06 - ouchy - les bords du lémanlife.itu.int/rando/pdf/20100624.pdf · 2011-05-09 · de nombreux...

10
6 – Les bords du Léman - 24 juin 2010 En faisant la randonnée d’Ouchy à Morges on a l'impression d'être en vacances De magnifiques jardins, de charmantes places pour se baigner c'est ce que vous allez trouver tout au long de notre promenade, en longeant les rives du lac Léman d'Ouchy à Morges. Les rivages d'Ouchy et de Morges sont superbes. Date : Jeudi 24 juin 2010 Distance : 10 km Durée : 03:10 h sans les pauses Itinéraire : Bords du Léman. Difficulté : Aucune. Repas : Pique-nique tiré du sac. Rendez-vous : 08.10 GARE CORNAVIN, (dans le hall principal, en face des guichets CFF), où nous prendrons le train pour LAUSANNE, et ensuite le métro lausannois afin de rejoindre OUCHY, lieu de départ de notre journée le long du lac. Parcours pédestre : D’Ouchy, nous rejoindrons Morges en flânant tout au long des superbes rivages du Léman. Nous reviendrons sur Genève en prenant un train en fin de journée à la gare de Morges. Possibilité pour les personnes résidant sur Vaud de nous rejoindre à la gare de Nyon Veuillez S.V.P. le préciser lors de votre inscription GENÈVE-LAUSANNE Départ Cornavin 08:36 Arrivée Nyon 08:50 Arrivée Lausanne 09:15 Départ Lausanne 09:24 Métro Arrivée Ouchy 09:29 Dans l’attente de vous retrouver nombreux, le jeudi 24 juin 2010 pour une sympathique 6 ème balade de l’année, nous vous adressons, chers Amis randonneurs, nos amicales salutations. Jean-Marie Estero et Willi Justrich

Upload: others

Post on 02-Aug-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: 06 - Ouchy - Les bords du Lémanlife.itu.int/rando/pdf/20100624.pdf · 2011-05-09 · De nombreux hôtels de grand luxe sont alors créés dans une grande diversité de styles mais

6 – Les bords du Léman - 24 juin 2010

En faisant la randonnée d’Ouchy à Morges on a l'impression d'être en vacances

De magnifiques jardins, de charmantes places pour se baigner c'est ce que vous allez trouver tout au long de notre promenade, en longeant les rives du lac Léman d'Ouchy à Morges. Les rivages d'Ouchy et de Morges sont superbes.

Date : Jeudi 24 juin 2010

Distance : 10 km

Durée : 03:10 h sans les pauses

Itinéraire : Bords du Léman.

Difficulté : Aucune.

Repas : Pique-nique tiré du sac.

Rendez-vous : 08.10 GARE CORNAVIN, (dans le hall principal, en face des guichets CFF), où nous prendrons le train pour LAUSANNE , et ensuite le métro lausannois afin de rejoindre OUCHY, lieu de départ de notre journée le long du lac.

Parcours pédestre : D’Ouchy, nous rejoindrons Morges en flânant tout au long des superbes rivages du Léman. Nous reviendrons sur Genève en prenant un train en fin de journée à la gare de Morges.

Possibilité pour les personnes résidant sur Vaud de nous rejoindre à la gare de Nyon

Veuillez S.V.P. le préciser lors de votre inscripti on

GENÈVE-LAUSANNE

Départ Cornavin 08:36

Arrivée Nyon 08:50

Arrivée Lausanne 09:15

Départ Lausanne 09:24 Métro

Arrivée Ouchy 09:29

Dans l’attente de vous retrouver nombreux, le jeudi 24 juin 2010 pour une sympathique 6ème balade de l’année, nous vous adressons, chers Amis randonneurs, nos amicales salutations.

Jean-Marie Estero et Willi Justrich

Page 2: 06 - Ouchy - Les bords du Lémanlife.itu.int/rando/pdf/20100624.pdf · 2011-05-09 · De nombreux hôtels de grand luxe sont alors créés dans une grande diversité de styles mais

Délai d’inscription : Mardi 22 juin 2010

BILLET DE GROUPE

Prix du transport pour la journée Genève-Lausanne-O uchy – Morges-Genève :

½ tarif CFF : Frs 16.20 - Plein tarif : Frs 32.40

Prévoir de la monnaie afin de régler votre titre de transport à Jean-Marie dans le train .

ATTENTION !

Bonnes chaussures et bâton de marche recommandés

Et surtout n’oubliez-pas…

Un jour de sentier…Un jour de sentier…Un jour de sentier…Un jour de sentier… …Huit jours de santé…Huit jours de santé…Huit jours de santé…Huit jours de santé !!!!

