poisson parl'utilisation d'engrais inorganiquespeuvent représenter unecontraintes en systèmes riz-poisson. Il faudrait prendre lesmesures nécessaires pour réduirece risque au minimum. Une de cesmesures est d'augmenter laquantité d'engrais de base appliquéependant la préparation de la rizièrejusqu'à environ 80 pour cent de

l'azote total et 100 pour cent duphosphore total requis.3.Repiquage du riz

Une des contraintes dessystèmes riz-poisson pour lesagriculteurs est la réduction de laquantité de plants dans les rizièresavec larges billons, dû à laconstruction de tranchées et del'étang-refuge. Les agriculteurs

20-25 cm ENTRE LES RAYONS

7,5-10cm DISTANCE DESPLANTES ENTRE LES RAYONS

LATERAUX MILIEV 15-20cmDISTANCEDANS LESRAYONS

DU MILIEU

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peuvent perdre jusqu'à 10 pourcent de la superficie de leur rizièrelorsqu'ils construisent tranchées etétang-refuge pour le système riz-poisson. Pour minimiser la perte deplants (et une potentielle diminutiondu rendement), on peut augmenterla superficie de culture des plantsen réduisant de moitié la distancerecommandée entre les plants dansles lignes (normalement 15 à20 cm), tout en gardantl'espacement entre les lignes (20 à25 cm), doublant ainsi le nombrede plants dans les lignes parallèlesaux tranchées.

4.Empoissonnement.• La carpe herbivore

(Ctenopharyngodon idellus),le tilapia du Nil, la carpe com-mune (Cyprinus carpio) et lecarassin (Carassius auratus)sont les quatre espèces prédo-minantes élevées en polycul-ture dans les systèmes riz-pois-son en Chine. Un de ces sys-tèmes les utilise toutes les qua-tre, mais les deux premières enplus grand nombre. Le mélangerecommandé consiste en 25 à45 pour cent de carpe herbi-vore et 25 à 45 pour cent detilapia (combinaison totale de70 pour cent), plus un mélangede 15 pour cent de carpe com-mune et 15 pour cent decarassin (les 30 pour cent res-tant) au taux d'empoissonne-ment de 2 à 3/m². Cette com-binaison d'espèces peut engen-drer un rendement optimal tantdu riz que du poisson.

• Une grande différence de tem-pérature entre l'eau du récipientutilisé pour transporter les ale-

CARPEHERBIVORE25-45%

CARPECOMMUNE15%

CARASSIN15%

TILAPIA25-45%

vins et l'eau de la rizière ou del'étang où ils sont introduits,peut provoquer une perte depoisson et un faible taux desurvie. Pour cette raison, il estrecommandé de mélanger l'eaudu récipient avec de l'eau de larizière afin d'ajuster lentementla température et de permettreainsi aux poissons de s'adapter

à la température de l'eau duchamp.

5.Fertilisation du rizLa fertilisation du riz a lieu

pendant la phase de transformationen panicule (environ 28 à 30 joursavant l'épiaison). Pour distribuerl'engrais, il faut une fine couched'eau stagnante dans la rizière, maisceci peut augmenter le risque denuire au poisson. Il existe toutefoisdeux alternatives:

• Drainez lentement l'eau de larizière pour obliger les alevinsà retourner dans le refuge tran-chée/étang. Quand les billonssont presque à sec, on peutappliquer l'engrais en surface(à la volée) évitant ainsi d'en-dommager le poisson tout enréalisant une fertilisation effi-cace. Deux à quatre joursaprès l'application, on remet ànouveau le champ sous eau.

• L'engrais peut également êtreappliqué à une profondeur de8 à 10 cm, à la main ou à l'aided'une machine agricole. Onobtient ainsi une fertilisationefficace et une réduction desrisques pour la santé du pois-son. (Notez : ici aussi, la rizièredevrait être drainée).

6.Lutte contre les organismes nui-sibles

POISSON

ENGRAIS

POISSONDANS LA

TRANCHÉE

• Beaucoup de mauvaises her-bes qui se trouvent dans les ri-zières sont de bons alimentspour la carpe herbivore. L'em-poissonnement de petits alevins(d'une longueur de 2 à 3 cm)au taux de 2 à 3 pièces/m² etde gros alevins (d'une longueurde 8 à 10 cm) au taux de 2 à 3individus/10 m² un mois aprèsle repiquage, peut aider dans lalutte contre les mauvaises her-bes et réduire ainsi le besoind'autres techniques. Au fur età mesure que les alevins gran-dissent, il faut leur donner quo-tidiennement une alimentationde complément comme desherbacées vertes afin d'éviterqu'ils endommagent les jeunesplants de riz. Pour éviter quecela n'arrive, on distribue engénéral les herbacées dansl'étang, alors que son de riz et

autres aliments complémentai-res sont distribués directementdans la rizière.

• Les poissons mangent les in-sectes, tels que les mouchesmineuses du haricot et lesCnaphalocrosis medinalis/Marasmia ruralis, qui se dé-placent dans l'eau entre lesplants de riz, et les sauterelles,qu'ils attrapent lorsqu'elles tom-bent des plantes de riz et flot-

ENGRAISA 8-10 cm DE PROFONDEUR

VASE

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tent sur l'eau. Les poissons ré-duisent ainsi le besoin de pesti-cides. Ils mangent égalementles organismes pathogènes (telsque la chancre de la tige) quiflottent sur l'eau ou au fond del'eau, et les feuilles contami-nées par la maladie. Ceci nonseulement réduit les organis-mes pathogènes, mais amélioreen outre les conditions de santédu riz. L'utilisation de fongici-des peut, elle aussi, être réduite.Si les pesticides s'avèrent tou-tefois nécessaires, il faudraprendre certaines précautions

pour les appliquer. Les champstraditionnels devraient être sub-mergés d'avantage.

• Application de pesticides L'application de pesticides

peut elle aussi, tout comme lesengrais, nuire à la santé despoissons. Toutefois, de simple

Introduction depetits alevins enrizière fraîchementrepiquée.

Introduction degrands alevins enrizière bien établie.

techniques peuvent minimiserles pertes dues au traitement,par exemple le lent drainage duchamp pour permettre au pois-son de retourner dans la tran-chée/étang, l'application pru-dente de pesticides, et l'écou-lement d'un certain temps ainsi

HERBACÉES SON DE RIZ

PULVÉRISEZ SEULEMENTUNE MOITIÉ DU CHAMP À LA

FOIS

Autres points à considérer

Suite à l'intensification de la riziculture en Chine, l'importance de l'azolla semble avoir diminué. Quellespossibilités existe-t-il pour les différents systèmes riz-poisson, tels que le système alimenté par l'eau de pluieet le système irrigué, le système traditionnel et le système amélioré, et quel est le potentiel pour une expansionsupplémentaire? Avant de se lancer dans cette activité, il est nécessaire de bien connaître la structure dumarché du poisson. Des informations sur la réalisation des systèmes d'alevinage ou de grossissement pardifférents types d'agriculteurs, et l'importance relative du système au sein de leur ferme, fourniraient desconseils importants pour d'autres applications.

L'exemple donné concernant l'application de pesticide en rizière traditionnelle ne s'applique qu'aux produitschimiques qui ne sont pas toxiques pour les poissons.

qu'une nouvelle irrigation duchamp avant de réintroduire lepoisson dans celui-ci.

Dans les champs pourvusde tranchées/étang, il faudraitdrainer l'eau du champ vers lestranchées ou l'étang et amenerainsi les poissons dans les re-fuges avant d'appliquer le pes-ticide.

Dans les rizières tradition-nelles, on peut amener le pois-son dans une moitié du champet appliquer le pesticide surl'autre moitié. Le jour suivant,on peut répéter la même pro-cédure dans l'autre moitié duchamp.

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Système riz-crevette d'eau douce dans ledelta du Mékong au Viet Nam

Le Thanh Duong

Le système intégré riz-crevette géante d'eaudouce, pratique tradition-

nelle dans les régions continentalesdu delta du Mékong, est devenueplus populaire au cours de cesdernières années. Le présentdocument est basé sur deuxsystèmes qui ont été expérimentés,

en tant que partie d'un projetOXFAM, dans l'une des bases duCentre de Recherche et deDéveloppement de SystèmesAgricoles du Delta du Mékong(district de Phung Hiep, HangGiang). En 1990, les systèmesagricoles suivants ont étéexpérimentés:

• Système 1 - culture de crevetted'eau douce intégrée à celled'une variété moderne de riz desaison sèche - à celle d'unevariété moderne de riz de sai-son des pluies (DS MVR-WSMVR).

• Système 2 - culture de crevetted'eau douce intégrée à celle

RIVIÈREROUTE

PLATEAUDIG

UETRANCHÉE PLAINE

TYPE DE SOL ARGILE LIMONEUSERESSOURCE

EN EAURIVIÈRE

CANAL

CULTURE MANGUES, NIPAS, DURIANS,NOIX DE COCO, BANANES,

GUYABANOS, NANGKAS

RIZ, CANNE À SUCRE

BÉTAILPOISSON,CREVETTE

D’EAU DOUCE

CARABAOS, PORCS, CHIENS,POULES, CANARDS

POISSON,CREVETTE

D’EAU DOUCE

POISSON, CREVETTED’EAU DOUCE

CALENDRIER SAISONNIER POURLES SYSTÈMES RIZ-CREVETTED’EAU DOUCE

DSMVR - VARIÉTÉ DE RIZMODERNE DE SAISON SÈCHE

WSMRV - VARIÉTÉ DE RIZMODERNE DE SAISON DES PLUIES

SY

ST

ÈME

1S

YS

TÈM

E 2

CREVETTE D’EAU DOUCE

DSMVR WSMVR

WSMVR WSTPRPLU

IES

(m

m)

WSTPR - RIZ REPIQUÉ DE SAISONDES PLUIES

MANIOC, MAÏS,HARICOTS MUNGS

CREVETTE D’EAU DOUCE

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d'une variété moderne de riz desaison des pluies - à celle deriz repiqué de saison des pluies( WS MVR - WS TPR).

Pratiques culturales

Les huit points principaux de laculture riz-crevette d'eau doucesont les suivants:1.Sélection du champ

• Le champ devrait être à proxi-mité d'une source d'eau et nedevrait pas avoir de problèmesd'acidité ou de salinité. La pro-fondeur de l'eau peut varierentre 20 et 30 cm.

• Des champs plats d'une super-ficie moyenne de un à deux hasont souvent préférables. Lesdigues périphériques devraientêtre suffisamment hautes pourempêcher les inondations pen-dant la saison des pluies. Ellesdevraient être compactées afind'éviter pertes d'eau et infiltra-tions pendant la saison sèche.

2.Préparation du terrain• Creusez des tranchées à l'in-

térieur des digues le long desquatre côtés du champ, de 4 mde large et 1 à 1,2 m de pro-fondeur. Creusez des tranchéessupplémentaires à l'extérieurdes digues pour tenir en ré-serve des crevettes d'eaudouce jeunes ou adultes, selonle besoin.

• Construisez au moins trois van-nes d'un diamètre de 0,3 à 0,4m. Deux d'entre elles serontinstallées à 0,2 m au-dessus duniveau du champ pour retenirl'eau, et une au niveau le plusbas de la tranchée pour drai-ner l'eau pendant la récolte.Placez-y un grillage ou de pe-tites tiges de bambou entrela-cées pour éviter que poissonset crevettes d'eau douce nes'enfuient.

• Préparez bien le champ avantl'empoissonnement. Retirez-enle matériel déposé et enlevezla vase.

• Appliquez de la chaux enpoudre (100 kg/1 000 m²) ou

des racines de Derriselliptica (1 à 1,5 kg de raci-nes trempées dans 10 à 15 li-tres d'eau/1 000 m²) pour fa-voriser l'élimination des pois-sons sauvages et d'autres ani-maux carnivores (par ex. cra-bes, serpents, grenouilles, etc.).

• Asséchez au soleil pendant troisjours le fond de la tranchée pourqu'il devienne solide. Ceci em-pêchera la vase de s'infiltrerdans la cavité branchiale descrevettes ainsi qu'aux alimentsde s'enfoncer dans la vase.

• Couvrez 8 à 10 pour cent de lasuperficie de l'eau des tran-chées avec des branches afinde décourager le braconnage.

3.Sélection des jeunes crevettes etdes variétés de riz• Capturez en rivière des jeunes

crevettes géantes d'eau douce(Macrobrachium rosenber-gii) qui sont en bonne santé.

Stockez-les dans les tranchéessupplémentaires, ou empois-sonnez-les immédiatement siles tranchées sont déjà prêtes.

• En ce qui concerne le riz, onpeut utiliser des variétés mo-dernes de cycle court, commele IR66, le MTL85, le MTL86,le MTL88 (100 à 110 jours), oualors du riz moderne à matura-tion moyenne, ou encore desvariétés locales à haut rende-ment, comme le Mot bui lun,Lua thom, Trang tep, Tainguyen (variétés qui fleuris-sent vers le 20 à 30 novembre).Utilisez des semences ayant untaux de germination supérieurà 80 pour cent.

4.Culture du riz etempoissonnement• Empoissonnez des jeunes cre-

vettes (taille de 100 à 250/kg)au taux de 7 à 8 kg/ha.

VANNE

TRANCHÉE

DIGUE1,0 - 1,2 m

3 - 4 m

0,3 - 0,4 m

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• Pour ce faire, placez-les dansune corbeille en bambou quevous immergerez lentementdans l'eau. L'empoissonnementdevrait avoir lieu après la pré-paration du terrain, le semis àla volée ou le repiquage.

• Si vous cultivez deux variétésmodernes de riz: tant le semisà la volée que le repiquage ontlieu en novembre-décembre,s'il s'agit de la culture de sai-son sèche. En décembre, 10jours après le semis à la voléeou cinq jours après le repi-quage, on empoissonne les jeu-nes de crevette d'eau douce.Les crevettes d'eau douce se-ront gardées dans les tran-chées pendant la récolte ou laculture de saison sèche, ou du-rant la préparation du terrainpour la saison des pluies. Nelaissez entrer les crevettes dansla rizière qu'en mars-avril, 10jours après le semis du riz desaison des pluies ou cinq joursaprès le repiquage.

• Dans les rizières où l'on a repi-qué une variété de riz modernelocal de saison des pluies, lesjeunes crevettes d'eau doucesont également empoissonnéesen décembre dans des tran-chées supplémentaires, pourêtre ensuite libérées dans lechamp en mars-avril (10 joursaprès le semis ou cinq joursaprès le repiquage du riz desaison des pluies) et en juillet-août (10 jours après le semisou cinq jours après le repiquagedu riz local repiqué). Pendant

la moisson des cultures de sai-son des pluies (juin-juillet) oudurant la préparation du terrainpour le repiquage de planteslocales (juillet-août), les jeunescrevettes peuvent être placéesdans des tranchéessupplémentaires.

5.Distribution des aliments, contrôledes mauvaise herbes etfertilisation• Aliments pour crevettes

- manioc, patates douces, bri-sures de riz, riz moulu (trempéou cuit), son de riz

- crabes, escargots, poisson derebut

- copra- aliments composés: 50 pour

cent de son de riz, 10 à 20pour cent de brisures de rizcuites, 20 à 30 pour cent depoisson de rebut, 10 pourcent de tourteaux.

• Distribution des aliments- taux d'alimentation: trois à

cinq pour cent du poids descrevettes d'eau douce.

- horaire des distributions aumoins deux fois par jour (1/3à 5 à 6 h. du matin et 2/3 à 17à 18 h.). Placez les alimentsdans des plateaux et dispo-sez-les dans un endroit quel-conque au fond de latranchée.

• Contrôle des mauvaises her-bes. Un sarclage à la main estrecommandé 15 et 35 joursaprès le semis, ou 15 et 30 joursaprès le repiquage. On ne de-vrait appliquer des herbicidesque si nécessaire.

• Fertilisation. On utilise aussibien des engrais organiquesque des engrais inorganiques.Les engrais organiques et lephosphore peuvent être incor-porés à la terre comme fumurede fond. L'azote devrait êtreréparti en deux applications.Les engrais complets sont ap-pliqués 10 jours après le semisou distribués en plusieurs foiss'il s'agit de riz repiqué. Le po-tassium peut être appliquécomme fumure de fond etcomme engrais de surface.

Formule d'un engrais pourune variété moderne de riz, parhectare :- 200 kg de monosuperphos-

phate + 200 kg d'urée +50 kg de potasse

- ou 100 kg de 18-46-0, x jours+ 100 kg d'urée + 50 kg depotasse.

Et pour le riz local repiqué,par hectare :

- 200 kg de monosuperphos-phate + 100 kg d'urée +50 kg de potasse

- ou 100 kg 18-46-0, x jours +50 kg d'urée + 50 kg depotasse.

6.Gestion de l'eau, vannes et digues• Renouvelez l'eau chaque jour

en profitant des marées. Le ni-veau de l'eau dans le champdoit être maintenu à plus de 20cm, et dans les tranchées à100 cm.

• Vérifiez chaque jour la qualitéde l'eau. Si elle est acide oufort chaude, changez-la ouajoutez-en dans le champ.

Flux des matières en système intégré riz-crevette d'eau douce dans le delta du Mékong, Viet Nam

DIGUE3,0 m

TRANCHÉE4,0 m

Fèces

Fèces

1,5 m

EauMulch

Farine/chips

Tourteau

Paille

Mauvaises herbesGraines, son, semences

Riz

RIZIÈREÉcreuisse

Poisson

Déchets depoissonprovenantdu canal

Tourteau

Engrais

CanardsPoulesVachesBuffles

MangueCocotier

Branc

hes

et fe

uilles

Vase

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• La surface de l'eau dans lestranchées devrait être exposéeà l'air; seulement 15 à 20 pourcent de la surface peut êtrecouverte de plantes aquatiquesflottantes ou de légumes telsque des épinards d'eau, etc.Vérifiez régulièrement qu'il n'yait pas de pertes d'eau aux di-gues périphériques. Protégezles vannes avec du filet de pê-che ou des barrières en bam-bou pour empêcher les crevet-tes de s'enfuir.

7.Autres pratiques de gestion• Une pratique de gestion plus

élaborée est de peser chaquemois les crevettes d'eau doucepour contrôler leur taux decroissance. Le taux moyen decroissance est d'environ 5 à6 g/ind./mois. Si le taux decroissance descend au-dessous

de 3 g, il faut améliorer les con-ditions de croissance ou donnerplus d'aliments.

• Les crevettes d'eau doucemuent environ deux fois parmois. Après chaque mue, leurpoids augmente de 3 à 5 g. Lamue a souvent lieu tôt le matinou la nuit pendant la maréebasse.

• Si l'eau manque d'oxygène, lescrevettes viennent souvent à lasurface de l'eau tôt le matin. Sila carence est grave, il se peutque la plupart des crevettesmeurent. Pour maintenir laquantité d'oxygène nécessaire,il faut maintenir la profondeurd'eau recommandée et donnerles aliments régulièrement afind'éviter la pollution de l'eau.

• Quelques maladies mineurespeuvent diminuer le taux de

croissance des écrevisses. Afind'éviter les maladies, il suffitnormalement d'améliorer lesconditions de croissance (parex. chauler avant l'empoisson-nement, s'assurer que l'eau soitpropre durant leur croissance),d'utiliser de bons alevins etcontrôler les parasites.

• Supprimez poissons carnivoreset autres animaux.

• Utilisez des variétés de riz ré-sistant aux principaux insecteset aux maladies, afin de mini-miser l'utilisation de produitschimiques. Si l'application deproduits chimiques ne peut êtreévitée, drainez une partie duchamp pour que les crevettesaillent s'abriter dans les tran-chées et renouvelez complète-ment l'eau trois à quatre joursaprès l'application du pesticide.

Rendements moyens du riz et des crevettes durant la saison 1990

Riz Rendement Pour cent de fermiers avec Crevettes dans les systèmes (kg/ha) (t/ha)

>5t/ha 4 à 5t/ha <4t/ha Moyen Maximum Minimum

DSMVR 4.7 31 51 18 2MV 97.5 285 24

WSMVR 5.4 25 40 35 MV- 98.0 364 13TPR

WSTPR 4.3 27 30 43

Légende :DSMVR : variété moderne de riz de saison sècheWSMVR : variété moderne de riz de saison des pluiesWSTPR : riz repiqué de saison des pluies2MV : variété de riz moderne de saison sèche suivie par une variété moderne de riz de saison des pluiesMVTPR : variété de riz moderne de saison des pluies suivie par riz repiqué de saison des pluies

Budget partiel ( en milliers de VND/ha) pour deux systèmes riz-crevette dominants

MV-MV- crevette MV-TPR- crevetteQuantité Rendements/coûts Quantité Rendements/coûts

Rendement brut Riz 3 875 kg 3 488,0 5 880 kg 6 467,9

Crevettes 98 kg 2 100,1 98 kg 2 135,9

CoûtsRiz : main d'œuvre saisonnière 124 hommes-jours 496,4 143 hommes-jours 574,0

matériels 679,4 503,1autres 84,0 84,0

1 259,8 1 161,1

Crevettes: main d'œuvre saisonnière 34 hommes-jours 134,4 51 hommes-jours 203,9matériels 638,9 790,6

Sous-total 773,3 994,5

Rendement net du riz 2 228,2 5 306,8Rendement net des crevettes 1 326,8 1 141,4Rendement net total 3 555,0 6 448,2

1992 : US$1 = 7 000 VNDCe tableau montre le budget partiel de la monoculture de riz et de la culture de crevettes d'eau douce dans les deux systèmes deriziculture dominants. Le rendement net des crevettes dans les deux systèmes semble être le même, alors que le rendement net duWSMV/TPR est plus élevé que celui du système 2MV. Les crevettes ont contribué considérablement au revenu net des riziculteursdu site.

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8.Récolte du riz et des crevettes• Les crevettes sont récoltées en

novembre/décembre, avant lamoisson du riz local repiqué etavant la préparation de la terrepour la culture de riz de saisonsèche. Une récolte partiellepeut également avoir lieu aprèsquatre à cinq mois de crois-

Autres points à considérer

Le système ici décrit est caractéristique du Delta du Mékong et d'autres régions où des juvéniles deMacrobrachium sauvages ou d'élevage sont disponibles et où la production de riz est d’intensité modérée.Les variétés de riz et les systèmes de culture existants (par ex. de saison des pluies, variétés modernes,de repiquage, etc.) et les possibilités de les modifier, influencent le choix du modèle à adopter.

Avec une récolte de 13 à 24 kg/ha de crevettes se pose la question de la viabilité de ces systèmes. Ilexiste plusieurs possibilités pour les améliorer, mais il faut prendre en considération les risques qui y sontassociés pour les agriculteurs.

Lorsqu'on évalue la viabilité économique dans des conditions locales données, il faut y inclure le coût defertilisation supplémentaire en cas de renouvellements d'eau plus fréquents, le coût des aliments pour lescrevettes et le coût des autres matériaux achetés au-dehors de la ferme, tels que du poisson de rebut.

sance. On ne prendra que lescrevettes les plus grosses et onrempoissonnera le reste avecd'autres crevettes de la mêmetaille.

• Lorsque 80 pour cent de la ré-colte est arrivé à maturité, onpeut moissonner le riz. Un re-tard dans la moisson peut pro-

voquer une grave dispersiondes graines. Après le battage,il faut sécher le riz au soleil etl'emmagasiner.

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Systèmes riz-crevette d'eau douce etriz-crevette dans les régions côtièresdu Viet Nam

Le Thanh Hung

FERMEPETITÉTANG CANAL

RIZIÈRE

FORÊT DEMANGROVE

MER

TYPE DESOL ARGILE

ARGILE ARGILEARGILE ARGILE VASE

MARÉEMARÉE EAU DE LA MER

CULTURESRIZ EN SAISON DE

PLUIES

ARBRES

CANARDPORC

POISSONCRABE

ENGRAISSANT

RIZ-CREVETTE D’EAUDOUCE ET RIZ-

CREVETTES INTÉGRÉSEN SAISON SÈCHE

POIS

SO

NCR

EV

ET

TE

D’E

AU

DO

UCE

CRABESPOISSONCREVETTES

PULPEPOISSONCREVETTES

RESSOURCESEN EAU MARÉE

MARÉE

COCOTIERSCANNE À SUCRE

LÉGUMES

COCOTIERSCANNE À SUCRE

LÉGUMES

NYPARHIZOPHORA

NYPAAVICENNIA

SONNERATIA

NYPARHIZOPHORA

BÉTAIL(CANARDS/PORCS)

TIL

API

ACR

ABE

MU

AN

T

POIS

SO

NCR

EVET

TES

D’E

AU

DO

UCE

DIGUE TRANCHÉETUYAU

D’ÉVACUATION

RIZIÈRE

TUYAUD’ALIMENTATION

DISPOSITION DE CHAMP

SECTION TRANSVERSALE DU CHAMP

1,0 - 1,2 m0,2 - 0,3 m

TUYAUD’ALIMENTATION

TRANCHÉE RIZIÈRE TUYAUD’ÉVACUATION

Les plaines côtières sousl'influence des marées sontinondées périodiquement à

marée haute. Pendant la saisonsèche, la salinité est généralementsupérieure à 5 pour mille; parconséquent, la plupart des rizièressont en jachère. Pendant les moispluvieux, la salinité diminue et laculture de riz est alors possible. Lestandard de vie des agriculteurs deces régions côtières du Sud du VietNam est inférieur à celui de leurscontreparties des régionscontinentales. Tant l'intégrationcrevette d'eau douce-riz pendant lasaison des pluies que lamonoculture de la crevette marinependant la saison sèche, sont unmoyen pour augmenter leursrevenus. Ces deux systèmes sontdécrits ci-dessous.

