« vous serez mes témoins - dioceserimouski.com · ressemble à une douche froide… dʼautres...

11
« Vous serez mes témoins ! » Bulletin de liaison des groupes du Renouveau Charismatique Catholique du Diocèse de Rimouski Vol. 34, no 4, mai 2010 Vous pouvez lire l’ensemble des articles publiés dans ce numéro en vous abonnant à la version imprimée de VOUS SEREZ MES TÉMOINS!

Upload: dinhnhan

Post on 16-Sep-2018

214 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

« Vous serez mes témoins ! »Bulletin de liaison des groupes du Renouveau Charismatique Catholique du Diocèse de Rimouski

Vol. 34, no 4, mai 2010

Vous pouvez lire l’ensemble des articles publiés dans ce numéroen vous abonnant à la version imprimée de VOUS SEREZ MES TÉMOINS!

SSoommmmaaiirreeSSoommmmaaiirreeAvance dans l’espérance ! p. 6

Monique Anctil, r.s.r.

Écho des groupes p. 14

Informations p. 18

La fête de l’Église, notre mère p. 4Paul-Émile Vignola, ptre

La Parole vivante aujourd’hui p. 8Louiselle Gagnon

Le discernement p. 10Pierre-Marie Vill

Le plus saint homme du monde p. 12Auteur anonyme

Reconnaissance et bienvenue p. 17

Son torrent pentecostal : p. 13la grande déferlante

Témoignage p. 18Marie-Hélène Gagné

«««« VVoouuss sseerreezz mmeess ttéémmooiinnssVVoouuss sseerreezz mmeess ttéémmooiinnss !!!! »»»»

RReevvuuee ddiiooccééssaaiinnee dduu RReennoouuvveeaauu cchhaarriissmmaattiiqquueeRReevvuuee ddiiooccééssaaiinnee dduu RReennoouuvveeaauu cchhaarriissmmaattiiqquuee

44 ppaarruuttiioonnss ppaarr aannnnééee1155,,0000$$ ppaarr aannnnééee2200,,0000$$ ddee ssoouuttiieenn

FFaaiirree llee cchhèèqquuee àà ll’’oorrddrree ddee ::RReennoouuvveeaauu cchhaarriissmmaattiiqquuee4499 OOuueesstt,, SStt--JJeeaann--BBaappttiissttee

RRiimmoouusskkii,, QQCC GG55LL 44JJ22441188--772233--44776655441188--772255--44776600

mmoonniiqquuee..aannccttiill@@ccggooccaabbllee..ccaa

Le premier diman-che de juin, célèbrela fête du Saint-Sacrement. Ce sera,pour nous et pourl’Église, un tempsde grâce qui nouspermettra de saisirencore davantagel’immense amour de

notre Dieu qui se rend présent au milieu de nous àchaque eucharistie. Dans cet admirable sacre-ment, Jésus nous a laissé le mémorial de sa pas-sion. Puissions-nous recevoir dignement le corps etle sang de Jésus et accueillir sans cesse le fruit desa rédemption. Fortifiés par ce Pain de Vie, Painpour notre route, puissions-nous avancer joyeuse-ment à la rencontre de Jésus, Seigneur et Sau-veur. Adorons et vénérons Jésus présent auSaint-Sacrement. Quel admirable mystère de foi!

Une prière recommandée par saint Ignace deLoyola peut alimenter notre action de grâcelorsque nous participons au Banquet sacré.

Âme du Christ, sanctifie-moi,Corps du Christ, sauve-moi,Sang du Christ, enivre-moi,Eau du côté du Christ, lave-moi,Passion du Christ, fortifie-moi.Ô bon Jésus, exauce-moi,dans tes blessures, cache-moi,ne permets pas que je sois séparé de Toi;de l’Ennemi, défends-moi,à ma mort, appelle-moi,ordonne-moi de venir à Toi,pour qu’avec tes saints je Te loue,dans les siècles des siècles. Amen.

L’apôtre Jean nous dit: « Ce que nous avons vu denos yeux, ce que nous avons contemplé, nous vousl’annonçons » (1Jn 1, 1-2) Toute œuvre d’évangéli-sation ne saurait porter des fruits si elle ne s’en-racine d’abord dans une authentique vie de prièrefaite d’adoration, d’oraison et de contemplation. Ilest essentiel d’aller boire à la source de l’AMOURpour communiquer aux autres la soif, le désir derencontrer l’AMOUR.

