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S I B Y L L E E T R I T E S P A I E N S _______________ Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006

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    Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006

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    TABLE DES RUBRIQUES

    _______________ Pages : Rappel 5 Les livres de la Sibylle 6 Origine de ces livres 6 Une pierre sacrée : la Mère des dieux 7 La pierre sibylline 8 L'affaire des Bacchanales 8 A Rome : un culte nouveau 10 La nouveauté du culte des chrétiens 10 Le diadème à Memphis 11 Adoption de nouveaux cultes païens 12 Analyse d' un texte de Suétone 13 Les habitants des royaumes d' Arménie 16 Le culte païen au premier siècle 16 Lecteur : Souviens-toi ! 17 Synthèse : La religion romaine 20 Apothéose 22 NOTES : 1.- Les légions romaines 25 2.- Mithra 26 3.- Le culte... assuré par des prêtres 26 4.- De nombreux juifs à Rome 26 5.- Césarée maritime 27 6.- Néron se fit inscrire (au culte de...) 27 7.- L'origine du nom de Néron 27 8.- Les prêtres 28

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    CzeslawTexte surligné

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    RAPPEL Dans les différents tomes qui ont précédé, j'ai été amené à introduire, puis à préciser quelque peu ce qu'étaient les Oracles de la Sibylle. Or voici que, pénétrant (c'est à dire : vivant intensément) les événements qui suivirent la vie humaine de Dieu d'Israël Incarné, sa Passion, sa mort/Résurrection, et écoutant le message-divin tel qu'ils l'ont proclamé, je suis confronté à l'AGIR de l'ensemble des romains : l'empereur, les consuls, le sénat, les decemvirs et les quindecemvirs, le préfet des cohortes urbaines, les questeurs et préteurs, tout le peuple de Rome, avec en fond de décor qu'ils ne peuvent négliger, les italotes, ceux des provinces et ceux des territoires occupés par les légions romaines(1)... d'où, par une certaine influence, les soldats eux-mêmes (romains, italotes et alliés), d'où encore tout le concret de la hiérarchie avec les officiers, dont les centurions. Or Rome s'est instituée capitale centralisatrice de par sa situation au cœur du Latium, au milieu de la botte italienne, au centre névralgique de la mer Méditerranée : de l'Espagne et de la Mauritanie jusqu'à l'Egypte, la Palestine et les portes de l'Asie. Toute capitale d'un monde économique nouveau, fédératrice d'autant de peuples disparates, doit paraître avoir été fondée sur une éthique que tout peuple (tous les hommes des nations) ressentira comme la vérité de son propre comportement (son identité, sa réalité économique, sa culture, la mémoire de sa propre histoire, ses traditions, ses rites, ses lois). Face au message-nouveau de Dieu d'Israël Incarné qui, pour eux, est seulement 'cet homme', un juif galiléen qui n'est ni juif de Judée, ni juif de Samarie, ceux de Rome doivent établir d'urgence, à partir de ce dont ils disposent (= leur propre histoire, leurs traditions, leurs rites, leurs lois), le barrage idéologique et théocratique qui maintiendra et garantira l'ensemble du monde romain (de l'Espagne... jusqu'aux portes de l'Asie). Par un mouvement semblable, je te suggère, lecteur, de reprendre les textes dont tu disposes dans les différents tomes qui ont précédé : Tome XIV/2 : Tibère à la page 9 : (Gallus émit l'avis de consulter les livres sibyllins), puis à la page 19 : 'un rapport de Quintillianus sur un livre de la Sibylle et à la page 26 : (Note 1 sur la Sibylle). ../..

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    Tome XVII/1 : Tacite à la page 9 : 'On consulta les livres de la Sibylle'. Tome XVII/1 : Suétone aux pages 4 et 19. Tome XVII/2 : Pline à la page 5 : 'La Sibylle apporta à Tarquin ... '. LES LIVRES DE LA SIBYLLE Les décemvirs avaient le double rôle : 1. de sélectionner les textes appropriés aux circonstances, 2. d'interpréter les textes choisis, car eux ne dévoilaient jamais la sentence originale de l'oracle. Celle-ci n'était crédible (efficace) que sur l'ordre du sénat et le sénat ne donnait un tel ordre que lors de circonstances exceptionnelles. Il fallait qu'il y eût des signes et des prodiges : inondations, tremblements de terre, pluies de cendres ou de pierres ou de sable. De plus, il fallait que l'intensité et la fréquence de ces signes soit telles que les pontifes ne sachent pas les interpréter ni conclure à leur sujet. ORIGINE DE CES LIVRES Il existe deux possibilités (= deux hypothèses) pour expliquer la provenance de ces livres d'oracles : 1. l'Italie du sud ou la Sicile, car la déesse est une divinité hellénique venue par mer des régions de Troie (la terre des phrygiens et le souvenir d'Enée le phrygien), 2. les cités grecques, mais d'origine troyenne. Le livre serait originaire de Gergis, ville située au pied de l'Ida, venu à Erythrae d'Ionie et finalement arrivé à Cumes en Campanie... peut-être via Pouzzoles ? Ceci se serait passé durant le V° siècle av. J.-C., ou du moins, certainement, avant le II° siècle. 3. Que ce soit l'une ou l'autre possibilité, il est assuré que les prophéties de la Sibylle viennent du mont Ida et il est à noter qu'on les attribue à Μητροθεν Ιδογενης une dualité explicitant une relation avec l'Ida, ceci étant confirmé par le fait que ce mot porte en lui le sens de Mère / Nymphe des bois. Ce double nom contient un radical qui donnera Mithra(2), de même que, à Pergame, il y eut Mêtrodôros, Mêtrophatès, Mêtris, et aussi ailleurs : Matar, Mêtrobios, Mê-trodotos, Mêtroclès, Mêtrotimos = la Mère des dieux, protectrice des monta-gnes et des forêts (Μητηρ = la mère, la vénérable).

