« la migration près de chez vous »
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« La migration près de chez vous » à travers la Normandie et le nord de l’Ille-et-Villaine à l’automne 2010TRANSCRIPT
« La migration près de chez vous » à travers la Normandie et le nord de l’Ille-et-Villaine à l’automne 2010
OBJECTIF : À terme (plusieurs années), nous tenterons de préciser où passent les quelques espèces
bien représentées sur le plan numérique en migration diurne, leur ordre de grandeur mais également
dans quelles conditions elles traversent la zone étudiée.
METHODE : Il convient de rechercher à proximité de chez soi, un endroit offrant une vue suffisamment dégagée (une falaise littorale, une colline bocagère, un secteur de plaine, ou même, votre jardin, la fenêtre de votre appartement…) et de compter les oiseaux en vol migratoire, par tranche de quinze minutes, du 15/10 au 15/11, prioritairement depuis le lever du soleil jusqu’en fin de matinée, mais également à tout autre moment de la journée, en fonction des disponibilités de chacun. Cette enquête qui se veut à la portée de tous, concerne en premier lieu trois espèces : le pigeon ramier, le pinson des arbres et l’étourneau sansonnet. Cependant, les participants sont invités à ajouter à cette liste toutes celles qu’ils savent reconnaître en vol, le plus souvent au cri. Outre le fait de recenser les oiseaux de passage, il est demandé de préciser les conditions météorologiques (Cf. fichier de saisie), informations accessibles sur de nombreux sites internet, comme : http://www.windguru.cz/fr/index.php?sc=27356
http://www.infoclimat.fr/archives/?s=07027&d=2011‐10‐15
http://www.monsieur‐meteo.com/meteo/France/basse‐normandie/manche/Gavray_119605.php
RESULTATS :
Informations cartographiées (les flèches sont symboliquement orientées S.O sans souci de traduire localement des choix différents).
La figure 1 présente les résultats bruts, c’est à dire, le nombre d’oiseaux recensés (870 000 dont 75%
à Carolles) par site (36) sans considération du temps passé (272h dont 30% à Carolles). Elle rend
compte de ce fait, plutôt de la répartition et de la pression des observateurs que des migrateurs.
Cependant, pour les sites comptant au moins 10 000 oiseaux, elle constitue une première
information quant à la façon dont la Normandie est traversée lors de la migration d’automne. Il nous
manque donc une information très importante, un des objectifs principaux de cette proposition,
savoir combien il passe d’oiseaux sur tel ou tel site qui ne serait pas dans les axes connus donc sans
doute pas loin de chez vous.
Les figures 2 à 4 présentent les résultats en moyenne horaire de trois espèces, faciles à identifier, largement réparties en nombre sur notre territoire, pour les 16 sites ayant fait l’objet d’au moins 8
séances de guet (sacahnt que l’observateur, une fois qu’il a choisi un site doit s’y tenir) sur les 32
journées possibles (233h dont 35% à Carolles).
Figure 2 – Le Pigeon ramier : D’après les observations collectées en 2010, cette espèce passe à travers la Normandie « continentale » et assez peu le long des côtes,
Carolles ne représentant que 7% du flux horaire. Cependant, l’image produite interroge car
le réseau d’observateurs actuellement constitué, ne permet pas d’identifier la provenance de
ce flux. Ainsi, arrivent‐ils du N.E ou ont‐ils, pour une partie au moins, traversé la mer de la Manche,
comme ces 70 000 ramiers observés à Jersey d’octobre à décembre dont 20 000 le 16 novembre
(http://www.trektellen.nl/totalen.asp?telpost=495&jaar=2010&site=0&land=2&taal=3) ?
Figure 3 – Le Pinson des arbres : Cette espèce passe à travers la Normandie tout en se concentrant
sur le littoral, Carolles représentant 67% du flux horaire. Ainsi, une voie d’entrée, Le Cap de la Hève
(non figuré car seulement 4 jours de guet lors de cette enquête) et une voie de sortie, Les falaises de
Carolles, se dessinent nettement. Pour tenter de préciser le flux qui nous traverse à un moment
donné, nous pourrions tester au moins une opération concerté en 2011, le long d’un transect
réunissant, par exemple, Carteret à Verneuil‐sur‐Avre (réflexion en cours).