Monique Anctil, r.s.r.

- 4 -

La fête de l’Église, notre mère

Paul-Émile Vignola, ptre

Voici le mois de mai, le mois le plus beau, selon unvieux cantique. En effet, cʼest le mois de Marie, lamère de Jésus et la nôtre, puisque le Christ nous aconfiés à elle du haut de la croix. Cette année, le di-manche de Pentecôte, jour où lʼÉglise est née, où ellea pris son essor, est célébré le 23 de ce mois. Je lʼap-pelle notre mère à lʼexemple de sainte Thérèse de Li-sieux qui écrit : « Dans le cœur de lʼÉglise, ma mère,je serai lʼamour. »

La première Pentecôte

Que sʼest-il donc passé ce jour-là?Les juifs se rappelaient le don de laLoi, écrite sur des tables de pierre, àMoïse sur le Sinaï. Les apôtres, lapeur au ventre par crainte des juifs,sʼétaient enfermés au Cénacle avecla mère de Jésus. Cʼest alors quelʼEsprit Saint, promis par Jésus avantde retourner vers son Père, est des-cendu sur les apôtres. Ces hommespeureux sont alors sortis au grandjour. Devant la maison, Pierre parlahaut et fort à la foule qui sʼétait for-mée. Suite à cette prédication, troismille personnes se firent baptiser :beau coup de filet pour ces humblesque Jésus avait appelés en leur disant : «Venez à masuite et je vous ferai devenir pêcheurs dʼhommes »(Mc 1, 17). Plus tard, le même jour selon le livre desActes des Apôtres, suite à la guérison dʼun impotent etdʼun autre discours de Pierre, le nombre des fidèlesmonta à cinq mille. De ce premier groupe de croyants,le livre des Actes affirme quʼils « nʼavaient quʼun cœuret quʼune âme » (Ac 4, 32) car ils mettaient tout encommun; ils formaient une communauté, une grandefamille. On appelait ce groupe original « les hommesde la fraternité ».

Jʼévoque ces débuts prometteurs alors que lʼÉglisetraverse un temps de turbulence. La une du journal LeDevoir pour le samedi saint et le dimanche de Pâques

se lisait : « Est-ce la fin de lʼÉglise catholique au Qué-bec? » Comme manchette pour le jour de Pâques, ceressemble à une douche froide… Dʼautres voient dansle pontificat de Benoît XVI une suite de rendez-vousmanqués… Il me semble que ces textes, au lieu denous abattre et de nous décourager, devraient nousstimuler et nous inciter à retourner à la source et àvivre une nouvelle rencontre avec le Christ vainqueurdes forces du mal et de la mort.

À la Pentecôte, lʼEsprit Saint est descendu sur lesapôtres pour les habiliter à poursuivre la mission de

Jésus. Mais nous aussi, nous lʼavonsreçu à notre baptême au moment delʼonction avec le saint chrême, demême quʼà la confirmation. Nousavons même pris une consciencevive de sa présence quand on nousimposa les mains lors des Sémi-naires de la Vie nouvelle.

Présence de l’Esprit en nous

Saint Paul écrit : « Lʼamour de Dieu aété répandu dans nos cœurs avec leSaint Esprit qui nous a été donné »(Rm 5, 5). Le P. Cantalamessaécrit : « Cet amour est lʼamour dont

Dieu nous aime et par lequel, en même temps, il faiten sorte que nous lʼaimions et que nous aimions notreprochain. Cʼest une nouvelle capacité dʼaimer. » (Lavie dans la Seigneurie du Christ, p. 155). Saint Jeannous fait voir dans cet amour le signe et le révélateurde la vie nouvelle apportée en nous par lʼEsprit Saint :« Nous savons que nous sommes passés de la mortà la vie parce que nous aimons nos frères » (1 Jn 3,14). La loi nouvelle, la loi dʼamour, nʼest plus gravéesur des tables de pierre, mais elle se trouve inscrite ennos cœurs. Ainsi se réalisa la promesse de Dieu for-mulée par Ézéchiel : « Je mettrai en vous mon esprit,je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gar-diez mes préceptes et leur soyez fidèles » (Ez 36, 27).

- 5 -

Aimer Dieu et le prochain

Dieu veut être aimé de nous plus quʼilne veut être craint. Il va de soi quenous le reconnaissions comme le Sei-gneur et le maître de lʼunivers; mais ilsouhaite que nous lʼappelions « Père »comme le faisait Jésus. Plutôt que delʼexiger avec rigueur, il nous le de-mande avec miséricorde par la plumede lʼapôtre Paul : « Je vous exhorte,frères, par la miséricorde de Dieu… »(Rm 12, 1).