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    UNE PIERRE SACREE : LA MERE DES DIEUX 'Cette prédiction découverte par les décemvirs frappa d'autant plus les sénateurs que, de surcroît, d'après le rapport des ambassadeurs qui avaient apporté une offrande à Delphes, leur propre sacrifice à Apollon Pythien avait été entièrement favorable et l'oracle avait répondu qu'une victoire, beaucoup plus grande que celle dont le butin avait fourni les offrandes qu'ils apportaient, attendait le peuple romain. A l'ensemble des faits porteurs du même espoir, les sénateurs rattachaient l'espèce de prémonition annonçant la fin de la guerre qu'avait eue Publius Scipion en réclamant l'Afrique comme province. Aussi, pour hâter l'obtention d'une victoire qui s'annonçait elle-même par les prophéties, les présages, les oracles, ils méditaient et discutaient les moyens de transporter à Rome la déesse. Le peuple romain n'avait encore en Asie aucune cité alliée : néanmoins on se rappelait avoir fait venir aussi autrefois Esculape de la Grèce dont aucun traité ne faisait encore une alliée pour une maladie qui frappait le peuple, et que maintenant on avait déjà, à cause de la guerre menée en commun contre Philippe, un début d'amitié avec le roi Attale - qui ferait son possible pour le peuple romain ; aussi un décret décida-t-il l'envoi auprès de lui, comme ambassadeurs, de Marcus Valerius Laevinus, qui avait été deux fois consul et avait conduit des opérations en Grèce, de l'ancien préteur Marcus Caecilius Metellus, de l'ancien édile Servius Sulpicius Galba, des deux anciens questeurs Cnaeus Tremelius Flaccus et Marcus Valerius Falto. Un décret leur donna cinq quinquérèmes, afin qu'ils abordent d'une manière conforme à la dignité du peuple romain dans ces pays où le nom de romain devait faire reconnaître sa majesté. Les ambassadeurs, gagnant l'Asie, s'arrêtèrent en route pour monter à Delphes consulter l'oracle afin de savoir quel espoir de réussite dans la mission confiée par leur patrie donnaient à eux-mêmes et au peuple romain ses prédictions. La réponse fut, dit-on, que, par l'intermédiaire du roi Attale, ils obtiendraient ce qu'ils recherchaient ; quand la déesse aurait été transportée à Rome, ils devaient veiller à ce que ce fût l'homme le meilleur de Rome qui l'accueillît en hôte. Les ambassadeurs se rendirent à Pergame, auprès du roi. Il les reçut aimablement, les conduisit à Pessinonte, en Phrygie, leur fit remettre une pierre sacrée que les habitants disaient être la Mère des dieux et les invita à l'emporter à Rome.'

    (Tite-Live : Histoires XXIX-10 et 11)

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    • roi Attale : Roi de Pergame : de 241 à 197 av. J.-C. . • leur fit remettre... l'emporter à Rome : Ces événements se passèrent au début de l'année 205 av. J.-C.. LA PIERRE SIBYLLINE Peu importe ce qu'il en est de la vérité historique ou d'un simple conte merveilleux véhiculé par la tradition, mais les Oracles de la Sibylle sont originaires des régions de cette Bithynie que l'on retrouvera, sous Trajan, gouvernée par Pline le Jeune. Le rite sibyllin est lié au culte d'une pierre sacrée, fondement solide par lequel on authentifie l'origine divine du message. La Rome d'Auguste, maîtresse de l'Orient bien au-delà de la ville de Troie / jusque vers les frontières des royaumes d'Arménie et des parthes / ne pouvait que vivre intensément le culte de la pierre sibylline et du message apporté, auréolés de la beauté conquérante d'une femme déesse de la nature : la forêt et les grands espaces de silence en l'annonce de la fécondité, de la richesse ... et de la paix. La religion est très étroitement liée à la politique, (voir ci-dessous à la page Titus (Annexes) 42 : Othon : mauvais présage !). Nous avons déjà rencontré cette imbrication entre religion et politique lors de l'étude de l'origine divine des lois romaines, lesquelles sont établies par les hommes ET les dieux : 'C'est par le commandement, la raison, le pouvoir, la pensée ou la volonté sainte des dieux immortels qu'est dirigé l'ensemble de la nature.'

    (Tome XVII à la page Damnatio memoriae 7) L' AFFAIRE DES BACCHANALES L'importance dévolue à la femme, puisqu'elle est la Mère des dieux (on retrouvera l'idée dans les deux Héraclès de Sénèque : voir dans le Tome XVII/2 les pages Sénèque 8 à 12) oblige les responsables politiques de Rome à cautionner/garantir/veiller-sur le respect d'un dogme (les liturgies, puis les rites), par le culte rendu. Elle explique les réactions du sénat lors de l'affaire des Bacchanales.

    (Voir Tome XVII à partir de la page Damnatio memoriae 23)

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    L'analyse historique du culte rendu lors des Bacchanales dénote un retour à des rites orgiaques pratiqués dans les temps d'origine de cette religion. Ces rites furent une sorte de culte de la fécondité et de la transmission de la vie, culte qui, à l'origine, aboutit à l'idée fondamentale de la femme comme Mère des dieux, dont l'engendrement fut accompli hors d'une pierre noire. L'affaire des Bacchanales arriva exactement dix-huit années après l'arrivée de la pierre sacrée à Rome. Transportée sur un navire, cette pierre était venue d'Asie, accompagnée de son personnel asiatique. Les autorités de la Ville et le peuple romain l'accueillirent au cours d'une grande fête, ce qui eut pour conséquence directe que le sénat réglementa son culte : un seul prêtre et une seule prêtresse d'origine phrygienne / nul citoyen, nulle citoyenne de Rome, nul esclave ne peuvent accomplir le sacerdoce / le culte doit avoir lieu à l'intérieur d'un temple et il est interdit au-dehors / il est interdit de quêter dans la rue sauf un seul jour par an / ... L'affaire des Bacchanales révéla le danger des cultes non réglementés et fut cause d'une surveillance accrue des liturgies romaines en même temps qu'elle entraîna un renforcement de la confidentialité des oracles. Auguste, puis Tibère expurgeront la collection des textes multiples et ils institueront ainsi un corps réduit de prophéties : 'Auguste fit réunir et brûler plus de deux mille volumes de prédictions grecques et latines qui s'étaient répandues dans le public et n'avaient qu'une authenticité suspecte. Il ne conserva que les livres sibyllins et encore en fit-il un choix et il les enferma dans deux petits coffres dorés, sous la statue d'Apollon Palatin.'

    (Suétone : Auguste 31) 'Tibère accusa ces vers d'être supposés et fit examiner tous les livres qui contenaient des prédictions ; il condamna les uns comme apocryphes et approu-va les autres.'

    (Dio Cassius : Histoire romaine LVII-18) (Ces deux citations ont été présentées dans le Tome XVII à la page Suétone 4.)

    Or, au même moment, va circuler le premier texte chrétien : livre de Mc. Ce livre relate les événements de la vie de Jésus et il rapporte avec précision les paroles qu'il prononça en annonce du siècle-à-venir : "Beaucoup viendront en mon nom en disant... Or, quand

    vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerres... (Et) seront des séismes, (et) seront des famines..."

    (Mc XIII-6 et seq.)

