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UN MAGAZINE DE PARTAGE - NUMÉRO 32 PRINTEMPS 2014 V IE Chrétienne LA

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« Je Suis le Chemin »

Un magazine de partage - nUméro 32 printemps 2014

VIE ChrétienneLA

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LA VIE CHRETIENNE est une revue ayant pour éditeur LA PRUDENTIELLE, 53 rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, Tél. : 01 43 22 60 84 - Tél. : 06 81 14 83 22, site Internet : www.laviechretienne.com, e-mail : [email protected]. ISSN : 1062-0532. LA PRUDENTIELLE est bienfaitrice de l’EGLISE UNIVERSELLE DE DIEU/LE MONDE A VENIR.COORDINATEUR DE LA PRODUCTION : Dominique Alcindor - COMITE ASSOCIE A LA PRODUCTION ET A LA REDACTION : Gérard Claude, Roger Guilbert, Marie-Angélique Picard, Jeanine Putin, Gérard Stévenin - COMITE DE LECTURE : Catherine Aubel, Françoise Avouac, Gérard Barthelet, Sylviane Brunet, TRADUCTEURS : Jean-Pierre Roche, Michel Vatry PHOTOS : ©Istockphotos - MISE EN PAGE PROMOTION ET RELATIONS LECTEURS : Marie-Angélique Picard COLLABORATION A CE NUMERO : Imprimé en France : IMPRIMERIE RECTO VERSO, 23 rue Waldeck Rousseau, 94400 Vitry-sur-Seine. © Copyright, La Prudentielle 2009-2014 - Tous droits réservés.COORDONNEES DES ASSOCIATIONS CULTUELLES MEMBRES DE L’UNION des EGLISES UNIVERSELLES DE DIEU - LE MONDE A VENIR : En FRANCE METROPOLITAINE, contacter LA PRUDENTIELLE - En MARTINIQUE : B.P. 710 - 97207 Fort-de-France Cedex, 69 Rocade du Bel Horizon, Ravine Vilaine - 97200 Fort-de-France - En GUADELOUPE : Attn. M. et Mme Klock -B.P. 110 - 97130 Capesterre-Belle-Eau - En BELGIQUE : B.P. 12 - 1410 Waterloo.

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La Vie Chrétienne est publiée par La Prudentielle.Cette association philantropique a pour objet le rapprochement et le partage entre les hommes. Elle s’associe aux valeurs des enseignements de Jésus en appor-tant une compréhension contemporaine du message évangélique.

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©Istockphoto

2 La Vie Chrétienne - N°32

VIE ChrétienneLA

p4. Jésus-christ notre pain de vie

p6. la voie sacrée

p8. artisan du miracle

p10. apartheid et réconciliation

p12. le chemin

p14. être un croyant pratiquant

p16. vivre la vieillesse avec espérance

p18. le bonheur

D. Alcindor, G. Claude, P. Dutrois, D. Greenwood, John Halford, J-C. Lacroix, J-P.Roche, M. Vatry,

Êtresen relation

Un magazine de partage - nUméro 31 printemps 2013

VIE ChrétienneLA

Dans ce numéro...

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Observez les gens marcher ! Mais où vont-ils tous ? Cela nous fait penser au sketch

de Raymond Devos intitulé « Où courent-ils ? ». L’artiste arrive sur scène tout essoufflé, s’en excusant auprès du public. Il explique alors qu’il vient de traverser une ville où tout le monde courait… : « Qu’est-ce qui fait courir tous ces gens ? » demande-t-il à un interlocuteur ima-ginaire qui lui répond : « Tout ! Tout ! Il y en a qui courent au plus pressé. D’autres qui courent après les honneurs… Celui-ci court pour la gloire… Celui-là court à sa perte ! ».

Raymond Devos avait le chic pour relever avec humour, pertinence et subtilité, les aberra-tions de notre société. Observez les gens mar-cher ! Surtout dans nos grandes métropoles où les personnes se dé-placent en masse, sur les trottoirs de nos villes, dans les transports en commun, autour des pôles commer-ciaux et des bureaux. Ils empruntent des chemins, suivent des trajets, des itinéraires, des routes, des rues à pied, en voiture, en train, en avion. Des chemins, la terre en est jalonnée par milliards. Il y a ceux qui sont vi-sibles et matériels comme les routes, les lignes de chemin de fer ou les rues, et puis ceux qui sont invisibles, mais non moins tangibles : le chemin du bonheur par exemple ou de la paix ou encore celui de la réconcilia-tion. Ce sont les chemins qui portent l’humanité, qui l’accompagnent au

cours de ses grandes découvertes, de ses progrès et qui permettent les déplacements et donc les rencontres et les échanges.

Le thème que nous avons retenu pour ce numéro porte sur le che-min, celui de la vie, de la réconci-liation, de la paix, du salut. Jésus-Christ déclare être ce chemin : « Je suis le chemin »1. Il ne parle pas d’un chemin matériel, mais du chemin de Sa Personne, de ce qu’Il repré-

sente. En s’incar-nant, Il fait le che-min des cieux à la terre : « La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée »2. Dieu en Personne a habité parmi les hommes. Il a fait un chemin avec nous. Mais les hommes ne L’ont pas reconnu. A

l’instar de ces deux disciples sur le chemin d’Emmaüs qui, tout au long de leur trajet, étaient en présence du Seigneur sans le savoir. Il nous porte tous maintenant sur ce chemin qui mène à Son Père et qui nous in-clut dans Sa relation d’intimité qu’Il entretient avec Lui. Jésus-Christ est éternellement Emmanuel – Dieu parmi les siens, sans que nous le sa-chions. Il nous montre le chemin de la réconciliation à l’image de ce qui s’est passé en Afrique du Sud pour détruire l’aberration de l’apartheid, celui du contentement spirituel dont témoigne le Sermon des béatitudes qui nous ouvre la voie et celui de la

1 Jean 14 : 62 Tite 2 : 11

satiété de l’âme en tant que pain de vie donné au monde.

Le Chemin est donc une Personne. Il est la voie sacrée à l’opposé du sens que l’histoire des batailles de Verdun nous a léguée. Il est le chemin du salut qui est un don gratuit. C’est sur ce chemin que nos yeux s’ouvrent, comme ce fut le cas spirituellement de l’apôtre Paul sur le chemin de Damas ; illustré aussi par l’histoire de cette jeune fille Helen Keller qui grâce à l’amour et la ténacité de sa préceptrice -- image de Christ -- a re-couvré la vue. Quel nouveau chemin s’ouvre-t-il à elle maintenant qu’elle est clairvoyante ? Et finalement, il y a également le chemin de la vieillesse qui est aussi le chemin naturel de la vie que nous sommes exhortés à passer avec Christ dans l’espérance.

Nous souhaitons que vous ayez plai-sir à parcourir notre magazine, au-tant que nous en avons eu à l’éditer pour vous. Que Dieu révèle Sa pré-sence sur le chemin de votre vie. ■

Printemps 2014 3

La rédaction

EDITORIALLe bOnLe bOn

cheminchemin

Il nous porte tous maintenant sur ce chemin

qui mène à Son Père et qui nous inclut dans Sa relation

d’intimité qu’Il entretient

avec Lui

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Jésus a accompli beaucoup de miracles durant Sa vie sur terre. Un seul d’entre eux est rapporté

par les quatre évangélistes, celui de la multiplication des pains. Sans doute parce qu’il s’agit-là d’un miracle particulièrement important dans ce qu’il nous révèle.

Premières mentions de PhiliPPePremières mentions de PhiliPPe

« Ayant levé les yeux, et voyant qu’une grande foule venait à Lui, Jésus dit à Philippe : où achèterons-nous des pains, pour que ces gens aient à manger ?»1. Jésus s’adresse ici à Philippe, l’un de Ses douze disciples, avant d’accomplir le miracle. Pourquoi Philippe, et non pas Pierre, Jean, Jacques ou un autre des apôtres ? Peut-on imaginer une raison à cela ? Il est intéressant de remarquer que Philippe n’est mentionné qu’à trois autres reprises dans ce même évangile de Jean.

Il apparaît une première fois au chapitre un : « Le lendemain, Jésus voulut Se rendre en Galilée, et Il rencontra Philippe. Il lui dit : suis-Moi. Philippe était de Bethsaïda, de la ville d’André et de Pierre. Philippe rencontra Nathanaël, et lui dit : nous avons trouvé Celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph. Nathanaël lui dit : peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon ? Philippe lui répondit : viens, et vois »2. Nous notons que suite à son appel, Philippe va servir immédiatement de lien entre Nathanaël et le Christ. Il sert donc de relais en quelque sorte, en amenant déjà une autre personne à Jésus.

Ensuite, Philippe est mentionné une seconde fois dans Jean chapitre 12 :

1 Jean 6 : 52 Jean 1 : 43-46

« Quelques Grecs, du nombre de ceux qui étaient montés pour adorer pendant la fête, s’adressèrent à Philippe, de Bethsaïda en Galilée, et lui dirent avec instance : Seigneur, nous voudrions voir Jésus. Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe le dirent à Jésus »3. Ici, Philippe sert à nouveau de relais mais cette fois entre un groupe de personnes et Jésus. Là encore, on peut donc constater que ce disciple est mentionné dans un contexte où il amène des personnes à Christ.

