À propos de l’auteure

Siham Jamaa se définit comme une chasseuse de tendances. Après un MBA en Tourisme International qui l’a propulsée dans l’univers du voyage, elle a œuvré auprès du Réseau de veille en tourisme de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) sur de nombreux phéno-mènes précurseurs qui renouvèlent constamment cette industrie. Si Siham veille aujourd’hui davantage sur les tendances dans le domaine du divertissement, elle s’intéresse depuis longtemps aux questions religieuses et spirituelles, ce qui l’a

amenée à la rédaction d’articles et à la participation à des conférences sur le sujet. Le voyage religieux et spirituel l’interpelle ainsi tout par-ticulièrement. À ses yeux, ce type d’expérience s’avère souvent chargé de sens et peut permettre à des per-sonnes aspirant à être meilleures de réaliser leur plein potentiel. Participer à la compréhension des lieux, des symboles et des figures embléma-tiques du Québec qui facilitent ce type de cheminement constitue une réalisation et une contribution dont elle est particulièrement fière.

Les origines du Sanctuaire 6

La basilique 13

La chapelle historique (Petit Sanctuaire) 16

Les jardins 18

Index 22

Sommaire

Le Sanctuaire Notre-Dame- du-Cap : un lieu de prière et de recueillementAprès la basilique Notre-Dame de Guadalupe située à México, le Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap est le deuxième lieu de culte marial en importance en Amérique du Nord. Dans ce parcours, nous irons à la découverte de ce sanctuaire national situé aux abords du fleuve Saint-Laurent. Ce lieu de pèlerinage dédié à la Vierge Marie comprend de nombreux points d’intérêt et des monuments d’une grande valeur patrimoniale, historique et sociale.

Durée : 2h30 • Circuit pédestre

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L a première chapelle en pierre construite sur le site est considérée comme

l’une des plus vieilles églises en pierre au Canada. Malgré son ancienneté, elle a magnifique-ment conservé la plupart de ses composantes d’origine.

En plus de la chapelle origi-nale, le Sanctuaire cache bien des trésors. On peut visiter son immense basilique parée de ver-rières exceptionnelles, découvrir ses superbes jardins surplombant le fleuve et ses paisibles che-mins de croix et du rosaire, sans oublier son pont commémoratif.

Le Sanctuaire recèle également un riche patrimoine immatériel portant sur son histoire et sa vocation religieuse. Ainsi, le récit des lieux est intimement lié au « pont de glace » et au « prodige des yeux », deux événements majeurs qui ont marqué la des-tinée du site.

Situé à mi-chemin entre Montréal et Québec, le Sanctuaire conserve la pratique du pèlerinage bien vivante à ce jour. Il constitue un remar-quable lieu de rencontre pour les visiteurs qui viennent y rendre hommage à la Sainte Vierge ou

simplement ressentir l’âme des lieux et se ressourcer au calme. Campé à proximité du fleuve et entouré de divers aménagements paysagers, ce lieu de pèlerinage marial jouit d’un remarquable climat de recueillement propice à l’intériorisation, à la détente et à l’expérience spirituelle.

Avant de commencer le circuit, procurez-vous une gourde ou un récipient que vous pourrez remplir avec de l’eau de source qui coule dans les jardins du Sanctuaire.

Le pont des chapelets.

© Michel Julien

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Les origines du SanctuaireEn 1659, une modeste chapelle en bois avait été construite par le sieur Pierre Boucher, qui la céda quelques années plus tard à la paroisse Sainte-Madeleine-du-Cap. L’abbé Paul Vachon, pre-

mier curé résident de la paroisse, y établit une confrérie du Saint Rosaire en 1694.

La chapelle en bois devint trop petite et Mgr de Saint-Vallier, évêque de Québec, ordonna, en 1714, la construction d’une nouvelle église en pierre. La paroisse n’était pas très riche à

l’époque. La fabrique parois-siale décida donc de détruire la première chapelle pour en uti-liser les matériaux et d’acheter ailleurs ce qui manquait. On construisit une nouvelle église en pierre qui fut terminée en 1720. Malheureusement, le curé Paul Vachon décéda en 1729, la paroisse demeura sans pasteur jusqu’en 1844.

Lorsqu’en 1864 l’abbé Luc Désilets, personnage ferme, zélé et grand passionné de la Vierge Marie, devint curé de la paroisse, il dut composer avec un abandon de la fréquentation de l’église et une population de plus de 1 000 habitants constamment en désaccord entre eux. L’abbé s’engagea alors à propager la dévotion du rosaire. Ses efforts finirent par être fructueux et les paroissiens revinrent petit à petit à l’église.