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    Des prophéties, des guerres et des risques de guerres, des séismes ou des famines, ainsi sont ces événements tels des signes et des prodiges, dont l'intensité et la fréquence arrivent telles que l'enseignement des pontifes ne puisse conclure à leur sujet : le sénat donne alors, aussitôt après en avoir délibéré, l'ordre aux décemvirs de choisir des textes dans les livres de la Sibylle et d'interpréter les textes choisis. A ROME : UN CULTE NOUVEAU Rome institua un culte à la Mère des dieux : la pierre sacrée, la pierre noire, venue d'Asie Mineure. Un sacrifice était offert, au nom de la république, par le préteur de la Ville une fois par an : l'officiant avait la tête couverte d'une couronne de lauriers et il offrait un jeune taureau qui ne devait avoir connu ni le joug, ni l'accouplement ; le peuple était présent en simple spectateur (à Memphis, alors que Titus la tête couverte d'un diadème, consacrait le taureau, où donc étaient les légionnaires romains ?)... car le culte est réservé à l'élite politique du moment. En laissant pénétrer dans Rome un culte asiatique, les responsables politiques (= le sénat) eurent conscience du risque encouru et il leur fallut prévenir les retombées qu'un tel rite étranger (= nouveau) pouvait avoir sur le peuple. Ils décrétèrent que le culte serait assuré par des prêtres(3) spécialement désignés et que le peuple n'y aurait d'autre participation que comme spectateur. Ainsi ils réussirent à maintenir l'unicité des rites et évitèrent toute évolution (= toute liturgie concurrente). LA NOUVEAUTE DU CULTE DES CHRETIENS Arrivé à ce point de l'information sur le culte rendu à la Mère des dieux, elle qu'ils appelèrent Cybèle car ils affirmèrent que la déesse était sortie, coiffée d'une tiare hors des roches de Kubêlê (= Mater Kubile est gravé sur un autel de Phrygie), le lecteur prend conscience du trouble (= de la révolution cultuelle) qui arrivera à Rome lorsque le message-divin (le livre de Mc) y sera diffusé, car la religion du Christ apportera une nouvelle liturgie. Celle-ci va introduire une novation : elle sera pratiquée (en eucharisties) avec la participation des fidèles qui sont le peuple.

    (Cfr. : Actes I-15 / II-6 et 46 / III-11 / IV-1-4-24...)

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    Le lecteur comprendra aussitôt combien le sénat dût estimer dangereuse la nouveauté de la prédication de Jésus et pour quelles raisons les sénateurs décidèrent de repousser la proposition d'un sénatus-consulte qui reconnaîtrait comme religio licita le message de ce Jésus qui, étant juif galiléen, apportait un message différent de ceux proclamés par les juifs de Jérusalem ou par ceux de Samarie. Ce message nouveau instituait, dans le milieu des juifs, un prosélytisme inexistant jusqu'alors, car Jésus avait donné mission à ses disciples de proclamer le message-divin aux hommes des nations, bien au-delà des seuls juifs par le sang et bien au-delà des seuls habitants de Rome adeptes du paganisme. LE DIADEME A MEMPHIS Lorsque Titus, à Memphis, se couronne du diadème, l'a-t-il fait en présence de la XV° légion romaine et du peuple égyptien ? Le texte, qui a donné l’information de l'événement, n'a rien précisé et une hypothèse apparemment logique vient à l'esprit : ceux qui assistèrent n'étaient-ils pas présents en simples spectateurs ? Lorsque Titus met le diadème sur sa tête, il ne fait pas un geste simulant un rite de la religion de Mithra. En effet, il existait des cérémonies d'initiation au cours desquelles tout candidat voulant adhérer à la doctrine mitriaque devait s'engager à ne pas divulguer les rites qui lui seraient révélés. Le myste qui aspi-rait au titre de miles se voyait présenter une épée et on lui mettait une couronne sur la tête ; il devait, avec sa main, la faire glisser sur son épaule en disant que Mithra était sa seule couronne. Tertullien écrira :

    « Dicens Mithram esse coronam suam » (Tertullien : Contre Marcion I-13)

    • miles : Il existait, dans la liturgie de Mithra, une hiérarchie initiatique. On était successivement : corbeau (corax), jeune époux (nymphus), soldat (miles), lion (leo), perse (perses)... et père (pater). En suite de cette liturgie d'initiation, le nouvel adhérent devait refuser toute couronne qu'il pouvait recevoir au cours des festins ou à titre militaire, car une telle couronne offerte appartenait à son dieu, c'est à dire au dieu invictus.

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    Par contre, dans les Odes de Salomon, on peut lire : I-1 'Le Seigneur est sur ma tête comme une couronne et je ne dévierai pas de lui.' V-1 'Comme une couronne est le Seigneur sur ma tête.' XVII-1 'J'ai été couronné par mon Dieu : il est ma couronne de vie.' Ainsi, à cause du rite, peut-on affirmer que le geste de Titus à Memphis n'a pas été fait en l'honneur du dieu Mithra et que, peut-être, Titus aurait pu agir dans un réflexe de victoire et de puissance acquise : il se couronne du diadème parce qu'il a vaincu les juifs (= ceux du Dieu Unique d'Israël) et il s'est fait respecter par ceux de l'Arménie et du royaume des parthes (= ceux du dieu Mithra / Sol invictus : Voir dans le Tome XVIII l'analyse de Mc XIII-24). Titus en atteste devant tous en accomplissant l'anti-geste de l'auto-couronnement : se-couronner soi-même

    et se-couronner du diadème

    n'est pas n'est pas

    être roi oint par le Grand Prêtre proclamer :

    ‘Mithra est ma seule couronne !’ ADOPTION DE NOUVEAUX CULTES PAIENS Déjà depuis l'année 205 av. J.-C., on célébrait, au port de Rome, le retour du bateau qui, sur l'ordre du sénat, était parti chercher en Asie une pierre noire. Cette arrivée avait été suivie, l'année suivante 204, d'un signe éclatant arrivé par une récolte anormalement abondante et le culte de la nouvelle déesse de la fertilité fut d'abord - mais aussitôt - célébré à Rome dans le quartier du port. Le lieu de culte fut peu après transféré au mont Palatin et la date anniversaire de l'arrivée du navire (le 4 avril) fut le jour de la fête de la déesse. Ce jour venait peu après que l'on eut célébré (en mars) la passion et la résurrection du dieu Attis. Ces cultes de dieux étrangers (la Mère des dieux = pierre noire et le dieu Attis) étaient entrés dans la tradition des romains sans y avoir été expressément autorisés. Or du fait que la province des Galates est devenue romaine (voir ci-dessous les habitants des royaumes d'Arménie...) en l'an 25 av. J.-C., il y eut que les cultes qui y étaient célébrés et devinrent quasi-officiels quoique non autorisés officiellement.