Le nom de Philippe est chronologiquement mentionné une troi-sième fois dans l’évangile de Jean, mais nous découvrirons plus loin cette der-nière évocation.

le miracle de la multiPlication des le miracle de la multiPlication des PainsPains

Mais revenons au miracle de la multiplication des pains où nous avons noté que Jésus s’adresse auparavant à Philippe. Jésus sait exactement ce qu’Il fait, Il sait exactement pourquoi Il accomplit toutes les choses ainsi. « Il (Jésus) disait cela pour l’éprouver, car Il savait ce qu’Il allait faire. Philippe Lui répondit : les pains qu’on aurait pour deux cents deniers ne suffiraient pas pour que chacun en reçût un peu. Un de ses disciples, André, frère de Simon Pierre, Lui dit : il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons ; mais qu’est-ce que cela pour tant de gens ? »4.

A partir de ce peu de choses, que se passe-t-il alors ? « Jésus dit : faites-les

3 Jean 12 : 20-224 Jean 6 : 6-9

asseoir. Il y avait dans ce lieu beaucoup d’herbe. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Jésus prit les pains, rendit grâces, et les distribua à ceux qui étaient assis ; Il leur donna de même des poissons, autant qu’ils en voulurent. Lorsqu’ils furent rassasiés,

Il dit à Ses disciples  : ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne se perde. Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restèrent des cinq pains d’orge, après que tous eurent mangé »5.

Après la bénédiction sur la nourriture, Jésus nourrit miraculeusement une foule nombreuse. Elle est rassasiée, et il reste même beaucoup de pains après la distribution : douze corbeilles pleines ! Voilà le miracle de la multiplication des pains, voilà les faits tels qu’ils sont rapportés par les Écritures. Les révélations de Jésus, qui vont suivre cet événement, montrent que ce miracle est réellement important pour bien comprendre l’œuvre de Dieu sur cette terre. Mais avant cela, un intermède particulier va encore se dérouler pour les disciples.

l’éPisode de la traversée en barquel’éPisode de la traversée en barque

« Quand le soir fut venu, Ses disciples descendirent au bord de la mer. Etant montés dans une barque, ils traversaient la mer pour se rendre à Capernaüm. Il faisait déjà nuit, et Jésus ne les avait pas encore rejoints. Il soufflait un grand vent, et la mer était agitée. Après avoir ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils virent Jésus marchant sur la

5 Jean 6 : 10-13

4 La Vie Chrétienne - N°32

jésus-chRIsTjésus-chRIsTnOTRE pAInnOTRE pAInDE vIE

Plus que tous leurs efforts,

c’est la présence rassurante

et la puissance du Seigneur

qui leur ont permis d’atteindre le but

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mer et s’approchant de la barque. Et ils eurent peur »6.

La mer est symbolique de nos vies et le fait de ramer peut se rapporter à tout ce que nous entreprenons par nos propres forces. N’est-il pas vrai qu’effectivement notre vie (comme la mer) nous semble parfois démontée et difficile ? Souvent, pour atteindre nos buts, nous nous efforçons de « ramer » de toutes nos forces, que ces objectifs soient d’ordre personnel, ou bien même en vue de contribuer à l’œuvre de Dieu.

Dans le récit de Jean, les disciples souhaitent rejoindre l’autre rive. Remarquons bien qu’il s’agit là pour eux de répondre à la volonté du Seigneur, qui leur a demandé de se rendre là-bas comme cela est mentionné dans le passage parallèle, dans l’évangile de Matthieu : « Aussitôt après, Il obligea les disciples à monter dans la barque et à passer avant Lui de l’autre côté, pendant qu’Il renverrait la foule »7. Là encore, Jésus sait exactement ce qu’Il fait et les disciples dans la barque s’efforcent donc bien de réaliser Sa volonté. Mais cette traversée est difficile, pénible pour eux, et nécessite beaucoup d’efforts. C’est alors que le Seigneur leur apparaît pour les rassurer : « C’est Moi ; n’ayez pas peur ! »8, leur dit-Il. Comme cette parole est réconfortante pour eux et pour nous ! Pour atteindre un objectif conforme à la volonté de Dieu, et ce malgré les difficultés rencontrées, il est possible, avec foi et assurance, de s’appuyer sur Christ, qui ne nous laisse jamais seuls.

« Ils voulaient donc Le prendre dans la barque, et aussitôt la barque aborda au lieu où ils allaient »9. La distance qui sépare Tibériade de Capernaüm est d’environ 10 km. Or le texte biblique nous montre que les disciples avaient seulement ramé 25 ou 30 stades (mesure de l’époque), ce qui correspond à environ 5 km. Après de longs efforts, ils avaient donc à peine accompli la moitié du parcours. Pourtant, aussitôt que Jésus apparut, il est écrit qu’ils atteignirent le point fixé ! Plus que tous

6 Jean 6 : 16-197 Matthieu 14 : 228 Jean 6 : 209 Jean 6 : 21

leurs efforts, c’est la présence rassurante et la puissance du Seigneur qui leur ont permis d’atteindre le but.

Jésus est notre Pain de vieJésus est notre Pain de vie

Essayons un instant d’imaginer l’état d’esprit des disciples après ces événements. Ils viennent de vivre successivement deux situations extraordinaires : la multiplication des pains, suivie de l’épisode de la barque. Pourquoi l’enchaînement de ces

différents miracles a-t-il eu lieu ? Sans doute pour que cela les prédispose favorablement à recevoir l’enseignement crucial suivant. Et il en va de même pour nous.

Peu de temps après ces évènements, des personnes ayant assisté

au miracle de la multiplication des pains s’approchent de Jésus. « Ils Lui dirent : que devons-nous faire, pour faire les œuvres de Dieu ? Jésus leur répondit : l’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en Celui qu’Il a envoyé »10. Voilà l’œuvre majeure que Dieu accomplit sur cette terre : amener les hommes à croire en Son Fils Jésus-Christ.

Jésus leur dit encore : « JE suis le pain de vie (Il se compare au pain, comme celui qui a été multiplié lors du miracle). Celui qui vient à MOI n’aura jamais faim, et celui qui croit en MOI n’aura jamais soif. Mais, JE vous l’ai dit, vous M’avez vu, et vous ne croyez point. Tous ceux que le Père ME donne viendront à MOI, et JE ne mettrai pas dehors celui qui vient à MOI ; car JE suis descendu du ciel pour faire, non MA volonté, mais la volonté de celui qui M’a envoyé. Or, la volonté de celui qui M’a envoyé, c’est que JE ne perde rien de tout ce qu’il M’a donné (tout comme les restes ramassés après la multiplication), mais que JE le ressuscite au dernier jour »11. Dans ces paroles, il est important d’observer le nombre de fois où Jésus centre Son message sur Lui-même  : pour bien montrer qu’Il occupe réellement la place primordiale dans l’œuvre de Dieu. Le salut n’est pas gagné par le mérite personnel ou par des bonnes œuvres ; mais il est accordé par la grâce de Dieu

10 Jean 6 : 28-2911 Jean 6 : 35-40

et l’expérience en est faite par la foi en Jésus-Christ.

entrer dans la vie du dieu trinitaireentrer dans la vie du dieu trinitaire

Les croyants ont le privilège d’être conscients de cette œuvre merveilleuse et ils peuvent servir à leur tour de relais pour amener des hommes à Jésus-Christ. Tout comme le faisait Philippe. A son sujet, il est temps de découvrir ce troisième passage dans l’évangile de Jean qui mentionne son nom.

Tout d’abord, suite à la résurrection du Seigneur, « Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où Tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ? Jésus lui dit  : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par Moi. Si vous Me connaissiez, vous connaîtriez aussi Mon Père. Et dès maintenant vous Le connaissez, et vous L’avez vu »12. Jésus montre le chemin et révèle la vérité qui conduit au Père. Jésus est la véritable nourriture qui nous remplit de Sa vie et de Sa présence. Car qui est-Il réellement ?

C’est à cet instant que Philippe intervient à nouveau. Et que dit-il ? « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit ». Ce à quoi Jésus répond : « Il y a si longtemps que Je suis avec vous, et tu ne M’as pas connu, Philippe ! Celui qui M’a vu a vu le Père ; comment dis-tu : montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que Je suis dans le Père, et que le Père est en Moi ? »13 .

Voilà ce que Philippe devait encore comprendre : Jésus-Christ est réellement le Représentant du Dieu trinitaire sur cette terre. En tant que Fils de Dieu incarné, en assumant notre humanité brisée et aliénée, Il a inclus toute la race humaine dans Sa relation parfaite avec le Père. Et désormais, le Saint-Esprit rend les personnes capables de connaître et d’aimer le Père et Son Fils, les amenant ainsi à goûter la joie éternelle du salut dans le Royaume de Dieu. ■

12 Jean 14 : 5-813 Jean 14 : 9-10a

Printemps 2014 5

par Michel Vatry

Jésus est la véritable

nourriture qui nous remplit

de Sa vie et de Sa présence

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Après la Première Guerre mondiale, la fameuse route départementale numérotée RD1916, reliant Bar-le-

Duc à Verdun dans la Meuse, fut baptisée « la voie sacrée » par l’écrivain Maurice Barrès. Elle fut appelée ainsi en référence à la « via sacra » en latin, la voie romaine la plus prestigieuse de l’Antiquité.