Page 3: 06 - Ouchy - Les bords du Lémanlife.itu.int/rando/pdf/20100624.pdf · 2011-05-09 · De nombreux hôtels de grand luxe sont alors créés dans une grande diversité de styles mais

Le Château d'Ouchy Un peu d’histoire Aujourd’hui implanté au milieu des quais, le palais néo-gothique de l’hôtel du Château d’Ouchy est un emblème de la Lausanne lacustre et de l’industrie hôtelière locale. Il est construit entre 1888 et 1893 par l’architecte Francis Isoz à la place d’une forteresse médiévale dont ne sera alors conservé, et modernisé, que le donjon. Le tourisme se développe très rapidement à Lausanne dès l’arrivée du chemin de fer en 1856 et atteint son apogée en 1914. De nombreux hôtels de grand luxe sont alors créés dans une grande diversité de styles mais présentant le plus souvent un soin très élaboré dans leur décoration. Dans ce contexte, le site d’Ouchy se voit complètement remanié avec, outre la construction de plusieurs hôtels, l’installation du funiculaire en 1877 et des quais, inaugurés en 1901, qui deviennent promenades citadines. Le château fort médiéval, quant à lui, datait du XIIIe siècle et participait de la série des châteaux de lac, à l’exemple de Chillon. Il partageait avec ce dernier plusieurs caractéristiques comme le donjon central, des salles d’apparat donnant sur le lac, une double enceinte et des tours circulaires côté terre. Bâti par les évêques de Lausanne, il était une réaction à l’affirmation du pouvoir bourgeois ainsi qu’à l’emprise grandissante de la Savoie dans la région.

Ouchy 1784, dessin de Jean-Benjamin de La Borde

Page 4: 06 - Ouchy - Les bords du Lémanlife.itu.int/rando/pdf/20100624.pdf · 2011-05-09 · De nombreux hôtels de grand luxe sont alors créés dans une grande diversité de styles mais

Morges

Coupé d’argent et de gueules à deux fasces ondées de l’un en l’autre.

Attestées dès 1530 sur des sceaux, les armoiries de Morges, l’une des quatre "bonnes villes" du Pays de Vaud,

rappellent par leurs émaux le blason de la Maison de Savoie, dont un membre, Louis, seigneur de Vaud, fonda la ville de Morges en 1286-1287. Les deux fasces ondées symbolisent les deux cours d’eau qui délimitèrent la bourgade à

l’est et à l’ouest. Un peu d'histoire

C’est à l’époque préhistorique que Morges brilla de son plus vif éclat. En face de la ville actuelle, il y eut, pendant 6’000 ans (de 7’000 à 1’000 avant J.-C.), quatre stations lacustres successives. La dernière et la plus grande, qui s’étendait à 150 mètres du quai, comptait bien 400 maisons sur pilotis et probablement près de 2’000 habitants. De nombreux pilotis sont encore visibles aujourd’hui sous 3 à 5 mètres d’eau (le lac était alors plus bas que de nos jours). L’importance de cette ville était telle que les savants ont donné son nom à la plus belle période de l’âge du bronze : l’âge morgien !

Disparus les lacustres, la région redevient déserte. Même pendant la domination romaine, à peine y voit-on quelques cabanes de pêcheurs. Pas de cultures, mais des broussailles. Les temps, jusqu’au XIIIème siècle, étaient peu sûrs. De nombreux pillards hantaient les chemins du bord du lac, de St-Sulpice à Nyon. Les populations construisirent leurs villages sur les « hauts », sous la protection des seigneurs dont les châteaux s’élevèrent à Vufflens, à Aubonne, à Mont, pendant que la plaine restait inculte.

On a longtemps attribué la fondation de Morges à Pierre de Savoie. Elle est plus récente en réalité et date du XIIIème siècle. Louis Ier, Baron de Vaud, avait reçu de son frère Amédée le Grand, héritier de Pierre de Savoie, un grand territoire dans le Pays de Vaud dont le centre, de la Venoge à la Veveyse, était occupé par l’évêché de Lausanne.

Un baron aussi dynamique que Louis Ier devait penser à absorber ce qui faisait obstacle à son ambition, mais, n’osant attaquer un prince de l’Église, à cause de l’excommunication, il se contenta de faire ce que font encore aujourd’hui les stratèges : un encerclement. Il fortifia tout d’abord, à quelque distance de la Veveyse, le château de la Tour-de-Peilz. De l’autre côté, à l’ouest de la Venoge, à l’embouchure de la Morges, qui lui était nécessaire pour alimenter ses fossés, il choisit le bon endroit et acheta le terrain qui appartenait au Seigneur Richard dont le château s’élevait sur une colline, à Vufflens.