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    L'empereur Caius Caligula fit décréter comme religion licite la religion d'Isis. Sous le principat de Claude, on se préoccupa de l'expansion de superstitions étrangères et c'est la raison pour laquelle Claude accomplit certaines réformes : 'En ce qui concerne la religion, les usages civils et militaires, ainsi que les attributions de tous les ordres de l'Etat, soit à Rome, soit au dehors, Claude accomplit certaines réformes, remit en vigueur des règlements tombés en désuétude ou même en établit de nouveaux. Pour l'élection des prêtres dans les collèges, il ne désigna personne sans avoir prêté serment ; il ne manqua jamais, quand la terre avait tremblé à Rome, de faire annoncer des fêtes par le préteur à l'assemblée du peuple et, lorsqu'un oiseau de mauvais augure avait été vu au Capitole, de faire réciter des prières propitiatoires dont lui-même, en sa qualité de grand pontife, dictait la formule au peuple, du haut des rostres et après avoir fait écarter la foule des manœuvres et des esclaves.' quaedam circa caerimonias civilemque et militarem morem, ita circa omnium ordinum statum domi forisque aut correxit aut exoleta revocavit aut etiam nova instituit

    (Suétone : Divus Claudius XXII) ANALYSE D' UN TEXTE DE SUETONE S'agirait-il d'une mesure anti-chrétienne ? ... car le message du Christ a son origine en Galilée qui n'est ni la Samarie, ni la Judée, alors que les liturgies célébrées par les juifs de Samarie et de Judée sont acceptées dans l'empire romain. D'ailleurs, sous Auguste, il y a de nombreux juifs à Rome(4), alors que à Césarée maritime(5) résident le gouverneur avec la légion surveillant les juifs de Jérusalem et de Judée. La lecture attentive du texte qui va suivre permet de constater que, selon Suétone, l'empereur Claude est préoccupé par l'expansion des étrangers ; or il n'hésite pas à accorder une exemption d'impôts aux habitants de Troie : 'Quant à ceux qui usurpaient le droit de cité romaine, il les fit périr sous la hache dans la plaine esquiline. Il rendit au sénat les provinces d'Achaïe et de Macédoine que Tibère avait fait passer sous son administration. Il retira la liberté aux lyciens, déchirés par des luttes intestines, et la rendit aux rhodiens qui manifestaient le repentir de leurs fautes passées.

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    Quant aux troyens, en leur qualité d'ancêtres de la race romaine, il les exempta d'impôts pour toujours, après avoir donné lecture d'une ancienne lettre écrite en grec, par laquelle le sénat et le peuple romain promettaient au roi Seleucus leur amitié et leur alliance, mais seulement à la condition qu'il affranchît de toute charge les troyens, leurs parents. Comme les juifs se soulevaient continuellement à l'instigation d'un certain Chrestos, il les chassa de Rome. Il permit aux ambassadeurs germains de s'asseoir dans l'orchestre, parce qu'il avait été frappé de la conduite simple et fière de ces barbares que l'on avait installés dans les rangs du peuple et qui, découvrant des parthes et des arméniens assis au milieu des sénateurs, étaient allés d'eux-mêmes se placer auprès d'eux en proclamant qu'ils ne leur cédaient en rien pour le courage ni pour la noblesse. /..' Selon l'habitude de ces textes païens écrits par Suétone, secrétaire général de l'empire chargé par le sénat de défendre la doctrine païenne contre la doctrine proclamée par les chrétiens, les phrases s'imbriquent l'une dans l'autre lorsqu'il s'agit d'une cause entraînant une conséquence. Ici, la cause est : comme les juifs se soulevaient continuellement et la conséquence aboutit à ce que Claude exempta d'impôts les troyens pour toujours. Or, ici, il y a une suite : les germains ont habituellement la conduite simple et fière de barbares. Le lecteur s'attend donc à ce que ces barbares soient considérés comme cherchant à usurper le droit de cité romaine (cfr. : le début du texte), d'autant qu'ils sont (assis) dans les rangs du peuple. Or, ces germains barbares découvrent des parthes et des arméniens... et vont d'eux-mêmes se placer auprès d'eux. Lecteur ! Tu retrouves, dans ce texte de Suétone, les habitants des royaumes d'Arménie et des parthes qui sont le pays d'où viennent deux dieux païens dont l'empereur Claude introduisit les cultes à Rome, car Claude autorisa ((= favorisa)) le culte public rendu

    à la M E R E D E S D I E U X et au dieu ATTI S ce qui est la réponse de l a s t r a t é g i e p a ï e n n e à l' encontre de

    l ' e x p a n s i o n d u c h r i s t i a n i s m e .

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  • SIBYLLE et rites païens - 15

    Aussitôt après, le texte de Suétone explique comment Claude abolit complètement la religion atroce et barbare des druides : '../ Il abolit complètement en Gaule la religion atroce et barbare des druides qui, sous Auguste avait été interdite aux seuls citoyens ; au contraire, il voulut même transplanter de l'Attique à Rome les mystères d'Eleusis, et demanda qu'on fit reconstruire aux frais du trésor public, le temple sicilien de Venus Erycine abattu par le temps.'

    (Suétone : Divus Claudius XXV) Cette religion avait été interdite sous Auguste aux seuls citoyens, ce qui signifie que Claude étend cette interdiction à tous les peuples de l'empire romain. Puis, il introduit le culte d'Eleusis et soutient, avec l'argent du trésor public, le culte de Venus Erycine. Il n'y a pas un mot contre le culte des chrétiens (pratiqué à l'instigation d'un certain Chrestos) parce que, juridiquement, il n'y a que des juifs (orthodoxes ou judéo-chrétiens ou même chrétiens non juifs de sang : tous sont officiellement des adeptes d'une secte considérée comme un mouvement séparatiste juif). La présente exégèse du texte de Suétone confirme que Rome a accepté les cultes judéens et samaritains mais a refusé de considérer la religion du Christ comme religion licite : le texte de Suétone n'hésite pas à évoquer la mémoire de Tibère, mais il tait l'information fondamentale, ce qui nous permet de définir :

    Tibère a interdit toute persécution contre les chrétiens et d'utiliser la phrase suivante en commentaire direct :

    quas Tiberius ad curam suam transtulerat . . . que TIBERE avait fait passer sous son administration .

    (Suétone : Divus Claudius XXV ci-dessus)

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  • SIBYLLE et rites païens - 16

    LES HABITANTS DES ROYAUMES D' ARMENIE . . . Lecteur ! Tu viens de retrouver, dans le texte de Suétone, les habitants des royaumes d'Arménie et des parthes. Or Suétone a écrit ce texte au sujet du divin Claude et il m'a semblé qu'il y avait presque un anachronisme entre ces habitants venus à Rome et se mêlant (y ont-ils été invités ?) aux sénateurs. Seraient-ils devenus amis ou alliés de l'empire ? En d'autres termes, à quelles dates les provinces dans lesquelles sera constaté que l'on y rend un culte au dieu Mithra vont-elles faire partie de l'empire ? Tu constateras : Cilicie Galatie Bithinie et Pont Cappadoce l'ouest du Pont Commagène et petite Arménie

    province romaine en 102 av. J.-C., mais occupée en fait seulement en quelques ports sur la côte. La totalité du pays ne sera annexée à l'empire que deux siècles plus tard (fin du I° siècle), en 25 av. J.-C., par Auguste, en 6 av. J.-C. à la mort de Dejotarius Philadelphe (incorporée à la Galatie), sous Tibère, en 17, après la mort de Archelaus, sous Néron, à ce moment, cette province fournit de nombreux cavaliers et légionnaires, puis six cohortes.