À Verdun, ceux qui empruntaient cette voie, au nom pourtant si beau, n’y trouvaient pas la paix ni la liberté – puisqu’ils allaient à la guerre -- mais des souffrances insupportables, des mutilations irréversibles, des larmes de détresse et la mort pour des centaines de milliers de soldats.

la « voie sacrée » des hommes la « voie sacrée » des hommes

La description historique de cette voie tristement célèbre nous fait penser à deux passages des Écritures. Le premier nous rappelle que la voie de la paix n’est pas dans l’homme, et le second qu’il existe un chemin qui est de l’ordre du divin et qui s’oppose à l’entendement humain : « Le ravage et la ruine sont sur leur route. Ils ne connaissent pas le chemin de la paix. Il n’y a pas de justice dans leurs voies »1, et « Les voies de Dieu ne sont pas celles des hommes »2. Sur cette RD1916 des évènements hors du commun se produisirent au cours de l’été 1916 ; 90.000 hommes et 50.000 tonnes de munitions, de ravitaillement et de matériel, l’empruntaient chaque semaine pour alimenter la fournaise de la bataille de Verdun.

Nous pouvons mieux saisir pourquoi cette « voie sacrée » était devenue vitale dans cette terrible bataille engagée. Elle était la seule et unique voie d’urgence disponible pour la fourniture en armes et le

1 Esaïe 59 : 7-82 Esaïe 55 : 8

ravitaillement. Cette route était d’autant plus importante que pratiquement toutes les voies ferrées du secteur étaient contrôlées par les Allemands, et sous le feu incessant de leur artillerie. C’est ainsi que durant des semaines et des mois des milliers d’hommes, espacés de quelques mètres seulement, lançaient jour et nuit des pelletées de pierres sans jamais se lasser, pour renforcer et maintenir dans un état praticable la « voie sacrée ».

En parcourant aujourd’hui cette « voie sacrée », le souvenir de certains chiffres donne le vertige, car entre le 22 février et le 4 mars 1916, pas moins de 132 bataillons y furent transportés, de même que 20.700 tonnes de munitions et 1.300 tonnes de vivres. En songeant à ces grandes routes d’autrefois, tant la « via sacra » à Rome, que « la voie sacrée » à Verdun, ne sommes-nous pas en droit de nous demander ce qu’il reste de ces voies -- fussent-elles baptisées « sacrées » -- que les hommes ont bâties ? Quel héritage nous ont-elles laissé à part des monuments aux morts et des vestiges de la guerre ? N’y a-t-il pas une autre « voie sacrée » menant à la paix, à la sécurité et à la liberté ?

Nos esprits modernes et individualistes peuvent facilement accepter l’idée qu’il n’y aurait en définitive qu’une seule « voie sacrée », celle des hommes. Il nous semble convenable de penser que chacun peut trouver sa « voie sacrée » par ses propres moyens et en fonction de ses besoins, une voie « à la carte » en somme  ! Certaines personnes ne verraient pas d’inconvénient à imposer, même par la force, leurs « voies sacrées » aux autres ! Mais il existe une autre voie que celle proposée par les hommes. Il s’agit de celle qui conduit à la liberté et à la vraie vie. Construite non par le génie humain mais par une autre dimension,

celle de la puissance et de l’action de l’amour de Dieu.

la « voie sacrée de dieu »la « voie sacrée de dieu »

Les Saintes Écritures nous enseignent une autre voie, différente de celle qui conduit à la mort. De l’Ancien au Nouveau Testament, cette « voie sacrée » converge vers Jésus-Christ, le Prince de la paix, de la vérité et de la liberté.

Nous voyons dès le départ, dans la Genèse, que le chemin de Dieu que nous pouvons appeler la « voie sacrée » était gardé par des chérubins : « C’est ainsi que Dieu chassa Adam du jardin d’Eden, et Il mit à l’orient du jardin d’Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie »3. Quelle que soit notre compréhension ou notre interprétation de ce passage biblique, la métaphore qui s’en dégage est très utile pour la suite. Se pourrait-il que ce chemin de vie soit « gardé » jusqu’à l’apparition de Celui qui se révélera être Lui-même le chemin de vie ?

Le chapitre 35 du livre du prophète Esaïe évoque le retour des exilés. Il fait référence aux dix tribus d’Israël dans le nord de la Samarie qui furent déportées, et aux deux autres, Juda et Benjamin, dont la capitale Jérusalem fut assiégée par l’Assyrien Sanchérib. Avant l’œuvre rédemptrice du Christ, l’humanité était aussi exilée, perdue, sans un véritable chemin vers lequel se diriger ! Alors que le thème de « la voie sacrée » renvoie à la bonne nouvelle comme le mentionne puissamment le prophète Esaïe : « L’Esprit du Seigneur, l’Eternel est sur moi. Car l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux »4. C’est un thème qui évoque l’espérance, la joie et l’allégresse.

les bonnes nouvellesles bonnes nouvelles

Ces bonnes nouvelles ont été faites siennes par le Christ Lui-même qui va jusqu’à dire à Ses disciples que cette Ecriture est accomplie5. Gardons bien

3 Genèse 3 : 244 Esaïe 61 : 15 Luc 4 : 18-21

6 La Vie Chrétienne - N°32

LA vOIEsAcRéE

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à l’esprit que tout converge vers Jésus-Christ qui est la Bonne Nouvelle en Personne.

« Le désert et le pays aride se réjouiront, la solitude s’égaiera et fleurira comme un narcisse. Les eaux jailliront dans le désert et des ruisseaux dans la solitude »6. Cette magnifique description recèle une grande vérité spirituelle. Jésus-Christ est cette eau qui jaillira dans le désert spirituel qui n’est autre que celui dans lequel se trouve l’humanité. L’abondance de l’eau, symbolisée par le Saint-Esprit, est un signe de la présence de Jésus-Christ venu faire Sa demeure parmi les hommes. Cette présence est souvent exprimée par les images de nos déserts spirituels qui ruissellent d’eau, qui refleurissent, symbole d’un renouvellement ou d’une recréation !

«  Jésus répondit à la femme Samaritaine : Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit  : Donne-moi à boire ! Tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t’aurait donné de l’eau vive »7. « Mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie Eternelle »8. Les hommes n’auront plus soif : « Ils seront conduits vers des sources d’eau, Il changera les montagnes en chemins, et les routes seront frayées »9 et « Le mirage se changera en étang, et la terre desséchée se transformera en sources d’eau »10.

Mais comment accéder à ce paradis si merveilleux où l’homme n’aura plus jamais soif et où il sera rassasié à jamais, parce que l’eau jaillira de l’infini, là où elle prend sa source au cœur de l’éternité ? « Il y aura là un chemin frayé, une route, qu’on appellera la voie Sainte ou la voie sacrée »11. Nous touchons là à l’identité de cette « voie sacrée ».

Il est intéressant de savoir que les noms d’Esaïe et de Jésus sont dérivés de la même racine hébraïque du mot « sauver », « yasa » en hébreu. Ainsi, le prophète Esaïe annonce le Sauveur, Jésus, venu pour sauver ce qui était perdu en frayant une route nouvelle pour que

6 Esaïe 35 : 1 et 67 Jean 4 : 108 Jean 4 : 149 Esaïe 49 : 10 - 1110 Esaïe 35 : 711 Esaïe 35 : 8

les hommes puissent accéder à Lui  ! À l’époque des Israélites, un chemin ou un sentier représentait beaucoup. L’ancien Sémite était un nomade. L’exode reflète cette idée. Le terme « exodos » signifie chemin de sortie, chemin à travers le désert, en marche vers la terre promise, avec cette notion ancrée de chemin sacré conduisant au repos de Dieu.

La « voie sacrée » est ainsi nommée parce qu’elle est le chemin de Dieu, parce que Dieu y passe avec les siens. Le chrétien d’aujourd’hui vit un nouvel exode qui démarre de son exil intérieur vers le chemin, la vérité et la vie. Dieu nous annonce que même dans nos déserts, dans nos endroits desséchés, nos lieux de mort, il existe une nouvelle route, un chemin de vie possible, grâce au sang de notre Seigneur Jésus-Christ.

«  Ainsi donc, frères, puisque nous avons au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu’Il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire de Sa chair »12. Cela est tout simplement merveilleux, puisque ce passage nous révèle que la route nouvelle ou la « voie sacrée » est vivante ! Cette route n’est pas quelque chose d’inerte, mais de vivant et qui est vie !

Jésus-christ : la « voie sacrée »Jésus-christ : la « voie sacrée »

Nous sommes partis du chemin de l’arbre de vie gardé par les chérubins dans le livre de la Genèse, pour terminer par le chemin sacré de la vie qui n’est autre que Jésus-Christ. « Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ? Jésus lui dit : Je suis le chemin, (la route nouvelle – la route sainte – la voie sacrée) la vérité et la vie »13. Jésus-Christ est la seule « voie sacrée ». Il est venu transformer nos chemins humains et mortels en un chemin de vie éternelle. C’est le seul chemin possible, car Dieu Lui-même l’emprunte avec nous. Nous pouvons tous croire en l’existence de Dieu de multiples manières. Mais pour

12 Hébreux 10 : 1913 Jean 14 : 4 - 6

Le connaître, savoir qui Il est vraiment, entendre Sa voix, recevoir Son amour et faire l’expérience de Sa présence, les Saintes Ecritures nous disent qu’il n’y a qu’un seul chemin de vie pour y arriver.