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Choix del'emplacement

• Le champ devrait être à proxi-mité d'une rivière ou d'unchenal.

• Choisissez un endroit bas et platde façon à ce qu'il soit facile-ment inondable à marée haute.

• Evitez les sols à sulfatesfortement acides.

Construction desdigues et tranchées

• Superficie du champ : 1 000 à3 000 m².

• La tranchée de 2 à 3 m de largeet 0.8 à 1 m de profondeur,avec un rapport superficietranchée-rizière de 10 à 20pour cent.

• Les digues périphériques de-vraient être au moins 20 cmplus hautes que le niveau maxi-mum annuel d'inondation.

• Installez deux à trois prisesd'alimentation et d'évacuation(ayant au moins 20 cm de dia-mètre) faites avec un tronc decocotier ou en bois. La prised'alimentation devrait être pla-cée de manière à permettre àla marée haute de pénétrerdans le champ; la prise d'éva-cuation, si ouverte, devrait per-mettre l'évacuation de l'eau.

• Les prises d'alimentation etd'évacuation devraient avoirdes grillages pour empêcherl'entrée de prédateurs.

• Couvrez la surface de la tran-chée avec des branches ouplantez des jacinthes d'eau, etc.le long des tranchées afin dedécourager les braconniers.

Empoissonnement

• Introduisez de jeunes crevettesgéantes d'eau douce (Macro-brachium rosenbergii) à ladensité de 1,2/m² (au moins 4à 5 g chacune).

• Empoissonnez-les 10 à 15 joursaprès le repiquage du riz.

• Critères de sélection de ces jeu-nes: ils doivent être vigoureux,forts et de taille uniforme.Note: si la densité d'empoisson-

nement est supérieure à 1/m², ilfaudrait donner des aliments decomplément et le rapport tranchée-rizière devrait être supérieur à 10pour cent. Si le renouvellement del'eau est pauvre, n'empoissonnezpas plus de 1/m².

Alimentation

• Les crevettes d'eau douce peu-vent se nourrir des alimentsnaturels qui se trouvent dans larizière, surtout lorsqu'elle estbien fertilisée organiquement.

• On peut distribuer comme ali-ments de complément: son deriz, graines de riz, copra, tour-teaux, racines de manioc, bri-sures de riz, crabes violonistes

(Uca spp.), déchets de têtes decrevettes d'eau douce ou decrevettes et poisson de rebut.

• On peut donner les alimentsquotidiennement à raison decinq pour cent du poids vif descrevettes (sans fertilisation or-ganique), ou de 2 à 3 pour cents'il y a eu fertilisation. Mélan-gez bien les ingrédients, for-mez-les en boules et mettez-lesdans des plateaux. L'utilisationde plateaux permet de contrô-ler la consommation et d'éviterle gaspillage.

• Alimentez-les deux fois parjour: un tiers de la quantité lematin et le reste l'après midi.

• Vérifiez chaque jour la consom-mation des aliments pour ajus-ter le régime si nécessaire. Voiciune formule recommandéepour des crevettes d'eau douceélevées en rizières:

CREVETTES GROSSESET FORTES

CREVETTES FAIBLESET PETITES

PLATEAU POUR LADISTRIBUTION DES

ALIMENTS

SON DERIZ

COPRAPOISSONDE REBUT

BRISURESDÉ BLÉ

RACINES DEMANIOC

MOISALIMENTATIONPOUR 0,5 0,6 0,8 1,0 1,2 1,5

0,3 0,4 0,5 0,6 0,8 1,0

1000 m2 (kg)

1000 m2 (kg)

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50 pour cent - son de blé, bri-sures de riz ou graines de riz.20 à 30 pour cent - racines demanioc ou brisures de maïs. 20 à 30 pour cent - poisson derebut, déchets de têtes de cre-vettes d'eau douce ou de cre-vettes ou tourteau.

Prévention desprédateurs

Parmi les prédateurs on comptele bar, le tilapia, le gourami tête deserpent et d'autres poissonssauvages qui rivalisent avec lescrevettes d'eau douce pour lanourriture. Les prédateurs peuvententraîner des rendements trèsfaibles.

Avant d'introduire les crevettesd'eau douce, prenez une desmesures suivantes :

• Drainez la rizière et appliquezde la chaux au taux de 10 kg/100 m² (15 à 20 kg pour les solsà sulfates acides).

• Appliquez des racines de derris(Derris elliptica), à raison de1 à 1,5 kg de racines trempéesdans 10 litres d'eau/1 000 m².

• Libérez des canards dans la ri-zière pendant plusieurs jours.

• Pendant la période de culture,utilisez des filets maillants dansles tranchées pour capturer lesprédateurs avant qu'ils ne pé-nètrent dans les rizières.

Soins et entretien

• Le renouvellement de l'eau estessentiel pour apporter del'oxygène aux crevettes d'eaudouce et pour éliminer les subs-tances nuisibles qui se trouventdans l'eau. Il faudrait le faireau moins deux fois par mois.Un renouvellement fréquent del'eau favorise la croissance etle développement descrevettes.

• Le renouvellement de l'eauaméliore également le pH deschamps, surtout en présencede sols à sulfates acides.

• Les digues devraient être ré-parées chaque année.

• Bouchez les trous faits par lescrabes le long des digues pourempêcher les fuites d'eau.

• Contrôlez chaque jour les grilla-ges placés aux prises d'alimen-tation et d'évacuation.

Récolte

• Récoltez les crevettes d'eaudouce cinq à six mois après lamoisson du riz.

• Ouvrez la prise d'évacuation etvidangez le champ et la tran-chée.

• Capturez les crevettes à lamain dans la rizière et utilisezun filet pour les récolter dansla tranchée.

• Ne récoltez que les grandescrevettes (plus de 15 g) et gar-dez les petites en réserve pourla saison suivante.

Note: transférez tout de suite lespetites crevettes dans un hapa(cage en filet) de manière à lesmaintenir en vie pour la saisonsuivante. Livrez les crevettes ré-coltées au marchand le plus vitepossible, ou alors conservez-lesdans de la glace pour qu'ellesrestent fraîches.

Préparation de la rizièreet repiquage du riz

• Il est recommandé d'utiliserdes variétés locales. Le repi-quage devrait avoir lieu lorsquela salinité est inférieure à5/1000.

• Labourez et hersez bien avantle repiquage.

• Repiquez les plants 30 à 40jours après le semis.

Fertilisation

• Avant de labourer, appliquez 50kg de phosphate d'ammoniumdouble et 5 t d'engrais organi-que par hectare.

• Ensuite, utilisez 50 kg d'urée/ha comme fumure de surface.

Contrôle desorganismes nuisibles

• Ni herbicides, ni pesticides nesont appliqués dans les cultu-res intégrées crevettes d'eaudouce-riz.

• Utilisez des variétés de riz ré-sistantes aux sauterelles bru-nes.

• Libérez dans la rizière des ca-nards d'un mois afin qu'ils man-gent des insectes, en particu-lier des sauterelles.

Note: Au cas où les mesures in-diquées ci-dessus ne réussiraientpas à éliminer les organismesnuisibles, l'application de pesticidepeut être une alternative. Avantd'appliquer le pesticide, drainezl'eau du champ pour inciter lescrevettes à s'abriter dans la tran-chée pendant trois à cinq jours.

HAPA PETITES CREVETTES D’EAUDOUCE

GROSSES CREVETTES

D’EAU DOUCE

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Monoculture decrevettes d'eau douceou de crevettesmarines dans leschamps en saisonsèche

• La présence de nipas et de co-cotiers indiquent une salinitéinférieure à 10/1000. La pré-sence de Rhizophora (une es-pèce de mangrove) indique unesalinité supérieure à 10/1 000.

• Pendant la saison sèche, lors-que le niveau de salinité estélevé et donc non indiqué pourle riz, on peut utiliser leschamps pour la monoculture decrevettes marines.

• Les crevettes géantes d'eaudouce (M. rosenbergii) peu-vent être élevées si la salinitén'excède pas les 10/1000. Laprocédure est semblable à celleutilisée pendant la saison despluies. Une salinité supérieureà 10/1000 empêche par contrela croissance normale de cescrevettes.

• Si pendant la saison sèche lasalinité est supérieure à 10/1000, on peut élever dans lesrizières des crevettes géantes

SALINITÉ < 10 ppmSALINITÉ > 10 ppm

M. ROSENBERGII(CREVETTE D’EAUDOUCE)

P. MONODON(CREVETTE TIGRÉE)P. MERGUIENSIS

(CREVETTE BANANE)

Coûts et bénéfices estimés (en VND) pour le système riz-crevette d'eau douce appliqué sur une superficiecôtière d'un ha dans le sud du Viet Nam

CoûtsSemences de riz (24 kg x VND 2 500 60 000Jeunes crevettes (4 000 ind. x VND 60) 240 000Engrais (20 kg urée x VND 2 500) 50 000Aliments (100 kg x VND 1 000) 100 000Fumiers ( 1t x VND 20 000) 20 000Divers 20 000Main d'œuvre (20 hommes/jours x VND 7 000) 140 000

Coût total 630 000

RevenusRiz (0,5t x 1 200 000 VND) 600 000Crevettes (30 kg x 35 000 VND) 1 050 000Poisson sauvage (4 kg x 5 000 VND) 20 000

Revenu total 1 670 000

Solde 1 040 000

tigrées (Penaeus monodon)et des crevettes bananes(P. merguiensis).

- Densité d 'empoissonnement -1 ind./m²

- Jeunes empoissonnés - 2 g/ind.- Taux d'alimentation - 2 à 3pour

cent du poids vif- Formule alimentaire - 50 pour

cent de son de riz (brisures deriz), 50 pour cent de poissonde rebut (ou crabe violoniste,tourteaux)

- Période de culture - 5 à 6 moisLes autres procédures sont

semblables à celles de la culture decrevettes géantes d'eau douce.

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Autres points à considérer

La situation décrite ici est celle antérieure à 1992, lorsque la plus importante maladie des crevettesmarines se propagea en Asie. Depuis lors, cette maladie représente un risque énorme dans la culture decrevettes, qui altère gravement l'économie du système et doit être prise en considération en fonction desa fréquence locale. Elle constitue une contrainte majeure pour les producteurs, même en exploitationstrès extensives. Des études épidémiologiques ont été entreprises par l'Université de Stirling (Écosse,GB) dans le but de comprendre les facteurs de risque présentés par ces systèmes pour les fermiers.

Il serait opportun de prêter attention aux contraintes des ressources. Tout aliment distribué représenteun investissement en temps ou en argent qui devrait être pris en considération. La récolte de mollusqueset de poissons est une activité principale à laquelle tous les membres du ménage ne participent pastypiquement de la même manière.

En Asie et ailleurs, il existe de grandes zones semi-salines (par ex. au Bangladesh et en Inde), et cetteétude de cas devrait avoir une certaine importance pour ces régions qui tendent à être marginales ethabitées par les paysans les plus pauvres.

Dans d'autres contextes, une fois établie la production de crevettes marines, des intérêts extérieurs sontdevenus influents et se sont en grande partie accaparés de la valeur de la crevetticulture. Au Viet Nam,la politique gouvernementale donne la priorité aux grandes superficies rizicoles. De grandes zones ontété protégées contre la salinité, et les précédentes cultures de crevette converties en production rizicoletriple. Cependant, pendant la période de transition, les fermiers essayent encore d'élever des crevettesaussi longtemps que possible (par ex. à des salinités inférieures à 4 ppm) en raison des profits bien plusélevés qu'elles rapportent.

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Système riz-poisson à Guimba,Nueva Ecija, Philippines

Catalino dela Cruz, Ruben C. Sevillejaet Jose Torres

Alimentation complémentaire des poissons dans le refuge de la rizièreL'agriculture à Guimba,Nueva Ecija, Philippines, estbasée sur la culture de riz

alimentée soit par eau de pluie, soitpar irrigation. Dans les régionsalimentées par l'eau de pluie, le rizest cultivé pendant la saison despluies et la terre est laissée enjachère pour le restant de l'année.Si les champs sont irrigués, laculture de riz en saison des pluiesest suivie par une autre culture deriz pendant la saison sèche. Lesystème riz-poisson y est pratiquépar quelques fermiers. Dans lesrégions où les sols sontextrêmement légers, desagriculteurs plantent légumes (parex. courges, concombres, haricotsmung, haricots verts, oignons,gourdes amères, etc.) et pastèquesaprès la culture de riz de saison despluies.

Le système riz-poissonpratiqué par les agriculteurs dansle village de Triala, Guimba, est unsystème combiné riz-poisson avecétang-refuge, alimenté parirrigation. Il est utilisé pourl'élevage de tilapias du Nil.L'opération est réalisée commesuit:

Conception etconstruction de larizière

1.Choix de l'emplacement• Une alimentation en eau abon-

dante et fiable est nécessaire.On peut utiliser l'eau d'irriga-tion, la nappe phréatique, l'eaude source ou d'autres prove-

nances, si elle n'est pas conta-minée par des pesticides.

• Un terrain argileux est préfé-rable. L'argile retient l'eau, em-pêche les pertes d'eau parpercolation et les pertes d'en-grais par lessivage.

• Choisissez un emplacementavec un bon drainage et qui nesoit pas sujet aux inondations.

2.Aménagement de la rizière• Pour chaque compartiment de

culture, l'on prévoit une alimen-tation en eau et une évacua-tion indépendantes.

• Il faut également garantir auxpoissons la liberté de mouve-ment lorsqu'ils mangent ou lors-qu'on draine le champ. Lespoissons devraient pouvoiratteindre rapidement lescanaux ou le refuge lorsque leniveau de l'eau est très bas.

• La dimension des parcelles deculture tient compte de la ré-partition naturelle du terrain.De petites parcelles sont faci-les à gérer et le taux de surviedes poissons y est en généralélevé.

Exemples de la disposition du refuge pour poisson dans de petites etgrandes parcelles

CANAL(FACULTATIF)

ALIMENTATION EN EAU

CANAL DE DRAINAGEPETITE PARCELLESUPERFICIE: 500 m2

GRANDE PARCELLESUPERFICIE: 2000 m2

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4.Méthode de repiquageAge des jeunes plants: 25 à 30joursDistances:

20 à 25 cm entre les lignes;15 à 20 cm entre les plants

dans les lignes;Repiquage en lignes droites (fa-cultatif) si les sarclages se fontmécaniquement.

5.Lutte contre les mauvaises her-bes; les poissons en rizières fa-vorisent la lutte contre certainesmauvaises herbes. Celle-ci peutêtre également effectuée par:• la préparation du terrain;• l'inondation du champ jusqu'à

une profondeur efficace pen-dant une à deux semaines im-médiatement après le repi-quage; et

• le sarclage manuel.6.Gestion de l'eau: immédiatement

après le repiquage, l'eau en rizièredoit avoir 3 à 5 cm de profon-deur. On l'augmente ensuite gra-duellement jusqu'à 20 cm pour

offrir un meilleur espace vital tantau riz qu'aux poissons lorsqu'ilsgrandissent. Une semaine avantla moisson du riz, on draine l'eausuffisamment lentement pourpermettre aux poissons de se ren-dre dans le refuge.

7.Fertilisation: la quantité d'engraisutilisée respecte le taux recom-mandé dans la région. À Guimba,le taux appliqué pendant la sai-son des pluies est de 200 kg/hade phosphate d'ammonium et 50kg/ha d'urée pour la premièreapplication, ou fumure de fond.Celle-ci a lieu tout de suite aprèsle nivelage final, qui est suivi parle repiquage. Le taux de la se-conde application, ou fumure desurface, est de 50 kg/ha. Elle alieu 30 jours après le repiquageet peut être répartie en deuxquantités égales; dans ce cas, ondistribue la troisième dose d'en-grais 75 jours après le repiquage.Pendant la saison sèche, on res-pecte le même dosage pour la

TRANCHÉETRANCHÉEDIGUE

• Les digues doivent être résis-tantes et suffisamment grandespour supporter la pression del'eau lorsque la rizière est souseau.

3. Refuge pour les poissonsL'étang-refuge est préférable

à la tranchée-refuge car il peutcontenir plus d'eau et présentemoins de risques. La dimension durefuge équivaut en général à 10pour cent de la superficie de larizière. On peut également relier lerefuge à un autre refuge plus grandou à un étang adjacent à la rizièrepar un canal.

Pour construire le refuge, oncreuse l'étang à une extrémité duchamp ou bien aux deux extrémitéssi le champ est grand, soit àl'intérieur de la rizière, soit adjacentou le long du bord extérieur, maisde manière à ce qu'il soit encommunication avec le champ pourque le poisson puisse accéder à lazone plantée en riz.4.Vannes d' alimentation et d'éva-

cuation et grillagesElles sont en bambou ou autre

matériel bon marché. Les grillagesempêchent que les poissonsd'élevage ne s'enfuient ou que despoissons indésirables n'entrent dansle champ.

Agronomie du riz

1.Variétés de riz: variétés à hautrendement; période de maturationde 120 à 130 jours; résistantesaux insectes et aux maladies.

2.Préparation des pépinières et tauxd'ensemencement

3.Préparation de la rizière: après unlabour et trois hersages, le champest bien nivelé de manière à ceque chaque partie soit irriguéeuniformément.

Dimension : 400-500 m²Taux : 100-150 kg/haFertilisation : appliquer de l'urée

à raison de 25 kg/ha,10 à 15 jours aprèsle semis

RIZ PRÊT POUR LA RÉCOLTE

RIZ RÉCOLTÉ

PRISE D'EAU OUVERTE POURLAISSER ENTRER L'EAU

PRISE D’EAU(FERMÉE)

CANAL DEIRRIGATION ÉTANG

REFUGE

NIVEAU MAXIMUM DE L’EAU

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fumure de fond. Pour la fumurede surface le taux est de 100 kg/ha. Par exemple, la quantité d'en-grais pour 400 m² de riz-poissonpendant la saison des pluies estde 8 kg de phosphate d'ammo-nium et 2 kg d'urée pour la fu-mure de fond. Pour la fumure desurface, il faut 2 kg d'urée.

8.Lutte contre les insectes nuisibles:l'utilisation d'insecticides n'est pasrecommandée. Toutefois, lesagriculteurs utilisent des insecti-cides reconnus moins toxiquespour le poisson.

La culture de Colocasia

Le colocase, plante aquatiqueconnue aussi sous le nom de taro,est un excellent aliment, dont laculture peut constituer un produitsupplémentaire dans uneexploitation de riz-poisson.Pratiquement toutes les parties dela plante (tubercule, tige et feuilles)peuvent être mangées. Elle peutégalement être utilisée commealiment pour les poissons et les

animaux, en particulier les porcs.La méthode de culture est simpleet ne requiert pas d'intrantscoûteux.

Pour la culture de colocasesuivez les étapes suivantes:1.Procurez-vous de jeunes tuber-

cules.2.Taillez-en les vieilles feuilles et

laissez les jeunes et les pousses.3.Coupez les tubercules en deux.4.Plantez les tubercules le long des

digues à un intervalle de 50 à 70

cm, environ 10 cm au-dessous duniveau de l'eau.

5.Commencez la récolte après qua-tre à cinq mois.

Pisciculture

Les espèces élevées sont letilapia du Nil (Oreochromisniloticus) et la carpe commune(Cyprinus carpio). Il estrecommandé d'utiliser de grosalevins de 15 à 25 g, car ilsatteignent ainsi la juste taille pourla récolte en l'espace d'une culturede riz. Si par contre on ne disposeque de petits alevins (5 à 10g), lapisciculture se fait en deux phases:

Première phase: élevaged'alevins de 5 à 10 g pendant uneculture de riz (taille à la récolte: engénéral 50 g ).

Seconde phase: prolongementde l'élevage pendant encore deuxmois après la moisson du riz (tailleà la récolte: 50 g).

Densitéd'empoissonnement

• L'empoissonnement peut avoirlieu soit dans l'étang-refugeavant ou pendant la prépara-tion de la rizière, soit 7 à 10jours après le repiquage (JAR)si les poissons sont libérés di-rectement dans la rizière. Dansle premier cas, il est nécessairede fertiliser l'étang avec du fu-mier animal quatre à cinq joursavant l'empoissonnement.Dans un étang-refuge de100 m² on peut mettre environ15 kg de fumier. Dans la pre-mière phase, le taux d'empois-sonnement est de 5 000 à 7 500poissons/ha, lorsqu'on utilise

Taro

TRANCHÉE

DIGUE

JUIL AUG SEP OCT NOV DÉC JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN

Calendrier des activités du système riz-poisson

Code Jour Activité

a 0 Préparez et fertilisez la pépinière de riz.a 1 Trempez les semences (IR-36, 42, 52, 64 et 74 par exemple).a 3 Semez les semences germées à la volée.b 7 Préparez la rizière.

Commencez la pisciculture (Phase 1).Empoissonnez (tilapia du Nil, de 5 à 10 g à 5 000 à 7 500/ha).

Assurez-vous de l'approvisionnement en eau du champ.c 24 Enlevez les jeunes plants. Appliquez la fumure de fond.

Utilisez type et quantité d'engrais recommandés pourla localité sur la base d'analyses du sol.

d 25 Repiquez les jeunes plants (méthode du terrain en boue).e 51 Fertilisez (fertilisation de surface) pour la seconde fois;

on peut répartir la fertilisation en deux fois;dans ce cas une troisième application sera nécessaire.

e 75 Fertilisez (fertilisation de surface) pour la troisième fois.f 100 Drainez l'eau et récoltez les poissons de grande taille/de taille

commerciale.g 120-125 Récoltez le riz.g 125 Commencez la pisciculture (Phase 2). Prolongez l'élevage

des petits poissons (30 à 40 g) après la récolte du riz,à raison de 3 000 à 5 000 ind./ha.

h 185 Récoltez le deuxième lot de poissons.

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une monoculture de tilapia duNil ou une polyculture de tilapiadu Nil et de carpe commune.En polyculture, le rapport d'em-poissonnement entre tilapia etcarpe est de 1:1 ou 1:2, selonl'importance que l'agriculteuraccorde à chaque espèce.

• Dix jours après le repiquage, onpeut libérer dans la rizière lespoissons qui se trouvent dansl'étang-refuge, en pratiquantdes ouvertures dans les diguesde division. Les poissons senourriront des aliments naturelsqui se trouvent en rizière.

Alimentation de complément• Ce type d'alimentation est re-

commandé pendant la périodeintermédiaire de la culture deriz (45 à 50 JAR), lorsque l'om-bre créée par les feuilles desplants de riz entraîne une dimi-nution de la production d'ali-ments naturels.

• Aliments: son de riz, déchets decuisine, farine de ipil-ipil, etc.On peut en outre fertiliserl'étang-refuge avec du fumier.

• Taux d'alimentation: 3 à 5 pourcent de la biomasse du poisson.

Récolte des poissons• Récoltez les poissons une se-

maine avant la moisson du rizen drainant l'eau très lentementpour éviter qu'ils ne restent blo-qués au milieu de la rizière.

• Sélectionnez les gros poissonspour la consommation ou pourla vente, et conservez dans lerefuge les petits poissons(moins de 50 g) pour la secondephase de l'élevage.

• Après la moisson du riz, remet-tez immédiatement le champsous eau avec environ 30 cmde profondeur et libérez lespetits poissons du refuge pourles laisser grandir pendant en-core 60 jours, avant la récoltede saison sèche.

Bénéfices etcontraintes du système

1.Les poissons peuvent augmenterla production de riz de 10 à 15pour cent car:

• Ils tiennent sous contrôle cer-taines mauvaises herbes et cer-tains insectes, tels que la mou-che mineuse du haricot et lasauterelle brune.

• Ils produisent des déchets, aux-quels s'ajoutent les aliments nonconsommés, ce qui augmentela fertilité du sol.

• Ils améliorent la disponibilité enéléments nutritifs dans l'eau cequi profite au riz.

• Ils réduisent les pertes d'am-moniac par volatilisation en em-pêchant que le pH de l'eau nedépasse 8,5. Pendant la fertili-sation, une plus grande produc-tion de plancton tend à porterla valeur du pH au-dessus de8,5, valeur à laquelle l'ammo-niac ionisé se transforme enune forme non ionisée qui seperd facilement.

2.Les digues plus grandes utiliséesdans le système offrent la possi-bilité de planter d'autres cultures,comme taro (Colocasia sp), ha-ricots, doliques, wingbeans,aubergines et autres.