Mais lorsque le sire de Vufflens vit les Savoyards creuser les fondations d’un énorme château et des tours s’élever, il comprit qu’il avait été joué, protesta et porta plainte auprès du comte de Savoie, Amédée le Grand, suzerain à la fois de Louis Ier et de Richard. Procès heureux, puisque c’est le texte du jugement retrouvé aux archives de Turin, il y a plus d’un demi-siècle, qui a permis aux historiens de fixer la date de la fondation du château de Morges, soit 1286. La construction de la ville, ordonnée par l’entreprenant Louis Ier, suivit quelques années plus tard. De plus, la "Petite Rue", puis "Rue du Lac" fut baptisée "Rue Louis-de-Savoie", en l'honneur de celui qui créa le château et la Ville de Morges.

Le château resta savoyard jusqu'en 1536, date de la conquête du Pays de Vaud par les Bernois. Ceux-ci occupèrent le château et y placèrent leur bailli. Au départ des Bernois, en 1798, l'édifice devint la propriété du nouvel Etat de Vaud, qui l'utilisa comme arsenal en 1804. Le Château abrite actuellement le Musée militaire vaudois, le Musée de l'artillerie, le Musée suisse de la figurine historique et le Musée de la Gendarmerie.

Pour rappeler son origine savoyarde, Morges a adopté les couleurs de la Savoie : rouge et blanc. Quant aux deux ondes ou bandes ondulées, elles rappellent les deux rivières, la Morges (qui a du reste donné son nom à la ville) et le Bief, qui limite le territoire communal à l’est. Morges a ainsi des armes parlantes à la fois historiques et géographiques.

Page 5: 06 - Ouchy - Les bords du Lémanlife.itu.int/rando/pdf/20100624.pdf · 2011-05-09 · De nombreux hôtels de grand luxe sont alors créés dans une grande diversité de styles mais

Les maisons de Morges n’ont guère changé depuis leur reconstruction en pierre, à la Renaissance et au XVIIIe siècle. Serrées les unes contre les autres, elles s’étalent en profondeur avec des hauteurs de toits inégales.

L’Hôtel de Ville, reconnaissable à sa tour hexagonale, qui renferme un escalier à vis, est situé au centre de la petite cité. Construit en 1519, il est encore gothique avec ses fenêtres géminées, ses murs en talus, son escalier en spirale, ses portes intérieures en accolade.

Le port de Morges, avec ses deux jetées qui s’allongent comme des bras pour abriter autant de barques qu’elles en peuvent contenir, fut créé par les Bernois, vers 1700, pour abriter une flotte de guerre, du reste éphémère, afin de pouvoir répondre éventuellement aux attaques savoyardes. Morges qui fut fondée par la Savoie contre l’évêque de Lausanne, devenait maintenant une place forte pour combattre cette même Savoie. De nos jours, après avoir été port de guerre, puis de commerce, le port de Morges n’est plus qu’un lieu d’attache pour les bateaux de plaisance.

Sur le quai, face au port, s’élève une énorme bâtisse couverte d’un de ces toits monumentaux qu’affectionnent les Bernois. C’est, en effet, eux qui construisirent cette douane pour abriter les marchandises que l’on déchargeait des bateaux venant de Genève. Dans les années 50, elle fut transformée en bureaux pour les services de l'Etat de Vaud, et abrite actuellement l'Office du Tourisme.

L’église protestante, dont la haute coupole domine la ville, offre un exemple rare chez nous d’un style de transition. Commencée au temps où le baroque finissait son règne, elle fut terminée dans le style classique dont la vogue régnait en 1770 ; c’est pourquoi la nef, et surtout l’intérieur, de forme ovale, ont le caractère jésuite, tandis que la façade monumentale évoque le Louis XVI crée à la suite de la découverte des ruines de Pompéi.

L’histoire du Parc de l’Indépendance remonte très loin. Autrefois, l'endroit n'était qu'un terrain vague. Appelé le Pâquier de la commune puis le Grand-Pré, il devient vers 1800 le Parc de la République. Des travaux commencés en 1845 permirent de gagner 16'000 m2 sur le lac. En 1884, le Conseil décida d'arboriser les lieux et d'aménager un jardin anglais. Il prit le nom de Parc de l'Indépendance à l'occasion du Centenaire de l'Indépendance vaudoise en 1898. Un monument à la mémoire des trois patriotes Morgien : Muret, Cart et Monod, rappelle cet événement. Le Parc de l'Indépendance est l'un des plus beaux de la région lémanique. Il compte une cinquantaine de variétés d'arbres provenant de tous les continents.

Morges a également vu naître et accueilli dès le XIXe siècle d’éminents artistes, tels que les écrivains René Morax, Alfred Gehri, Bernard Clavel, les peintres Jean Morax, Alexis Forel ou encore les compositeurs Paderewski et Stravinski.