Tous les hommes désirent le bonheur, la vraie vie, y compris les fondateurs de multiples religions, mais Jésus nous dit que Lui seul est La vie. Quelque chose d’incroyable s’est passé un jour dans notre histoire : Dieu s’est fait homme pour nous indiquer la « voie sacrée », pour Se révéler comme étant la « voie sacrée ».

l’invitationl’invitation

Blaise Pascal, scientifique chrétien du XVIIème siècle, a écrit qu’il y avait dans le cœur de l’homme un vide à la grandeur de Dieu, que rien, ni personne à part Dieu, ne saurait combler14. Certaines personnes ressentent ce vide de façon aiguë, d’autres, de manière moins perceptible du fait qu’ils ont une vie bien « remplie ». Mais tous les hommes, sans exception, sont en quête de plénitude et de paix intérieure. L’expérience de tous les chemins dans lesquels les hommes se sont engagés à ce jour, démontre qu’un sentiment de vide persiste. Jésus-Christ adresse à toute l’humanité qui est fatiguée, chargée et vide, la plus merveilleuse invitation jamais adressée à ce jour : « Venez à moi »15 ! « Je vous invite  », nous exhorte-t-Il, «  à vous engager sur la “voie sacrée”, car Je suis le “chemin sacré”, Je suis la vie et la vérité ». Amis lecteurs, pouvons-nous rester indifférents devant un enjeu si grand et si merveilleux ? ■

14 Blaise Pascal, Pensées15 Matthieu 11 : 28

par Gérard Claude

Printemps 2014 7

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nous avons tous des films préférés. Le mien, depuis toujours, s’appelle Miracle en Alabama

(NDLR : Titre en anglais The Miracle Worker qui signifie L’Artisan du Miracle). Ce film américain retrace l’histoire vers la fin du 19ème siècle d’une jeune fille qui est devenue aveugle et sourde peu de temps après sa naissance. Elle s’appelle Helen Keller. Elle avait une éducatrice nommée Ann Sullivan dont l’amour et la patience extraordinaire permirent à Helen d’apprendre à lire et à parler. Ma scène favorite du film est le moment qui se déroule près d’un puits, lorsque Helen se rend soudainement compte du lien qui existe entre les symboles -- (qu’on lui tapotait sur la paume de sa main) et les objets de son environnement. Il y a quelques années, j’ai pu me rendre à l’endroit où cette prise de conscience, ce véritable miracle qui bouleversa sa vie, eut lieu.

une lueur d’esPoirune lueur d’esPoir

Helen Keller est née dans une ville tranquille du nord de l’Alabama, aux États-Unis. À l’âge de 18 mois, elle fut frappée d’une maladie qui la laissa aveugle et sourde. Elle grandit dans un monde de totale obscurité et de silence. Bien que la petite fille fût vive d’esprit, elle était cependant incapable de communiquer ou de répondre de quelque façon intelligible que ce soit aux questions qui lui étaient posées.

Finalement, ses parents désarmés et désespérés face à la condition de leur fille, engagèrent une éducatrice et préceptrice appelée Ann Sullivan pour leur venir en aide. Ann accepta de relever le défi qui consistait à trouver un moyen de communiquer avec la petite fille devenue presque farouche depuis. Lorsqu’elles furent présentées l’une à

l’autre, Helen apprécia rapidement la compagnie de Ann. Son éducatrice commença par lui faire sentir la forme des objets en les plaçant dans une main de l’enfant tout en formant dans son autre main les lettres qui composaient le nom de l’objet, grâce à un alphabet spécialement conçu pour les besoins d’Helen. Mais cet exercice et cette technique se révélèrent rapidement très frustrants et futiles pour Helen, car, malgré tous ses efforts, celle-ci n’arrivait pas à établir la relation entre les objets dans sa main et les symboles qui étaient tracés dans son autre main.

le miraclele miracle

Puis, un beau jour, le miracle se produisit. Helen raconte ce qui se passa alors dans sa vie avec ses propres mots tirés de son autobiographie intitulée The Story of My Life (en français, L’Histoire de Ma Vie) :

« Nous descendions le sentier qui mène vers le puits, attirées par le parfum du chèvrefeuille qui le couvrait. Quelqu’un puisait de l’eau et Ann mon éducatrice plaça ma main sous le jet. Pendant que le filet d’eau fraîche ruisselait sur ma main, elle épela le mot “eau” sur mon autre main ; lentement au début, puis rapidement. Je restais calme, toute mon attention fixée sur le mouvement de ses doigts.

Soudain, j’eus vaguement conscience de quelque chose que j’avais oublié — une sensation de retour en arrière — et c’est ainsi que le mystère du langage se révéla à moi. Je sus alors qu’“e-a-u” signifiait cette merveilleuse chose fraîche qui coulait entre les doigts de ma main. Ce mot vivant éveilla mon âme, lui apporta lumière, espoir, joie, et libération ! »

Le monde ténébreux et silencieux d’Helen explosa soudainement en une vie nouvelle. Ce jour-là, elle apprit trente nouveaux mots ; puis, au cours des quelques semaines suivantes, elle fut en mesure d’assimiler des centaines

d’autres nouveaux mots. Helen réussit à être diplômée avec les honneurs au Collège Radcliff. Et jusqu’à sa mort en 1968, elle parcourut le monde en tant que témoin et source d’espoir et d’inspiration pour tous ceux qui assistèrent à ses conférences et qu’elle rencontra dans sa vie.

Tout commença en ce jour au bord d’un puits, en compagnie d’une éducatrice dévouée et affectueuse qui l’aima et crut en son potentiel.

La demeure d’Helen Keller existe encore de nos jours. Elle a été préservée et peut être visitée. La fameuse pompe du puits est toujours là, bien qu’elle soit maintenant recouverte d’un toit de protection au lieu d’un treillage avec du chèvrefeuille. En me tenant à cet endroit précis près de la pompe, j’essayais d’imaginer le sentiment de liberté et de joie que ressentit Helen lorsqu’elle comprit, soudainement, ce qu’était le langage et que sa vie en fut complètement transformée. En fait, il se trouve que j’ai vécu une expérience similaire ; et peut-être que vous aussi.

l’heure où J’ai cru l’heure où J’ai cru

Je me souviens encore très bien du moment et de l’endroit où j’ai vraiment compris que Jésus m’aimait, qu’Il m’avait racheté et qu’Il ne m’abandonnerait jamais. J’avais bien entendu tout au long de ma vie qu’Il était mon Sauveur, mais

8 La Vie Chrétienne - N°32

AgEnTAgEnTDu mIRAcLEDu mIRAcLE

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pour moi, il ne s’agissait-là que d’un cliché religieux de plus. Je venais d’une famille protestante, et nous devînmes ensuite catholiques ; mais adolescent, je rejetais tout. C’est à l’âge de 20 ans que je me suis mis à m’intéresser de nouveau au christianisme. Alors je fus rebaptisé. Mais en regardant en arrière, je réalise que, même si j’étais alors sincère, je n’avais pas encore compris tout ce que cela signifiait. Mais un jour, ayant travaillé tard, alors que je priais dans la chambre noire du magasin de photographie où j’étais employé, je compris. Tout comme Helen, je vis soudainement la relation qui existe entre le symbole et la réalité. Pourquoi à ce moment-là ? Pourquoi à cet endroit-là ? Je ne le sais pas.

Je présume que beaucoup de gens, en lisant ceci, peuvent aussi se rappeler d’un moment similaire de leur vie où « tout se débloqua », où soudainement nous comprîmes que nous avions un Sauveur. Pour l’apôtre Paul, ce fut sur le chemin de Damas. Pour « Thomas le sceptique », ce fut un face-à-face avec Jésus, après qu’Il fut ressuscité. Pour le larron crucifié en même temps que Christ, ce fut au moment d’agoniser avant la mort. Pour moi, ce fut en priant dans une chambre noire. Et pour vous ?

couleurs et sons du salutcouleurs et sons du salut

A mesure que ma compréhension du christianisme se développa, j’en vins à apprécier que Jésus ne fût pas seulement mon Sauveur personnel mais aussi Celui de toute l’humanité1. Il est venu apporter les couleurs et les sons du salut à un monde spirituellement aveugle et sourd. Il a dit : « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi »2.

Tous les hommes ! Notre Dieu trinitaire — Père, Fils et Esprit — est un Dieu qui réside dans une communion éternelle d’amour3, et Il a étendu cette relation à toute la création, et plus particulièrement à nous, êtres humains. Plus que cela, le Fils de Dieu est réellement devenu l’un de nous, en s’identifiant de façon permanente à nous, et en partageant avec nous Sa propre relation parfaite d’amour avec le Père. L’apôtre Paul a déclaré : « Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui ; il a voulu par

1 1 Timothée 4 : 10 ; 1 Jean 2 : 22 Jean 12 : 323 1 Jean 1 : 3

lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix »4.

Jésus n’essaie pas de réconcilier le monde à Dieu ; Il l’a déjà fait. Ceci affecte sûrement notre façon de regarder nos compagnons humains. Ils ne sont pas exclus ; ils sont inclus, mais ne le savent pas encore. Ils sont des frères et des sœurs que Jésus attire vers Lui, tout comme Il l’a dit.