Cela entraîne que le mur de la peur etde la suspicion, du mépris et de lahaine qui séparait les hommes les unsdes autres sʼest effondré, comme le ri-deau de fer entre lʼest et lʼouest sʼestécroulé à la chute de lʼempire sovié-tique. Désormais un blanc et un noir, unaméricain et un arabe peuvent sʼappe-ler « frères », et ils le sont vraimentpuisquʼils ont un même Père. Souve-nons-nous dʼAnanie qui dit à Saul, sonpersécuteur dont il appréhendait la ren-contre : « Mon frère … » (Ac 9, 17).

Saint Jean le dit en clair : « Dieu estamour » (1 Jn 4, 8.16). Le Père aimeinfiniment son Fils qui lui répond avecun amour égal; de ce face-à-face jaillitlʼEsprit dʼamour qui a été répandu ennos cœurs. Cʼest le même Esprit qui aguidé et inspiré Jésus de son baptêmepar Jean dans le Jourdain jusquʼà sondernier souffle au Calvaire. Instruitsdes enseignements de Jésus, nousavons à poursuivre sa mission dans lemonde. Il a promis une présence sansrupture au monde jusquʼà la fin destemps, mais cʼest en bonne partie à tra-vers notre action et notre témoignagequʼelle se réalise. Nʼest-ce pas cequʼon indique au nouveau baptisé aumoment de lʼonction avec le saintchrême : « Désormais tu es membre duCorps du Christ et tu participes à sa dignité de prêtre,de prophète et de roi »?

Notre vocation

Nous avons là lʼexpression claire de notre vocationchrétienne. Dans sa première lettre, saint Pierre nous

écrit : « Comme pierres vivantes,prêtez-vous à lʼédification dʼun édi-fice spirituel, pour un sacerdocesaint, en vue dʼoffrir des sacrificesspirituels, agréables à Dieu parJésus Christ… Vous êtes une raceélue, un sacerdoce royal, une nationsainte pour proclamer les louangesde Celui qui vous a appelés des té-nèbres à son admirable lumière »(1 Pi 2, 5. 9). Dans cette foulée, leconcile Vatican II, dans la constitu-tion sur lʼÉglise, déclare à proposdes fidèles laïcs : « Toutes leurs ac-tivités, leurs prières et leurs entre-prises apostoliques, leur vieconjugale et familiale, leurs labeursquotidiens, leurs détentes dʼesprit etde corps, sʼils sont vécus dans lʼEs-prit de Dieu, et même les épreuvesde la vie, tout cela devient offrandesspirituelles agréables à Dieu parJésus Christ. Ainsi les laïcs consa-crent à Dieu le monde lui-même,rendant partout à Dieu un cultedʼadoration. » (no 34) Comme pro-phètes, nous recevons lʼÉvangiledans la foi pour ensuite lʼannoncer etle proclamer sans hésiter par la pa-role et par des actes. Nous sommessurtout appelés à faire briller la nou-veauté et la force de lʼÉvangile dansnotre conduite quotidienne, familialeet sociale. Associés à lʼoffice royaldu Christ, nous avons aussi à menerle combat spirituel contre les forcesdu mal et de mort à lʼœuvre dans lemonde. Dans la justice et la charité,nous avons à servir Jésus lui-mêmeprésent en nos frères et sœurs, sur-tout les plus faibles et petits. Nousredonnerons enfin à la création toutesa valeur originelle en union étroiteavec le Ressuscité qui attire touteschoses à lui et les soumet en mêmetemps quʼil se soumet lui-même au

Père, de sorte que Dieu soit tout en tous. (cf. Jean-Paul II, Les fidèles laïcs, no 14)

En ces jours éprouvants de 2010, gardons au cœurcette parole dʼespérance du Fr. Enzo Biemmi : « LʼEs-prit a une foulée dʼavance par rapport à lʼÉglise. »

- 6 -

Monique Anctil, r.s.r.