Source : Villes et villages vaudois de Ric Berger

Page 6: 06 - Ouchy - Les bords du Lémanlife.itu.int/rando/pdf/20100624.pdf · 2011-05-09 · De nombreux hôtels de grand luxe sont alors créés dans une grande diversité de styles mais

Saint-Sulpice

Un peu d'histoire...

Perle des rives du Léman, entre la Chamberonne et la Venoge, Saint-Sulpice tire son nom d'un ancien prieuré bénédictin qui existait déjà au XIe siècle.

Devenue prieuré de l'ordre de Cîteaux, sous l'égide de l'abbaye de Molesmes, il passa ensuite sous le contrôle de l'évêché de Lausanne.

A la Réformation, le prieuré possédait encore, au bord de la Venoge, un moulin où les hommes de Denges et de Préverenges devaient moudre leur blé.

Son église, achevée au XIIe siècle, reste un des meilleurs témoins de l'art roman avec son chœur, orné de fresques, son abside, ses absidioles et son clocher remarquable. Il est regrettable que l'on n'ait pas reconstruit sa grande nef dont les fondements existent encore au nord de l'édifice.

Au XVIIIe siècle, on fit des essais de culture de garance et de mûriers dans la vallée de la Venoge, mais l'expérience tourna court.

Aujourd'hui, Saint-Sulpice tend à devenir une cité résidentielle. Plus d'histoire...

Saint-Sulpice est un des villages vaudois qui remontent à la plus haute antiquité, et c'est en même temps un de ceux où l'on peut lire le plus manifestement l'évolution des siècles.

Devant le port, des pilotis, dont quelques-uns de haute taille rappellent l'époque des palafittes, de même que des débris de poterie lacustres trouvés à l'embouchure de la Venoge. Dans la même région, des fouilles opérées au début du siècle ont mis à jour un cimetière de l'époque gauloise.

Dans une carrière, située à droite de la route du village de St-Sulpice au moulin de la Venoge, au lieu dit En Pétoleyres (autrefois en Puttelyres, et aux XIVe-XVIIe siècles En Dorenlor), 13 tombes à incinération et 87 à inhumation ont été ouvertes. Dix des premières étaient de l'époque du bronze, une de l'époque gauloise. Des tombes à inhumation, 62 appartenaient à l'époque de la Tène I, les principales à la station de la Tène Ib (20) et Ic (36), mais les tombes qui étaient encore enfouies, du côté du cimetière actuel, ont vraisemblablement permis de modifier cette proportion au profit de l'époque de la Tène II. Tel qu'il se présentait à ce moment, ce cimetière embrassait environ deux cent ans, de 400 à 200 av. J.-C. Période romaine

Jusqu'ici, on n'a pas trouvé à Saint-Sulpice de cimetière de l'époque immédiatement antérieure à la période romaine, ni de celle-ci même. Il y a lieu d'être surpris puisqu'on a découvert, près du cimetière gaulois, un important cimetière mérovingien. Comme, pour ce dernier, on n'a pas fait usage de tuiles romaines, on en a conclu à l'absence d'agglomération à l'époque romaine. On pourrait justifier cette lacune en disant que la localité aurait été un des villages brûlés par les Helvètes avant de partir pour la Gaule et qu'elle ne fut pas reconstruite à leur retour, les survivants ayant préféré se concentrer à Lousonna ou ailleurs, mais cette thèse a soulevé des objections. Au surplus, on a retrouvé des matériaux romains dans les fondements de l'église de St-Sulpice; des fûts de colonnes de l'époque gisaient tout auprès et d'autres témoins de l'époque romaine se remarquaient dans le village au début du siècle. Sans doute, tous ces matériaux pourraient avoir été apportés de Vidy, qui est proche; mais le doute subsiste. D'autant plus qu'il est possible qu'un cimetière romain ait déjà été fouillé dans les siècles passés ou qu'il soit encore enfoui en un terrain ignoré.

Page 7: 06 - Ouchy - Les bords du Lémanlife.itu.int/rando/pdf/20100624.pdf · 2011-05-09 · De nombreux hôtels de grand luxe sont alors créés dans une grande diversité de styles mais

Cimetière mérovingien

Avant même la découverte du cimetière gaulois, on avait trouvé sur le même terrain graveleux, un peu plus à l'ouest au lieu dit Sus les Mausannes ou en Champagny , un important cimetière de l'époque germanique, contenant 250 tombes, dallées et maçonnées pour la moitié, en terre libre pour la moitié, ces dernières parce que les corps avaient été déposés dans des cercueils de bois. D'après le mobilier, le cimetière a été occupé du milieu du IVe siècle jusqu'au VIIe siècle. Ce mobilier offrait cette particularité unique pour la région de n'appartenir ni aux Burgondes, ni aux Allemandes, mais aux Francs. Cette particularité ne s'explique par aucun évènement historique connu. On a formulé l'hypothèse que voici : il est très possible que le général romain Aëtius, après les victoires sur les Francs Ripuaires en 431-432, en ait transporté un certain nombre dans le pays de Vaud actuel, comme il devait le faire un peu plus tard (en 443) pour les burgondes en Savoie. Le nom ancien de Saint-Sulpice