Nous, gens religieux, nous sommes très bons pour cataloguer les personnes en « sauvées et non sauvées », « justes et injustes », « incluses et exclues », et même pour distinguer « notre Église » de « leur Église ». Mais la vérité, c’est que nous sommes tous dans le même bateau — perdus, aveugles et sourds -- jusqu’à ce que le Fils de Dieu épouse notre cause et que « la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue »5.

tous sur le même sentiertous sur le même sentier

Tout être humain est quelque part sur ce sentier menant vers Christ. Certains d’entre nous, Dieu merci, ont déjà eu leurs oreilles et leurs yeux ouverts. Jésus ne veut pas que nous nous mettions à juger ceux qui sont encore sur le chemin, mais Il veut plutôt que nous prenions part à Son œuvre consistant à les amener aussi vers Lui.

Ann Sullivan aspirait à apporter la lumière du contact humain, de la communication et de l’amitié dans les ténèbres d’Helen Keller. Ann ne pouvait pas obliger l’esprit d’Helen à s’ouvrir, mais par des mois d’amour persistant et inconditionnel, elle a bâti une relation de

4 Colossiens 1 : 19-205 Jean 1 : 5

confiance et devint l’agent par lequel le miracle put se produire.

Helen Keller fut une chrétienne fervente. Plus tard dans sa vie, regardant en arrière ses années de silence et de ténèbres, elle écrivit : « J’ai toujours su que Dieu était là. Simplement, je ne connaissais pas Son nom ».

Pour beaucoup de gens, la connexion entre leur vie et Jésus ne s’est pas encore opérée. Mais Dieu est à la fois patient et tenace dans Son amour éternel. Il ne force jamais personne à recevoir cet amour, car alors ce ne serait pas de l’amour ; mais Dieu n’abandonnera pas, même pas les récalcitrants les plus opiniâtres, parce qu’ils appartiennent aussi à Jésus-Christ.

Dieu nous a donné, à nous qui croyons déjà, dans notre petite mesure, la bénédiction de nous joindre à Lui dans Son œuvre consistant à faire connaître Sa bonne nouvelle. Parfois, il peut sembler que nous n’allons nulle part. C’est pourquoi nous devons nous encourager, nous soutenir et nous inspirer les uns les autres — et apprendre, le long du chemin, ce que signifie vivre ensemble en Christ dans une communion d’amour.

Après tout, Dieu nous a créés pour nous soutenir avec amour — pour nous aimer les uns les autres tout comme Christ nous aime et S’est donné Lui-même pour nous. Par cet amour, Jésus a dit que d’autres sauront que nous Lui appartenons6. Le don de Dieu de la foi et du salut est véritablement un miracle, lequel Dieu veut que nous recevions premièrement, que nous le vivions et que nous le partagions ensuite.

Tout comme l’eau de la pompe a provoqué une vie nouvelle chez Helen Keller, de même l’eau de la Parole produit une vie nouvelle chez tous ceux qui la reçoivent. ■

6 Jean 13 : 35

Printemps 2014 9

par John Halford

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Apartheid1, un mot qui cingle comme un fouet, comme une in-congruité, comme une anomalie.

Au milieu du XXème siècle, alors que toutes les populations originaires des pays alentours se libèrent de l’hégémo-nie coloniale et parviennent à l’indépen-dance, l’Afrique du Sud résiste à ce vent de liberté et s’enlise dans une politique ségrégationniste à l’encontre des popu-lations noires.

un PeuPle reJeté enfin libéré !un PeuPle reJeté enfin libéré !

Afin de justifier leurs actes barbares et l’asservissement de milliers de per-sonnes, les instances dirigeantes ont uti-lisé une interprétation aberrante d’un passage de la Genèse qui s’applique-rait, selon eux, au peuple noir : « Mau-dit soit Canaan ! Qu’il soit l’esclave des esclaves pour ses frères »2, s’octroyant ainsi une légitimité de droit divin ! Du-rant plus de 40 ans, de 1948 à 1991, les populations non-blanches subiront mau-vais traitements, injustices et brimades. La révolte s’organise, mais la répression est sanglante.

C’est en 1944 qu’un jeune avocat de 26 ans du nom de Nelson Mandela prend la tête du mouvement antiapartheid. Parti-cipant à des opérations de sabotage et réussissant à mobiliser avec lui toutes les forces d’opposition, il est arrêté et condamné à la réclusion à perpétuité ! La répression redouble, mais finalement sous la pression internationale, le gou-vernement cède et vote l’abolition de l’apartheid en 1991. Après 27 ans de détention, Nelson Mandela est libéré puis devient le premier président noir élu démocratiquement de l’Afrique du Sud libre.

fragile réconciliationfragile réconciliation

Afin de rétablir l’entente et la paix, Man-dela se consacre avant tout à la restaura-tion des relations intercommunautaires et crée « les commissions-vérité et ré-conciliation », un espace où les anciens

1 Apartheid signifie « mis à part, sé-paré » en Africaans, la langue his-torique de l’Afrique du Sud.

2 Genèse 9 : 25

adversaires proapartheid et antiapar-theid sont invités à se rencontrer pour construire leur réconciliation par-delà les luttes et les divisions du passé.

Malgré ces initiatives visant à favoriser la restauration de relations apaisées, la société multiraciale d’Afrique du Sud reste encore confrontée à de graves pro-blèmes économiques, à de nombreuses tensions raciales et à des réactions de re-plis communautaires.

Ce qui s’est passé en Afrique du Sud, et tout au long de l’histoire de l’humanité dans bien d’autres pays -- des hommes qui se maltraitent entre eux, sous le pré-texte de la couleur de la peau ou sous d’autres excuses -- c’est le symptôme du choix de l’humanité. C’est-à-dire que l’homme, en se coupant de Dieu, se coupe de son prochain également et cherche à le dominer au lieu de vivre en paix avec lui. C’est la manifestation d’un état d’esprit établissant ses propres lois et ses propres règles au détriment d’autres personnes.

une relation interromPueune relation interromPue

Le véritable péché du premier homme, Adam, révélé dans le livre de la Genèse, ne fut pas tant d’avoir transgressé l’ordre de Son Créateur, que d’avoir choisi de se cacher, de s’éloigner de Lui et de rompre unilatéralement la relation avec Dieu. Le problème n’est pas la désobéissance, car Dieu peut toujours la rattraper avec le pardon. Mais le plus grave fut le fait qu’il s’enfonçât dans un déni en blâmant Ève sa femme et donc Dieu3 ultimement. La reconnaissance de son état aurait simpli-fié les choses. Et pourtant avant sa faute, tous les jours, dit le texte biblique, Dieu se promenait en sa compagnie dans le jardin des délices. Que craignait donc Adam ? D’être puni, de mourir comme Dieu le lui avait annoncé ? Dieu n’est pas ainsi, Il aurait certainement voulu que leur relation continue et s’appro-fondisse, puisque le pardon est dispo-nible dès le départ. Cependant, Dieu, attristé, ne le fit pas mourir et le laissa partir loin de Lui : « Mon fils, lui annonça

3 Genèse 3 : 12

Dieu, ta vie va changer là-bas, les condi-tions de vie pour toi et ta descendance seront difficiles. Les souffrances seront ton lot quotidien, privé de ma présence pour les affronter, les vivre et les traver-ser ». Adam quitte donc Celui qui lui a donné le souffle de la vie et se plonge dans sa nouvelle existence, seul, dans l’angoisse de l’inconnu et sans Dieu – enfin, le croit-il !

l’aPartheid sPirituell’aPartheid sPirituel

Aujourd’hui encore, les hommes ont écarté Dieu de leur vie. Cette séparation, décidée unilatéralement, a engendré toutes sortes de maux et de souffrances. En fait, ce sont les hommes qui se sont enfermés eux-mêmes dans une sorte d’apartheid précaire, se privant ainsi de la vie abondante et libre que procure une relation avec Dieu et se plaçant ainsi loin de la source même de la vie. Pourtant, Dieu n’a eu de cesse de s’approcher de l’humanité et de témoigner de Sa pré-sence parmi les hommes afin de les in-citer librement à se tourner vers Lui. Le prophète Osée rapporte dans l’Ancien Testament comment Dieu s’est profon-dément impliqué auprès des hommes : « Je les tirai avec des liens d’humanité, avec des cordages d’amour... », mais, reconnaît Dieu : « Mon peuple est enclin à s’éloigner de moi »4. Malgré Ses té-moignages de bienveillance à leur égard, les hommes dans leur ensemble ont fait le choix de porter des chaînes pesantes et rester dans leur prison spirituelle, ver-rouillée de l’intérieur5. Certains sont en colère contre Dieu, Lequel, pensent-ils, ne fait rien pour les sortir de leur condi-tion désespérée. D’autres s’enferment

4 Osée 11 : 4, 75 Actes 14 : 16-17

10 La Vie Chrétienne - N°32

ApARThEID ET RécOncILIATIOnApARThEID ET RécOncILIATIOn

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dans une moralité rigide sans faille pour être trouvés, par ce Dieu impi-toyable qu’ils se sont imaginés, irrépro-chables et assez bons pour être sauvés. Il y a aussi ceux qui pensent que Dieu est prêt à juger leurs moindres écarts de conduite ; ils vivent dans la peur d’être sanctionnés ou d’être damnés. Une autre catégorie de personnes ne croient même plus en l’existence d’un Dieu, prétextant qu’Il est responsable de toutes les souffrances du monde, alors que c’est l’homme qui en est la cause. Beaucoup se sentent oubliés, exilés ou bannis et expriment ainsi leur désarroi : « Pourquoi Dieu est-Il si loin là-haut, n’entend-Il pas nos cris, ne voit-Il pas nos larmes ? Tout Lui est-Il si indifférent ? »6. D’une manière ou d’une autre, l’apartheid est partout !

un dieu qui Pense à nousun dieu qui Pense à nous

Dieu n’a jamais été fâché contre l’hu-manité, Il n’est pas en colère. Si Dieu est en colère, c’est contre notre entê-tement à vouloir suivre nos propres rai-sonnements et contre le mal que nous nous infligeons à nous-mêmes et à nos pairs, ce qui nous rend malheureux. Il n‘est pas sourd et Il pense à nous. Mais Il a préféré laisser aux hommes leur autonomie, leur indépendance pour qu’ils fassent leurs propres choix, expérimentent la vie les uns avec les autres et exercent leur libre arbitre. C’est Sa façon personnelle d’exprimer son amour, en nous laissant à tous un large espace de liberté.