Chaque jour, les médias nous présentent des situa-tions et des événements qui nous ramènent à notreréalité dʼêtre pécheur. Et pourtant, Jésus se tient aumilieu de nous et nous dit, comme aux apôtres au soirde Pâques : « Pourquoi ce trouble et ces doutes mon-tent-ils en votre cœur? » (Lc 24, 38). « Paix à vous! »Il répand son souffle et dit : « Recevez lʼEsprit Saint »(Jn 20, 21-22). Comme il en faut peu pour perdre lapaix en laissant sʼinfiltrer en nos cœurs la peur, ledoute, la culpabilité. Pourquoi est-il si difficile de gar-der lʼespérance et de vibrer à toutes les beautés quinous entourent, si petites soient-elles?

Jésus, par son Esprit, est là aucœur de nos vies. Il nous rejointdans notre existence quotidiennede plus en plus complexe, maiscomment le reconnaître? Nouspouvons facilement nous appro-prier le reproche de Jésus : « Ils ontdes yeux et ne voient pas; ils ontdes oreilles et nʼentendent pas ».Comment accueillir le moment pré-sent de telle sorte quʼil devienne unlieu de passage du Seigneur, cʼest-à-dire le lieu où nous pouvonstransformer lʼordinaire de nos viesen extraordinaire. De là jaillit lʼémer-veillement qui ouvre la voie à lʼespérance. SaintPierre, dans sa première lettre, met lʼespérance enlien avec la résurrection, en disant que Dieu le Père« nous a engendrés de nouveau par la résurrectionde Jésus-Christ, pour une vivante espérance » (1, 3).

Brûlés au feu de l’amour

Lʼespérance est liée à lʼamour. Faire confiance auDieu Sauveur implique le don total de soi à Dieu et ànos frères et sœurs. Il nʼy a pas dʼespérance égoïstecar ce quʼon espère, on lʼespère aussi pour les autres.Saint Paul le dit bien : « Et notre espérance à votre

égard est ferme : Nous savons que, partageant nossouffrances, vous partagerez aussi notre consolation »(2 Co 1, 7). Le bon samaritain a fait preuve autantdʼespérance que dʼamour pour lʼhomme tombé auxmains des brigands. Il nʼest pas possible dʼaimer vé-ritablement son prochain sans espérer pour lui et aveclui. Dans une société en constante mutation, à notremonde angoissé et inquiet, le disciple du Christ doitrévéler, par son être et son agir, lʼespérance en unDieu Père aimant qui chemine avec nous à traversnos espoirs et nos désespoirs humains. Saint Paul

exhorte les Hébreux à montrer au-tant de zèle à vivre dans lʼespé-rance que dans la charité. (6, 1-11)Il invite à professer notre espé-rance et à nous stimuler dans lacharité : « Gardons indéfectible laconfession de lʼespérance… et fai-sons attention les uns aux autrespour nous stimuler dans la charitéet les œuvres bonnes » (10, 23-24).

Lʼespérance, don de lʼEsprit, setraduit concrètement dans la paixet la joie : « Que le Dieu de lʼespé-rance vous donne en plénitudedans votre acte de foi la joie et lapaix afin que lʼespérance surabon-

de en vous par la vertu de lʼEsprit Saint » (Rm 15, 13).Lʼapôtre invite les disciples du Christ à se mettre « auservice du Seigneur avec la joie de lʼespérance » (Rm12, 12), et la joie véritable se traduit par la louange.Dieu notre Père nous a créés pour la louange qui estune célébration de la puissance, de la bonté et de labeauté de Dieu. Elle est une des grandes caractéris-tiques de nos assemblées de prière charismatique. Lagrâce de Pentecôte est une grâce de prière et delouange qui fait grandir le Royaume de Dieu. En nousdécentrant de nous-mêmes, la prière de louange nousoriente vers Dieu et nous ouvre à nos frères et sœurs,particulièrement les plus souffrants. Si nous sommes

Avance dans l’espérance !

- 7 -

saisis par lʼEsprit de Pentecôte, nous deviendrons unpeuple de louange et par la louange, nous serons desfoyers dʼespérance au cœur de notre monde! Cetteaffirmation de Paul VI est encore dʼactualité : « Plusque jamais, le monde a besoin de témoins, pas desmaîtres, à moins quʼils soient des témoins, qui révè-lent des pages de la Parole de Vie, des témoins delʼespérance, des témoins de lʼamour, des témoinsde la foi ».