Le territoire de Saint-Sulpice est divisé en lieux-dits dont les noms se sont fixés aux temps les plus variables. Parmi les noms de lieux caractéristiques au XVIe siècle, nous devons citer, outre celui de Marterey, le curieux nom de Dorenlor, que l'on écrit aussi au pluriel in loco dicto Dorenlorum, et qui était devenue au XVIIe siècle Doraz en horaz (plus tard au crêt de Petoleyres); puis en Villar sur Lislaz, en Lestraz, au Châtelar, en Collonges, En Fyes, en Murel, en Monteron, en Ramensyt, en Viry, en Chaux de Nays, etc. Le plus important, sans doute, est le nom du finage de Cheretenges, Cheuretenges ou Seretenges, qui s'applique à tout le terrain allant du village vers le lac, à l'est du raidillon conduisant de l'église au village (de nos jours le chemin du Crêt), et s'étendant jusqu'à la grande route de Lausanne (de nos jours RC1a). Une partie de ce terrain est encore cadastrée sous le nom de Terretenges. Il semble qu'il faille voir dans ce nom de Cheretenges l'appellation ancienne du village que celle de Saint-Sulpice aurait remplacée au VIIIe ou au IXe siècle. La fondation du prieuré de Saint-Sulpice

D'autant moins qu'à la fin du XIe siècle, l'église de Saint-Sulpice n'était certainement pas un établissement monacal, mais une simple église paroissiale. On en peut juger par les actes mêmes par lesquels elle fut donnée à la congrégation bénédictine de Molesmes, au diocèse de Langres en France. Ces actes ne sont pas datés, mais les indications de personne qu'ils donnent établissent qu'ils furent rédigés après 1098, date de la fondation de l'abbaye de St-Jean d'Aulph, filiale de Molesmes, et avant 1111, date de la mort de l'abbé Robert, fondateur de l'ordre de Molesmes. Ces documents établissent qu'une famille notable de la rive nord du Léman, les nobles de Baiz, attira au bord de la Venoge la congrégation naissante. Tout d'abord Turumbert de Baiz et son épouse Constance donnèrent à l'église Sainte-Marie de Molesmes tous ce qu'ils possédaient en alleu à Denges (Dangias) et à Saint-Sulpice en bois et en champs, en prés, en vignes et en eaux, ainsi que leur part de l'église de Saint-Sulpice. Peu après, les époux donnèrent à Molesmes tout ce qu'ils possédaient entre le Biert, qui coule près de Préverenges, et la Chamberonne, et notamment les serfs et les terres qu'ils avaient à Saint-Sulpice. Son frère, Louis de Baiz, fit dans le même temps une donation générale analogue, spécifiant le don de la terre qui lui était parvenue de son cousin Ponce. L'évêque de Lausanne, Girard de Faucigny, approuva cette fondation, qu'il augmenta en donnant à l'abbé Robert de Molesmes l'église de St-Sulpice, tant en dot qu'en dîmes et autres redevances, ne réservant que le droit usuel de son Eglise. Enfin, les religieux étant installés à Saint-Sulpice, Humbert, fils de Louis de Baiz et d'Amaurie (Ammaldrea) confirma en faveur de Sainte-Marie de Molesmes et des frères de Saint-Sulpice toutes les donations de son père Louis et de son oncle Turumbert. L'acte fut rédigé en présence de Gui, abbé d'Aulph, de Hugues, prieur de Saint-Sulpice, ainsi que des seigneurs Gui Barata de Gumoëns, Wiard de St-Martin, Gui de Bottens et Humbert de Blanz.