    LE CULTE PAIEN AU PREMIER SIECLE Après son agrément comme religio licita sous Caius et à cause de la confidentialité spécifique de sa liturgie, le culte rendu à Isis ne joua pratiquement aucun rôle dans la politique de Claude, son successeur. Néron chantait, la cithare à la main, la grandeur des divinités antiques et il se fit inscrire(6) au culte de Mithra comme à celui d'Isis, démarche plus artistique que sincère. Vespasien ne pouvait oublier que lui-même naquit dans la cité de Reate en Sabine, la ville de Rhéa vouée à la Mère des dieux.

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  • SIBYLLE et rites païens - 17

    En l'année 76, il prit à sa charge la reconstruction du temple d'Herculanum dédié à Mithra (d'autres disent : du temple de Rhéa) qui venait d'être détruit par un tremblement de terre. Julie, fille de Titus, fut représentée, après son apothéose, avec les attributs de la Mère des dieux et d'Isis. L'histoire n'a pas permis qu'une autre trace subsiste pour la fin de ce siècle dans lequel la nouveauté révolutionnaire religieuse dans l'empire de Rome ne vint pas de l'Asie, mais de l'humble message oral laissé en terre d'Israël en suite de la crucifixion infamante d'un juif galiléen. Le sénat refusa le message de Dieu Unique d'Israël : l'empire s'écroulera et le rayonnement de la Gloire de Dieu Incarné illuminera le monde tout-entier = Mc XVI-15 de la Création que Dieu a créée = Mc XIII-19. LECTEUR : SOUVIENS - TOI ! Le long de l'Histoire des cultes païens, il se trouve des lieux où mon texte n'a pu s'arrêter, étant entraîné par la force du courant qui emportait le temps : 1. Souviens-toi ! Nous avons rencontré une pierre qui est le fondement du dieu nouveau. La Mère des dieux était cette pierre noire comme Mithra fut le dieu issu du rocher... et le texte de Mt écrivit : Mt XVI-18 Et-moi or à-toi je-dis que toi-tu es pierre καγω δε σοι λεγω οτι συ ει πετρος et sur celle-là la pierre και επι ταυτη τη πετρα je-bâtirai pour-moi l' église . οικοδοµησω µου την εκκλησιαν 2. Souviens-toi ! Nous avons rencontré la passion et la résurrection du dieu Attis... et n'hésite pas à relire dans le Tome XVII/2 : l'histoire d'Héraclès : incarnation, passion et ascension dans le ciel (Voir les pages Sénèque 8 à 12). 3. Souviens-toi ! Nous avons retrouvé une couronne et un taureau jeune que l'Histoire nous a présentés dans ce même premier siècle, avec Titus dans la ville de Memphis... et il y fut encore fait référence à un dieu originaire des confins de l'empire romain : Mithra, ou Mêtrodôros / Mêtrophatès / Mêtris ... ou simplement Meter : la Mère des dieux ?

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  • SIBYLLE et rites païens - 18

    4. Revenant à l'animal sacrifié à Memphis comme à Rome (Voir dans le présent Tome le texte : A Saturnia : un taureau), je l'ai retrouvé en Phrygie lors des fêtes en l'honneur du dieu Attis : Les cérémonies du rite phrygien duraient du 15 au 27 mars et elles coïncidaient avec le retour du printemps. En effet, l'année romaine commençait au printemps ce qui n'était pas un hasard, car l'équinoxe de printemps est dans la constellation du taureau, le signe du bélier étant sous la protection de Minerve qu'ils assimilèrent à Cybèle. L'année commençait à cet équinoxe et le 15 mars était désigné comme l'entrée du roseau. Les petits-enfants, garçons et filles, portent des roseaux et vont l'offrir au dieu Attis dans son temple, ce dieu qui, tout enfant, fut sauvé des eaux lorsque Cybèle le découvrit parmi les roseaux...

    ... c'est l'histoire de Moïse ! -.- Souviens-toi ! Car aussi, à une semblable date... les fils d'Israël fêtent la fertilité de la terre et la jeune récolte de blé : c'est le temps de la Pâque ! Peut-être le dieu païen ne fut-il, dans le fantasme des hommes, que le fils d'une nymphe (la sœur de pharaon ?), le petit-fils du fleuve (le Nil ?) ... A l'origine, cette cérémonie des roseaux n'était sans doute qu'un des nombreux rites magiques dont on usait pour évoquer la pluie fécondante. -.- Souviens-toi ! Mc XV-19 Et ils-tapaient à-lui la tête avec-un-roseau . Mc XV-36 Ayant-couru or quelqu'un ayant-rempli une-éponge de-vinaigre ayant-posée-autour d' - un - roseau... -.- Souviens-toi ! Un autre rite de la fête du 15 mars se rattache à la même idée agraire : ils promenaient un taureau de six ans et, après la procession, le prêtre le sacrifiait pour la fertilité des champs et, à partir du 16 mars, en ce jour dans lequel le soleil entre dans la constellation du bélier, commençait une neuvaine (neuf jours) de pénitence : le jeûne du pain !, l'abstinence des céréales, de porc, de vin... A l'équinoxe, commençaient les fêtes majeures : le drame de la mort et de la résurrection avec l'évocation du dieu Attis dont le sang abreuva la bouche du sol et de Cybèle qui emporte le corps au fond d'une caverne taillée hors du roc = Cfr. : Mc XV-46.

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  • SIBYLLE et rites païens - 19

    Alors, on abat un arbre et, sur ses racines, commençait une grande veillée qui se terminait par le retour d'Attis à la vie, jour où n'étaient permis comme aliments que le lait et le miel (... une terre de lait et de miel !). Lorsqu'une lumière brillait au fond du sanctuaire /.. Mc XVI-2 Et tout-à-fait au-matin ... ... (comme-)se-levait° le soleil ... ../ annonçant que ce jour de 25 mars est le premier jour que le soleil rend plus long que la nuit... sol invictus...

    ... le prêtre(8) disait (d'une faible voix) : Θαρσειτε µυσται του Θεου σεσωσµενου Ayez-foi mystes en-le dieu qui-est-sauvé :

    Σ υ γ χ α ι ρ ο µ ε ν ! Nous-sommes-tous-en-joie !