Ce sont les hommes eux-mêmes qui ont condamné la porte d’accès à la re-

6 Lamentations 2 : 18-19

lation divine. Ils sont devenus ennemis de Dieu et ne veulent pas entendre par-ler de Lui. Pourtant Dieu n’a pas rompu Son lien privilégié avec les hommes. Il n’a eu de cesse de les interpeller par des hommes et des femmes qu’Il en-voyait témoigner de Son amour pour eux afin qu’ils se tournent vers Lui, mais comme le montrent les récits de l’Ancien Testament, seuls quelques-uns ont accepté de L’entendre. Mais Dieu veut absolument que tous les hommes soient sauvés !7 Tel est Son souhait ! Dans ces conditions, qui va pouvoir prendre en charge le rétablissement de la relation interrompue ? Qui peut œuvrer à la réconciliation des hommes avec Dieu ? Qui peut renverser les murs de séparation et rapprocher une huma-nité qui s’est détournée de Celui qui l’attend depuis si longtemps ?

Jésus-christ assume nos PéchésJésus-christ assume nos Péchés

Par amour pour une humanité péche-resse, Jésus-Christ s’est librement et volontairement dépouillé de Sa gloire pour venir rejoindre une humanité au tréfonds de ses ténèbres. Il a tout quitté pour nous, Son espace confortable de vie auprès de Son Père, la proximité réconfortante de Sa relation avec Lui et a renoncé à Sa toute-puissance. Il se rend solidaire de l’humanité en re-vêtant une enveloppe charnelle pour l’atteindre jusque dans sa déchéance et bien qu’Il n’ait jamais péché, Il de-vint péché pour elle, afin de nous sau-ver tous par Sa mort : « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous deve-nions en lui justice de Dieu »8. En s’in-carnant, Jésus-Christ assume le poids de tous nos péchés, Il se charge de nos fautes, les reconnaît et les confesse en notre nom à tous et pour nous tous, et ce, bien qu’Il n’ait jamais péché. Jé-sus-Christ, le second Adam, accomplit ainsi ce que le premier Adam n’a jamais pu faire. Pourquoi ? Parce que, pour qu’il y ait réconciliation, il faut qu’il y ait une reconnaissance de la faute, et c’est justement cette reconnaissance – cette repentance vicariale - que Jé-sus-Christ est venu exprimer en notre nom à tous. Il a cloué les péchés de

7 1 Timothée 2 : 48 2 Corinthiens 5:21

nous tous à la croix, en Son corps. Il n’y a donc plus de condamnation sur quiconque9. C’est par Lui et en Lui que s’ouvre la porte de la véritable réconci-liation de l’homme avec Dieu : « Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché »10.

Jésus-christ : la Porte d’accès à la Jésus-christ : la Porte d’accès à la réconciliationréconciliation

Jésus-Christ vient avec de bonnes nou-velles pour nous tous : tous nos péchés sont payés, II nous lave de toute notre culpabilité. Jésus nous a mis en bons termes avec Dieu : nous sommes tous réconciliés avec Lui, Il vit en nous, Il est venu Lui-même pour nous ramener à la maison, auprès de Son Père. En Lui, nous sommes tous libérés des chaînes du péché et de notre ghetto spirituel pour venir au Père dont les bras sont grands ouverts pour nous accueillir, si seulement nous le voulons. « Car il est notre paix, Lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation »11. Christ étant pleine-ment Dieu et pleinement homme, Lui seul pouvait jouer le rôle de médiateur entre Dieu et les hommes, c’est en Lui que s’accomplit la réconciliation des hommes avec Dieu, de l’humain avec le divin.

entrons dans la réconciliationentrons dans la réconciliation

« Car si, lorsque nous étions enne-mis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie »12. Tous les hommes sont sauvés objectivement et réconciliés avec Dieu par Jésus-Christ, même s’ils n’en ont pas encore pris conscience. Dieu est patient, Il est doux et Il nous aime. Il nous accorde Son pardon, Sa paix, Sa joie et un soutien sans faille dans les vicissitudes de notre vie. Par Christ, Il nous a fait déjà en-trer dans Sa vie. Maintenant que nous L’avons découvert, à nous de partici-per à cette vie qu’Il nous offre dès à présent. ■

9 Romains 8 : 31-3410 Romains 8 : 311 Ephésiens 2 : 1412 Romains 5 : 10-11

Printemps 2014 11

par Dominique Greenwood

ApARThEID ET RécOncILIATIOnApARThEID ET RécOncILIATIOn

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chEmInchEmInDans le monde, il existe toutes

sortes de chemins ; la terre en est recouverte par milliards. Il y

a les chemins qui nous mènent au tra-vail, ceux qui nous ramènent chez nous. Les chemins de randonnée, ceux des loi-sirs, ceux des rencontres. Il y a les che-mins sur les mers qu’empruntent les ba-teaux. Et ceux qui sont dans le ciel que prennent les avions. Il y a aussi les che-mins métaphoriques  : celui de la paix, du bonheur que tout le monde cherche ou de la guerre. Il y a le chemin de croix aussi.

Dans les évangiles, Jésus-Christ parle d’un autre chemin. Un chemin spirituel. En fait, Il se décrit comme étant Lui-même ce chemin : « Je suis le chemin, la vérité et la vie »1. Qu’entend-Il par cela ? Et comment sommes-nous concernés par Sa déclaration ?

le chemin qui nous reliele chemin qui nous relie

Tout chemin mène quelque part et ouvre donc des perspectives. Mais lorsque Jésus-Christ parle d’un chemin, Il ne parle pas d’un chemin balisé fait de pierre, comme il en existait tant à Son époque. Il évoque plutôt le lien qu’Il a établi entre Son Père et toute l’huma-nité. Ce chemin-là est plus difficile à per-cevoir. Dans le même contexte que Sa déclaration sur le chemin, Il mentionne aussi que « nul ne vient au Père que par Lui »2. C’est une description de ce qu’Il est venu accomplir en s’incarnant, Lui qui est pleinement Dieu et pleinement homme. Il déclare : « quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi »3. Il parle de Sa mort sur la croix, lorsque celle-ci est dressée sur sa base. C’est accompli. Tout le monde est concerné. A cause de Sa double na-ture, Il peut réunir en Lui le divin et l’hu-main. Et en devenant humain, Son hu-manité s’est «  connectée  » à toute la race humaine. En étant Fils de Dieu, Il

1 Jean 14 : 62 Jean 14 : 63 Jean 12 : 32

demeure parfaitement uni à Son Père. Il constitue donc ainsi la jonction parfaite entre Dieu le Père et les hommes. C’est donc en Sa Personne que le Parfait ren-contre l’imparfait que nous étions tous, le Juste et l’injuste, le Saint et l’impur. Jésus-Christ est donc le chemin qui per-met la rencontre des hommes avec leur Dieu, en les rendant capables de nouer une relation éternelle avec Lui.

le chemin du salutle chemin du salut

Aucun homme ne peut trouver de lui-même le che-min qui mène à Dieu, et donc au salut. Vous est-il déjà arrivé, en voiture dans une grande ville, avant l’invention et l’aide du GPS, de perdre votre chemin, mais de vous obstiner à essayer de le retrouver sans vouloir de-mander à quelqu’un ? L’homme a perdu son chemin en voulant chercher en lui-même un sens à sa vie. Dieu, dans Sa compassion, nous est venu en aide, en envoyant Son Fils nous montrer le che-min qui mène à Lui. Nous avons besoin d’aide. Il suffit de la lui demander au lieu de nous obstiner dans notre propre voie.

C’est ce que les disciples de Christ com-prirent lorsqu’ils furent témoins du com-portement de ce jeune homme riche lorsqu’il demanda ce qu’il lui restait à faire pour hériter du salut. Il était un ob-servateur de la loi depuis son enfance. Mais lorsque Jésus-Christ lui montra le chemin du salut en lui disant de re-noncer à lui-même en vendant tous ses biens et en Le suivant, l’exigence était trop élevée pour lui. « Il s’en alla tout triste »4, rebroussant chemin ! Les dis-ciples de Jésus, tout surpris de la tour-

4 Matthieu 19 : 22

nure de la situation, se demandèrent : « Qui peut donc être sauvé ? ». Ils sous-entendaient par là que la barre du salut devait être incroyablement élevée pour que cette personne fût incapable de la franchir. « Aux hommes cela est impos-sible  », – de se sauver eux-mêmes --, répondit Jésus, « mais à Dieu tout est possible ».