Ces documents offrent ceci de particulier qu'ils visent très nettement une église paroissiale, qui a encore sa dot et sa dîme comme aux temps primitifs, mais sur laquelle le seigneur voisin le plus directement intéressé a des droits, soit une part des revenus. Dans l'état actuel des connaissances à ce sujet, il n'est pas possible de concilier cette situation d'église paroissiale, forcément restreinte d'étendue, avec les vastes dimensions que semblent montrer les fondations de l'abside. L'église du prieuré

Une bulle pontificale de 1156 indique que l'église de Saint-Sulpice était aussi dédiée à sainte Marie-Madeleine. Il semble que ce dernier nom lui ait été donné par les moines de Molesmes à l'occasion de la construction ou de la reconstruction de ce sanctuaire. Quoi qu'il en soit, l'église est bien de cette époque. Avec son clocher carré, son abside demi-circulaire et les absidioles sur le même plan, les transepts qui ne dépassent pas la largeur du choeur, ses fenêtres étroites, elle appartient bien à l'architecture clunisienne. Elle mesurait 18 mètres de largeur d'un mur du choeur à l'autre, et 28 mètres environ, du mur de l'abside à

Page 8: 06 - Ouchy - Les bords du Lémanlife.itu.int/rando/pdf/20100624.pdf · 2011-05-09 · De nombreux hôtels de grand luxe sont alors créés dans une grande diversité de styles mais

l'entrée de la nef. Cette nef a disparu. Elle formait le côté nord d'un rectangle, très visible encore dans un plan de 1728 où elle est remplacée par une grange. Ce plan montre au midi de l'abside la place des bâtiments capitulaires qui furent transformés au XVIe siècle en maison seigneuriale, ils faisaient face, au delà de la cour intérieure, aux greniers et celliers du couvent fermant le rectangle à l'ouest. Il est probable que si ces édifices furent remaniés à plusieurs reprises, le plan d'ensemble en fut arrêté dès le début du XIIe siècle.

Les possessions du prieuré

L'abbaye de Saint-Jean d'Aulph, dont la fondation paraît avoir entraîné celle du prieuré de Saint-Sulpice, se sépara de Molesmes en 1120 pour se rattacher, en 1136, au nouvel ordre de Citeaux. Notre prieuré demeura cependant relié à Molesmes, à la suite de l'intervention d'un nouvel évêque de Lausanne, Gui de Merlen ou de Maligny, qui appartenait à la famille même des fondateurs de l'abbaye de Molesmes. Il lui confirma ces biens, en 1135, en y ajoutant la chapelle d'Ecublens qui allait bientôt devenir la véritable église paroissiale des habitants de Saint-Sulpice, celle des bords du lac étant désormais réservée aux moines. La même année, cet évêque donna à Molesmes et à son abbé Evrard l'église paroissiale de Blonay afin de suivre l'exemple de ses parents qui, plus que personne au monde, ont aimé l'église de Molesmes et l'ont comblée de ses bienfaits. On pourrait se demander si ce prélat n'était pas apparenté aux seigneurs de Blonay. C'est en tout cas l'un de ceux-ci, probablement Amédée II, qui donna à Molesmes la terre de Claravallis, Clairvaux, annexée à l'église de Blonay. Quoique en principe, l'établissement de Blonay fût distinct de celui de Saint-Sulpice, il paraît lui avoir été très rapidement réuni. En 1238, on cite un prieur de St-Sulpice et de Blonay.

Une reconnaissance de 1402, en faveur du prieur Jean d'Illens dit qu'à ce moment le prieur avait droit à Saint-Sulpice aux compositions, échuites des hommes et de leurs biens, aux bamps, clames, lauds et corvées; qu'il possédait les fours d'Ecublens (concédés en 1345) et de Denges, le moulin et le battoir de Saint-Sulpice près du pont de la Venoge; un clos de vignes de 20 poses, une vigne à Ecublens, la dîme des blés à Saint-Sulpice, Saint-Saphorin et Bremblens, les meneydes et le droit de personat des églises de Saint-Saphorin, Blonay, Ecublens et Préverenges; et enfin la juridiction, mère, impère, moyenne et basse sur tous ses sujets.

Une autre reconnaissance, de 1508, en faveur du prieur Aymon de Gingins, dit que le domaine du prieuré, soit les indominures, comprend le cloître avec ses édifices, ainsi que l'église; 18 poses de vigne près du prieuré, environ 60 poses de prés et 40 de bois en divers lieux, le moulin de Saint-Sulpice avec battoir, sous le pont de pierre de la Venoge; le four d'Ecublens, la tuilerie, la dîme de Saint-Sulpice, d'Ecublens et de Bremblens; le terrage de Denges, Préverenges et Saint-Sulpice; la juridication, mère, mixte, impère et omnimode; les lauds, les avoines habituelles, le moulage, les charrois; les focages (à raison d'un bichet de seigle); le prieuré de Blonay; le patronat de la cure de Préverenges et celui de la cure d'Ecublens. En revanche, le prieur de Saint-Sulpice devait au chapitre de Lausanne une redevance de 16 coupes de froment et 7 setiers de vin à raison du quart de la dîme de terres à Ecublens et Chavannes que ce chapitre avait accensées au prieuré par acte du 24 juin 1328. En 1327, le chapitre percevait, en outre, une redevance annuelle de 4 sols pour l'église de Saint-Sulpice, indiquant peut-être que celle-ci avait été primitivement détachée de la mense capitulaire; le cartulaire du chapitre de 1228 ne mentionne cependant pas cette redevance. L'avouerie de Saint-Sulpice