Dans la prière du Notre Père, nous demandons « lepain de chaque jour ». Et Jésus nous invite à « ne pasnous inquiéter du lendemain » car « à chaque jour suf-fit sa peine » (Mt 6, 34). Il insiste : « Voyez les oiseauxdu ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent et pourtantnotre Père les nourrit! » Mt 6, 26). Cepain de chaque jour ne peut-il pas êtrele pain de lʼespérance qui nous gardedans un abandon confiant et nous ouvresur la vie, cette vie surabondante pro-mise par Jésus? La foi en ces paroles deJésus nous permet de faire chaque jourlʼexpérience de la présence de Dieudans nos vies. Le feu de lʼEsprit, brûlantnos cœurs, nous rend fermes et iné-branlables dans lʼespérance de tellesorte que nulle difficulté, nulle souffranceet nul obstacle ne nous plongent dans latristesse et le découragement. Si lʼépreuve nous broie,nous pouvons demeurer debout car lʼEsprit du Sei-gneur nous donne, chaque jour, « réconfort et joyeuseespérance ».

Brûlés au feu de la Parole

Lʼévangéliste Marc nous montre Jésus saisi de pitié àla vue de la foule qui erre comme des brebis sans ber-ger. (cf. 6, 34) Cʼest au milieu de cette foule quʼil se faitserviteur de la Parole et là, il se met à les instruire lon-guement. Qui aujourdʼhui aura la voix de Jésus pourdire lʼamour du Père? Qui aujourdʼhui osera prononcerla Parole qui fait vivre? Pour devenir, à lʼexemple et àla suite de Jésus, serviteurs et servantes de la Parole,il faut chaque jour nous approcher du grand Brasieret laisser brûler notre cœur au feu de la Parole.

Dans nos assemblées du Renouveau charismatique,

la Parole de Dieu proclamée, enseignée, priée et par-tagée nous revêt peu à peu de la force et de la dou-ceur de Jésus, de son amour et de sa compassion.Elle nous conduit sur le chemin de lʼAmour et fait denous des témoins de lʼamour en actes. Nʼhésitons pasà nous plonger dans la Parole et nʼhésitons pas à yplonger ceux et celles qui se présentent à nosgroupes. Nous serons admirablement étonnés de voircombien la Parole répond à nos soifs et combien ellepeut être source dʼespérance dans le cœur de ceuxet celles qui nʼen peuvent plus. Dans nos engage-ments auprès des malades, des personnes seules,âgées, en difficulté ou tourmentées par le doute et lʼin-certitude, une Parole de Dieu lancée dans la foi peut

être tellement réconfortante; elle estcomme une bouffée dʼair frais dans une at-mosphère étouffante. Demandons les cha-rismes de la parole de sagesse et de laparole de consolation qui sauront ouvrirles cœurs à une espérance toujours nou-velle. Semons la Parole et croyons en sapuissance et son efficacité. Au momentopportun, elle portera du fruit et un fruit quidemeure car « elle est vivante la parole denotre Dieu » (He 4, 12).

Comme elle est belle notre mission dʼac-compagner nos frères et sœurs sur le che-

min de lʼespérance en les aimant sincèrement,cʼest-à-dire de lʼamour même du Cœur de notre Dieuprésent par son Esprit qui nous habite. (cf. Rm 5, 5)Lʼapôtre Paul, dans sa première lettre aux Corin-thiens, nous rappelle comment devenir artisans dʼes-pérance. Il nous indique comment entrer au jour lejour dans la voie parfaite, celle de lʼamour : « La cha-rité est longanime; elle est serviable; elle nʼest pas en-vieuse, ne fanfaronne pas, ne sʼirrite pas; elle ne faitrien dʼinconvenant, ne cherche pas son intérêt; ellefait confiance, supporte tout, excuse tout, croit tout,espère tout » (13, 4).

Que le feu de lʼEsprit brûle nos cœurs Que le feu de lʼEsprit brûle nos cœurs afin que nous devenions, afin que nous devenions,

au jour le jour, au jour le jour, des témoins joyeux de lʼespérancedes témoins joyeux de lʼespérance

répandue en nos cœurs répandue en nos cœurs avec la foi et lʼamour!avec la foi et lʼamour!

« Mettez-vous au service du Seigneur « Mettez-vous au service du Seigneur avec la joie de l’espérance ! »avec la joie de l’espérance ! »

- 10 -

Pierre-Marie Vill

« Ne faites pas obstacle à lʼaction du Saint-Esprit ; […]mais examinez toutes choses : retenez ce qui est bon, et gardez-vous de toute forme de mal » (1 Th 19, 22).