Budget annuel (en US$) pour 1 ha de système riz-poisson avec étang-refuge

Article MontantI. Rendement Riz-poisson Riz-poisson + taro

Riz (2 récoltes) 1 457 1 457Poisson (2 récoltes) 386 386Taro (2 récoltes) - 581Rendement total 1 843 2 424

II. CoûtsMain d'œuvre 402 515Matériel 375 428

semences 50 50Alevins 41 41Tubercules de taro - 53Engrais 140 140Pesticides 37 37Carburant et huile 86 86Aliments 16 16Autres (grillages, 5 5emballage, etc.)

_____ _____Coûts totaux 777 943

III. Rendement net 1 066 1 481

Budget partiel (en US$) pour l'intégration du taro au système riz-poisson (superficie de 1 000 m²)

Note: augmentation du revenu net: 31,70 - 10,95 = 20,75

Coûts supplémentaires Rendements supplémentairesMain d'œuvre 5,65 Taro 31,70(plantation et récolte)Matériel 5,30(Tubercules pour laplantation)

Total 10,95 31,70

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3.L'utilisation continue de pestici-des dans les exploitations agrico-les basées sur la culture de rizconstitue une contrainte pour lesystème riz-poisson à grandeéchelle. L'utilisation de pesticidesest déconseillée dans ce système.Il existe d'autres moyens pour lut-ter contre les insectes:• L'immersion rapide sous eau

(pendant trois heures) desplants de riz, ce qui rend lesinsectes vulnérables face auxpoissons. Limite de la méthode:ne peut être réalisée que lors-que les plants sont moins hautsque les digues.

• Deux personnes peuvent tirerune corde (50 à 100 m) à tra-vers la rizière pour faire tom-ber les insectes dans l'eau,après quoi ils seront mangéspar les poissons. Limite de laméthode: n'est appropriée quejusqu'au moment où les plan-tes atteignent le stade de pani-cule.

Néanmoins, si un agriculteurinsiste sur l'utilisation de pesti-cides, voici comment lesappliquer:- choisissez et appliquez des

pesticides peu toxiques pourles poissons;

Autres points à considérer

Plusieurs agriculteurs dans la région ont adopté le système riz-poisson, mais peu ont poursuivi dans cetteactivité. La composante taro (c.-à-d. Colocasia) peut être considérée comme une culture de rente oude subsistance. Sa valeur peut subir des variations selon la saison différentes de celles du riz. Si le tauxd'empoissonnement est plus élevé que celui proposé ici, des aliments de complément seront nécessaires.

Aujourd'hui, la Gestion intégrée des déprédateurs (GID) représente la stratégie nationale de lutte contreles insectes adoptée aux Philippines et dans plusieurs autres pays producteurs de riz. L'Institut internationalpour la recherche sur le riz (International Rice Research Institute) a publié des résultats démontrant quela lutte naturelle contre les insectes sans apport de pesticides est en général la meilleure solution pour lesriziculteurs. Il est bien entendu que le concept de GID exclut toute utilisation d'insecticides systémiquescomme traitement préventif.

- réduisez au minimum la quan-tité de pesticide qui se mé-lange à l'eau;

- appliquez-le à un momentapproprié.

• Pour éviter l'empoisonnementdes poissons:- drainez le champ avant d'ap-

pliquer le pesticide, afind'amener les poissons dansle refuge. Gardez-y les pois-sons jusqu'à ce que le champne soit plus toxique;

- augmentez la profondeur del'eau (+ 10 cm) afin de diluerla concentration du pesticidedans l'eau;

- remplacez l'eau toxique parde l'eau fraîche. Ouvrez lesvannes d'alimentation etd'évacuation de la rizière etlaissez circuler librementl'eau d'irrigation pendant l'ap-plication. Commencez celle-ci du côté de la vanne d'éva-cuation. Lorsque vous aveztraité la moitié du champ, ar-rêtez un moment et laissez lepesticide s'évacuer duchamp. Reprenez ensuite letraitement jusqu'à la vanned'alimentation.

Voici quelques exemplespour faire les deux dernièresopérations: appliquez les pes-ticides en poudre le matin,lorsque les gouttes de roséesont encore sur les feuilles,et appliquez les pesticides li-quides l'après midi, lorsqueles feuilles sont sèches

Il existe sur le marché plu-sieurs pesticides moins toxi-ques. On peut appliquer uninsecticide toxique tel que leFuradan® ou le Curaterr®sans risque pour les poissonssi on l'incorpore à la terrependant le hersage final. LeFuradan® est un insecticidesystémique dont l'efficacitédure environ 50 à 55 jours.Après cette période, on peutlutter contre les insectesavec du pesticide liquide. Ace moment-là, les plants deriz ont atteint leur pleine vé-gétation et les feuilles épais-ses captent la plupart du li-quide, réduisant ainsi consi-dérablement la concentrationde pesticide dans l'eau.

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Le cas du rizipisciculteur Mang Isko deDasmariñas, Cavite, Philippines

Frank V. Fermin, Mary Ann P. Bimbaoet Jens Peter Tang Dalsgaard

TRANCHÉE

LIMONSABLO-ARGILEUXSOL LIMON

ARGILEUX

LIMON SABLO-ARGILEUX(AVEC UNE COUCHE

FERTILE DE SOLSUPERFICIEL PRODUITE

PAR LES ORDURES)

EAU

CULTURESET

LÉGUMES

GOURDES AMÈRES,HARICOTS VERTS, PETITS

PIMENTS, POIVRONS DOUX,RIZ-POISSON, GOURDES

TOMATES

ARBRESMANGUIERS, BANANIERS,GOYAVIERS, CALAMANSI,PAPAYERS, LEUCAENA

FOURRAGE PARA GRASS

ANIMAUX/POISSON

TILAPIÃ ET CARPE PORCS, POULES

CANAL ÉTANG REFUGE

RIZ

Section de la ferme de Mang Isko (ferme de plaine)

PLUIE ET IRRIGATION

Mang*Isko est un fermierde 66 ans. Il a unefemme de 60 ans et huit

enfants dont la plupart sont adulteset vivent loin de la maison. Sonunique fils, qui est marié et vit avecsa femme et ses enfants à proximitéde sa ferme, l'aide dans la gestionquotidienne de l'exploitationagricole. Deux de ses filles vont àl'école supérieure et vivent encoreà la maison. Deux autres filles plusâgées, qui travaillent au Japon,envoient P 4 000/mois poursubvenir aux besoins de leursjeunes sœurs dans leurs études.

Circulation des matières à la ferme de Mang Isko

PAILLES DE RIZ BRÛLÉES ET CENDRES ENSUITEUTILISÉES POUR LE CHAULAGE DE LA PARCELLE

C A N A L D ’ I R R I G A T I O N

RIZ

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CHAMP DEHARICOTSVERTS ET

DEGOURDESAMÈRES

PARCELLE DECONTRÔLE

DE LAQUALITÉ DEL'EAU POURLE SYSTÈME

RIZ-POISSON

TRANCHÉE

GROSSISSEMENT

TERRE DE LATRANCHÉE UTILISÉEPOUR L'ENTRETIENDES DIGUES ETCOMME SOL FERTILEPOUR LA CULTURE DECOURGES BLANCHESAU COURS DECERTAINES SAISONSSÈCHES

RIZIÈRE POURRIZ-POISSON

RIZIÈRE POURRIZ-POISSON RIZ

ELEVAGE

DIGUE

SON DE RIZ

RIZ

TOMATES

RIZ

MÉLANGE DECENDRE DE PAILLE,D'URINE DE PORCET DE COMPOST,UTILISÉ COMME

PÉPINIÈRE

LEUCAENA BANANIER(TRONC COUPÉ)

MAISONFEVILLES D’ARBRES

ALIMENTS

ALIM

ENTS

PARA-GRASS

PORCHERIEPOULE

ENGRAIS

ENGRAIS

ARBRESFRUITIERS:GOYAVIERMANGUIER

CALAMANSIPAPAYER

* «Mang» est un appellatif de respect pourune personne âgée aux Philippines.

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D I G U E

TRANCHÉE

COURGE BLANCHE DANS UN CHAMPRIZ-POISSON EN SAISON SÈCHE DIGUE

ÉTANGREFUGE

LA VASE RÉSULTANT DE L'EXCAVATIONDES TRANCHÉES EST UTILISÉE POURL'ENTRETIEN DES DIGUES ET POUR LAFERTILISATION (IL N'Y A PAS BESOINDE FERTILISATION ADDITIONNELLE)

5

FIL DE ABACA

POTEAU

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1,0 - 1,25 m

0,50 - 0,75 m

0,75 - 1,0 m

0,50 m

POTEAU DELEUCAENA

Systèmes culturaux

Mang Isko possède 2,3hectares de plaine et peut accéderà l'eau d'irrigation fournie par lesystème de distribution del'Administration Nationale pourl'Irrigation. Dans 1,44 ha, il cultivedeux cultures de riz, alors qu'undemi-hectare est réservé pour lesystème riz-poisson. Certainesannées, après la deuxième récoltede riz, il plante des gourdes sur lesdigues de la rizière. D'autreslégumes occupent 0,14 ha de laferme, où il plante des gourdesamères pendant la saison sèche, enalternance avec des haricots vertspendant la saison des pluies. Sur les0,2 ha restant, il élève un porc dansun enclos de 15 x 12 m et il produitdes fruits et du fourrage d'arbreset de plantes herbacées.

Sous-système riz-poisson

Le système riz-poisson de 0,5ha est composé de huit parcellesindépendantes pourvues detranchées latérales. Deux parcellespossèdent, outre les tranchées, unétang-refuge adjacent, et uneparcelle possède un étang adjacentservant d'étang de reproduction.Mang Isko pratique la

rizipisciculture tant durant la saisondes pluies que durant la saisonsèche, et il récolte riz et poissonsdeux fois par an. Toutefois, larizipisciculture de saison sèche n'apas lieu lorsqu'il plante des gourdessur les digues après la seconderécolte de riz. Dans ces cas-là, lesrizières sont drainées et les poissonsgrandissent dans l'étang- refuge.

Certaines saisons, l'intégrationdu poisson à la riziculture a doubléla récolte de riz de Mang Isko. Ilattribue cette augmentation deproduction aux facteurs suivants:

• Les plants de riz qui ont été dé-racinés en creusant les tran-chées sont utilisés pour remplirles espaces vides là où le rizrepiqué n'a pas repris.

• Les effets favorables du pois-son sur la croissance du riz semanifestent par un meilleurtallage des plants de riz et parle déracinement des jeunesmauvaises herbes lorsque lespoissons (carpes) remuent lefond en quête de nourriture.

• Puisque Mang Isko doit passerplus de temps à la ferme pourcontrôler les poissons, il peutmieux se rendre compte deséventuels problèmes et y remé-dier tout de suite. Comme il ledit lui-même, il est devenu «unmeilleur exploitant agricole».

• Les poissons mangent lesdéprédateurs du riz, diminuantainsi leurs effets nuisibles surla récolte de riz.

Pratiques derizipisciculture

1.Préparation de la rizière, construc-tion et entretien• La construction des digues de-

mande beaucoup de travail.Selon Mang Isko celles-ci ontreprésenté l'obstacle majeur àsurmonter. Il faut éviter qu'el-les ne s'effondrent et dans lesgrandes digues réduire au mi-nimum les risques de pertesd'eau et de débordements. Ilfaut en outre les nettoyer et lessarcler régulièrement pourempêcher que les rongeurs neles abîment.

• Les tranchées sont creusées unmois après le repiquage du riz.La terre de déblai est utiliséepour l'entretien des digues etconstitue un terrain fertile pourles gourdes qui y sont plantées.En outre, à ce moment-là, laterre de déblai est plus com-pacte car imbibée d'eau, ce quifacilite la construction desdigues.

• Mang Isko utilise la parcelle laplus en amont des huit comme

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parcelle-témoin pour vérifier laqualité de l'eau qui entre par lecanal d'irrigation. Il fait celapour s'assurer que l'eau utiliséedans les fermes voisines, pol-luée par les pesticides, n'entrepas dans les parcellesrizipiscicoles. Il laisse d'abordentrer l'eau d'irrigation dans lapremière parcelle et il y ob-serve tout effet néfaste sur lespoissons. Le taux d'empoisson-nement y est très faible (50poissons/800 m²).

2.Repiquage et gestion du riz• Le riz est repiqué 10 à 12 jours

après le semis en pépinière.• Environ un mois après le repi-

quage, on élimine trois lignes deriz occupant environ 60 cm delargeur pour construire lestranchées. Les plants de rizdéracinés remplacent les plantsde riz repiqués qui n'ont paspoussé.

• Selon Mang Isko, les variétésIR 64/74/42 ne sont pas appro-priées pour la rizipisciculture

car elles ont tendance à se cou-cher (c.-à-d. les tiges penchentet se replient).

• Pour éviter de se trouver dansla situation critique de carenced'eau pendant la saison sèche,il essaye d'utiliser une variétéde riz à maturation précoce.Actuellement, il utilise pour lesdeux saisons une variété quiatteint la maturation en 90jours.

3.Empoissonnement et gestion pis-cicole• Mang Isko a préparé un étang

de reproduction séparé qui ga-rantit une réserve d'alevins. Ilpourrait également empoisson-ner de gros alevins et les ré-colter comme poissonscommercialisables immédiate-ment avant la moisson du riz.Toutefois, après trois ans, enl'absence d'une bonne gestiondu stock de géniteurs, il n'a plusqu'une population consanguineissue d'une même souche, avecen conséquence des poissons

de faible croissance. Aprèscinq ans, il a arrêté lareproduction.

• Des alevins sont empoissonnésdans l'étang-refuge tout desuite après le repiquage. Unesemaine après, on rompt lesdigues qui séparent l'étang-re-fuge des parcelles rizipiscicolesafin d'y laisser circuler les pois-sons (densité d'empoisson-nement: un tilapia/m² et unecarpe/5m²).

• Lorsque les alevins/poissonssont transférés de l'étang de re-production aux étangs-refugeset aux parcelles rizipiscicoles,ils sont triés en quatre catégo-ries : Classe I, 25 ind./kg;Classe II, 35 ind./kg; Classe III,40 ind./kg; et Classe IV, 50 ind./kg. Ceci est fait afin d'empê-cher le cannibalisme et la com-pétition alimentaire entre lesgros poissons et les plus petits,ce qui entraînerait un retard decroissance chez ces derniers.

Calendrier cultural des activités agricoles de Mang Isko

Système riz-poisson(5 000 m²) avecgourdes sur lesdigues, activitésrizicoles au-dessusde l'axe horizontal(temps) et activitéspiscicoles en dessous

Riz (14 400 m²) au-dessus de l'axe horizontal (temps), et gourdes amères et haricots verts (1 600 m²) en dessous

les petits poissons sont laissés à grandird'avantage dans les étangs-refuge et sontrécoltés pour la vente ou la consommation

familiale selon les nécessités

OCT NOV DÉC JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AUG SEP OCT NOV DÉC

OCT NOV DÉC JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AUG SEP OCT NOV DÉC

préparation dela terre

repiquage du riz

récolte desgourdes

préparation dela pepinière

engraisinorganique

préparation duterrain

engraisinorganique

préparation de laterre et plantation

de gourdes

petite récolte de gourde

préparation de la riziere

son de rizson de riz

empoissonnement

construcion dela tranchée

repiquage du riz

RIZ14 400 m2

préparation dela pepinière engrais

inorganiquepulverisation

engraisinorganique récolte du riz

récolte du riz

pulverisation

engraisinorganique

sarclage

engraisinorganique

engraisinorganique

récolte de haricots verts(tous les deux jours)

préparation du terrain etplantation de haricots

verts

engrais inorganique

récolte des gourdesamères

(tous les deux jours)GOURDES AMÈRESHARRICOTS VERTS

1 600 m2

préparation du terrain etplantation de gourdes amères

application de pesticide (deuxfois/semaine)

overture desdigues

sarclage

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• Une semaine après la cons-truction de la tranchée, on lamet sous eau et onl'empoissonne.

4.Fertilisation et alimentation• Les pailles de riz de la récolte

précédente sont brûlées et lescendres sont utilisées pour lechaulage de la parcelle.

• Le fumier de porc est jeté di-rectement dans les étangs, oualors placé à proximité de laprise d'eau pour que l'eau l'em-porte dans les parcellesrizipiscicoles.

• Les poissons se nourrissent desfleurs de riz tombées dans l'eau.Mang Isko croit qu'elles ont uneffet purifiant qui neutralise lemauvais goût du tilapia dû à laprésence de fumier de porcdans le système.

• On commence à distribuer duson de riz dans les étangs-re-fuges et les tranchées une se-maine après l'empoissonne-ment et on continue jusqu'àdeux semaines avant la récolte.Cela a lieu deux fois par se-maine ou selon le besoin, quipeut être indiqué par l'inactivitédu poisson ou par un retard decroissance.

• Trois semaines après le repi-quage, 100 kg d'urée et 50 kgd'engrais complet sont appli-qués aux parcelles.

5.Lutte contre les déprédateurs etles maladies• La carpe mange les œufs éclos

des mollusques dorés qui tom-bent dans l'eau; le tilapia mangeles insectes.

• Lorsque les insectes devien-nent un problème, Mang Iskosubmerge le riz pendant troisheures. Les poissons mangentalors directement les insectesqui sont sur les plantes, et ceuxqui sont restés à la surface del'eau. Cette pratique n'est ap-pliquée que quand le riz a un àdeux mois.

• Mang Isko raconte qu'un voi-sin utilise le Gliricidia(kakawate, un arbre qui fixel'azote) comme insectifuge.Lors de sa première année derizipisciculture, lorsque le rizcommençait à se développer(c.-à-d. sept semaines après lerepiquage), il plaça des bran-ches de Gliricidia d'environ unmètre de long autour du champ,à des intervalles de deux mè-tres. A présent, il a planté desarbres de Gliricidia autour duchamp comme moyen de luttebiologique contre les insectesnuisibles.

• Lorsqu'il construit des digues,il place un recouvrement enplastique à l'intérieur de cha-

que digue pour rendre l'accèsdifficile aux rats.

6.Récolte• Trois jours avant la moisson du

riz, la parcelle est drainée pourla récolte des poissons. Le ni-veau de l'eau dans le refuge estabaissé jusqu'à quelques cen-timètres et les poissons sontcapturés à la main.

• Les poissons de taille commer-ciale sont vendus, alors que lesalevins sont gardés pour la cul-ture suivante. Le poisson detaille moyenne est remis dansle refuge et laissé à grandird'avantage, pour être ensuiteconsommé à la maison ouvendu comme source de re-venu continue.

Cash flow mensuels

• Pendant cinq mois de l'année,les recettes de la vente de riz,poissons et légumes ont été su-périeures aux dépenses des ac-tivités agricoles.

• Le déficit le plus élevé a étéenregistré pendant les moisentre la récolte du riz et celledu poisson.

• L'argent reçu de la vente deslégumes avant les récoltes deriz et de poisson n'a pas été suf-fisant pour couvrir les impor-tantes dépenses en intrants, enparticulier en engraisinorganiques.

Conclusion

Dans l'ensemble, l'activitéagricole de Mang Isko a étérentable. A la fin de l'année, il agagné P 45 233,80. Il a utilisé cetargent principalement pour safemme et deux de ses enfants, eten a utilisé une partie pouraméliorer ses conditions de vie, àsavoir améliorer son habitation,acheter un réfrigérateur et unetélévision.

Cash flow mensuels de Mango Isko pour toutes les activités agricoles

JAN FÉV MARS AVR MAI JUIN JUIL AUG SEP OCT NOV DÉC

Milliers

rentréed’argentliquide

argentliquide net

sortie deliquide

Mois

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Autres points à considérer

Le lieu relatif à cette étude de cas à Cavite, au sud de Manila, est classifié comme péri-urbain, ce qui estimportant pour la vente des produits de la ferme. Au cours des dix dernières années, la région a connuun développement industriel considérable et beaucoup de fermes ont été achetées pour convertir lesterres en lotissements ou en industries.

Toutefois, l'étude de cas démontre comment l'adoption de la composante riz-poisson a permis une ultérieurediversification de la ferme. Celle-ci dépend aussi de la disponibilité en main d'œuvre et des débouchésque les nouveaux produits peuvent avoir sur le marché. Dans cette région, le travail part-time en dehorsde la ferme a joué un rôle important dans le revenu du ménage des agriculteurs.

Le fermier a eu connaissance des débouchés offerts par l'intégration suite à ses contacts avec le personnelIIRR sur le terrain. La plupart des fermiers étant locataires, ils ont besoin de l'autorisation de leurpropriétaire (qui est en général absent) pour apporter des modifications à l'exploitation agricole, par ex.pour creuser des tranchées plus profondes et des refuges pour le poisson, voire des étangs piscicoles.Souvent, cette autorisation ne leur est pas accordée.

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GESTION EN INTÉGRATION RIZ-POISSON

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Choix de l'emplacement: où élever despoissons avec du riz?

John Sollows

SITE PEUAPPROPRIÉ

SITEIDÉAL SITE PEU

APPROPRIÉ

NIVEAU D’INONDATION

ARGILE SABLE

Voici quelques facteurs àprendre en considérationlorsque l'on choisit

l'emplacement pour y élever despoissons avec du riz:1.La famille a-t-elle un endroit pré-

cis en tête? Quelle que soit laréponse, essayez de visiter l'em-placement spécifique ou la zonegénérale, de préférence avec unou plusieurs membres de lafamille.

2. Si la famille a déjà un endroit entête, demandez-leur ce qui leurplaît de cet endroit spécifique et

tenez-en compte lorsque vousconsidérez les points suivants.

3.Eau (très important)Le champ doit retenir l'eau

de manière continue pendantplusieurs mois et plus longtempsil peut le faire, mieux cela vaudrapour le poisson. Pour avoir demeilleurs résultats, l'eau devraitavoir 30 cm de profondeur, maisce n'est pas un problème si àcertains endroits elle est plus oumoins profonde.

Le fermier pense-t-il pouvoirréaliser cela? Plus le champ est

sur les hauteurs, moins il pourraobtenir de l'eau. Par contre, lesdigues et les limites du terraindoivent être au-dessus du niveaumaximum d'inondation. Plus lechamp est bas, plus il sera sujetaux inondations. A quel niveau lefermier pense-t-il pouvoircontrôler l'inondation?

4.L'argile retient mieux l'eau que lesable. Dans quel endroit le fer-mier pense-t-il que l'eau pourrarester le plus longtemps?

Si le champ doit être placésur un terrain sableux, on peutdiminuer sa perméabilité par uneapplication abondante de fumierpendant toute la saison. Combiende fumier le fermier peut-ilajouter?

Formez une boule compacteavec de la terre et lancez-la dansl'autre main, à 50 cm de distance.Si la boule ne se casse pas, celasignifie que la terre retient bienl'eau. On peut également obtenirde bonnes récoltes dans un terrainpauvre, mais cela augmenterales contraintes.

5.A quelle distance de l'habitationdu fermier ou de l'abri de travailpeut-on placer le champ? Saproximité diminuera le temps né-cessaire pour contrôler la rizièreet pour alimenter les poissons etaidera en outre à décourager lesvoleurs.

6.La préparation de la rizière pourl'élevage de poissons demandebeaucoup de travail. Comment lefermier peut-il profiter des con-ditions de son terrain pour avoirmoins d'efforts à faire?

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Quelques exemples sont énoncésci-dessous:

• Un petit monticule ou une ter-mitière peut aider à délimiter lechamp, réduisant ainsi la lon-gueur de la digue nécessaireautour du champ.

• Si le terrain est en pente, unehaute digue sur le côté amontdu champ n'est en général pasnécessaire. La dispositionmême du terrain aidera à con-tenir les poissons.

• Y a-t-il déjà un étang dans larizière du fermier? S'il peut l'in-sérer dans son système, iln'aura probablement pas besoinde creuser de tranchée oud'étang.

• On peut éviter beaucoup detravail si la rizière a déjà laforme d'un bassin. En effet, sile milieu du champ est le pointle plus profond, peu d'effortsdevraient être nécessaires pourconstruire les digues. Est-il pos-sible que des produits chimi-ques (déchets industriels, pes-ticides, etc.) puissent se déver-ser dans l'étang ? Assurez-vousque cela ne puisse arriver, carils pourraient tuer tous lespoissons.

Autres points à considérer

On pourrait étudier la possibilité d’introduire des poissons dans un système de semis direct (qui n’est pasdécrit ci-dessus), par opposition à un système de riz repiqué. Il s’agit d’une pratique de plus en pluscommune en Asie, vu l’insuffisance de main d’œuvre.

La gestion des poissons sauvages (c.-à-d. non empoissonné par opposition au poisson empoissonné)peut influencer la conception et l’emplacement du système. Dans beaucoup de régions, par ex. auBangladesh, il existe une forte demande d’espèces indigènes. Là, les paysans pauvres dépendent despetites espèces indigènes capturées dans les plaines d’inondation saisonnières, mais ces espècesdeviennent de plus en plus rares, comme l’indique l’augmentation des prix. Des tentatives de les cultiveren laissant entrer dans l’étang des petits alevins sauvages, ou bien en pratiquant la reproduction artificielleet un élevage plus intensif en polyculture, ce qui fait de plus en plus l’objet de recherches, pourraientoffrir des débouchés aux petits exploitants agricoles et leurs produits pourraient atteindre des prix plusélevés au kilo tout en satisfaisant la demande du marché.