C’est là, durant la saison hiver-nale de 1878-1879, que le pro-jet de construction d’une nou-velle église débuta réellement. Cependant, une grande diffi-culté surgit : les matériaux desti-nés à la construction de la future église devaient être acheminés depuis la rive sud du fleuve. Il était donc impératif que la glace se forme sur le Saint-Laurent pour assurer le transport des pierres en traîneau.

7Le Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap : un lieu de prière et de recueillement

Or, selon les années, l’eau du fleuve peut geler ou non sui-vant la température des hivers. Le risque que la glace ne se forme pas était bien présent. Soucieux, le curé Désilets eut l’idée de demander aux paroissiens de prier la Vierge Marie pour faciliter le trans-port du matériel. C’est ainsi que chaque dimanche, après la messe solennelle, les fidèles étaient invités à réciter le cha-pelet pour la formation d’un pont de glace. Les mois les plus froids de l’hiver passèrent sans grand résultat. On était déjà au mois de mars et la congélation de l’eau en cette période tar-dive devenait de plus en plus improbable. Les paroissiens commencèrent à perdre espoir. Loin d’être découragé en ce début de mois de mars, l’abbé Désilets adressa une prière à la Vierge. Il promit de conser-ver la première église, vouée à être détruite, et de la dédier à la Sainte Vierge s’il venait à se former un pont de glace avant le printemps.

Aussitôt dit, aussitôt entendu, le vœu de l’abbé Désilets fut exaucé. Voilà qu’un vent glacial s’abattit sur la région. Contre toute attente, un embâcle se créa entre les deux rives et un pont de glace émergea. Paroissiens et vicaire s’employèrent à le conso-

lider pour aménager une voie d’accès suffisamment praticable sur 2 km. Ces conditions clima-tiques favorables durèrent neuf jours et permirent à un convoi de traîneaux tirés par des che-vaux de traverser le fleuve d’une rive à l’autre. Le pont fut ainsi spontanément surnommé « le pont de glace ».

Plusieurs personnes affluèrent pour venir constater de leurs propres yeux ce phénomène naturel. Et, fait d’autant plus surprenant, il n’y avait de glace nulle part ailleurs sur le fleuve que vis-à-vis du Cap ! Ce pont à la fois mystérieux et éphémère fut baptisé le « pont des chape-lets », en référence à la récita-tion du rosaire. Cet événement constitue le premier prodige à l’origine du Sanctuaire. Les paroissiens attribuèrent à la Sainte Vierge cette inexplicable et tant attendue intervention divine. Marie avait elle-même élu domicile sur le site !

Depuis cet événement, de nom-breux pèlerins se déplacent pour prier dans l’ancienne chapelle sauvegardée en reconnaissance de l’intervention de la Vierge. Le premier pèlerinage public y fut organisé en mai 1883.

La nouvelle église de Sainte-Marie-Madeleine se dressa

L’ utilisation des terres du

Sanctuaire remonte à l’arrivée des pre-miers colons dans la région. Dès 1634, des missionnaires jésuites y étaient présents. Parmi eux figurait le père Jacques Buteux, fondateur de Cap-de-la-Madeleine, mort en martyr sous les balles et les haches des Iroquois.

Le tombeau du Christ, dans les jardins. © Michel Julien

20 Sur les chemins spirituels et religieux du Québec

Dans les jardins, une succes-sion de sentiers vous invitent au recueillement. Une promenade ou une pause méditative s’y prêtent à merveille ! Déambulez à votre rythme et rendez-vous ensuite au pont des chapelets.

Pour conserver la mémoire des lieux et leurs récits immatériels, les Oblats érigèrent ce pont commémoratif en 1924, en souvenir du prodige du « pont de glace » qui s’était formé sur le fleuve en 1879. Le pont est orné de chapelets en évocation à la récitation du rosaire par les paroissiens durant tout l’hiver de cette année-là. Il s’élève au-des-sus d’un ruisseau et porte une inscription mariale.

Juste à la sortie du pont des chapelets se tient devant vous la première station du chemin de croix. Ses statues de bronze qui sillonnent les sentiers pro-viennent de la paroisse Saint-Célestin. Elles racontent l’his-toire de la Passion du Christ et l’épisode douloureux de sa Crucifixion. Suivre ce chemin revient à méditer sur les souf-frances de Jésus, une forme de dévotion très chère aux pèlerins. Que l’on admire tout simple-ment la beauté des statues ou que l’on mène une réflexion sur la signification de ces évé-nements tragiques de la vie de

Jésus, cette voie sacrée permet d’accompagner le Christ dans sa montée au Calvaire. Le parcours finit avec la scène de la mort de Jésus sur la croix, laquelle est installée au-dessus du rocher du Calvaire.