Ce que Dieu nʼest pas : Un dépanneur au service de nos caprices. Un bon génie qui exauce nos vœux.Un domestique en attente de nos ordres.Un “deus ex machina” qui aplanirait tous les obstacles à notre gré.Le dieu de la chance, des énergies positives,des horoscopes, ni du hasard, de la divinationsous quelque forme que ce soit…

Ce que Dieu est : Un père aimant. L'Emmanuel, Dieu-avec-nous, en la personnede Jésus.LʼEsprit Saint, le Paraclet promis : avocat, dé-fenseur, consolateur, intercesseur…

« Si vous m'aimez, gardez mes commandements. Etmoi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Pa-raclet, pour qu'il demeure éternellement avec vous,lʼEsprit de vérité, […] et il sera en vous. Je ne vouslaisserai pas orphelins, je viendrai à vous » (Jn 14, 15-18).

Par les charismes, celui de discernement en parti-culier, nous sommes témoins de la promesse deJésus. LʼEsprit Saint révèle sa présence et puisque luiseul connaît les desseins secrets de Dieu, alors ilbalise notre route. Cʼest-à-dire que par des touches il-luminatives ténues ou fortes, il nous dirige. Immédia-tement ou plus tard, des signes et des fruits attestentde lʼaction de lʼEsprit. Nos facultés intellectuelles,notre jugement, une certaine connaissance peuventparfois nous chatouiller sauf que nous ne pouvonspas nous fier à notre raison seulement. Tandis querien nʼéchappe à lʼEsprit Saint, cʼest un argument sup-plémentaire qui justifie la nécessité de son interven-tion.

Lʼopération du discernement est complexe. Dans unecommunauté charismatique, « ce charisme est condi-tion de la durée. » (R.L.)

Marcher dans la lumièreMarcher dans la lumièreet dans la véritéet dans la vérité

Le discernement est comparable à la conduite auto-mobile, il faut savoir lire les indications routières. Legros bon sens est indéniablement pratique dans le do-maine du « terre-à-terre ». Mais, dans la vie spirituelle,il nous faut un conseiller plus aguerri. Surtout, il ne vapas avec le « je possède la vérité ». Il accompagnelʼhumilité, il se ressource dans la prière.

Par le discernement nous nous efforçons dʼ« enten-dre » Dieu à travers les autres. La doctrine prêchéeest-elle en harmonie avec la tradition ecclésiale et laParole de Dieu? : « Mais si quelquʼun, même nous ouun ange du ciel, vous annonçait un évangile différentde celui que nous vous annonçons, quʼil soitanathème ! » (Ga 1, 8).

Le discernementLe discernement

- 11 -

Ainsi, est-il pertinent de se poser quelques questions:

Les enseignements reçus sont-ils fidèles à lafoi catholique ?

Est-ce que je magasine les charismes ou est-ce que je les accueille dans un esprit de ser-vice ? "Certaines âmes aspirent à possédermon ESPRIT, mais il leur faut à leur fantaisieet par là, elles se rendent incapables de lerecevoir". (Paroles du Seigneur à MarieMadeleine de Pazzi)

Est-ce que lʼamour fraternel, lʼesprit de ser-vice, la concorde règnent habituellementdans notre groupe de prière?

Est-ce que ma fréquentation assidue à macommunauté charismatique transforme mavie?

Le discernement éclaire une situation spécifique, ilpermet de dénouer un imbroglio, dʼavancer lorsque ledoute fait hésiter, mais ne nous informe pas forcémentsur tous les détails. Voici les fruits de lʼEsprit : amour,joie, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur,maîtrise de soi" (Ga 5, 22-23).

Celui qui prend la parole au nom de Dieu, est-il un

messager authentique ou un mercenaire. La règledʼor, la voici : « Gardez-vous des faux prophètes, quiviennent à vous déguisés en brebis mais qui au-dedans sont des loups rapaces. C'est à leurs fruitsque vous les reconnaîtrez. Cueille-t-on des raisins surdes épines? ou des figues sur des chardons? Ainsitout arbre bon produit de bons fruits, tandis que l'arbregâté produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peutporter de mauvais fruits, ni un arbre gâté porter debons fruits. Tout arbre qui ne donne pas un bon fruit,on le coupe et on le jette au feu. Ainsi donc, c'est àleurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Mt 7, 16-20).

« Je bénis celui qui met sa confiance en moi

et cherche en moi sa sécurité.

Il ressemble à un arbre planté près des eaux,

dont les racines s’étendent à proximité du ruisseau.