Les plans peuvent également envisager un système continu rizière-étang, avec les opportunités, lesavantages et les désavantages présents dans l’élevage d’espèces empoissonnées et sauvages.

7.Plus tôt un champ est repiqué,plus tôt il sera prêt pour recevoirles poissons, ce qui signifie queles poissons pourront avoir unpériode de croissance pluslongue.

8.Il se peut que le fermier veuilleintégrer la pisciculture à son bé-tail, à son jardin potager ou àd'autres activités. Dans ce cas,il est possible que l'emplacement

qu'il choisit ne soit pas le meilleurpour le poisson, mais qu'il soit in-diqué pour l'activité dans son en-semble.

9.La construction de l'étang peut-elle causer des problèmes auxchamps des voisins?

10.Y a-t-il d'autres considérationsà prendre en compte? Deman-dez-le au fermier

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Préparation du terrain pour le systèmeriz-poisson

John Sollows

Une bonne préparation esttrès importante si l'on veutréussir dans le système riz-

poisson. Chaque fermier doitpouvoir:

• retenir suffisamment d'eau surune superficie suffisammentgrande pendant un temps suf-fisant à produire suffisammentde poissons; et

• empêcher que les digues et lesautres bords de la rizière nesoient gravement inondés.Un bon niveau d'eau dans le

champ est un des principauxfacteurs de la technologie et on nepeut l'atteindre si la préparation estinsuffisante. Lorsqu'on prépare lechamp, il faut prendre enconsidération quatre facteursprincipaux : dimension et forme duchamp, digues, refuges et drains.

Dimension et forme duchamp

1.Combien de terre le fermier pos-sède-t-il ? Si le fermier ne pos-sède pas de terre et si le proprié-taire est d'accord, combien deterre le propriétaire est-il disposéà utiliser pour un essai?

2.La topographie et la pente du ter-rain auront une grande incidencesur la dimension et la forme duchamp. Il peut être possible deconstruire un grand champ carrésur un terrain très plat, mais passur des superficies en pente.

3.Quel est l'endroit le plus appro-prié selon le fermier? Ceci peutlimiter la dimension du champ etmodifier sa forme (voir le

chapitre sur le choix de l'empla-cement).

4.Avec quelle superficie la famillese sent-elle à l'aise de commen-cer (surtout les néophytes)?

5.Quelle superficie la famille pense-t-elle pouvoir préparer et gérer?(Et que signifie «gérer»?) (Voirle chapitre sur l'alimentation etl'entretien).

A - Rizière existante.

B - Petite digue entre le champ et l'étang/tranchée: facultative mais utile si les poissonssont introduits dans l'étang/tranchée avant le repiquage du riz.

C - Côté de l'étang/tranchée: la pente devrait dépendre de la nature du sol, plusdouce si elle est sableuse, plus raide si le sol est argileux.

D - Niveau de l'eau dans l'étang/refuge avant le repiquage.

E - Une bande de terre déjà existante entre l'étang/tranchée et la digue, pour empêcherque le matériel issu de l'érosion ne remplisse la tranchée; en général, de 0,5 à 1m de large.

F - Côté de la digue: la pente dépend de la nature du sol (douce si sableux); avec unecouche superficielle de terre et de l'herbe, l'érosion diminue.

G - Niveau maximum d'inondation: le point G est le plus important, car les diguesdoivent être suffisamment hautes pour ne pas être submergées par l'eau decrue.

H - Plantes/arbres cultivés sur le sommet de la digue.

I - Conservez la terre superficielle de déblai et les mottes de gazon pour l'extérieurde la digue; compactez le sol pendant la construction, autant que possible

D'aucuns affirment qu'unchamp carré de 0,5 à 1 ha est l'idéalpour le système riz-poisson.Toutefois, des exploitations plusgrandes ou plus petites que cettedimension «idéale» peuventégalement réussir. Une bonnepréparation et une bonne gestion.

I

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sont la clef du succès, quelle quesoit la dimension.

Digues

Toutes les digues doivent êtreplus hautes que le niveau maximumdes inondations, afin de pouvoir lesmaîtriser en toute sécurité. Il fautles construire plus hautes quenécessaire, de manière à tenircompte de l'érosion et de lacompaction des digues.

En général, un creux se formelorsque l'on construit des digues.Autant que cela arrive à l'intérieurdu champ, tous les autres facteursrestant inchangés. Ainsi un petitétang ou une tranchée se forme,servant d'abri pour les poissons.

Accès facile aux poissons. Le transport de la terre de déblai versla digue peut prendre du temps.

Quelques exemples commentés de configuration d'un refuge

Accès facile aux poissons. Plus indiqué pour des grands champssur un terrain très plat. La construction peut être onéreuse.Accès difficile pour les buffles.

Aménagement commun en systèmes alimentés par eau de pluiedu Nord-Est de la Thaïlande. Un petit étang comme refuge, dans unsystème composé de plusieurs parcelles sur un terrain légèrementen pente. En général, l'étang se trouve dans la partie inférieure duchamp ou près de celle-ci. La hauteur des digues diminue au fur età mesure que l'on monte la pente, ce qui peut aider au captage del'eau. Cet aménagement permet de petites variations surl'environnement avec peu de travail. Les agriculteurs devraientfaire bien attention à ne pas laisser entrer les poissons dans l'étanglorsque l'eau est basse.

Des tranchées étroites et peu profondes connectées aux refugespeuvent être très utiles pour les poissons qui veulent rejoindrele refuge. Il faudra sacrifier une ou deux lignes de riz.

Plan Section transversal Commentaires

D - DIQUER - REFUGIOT- TRINCHERA

Très indiqué pour des terrains plats ou en pente, en particulierpour des parcelles de moins de 0,5 ha (mais également pourdes parcelles plus grandes).

Il peut y avoir de sérieux problèmes d'infiltration lorsque latranchée se trouve du côté inférieur du champ sur un terrain enpente et poreux. Il peut être utile de creuser une tranchée au-dessous du niveau du sol (plutôt que de construire simplementun barrage au niveau du sol) et de la fertiliser organiquement. Ilpeut être également utile de creuser la tranchée du côté amontde la parcelle et de faire le champ en pente vers la tranchée.Toutefois, ceci peut demander beaucoup de travail.

Refuges

Un refuge est un étang, unetranchée ou un point plus bas dansla rizière. On peut y garder lespoissons lorsque le champ est à sec.Dans certaines circonstances (voirle chapitre sur l'élevage de petitsalevins dans les systèmes riz-poisson), le refuge peut êtreempoissonné avant le repiquage duriz.

En général, un refuge estconseillé et peut être nécessairepour réussir. En son absence, lespoissons doivent être récoltés avantque le champ ne se soit asséché,ou déplacés vers un étang en zone

inondée. Un refuge d'au moins50.cm de profondeur estsouhaitable. Le refuge devraprobablement être bien plusprofond si le fermier veut garderdes poissons toute l'année.

Un refuge peut ne pas êtrenécessaire en zones bien irriguées.Selon certains fermiers, lecreusement d'un refuge augmentela perte d'eau. Cela peut arriverdans le cas où un sol perméable(comme le sable) est recouvertd'une couche superficielle de terrequi l'imperméabilise. Cetteimperméabilité peut être détruitepar le creusement de la tranchée;elle se reforme, mais cela prend dutemps. La fertilisation organiqueaccélère le processus.

Les refuges sont généralementcreusés dans la partie la plus bassedu champ, afin que l'eau et lespoissons puissent facilement yaccéder.

COUCHE SUPERFICIELLE DE SOL

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PERIMÈTRE :PERIMÈTRE :

GRILLAGE

GRAVIER

Ci-dessous d'autres facteursqui déterminent la dimension etl'agencement des refuges:1.Combien de terre réservée à la

culture de riz la famille est-elleprête à sacrifier pour le refuge?Cela peut dépendre de la super-ficie totale en riz ou de l'impor-tance relative que la familledonne au riz et aux poissons.

2.Combien d'argent, de temps et demain d'œuvre la famille peut-elleinvestir? Comme pour la dimen-sion du champ, ceci peut être uneimportante contrainte.

3.De quel genre de sol s'agit-il?Une tranchée étroite (disons deun mètre de large pour deux mè-tres de profondeur) sera vite rem-plie s'il s'agit d'un terrain sableux,alors qu'elle restera en bon étatlongtemps s'il est argileux. La lar-geur d'un refuge en terrain sa-bleux devrait être trois ou quatrefois sa profondeur.

4.La topographie influencera laconfiguration de la tranchée oude l'étang. Les grandes tranchéesextensives périphériques sur unterrain en pente occuperont tropde place puisqu'un tel champ seraétroit. Considérez les deuxchamps suivants, chacun d'unesuperficie de 16 m²:

Le rapport entre périmètre etsuperficie est supérieur dans lechamp étroit.

Drains

Des drains sont généralementnécessaires pour évacuer l'eau enexcès rapidement sans éroder ladigue. Il est conseillé de construiredes drains d'alimentation et surtoutd'évacuation. Les drains devraientêtre munis d'une grille pourempêcher les poissons de s'enfuir.

Quel matériel utiliser ?On peut utiliser du bambou,

une bûche creuse ou un tuyau,selon la disponibilité. Il faut placerune grille là où l'eau entre. La grillepeut consister en un filet à maillesfines ou un morceau de métal platcriblé de trous avec un clou. Un peude gravier éparpillé sous le tuyauréduit l'érosion de la digue.

Ce genre de drain est indiquépour de petits champs (moins de1.000 m²) ayant un échange d'eaulimité (utilisés surtout pour éleverde tout petits alevins). Chaque foisque l'eau atteint le niveau du tuyau,il faut contrôler que la grille ne soitpas bouchée toutes les quelquesheures et cela peut être ennuyeux.

Dans la plupart des champs, ledrain consiste seulement en uneouverture dans la digue. Elle estprotégée par des éclisses enbambou ou quelque chose desemblable, liées ou clouéesensembles.

Les agriculteurs des régionsplus pluvieuses du Nord-Est de laThaïlande utilisent souvent un li,une gouttière de bambou, placé

dans l'ouverture de la digue à lapartie la plus basse de la rizière.

Le li est légèrement incliné versle haut et se rétrécit. On place unecorbeille en forme de carafe ou bienun sac en filet en dessous del'extrémité étroite, de manière à ceque l'eau coule dans le li maisfinisse par tomber dans le sac oula corbeille, qui retient ainsi tous lespoissons échappés du champ.Ceux-ci peuvent être mangés,vendus ou remis dans le champ afinqu'ils grandissent d'avantage.

Certains fermiers utilisent uneversion plus simple: un sac en filetsoutenu au drain de sortie par desbâtons.

Niveau du draind'évacuation

Quel est pour le riz le niveauidéal d'eau dans le champ? Quel estla profondeur maximum qu'il peutsupporter? Placez le drain dans ladigue quelque part entre ces deuxniveaux.

Quelle capacité doit avoir ledrain?

Un petit tuyau ne peut drainerefficacement un grand champ. Lefermier doit essayer de trouver lajuste grandeur du drain, en sebasant sur l'expérience. Il vautmieux un drain un peu trop grandqu'un drain trop petit.

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L'empoissonnement dans le systèmeriz-poisson

John Sollows

300POISSONSDE 5 cm

CARPECOMMUNE

BARBEAUARGENTÉ

TILAPIA

Les directives suivantes valentpour tous les cas où des alevins sont transportés et

empoissonnés:• Le transport et l'empoisson-

nement devraient avoir lieu tôtle matin ou, si cela n'est paspossible, vers la fin de la jour-née lorsque la température estplus basse.

• Une fois achetés, les poissonsdevraient être transportés ra-pidement et conservés à l'abride la lumière directe du soleil.

• Ils ne devraient pas être se-coués ou trop dérangés.

• Lorsqu'on arrive à l'étang ou àla rizière, il faudrait placer lessacs dans l'eau (là où les pois-sons seront libérés) pendantquelques minutes, jusqu'à ceque les températures de l'eauau-dedans et au-dehors du sacsoient identiques.

• Les sacs ne devraient êtreouverts qu'à ce moment-là, etil faudrait alors laisser immé-diatement les poissons nagerlibrement dans leur nouveaumilieu.

Période

Plus on empoissonne tôt dansla saison, plus longue sera lapériode de croissance. De même,plus on empoissonne tôt dans lasaison des pluies, moins il y aurade prédateurs.

Il ne faut toutefois pasempoissonner avant que de l'eau nesoit disponible et que le fermier soitrelativement sûr que la rizière sera

sous eau pendant plusieurs mois.Avant d'empoissonner des alevinsou des gros poissons dans la rizière,il faudra également que le riz soitbien établi, avec deux à troisnouveaux talles à chaque plant. Enfin, il se peut que le fermiersoit prêt pour l'empoissonnement,mais qu'il n'y ait pas d'alevinsdisponibles. La famille doit alorsattendre jusqu'à ce qu'elle trouvedes poissons.

Taux d'empoisson-nement, site etespèces

Il n'existe pas ici de «recettemagique». Les gros poissons sontplus chers que les petits, mais ilsont plus de chance d'échapper à laprédation. Les prix peuvent enoutre varier selon les espèces et,bien entendu, un grand nombre depoissons coûtera plus cher qu'un

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petit nombre. Ce sera donc lebudget familial à décider de ce quisera empoissonné.

Pour les fermiers qui viennentde commencer cette pratique etpour ceux qui ne peuvent pasnourrir leurs poissons, on conseillede ne pas empoissonner plus de300 poissons (5 cm) par 1000 m².Un rapport d'empoissonnementpour la polyculture qui en généralfonctionne bien en Thaïlande est de2:2:1 pour carpe commune(Cyprinus carpio): barbeauargentée (Barbodes gonionotus):tilapia (Oreochromis niloticus).

Cette combinaison ne sera pastoujours appropriée, mais elleconvient bien pour débuter. Engénéral, il est préférable d'éleverau moins deux espèces plutôtqu'une seule, puisque différentspoissons mangent différentsaliments. Cela signifie que la récoltetotale devrait être plus élevée quesi on n'élève qu'une seule espèce.La formule donnée peut êtremodifiée pour plusieurs raisons:1.Disponibilité

Un fermier peut désirer unecertaine combinaison d'espèceset de tailles, mais il devra de toutefaçon se contenter de ce qu'iltrouve sur le marché.

2.PréférencesChaque famille a ses espèces

préférées et ce généralementpour des raisons valables qu'ilfaut accepter. De même,beaucoup d'agriculteurs préfèrent

de gros alevins parce qu'ils ontun taux de survie plus élevé etune taille finale plus grande. Maisd'autres préfèrent de petitsalevins en dépit d'une mortalitéprobablement plus élevée, parceque les prix sont plus bas et qu'ilsgarantissent une récolte pluscontinue; dans ce cas, les prixspécifiques vont affecter l'aspectéconomique. Les familles ayantun budget limité doivent souventchoisir entre acheter un petitnombre de gros poissons ou ungrand nombre de petits.

3.Biologie spécifique des espècesChaque espèce de poisson

présente des avantages et desdésavantages différents: le tilapia(O. niloticus) peut facilementendurer des conditions

environnementales extrêmes etse reproduit facilement. Lesagriculteurs qui peuvent garderun peu de poissons toute l'annéene doivent donc pas se soucierde réempoissonner chaqueannée. Toutefois, la reproductionpeut engendrer un surpeuplementet une faible croissance. En outre,certains fermiers n'aiment passon goût, trouvent que ce poissonfermente mal et se plaignent dufait qu'il entre en compétition ouéloigne d'autres espècesdésirables.

La carpe commune(C. carpio) tolère de l'eau demauvaise qualité et a une trèsbonne croissance dans la plupartdes rizières. Toutefois, le taux desurvie de ce poisson est mauvais,

Si la densité d'empoisson-nement est faible, la nourriturenaturelle présente dans larizière est souvent suffisanteet la distribution d'alimentsn'est pas nécessaire.

Si on augmente la densitéd'empoissonnement, la nourriturenaturelle de la rizière ne suffit paset la production est faible.

Si on augmente la densitéd'empoissonnement, on peut toujoursobtenir une production maximum grâce àl'alimentation complémentaire.

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probablement parce qu'il estfacilement objet de prédation.

Le barbeau argenté (B.gonionotus) a généralement untaux de survie excellent dans lesrizières; même de petits alevinss'y adaptent bien. Il tolèrecependant moins bien que lesdeux espèces précédentes del'eau de mauvaise qualité et il n'apas une bonne croissance en eautrès peu profonde ou dont laprofondeur est très instable.

Diverses espèces sauvages,notamment le poisson tête deserpent (Channa sp.) et lepoisson-chat (Clariasbatrachus) ont un goût trèsagréable.

Dans certaines rizièresalimentées par l'eau de pluie, legourami peau de serpent(Trichogaster pectoralis) a faitpreuve de résultats trèsprometteurs. Dans ce cas, ilfaudrait empoissonner desgéniteurs et non pas des alevins.On devrait dédier plus d'attentionà cette espèce en conditionsd'alimentation par eau de pluie.

En général, les principalesespèces de carpe chinoise etindienne ont une faible croissancedans les rizières alimentées pareau de pluie. Elles semblentpréférer de l'eau plus profonde(50 cm). Leur tauxd'empoissonnement devrait êtrefaible, pas plus de 200 ind./ha.

4.La présence de plusieurs préda-teurs importants peut affecter lestailles et les espèces empoisson-nées. Les gros poissons échap-pent plus facilement aux préda-teurs, mais cet aspect sembleêtre moins important pour le bar-beau argenté que pour les autresespèces élevées.

5.Le site d'élevage influence sou-vent le nombre et les espècesempoissonnées. Il arrive que lebarbeau argenté ne grandisse pasbien en rizières où l'eau est trèspeu profonde (moins de 10 cm).

Le fermier peut trouver quedans de petites parcelles lenombre de poissons conseillé estlimité par la superficie disponible.D'autre part, il n'y a pas de mal à

empoissonner peu de poissonsdans une rizière très grande,surtout si le fermier ne peut sepermettre d'avantage.

6.Le taux conseillé de 3 000 ind./ha peut être augmenté si la pro-fondeur de l'eau dans la rizièreest stable (de préférence 30 cmou plus), et si elle peut être ferti-lisée fréquemment. Si les pois-sons sont alimentés, il faudraitdistribuer les aliments dans la ri-zière et non pas dans le refuge,car dans ce cas les poissons res-teraient dans le refuge, le riz n'enbénéficierait pas et on obtiendraitvite un surpeuplement de pois-sons. Les fermiers devraient fairetrès attention lorsqu'ils empois-sonnent plus de 6 000 ind./ha.Cela peut parfois fonctionner,mais seuls les fermiers expéri-mentés connaissant bien leur sys-tème devraient le faire. De pe-tits alevins peuvent être empois-sonnés en plus grand nombre quede grands alevins.

Autre points à considérer

Le cas présenté ici décrit le transport d'alevins en sacs en plastique sous oxygène, ce qui n'est pas trèscommun dans les zones rurales pauvres, par exemple au Bangladesh et en Inde. Là, ils utilisent d'autressystèmes de livraison, des récipients ouverts par exemple.

Pratiques et taux d'empoissonnement décrits dans l'exemple ci-dessus se réfèrent à une productionpiscicole destinée à l'alimentation. Mais des rizières peuvent aussi être utilisées pour élever de petitsalevins, cette pratique s'accordant bien avec de nombreuses variétés de riz ayant une courte période decroissance (par ex. trois à quatre mois). Dans ce cas, la densité d'empoissonnement devrait êtreconsidérablement plus élevée que les 3 000 petits alevins/ha conseillés ci-dessus.

On peut choisir d'autres combinaisons d'espèces, en fonction de la disponibilité locale. Il faudrait prendreen considération le rôle de différentes espèces plus indiquées pour les rizières. Comparé aux étangs, lesespèces qui se nourrissent en surface (par ex. le barbeau argenté) et celles qui se nourrissent sur le fond(par ex. la carpe commune) ont en rizière un rendement relativement supérieur aux espèces qui senourrissent en pleine eau (par ex. la carpe argentée).

Comme simple mesure prophylactique contre les maladies infectieuses des poissons, on peut baigner lesalevins pendant une minute dans une solution de 50 pour cent de sel commun, préparée au moment-même sur le site d'empoissonnement.

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Alimentation et entretien en systèmeriz-poisson

John Sollows

Contrôle d'entretien

Vérifiez chaque jour leniveau de l'eau dans larizière afin de contrôler

qu'il ne monte ou ne descende troprapidement. Si c'est le cas, trouvez-en la cause et bouchez toute fuite.Prenez avec vous une pelle ou unehoue lorsque vous faites ces visitesde contrôle.

Certains agriculteurs jettent unpeu d'aliments chaque jour afin decontrôler leur stock de poisson.

En systèmes intensifs, il estconseillé de faire des contrôles tôtle matin pour vérifier que lespoissons ne pipent pas de l'air ensurface.

Alimentation etfertilisation

Normalement, l'alimentation etla fertilisation devraient aider lespoissons à grandir. Toutefois, cesfacteurs ne sont pas fondamentauxen rizières où le tauxd'empoissonnement est peu élevé(moins de 3 000 ind./ha), car lespoissons y devraient pouvoir trouversuffisamment de nourriture toutseuls.

Les familles qui désireraient unempoissonnement plus dense(nécessitant donc alimentation etfertilisation) doivent prendre enconsidération les points suivants:

a. Auront-ils le temps de biennourrir les poissons ou de bienfertiliser le champ? (A quelledistance de la maison le champ setrouve-t-il? Quel autre travaildoivent-ils faire?)

b. Peuvent-ils trouver des alimentsou de l'engrais? Ceux-ci sont-ilsfacilement disponibles localement?Leur prix est-il abordable?

Types d'aliments etd'engrais

Il est difficile de séparer«aliments» et «engrais », le fumierpouvant jouer les deux rôles. Onpeut utiliser des engraisinorganiques et toute substanceorganique non toxique.

Le fumier est souvent lecomplément le plus important enterme de poids et l'on peut l'utilisertant frais que sec. Un peu deprudence est requise lorsque l'onutilise du fumier frais en eaustagnante, mais on a remarquéqu'une quantité allant jusqu'à300 kg/ha/semaine peut y êtreutilisée sans crainte de nuire aux

poissons. Une autre manière derésoudre le problème est deremettre du fumier au fur et àmesure que les poissons leconsomment.

Du son de riz est courammentutilisé comme aliment pour poisson.Il donne de bons résultats enalevinage, mais n'est en général pasnécessaire en rizipiscicultureextensive. Si les agriculteursdoivent l'acheter, il convient de nepas en utiliser beaucoup une foisque les poissons circulent dans larizière.

Certains agriculteurs utilisentdans leur système des balles de riz,qui sont mangées avidement parcertaines espèces de poissons. Laplus grande partie n'est pas digéréepar les poissons mais est éparpilléeun peu partout dans le champ parles poissons.

On peut également donner desdéchets de cuisine et des restes detoutes sortes.

Plusieurs plantes aquatiquesdonnent de bons résultats: Azolla,Wolffia, lentilles d'eau (Lemna),pak boong ou kangkong (Ipomeaaquatica) et le mimosa d'eau ensont des exemples. Différentesespèces de poissons préférerontl'une ou l'autre, mais le barbeauargenté les mange toutes.

Des sous-produits agricolessont également acceptés: certainsagriculteurs ont utilisé des feuillesde choux et des rafles de maïs. Lesfeuilles de manioc sont elles aussipopulaires, mais il est conseillé deles faire sécher avant de les donneraux poissons car certaines variétéssont vénéneuses.

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Les termites représentent unaliment très riche et très utile enalevinage. Les nids sontfragmentés sur l'étang ou sur larizière et les termites tombent dansl'eau où elles sont consomméesrapidement. Les termites ne sonten général pas nécessaires une foisque les poissons circulent dans larizière; si les fermiers continuentd'en utiliser trop pendant la saison,ils risquent de se retrouver à courtde nids! D'autres insectes,crevettes et vers de terre sont toutaussi nourrissants.

En général, les pailles de riz nesont pas directement mangées parles poissons, mais elles serventd'aliment à de minuscules planteset animaux qui seront à leur tourconsommés par les poissons. Ellespeuvent être utilisées partout, maissont particulièrement utiles enétangs d'alevinage dont la turbiditéde l'eau est élevée.

Attention: il a été signalé queles termites peuvent provoquerla mort des poissons sidistribuées vivantes car ellessont avalées entières: lestermites continuent alors demordre avec leurs grandesmâchoires lorsqu'elles setrouvent dans l'estomac,causant des blessures fataleset des perforations de la paroide l'estomac. Un moyen sûrd'utiliser cet excellent alimentest de noyer les termites dansune cuvette ou un seau avantde les distribuer aux poissons.

On peut également utiliser toutautre animal mort, entrailles oupartie du corps autrement inutilisés.En rizières, ils peuvent être placésdirectement dans l'eau pour que lespoissons les mangent, alors quedans les étangs d'alevinage desanimaux en décomposition peuventcontaminer l'eau. Certains fermierssuspendent des parties d'animal au-dessus de l'étang. Celles-ci attirentles mouches qui pondent des œufssur la viande et l'on peut ensuitefaire tomber les asticots dans l'eaupour nourrir les poissons.