Il est mentionné que  : « Personne n’a jamais vu Dieu ; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a

fait connaître »5. Jésus-Christ est venu parmi les hommes pour leur faire connaître Son Père. Aucun homme n’échap-pera à la volonté de Dieu qui est de se faire connaître de tous à un moment donné. Il est le chemin qui nous a rap-prochés de Lui parce qu’Il est la Tête de toute l’humanité qui s’est toujours bien enten-due avec Le Père.

être sur le cheminêtre sur le chemin

La bonne nouvelle est que nous sommes tous, déjà, sans le savoir, sur ce chemin qu’est Jésus-Christ. Le propre d’un che-min est aussi de porter ceux qui l’em-pruntent. C’est une sorte de personni-fication dont nous parlons ici. Mais il s’agit bien d’une réalité. Il paraît que le chemin de Saint-Jacques de Compos-telle a cet effet sur les pèlerins qui le parcourent. Le chemin les porte, les ins-pire, leur parle, les apaise. Ils se sentent portés par Lui. Jésus-Christ est Celui qui nous porte. Certains le savent et pro-fitent ainsi du voyage  ; mais d’autres l’ignorent pour le moment et luttent encore contre eux-mêmes, contre les autres et contre les circonstances, en cherchant désespérément le chemin de l’existence, bien qu’ils soient déjà sur ce chemin. Il est indiqué dans le livre des Actes6  : « En Lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être ». Nous sommes

5 Jean 1 : 186 Actes 17 : 28

12 La Vie Chrétienne - N°32

jE suIs LEjE suIs LE

Jésus-Christ est donc

le chemin qui permet

la rencontre des hommes

avec leur Dieu

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plus proches de Christ que nous ne l’imaginons. Tournons-nous vers Lui.

le chemin qui montre le Pèrele chemin qui montre le Père

Jésus-Christ est aussi le chemin qui nous révèle Dieu le Père. A Son dis-ciple Philippe qui pen-sait que la présence de Christ parmi eux était insatisfaisante, Jésus-Christ répond  : «  Ce-lui qui m’a vu a vu le Père »7. C’est l’une des raisons de l’incarna-tion de Christ  : venir nous révéler un Dieu proche, qui se mêle aux hommes et qui habite parmi eux. C’est le sens du nom « Emmanuel » : Dieu parmi nous. A travers les agissements de Christ et surtout à travers Son caractère, ce qu’Il est, nous découvrons un Dieu qui ne force pas à faire Sa volonté, qui ne s’impose pas et qui n’est pas manipu-lateur, ni culpabilisateur. Le caractère de Jésus-Christ nous révèle l’humilité de Son Père, Son hospitalité, Sa com-passion, Son désir de partager ce qu’Il est avec nous tous, sans exclure qui-conque. C’est le Dieu de l’invitation, Il nous propose de décharger nos far-deaux sur Lui en nous déclarant : « Ve-nez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés »8.

Jésus-Christ est le chemin qui nous a révélé que Dieu a été prêt à donner Sa propre vie pour les hommes qu’Il aime. Et si : « Il n’y pas de plus grand amour que de donner Sa vie pour ceux qu’on aime »9, Dieu le Père l’a démontré à notre égard en nous livrant Son Fils, ce qu’Il avait de plus précieux. Lequel a accepté d’endurer, de notre part, le pire des traitements, et ce pour arri-ver à nous atteindre au plus profond de notre animosité envers notre Père à tous. La mort de Christ à la croix est la preuve de l’amour inconditionnel de Dieu pour nous  ; Christ servant ainsi volontairement le dessein de Dieu. Et dans l’autre sens de ce chemin, le Fils devient l’offrande absolue de la vie de l’humanité à Son créateur. Par ce double don, le mur qui se dressait sur le chemin des hommes et de Dieu et qui les empêchait de se rencontrer est à tout jamais renversé.

7 Jean 14 : 98 Matthieu 11 : 289 Jean 15 : 13

chemin et cheminementchemin et cheminement

Il n’y a pas de chemin sans chemine-ment, sans se mettre en mouvement.

Le chemin sur lequel Jé-sus-Christ nous a placés et dont Il est Lui-même le sens, demande que nous nous mettions en marche. Cela nous rap-pelle les deux disciples sur un autre chemin, celui d’Emmaüs10.

Le récit de ce fameux chemin se trouve dans l’évangile selon Luc. Deux disciples de Jésus-

Christ, après Sa crucifixion, s’éloignent de Jérusalem, déçus. Ils s’entretiennent sur tous les événements qui se sont pas-sés ces derniers jours en ville. Un troi-sième homme s’approche d’eux, sans se présenter, et fait un bout de chemin en leur compagnie. C’est Jésus-Christ. Mais pour une raison étrange, ils ne Le reconnurent pas tout de suite. Les deux hommes livrent à l’Inconnu leur grande déception. Ils avaient, comme tant d’autres, fondé tous leurs espoirs sur cet homme, en pensant qu’Il était Celui qui délivrerait leur pays de l’occu-pant romain, grâce à la puissance des miracles qu’Il avait démontrée. Des ru-meurs avaient couru dans les bourgs d’après lesquelles le tombeau où Il avait été enseveli était vide, et que des femmes L’avaient vu vivant. Mais quel cré-dit accorder à leurs témoignages  ? Les trois hommes che-minèrent ensemble jusqu’à la tombée de la nuit où l’occasion arriva de partager un repas ensemble. Et c’est là que Jésus-Christ décide de se révéler à eux, au mo-ment où Il rompit le pain : « Alors leurs yeux s’ouvrirent »11, indique l’évangéliste Luc.

Étrangement, Jésus-Christ ne reste pas avec eux, mais disparaît. Il les laisse seuls face à leurs interrogations. Com-prenant enfin ce qui s’est produit, les deux disciples du chemin d’Emmaüs décident de refaire le chemin inverse. Ils allaient avant dans la mauvaise direc-

10 Luc 24 : 13+11 Jean 14 : 6

tion. Ils retournèrent à Jérusalem pour retrouver les onze apôtres et leur porter le témoignage que leur Seigneur était bien ressuscité.

Tant que les disciples étaient pris dans leurs considérations humaines, préoc-cupés comme ils l’étaient de donner un sens à tout ce qu’ils avaient vécu ces derniers mois, il semblait qu’ils ne pouvaient apprécier la présence de Ce-lui qui cheminait avec eux. C’est au mo-ment de la pause, qui nous rappelle le repas de la communion, que la lumière atteint leur conscience. Si Christ est res-suscité, c’est que tout ce qu’Il a déclaré est vrai. C’est en rompant le pain - sym-bole de la crucifixion de Jésus mais aussi sacrement de Sa présence mystérieuse parmi les hommes en tant que pain et vin de vie donnés au monde - qu’ils comprirent enfin.

cheminer avec christcheminer avec christ

Réalisons-nous que Christ chemine avec nous ? Et que dans ce chemine-ment, Il se révèle à nous. A nous de taire nos préoccupations mondaines pour faire sa rencontre sans nous lais-ser distraire. Jésus-Christ nous invite à une communion avec Lui, et avec Son Père, dans laquelle les Deux se font connaître. Cela implique certainement que nous fassions demi-tour. Dans le jargon de la foi, cela s’appelle la repen-tance. C’est-à-dire changer de concep-

tion, de l’idée que nous nous étions faite de Dieu. Christ n’est pas venu sau-ver le monde par la force. C’est l’une des raisons pour lesquelles Il n’a pas chassé les occupants ro-mains du territoire d’Is-raël. Il est venu sauver le monde par le chemin de la foi. La foi de Christ dans Son Père.

Tel est le chemin sur le-quel nous nous trouvons tous. Beau-coup ne s’en rendent pas compte pour le moment. Mais comme ce fut le cas pour les disciples sur le chemin d’Em-maüs, Jésus-Christ ouvrira les yeux de chacun sur la bonne nouvelle de Sa ré-surrection qui a une répercussion sur tous. Empruntons ce chemin, sans crainte. Christ est le chemin. ■

Printemps 2014 13

par Dominique Alcindor

Aucun homme n’échappera

à la volonté de Dieu qui est de se faire connaître de tous

à un moment donné

Jésus-Christ est le chemin

qui nous a révélé que Dieu

a été prêt à donner Sa propre vie

pour les hommes qu’Il aime

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àpartir de quand pouvons-nous être considérés comme des chré-tiens « pratiquants » ? Que dire

de ceux qui se déclarent « croyants », mais non « pratiquants » ? Ces deux no-tions peuvent-elles être dissociées l’une de l’autre ? Le fait d’être « croyant », mais non « pratiquant » est-il concevable ?