Il n’a rien à redouter quand vient la chaleur,

et son feuillage reste vert.

Même en année de sécheresse,

il ne se fait aucun souci,

il ne cesse de porter des fruits ».

(Jr 17, 7-8)

- 14 -

Écho des groupesÉcho des groupes

RESSOURCEMENTS À RIMOUSKI

Les 19 et 20 mars 2010, plus de cent cinquante personnes étaient rassemblées pour vivre un ressourcementsous le thème : « Nʼaie pas peur! Viens, je suis lʼAMOUR! ». Dans le cadre de lʼannée sacerdotale, la soiréedu vendredi a été consacrée à un temps de réflexion et de prière sur « la collaboration des laïcs et des prê-tres dans une même mission ». Paul-Émile et Monique ont donné deux brefs enseignements sur ce thème.Puis, dans un ministère de guérison, nous avons présenté au Seigneur toutes les blessures que nous avonsvécues de la part de lʼÉglise et toutes ces blessures que, nous-mêmes, avons infligées à lʼÉglise. Cette prièresʼest clôturée par la demande dʼune nouvelle effusion de lʼEsprit pour notre Église. La célébration eucharis-tique nous a rassemblés, dans la joie de lʼEsprit Saint, dans une même communauté de foi.

Le samedi, nous avons eu lʼimmense bonheur dʼaccueillir notre archevêque,Mgr Pierre-André Fournier, comme personne-ressource. Il a été au milieude nous un véritable pasteur et sa présence a créé un climat de communionprofonde. Je reproduis ici un résumé des enseignements donnés par Mgret recueillis par Gabrielle Gagnon, r.s.r.

Le disciple de Jésus est dʼabord une présence dʼamour au sein de la com-munauté. Il est important de vivre dans une grande solidarité. Jʼemprunte-rais le slogan : « Un Québec fort de ses communautés pour un diocèse fortde ses communautés » qui sont des lieux de croissance et de reconver-sion. Aujourdʼhui, nous vivons des changements nombreux, rapides etlourds de conséquence. La laïcité est ouverte, fermée, entrouverte... Lesvaleurs changent et il nʼy a pas dʼunanimité autour de ces valeurs. Nousconstatons, et cʼest heureux, de grands investissements au niveau des so-lidarités : lʼaide internationale pour Haïti, les para-olympiques pour handi-capés, etc.

Il existe deux sortes de croyants : les habitants dans leur foi et les chercheurs; ces derniers sont en majorité.Il est important, aujourdʼhui, de proposer de nouveaux cheminements et non pas des choses toutes faites. Dʼoùla nécessité du secours de lʼEsprit. Trois caractéristiques doivent se retrouver dans le véritable disciple : êtrepersonne de Parole, de communion et de mission.

La TRANSFIGURATION devrait nous habiter.La montagne est le lieu de la solitude, du si-lence; elle nous rapproche du ciel. Dieu estParole et la Parole est créatrice. Dieu continueà nous parler à travers la nature, parole dis-crète et silencieuse. Le dialogue avec le Pèreillumine, transforme et nous fait devenir Évan-gile vivant. Il est important de faire non pasdes « examens de conscience » mais desexamens de CONFIANCE en Dieu.

Deux principaux témoins de lʼAncien Testament, Moïse et Élie, sont présents à la Transfiguration et le récit pré-cise que ces deux hommes, à un moment donné, quittent Jésus. Aussi, Jésus voulait-il montrer quʼil est venuaccomplir et parfaire la Loi. Il est la Parole du Père : « Celui-ci est mon Fils, ÉCOUTEZ-LE ». Il est le Filschoisi, celui quʼil faut écouter. Pierre, Jacques et Jean sont devenus des évangiles vivants. Pierre a toujoursvoulu adoucir les choses, les situations difficiles : « Non, Seigneur, tu nʼiras pas… » Ce qui revient à dire : em-pêcher Dieu dʼêtre Dieu; lui seul est capable du plus grand Amour qui consiste à donner sa vie pour ceux quʼilaime.

- 15 -

Mgr Rouet, évêque français, dit : « Il est im-portant de sentir un peuple qui commenceà penser avec les mots de la Bible ». Uneformation biblique et une fréquentation as-sidue de la Parole de Dieu sont néces-saires pour animer un groupe, unecommunauté. Il nous faut être des « gensde communion ». Nous recevons des donset des charismes non pas dʼabord pournous-mêmes, mais pour les autres. Faisantpartie de la famille de Dieu, il faut sʼimpliquer dans la famille de Dieu. Lʼévêque de France ajoute : « Il nʼy apas de chrétien stérile. Tous sont appelés à la fécondité. » Dans un sourire fait au nom de Jésus, cʼest toutela foi qui sʼexprime.