Le rouissage de Jute ou kenafpeut rendre l'eau provisoirementinappropriée pour la pisciculture. Ils'agit d'un processus à traverslequel des tiges de plantesfraîchement coupées sontimmergées dans l'étang et dans lesfossés de manière à ce que lapartie tendre de la plante pourrisseet que ne restent que les fibresdésirées, qui sont ensuite séchéeset traitées. Dans ces étangs, l'eaudevient noire, le niveau d'oxygènetombe presque à zéro et l'eau sentmauvais. Toutefois, le rouissage esttrès efficace pour éliminer laturbidité de l'eau car une fois

terminé, la qualité de l'eau estsouvent meilleure. En outre, depetites quantités de jute ou dekenaf ne nuisent pas aux poissons,et la matière en décomposition leurfournit de la nourriture. On peut enmettre des quantités plus grandesen eau stagnante. Malheureuse-ment, on ne dispose pas de donnéessatisfaisantes sur les taux quipeuvent être utilisés sans risquepour les poissons. On ne devraitdonc en utiliser que de petitesquantités et il faudrait verifier tousles matins que les poissons nepipent pas l'air en surface. D'autresexemples d'aliments sont les feuillesde mûrier, feuilles de bananier,excréments de chauve-souris ou debétail, restes de nourriture pour lesanimaux, résidus d'huile de noix decoco et feuilles de Leucaena.Aucune liste d'aliments potentielsne pourra de toute façon êtrecomplète.

Gestion

En rizières où l'empoisson-nement est dense (plus de5 000 ind./ha), il est important quel'alimentation et la fertilisationsoient continues, en particulierpendant que les poissonsgrandissent. Il est conseillé dedonner de petites quantitésd'aliments deux fois par jour.Vérifiez la vitesse à laquelle unequantité connue de plantes ou defumier est consommée. Si aprèsune heure il en reste encore, il n'ya pas besoin d'augmenter cettequantité; si par contre elle a disparuen l'espace d'une demi-heure, il estconseillé de l'augmenter.

BALLESDE

RIZ

ENGRAIS

SON DE RIZ

PLANTESAQUATIQUES

DÉCHETS DECUISINE

Autre points à considérer

Les exemples ci-dessus se rapportent aux systèmes riz-poisson de grossissement très extensifs avec untaux d’empoissonnement très faible ne requiérant ni aliments, ni engrais, qui sont pratiqués au Nord-Estde la Thaïlande. Mais des systèmes riz-poisson plus intensifs, utilisés pour l’alevinage ou la production depoissons destinés à l’alimentation, comme il en existe ailleurs en Thaïlande et dans d’autres pays, ont destaux d’empoissonnement plus élevés, un renouvellement d’eau fréquent et, ce qui est plus important, desméthodes d’alimentation et de fertilisation bien spécifiques.

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Gestion du riz en système riz-poisson

John Sollows et Catalino Dela Cruz

Le système riz-poisson peutêtre alimenté soit par eau depluie soit par irrigation, en

rizières établies soit par semisdirect, soit par repiquage. Lapériode des activités de semis oude repiquage est affectée par denombreux facteurs (disponibilité eneau, variété de riz, etc.), mais n'estpar contre généralement pasaffectée par la composantepiscicole.

Il est préférable de repiquer lesjeunes plants 25 à 30 jours après lesemis, bien que l'âge idéal pour lesvariétés traditionnelles puissedépasser ce délai. Souvent, dans lapratique, elles restent en pépinièrependant plus longtemps: il peutarriver que, en cas de sécheresse,les rizières soient trop sèches pourle repiquage et que l'agriculteurdoive attendre la pluie; dansd'autres cas, la main d'œuvre ausein de la famille peut être limitéeet le riz en pépinière doit alors«attendre» que la famille puisses'en occuper.

Pour beaucoup d'agriculteurs,l'utilisation d'engrais chimiques dansleurs systèmes riz-poisson ne posepas de problèmes. Il a toutefois étésignalé que, dans certains cas, despoissons sont morts suite àl'application de tels produits alorsqu'ils étaient alimentés avec desgranulés et qu'ils ont pu de ce faitingérer également des granulesd'engrais.

La rizipisciculture à grandeéchelle est encore limitée parl'application continue de pesticidesen agriculture basée sur le riz.L'utilisation de pesticides n'est pas

recommandée en rizipisciculture etil existe d'autres moyens pour luttercontre les déprédateurs, tels que:

• L'immersion rapide (pendanttrois heures) des plants de rizsous eau. Les insectes se re-trouvent ainsi exposés à la pré-dation par les poissons. Con-trainte: n'est utilisable que si lesplants n'ont pas encore atteintla hauteur des digues.

• Deux personnes peuvent traî-ner une corde (50 à 100 m) àtravers le champ pour fairetomber les insectes dans l'eau,après quoi ils pourront êtremangés par les poissons. Con-trainte: n'est approprié que siles plants n'ont pas encore at-teint le stade de floraison.Néanmoins, si un agriculteurinsiste sur l'utilisation de pesti-cides, voici quelques conseils àsuivre:

1.Lorsque vous appliquez despesticides:• Choisissez et appliquez des pes-

ticides peu toxiques pour lespoissons.

• Réduisez au minimum la quan-tité de pesticide qui se mélan-gera à l'eau.

• Appliquez-le à un momentapproprié.

2.Pour éviter l'empoisonnement despoissons:• Avant d'appliquer le pesticide,

amenez les poissons dans lerefuge en drainant lentement lechamp. Gardez-les dans le re-fuge jusqu'à ce que le champne soit plus toxique.

• Augmentez la profondeur del'eau (+10 cm) afin de diluer la

concentration de pesticide dansl'eau.

• Faites circuler beaucoup d'eauà travers la rizière. Ouvrez lesvannes d'alimentation et d'éva-cuation et laissez circuler libre-ment l'eau d'irrigation pendantl'application. Commencezcelle-ci du côté de la vanned'évacuation. Lorsque vousavez déjà couvert la moitié duchamp, arrêtez un moment etattendez que le pesticide soitévacué. Continuez ensuite l'ap-plication jusqu'à la vanne d'ali-mentation.Voici quelques exemples pour

accomplir les deux dernièresopérations: appliquez les pesticidesen poudre le matin, lorsque lesgouttes de rosée sont encore surles feuilles, et appliquez lespesticides liquides l'après midilorsque les feuilles sont sèches.

Il existe sur le marché plusieurspesticides moins toxiques. Uninsecticide toxique tel que leFuradan® ou le Currater® peut êtreappliqué sans risque pour lespoissons si on le fait correctementen l'incorporant à la terre à l'étatsolide pendant le hersage final. LeFuradan® est un insecticidesystémique, dont l'efficacité pour lecontrôle des insectes nuisibles durede 50 à 55 jours environ. Aprèscette période, on peut éliminer lesinsectes avec du pesticide liquide.A ce moment-là, les plants de rizont atteint leur pleine végétation etles feuilles épaisses capturent laplupart du liquide, réduisant ainsiconsidérablement la concentrationde pesticide dans l'eau.

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Il est préférable d'attendre quele riz soit bien établi avant d'y laissercirculer les poissons, surtout s'ilssont grands. On peut empoissonnerlorsque deux ou trois talles se sontdéveloppés, ce qui arrive en généralune à trois semaines après lerepiquage ou quatre à six semainesaprès le semis direct, en fonctiondes conditions du riz et de la tailledu poisson.

De petits alevins (d'environ2,5 cm de long) peuvent êtreempoissonnés tout de suite aprèsle repiquage sans risqued'endommager le riz. Il n'est jamaisarrivé aux auteurs de rencontrerdes variétés de riz qui ne puissentêtre intégrées aux poissons;toutefois, certaines variétés sontplus indiquées que d'autres. Desvariétés qui endurent bien l'eauprofonde sont préférables à cellesqui ne poussent bien qu'en eau peuprofonde. Dans les régions où lespluies sont très irrégulières, lesagriculteurs préfèrent empois-sonner très tard dans la saison des

pluies. A ce moment-là,l'accumulation d'eau de surface està son maximum annuel et lapossibilité d'inondation par lesdernières pluies est faible. Dans cecas, il vaut mieux utiliser desvariétés de riz à grande longévitéet à maturation tardive.

Des variétés de riz qui tallent(c’est-à-dire) qui produisent denouvelles tiges) rapidement ou dansune grande variété de conditionsd'eau, permettent souvent àl'agriculteur d'empoissonner plus tôt.

Les agriculteurs ont obtenu debons résultats avec diversesvariétés, à maturation précoce ettardive, sensibles ou non à laphotopériode, glutineuses et nonglutineuses.

Effets sur le rendementdu riz

L'expérience des auteursdémontre que le rendement du rizaugmente en moyenne de 10 pourcent lorsqu'il est intégré aux

poissons. Toutefois, il existe degrosses différences d'une ferme àl'autre et il est donc difficile degarantir les résultats.

Le rendement semble subirune plus forte augmentation dansles fermes ayant un sol pauvre etoù les poissons sont alimentés d'unemanière intensive. Les mécanismespossibles incluent :

• L'augmentation de la disponi-bilité de l'eau en substances nu-tritives, ainsi que le profit quepeut en tirer le riz.

• Une réduction de la perte d'am-moniac par volatilisation aprèsl'application d'engrais empê-chant le pH de l'eau de dépas-ser la valeur de 8,5.On a déjà souligné les

principaux dangers pour le riz: lesgrands poissons abîment les toutjeunes plants de riz; certainesvariétés de riz ne tolèrent pas l'eauprofonde. Toutefois, s'ils prennentdes précautions sensées, lesagriculteurs ne risqueront pasd'affecter leur production de riz.

Autres points à considérer

Aujourd'hui, la Gestion intégrée des déprédateurs (GID) représentela stratégie nationale de lutte contre les insectes adoptée auxPhilippines et dans d'autres pays producteurs de riz, et l'Institutinternational de recherche sur le riz (International Rice ResearchInstitute) a publié des résultats démontrant que la lutte naturellecontre les insectes sans apport de pesticides est en général lameilleure solution pour les riziculteurs. Il est bien entendu que leconcept de GID exclut toute utilisation d'insecticide systémiquecomme traitement de prévention.

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Système riz-poisson:bénéfices et problèmes

John Sollows

Trop peu d'eau

Trop d'eau

Lorsque l'on discute d'unetechnologie avec des candidats intéressés, il est

important de prendre enconsidération les bénéfices et lesrisques potentiels, afin qu'ilspuissent décider de la manière laplus équilibrée possible s'il leurconvient ou non d'essayer cettetechnologie. Si les candidats nesont pas au courant des bénéficespossibles, ils risquent de perdre uneoccasion d'améliorer leursconditions de vie. L'ignorance desrisques peut poser des problèmestout aussi graves et peut réduireleur confiance en eux-mêmes.

Problèmes etcontraintes

1.Le système riz-poisson a besoinde terre; les fermiers sans terrepeuvent donc avoir des problè-mes, à moins qu'ils ne trouventun accord avec le propriétaire quigarantisse des bénéfices tant auxuns qu'aux autres. Il est impor-tant de mettre le propriétaire aucourant des bénéfices et des pro-blèmes associés à la technologie.L'accord devrait spécifier quellepartie de la production va à l'agri-culteur et laquelle va au proprié-taire. Le loyer sera-t-il aug-menté? Tous les bénéfices addi-tionnels dérivant de la récolte depoissons iront-ils à l'agriculteur?

Le système riz-poissonpourrait-t-il être appliqué par desfermiers sans terre sur desterrains appartenant à lacommunauté?

2.La production ne peut être garan-tie, en particulier en cas d'alimen-tation par eau de pluie.• Une bonne gestion de l'eau est

essentielle mais n'est pas tou-jours possible. Les pluies nesont ni prévisibles, nimaîtrisables. Trop d'eau peutprovoquer inondations et per-tes de poissons. Trop peu d'eauentrave la croissance et, dansles cas extrêmes, peut provo-quer la mort des poissons. Onne peut pas élever des poissonssans eau. (Voir les chapitresprécédents sur la préparationde la rizière et sur l'alimenta-tion et l'entretien).

• Une mauvaise qualité de l'eaupeut également entraver lacroissance et provoquer lamort. Ce problème se pose ra-rement en rizière, mais peut seprésenter dans les nurseries.(Voir le chapitre sur l'alevinageen systèmes riz-poisson).

3.Pesticides et autres produits chi-miques toxiques peuvent tuer lespoissons et ne devraient pas êtreutilisés. (Voir les chapitres sur lechoix de l'emplacement et sur lesystème riz-poisson.

4.Le transport des alevins etl'empoissonnement devraientêtre faits correctement. Les ale-vins sont très vulnérables à cestade et la négligence peut lestuer. (Voir le chapitre surl'empoissonnement en systèmeriz-poisson).

5.Les prédateurs peuvent sérieuse-ment réduire le stock de poisson.L'utilisation d'alevins plus grandsélevés en nurseries peut en

grande partie résoudre ce pro-blème. Pour noyer les serpents,on peut immerger des trappes entreillis métallique. Serpents et gre-nouilles peuvent également êtrecapturés à la main. Les œufs degrenouilles devraient être enlevésdès qu'ils sont découverts et en-suite séchés. On peut parfoischasser les oiseaux en leseffrayant.

6.Les voleurs sont peut-être lesprédateurs les plus difficiles àdissuader, et le fait de vivre àproximité de la rizière peut parfoisaider. On peut placer dans l'étangdes bambous ou d'autres branchespour entraver la pêche au filet despoissons et du fil de fer barbeléimmergé détruira assurément tout

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filet qui s'y accroche. Des obstacles(rochers ou bûches) placés sur lesdigues qui amènent à la rizièrerendent l'accès difficile la nuit. Deschiens de garde peuvent égalementêtre utiles.7.La préparation de la rizière de-

mande de la part de la famille ungros investissement en terme detemps, de main d'œuvre et d'ar-gent. La disponibilité en maind'œuvre empêche souvent desagriculteurs pauvres de réalisercette pratique, en limitant la su-perficie qu'ils peuvent aménageret le temps qu'ils peuvent dédierà la gestion du système. Celui-cireprésentera un défi, surtout pourles couples âgés et les jeunescouples avec enfants. En règlegénérale, si une seule personnefait le travail, aménager une ri-zière de 1 000 m² ne demanderapas plus de 10 jours de travail àraison de 8 heures par jour. Unefamille qui n'a pas le temps d'ali-menter les poissons devraitadopter un faible tauxd'empoisson-nement.

8.Les capacités de gestion de l'agri-culteur s'amélioreront avec letemps. La première année, beau-coup d'agriculteurs aboutissent àun bon résultat, mais il y en aaussi beaucoup qui échouent. Parcontre, les échecs parmi les agri-culteurs expérimentés sont rares.

9.Il arrive que le rendement du rizsoit réduit dans le système riz-poisson, surtout lorsque l'on em-poissonne des alevins trop grandsavant que les plants de riz nesoient bien établis. Il peut arri-ver également que dans certai-nes rizières l'eau soit trop pro-fonde pour certaines variétés deriz. D'autres fois encore, il arriveque les plants de riz se plient etque les poissons en mangent alorsles graines.

10.Certains agriculteurs se plai-gnent de ce que la capture depoissons sauvages soit inférieureen rizières où l'on pratique l'éle-vage de poissons. L'espèce laplus souvent accusée est letilapia. Ces fermiers pensentqu'un grand nombre de poissons

d'élevage peut effrayer et fairefuir les poissons sauvages.

11.Des problèmes de commercia-lisation peuvent également se pré-senter. Un agriculteur peut pla-nifier de vendre ses poissons lors-que les prix sont élevés, mais unepénurie d'eau peut l'obliger de lesvendre avant. Le transport despoissons au marché peut égale-ment prendre du temps, surtoutsi on ne peut l'organiser àl'avance. Si une famille décidede vendre une grande partie dela récolte, où, quand et commentla vendra-t-elle? Cela sera-t-ilfacile?

12.L'approvisionnement en alevinsest un problème très commun.Une famille peut ne pas toujourspouvoir se procurer ce qu'elleveut. En général, l'achat d'alevinsa lieu pendant la saison du repi-quage lorsque la demande depoissons est élevée et que lesagriculteurs ont peu de temps etpeu d'argent.

Il faudrait prendre sérieuse-ment en considération l'établisse-ment d'écloseries et de nurseriesdans les villages où la pisciculturedevient populaire Si la demandesur le marché local est suffisante,il est souvent conseilléd'encourager deux ou plusieursvillageois qui sont intéressés etqui se sentent à même de pouvoirle faire, d'établir des écloseries.Cela empêchera qu'un seulproducteur ne monopolise lemarché.

Bénéfices et potentiels

1.Comparée à beaucoup d'autrestechnologies, le système riz-pois-

son présente peu de risques. Ilrequiert peu d'argent, n'est pasparticulièrement " nouveau " ourévolutionnaire pour la plupart desriziculteurs et ne se heurte quepeu aux autres activitésagricoles.

2.Les poissons élevés en rizièreoffrent aux agriculteurs une ré-serve alimentaire continue, pré-visible et pratique, ce qui est ap-précié par les agriculteurs quisont habitués à dépendre destocks de poissons sauvagesaléatoires et en diminution.

3.Le système riz-poisson empêchele gaspillage de l'eau.

4.Grâce à cette pratique, les agri-culteurs peuvent gagner du tempset ainsi entreprendre d'autresactivités génératrices de revenuou améliorer celles existantes.

5.Le fait que peu d'argent soit né-cessaire signifie que les agricul-teurs ne devront pas contracterdes emprunts. Ils peuvent doncchoisir comment utiliser leurspoissons: ils peuvent les manger,les vendre, les garder vivants (lanature permettant), les conserverou les donner. Les agriculteurs nesont pas obligés de les vendrerapidement afin de payer leursdettes.

6.Les ventes peuvent apporter del'argent utile en différents mo-ments. Certains agriculteurs peu-vent vendre aussi bien des géni-teurs que des alevins ou des pois-sons de consommation.

7.S'agissant principalement d'uneactivité de subsistance, il y a peude compétition sur le marché en-tre producteurs.

8.Les rendements en riz sont engénéral accrus, quoiqu'ils varientconsidérablement d'une ferme àl'autre. Les rendements sont ra-rement négativement affectés sil'agriculteur gère bien le système.

9.Le fait que cette technologiepuisse modérément améliorer lesconditions de vie des riziculteurspauvres devrait la rendre inté-ressante pour ceux qui sont res-ponsables du développement.

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Autres points à considérer

Une des principales contraintes au système riz-poisson peut être l'inondation saisonnière des rizières, quientraîne soit une perte de poissons, soit leur mélange avec ceux des voisins que l'on retrouve alors dansla rizière une fois que la crue se retire.

Des études ont démontré que la présence de tilapia peut augmenter la biomasse des poissons tête deserpent qu'on peut récolter dans les étangs. Des changements dans le débit d'eau et dans l'accès auxrizières après les modifications nécessaires à l'élevage de poissons peuvent représenter un problèmeplus sérieux.

On devrait prendre en considération la disponibilité en eau pérenne permettant de conserver les poissonsde façon continue, c.-à-d. un refuge ou un étang plus profond. Ceci peut être intéressant si des problèmesde commercialisation se présentent et pour améliorer la disponibilité en poissons. Les étangs permettentune commercialisation plus flexible. Si les poissons élevés en rizière ne sont disponibles que pour unecourte période, la possibilité de les conserver en étang prolonge la saison pendant laquelle on peut endisposer. La conservation de l'eau dans le système riz-poisson requiert qu'un étang plus profond y soitutilisé.

Dans les régions où la consommation de poisson par habitant est élevée, la possibilité d'épargner l'argentde l'achat de poisson peut être une forte motivation pour en élever en rizières. Dans les zones irriguées,un système riz-poisson avec beaucoup d'intrants peut améliorer le rendement du riz et/ou réduire lesbesoins en éléments nutritifs.

L'aspect économique du système peut varier. Dans le Nord du Viet Nam par exemple, le revenu dusystème intégré riz-poisson est souvent 1,5 à 1,7 fois plus élevé que le revenu produit par le seul systèmerizicole. Alors que la productivité du riz dans le système rizipiscicole est de 10 à 17 pour cent plus élevéepar rapport au seul système rizicole, la production totale de riz n'augmente souvent que de trois à cinqpour cent, si l'on tient compte de la superficie perdue pour construire les tranchées. Un autre avantagedu système, tel qu'il a été expérimenté dans le Nord du Viet Nam, est la réduction de 50 à 65 pour centdes pesticides utilisés, par rapport au seul système rizicole.

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Ci-dessous sont énoncés lestermes utiles pourcomprendre l'écosystème

riz-poisson tel qu'il est étudié dansce document:

• Engrais: apport d'éléments nu-tritifs simples dans le système.- organique: disponible égale-

ment pour poissons, plancton,algues, sol, faune etbactéries.

- inorganique: n'est disponibleque pour riz, macrophytes/algues/plantes, phytoplanc-ton et bactéries.

• Photosynthèse: produit de lanourriture à partir d'élémentsnutritifs simples en utilisantl'énergie solaire;- plantes, algues et phytoplanc-

ton constituent de la nourri-ture pour poissons, insectes,zooplancton et faune du sol.

• Matières décomposées: ellesaugmentent la couche de dé-tritus.

• Bactéries: organismes qui re-cyclent les matières en simpleséléments nutritifs.

• Poissons: exemples de différen-tes espèces regroupées selonleur type d'alimentation.

L'écosystème riz-poisson

Ahyaudin Ali

Figure 1. Flux simplifié des éléments nutritifs

ENGRAIS

PHOTOSYNTHÈSEINSECTES

ALGUES

CARPEARGENTÉE

PLANTESAQUATIQUES

BARBEAUARGENTÉRESTES DE

CULTURES

PHYTOPLANCTON

ZOOPLANCTONMACROPHYTESCARPE HERBIVORECARPE

COMMUNE

COUCHE DEDÉTRITUS FAUNE

DU SOL FAUNEDU SOL

BIOMASSEBACTÉRIENNE

SUINTEDE RACINES

ÉLEMENTSNUTRITIFS

DISPONIBLES

TILAPIA

AZOTE PERDU D

ANS

L’ATMOSPHÈRE

CARPECOMMUNE

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A B

CD

Figure 2. Composantes de l'écosystème

• LES POISSONS SE NOURRISSENT DE CERTAINSDÉPRÉDATEURS (NUISIBLES AU RIZ ET POUR LASANTÉ PUBLIQUE) ET DE MAUVAISES HERBES(GESTION INTÉGRÉE DES DÉPRÉDATEURS - GID) • DANS LEUR PREMIÈRE PHASE DE

CROISSANCE, LES POISSONS SENOURRISSENT DE PLANCTON (UTILISEZLES TRANCHÉES COMME ZONESD'ALIMENTATION)

BACTÉRIES ETPHYTOPLANCTON

INSECTES

LA JACINTHE D'EAU EMPÊCHE LEBRACONNAGE

• ILS FOUILLENT LA VASE DU FOND - LIBÈRENTDES ÉLÉMENTS NUTRITIFS

• ILS AJOUTENT DES FÈCES AU SYSTÈME

LA DÉCOMPOSITION S'AJOUTE AUCYCLE DES DÉTRITUSLES POISSONS SE NOURRISSENT DEDÉTRITUS ET D'INSECTES ASSOCIÉSAUX RACINES DE LA JACINTHE D'EAU

ZOOPLANCTON

ÉTANGREFUGE

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E

DÉTRITUS (MATIÈREORGÁNIQUE)

BENTHOS

TUBIFEX (FAUNE DU SOL)

Autres points à considérer

L'environnement «rizière» est un milieu cultural spécialisé pour poissons, qui peut être exploité le mieuxpar l'utilisation de certains types de polyculture.

Des poissons tels que la carpe commune aèrent la couche superficielle des sédiments grâce auxmouvements effectués lorsqu'ils sont en quête de nourriture et ils favorisent le processus de décompositionaérobique, assurant ainsi la remise en circulation rapide d'éléments nutritifs.

F

ADULTE

PETITS ET

GRANDS ALEVINS

PETITS ET

GRANDS ALEVINS

Chaîne alimentaire théorique des poissons dans le système

POISSON CHATGOURAMIS

ANABAS

POISSON TÊTEDE SERPENT OU

MUDFISH

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Tableau 1. Organismes problématiques dans la production de riz, prédationpar les poissons et stade de vie susceptible d'être objet de prédation.

Organismes problématiques Prédation par les poissons Stade de vie de la proie

InsectesMouche mineuse ? ?Orseolia oryzae + ?Nymphula depunctalis + LarvesMarasmia ruralis ? ?Mouche mineuse du haricot + LarvesPunaise ? ?Fulgoride brun + Nymphes/adultesCicadelle à dos blanc + Nymphes/adultesCicadelle verte ? ?

MaladiesPyriculariose du riz ? ?Chancre de la tige + ScléroteMaladie du gigantisme du riz ? ?Alternariose + ?Bacteriose + ?Striures ? ?