Figure 4 – L’Etourneau sansonnet : Cette espèce semble privilégier également la voie littoral,
puisque les deux sites côtiers bien suivis, Bénerville‐sur‐mer et Carolles, cumulent 65% du flux
horaire.
Figure 1 - Nombre d'oiseaux recensés par site
Figure 2 - Passage horaire du Pigeon ramier
Figure 3 - Passage horaire du Pinson des arbres
Figure 4 - Passage horaire de l'Etourneau sansonnet
Physionomie et conditions du passage migratoire.
Physionomie globale du flux migratoire : Cette analyse porte sur 34 des 36 sites couverts par cette enquête. Sont exclus, Carolles et le Cap de la Hève en raison de leur sureprésentation numérique. Sur
ces quelques 34 sites donc, il a été dénombré 130 000 oiseaux en 184h, soit un passage horaire de
700 ind. comparé aux 5000 dénombrés à Carolles. Le pic migratoire est atteint entre le 25 octobre et
le 3 novembre, représentant 49% du flux global. 16.5% des oiseaux sont passés avant cette date et
34.5% après. 70% des oiseaux ont privilégié une direction S.O, 16% se sont orientés vers l’ouest et 8%
vers le sud.
Conditions météorologiques lors du passage
La force du vent : Le vent a souflé de 2 à 5 Bft pour 84% du temps d’observation, conditions dans
lesquelles nous avons noté 95% du flux migratoire. On fera remarquer cependant, que le ratio « part
relative des migrateurs / part relative par Bft » semble montrer que les oiseaux migrent
proportionnellement moins par vent faible (0 – 1 Bft) et par vent soutenu (6 – 8 Bft) même si la part
de ces vents a été négligeable à l’automne 2010.
La direction du vent : 62% des migrateurs sont passés par vents de sud alors que ceux‐ci ont
représenté 49% du temps de présence sur les sites d’observations. On notera également que 18% du
flux est passé par vents de secteur Nord alors que leur part relative était de 23% et que celle des
vents de secteur ouest fut négligeable à l’automne 2010.
La nébulosité : 62% des migrateurs sont passés par temps couvert (5 à 8/8) quand la part relative de
ces conditions de migration a représenté 67% du temps de présence sur les sites d’observations.
Ainsi, le ratio « flux global relatif / durée globale relative » indique qu’un ciel dégagé (0 à 4/8)
constituerait un léger avantage pour migrer de jour (gain=22%).
Conclusion :
Le nombre de participants (22) à cette première session est encourageant mais nous espérons que
nous serons nettement plus nombreux lors de la prochaine édition ! Rappelons que le protocole
proposé est très simple puisqu’il suffit d’habiter « quelque part » en Normandie et de lever la tête 15
mn de temps à autre, du 15 octobre au 15 novembre, pour noter le passage de trois espèces qui ne
posent pas de problème d’identification à la très grande majorité des 1000 adhérents que compte
l’association. Nous espérons donc que ces quelques lignes vous auront donné envie de participer.
La migration est un moment fort, c’est la rencontre avec une énergie vitale qui vous déborde et
donne à l’observateur le sentiment d’assister de façon privilégiée à un spectacle qu’il sait à la fois
« immuable », mouvant et fragile. Elle est aussi une source de connaissance qu’il nous faut mieux
appréhender.
Nous remercions sincèrement Patrick Alber, Dimitri Aubert, Frédéric Branswyck, Jean Collette,
Maryse Fuchs, Philippe Gachet, Fabrice Gallien, Marc Gauthier, Christian Gérard, Christophe Girard ,
Jacques Girard, James Jean Baptiste, Arnaud Le Houedec, Stéphane Lecocq, Régis Morel, Sébastien
Provost, Pascal Provost, Régis Purenne, Guillaume Theude, Gilbert Vimard, pour leur participation à
cette expérimentation.
Nous vous donnons RDV le 15 octobre 2011 pour le lancement officiel de cette enquête à moyen /
long terme.
Matthieu Beaufils & Bruno Chevalier.
PS : Nous vous invitons à nous contacter par courriel aux adresses suivantes :
[email protected] ou bruno‐[email protected] pour nous informer de votre participation.