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  • SIBYLLE et rites païens - 20

    S Y N T H E S E

    _______________ LA RELIGION ROMAINE La religion romaine a été soumise à l'Etat ou plutôt s'est confondue avec lui : 'Nos aïeux n'ont jamais été plus sages ni mieux inspirés des

    dieux que lorsqu'ils ont décidé que les mêmes personnesprésideraient à la religion et gouverneraient la république. C'est par ce moyen que magistrats et pontifes, remplissant leurs charges avec sagesse, s'entendent ensemble pour sauver l'Etat.'

    (Cicéron : Pro domo I)

    'Notre pays est si peuplé de divinités qu'il est beaucoup plus facile d'y rencontrer un dieu qu'un homme.'

    (Pétrone : Satyre XVII) A Rome, les dignités religieuses dépendent du pouvoir politique : les décemvirs et quindécemvirs sont nommés par le sénat. La politique consiste à édicter des lois qui règlent le comportement de l'homme dans la société et ces lois relèvent des rites et de la liturgie. Ces lois sont fixées par des sénatus-consultes agréés par le sénat mais les lois n'ont jamais pour but d'instituer des dogmes. Il n'y a pas, à Rome, de message-divin, c'est à dire de loi morale primant les comportements de l'homme dans la ville (politique) et dans la société (social). C'est la raison pour laquelle, lorsque l'église d'Antioche décidera d'envoyer vers l'empereur un écrit exposant la venue, la vie, la mort et le message du Christ, elle le fera par l'évangile de Saint Matthieu qui est la première encyclique sociale de l'Eglise : l'empereur et les siens pourront lire ce texte selon leur culture politique/religieuse, le texte de Mt légitime le pouvoir impérial et en (déduit) des pro-positions de comportement humain compatibles avec la structure politique/économique de l'empire : 'Pontificem neminem bonum esse nisi qui jus civile cognosset.'

    (Cicéron : De legibus II-19)

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  • SIBYLLE et rites païens - 21

    La religion romaine n'encourage pas la prière, mais elle s'en méfie. Le peuple assiste en spectateur aux divers cultes et aux manifestations publiques et seuls les prêtres institués (l'empereur, les consuls, les préteurs, les questeurs, ...) ont le pouvoir de présider certaines cérémonies ou certaines liturgies. A Rome, les gens les plus religieux sont ceux qui respectent le mieux les rites selon la législation officiellement édictée par le sénat et ceux qui seraient portés à un certain mysticisme sont suspectés de crime de lèse-majesté. C'est pourquoi être chrétien sera un crime suprême qui, sans comparution devant un quelconque tribunal, entraînera - automatiquement - la peine de mort que tout romain, détenant un minimum de pouvoirs (exemple : un simple centurion), pourra appliquer sans avoir à en justifier devant ses chefs. Comme il est impossible de fixer par écrit l'ensemble des lois permettant de solutionner toute situation insolite et imprévisible, le pouvoir politique décréta que des écrits rassemblés sous le nom d'oracles de la Sibylle seraient considérés comme sacrés. Ces livres ont été authentifiés par le sénat. Les empereurs Auguste et Tibère ont fait procéder à une révision de ces textes, lesquels s'étaient enflés démesurément sous l'accumulation des années et par la jurisprudence des interprétations données antérieurement. En cas d'événement grave, le sénat ordonne à une commission permanente / les décemvirs / de consulter les oracles sibyllins et d'y choisir des passages qu'ils interpréteront. C'est donc une simple consultation, sous la responsabilité de ceux détenant, à ce moment précis, la puissance politique. On consulte les dieux pour savoir quelle solution il y aura lieu d'appliquer, c'est à dire quelle politique doit être suivie. Le peuple, toujours simple spectateur, n'a pas à être consulté puisque l'avis des dieux garantit la légitimité de l'AGIR (du sénat et) de l'empereur. Les signes reçus du hasard (l'éclair, le coup de vent, l'oiseau insolite, l'inondation, la lumière inattendue : comète, soleil, lune, étoiles...) sont interprétés par les haruspices qui donnent des explications et celles-ci sont transmises par les instances politiques au peuple conformément à la stratégie dont elles seules ont décidé. Le peuple, spectateur du monde romain, a le seul devoir de respecter les décrets pris en forme de lois civiques ou de règlements religieux. Il ne peut pas en discuter les raisons ni aller au-delà, car ce serait une faute grave que de dépasser les prescriptions officielles.

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  • SIBYLLE et rites païens - 22

    En latin, le mot superstitio désigne tout ce qui dépasse la règle statutaire et le sens de ce mot sera étendu, lorsque l'empire vivra son expansion, aux pratiques des religions étrangères : ce sera alors une superstition que de croire en ce que des étrangers ont raconté. Etant au-delà de la règle statutaire, la superstition devient un crime contre l'Etat, c'est à dire le crime de lèse-majesté, donc punissable de facto de la peine de mort. Le fait de dire devant un magistrat ou un centurion :

    « J e s u i s c h r é t i e n ! »

    entraînera aussitôt la mise à mort de celui qui rend ce témoignage : en grec : µ α ρ τα υ ρ ε ω .

    _______________________________________________________________

    A P O T H E O S E Au commencement, il y eut Remus et son frère Romulus. Et il y eut la louve, et il y eut le roc en abri pour les trois. Et ce fut Rome, avec un roi avec les dieux. Puis il y eut des dieux qui enfantèrent des hommes... des rois ? Et il y eut l'alliance des dieux avec les hommes, car il fallait la paix entre les hommes ?... entre les dieux ! Donc, il y eut des lois telles que les hommes purent clamer qu'elles étaient lois divines. Un jour, il y eut une liturgie faite par des femmes (ils dirent : étrangères !) en hommage à un dieu (érotiquement divin !). Cela eut lieu ailleurs, à l'étranger, mais cela vint à Rome et l'on parla de Bacchanales. L'en-tête politique hurla : c'est une conjuration ! Et il y eut des lois pour réglementer, interdire, condamner les rites orgiaques. Ceux qui ont survécu, peut-être des innocents ou parfois des coupables ayant su rester dans l'anonymat, ont regardé sans voir et ont fait attention à rester, quant à eux, de simples spectateurs. Celui qui analysait et le faisait savoir était jugé coupable soit d'alliance, soit d'opposition au pouvoir établi, l'un et l'autre condamnables. L'affaire des Bacchanales a été, pour la classe politique, l'acte révélateur de la nécessité de réglementer les relations entre les hommes ; rites et cérémonies doivent, sous le prétexte de rendre grâce aux dieux, être le moyen de garantir (officiellement) la sécurité publique donc de conforter le pouvoir de l'Etat.