Mauvaises herbesHerbacées + Jeunes planLaiches + Jeunes plantsPlantes à larges feuilles + Jeunes plants

AutreAmpullaire brune + Fraîchement éclos

Notes :1. ? - pas d'information disponible2. + - observations documentées

Les poissons comme composante de lagestion intégrée des déprédateurs enproduction rizicole

Matthias Halwart

La gestion intégrée desdéprédateurs

La gestion intégrée desdéprédateurs (GID) est unsystème de lutte contre les

organismes nuisibles qui utilise lameilleure combinaison destechnologies disponibles pourrésoudre un problème particulier dedéprédateurs. Elle promeut despratiques auxquelles l'agriculteurpeut accéder et permet le contrôledes déprédateurs avec le moins deproduits chimiques possible, tout enobtenant des rendements élevés etle maximum de profits. Laréduction de l'utilisation depesticides est un facteur important,ce système de lutte étant souventpeu rentable et dangereux pourl'homme. En outre, plusieurspesticides éliminent non seulementles déprédateurs mais aussi leursennemis naturels, laissant ainsi larécolte vulnérable à une invasionincontestée d'organismes nuisibles.

Le GID comprend une grandevariété de technologies, telles quele choix de variétés résistantes auxdéprédateurs et aux maladies, larotation des cultures, les jachèreset la plantation simultanée sur devastes superficies. Il favoriseégalement le développement depopulations d'ennemis naturels desdéprédateurs du riz.

Afin d'aider les agriculteurs àdécider dans quelle situation uneapplication de pesticides peut êtrejustifiée économiquement, on utilisedes niveaux de seuil économique.Grâce à la présence de parasiteset de prédateurs, y compris les

poissons, l'agriculteur est moinssouvent contraint à intervenir.

Les poissons commeprédateurs en rizières

Les espèce piscicoles les pluscommunes en rizières sont la carpecommune (Cyprinus carpio), letilapia du Nil (Oreochromisniloticus) et le barbeau argenté(Barbodes gonionotus).Toutefois, il existe en rizières ungrand nombre d'autres espèces tantd'élevage que sauvages.

Parmi celles-ci se trouvent despoissons qui se nourrissent delarves et d'autres qui se nourrissentde mollusques; ils ont une grandeimportance dans la lutte contre lesmaladies de l'homme transmises parvecteurs, comme la malaria et laschistosomiase. Les poissonsherbivores se nourrissentdirectement de mauvaises herbeset il semblerait qu'ils soient trèsefficaces pour garder le canald'irrigation dénué de végétation. Laturbidité et l'eau profondeaugmentent l'effet de contrôle despoissons sur les mauvaises herbes.

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Chaque espèce de poissonaffecte d'une manière différenteles différents déprédateurs. Parexemple, la carpe commune sembleêtre très efficace contre lesampullaires brunes. En Malaisie, letilapia n'a pas réussi à contrôler cemollusque, alors que le poisson-chatgéant des Philippines (Clariasbatrachus) a donné de bonsrésultats.

L'efficacité des poissons enrizières où le riz a été semé à lavolée est douteuse, car dans ce casles plants de riz sont trop serréspour permettre aux poissons d'ycirculer. Il n'existe pas de donnéesprécises pour établir quelle est ladensité de poissons idéale dans lalutte contre les organismesnuisibles, mais l'on présume que desdensités élevées soient plus

efficaces. Les poissons mangentles feuilles externes du riz, les plusvieilles et donc les plus susceptiblesd'être infestées par des organismespathogènes. Ceci rend les plants deriz plus sains.

Il existe plusieurs rapportsindiquant que la présence despoissons réduit le nombre dedéprédateurs et les dommagescausés par eux ou les maladies

Ampullaire brune

Les poissons se nourrissent demollusques à peine éclos

Mouche mineuse

Les poissons se nourrissent des larveslorsqu'elles se déplacent

Cicadelle

Les poissons qui se nourrissent desauterelles qui tombent dans l'eau peuventaussi activement secouer les talles de rizlorsqu'ils mordillent les tiges

Nymphula depunctalis

Direct/Indirect Indirect

Chancre de la tige

Les poissons se nourrissent desclérotes flottantes

Mauvaises herbes

Elles sont éliminées par laconsommation directe par lespoissons, par l'augmentation dela turbidité de l 'eau et parl'immersion constante

Marasmia ruralis

Les mites dérangées s'envolentet sont mangées par les oiseauxou autres prédateurs

Les poissons se nourrissent de larvesflottantes

TURBIDITÉNIVEAUD’EAUÉLEVÉ

VENT

Mécanismes de lutte contre les déprédateurs

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(Tableau 1). La plus grande partiede ce travail a été menée dans dessystèmes riz-poisson. Dans certainscas, les mécanismes de base ontété décrits (voir figures ci-dessus).Toutefois, la liste est loin d'êtrecomplète. D'autre effets directs etindirects seront probablementdécouverts si l'on poursuit lesrecherches.

Jusqu'à présent, les habitudesalimentaires des poissons en rizière

ne sont pas bien démontrées. Engénéral, les jeunes poissons sontplutôt omnivores et des insectesfont souvent partie de leur régimealimentaire. L'abondance et lecomportement des poissons et desorganismes nuisibles du rizdétermineront l'importance relativedes poissons en tant qu'agents debio-contrôle en production rizicole.

Les observations de terrainsont fondamentales pour com-

prendre le rôle des poissons dansl'écosystème des rizières. Si voustravaillez dans ce domaine, notezet partagez avec d'autres vosexpériences sur la structure del'activité et sur les habitudesalimentaires des poissons. Lesfacteurs importants à observer sontespèce, taille, proie et réponse auxvariations environnementales.

Autres points à considérer

Des poissons se nourrissant de déprédateurs du riz peuvent réduire les dégâts causés aux culturesrizicoles. En même temps, l'empoissonnement aide à consolider les pratiques GID qui ont été à la basede l'augmentation des rendements en riz dans de nombreuses régions d'Asie. Riziculture et pisciculturepratiquées en évitant sciemment toute utilisation de pesticides peuvent constituer pour les agriculteurs unimportant premier pas vers de meilleurs prix, surtout sur les marchés situés à proximité des grandesvilles où la demande de produits biologiques est en augmentation.

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ALIMENTATION DES POISSONS ET GESTION

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Utilisation des déchets animaux en étangs

Ruben Sevilleja, José Torres, John Sollowset David Little

Flux des déchets animaux

DÉCHETS ALIMENTAIRES

AUTRES UTILISATIONSÀ LA FERME

URINE

FÈCES

DÉCHETS BACTERIES

ÉLÉMENTS NUTRITIFS INORGANIQUESPHYTOPLANCTON

ZOOPLANCTON

BENTHOS

DÉTRITUSLES DÉTRITUS S’ACCUMULENT AU FOND DE L’ÉTANG

FÈCESDESPOISSONS

Utilisation des déchetsanimaux en étang

Il est bien connu que la valeuralimentaire des déchets à l'étatpur est pauvre. Les déchets

agissent:• en stimulant la production de

phytoplancton;• en agissant comme substrat

pour la production bactérienne(détritus) et comme alimentpour le zooplancton.Ces deux procédés sont

fortement liés, puisque lephytoplancton est une importantesource de détritus pour laproduction bactérienne. Grâce à laphotosynthèse, le phytoplancton estégalement le principal producteurd'oxygène dissous dans l'étang,

utilisé par tous les organismes ycompris les poissons.

Facteurs à prendre enconsidération avantd'utiliser des déchetsanimaux

1.Des déchets sont-ils disponiblesà la ferme? Dans ce cas, sont-ilsdéjà utilisés? Devraient-ils êtredétournés pour être utilisés enpisciculture?

Les excréments d'animauxsont souvent importants commeengrais pour les cultures etcomme carburant. Prenez enconsidération leurs coûtsd'opportunité.

2.Vaut-il la peine d'élever du bétailspécialement pour produire des

déchets destinés à l'aquaculture?Prenez en considération:• les coûts et les difficultés aux-

quels il faut faire face pour leréaliser (par ex. la disponibilitéen aliments et leur coût, les pro-blèmes de commercialisation,les capacités techniques et l'in-térêt des agriculteurs);

• dans beaucoup d'endroits, lesengrais inorganiques sont àprésent moins chers que le fu-mier d'animaux.

Aspects de gestion àprendre enconsidération

1.Faut-il utiliser tous les déchetspour la pisciculture?

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Si des déchets doivent êtreutilisés également ailleurs, ilfaudrait pouvoir les rassembleravant de les mettre dans l'étang(utilisez une fosse, par exemple).De même, à certaines époques,les déchets devraient êtredisponibles en plus grandesquantités alors qu'il faudrait enutiliser moins pour la pisciculture(par ex. pendant la saison froide).

2.Peut-on ramasser tous les dé-chets?

Le bétail d'élevage intensifest toujours renfermé et il estdonc possible de ramasser etutiliser tous les déchets qu'ilproduit.

Par contre, les agriculteurs àpetite échelle laissent souventleurs animaux paître et fouillerdans les ordures pendant lajournée afin qu'ils trouvent leurnourriture et ne le renferment quepour la nuit. Ceci réduitconsidérablement le coût desaliments et permet souvent de nedonner que des aliments decomplément produits à la fermeou bon marché. En revanche, laquantité de déchets qu'on peutramasser est moindre.

3.Il arrive parfois que des animauxsont renfermés dans la maison del'agriculteur pour des raisons desécurité ou par tradition, ce quipeut réduire les avantages poten-tiels de l'intégration car, dans cecas, du travail est alors néces-saire pour recueillir ou préparerleurs aliments.

4.Les étangs peuvent être polyva-lents. Généralement l'accès auxgros animaux est interdit car, eny entrant et en s'y vautrant, ilspourraient détruire les digues etaugmenter la turbidité de l'eauréduisant ainsi la production d'ali-ments naturels.• Les excréments de bétail va-

rient tant en quantité qu'enqualité et celles-ci dépendentde:

- la qualité des aliments pour lebétail;

- l'espèce (mono-gastriques etruminants) et la taille;

- le stade dans le cycle de vie(reproducteur, stade d'engrais-sement, etc.);

- le fait qu'ils soient uniquementsolides ou bien mélangés avecl'urine;

- la quantité de déchetsalimentaires;

- la contamination par desmatériaux de litière, l'eau depluie, le sol, etc.;

- la méthode et la durée destockage.

Divers

• Le régime alimentaire du jeunebétail est riche en protéines etpar conséquent ses excrémentscontiennent plus d'azote etconstituent ainsi un intrantmeilleur pour l'étang.

Une clôture autour de l'étanggarde les buffles au-dehors. Une clôture à travers l'étang

permet aux buffles d'entrer dansl'eau.

Aménagez l'étang de manière à en limiter l'accès.

Sur la digue de l'étang Au-dessus de l’étang

Enclos à proximité de l’étang afinde réduire les coûts du travailnécessaire pour distribuer lesexcréments dans l’étang

Enclos plus frais et plus humides

Lorsque vous projetez l'aménagement/plan, tenez compte de:- taille et nombre d'animaux;- espace disponible/coût de la terre;- coût relatif des matériaux.

Porcs et poules sont mono-gastriques. Leur alimentation estde haute qualité et leursexcréments sont riches enéléments nutritifs.

Buffles et vaches sont desruminants. Leur régimealimentaire est pauvre en élémentsnutritifs, et doncleurs excréments aussi. Par contre,leur alimentation est bon marché.

CANAL VERSÉTANG OU FOSSE

PLANCHEREN PENTE

Aménagement/plans possibles

PLANCHEREN LATTIS

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• Les fèces de ruminants con-tiennent beaucoup de carbonepar rapport à l'azote, et déco-lorent l'eau. En général, ellessont utilisées seules et donnentde faibles rendements en pois-sons. Utilisez plutôt l'urine desruminants, car ses éléments nu-tritifs sont plus équilibrés.

• Le régime alimentaire des pou-les pondeuses est différent decelui des poulets de chair etleurs excréments sont particu-lièrement riches en phosphore.

Conseils pour unecorrecte applicationdes excréments

• La première application peutêtre faite une à deux semainesavant l'empoissonnement, afinde produire des aliments natu-rels pour la consommation im-médiate par les poissons.

• Fertilisez avec du fumier aprèsle lever du soleil (environ à mi-matinée).

• Maintenez un programmed'application régulier.

• Assurez-vous d'avoir à dispo-sition de l'eau fraîche à pouvoirajouter à l'étang, au cas oùl'oxygène viendrait à manquer.

• Pendant la préparation del'étang, prélevez deux à cinqcm de la vase du fond. Ellepeut être un excellent engraispour les légumes.

Gestion de la qualité del'eau

Trop de fumier dans l'étangpeut provoquer une diminution del'oxygène dissous et une mortalitéde poissons. Si la quantité defumier est excessive, il se produittrop de décomposition; parconséquent, la demande biologiqueen oxygène est élevée et l'oxygènedissous disponible est utilisé.

Le phytoplancton produit del'oxygène dissous pendant lajournée, mais il en consomme lanuit. Une autre source d'oxygène

dissous dans l'eau stagnante est ladiffusion d'oxygène atmosphérique.

Indicateurs d'oxygènedissous insuffisant1.De nombreux poissons pipent l'air

à la surface de l'eau (cela signi-fie qu'ils sont en train de prendrel'oxygène de la fine couche su-perficielle oxygénée de l'eau).

2.Des bulles d'air ou de gaz peu-vent être observés dans l'eau.

3.L'eau de l'étang est brunâtre ouverdâtre.

4.L'eau de l'étang a une odeur âcre.

Que faire si la quantitéd'oxygène dissous estbasse?

• Arrêtez la fertilisation.• Ajoutez de l'eau fraîche dans

l'étang tout en drainant l'eau dufond.

• Agitez l'eau de l'étang en enfrappant la surface avec desbranches ou tout autre maté-riel approprié; ramez une bar-que à plusieurs reprises en tra-vers de l'étang.

• Préparez-vous à faire circulerl'eau à travers l'étang (si onpeut facilement disposerd'eau).

• Utilisez des aérateurs mécani-ques (si disponibles).Si l'eau est turbide à cause de

particules sédimentaires ensuspension, épandez sur la surfacede l'étang de la paille de riz ou dufoin hachés, de manière à ce qu'ilsse déposent sur le fond de l'étangen y entraînant le limon. Mais faitesattention: trop de foin endécomposition peut égalementréduire l'oxygène dissous. Le pHou concentration en ionsd'hydrogène indique l'acidité oul'alcalinité de l'eau. Si l'eau est tropacide (pH 4 ou moins), les poissonspeuvent mourir.

Comment mesurer le pH?Vous pouvez utiliser du papier

de tournesol, un pHmètre ou un kitpour mesurer la qualité de l'eau.

Voici une autre méthodepratique: goûtez l'eau; si le goût estaigre, elle est acide. Vérifiez alorsla source de l'eau: l'eau acide vientde marécages, de marais ou deplans d'eau stagnants.

Que faire si l'eau est acide?• Arrêtez la fertilisation.• Chaulez l'étang.

Comment découvrir laprésence d'hydrogènesulfuré?

L’ hydrogène sulfuré est ungaz empoisonné émis du fond del'étang où il est produit lors de ladécomposition et de la putréfactionde substances organiques.

Sa présence est indiquée par :• L'émission d'une odeur désa-

gréable d'œuf dur pourri.• La présence de poissons morts

également dans le canal d'ali-mentation.

Que faire en présenced'hydrogène sulfuré?

• Remuez l'eau de l'étang.• Ajoutez de l'eau fraîche.

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• Ajustez ou arrêtez l'applicationde fumier.

• Dans les cas graves, drainezl'étang et asséchez le fond pen-dant une à deux semaines.

Comment récolter lespoissons et enlever lemauvais goût?

Le mauvais goût ou goûtboueux des poissons élevés enétangs très enrichis par fumier ounourris avec des granulés peut êtreun problème sérieux si lespisciculteurs n'observent pas desprocédures correctes de récolte.Personne n'achètera du poissonayant un mauvais goût ou un goûtboueux.

Voici quelques conseils pourenlever le mauvais goût ou le goûtde boue:1.Arrêtez la fertilisation organique

au moins deux jours avant larécolte.

2.Drainez partiellement l'étang enlaissant environ 40 à 50 cm d'eau

3.Récoltez les poissons à la seineavant de drainer complètementl'étang. Ce faisant, vous réduirez

la mortalité des poissons etl'odeur terreuse associée à l'eauboueuse.

4.Transférez les poissons dans unenclos en filet installé dans unétang rempli d'eau propre ou dansdes bassins alimentés avec del'eau courante; gardez-les là pen-dant au moins quatre à six heu-res, ou mieux encore, plusieursjours.

5.Vendez les poissons vivants oufrais.

Causes et remèdes possibles pour les différents problèmes relatifs à la qualité de l'eau

Observations Causes Remèdes possibles

Eau verte; peu d'écume en Pas de problèmessurface; poissons actifs

Eau trouble; les poissons Densité d'empoissonnement Récoltez quelques poissons; ajoutezsemblent affamés trop élevée de l'engrais

Etangs profonds; digues hautes Pas d'agitation provoquée Agitez l’eau lors des périodes entouréesd'arbres critiques; par le vent; faible circulation enlevez les bise-vent; maintenez le

de l'eau niveau de l'eau élevé

Eau très verte; écume à la surface; Surabondance d'éléments Agitez l’eau lors des périodes critiques;bulles de gaz nutritifs pour la densité ajoutez de petites quantités de chaux vive

d'empoissonnement utilisée pour faire précipiter l'écume; réduisez apporten éléments nutritifs;maintenez une plushaute densité de poissons et/ou ajoutez despoissons qui se nourrissent de plancton

Temps nuageux et calme Faible lumière; pas d'agita- Agitez l’eau; ajoutez de l'eau fraîche;tion naturelle de la surface de récoltez un peu de poissonsl'eau.

Eau brune, décolorée; bulles Abus de fumier Utilisez moins de fumier et plus d'engraisde gaz; odeur âcre inorganique

Utilisation de votre mainEtendez un bras en repliant lapaume de la main vers vous.Dans cette position, plongezlentement le bras dans l'eaujusqu'à ce que vous ne puissiezplus voir votre paume. Latransparence est indiquée par ladistance entre le poignet et lamarque de l'eau sur le bras.

Méthodes pour mesurer latransparence de l'eau (outurbidité)

Utilisation d'un disque de SecchiFaites descendre le disquedans l'eau avec une cordecalibrée. S'il disparaît à uneprofondeur inférieure à 30 cm,l'eau est turbide.

DIAMÈTRE

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Autres points à considérer.

Si l'on utilise de grandes quantités de fumier, on peut ratisser périodiquement les sédiments de l'étang tôtl'après-midi, lorsque la concentration d'oxygène dissous est au maximum, de manière à aérer les sédimentsdu fond et à faciliter le processus de décomposition aérobique.

Il est conseillé d'appliquer la quantité désirée de fumier par petites doses et plus fréquemment. Desapplications journalières donnent des résultats bien meilleurs que des applications hebdomadaires oubimensuelles, car elles aident à contrôler les paramètres de la qualité de l'eau. Des applications fréquentesmais plus petites empêchent la détérioration soudaine de la qualité de l'eau. Il faudrait arrêter l'applicationde fumier dès que l'on aperçoit les symptômes d'une prolifération d'algues ou d'une diminution de l'oxygènedissous. Le fumier liquide (ou les eaux usées domestiques) maintient les particules de détritus en suspensiondans l'eau pendant plus longtemps, permettant ainsi un taux de décomposition bactérienne plus élevégrâce au milieu aérobique. Pendant cette période, ces particules de détritus sont enveloppées d'unepopulation bactérienne en prolifération et elles constituent un aliment de qualité pour les poissons ainsique pour le zooplancton.

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1,5 m.

Riz-poisson/crevette d'eau douce

PAILLE

CREVETTES/POISSON

RIZ

EAUX USÉES

SON

CONDUITSD’ÉGOUTS

Piscicultures fertilisées par eaux usées

S.D. Tripathi et B.K. Sharma

Les eaux usées sont uneressource riche en élémentsnutritifs, disponible à bon

marché à proximité des villes. Ellespeuvent être utilisées à bon escientpour fertiliser rizières, étangs etchamps horticoles. Le recyclagedes déchets contribue en outre àmaintenir l'environnement propre.Ce document se base sur despratiques existantes de l'Est del'Inde.

Riz-poisson ou crevetted'eau douce

Dans les zones où de l'eaud'irrigation n'est pas disponible, ilest possible d'effectuer uneseconde récolte de riz si l'onconstruit des réservoirs d'eau àl'intérieur du champ. Il peut s'agirde tranchées latérales, centrales oumarginales, ou bien d'étangs

unilatéraux/bilatéraux, égalementutilisés pour l'aquaculture. Sur labase des intrants requis par unchamp de 0,4 ha, voici les méthodesutilisées par les agriculteurs:1.Élevez les digues périphériques

en creusant une tranchée le longdu périmètre (3 m de large et1,5 m de profondeur) ou un étanglatéral. Si nécessaire, installez desprises d'alimentation et d'évacua-tion protégées par du grillage àmailles fines.

2.Remplissez la tranchée avec deseaux usées jusqu'à un niveau de15 à 20 cm.

3.Le riz d'eau profonde (par ex. CN570, 652; NC 487 ou 492) estsemé directement après la pre-mière averse de la mousson.

4.Lorsque le niveau d'eau dans latranchée est d'environ 60 à70 cm, empoissonnez environ400 mola arrivés à maturité(Amblypharyngodon mola,15 à 20 g), une petite espècelocale riche en vitamine A, avec8 000 bata (Labeo bata) d'unpoids moyen de 2 g. Dès que l'ondispose de crevettes d'eau doucede 3 à 4 g (Macrobrachiumrosenbergii), on en introduit2 000 jeunes exemplaires. Pois-sons et crevettes d'eau douce

circulent dans la rizière après quele niveau d'eau de la tranchée aitaugmenté et envahit la rizière.

5.Le niveau d'eau dans la rizière etdans la tranchée baisse à la finde la mousson. Le riz arrive àmaturité en novembre/décembreet après 150 jours de croissancel'on récolte environ 500 à 600 kgde riz d'eau profonde. Poissonset crevettes d'eau douces pour-suivent leur croissance dans latranchée. Utilisez l'eau de la tran-chée pour une deuxième récoltede riz. Fertilisez-la en ajoutantdes eaux usées jusqu'à augmen-ter le niveau d'environ 10 cm,chaque mois, de décembre àfévrier. Une digue basse est cons-truite tout au tour de la rizièreafin d'y maintenir un niveau d'eaude 10 à 15 cm.

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Deuxième récolte

10-15 cm digue

FERTILISATION AVEC EAUX USÉES• avant le repiquage• lorsque les jeunes plants ont pris racine

• pendant la floraison

Systèmed'eaux usées

EAUXESÉES

LÉGUMES

LÉGUMES

COCTIER

BANANIER

PAPAYER

Budget (en roupies) pour la culture riz-poisson-crevette d'eau douce dansune rizière de 0,4 ha

1996: 1 US$=25,50 Rs

Coûts Rs

Pour la première (kharif) cultureSemences de riz (44 kg à Rs 3,50/kg) 154Main d'œuvre (20 journées de travail pour labour, semis, récolte et

battage à Rs 18/jour) 360

Pour la deuxième (boro) cultureSemences de riz (32 kg à Rs 3,50/kg) 112Main d'œuvre (44 journées de travail pour nettoyage, repiquage,récolte, etc.) 792Pesticides 80

Alevins et transport 2 500

Coûts totaux 3 998

RevenusVente de la première récolte (560 kg à Rs 2,50/kg) 1 400Vente de la deuxième récolte (2 240 kg à Rs 2,50/kg) 5 600Vente de 210 kg de poisson/crevettes d'eau douce 6 240

Revenu total 13 280

Solde 9 282

6.La rizière est fertilisée avec leseaux usées et en janvier on y re-pique de jeunes plants de riz àhaut rendement (par ex. Ratnaou IET 4094).

7.On répète la fertilisation avec leseaux usées lorsque les jeunesplants on pris racine et une autrefois encore pendant le stade defloraison. Les champs sont irri-gués régulièrement et le niveaude l'eau maintenu jusqu'à la ma-turité du riz. Les pesticides nesont utilisés que si nécessaire.

8.On fait une récolte partielle decrevettes d'eau douce (50 g), debata (20 g) et de mola (20 g).

9.En avril, on moissonne le riz avecune production d'environ2 à 2,4 t.

10.La récolte finale des poissons alieu fin avril ou début mai. Le to-tal des poissons récoltés est d'en-viron 112 kg de bata, 50 kg decrevettes d'eau douce et 45 à50 kg de mola.

Avantages1. La deuxième récolte de riz con-

tribue à une production alimen-taire additionnelle, à la créationd'emplois et de revenus.

2. Les poissons fournissent un ali-ment riche en protéines de grandevaleur commerciale et augmen-

tent considérablement le revenude l'agriculteur.

Contraintes1.Les tranchées/étangs ne sont uti-

les que dans des sols qui retien-nent bien l'eau.