Comme le veut la tradition, le chemin de croix se termine au tombeau du Christ. Dirigez-vous vers l’édicule où il reposait avant sa Résurrection. Ce monu-ment est une réplique identique à celui qui se trouve à la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem.

DD Continuez la promenade à votre guise dans les jardins de ce lieu de pèlerinage.

En plus des prières et des offices liturgiques, le Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap offre une variété d’activités culturelles.

De nos jours, l’événement majeur qu’organise le Sanctuaire est sans aucun doute la fête de l’Assomption, qui a lieu le 15 août de chaque année. Les célé-brations s’étalent sur une période de neuf jours, c’est-à-dire du 8 au 15 août. Récitals, prières, concerts et processions aux flam-beaux sont tout autant d’activi-tés qui rythment cette fête inspi-rante et haute en couleur. Jeunes et grands y prennent part et plu-sieurs communautés culturelles répondent à l’appel.

En dehors de ces célébrations, le Sanctuaire est également un lieu de rassemblement pour plusieurs communautés culturelles, dont les Italiens, les Haïtiens et les his-panophones. Certaines activités, culturelles ou cultuelles, dont des visites et des messes, sont parfois offertes dans leur langue natale.

Le Sanctuaire comprend éga-lement un restaurant avec une terrasse ayant vue sur le fleuve. On y retrouve aussi une aire de pique-nique et une boutique de souvenirs. Pour les visiteurs qui veulent prolonger leur séjour, un lieu d’hébergement est dis-ponible sur place : la Maison de la Madone. Il offre à la fois un service d’hôtellerie de qua-lité ainsi que des activités de ressourcement et de croissance personnelle telles que des ses-sions de méditation, des ateliers d’écriture et des conférences ins-pirantes. Le Sanctuaire met en outre à la disposition des pèlerins une aire de camping qui dévoile un beau panorama du Saint-Laurent.

La basilique.

© iStockphoto.com/Jack_Art

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 Renseignements pratiquesSanctuaire Notre-Dame-du-Cap

626, rue Notre-Dame Est, Trois-Rivières, 819-374-2441, www.sanctuaire-ndc.ca

Horaire : � mi-oct à avr : Petit Sanctuaire 9h à 20h ;

basilique 9h à 17h � mai à mi-oct  : Petit Sanctuaire 8h30 à 20h ;

basilique 8h30 à 19h30

S

Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap (Trois-Rivières) 4

Basilique 13Chapelle historique (Petit Sanctuaire) 16Jardins 18Origines du Sanctuaire 6

Index

Le Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap ISBN 978-2-76583-208-9 (version numérique PDF), est un chapitre tiré du guide Ulysse Sur les chemins spirituels et reli-gieux du Québec, ISBN 978-2-89464-038-8 (version imprimée), dont la publication et le dépôt légal ont eu lieu le deuxième trimestre 2016.

Crédits

Recherche et rédaction : Siham JamaaÉditeurs : Pierre Ledoux et Claude MorneauCorrecteur : Pierre DaveluyAdjoint à l’édition : Ambroise GabrielConception graphique et mise en page : Pascal Biet

Cet ouvrage a été réalisé sous la direction d’Olivier Gougeon et de Claude Morneau.

Remerciements

Ce livre a vu le jour grâce à l’appui de plusieurs personnes qui ont cru en ma passion et qui m’ont soutenue tout au long du projet. Je remercie tout particulièrement Pierre, Rizlaine et Richard.Je tiens également à remercier chaleureusement les merveilleuses communautés religieuses qui m’ont très généreusement ouvert leurs portes et qui m’ont dévoilé leurs trésors spirituels, historiques et artistiques.Un grand merci également aux membres de l’industrie culturelle et touristique pour leur dévouement à servir leurs établissements et leurs régions sans oublier leur enthousiasme communicatif.Je termine en remerciant ma maison d’édition, Guides de voyage Ulysse, pour la confiance, l’audace et la créativité de ses dirigeants.

Siham JamaaLa réalisation de cet ouvrage a été rendue possible en partie grâce au soutien des Sanctuaires Nationaux du Québec (Canada), de Développement économique Canada, de Tourisme Québec, ainsi que du ministère de la Culture et des Communications et de la Ville de Montréal dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal.

Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada.Nous tenons également à remercier le gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

Guides de voyage Ulysse est membre de l’Association nationale des éditeurs de livres.Ce livre numérique ne comporte pas de dispositif de blocage afin de vous en faciliter l’utilisation. Toutefois, il est identifié par un tatouage permettant d’assurer sa traçabilité afin de prévenir le piratage.

Toute photocopie, même partielle, ainsi que toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, sont formellement interdites sous peine de poursuite judiciaire.

© Guides de voyage Ulysse inc.Tous droits réservésISBN 978-2-76583-208-9 (version numérique PDF)