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  • SIBYLLE et rites païens - 23

    Les liturgies finissent, un jour, par devenir des traditions (= des rites) lorsque, par paresse, on oublie l'acte fondateur. Ainsi, peu à peu, ont réussi à pénétrer dans Rome des liturgies rendues à des dieux étrangers, certaines venues des peuples alliés avec lesquels Rome commerçait, ainsi que d'autres survenues de ces régions lointaines où vivent tant de peuples ennemis, diffusées par le flux des légions sans cesse en mouvements à travers un empire toujours s'agrandissant. Lorsque Dieu Unique du peuple élu sémite s'incarna / ceci arriva dans la partie nordique du royaume d'Israël / lorsque arriva Jésus en terre de Galilée, lorsque Dieu Messie proclama un message nouveau :

    l ' a m o u r e n t r e l e s h o m m e s ceux de l'empire entier de l'Asie jusqu'à Rome prirent peur, car tout l'édifice économique romain risquait de s'écrouler. : Lui-même l'avait dit° : 'Tu regardes ceux-là, les grands bâtiments ? Vois de quelle

    taille est le monde romain : il ne sera laissé - ici - aucune pierreet tout sera détruit !'

    (Cfr. : Mc XIII-2) Le sénat consulté ne pouvait adopter un sénatus-consulte car Jésus était juif, et les traditions, à Rome, avaient abouti à ce que les juifs étaient acceptés dans l'empire romain, qu'ils soient de Samarie ou de Jérusalem. Or Jésus était juif, né à Bethléem, ville située au milieu de la terre des juifs. Ceux du peuple assistaient en spectateurs, mais ils commençaient à vivre intérieurement, chacun dans son cœur, les paroles d'amour de celui dont les juifs eux-mêmes exigèrent la mort : Pilate avait eu l'ordre d'éviter toute émeute. Or, en quelques années - par la fin de Tibère qui avait interdit que l'on persécute les chrétiens et par Caius régnant à peine quatre ans en tuant/exilant, mais en réagissant (il fit décréter en religion licite le culte du dieu Isis) - le message d'amour de Jésus Messie juif était venu à Rome en plein cœur de l'empire, pas très loin de l'empereur (= le cercle de ses intimes). Alors l'empereur Claude introduisit deux cultes nouveaux, cultes auxquels le peuple devait assister, non pas en spectateur, mais publiquement :

    culte de la M è r e d e s d i e u x et culte du dieu A t t i s .

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  • SIBYLLE et rites païens - 24

    Ces deux cultes sont le culte du dieu incarné, vivant homme parmi les hommes, ayant souffert une passion, étant mort, puis s'en étant allé dans le ciel s'asseoir en dieu parmi les dieux. Ainsi furent les décisions :

    ( l a s t r a t é g i e p a ï e n n e ) édictées à l'encontre

    d u M e s s a g e - D i v i n

    d e

    J é s u s M e s s i e D i e u I n c a r n é .

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  • SIBYLLE et rites païens - 25

    Note 1 : les légions romaines = Page : 5

    Il y a lieu de noter les renseignements complémentaires suivants : Légion I Légion II Légion V Légion VI Légion X Légion XIII Légion XIV Légion XV

    ADIUTRIX ADIUTRIX MACEDONICA Ferrata FRETENSIS GEMINA GEMINA MARTIA APOLLINARIS

    Formée par Néron en 68 avec des marins de la flotte. Elle comptait de très nombreux asiatiques. En 120 : elle est en Pannonie inférieure. Formée par Vespasien en 70 avec des marins de la flot-te de Ravenne. Elle intervint au cours de la guerre civile, puis en Bretagne. Sous Trajan : elle est à Aquincum (Budapest). Avec Corbulon, en Arménie. Puis, sous les ordres de Vespasien : la Guerre contre les juifs. En 71 : sur le Danube, à l'est de la XV° légion, à Dobroudja. ancienne légion de César. Avec César en Egypte. Sous Auguste, en Orient. De 54 à 66, avec Corbulon. Puis la Guerre contre les juifs. Issue de la X° légion de César. En 57 : sous les ordres de Corbulon. En 66 : la Guerre contre les juifs. Puis elle occupe Jérusalem (puis retourne vers l'Euphrate ?). Plus tard, elle apportera le culte de Mithra sur le Danube. Elle existait sous Auguste. Sous Claude, elle est en Pannonie. Elle se déclara pour Othon, puis pour Vespasien. La guerre contre Civilis. Puis elle retourne sur le Danube. Formée par Auguste. En 61 : en Bretagne. Vitellius l'envoie en Bretagne. Vespasien la met sur le Rhin. Elle remplace la XV° légion sur le Danube. En 62 : Venue de Pannonie, elle combat sous les ordres de Corbulon lors de la guerre contre les parthes. Les pertes en hommes sont comblées avec des conscrits de Cappadoce. En 66 : à Alexandrie. De 67 à 70 : la Guerre contre les juifs. Puis elle accompagne Titus à Alexandrie. En 71 et 72 : à Carnuntum sur le Danube. Sous Trajan, elle revient sur les rives de l'Euphrate.

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  • SIBYLLE et rites païens - 26

    Note 2 : MITHRA = Page : 6 PLUTARQUE écrit que le culte de MITHRA fut introduit chez les romains à la fin de la république pendant la guerre des pirates : 'Il existait en beaucoup d'endroits des mouillages pour les bateaux de pirates... Les navires des pirates dépassèrent le nombre de mille et les cités, dont ils s'emparèrent, étaient plus de quatre cents... Ils célébraient eux-mêmes les sacrifices étrangers d'Olympos et pratiquaient des cultes à mystères, dont celui de MITHRA qu'ils ont les premiers fait connaître et qui subsiste aujourd'hui encore.' .

    (Plutarque : Pompée XXIV) Ceci dut se dérouler peu avant l'année 100 av. J.-C., puisque 'le grand-père de MARC-ANTOINE avait triomphé des pirates de Cilicie à la veille de son consulat de 99'. A Rome : le plus ancien monument connu à ce jour date d'un affranchi des flaviens, ce qui le situe entre les années 70 et 96. En 102, on a un monument élevé par un certain Livarus. A Carnuntum, sur le Danube : on a des traces du cantonnement de la XV° légion (vers 71). En Germanie : le culte de MITHRA est attesté en 148. Note 3 : le culte... assuré par des prêtres = Page : 10