2.Le transport d'alevins est problé-matique si la rizière se trouve loinde la route principale.

Horticulture-poisson

L'utilisation d'eaux usées enaquaculture et horticulture entraînede hauts rendements et permetd'économiser sur le coût desengrais et des aliments, avec enconséquence des profits plusélevés. Sur la base des intrantsrequis pour un étang de 0,4 ha, lesprocédures suivantes sontconseillées:1.Chaulez toute la superficie de

l'étang avec environ 200 kg de

chaux vive après l'avoir drainé etséché pendant environ 10 à 15jours.

2.Début juin, fertilisez l'étang avecune couche de 30 cm d'eauxusées qui se diluera avec l'eau depluie, jusqu'à atteindre un niveaude 1,2 à 1,3 m début juillet.

3.Empoissonnez 3 000 alevins desix espèces (catla, 15 pour cent;carpe argentée, 25; rohu, 25;carpe herbivore, 5; mrigal, 20; etcarpe commune, 10) ou 2 000alevins de trois espèces (catla, 40pour cent; rohu, 30; mrigal, 30).

4.Utilisez les digues (500 à1 000 m²) pour faire croître deslégumes, en commençant par lescultures de mousson suivies decultures d'hiver et d'été. Chaqueculture est récoltée dès qu'elleest prête. On peut récolter envi-ron 1 500 kg de légumes sur 500m² de digues. On peut y planterune vaste gamme de légumes decultures simples, mixtes ou mul-

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Budget (en roupies) pour la production de légumes sur 1 000 m² de diguesd'étang.

Note: Dans une culture simple/mixte ou multiple poussent environ 25 types différentsde légumes et l'on obtient une production moyenne de 3 000 kg d'une valeur deRs 7.260. Le coût de production étant de Rs 5 400, les agriculteurs obtiennent unrevenu net de Rs 1 860. Dans de petites fermes, l'agriculteur utilise la main d'œuvrefamiliale, qui constitue 60 pour cent des coûts totaux de production; son revenu netest donc de Rs 1 860 + Rs 3 240 = Rs 5 100 ou US$ 204 (taux de change de 1992).

Légumes Rendement (kg) Coût de production Ventes Revenu net

Pommes de terre 2 000 1 200 2 500 1 300

Tomates 2 000 1 000 3 000 2 000

Brinjal 2 500 1 000 3 000 2 000

Piments 200 (sec) 1 200 2 800 1 600

DÉBUT JUIN

DÉBUT JUILLET

1,5 m1,2 - 1,3 m

30 cm

tiples: okra, aubergines,cucurbites, gourdes, choux,choux-fleurs, pommes de terre,radis, tomates, oignons et légu-mes à feuilles commeAmarantus, Ipomoea,fenugrecs, épinards, etc.

5.Une fois par mois, alimentezl'étang avec des eaux usées, àraison d'un quart ou d'un cin-quième du niveau de l'eau. Dis-tribuez tous les déchets defeuilles aux carpes herbivores del'étang; 80 kg de feuilles produi-ront environ un kg de poisson.

6.Les poissons commercialisablessont récoltés au filet tous les15 jours; le total peut atteindre2.400 kg.

Avantages1.L'utilisation des déchets et le re-

cyclage d'eaux usées domesti-ques entraînent une diminution dela demande biochimique d'oxy-gène et de la concentration enbactéries avant d'être rejetésdans les rivières.

2.Une forte densité d'empoissonne-ment et des taux de productionélevés sont alors possibles, sur-tout s'il s'agit d'espèces se nour-rissant de plancton ou dedétritus.

3.Une production à bas coût depoissons et de légumes.

Inconvénients1.Les parasites copépodes résultant

de la forte densité de matièresorganiques provoquent des mor-talités de poissons.

2.Une baisse soudaine de la teneuren oxygène par temps nuageuxou provoquée par une dose éle-vée d'eaux usées, peut égalementprovoquer la mort de poissons.

Autres points à considérer

On ne sait pas très bien quelle est l'ampleur du système dans l'Est de l'Inde,ni qui sont les principaux pratiquants. Lorsque l'on planifie d'adopter cesystème, il est important d'étudier les conditions agroclimatiques et deconnaître les principales limites et contraintes. Un système courant est lapolyculture de tilapia et de petites carpes indienne dans les élevages extensifsde Calcutta fertilisés par des eaux usées. De graves conflits y ont eu lieuentre les propriétaires absentéistes, qui contrôlent les étangs alimentés pareaux usées, et les paysans sans terre qui veulent y cultiver du riz. La plupartde ces étangs, qui couvrent jusqu'à plus de 40 km², sont gérés de manièreà réduire les risques de contamination des eaux usées par les métaux lourdset à produire de petits poissons vivants pour les marchés urbains les pluspauvres. C'est une activité parallèle à l'utilisation des déchets solides et deseaux usées dans la production de légumes qui n'est pas pratiquée par lespisciculteurs. Dans une certaine mesure, horticulteurs et aquaculteurs sefont donc concurrence pour l'utilisation des eaux usées.

Un autre système remarquable s'observe dans le district de Tranh Tri auViet Nam, où les eaux usées de Hanoi sont réutilisées dans des systèmespiscicole et rizipiscicole. Ce système a été étudié par AIT, Bangkok,Thaïlande. Il s'est développé au cours des dernières années, avec un impactparticulièrement positif sur les femmes qui ont ainsi obtenu plus d'accès etde contrôle sur les ressources.

Le système est plus approprié aux situations péri-urbaines. L'expériencesuggère qu'il peut être appliqué aux petits exploitants, aux entrepreneursmoyens et aux exploitations agricoles commerciales plus grandes.

Si elle est nécessaire et disponible, on peut appliquer de la chaux dans cesystème afin d'améliorer et d'assurer la productivité de l'étang.

Pour des problèmes relatifs à la santé liés à l'utilisation d'eaux usées, lelecteur peut consulter le document «L'utilisation des eaux usées en agricultureet en aquaculture: recommandations à visées sanitaires, rapport d'un groupescientifique de l'OMS (réuni à Genève du 18 au 23 novembre 1987)», OMSSér. Rapp. Tech. n° 778, 82 p. Genève, OMS,1989.

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Lisier de bio-gaz en pisciculture

S.D. Tripathi et B. Karma

MAISON VACHE

LÉGUMESILLUMINATION

CUISSON

LISIER

BIOGAZ

HERBE NAPIER

BOUSE

ÉTANG

Budget (en roupies) pour la pisciculture en étang de 0,4 ha fertiliséavec du lisier de bio-gaz.

Dépenses de l'exploitationPréparation de l'étang 800Alevins 400Transport 100Installation du bio-gaz (deux unités, perte de

valeur en 5 ans de vie) 2 000Chaux (80 kg) 400Coût de la récolte au filet 500

Dépenses totales 4 200

Vente de 2 000 kg de poisson à Rs 15/kg 30 000

Revenu net 25 800

1992 : US$1 = Rs 25,50

En Inde, la bouse de vache estcouramment utilisée pourfertiliser les étangs, mais la

production piscicole ne dépasse pas1 500 à 2 000 kg/ha. Cesrendements peuvent toutefois plusque doubler si l'on fait d'abordpasser la bouse dans uneinstallation de bio-gaz et si l'onutilise ensuite le lisier digéré au lieude la bouse brute. La méthodologiesuivante, pour un étang de 0,4 ha,illustre la technologie:1.Préparez l'étang en utilisant urée

et poudre de blanchiment chlo-rée, ou bien en le drainant et sé-chant, au mois de juin.

2.Empoissonnez-le avec 2 000 ale-vins (5 à 8 g) de six carpes asia-tiques: catla, 20 pour cent; rohu,25; mrigal, 20; carpe argentée,20; carpe herbivore, 5; carpecommune, 10.

3.Fertilisez l'étang quotidiennementavec 30 litres de lisier de bio-gaz.Le lisier est riche en azote et enphosphore et il ne produit pas degaz toxiques comme la bouse devache lorsqu'elle se décomposeen étang.

Le lisier en excès est utilisédans les champs, alors que le gazest utilisé tant pour la cuisine quepour l'éclairage de la maison. Ilne faut pas appliquer le lisier unjour nuageux ou lorsque les pois-sons viennent à la surface pourpiper de l'air.

4.Les poissons qui s'alimentent ensurface atteignent le poids indi-viduel d'un kilo en six mois. Lespoissons commercialisables sontensuite récoltés tous les deuxmois et substitués avec le même

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Autres points à considérer

Le lisier de bio-gaz est une technique appropriée pour l'aquaculture et a été pour cette raison largementencouragé; il semblerait néanmoins qu'il n'ait pas été utilisé de façon durable dans les ménages individuels.Les systèmes pris en exemple ci-dessus étaient expérimentaux. Les digesteurs de bio-gaz ont évolué.Les types conventionnels qui étaient promus en Inde demandaient trop de capital pour pouvoir êtreadoptés par les plus pauvres. Si l'on considère le nombre limité de digesteurs qui ont été adoptés, ilsemble évident qu'ils n'ont pas rencontré la faveur de la population. Des études menées par l'AIT àBangkok, indiquent que les bénéfices apportés par la digestion des déchets sont marginaux, voire négatifs.

Le système tel qu'il a été décrit est peut être plus indiqué pour des éleveurs de bétail travaillant à échellecommerciale et qui veulent intégrer l'aquaculture à leur système agricole.

Les expériences faites dans la diffusion des digesteurs de bio-gaz ont démontré qu'il s'agit d'une technologieplus appropriée pour les groupes, car elle peut plus facilement être exploitée lorsque partagée entreplusieurs ménages qui pourvoient à des quantités adéquates et continues de déchets. Grâce auxaméliorations techniques apportées récemment aux digesteurs, un système plus simple et bon marchéest maintenant disponible. Au Sud du Viet Nam, où l'utilisation de ce type de digesteurs bon marché a étéencouragée et leur adoption suivie, l'application de la technologie en aquaculture est restée néanmoinsfaible. Les agriculteurs préfèrent utiliser les excréments frais de bétail.

Les femmes tireront également parti de ce système grâce à la possibilité qui leur est offerte de cuisineravec le bio-gaz.

nombre d'alevins. Grâce au bio-gaz, l'on obtient un total de 2 000kg de poissons au lieu des 800 kgobtenus lorsque l'on utilise labouse de vache brute.

Avantages

• Permet d'économiser sur lesengrais et les aliments (60 pourcent des coûts d'exploitation)

• Méthode écologique, à de-mande biologique en oxygènetrès faible.

• Permet d'économiser carbu-rant et électricité.

• Le bio-gaz utilisé pour cuisinerépargne aux femmes la cor-vée du ramassage du bois etaide à maintenir la cuisine etl'environnement propres.

Contraintes

• La production de lisier/gaz estfaible pendant les journées nua-geuses ou si la température estbasse.

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Les plantes comme source d'aliments pourles poissons

S.D. Tripathi et B.K. Sharma

Trapa bispinosa

FEUILLES DÉCOMPOSÉES ET MATIÈRESORGANIQUES - NOURRITURE POUR LES POISSONS

TRAPA

POISSON

Euryale ferox

FRUITS

MATIÈRES ORGANIQUES ETINSECTES - NOURRITURE POUR

LES POISSONS

GERMINATIONÉTANG ENTIÈREMENT

RECOUVERT DE FEUILLESÉCLAT DES

FRUITS

POISSON

Cette étude de cas présentedeux types de culturesdifférents: (1) les cultures

simultanées (Trapa) ou alternées(Euryale) de macrophytes et depoissons et (2) la culture degraminées terrestres (napier) surles digues d'un étang et leurutilisation comme aliments pour lespoissons.

Plantes aquatiques

En Inde, les cultures de trapa(Trapa bispinosa) et de makhana(Euryale ferox) sont deux culturesaquatiques saisonnières de rente,pratiquées de manière extensiverespectivement dans le MadhyaPradesh et au Bihar. Alors que lemilieu n'est pas approprié pour lescarpes indiennes, la carpecommune s'élève bien avec trapaet les poissons à respirationaérienne avec makhana . Ci-dessous sont indiqués lesprocédures à adopter, sur la basedes intrants requis pour un étangde 0,4 ha.

Culture simultanée trapa-poisson1.Repiquez de jeunes plants de

trapa (Trapa bispinosa) en mai/juin dans un étang pérenne. Cesplantes utilisent les matières or-ganiques disponibles pour leurcroissance.

2.En septembre/octobre, empois-sonnez 800 alevins (50 g) decarpe commune.

3.Les fruits de trapa arrivent àmaturation en hiver et sont récol-

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HERBENAPIER

EXCRÉMENTS DES POISSONCOMME ENGRAIS

tés de novembre à janvier. Laproduction est de trois à quatretonnes de fruits.

4.Les poissons sont récoltés enavril/mai lorsqu'ils ont atteint lepoids de 750 à 1000 g. Un totalde 400 à 500 kg de poissons estrécolté.

Cultures d'euryale et depoisson en rotation1.Les semences de Euryale ferox

germent en février et les feuillescouvrent entièrement l'étang enmai/juin.

2.En août, les plantes commencentà donner leurs fruits; ceux-ciéclatent en octobre, éparpillantles semences sur le fond del'étang, d'où on les récolte encriblant le fond.

3.Empoissonnez 1 200 poissons àrespiration aérienne (Clariasbatrachus, 8 à 10 g) en novem-bre et récoltez-les en avril, lors-que l'on peut en obtenir environ500 kg.

Herbe Napier

Outres les plantes aquatiquestelles que Hydrilla, Ottelia,Potamogeton, etc., les plantesherbacées terrestres jouent un rôleimportant dans l'alimentation de lacarpe herbivore. Une fois semé surles digues de l'étang, le napierhybride peut être récolté sansinterruption pendant cinq ans,nécessitant peu d'irrigation en été.Un nouveau système qui utiliseuniquement des plantes aquatiqueset des herbacées pour la productionde poissons donne des productionsélevées à des coûts très bas. Ils sontintensifs en main d'œuvre et trèsadaptés pour des étang petits etpeu profonds (0,06 à 0,15 ha). Lesméthodes à suivre, sur la base desapports nécessaires pour un étangde 0,1 ha, sont les suivantes:1.Préparez l'étang en mai/juin en

utilisant de l'urée et de la poudrede blanchiment chlorée, ou bienen drainant l'étang si l'on disposed'une source d'eau pour le rem-plir.

2.Sept à dix jours plus tard, empois-sonnez l'étang avec 200 carpesherbivores (50 à 60g). Nourris-sez-les à satiété avec Hydrilla(système d'alimentation ad libi-tum: les poissons sont rassasiéslorsque, ayant fini de manger, ilreste encore des aliments). Aubout d'environ une semaine,l'étang est également empois-sonné avec 40 catla, 40 rohu, 40mrigal, 40 carpes argentées et 40carpes communes (5 à 8 g). Onhabitue graduellement la carpeherbivore à se nourrir d'herbenapier plutôt que d'Hydrilla.

3.La distribution d'aliments a lieurégulièrement, jusqu'à satiété.

4. Carpes argentées, catla et car-pes communes sont les premiè-

res espèces à atteindre le poidsd'un kg. On les récolte l'une aprèsl'autre à partir du cinquième ousixième mois. Substituez les pois-sons récoltés avec le même nom-bre d'alevins.

5.Le napier hybride est planté àraison d'une racine/m² et fer-tilisé avec 2,5 t de fumier/1 000 m². L'irrigation a lieu à in-tervalles de 10 à 15 jours.L'herbe est coupée après 75jours, et ensuite à intervalles de45 jours. On peut effectuer 10coupes de chaque plante et ob-tenir ainsi 12 à 15 t de napier/1 000 m².Une superficie d'envi-ron 2 000 m² produit une quantitéde napier suffisante à nourrir les

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poissons d'un étang de 0,1 ha.Cela signifie que pour avoir suf-fisamment de napier pour nour-rir les poissons, la superficie deculture doit être deux fois plusgrande que celle de l'étang.

6.Environ 400 kg de poissons peu-vent être récoltés au cours d'uneannée entière.

Avantages• Utilisation gratuite de napier/

mauvaises herbes dans la pro-duction de poissons.

• Utilisation des ressources del'étang pour la production depoissons dans les étangs utili-sés pour la culture de trapa/makhana.

• Revenu additionnel et créationd'emploi.

Contraintes• La non disponibilité de carpes

herbivores de grosse taille pourl'empoissonnement et l'ab-sence de transport adéquat.

• Il faut de grandes quantitésd'herbacées et l'intégrationnapier/mauvaises herbes n'estpossible que dans les petitsétangs.

Autres points à considérer

La production simultanée de macrophytes aquatiques et de poissons est assez bien pratiquée en Asie.On ne comprend pas très bien les motivations qui poussent les agriculteurs à utiliser les étangs à ceteffet. Parfois, les contraintes imposées par les saisons empêchent la culture de poissons pendant toutel’année, ou alors les plantes ont une période de production ou de commercialisation saisonnière. A BinhChan, près de Ho Chi Minh City au Sud du Viet Nam, pendant la saison morte de la reproduction detilapia, la rotation du lotus avec l’élevage de tilapia est fréquemment pratiquée en étangs peu profondsfertilisés avec des eaux usées.

Il serait important de savoir pourquoi le système d’herbe napier est prédominant puisqu’il s’agit d’unsystème intensif en ressources. Là où l’élevage de la carpe herbivore représente une activité centraledans les systèmes des agriculteurs pauvres en ressources, ceux-ci doivent normalement se procurer unegrande partie des aliments au-dehors de la ferme, dans les aires de propriété commune (comme au Norddu Viet Nam par ex.). Cela pose des problèmes de concurrence entre les propriétaires de bétail et lespisciculteurs, les exploitations individuelles et la communauté dans son ensemble.

Si l’objectif est la production de gros poissons individuels, ces systèmes devraient être utilisés par desagriculteurs riches en ressources qui peuvent prendre ce risque, en employant probablement des ouvriersqui peuvent satisfaire le besoin considérable de main d’œuvre. L’adoption par des agriculteurs pauvresen ressources de systèmes basés sur des plantes a des nombreuses conséquences, en particulier en cequi concerne leur travail et leur organisation au sein du ménage, même si cela paraît simple.

Selon les espèces locales, il faut essayer différentes plantes pour l’alimentation directe des poissons oupour rendre l’eau plus verte (i.e. fertilisation de l’étang).

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Les plantes comme source d'aliments pourles poissons

S.D. Tripathi et B.K. Sharma

Trapa bispinosa

FEUILLES DÉCOMPOSÉES ET MATIÈRESORGANIQUES - NOURRITURE POUR LES POISSONS

TRAPA

POISSON

Euryale ferox

FRUITS

MATIÈRES ORGANIQUES ETINSECTES - NOURRITURE POUR

LES POISSONS

GERMINATIONÉTANG ENTIÈREMENT

RECOUVERT DE FEUILLESÉCLAT DES

FRUITS

POISSON

Cette étude de cas présentedeux types de culturesdifférents: (1) les cultures

simultanées (Trapa) ou alternées(Euryale) de macrophytes et depoissons et (2) la culture degraminées terrestres (napier) surles digues d'un étang et leurutilisation comme aliments pour lespoissons.

Plantes aquatiques

En Inde, les cultures de trapa(Trapa bispinosa) et de makhana(Euryale ferox) sont deux culturesaquatiques saisonnières de rente,pratiquées de manière extensiverespectivement dans le MadhyaPradesh et au Bihar. Alors que lemilieu n'est pas approprié pour lescarpes indiennes, la carpecommune s'élève bien avec trapaet les poissons à respirationaérienne avec makhana . Ci-dessous sont indiqués lesprocédures à adopter, sur la basedes intrants requis pour un étangde 0,4 ha.

Culture simultanée trapa-poisson1.Repiquez de jeunes plants de

trapa (Trapa bispinosa) en mai/juin dans un étang pérenne. Cesplantes utilisent les matières or-ganiques disponibles pour leurcroissance.

2.En septembre/octobre, empois-sonnez 800 alevins (50 g) decarpe commune.

3.Les fruits de trapa arrivent àmaturation en hiver et sont récol-

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HERBENAPIER

EXCRÉMENTS DES POISSONCOMME ENGRAIS

tés de novembre à janvier. Laproduction est de trois à quatretonnes de fruits.

4.Les poissons sont récoltés enavril/mai lorsqu'ils ont atteint lepoids de 750 à 1000 g. Un totalde 400 à 500 kg de poissons estrécolté.

Cultures d'euryale et depoisson en rotation1.Les semences de Euryale ferox

germent en février et les feuillescouvrent entièrement l'étang enmai/juin.

2.En août, les plantes commencentà donner leurs fruits; ceux-ciéclatent en octobre, éparpillantles semences sur le fond del'étang, d'où on les récolte encriblant le fond.

3.Empoissonnez 1 200 poissons àrespiration aérienne (Clariasbatrachus, 8 à 10 g) en novem-bre et récoltez-les en avril, lors-que l'on peut en obtenir environ500 kg.

Herbe Napier

Outres les plantes aquatiquestelles que Hydrilla, Ottelia,Potamogeton, etc., les plantesherbacées terrestres jouent un rôleimportant dans l'alimentation de lacarpe herbivore. Une fois semé surles digues de l'étang, le napierhybride peut être récolté sansinterruption pendant cinq ans,nécessitant peu d'irrigation en été.Un nouveau système qui utiliseuniquement des plantes aquatiqueset des herbacées pour la productionde poissons donne des productionsélevées à des coûts très bas. Ils sontintensifs en main d'œuvre et trèsadaptés pour des étang petits etpeu profonds (0,06 à 0,15 ha). Lesméthodes à suivre, sur la base desapports nécessaires pour un étangde 0,1 ha, sont les suivantes:1.Préparez l'étang en mai/juin en

utilisant de l'urée et de la poudrede blanchiment chlorée, ou bienen drainant l'étang si l'on disposed'une source d'eau pour le rem-plir.

2.Sept à dix jours plus tard, empois-sonnez l'étang avec 200 carpesherbivores (50 à 60g). Nourris-sez-les à satiété avec Hydrilla(système d'alimentation ad libi-tum: les poissons sont rassasiéslorsque, ayant fini de manger, ilreste encore des aliments). Aubout d'environ une semaine,l'étang est également empois-sonné avec 40 catla, 40 rohu, 40mrigal, 40 carpes argentées et 40carpes communes (5 à 8 g). Onhabitue graduellement la carpeherbivore à se nourrir d'herbenapier plutôt que d'Hydrilla.

3.La distribution d'aliments a lieurégulièrement, jusqu'à satiété.

4. Carpes argentées, catla et car-pes communes sont les premiè-

res espèces à atteindre le poidsd'un kg. On les récolte l'une aprèsl'autre à partir du cinquième ousixième mois. Substituez les pois-sons récoltés avec le même nom-bre d'alevins.

5.Le napier hybride est planté àraison d'une racine/m² et fer-tilisé avec 2,5 t de fumier/1 000 m². L'irrigation a lieu à in-tervalles de 10 à 15 jours.L'herbe est coupée après 75jours, et ensuite à intervalles de45 jours. On peut effectuer 10coupes de chaque plante et ob-tenir ainsi 12 à 15 t de napier/1 000 m².Une superficie d'envi-ron 2 000 m² produit une quantitéde napier suffisante à nourrir les

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poissons d'un étang de 0,1 ha.Cela signifie que pour avoir suf-fisamment de napier pour nour-rir les poissons, la superficie deculture doit être deux fois plusgrande que celle de l'étang.

6.Environ 400 kg de poissons peu-vent être récoltés au cours d'uneannée entière.

Avantages• Utilisation gratuite de napier/

mauvaises herbes dans la pro-duction de poissons.

• Utilisation des ressources del'étang pour la production depoissons dans les étangs utili-sés pour la culture de trapa/makhana.

• Revenu additionnel et créationd'emploi.

Contraintes• La non disponibilité de carpes

herbivores de grosse taille pourl'empoissonnement et l'ab-sence de transport adéquat.

• Il faut de grandes quantitésd'herbacées et l'intégrationnapier/mauvaises herbes n'estpossible que dans les petitsétangs.

Autres points à considérer

La production simultanée de macrophytes aquatiques et de poissons est assez bien pratiquée en Asie.On ne comprend pas très bien les motivations qui poussent les agriculteurs à utiliser les étangs à ceteffet. Parfois, les contraintes imposées par les saisons empêchent la culture de poissons pendant toutel’année, ou alors les plantes ont une période de production ou de commercialisation saisonnière. A BinhChan, près de Ho Chi Minh City au Sud du Viet Nam, pendant la saison morte de la reproduction detilapia, la rotation du lotus avec l’élevage de tilapia est fréquemment pratiquée en étangs peu profondsfertilisés avec des eaux usées.

Il serait important de savoir pourquoi le système d’herbe napier est prédominant puisqu’il s’agit d’unsystème intensif en ressources. Là où l’élevage de la carpe herbivore représente une activité centraledans les systèmes des agriculteurs pauvres en ressources, ceux-ci doivent normalement se procurer unegrande partie des aliments au-dehors de la ferme, dans les aires de propriété commune (comme au Norddu Viet Nam par ex.). Cela pose des problèmes de concurrence entre les propriétaires de bétail et lespisciculteurs, les exploitations individuelles et la communauté dans son ensemble.