Notre vrai moi est notre baptême et notre vie dans lʼEsprit. À quelquʼun qui se plaignait de toujours retomberdans les mêmes fautes, de devoir toujours recommencer les mêmes efforts, on répondait : « Bienvenue dansla race humaine! » Jean Vanier rapporte les propos dʼun oncle qui accompagnait son petit neveu handicapépour sa première communion : « Cʼest dommage, il ne comprend pas ». Le petit garçon dit à sa mère : « Netʼinquiète pas, maman, Jésus mʼaime comme je suis ».

Il nous faut développer la spiritualité des absents : penser à eux, prier pour eux, sʼoccuper dʼeux. Une personnechangeait souvent de place à lʼéglise, au cours dʼune célébration. Interrogé sur cette conduite étrange, Mgrconclut quʼelle avait la spiritualité des absents; elle prenait la place de ceux qui nʼétaient pas là. Beaucoup denos églises sont faites de pierres des champs, ces pierres inutiles et nuisibles quʼon apportait sur le bord deschemins et qui étaient recueillies par les bâtisseurs. Toutes ces personnes qui se sentent inutiles ou de troppeuvent apporter leur pierre pour construire lʼÉglise.

Nous sommes invités à être des gens de mission. La mission est basée sur la prière, lʼadoration, sur cette ca-pacité dʼécoute, dʼamour, de respect, de courage. On se pose souvent la question : « Qui vient à lʼéglise? »On pourrait surtout se demander : « Mais moi, vers qui je vais? » Annonçons, proposons une fois, deux foistrois fois… Jésus-Christ. Soyons capables dʼaccepter des refus; un jour des personnes répondront à nos ap-pels.

����������

- 17 -

Merci

à Marie-Ange Dufour pour la responsabilité quʼellea assumée, pendant quel-ques années, comme délé-guée au comité diocésain du

Renouveau charismatique pour la Région de La Mitis.

Merci, Marie-Ange,

pour ton témoignage de foi vivante et tes interventionsfortement marquées dʼune grande préoccupation à ré-pondre aux besoins de notre Église.

Que le Seigneur te comble de ses bénédictions afinque tes engagements portent de nombreux fruits delʼEsprit.

Merci

à Ghislaine Lagacé-Ouellet pour sa présence au sein du co-mité diocésain pendant de nom-breuses années, comme délé-guée de la Région de RimouskiEst.

Merci, Ghislaine,

pour ce que tu nous as apporté par ton dynamisme, tagénérosité et ton désir de servir.

Que le Seigneur tʼaccompagne. Quʼil te couvre dʼuneonction de force pour continuer à œuvrer dans la joiede lʼEsprit Saint.

ReconnaissanceReconnaissance

BienvenueBienvenue

Bienvenue à Marie Lebel

qui a accepté généreuse-ment la responsabilité de dé-léguée au comité diocésaindu Renouveau charismatiquepour la région de RimouskiEst.

Que lʼEsprit Saint tʼaccompagne afin que tu sois tou-jours porteuse de cette flamme qui tʼhabite. Puisses-tu goûter de grandes joies dans cette mission dʼÉglise.

Bienvenue à Pierre-Marie Vill

qui, dans un grand souci de servir, a accepté dʼêtredélégué de la région de La Mitis, au sein du comitédiocésain du Renouveau cha-rismatique.

Que le Seigneur tʼaccorde lescharismes dont tu as besoinpour accomplir, dans le feu delʼEsprit Saint, cette responsa-bilité. Joie et paix dans la mis-sion.

« De même que le Seigneur est sorti du Père« De même que le Seigneur est sorti du Pèreet nous a donné la lumière, la vie, l’amour,et nous a donné la lumière, la vie, l’amour,

ainsi la mission doit sans cesse nous remettre en mouvement, ainsi la mission doit sans cesse nous remettre en mouvement, nous rendre soucieux d’apporter à celui qui souffre,nous rendre soucieux d’apporter à celui qui souffre,

à celui qui est dans le doute à celui qui est dans le doute et également à celui qui est hésitant,et également à celui qui est hésitant,

la joie du Christ. » la joie du Christ. » (Benoît XVI, Pentecôte 2005