    (Sur les prêtres : voir ci-dessous la note 8). Tout culte nouveau devait être déclaré licite en suite d'une procédure décrétée par le sénat : les quindécemvirs étaient seuls compétents en matière de cultes étrangers. L'empereur CLAUDE, ayant proposé de reconnaître licite le culte rendu à CYBELE, les quindécemvirs l'adoptèrent en stipulant que la liturgie devait être conforme à celle pratiquée en Anatolie, sauf à y inclure les prières habituelles à l'empereur et au nom de l'empire. Ceci établissait la validité du culte rendu à Rome et étendait cette obligation de reconnaissance officielle à tout l'empire romain, c'est à dire à toutes les provinces qui en formuleraient la demande. Ce sénatus-consulte ne changea pratiquement rien dans le domaine religieux de l'empire, parce que ce culte ne faisait intervenir qu'un nombre très réduit de personnes : c'était un culte d'initiés auquel le peuple ne participait pas. Les quindécemvirs adoptèrent donc la religion nouvelle et le sénatus-consulte qui officialisa attestait que les quindécemvirs avaient agi selon la déontologie politique et religieuse de leurs charges. Le culte devenait autorisé à Rome et il pouvait, désormais, être pratiqué dans tout l'empire avec cependant une restriction : tout décret municipal nommant le prêtre et/ou la prêtresse de la Mère des Dieux devait être ratifié par les quindécemvirs, ceci étant limité aux villes de l'empire dans lesquelles les habitants avaient la citoyenneté romaine. Note 4 : de nombreux juifs à Rome = Page : 13 Il semble que, parmi les juifs venus à Rome, il faille compter nombre d'esclaves (= de captifs) ramenés par POMPEE après la prise de JERUSALEM en 63 av. J.-C. : ils habitaient trans-Tiberim. Sous AUGUSTE, il y a de nombreux juifs à Rome : voir Tome XIV/1 à la page Auguste 1. Puis à Rome sous TIBERE : voir Tome XIV/2 à la page Tibère 3 et voir Tome XVI aux pages 19 et 91.

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  • SIBYLLE et rites païens - 27

    Note 5 : Césarée maritime = Page : 13 Cette ville était le lieu de résidence du gouverneur romain de Judée : là, résidait PILATE. Le lieu avait été choisi car c'était un port sur la côte de la Méditerranée et les romains y aménagèrent une digue de protection contre les tempêtes. Vraisemblablement ou en conséquence du fait que ce fut le port pour les liaisons entre la Palestine et Rome, et parce que Césarée était proche du pays de Samarie, de nombreux samaritains s'engagèrent dans la légion romaine qui y avait son casernement. Les incidents entre cette légion romaine et les habitants de Jérusalem furent nombreux et, pour certains, ils eurent des conséquences très graves (voir Tome XVI - Pilate : L'affaire des samaritains aux pages 119 et suivantes). Note 6 : (NERON) se fit inscrire = Page : 16 'Méprisant toutes les formes de religion, (NERON) n'eut de culte que pour une déesse syrienne (praeter unius deae Syriae) mais, par la suite, il lui marqua un tel dédain qu'il la souilla de son urine lorsqu'il se fut abandonné à une autre superstition (Voir page 22), la seule à laquelle il resta inébranlablement attaché (hanc mox ita sprevit ut urina contaminaret alia superstitione captus in qua sola pertinacissime haesit) : un homme du peuple, qu'il ne connaissait pas, lui avait fait cadeau d'une statuette

    représentant une jeune fille (imagunculam puellarem) qui devait le préserver des complots.

    Or, une conjuration ((Pison)) ayant été découverte aussitôt après, il l'honora jusqu'à la fin comme une divinité toute-puissante (detecta confestim conjuratione pro summo nomine trinisque in die sacrificiis colere perseveravit) et il voulait faire croire qu'elle lui dévoilait l'avenir.

    Peu-de mois avant lesquels il-allait-périr, il-était-attentif ante paucos quam periret menses attendit

    et, par-un-haruspice, jamais il-ne-se-remit-en-question . et extispicio nec unquam litavit

    (Suétone : Néron LVI) extispex, icis, m : exta + spicio = haruspice c'est à dire : prêtre romain qui consultait les entrailles des victimes. exta, orum, n : = cœur, poumons, foie et rate, qui servaient à la divination par les haruspices. Bien entendu, l'haruspice étant un prêtre au service de l'empereur Néron, ne voulait pas mettre en cause les décisions ou les désirs de l'empereur et il se devait d'interpréter les entrailles de façon à ce que jamais l'empereur ne se remette en question. Note 7 : L' origine du nom de NERON = ------ Les membres de la gens de CLAUDE reçurent le surnom de NERO en rappel de la déesse NERIO qui, à Rome, était appelée Bellone. La fête de ce dieu était célébrée le trois juin au Champ de Mars.

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  • SIBYLLE et rites païens - 28

    Note 8 : le prêtre = Page : 19 1. le Grand Prêtre : Il préside aux actes liturgiques ; il est le gardien du droit (sacré), du rituel et du calendrier, des statuts propres à chaque temple ; il règle les questions de testaments et d'adoptions (le passage d'une famille à une autre oblige à un changement de culte) ; il choisit les flamines et les vestales. 2. les quindécemvirs : Ils ont la charge de veiller au culte des dieux païens et d'éviter (= d'interdire) toute intrusion étrangère. Ils doivent : - empêcher que des nouveaux c u l t e s soient instaurés tant que le sénat ne les a pas validés par sénatus-consulte, - prendre connaissance des l i v r e s nouvellement écrits et établir un rapport sur leur contenu, rapport qui permettra ensuite au sénat d'en autoriser la diffusion ou de l'interdire. - assurer la garde des livres des oracles de la Sibylle. Ces livres sont déposés dans un coffre de pierre dans le temple de Jupiter Capitolin. Ils furent détruits en suite de l'incendie de 83 av. J.-C. et on reconstitua un millier de vers à partir des documents subsistants à Samos, Ilion, en Erythrée... en Afrique et en Sicile. 3. les décemvirs : Ils forment la commission chargée de consulter les livres de la Sibylle afin d'y choisir les textes qui leur permettront d'expliquer les événements insolites ou inattendus, ou de justifier d'une action politique à entreprendre : traité ou marché important, guerre, etc.. Ils soumettent au sénat des propositions pour les actes sacrés à faire : sacris faciendis. 4. les vestales : Jeunes filles vierges ayant fait le vœu de chasteté pour une durée de trente ans ; ensuite, elles peuvent se marier. Si elles manquent à ce vœu, elles sont enterrées vivantes au Champ du crime (Campus Sceleratus) : on l'emmène en litière fermée jusqu'au lieu du supplice et là, on la fait sortir voilée et elle descend par une échelle au fond d'une fosse où se trouve un lit avec une couverture, une lampe allumée, un peu de pain et d'eau, de lait et d'huile. Puis on retire l'échelle et on bouche l'ouverture avec de la terre pour remettre le sol de niveau afin qu'on ne puisse plus voir l'endroit où elle est enterrée.

    * * * * *

    Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006

    PRESENTATION GENERALETome XVII-3 Rome AntiocheTABLE DES RUBRIQUESLes livres de la SibylleOrigine de ces livresUne pierre sacrée : la Mère des dieuxLa pierre sibyllineL'affaire des BacchanalesA Rome : un culte nouveauLa nouveauté du culte des chrétiensLe diadème à MemphisAdoption de nouveaux cultes païensAnalyse d' un texte de SuétoneLes habitants des royaumes d' ArménieLe culte païen au premier siècleApothéoseNOTES