Nous ne savons rien de la vie intime du prieuré de Saint-Sulpice au XIIe siècle. Dans la première moitié du XIIIe, le prieur est un personnage assez important que l'on voit assister, en 1230, au traité de paix de Préverenges, entre l'evêque de Lausanne et le seigneur Aymon de Faucigny, au sujet de l'avouerie de la cité épiscopale; il est, en 1239, l'un des mandataires de l'archevêque de Besançon après la démission de l'évêque Saint Boniface, dans les désordres qui suivirent à Lausanne. On pourrait supposer qu'à cette époque, Aymon de Faucigny s'empara aussi de l'avouerie de Saint-Sulpice, car nous voyons son gendre, Pierre de Savoie, la posséder plus tard et la céder le 28 mars 1267 au seigneur Aymon de Blonay, qu'elle devait intéresser particulièrement. mais l'évêque de Lausanne la racheta des Blonay au début du XIVe siècle et Louis de Savoie abandonna, en 1316, à l'évêque Pierre d'Oron toutes les prétentions qu'il pouvait avoir encore sur cette avouerie. Il n'en est plus question dès lors. La condition des sujets du prieuré

Le terrier du prieuré de Saint-Sulpice, de 1383-1402 ne mentionne, comme censitaires du couvent, soit Saint-Sulpice, soit dans les autres localités, que six hommes libres. Tous les autres, une centaine, sont taillables à merci. Mais bientôt après se manifeste dans tout le pays de Vaud un puissant mouvement vers l'affranchissement général. En 1429, le chapitre général de l'ordre de Molesmes, considérant qu'à cause de

Page 9: 06 - Ouchy - Les bords du Lémanlife.itu.int/rando/pdf/20100624.pdf · 2011-05-09 · De nombreux hôtels de grand luxe sont alors créés dans une grande diversité de styles mais

la taille et aussi d'une peste récente, beaucoup de terres à Saint-Sulpice et aux environs étaient incultes, autorisa les taillables à s'affranchir de cette servitude, moyennant finance. Il resta cependant de nombreux hommes taillables. Ce n'est qu'au XVIIe siècle que les derniers vestiges de taillabilité disparurent. Il s'agissait d'une servitude réelle et non personnelle, pesant sur la terre et non sur l'homme et qu'un homme libre pouvait fort bien avoir des biens soumis à la taille. Celle-ci ne devenait une servitude personnelle que dans le cas où l'ensemble des biens d'un individu était astreint à la taille; il n'avait pas le droit de les vendre ou de les léguer sans l'autorisation du seigneur. Les prieurs de Saint-Sulpice

On ne possède presque aucun renseignement sur la vie intérieure du prieuré. Les prieurs connus sont :

Hugues 1107-1113 Guillaume 1150 env. Isambard 1206 Robert 1230 G... 1237 Rodolphe 1268 -1274 Girard de Duin 1311 -1314 Philippe de Fouchères 1318 Ebal 1325 -1331 Jean de Villeneuve-Le-Roy 1352 Jean Panchaul de Colombier 1361 -1381 Pierre d'Estavayer 1387 Guillaume Arnod de Grandson 1388 -1401 Jean d'Illens 1401 -1413 Jaques Provanes 1422 -1450 Georges Deschenaux 1450 -1456 Urbain de Chevron 1461 -1483 François de Savoie 1483 Mermet Pennet 1491 -1500 Aymon de Gingins 1500 -1537 Sébastien de Montfalcon, coadjuteur 1530 -1537 L'église du prieuré au XVe siècle