Si l’objectif est la production de gros poissons individuels, ces systèmes devraient être utilisés par desagriculteurs riches en ressources qui peuvent prendre ce risque, en employant probablement des ouvriersqui peuvent satisfaire le besoin considérable de main d’œuvre. L’adoption par des agriculteurs pauvresen ressources de systèmes basés sur des plantes a des nombreuses conséquences, en particulier en cequi concerne leur travail et leur organisation au sein du ménage, même si cela paraît simple.

Selon les espèces locales, il faut essayer différentes plantes pour l’alimentation directe des poissons oupour rendre l’eau plus verte (i.e. fertilisation de l’étang).

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REPRODUCTION DES POISSONS ET ALEVINAGE

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Reproduction de carpes en champs de blépendant la morte-saison

S.D. Tripathi et B.K. Sharma

Environ 300 000 ha dechamps de blé auxalentours de Jabalpur,

Madhya Pradesh en Inde, sontpratiquement des étangs alimentéspar eau de pluie (havelis) de juilletà octobre. Puisque dans cetterégion il n'existe pas de sourced'irrigation, l'eau de pluie estretenue dans ces champs par desdigues d'environ un mètre de hautjusqu'à l'hiver lorsqu'ils sontdrainés, labourés et le blé semé.Cette période dure de trois à quatremois, pendant lesquels le champ estutilisé pour la production d'alevinsde carpe. Sur la base des apportsnécessaires pour un champ de 0,4ha, voici les procédures qui peuventêtre suivies:

Production d'alevins

1.Choisissez un champ à proximitéde la route mais éloigné de toutezone sujette aux inondations.Contrôlez les digues et placez desgrilles à mailles fines sur les van-nes d'alimentation et d'évacua-tion, s'il y en a.

2.Dès que l'eau accumulée dans lechamp a atteint 60 à 80 cm, ré-pandez sur la surface de l'eau uneémulsion de 20 litres de diesel et

SAVON

LIBÉREZ LESPOISSONSAVECPRÉCAUTION

EAU

femelle

mâle

CARPECOMUNE

REPRODUCTION-ALEVINAGE

ROUTE

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CoûtsCoût pour 8 kg de géniteurs (4 femelles et 4 mâles,

1 kg chacun) à Rs 25/kg 200 Transport 200 Traitement à l'huile de savon 125

Coût total 525

RevenusVente de 50 000 petits alevins à Rs 10/1 000 500

Vente de 20 000 grands alevins à Rs 100/1 000 2 000 Vente de 6 kg de poisson à Rs 15/kg 90

Revenu total 2 590

Solde 2 065

Revenu net/ha 5 162

Budget (en roupies) pour l'alevinage de carpes en champs de blé haveli de 0,4 ha.

Autres points à considérer

D'autres informations peuvent être nécessaires lorsque l'on prend en considération l'adoption de cettetechnologie. Qui achète les alevins et en quelle quantité? Quelles peuvent être les sources alternativespour les alevins (s'il en existe)? Quel rôle les différents membres de la famille ont-ils dans cette activité?Où les producteurs d'alevins achètent-ils les géniteurs? Quels type, taux et méthodes de fertilisation etd'aliments sont-ils nécessaires? Lorsque l'on fait une estimation des aspects économiques du système, ilfaudrait y inclure ces coûts.

La technologie décrite ci-dessus est utilisée dans certaines régions de l'Inde. Elle peut être adaptéeégalement aux régions où il existe une demande d'alevins de carpe. Elle peut aussi être pratiquée par depetits exploitants agricoles afin d'augmenter leurs revenus.

7 kg de savon à lessive bon mar-ché afin d'éliminer les insectesaquatiques prédateurs.

3.Libérez ensuite quatre femellesde carpe parvenues à maturité eten bonne santé avec un mêmenombre de mâles, pesant environun kilogramme chacun. Placez 2à 3 kg d'Hydrilla ou d'Eichorniaà trois ou quatre endroits duchamp. On peut distinguer unefemelle arrivée à maturité et enbonne santé par son abdomenenflé et gonflé, et une région gé-nitale rougeâtre, qui chez lesmâles a la forme d'un petit cra-tère. En outre, les mâles suintentde la laitance blanchâtre lors-qu'on exerce une douce pressionsur leur abdomen.

4.Les poissons se reproduisentdans les 24 à 48 heures qui sui-vent l'empoissonnement. Celapeut prendre un jour ou deux deplus s'ils ne sont pas parvenus àmaturation complète. Les œufs,déposés sur les racines des plan-tes introduites, éclosent en 48 à72 heures.

5.La récolte peut avoir lieu après15 à 20 jours. La production estd'environ 100 000 alevins d'envi-ron 25 à 30 mm. Le taux de sur-vie est élevé et la croissance ra-pide si l'on fertilise le champavec 2 000 kg de bouse de va-che et que l'on nourrit les pois-sons avec des aliments artificielscomme un mélange de tourteauxd'arachides et de son de riz (1:1en poids).

6.Les alevins restants atteignentune taille de 40 à 60 mm au mo-ment de drainer le champ et deles récolter (environ 20 000alevins).

OEUFS DE POISSON

PETITS

ALEVINS

DE POIS-

SON

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Nurseries pour carpes

Md. Golam Azam Khan

Une nurserie est uneinstallation où de toutjeunes poissons (larves ou

petits alevins) peuvent grandir.Pour être efficace, une piscicultureen étang requiert une préparationspéciale des nurseries afin depouvoir recevoir des larves et detout petits alevins. La taille idéaled'une nurserie est de 0,02 à 0,05ha, avec 1 à 1,5 m de profondeur.L'exemple suivant décrit unenurserie de 0,02 ha telle qu'elle aété préparée en 15 à 20 jours auBangladesh.

Préparation de l'étang

• Enlevez toutes les plantesaquatiques (1er jour).

• Drainez et séchez l'étang.• Chaulez avec 5 à 6 kg de

chaux/200 m² afin de favoriserla libération des éléments nu-tritifs disponibles et d'éliminerles organismes pathogènes pré-sents dans l'étang (du 3ème au16ème jour).

• Rajoutez de l'eau si nécessaireet fertilisez la nurserie (19èmejour).

• Le test de base le plus fiablepour vérifier si dans l'étang sesont développés suffisammentd'organismes alimentaires(plancton) pour les poissons,consiste à filtrer environ 50litres d'eau à travers un filet ouun tissu à mailles fines, dans untube d'échantillonnage de2,5 cm de diamètre. En alter-native, un test très simple quel'on peut faire sur le terrainpour de l'eau non boueuse, est

d'immerger le bras dans l'eaujusqu'au coude. Si l'on ne peutplus voir la main, le plancton estprobablement suffisant.

Empoissonnement

• Appliquez 80 à 100 g d'insecti-cide (par ex. Dipterex) aumoins 20 à 24 heures avantl'empoissonnement, afin d'élimi-

ner les insectes aquatiques quise trouvent dans l'étang(29ème jour).

• Empoissonnez 60 000 à 70 000tout petits alevins de quatre àcinq jours (200 à 250 g)/200 m².Les tout petits alevins devraientêtre vigoureux, du même âgeet de taille uniforme et ils de-vraient être libérés soit le ma-tin, soit tard dans l'après-midi(30ème jour). Au Bangladesh,la carpe commune est disponi-ble toute l'année.

Avant d'introduire de toutpetits alevins dans un nouveaumilieu, il faut que la tempéra-ture de l'eau à l'intérieur du sacen plastique soit quasi la mêmeque celle de l'eau de l'étang.

Placez les sacs fermésdans l'étang pendant 10 à 15minutes. Ouvrez-les lentementet laissez-y entrer de petitesquantités d'eau de l'étang afind'égaliser la température. Lespetits alevins peuvent alors êtrelibérés dans l'étang.

Alimentation

• Il est souvent difficile de main-tenir un niveau élevé d'alimentsnaturels pour la croissance depetits alevins et l'alimentation

Larves de poisson Disponibilité

Carpe commune janvier-marsCarpe argentée février-aoûtRohu, mrigal avril-juilletCatla mai-aoûtCarpe herbivore mai-aoûtBarbeau argenté mars-mai

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complémentaire devient alorsnécessaire (31ème jour). Ilfaut leur donner 200 g par jourd'un mélange finement pulvé-risé de tourteaux (fèves desoja, moutarde, etc.), de son deriz ou de blé et de farine de pois-son, dans la proportion de 5:4:1,répartis en plusieurs portionstout au long de la journée.

Fertilisation

• La fertilisation est nécessairepour maintenir dans l'étang unniveau adéquat d'organismesnaturels pour l'alimentation.

Soins des petits/grandsalevins

• Contrôlez l'étang chaque jouret vérifiez s'il y a un excès d'al-gues vertes. Si c'est le cas, ar-rêtez l'application d'alimentscomplémentaires. Enlevez del'étang les grenouilles/serpents,s'il y en a. Si la croissance despoissons n'est pas régulière etsatisfaisante, augmentez de 10pour cent la quantité d'alimentsmentionnée ci-dessus.

Récolte et transport

• Récoltez les petits/grands ale-vins (60ème jour) avec un filetpour petits alevins, soit le ma-tin, soit tard dans l'après-midiet gardez-les en enclos (hapa)ou en réservoir pendant aumoins trois à quatre heuresavant de les transporter(60ème jour). Transportez-les

dans des sacs en plastiqueoxygénés.

Il est important que lespoissons soient conditionnésavant de les transporter. Leprincipe à la base de cette pra-tique est qu'ils puissent avoir letemps de vider leurs intestinsavant d'être enfermés en den-sité élevée, de manière à ré-duire la pollution de l'eau parles excréments dans les con-teneurs de transport. Pour con-ditionner les alevins, utilisez del'eau propre provenant d'unpuits.

secèpsE ertil/oN

uhoR 05

eérbramepraC 05

altaC 33

eétnegraepraC 06

Traditionnellement, les jeu-nes poissons sont transportésdans des pots en argile ou enaluminium. Récemment, l'utili-sation de sacs en plastique con-tenant de l'oxygène compriméest devenue plus habituelle, carce système permet de trans-porter les poissons en quanti-tés plus élevées et à des dis-tances supérieures, avec unemortalité considérablement ré-duite. Dans chaque sac, on metapproximativement cinq litresd'eau et 15 litres d'oxygène (ensupposant que le volume dessacs en plastique soit de 20litres).

Budget (en Taka) pour la production d'alevins en nurserie, en étang de 0,02 ha

CoûtsDrainage/remplissage ou traitement de l'étang 75Chaux (5 kg) 25Bouse de bovins (200 kg) 1001,75 kg d'urée et 2 kg de superphosphate triple 20Dipterex 0,2 kg 8060 000 tout jeunes alevins de carpe 600Alimentation complémentaire: 20 kg de tourteaux de moutarde

+ 10 kg de son de riz ou de blé et 4 kg de farine de poisson 180Récolte au filet, main d'œuvre et autres 400

Total des coûts 1 480

RevenusRevenu de la vente de 30 000 petits/grands alevins (3,5 à 4,5 cm) 3 000

Solde 1 520

1992 : US$1 = TK 38

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Autres points à considérer

Par expérience, les agriculteurs qui adoptent ces techniques sont relativement riches en ressources et/ou ont pu obtenir des informations spécialisées. Pour l'hygiène des étangs de nurseries (par ex. pouréradiquer les insectes aquatiques se nourrissant de larves de poisson), il faudrait utiliser des systèmes quin'impliquent pas l'utilisation de produits chimiques dangereux, par ex. une quantité plus élevée de chauxvive, la destruction des habitats des organismes nuisibles, la continue prise au piège et élimination deceux-ci, etc.

De nombreux éleveurs ne disposent pas d'eau de puits et peuvent donc avoir besoin d'informations plusdétaillées pour pouvoir conditionner les poissons dans leurs conditions. Ce conditionnement présented'autres détails importants qu'il faut respecter, tels que connaître la procédure exacte et reconnaîtrequels sont les poissons en bonne santé et prêts pour le transport.

Le rôle des femmes peut être très marginal dans les systèmes de nurseries du Bangladesh (d'où cetexemple a été pris), mais dans d'autres régions d'Asie, elles représentent la partie la plus consistante dela main d'œuvre. Les méthodes décrites ci-dessus sont similaires dans les grandes lignes à celles utiliséesailleurs par les éleveurs commerciaux, quoiqu'elles soient plus intensives au Bangladesh où ils utilisentégalement la pratique de produire petits et grands alevins dans le même étang (système à un niveau),l'étang étant alors plus grand.

Au Bangladesh, un grand nombre d'agriculteurs à petite échelle pratique l'élevage d'alevins sans forcémentles faire grandir jusqu'à la taille commercialisable. Cette occupation part-time peut représenter un débouchépour d'autres familles agricoles dans les régions où la disponibilité en alevins constitue encore une limiteau développement de l'aquaculture.

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Production d'alevins en rizières irriguées

Francisco Noble

Dans le nord du Bangladesh,l'approvisionnement enalevins est insuffisant et

généralement onéreux. Il est enoutre difficile pour les pisciculteursde se procurer de jeunes alevins.La production d'alevins de carpecommune (Cyprinus carpio) dansdifférents types de boro ou rizièresirriguées est une alternative. Bienque les données sur les productionssoient en dessous des valeurscommerciales, les petits exploitantspeuvent élever leurs propresalevins à des coûts très bas.

Les quatre types de rizièresirriguées pour la productiond'alevins (tels qu'ils sont pratiquéspar les fermiers au Nord duBangladesh) ont les caractéri-stiques suivantes:

Avantages

1.De tout petits alevins peuventêtre élevés dans différents typesde parcelles de rizière boro sansaltérer les pratiques normales deproduction de riz de l'agriculteur.

2.On peut utiliser les ressourcesexistantes de l'agriculteur.

3.Ne sont requises que de minimesdépenses additionnelles.

Sol : limon argileuxAlimentation en eau : irrigationProfondeur de l'eau : maintenue entre

7,5 et 10 cm

Superficie : de 12,5 à 1 320 m²Espèce piscicole : carpe communeVariété de riz : Riz du Bangladesh

(BR-3, BR-8, BR-9 ,BR-14), Tayap etChinaPajam

TYPE DERIZIÈRE

TRADITIONNEL AVECTRANCHÉE

AVECÉTANG-REFUGE

CENTRAL

AVECÉTANG-REFUGE

LATÉRAL

Calendrier des activités piscicoles

Préparez la rizière.

Repiquez le riz.

Appliquez un produit chimiqueautorisé pour tuer lesprédateurs.

Empoissonnez de petits alevinsde deux semaines au taux de 10/m².

Pesez les alevins chaque semainepour contrôler leur croissance.Maintenez une profondeur d'eaude 7 à 10 cm dans la rizière.

Récoltez les alevins. Conditionnez-les en hapa avant de lesvendre ou empoissonnez-les pourles faire grossir d'avantage.

Note: n'appliquez de pesticides sur le riz que si nécessaire. Enlevez lesmauvaises herbes des digues de la rizière de manière à éliminer les endroitsde reproduction et les refuges des prédateurs.

Jour

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*Données du projet-pilote riz/poisson de ODA/CARE/BRAC, Rangpur (1991)

Détails de production pour l'empoissonnement de petits alevins ou de larves (pourune rizière de 1 320 m²)

Budget partiel (en Taka) pour la production d'alevins de carpe commune en rizière boro (pourune rizière de 1 320 m²)*

Petits alevins LarvesTaux d'empoissonnement/m² 10 40Empoissonnement (no.) 13 200 52 800Taux de survie (%) 40 5Cycle de croissance (jours) 42 60Récolte (no.) 5 280 2 673

Petits alevins Larves

Coûts 1 075,64 474,20Coût des petits alevins (TK 0,08/ind) 1 056,00 -Coûts des larves (TK 0,00875/ind) - 462,00Travail de la famille - - Intérêts sur les coûts d'exploitation (16% par an) 19,64 12,20

RevenuGrands alevins (TK 0,5/ind) 2 640,00 1 336,50Solde 1 564.36 862,30

Budget et revenu comparatifs (en Taka) de trois systèmes : riz, riz-larves de carpe commune etriz-petits alevins de carpe commune (pour une rizière de 1 320 m²)*

*Données du projet-pilote riz/poisson de CARE/ODA/BRAC, Rangpur (1991)Notes:1. US$1 = TK382. 1 320 m² = 1 bigha, mesure de superficie standard utilisée au Bangladesh3. NA = non applicable

Riz Riz et larves Riz et alevinsProduction de riz

CoûtsIntrants 684 601 601Main d'œuvre 492 509 509Coûts d’irrigation (500 Tk/bigha)2 500 500 500Intérêts sur les coûts d'exploitation 89 85 85 (16% par an ou 1,33% par jour)

Revenu 3 855 3 943 3 943Bénéfices du riz 2 090 2 248 2 248

Production d'alevinsCoûts

Petits alevins (Tk 0,50/ind) NA 462 1056Travail de la familleIntérêts sur les coûts d'exploitation 12 20 (16% par an ou 1,33% par jour)

Revenu NA 1 337 2 640Bénéfices pour les poissons NA 863 1 564Bénéfices pour la parcelle de terrain 2 090 3 111 3 812

4.Lorsque les poissons dépassent2,5 cm de long, ils favorisent lalutte contre mauvaises herbes,organismes nuisibles et insectesdans la rizière.

5.Les fèces des poissons fertilisentle riz.

6.On peut obtenir un revenu addi-tionnel.

7.Les agriculteurs peuvent vendreles alevins quand les prix sont lesplus élevés.

Ce qu'il faut prendre enconsidération avantd'adopter latechnologie

1.Le sol de la rizière devrait avoirune bonne capacité de rétentiond'eau.

2.La carpe commune est conseilléepour l'empoissonnement pour lesraisons suivantes:- elle se reproduit plus tôt;- de petits alevins sont disponi-bles au moment du repiquage duriz en boro;- il s'agit d'un poisson robuste.

Le tilapia peut également êtreempoissonné.

3.Les poissons ont un taux de sur-vie plus élevé dans les plus peti-tes rizières.

4.Si possible, utilisez de petits ale-vins pour l'empoissonnement(plutôt que des larves), car ils ontun taux de survie plus élevé.

5.L'utilisation d'aliments de complé-ment, comme son de riz ou sonde blé, peut augmenter la pro-duction d'alevins à des coûts trèsminimes.

6.Pompez de l'eau avec des pom-pes à pédales afin de réduire lerisque que la rizière ne sedessèche.

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Autres points à considérer

Depuis la rédaction de cette étude de cas, la méthode s'est développée de manière extraordinaire.CARE-Bangladesh a favorisé tant la reproduction que l'alevinage de la carpe commune par la formationpratique de groupes de fermiers sur le terrain avec de bons résultats. Il encourage l'empoissonnementd'œufs fertilisés produits en rizière par les agriculteurs eux-mêmes. Des paysans du district de Rangpuront maintenu l'utilisation de la technologie pour satisfaire leurs besoins en alevins, même si l'essorcommercial en semble avoir été limité.

En 1999, la production d'alevins de tilapia en rizière boro en saison sèche a été essayée en utilisant uneméthode similaire à celle testée dans la province de Thai Binh, au nord du Viet Nam. Cette méthode deproduction présente plusieurs avantages pour la production de tilapias, en particulier la correspondanceentre la disponibilité d'alevins et la demande au début de la saison de la mousson. Au Bangladesh, cetteméthode a été avantageuse dans des régions importantes du point de vue de la production piscicole et oùla production de tilapia était limitée par le manque d'alevins.

Dans le nord du Lao et au Viet Nam, la méthode de propagation pour la carpe commune décrite ci-dessus a été pratiquée traditionnellement.

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BANGLADESHDr Mahfuzuddin Ahmed

Technical CoordinatorBangladesh Fish Culture ExtensionImpact Study ProjectInternational Center for LivingAquatic Resources Management

Dr Modadugu V. GuptaAquaculture SpecialistInternational Center for LivingAquatic Resources Management -Bangladesh

Mr Golam Azam KhanSenior Assistant DirectorDepartment of Fisheries

Mr Francisco NobleFisheries ExpertAssociation of DevelopmentAgencies in Bangladesh

Dr Eric WorbyAnthropologistInternational Center for LivingAquatic Resources Management -Bangladesh

CANADAMr John Sollows

Adviser/BiologistAgro-Dev Canada Inc.

CHINE, RÉP.POP. DEProf. Yixian Guo

Institute of Crop Breeding andCultivationChinese Academy of AgriculturalSciences

Prof. Bao Tong HuAssociate Professor/DirectorDepartment of Fisheries-EconomicsAsia-Pacific Regional Research andTraining Center for Integrated FishFarming

Mr Kuanhong MinTrainer/LecturerAsia-Pacific Regional Research andTraining Center for Integrated FishFarming

Prof. Huazhu YangAssociate Professor/DeputyDirectorDepartment of Integrated FishFarmingAsia-Pacific Regional Research andTraining Center for Integrated FishFarming

GHANADr Mark Prein

Associate ScientistInternational Center for LivingAquatic Resources Management -Ghana Aquaculture ProjectInstitute of Aquatic Biology

INDEMr Bal Krishan Sharma

Principal Scientist/Chief TrainingOrganizerCentral Institute of FreshwaterAquaculture

Dr Satyendra D. TripathiDirectorCentral Institute of FreshwaterAquaculture

MALAWIDr Reg Noble

Research ScientistInternational Center for LivingAquatic Resources Management -Africa Aquaculture Project

MALAISIEMr Raihan Sh. Hj. Ahmad

OfficerDepartment of Fisheries

Dr Ahyaudin B. AliAssociate Professor, AquaticBiologySchool of Biological SciencesUniversiti Sains Malaysia

PHILIPPINESMs Mary Ann P. Bimbao

Program Assistant/EconomistInternational Center for LivingAquatic Resources Management

Mr Jens Peter Tang DalsgaardAssistant ScientistInternational Center for LivingAquatic Resources Management

Dr Catalino dela CnuzSenior SpecialistInternational Center for LivingAquatic Resources Management

Mr Franklin V. FerminAquaculture SpecialistInternational Institute of RuralReconstruction

Mr Matthias HalwartCollaborative Research ScientistAsian Rice Farming SystemsNetworkInternational Rice ResearchInstitute

Prof. Ruben SevillejaDirectorFreshwater Aquaculture CenterCentral Luzon State University

Mr Jose TorresSenior AgriculturistDepartment of Agriculture

SÉNÉGALDr Anis Diallo

AquaculturistCentre de RecherchesOceanograhiques Dakar-Thiaroye

THAÏLANDEMr David Little

Assistant ProfessorDivision of Agricultural and FoodEngineeringAsian Institute of Technology

VIET NAMMr Le Thanh Duong

Deputy DirectorFaming Systems Research andResearch Development CenterUniversity of Cantho

Mr Le Thanh HungFaculty of FisheriesUniversity of Agriculture andForestry

Liste des participants*

*Désignations et affiliations des participants telles qu’en février 1992, lors de la réunion de travail

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PERSONNEL DE SUPPORT

Techniciens spécialisésDr Julian F. GonsalvesMr Scott A. KilloughDr Clive LightfootDr Roger S.V. PullinMr Jaime P. Ronquillo

Spécialiste en communicationMs Ines Vivian D. Domingo

RédacteursMs Lyn Capistrano-DorenMs Noreen O. Luna

ArtistesMr Florante C. BelardoMr Ricardo E. CantadaMr Albert ContemprateMr Mitchell DorenMr Bernabe RemoquilloMr Roger M. Villar

Administration et secrétariatMs Gina Marie M. BautistaMs Estella S. KasalaMs Alelie D. MirandaMs Angelita T. Poblete

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Ce document est une version corrigée et légèrement révisée d’un dossier d’information technologiqueprécédemment publié sur l’intégration agriculture-aquaculture. Il contient 38 articles en sept sectionscomprenant des considérations socioculturelles, économiques et environnementales relatives àl’introduction des techniques IAA, des vues d’ensemble et plusieurs exemples de systèmes de cultureintégrée, y compris l’intégration élevage de bétail-poisson et l’intégration riz-poisson, ainsi qu’unesélection d’aspects relatifs à l’alimentation et la gestion des poissons, et la reproduction des poissonset l’alevinage en IAA.Le but de cette publication est de donner aux décisionnaires des organisations gouvernementales etnon-gouvernementales ainsi que d’autres organisations impliquées dans l’agriculture et ledéveloppement rural, une vue d’ensemble et une base pour comprendre les principes du système IAAet les aider ainsi à décider s’ils souhaitent s’engager dans de telles activités et les inclure dans leursprogrammes. Pour ceux qui travaillent directement avec les agriculteurs, cette publication vise àfournir de bons exemples du système IAA, mais elle n’est pas conçue comme une compilation deprocédures à suivre à la lettre. Elle devrait plutôt contribuer à convaincre les lecteurs/usagers queles agriculteurs peuvent effectivement améliorer leurs conditions de vie soit en introduisant dessystèmes IAA, soit en les développant davantage et en améliorant les nombreuses possibilités d’IAAdans leurs fermes actuelles.