On peut se demander si à ce moment il existait encore des moines au prieuré. Il n'y en avait certainement plus en 1536, car on n'en fait état ni dans la liste d'ecclésiastiques convoqués à la dispute de Lausanne, ni dans les comptes des pensionnés de cette même ville. D'autre part, l'acte d'amodiation de 1463 porte que Jean Pordolliet s'engage à dire l'office dans l'église du prieuré aux heures accoutumées et à tenir dans le dit prieuré des personnes propres à desservir les offices et à vivre honnêtement. Pas question de moines. Dans le registre des indominures de 1508, il est indiqué que le prieur a le patronat de la cure de Préverenges, dont les obligations ne sont pas spécifiées et surtout celui de la cure d'Ecublens, avec mention du détail des oblations qui lui sont dues pour cela. Ce document est important parce qu'il montre que les paroisses d'Ecublens et Saint-Sulpice, distinctes en 1228, ont dès lors été réunies; et enfin que le curé d'Ecublens officie au prieuré de Saint-Sulpice. L'évêque François de Fuste et l'abbé de Filly qui visitèrent, en 1453, les églises du diocèse de Lausanne pour Georges de Saluces n'allèrent pas à Saint-Sulpice et à Ecublens considérés comme exempts de la juridiction épiscopale. Les commisaires épiscopaux de 1416, eux, avaient visité l'église d'Ecublens, qui était donc encore distincte du prieuré. C'est ainsi entre 1416 et 1463, sous le régime des commendaires, que non seulement il n'y eut plus de moines au prieuré, mais que le curé d'Ecublens officia comme curé au prieuré même. Il faut toutefois se souvenir que, si en 1228 on connaît une paroisse de Saint-Sulpice et une d'Ecublens, il n'est question, en 1285, que du curé d'Ecublens, ce qui sous-entend que la première n'a plus de chef indépendant, soit que le prieur fonctionne comme curé, soit que ce soit déjà celui d'Ecublens.

Il est en tout cas évident que nous nous trouvons au XVe siècle, en présence d'une diminution de la vie religieuse à Saint-Sulpice. C'est à ce moment que se produisit un évènement dont les documents écrits ne font aucune mention, mais qui est attesté par les considérations archéologiques. C'est que la voûte de la nef de l'église disparut, détruite probablement par un effondrement résultant de vétusté ou de mauvais entretien. Les dimensions de cette nef étaient probablement les suivantes : 22 m de longueur, 11 m 50 de largeur intérieure et 4 m 37 de hauteur des parois. On ne la reconstruisit pas. Il ne resta debout que le choeur et le transept. On ferma simplement le transept, en ménageant l'ouverture nécessaire à la petite chapelle voûtée extérieure qui existe encore, avec des peintures du XVe siècle. Cette chapelle était peut-

Page 10: 06 - Ouchy - Les bords du Lémanlife.itu.int/rando/pdf/20100624.pdf · 2011-05-09 · De nombreux hôtels de grand luxe sont alors créés dans une grande diversité de styles mais

être celle de saint Nicolas dont deux chapelains se disputaient à Rome, en 1492, le bénéfice valant 40 écus. L'ancienne nef fut recouverte et transformée en grange. A la conquête bernoise

Lors de la conquête bernoise, le prieuré de Saint-Sulpice était aux mains d'Aymon de Gingins, l'abbé de Bonmont, un grand ami des vainqueurs. Ils le lui laissèrent jusqu'à sa mort, survenue en 1537, après quoi le prieuré fut cédé par les Bernois à la ville de Lausanne par la grande largition. Il y eut quelque résistance, car le bailli S. Nägeli dut confirmer cette cession par acte du 14 février 1540. Dès 1538, la ville transforma les bâtiments du couvent en maison seigneuriale avec dépendances, tandis qu'elle se chargeait de la pension du prédicant, Michel Rouerol, en 1544-46, ministre à Saint-Sulpice et Ecublens. Des réparations furent faites à cette époque au toit de l'église. La seigneurie de Saint-Sulpice

Sous une nouvelle administration, le domaine de Saint-Sulpice fut pour la ville de Lausanne d'un bon rapport. Le bail à ferme de la maison seigneuriale et de ses dépendances fut consenti à 950 florins en 1557, à 1470 florins en 1570, à 1900 florins en 1581, à 2605 florins en 1597. L'amodiateur était tenu de résider dans la maison seigneuriale de même que le châtelain. C'est ce qui permit, en 1588, au châtelain Guillaume d'Illens de favoriser les entreprises du bourgmestre Isbrand Daux, qui avait projeté de livrer Lausanne à des troupes savoyardes débarquées à Ouchy et à Saint-Sulpice. La ville de Lausanne conserva ce domaine, en l'aliénant bribe par bribe jusqu'en 1798. Sa possession entraînait la juridiction telle que l'avait eue le prieur sur les sujets du prieuré, mais les Bernois la lui contestèrent à plusieurs reprises. En outre, la ville de Lausanne garda les droits du prieuré sur l'église de Blonay et aussi les obligations; elle dut aider à reconstruire ce temple au XVIIe siècle. Moulin et papeterie

Le moulin du prieuré, près de la Venoge, est très ancien. Pierre Bichet le reconnaît en 1429 sous 4 muids et 3 coupes de froment de cens. En 1632, J.-J. Devenoge reconnaît un moulin à battre, avec une papeterie nouvellement édifiée. Cette fabrique de papier dura peu. Le moulin ayant été vendu, en 1665, par Nicolas et Jean Mercier, cause-ayant des Devenoge, on indique qu'il y avait autrefois une papeterie.

(Tiré d'un texte de Maxime Raymond.)