être Pratiquantêtre Pratiquant

Pour beaucoup d’entre nous, il sem-blerait qu’être « pratiquant » consiste-rait à suivre des rituels, à se soumettre à des règles liturgiques, à respecter cer-tains sacrements et à fréquenter des lieux de culte « consacrés ». Ainsi, par notre conduite, par l’observance d’un en-semble de prescriptions morales dictées par une église ou un groupe confession-nel, le statut de « chrétien pratiquant » pourrait nous être attribué. Notre « pra-tique » sanctionnerait notre apparte-nance au groupe auquel nous voulons adhérer, afin d’être considérés comme « chrétien ». Le pratiquant serait donc celui qui « pratique sa foi », en jeûnant, se confessant, en participant à la com-munion. Pour d’autres, ce sera la lecture de la Bible, la méditation, le nombre de nos prières et le laps de temps que nous y passons. Les lieux de prière auraient aussi leur importance. En fait, la plupart de ces « pratiques » sont celles qui sont recommandées par les religions. Pour être reliés à Dieu, ces œuvres seraient in-dispensables et sans elles, peu de chance de salut ! De près ou de loin, même de par notre culture, nous sommes ou avons tous été plus ou moins concernés par ces règles.

être croyantêtre croyant

Et les « croyants » qui disent ne pas être « pratiquants », qu’en est-il pour eux ? Ils se définissent ainsi parce qu’ils n’ob-servent pas les pratiques recomman-

dées par telle confession religieuse. Ils croient en l’existence d’un Dieu, d’une Puissance ou d’une Intelligence supé-rieure. Ils se limitent à ce constat, ils ne voient pas la néces-sité d’aller plus loin, leur foi leur suffit. Ces « croyants », même s’ils n’ont pas d’habitudes religieuses, ont quand même une certaine mo-ralité, une éthique de vie. Parce qu’ils ont une certaine foi, ils ne feront pas n’importe quoi. La conscience qu’ils ont d’un Dieu qui voit leur comportement les em-pêchera de commettre des actes supposés nuire à leur sa-lut. Cette sorte de croyance les amène en fait à agir de façon plus vertueuse, par crainte de mal faire. Leurs œuvres ne sont pas « religieuses », mais plutôt laïques pourrait-on dire. Quelque part, ils font naturellement ce que prescrivent les règles qu’ils se sont fixées pour eux-mêmes. C’est en partie ce qui est décrit dans l’épître de Paul aux Romains : « Ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, car leur conscience en rend témoignage et leurs pensées les ac-cusent ou les défendent tour à tour »1.

« Pratiquants » anonymes« Pratiquants » anonymes

Autour de nous fourmillent aussi quan-tité de personnes qui, de façon ano-nyme, se comportent comme de véri-tables chrétiens. Ce constat se fait dans la vie de tous les jours par toutes sortes de gens qui nous côtoient. L’amour n’est pas restreint à ceux qui le proclament, il se vérifie autour de nous pour tous ceux qui le vivent de façon volontaire, au bu-reau, à l’atelier, dans les associations ou dans tous les actes de la vie.

1 Romains 2 : 14-15

S’il est un terreau fertile pour de « bonnes œuvres », c’est bien le tissu associatif de notre société. C’est par mil-liers que se comptent les associations où

se dévouent une quan-tité de bénévoles. Au sein des œuvres carita-tives de tous horizons, de mécénats, de bienfai-sance, s’exerce un sens du don qui s’apparente de très près au christia-nisme et qui pourrait en porter le nom. Dans ces milieux, les acteurs font preuve d’un désintéres-sement remarquable, de dévouement, de frater-nité. D’autres viennent y

trouver le réconfort, une écoute, un mo-ment de partage. Dans ce nombre, il y a ceux qui sont réticents par rapport à la religion traditionnelle où ils voient le conformisme comme un fardeau trop dur à porter, avec des exigences trop dif-ficiles à appliquer. En général, l’associa-tion permet à la personne de s’exprimer et de s’extérioriser librement. Cette no-tion de liberté mérite qu’on s’y attarde.

la liberté de donnerla liberté de donner

Qu’est-ce qui pousse l’être humain à donner ? Cet élément nous vient d’En-Haut et s’appelle don, grâce, amour et fait partie du domaine spirituel. Le genre humain est doté d’une vie et d’un esprit unique, libre de ses choix, libre de don-ner. Toute sorte de vie est un don, une forme de miracle permanent. Fruits de ce don, l’homme ou la femme ont été créés eux-mêmes pour donner, pour ai-mer, pour partager. Le don de soi, exercé en toute liberté, est source de vrai bon-heur. Il s’exprime au moyen d’œuvres à la portée de tous sans exception. Cha-cun a reçu quelque chose en venant au monde et chacun est à même de parta-

14 La Vie Chrétienne - N°32

L’amour n’est pas restreint

à ceux qui le proclament,

il se vérifie autour de nous pour tous ceux

qui le vivent de façon volontaire

ÊTREÊTRE cROYAnT cROYAnT pRATIQuAnTpRATIQuAnT

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par Jean-Claude Lacroix

Printemps 2014 15

ger ce qu’il a reçu comme don avec les autres, en toute liberté.

une autre aPProche, un comPorteune autre aPProche, un comPorte--ment nouveaument nouveau

Or, nous subissons constamment une pression qui consisterait à « y arriver » par nos propres forces, à ne pas parta-ger, à utiliser nos capacités pour nous faire valoir, et ce, très souvent au dé-triment des autres. La vision biblique donne une alternative à une concep-tion égoïste de la vie. Jésus déclare qu’Il « … est venu, non pour être servi (pour se servir Lui-même), mais pour servir (les autres) »2, non pour s’édifier Lui-même, mais pour faire grandir les autres dans la foi. C’est ainsi que Jé-sus est venu nous montrer comment exploiter les dons qu’Il a mis en nous, par le moyen « d’œuvres » à pratiquer. Les œuvres ne sont pas uniquement les actions que nous pouvons faire sur un plan matériel. Elles sont l’expres-sion de l’amour de Jésus en nous. Le chapitre de Romains 12 décrit l’exer-cice de nos dons sur un plan plus pratique, sans négliger le plan spirituel qui doit motiver nos com-portements. L’apôtre Paul nous indique une voie à suivre : « Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de ne pas avoir une trop haute opi-nion de lui-même, mais de garder des sentiments modestes, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée »3. Quelque part, Jésus, le Modèle au-quel nous devons ressem-bler, est l’exemple que nous devons suivre : « croyant » en Son Père et « pra-tiquant » Ses œuvres.

un vrai «  Pratiquant  »  : l’aPôtre un vrai «  Pratiquant  »  : l’aPôtre PaulPaul

L’apôtre Paul, une référence en tant que « pratiquant » des règles judaïques, était, lui, un homme irréprochable à l’égard de sa religion, « croyant » dans les coutumes de ses ancêtres et les « pratiquant » pour arriver à cette jus-tice légale qui faisait de lui, à ses yeux, un homme parfait4. Seulement, lorsque

2 Matthieu 20 : 283 Romains 12 : 34 Philippiens 3 : 5-6

Jésus s’est révélé à lui, il a compris que toutes ses pratiques ne menaient à rien. Il avait placé toute sa confiance dans la « pratique légale » de la loi. Paul a réalisé que sa justice n’était en fait que de la propre justice. Jésus-Christ lui a montré qu’aucune « pratique » ne pouvait lui assurer le salut si elle n’était pas motivée par l’amour. Jésus lui a ré-vélé qu’Il était venu justement lui ap-porter cet amour. Quand Jésus s’est ré-vélé à lui, de « pratiquant » légal il est devenu un « croyant ». Mais un croyant en quoi ? « Dans la justice qui s’obtient par la foi en Christ »5. Paul n’a cessé de prêcher la foi. Après sa conversion, il a clairement indiqué que c’est Jésus que nous devons suivre, comme par exemple lorsqu’il déclare : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ »6.

sauvés Par la grâce ?sauvés Par la grâce ?

Comme Paul avant sa volte-face, nous pouvons penser que le fait d’observer des rites, certaines pratiques, d’assis-

ter à des offices reli-gieux va nous rendre meilleurs et faire de nous des personnes plus justes. Nous pouvons être condi-tionnés à penser que nos actions nous fe-ront mériter le sa-lut. Et pourtant, Paul nous dit autre chose : « C’est par la grâce que vous êtes sau-vés, par le moyen de la foi ». Et de rajou-ter : « Ce n’est point par les œuvres, afin

que personne ne se glorifie  »7. Le constat est bien là : aucune œuvre ne peut nous apporter le salut ! Par quel moyen le salut nous est-il accordé ? Par grâce, par le moyen de la foi ! Aussi in-croyable que ça puisse paraître, il n’y a rien qui soit en notre pouvoir, pas d’œuvres préliminaires, pour accéder au salut ! La seule « œuvre » que nous devons accomplir, c’est de « croire » en cette grâce, c’est-à-dire reconnaître et accepter cette gratuité du salut, par le moyen de la foi qui est aussi un don de Dieu. Le salut est un don accordé à tous par grâce divine, mais tant que

5 Philippiens 3 : 96 1Corinthiens 11 : 17 Ephésiens 2 : 8-9

quelqu’un en ignore l’existence, il ne peut en faire l’expérience personnel-lement. D’où la bonne nouvelle de ce don gratuit à faire connaître et à par-tager. Mais cette nouvelle est tellement bonne qu’il nous est difficile de l’appré-hender, de la croire réelle !

la foi Précède les œuvresla foi Précède les œuvres

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce ne sont pas les œuvres qui servent à prouver que nous avons la foi. En fait, si nous croyons, si nous avons la foi, c’est avec l’aide du Saint-Esprit que nous sommes rendus capables de pra-tiquer des œuvres « justes », grâce aux dons que nous avons reçus de Dieu. Si nous nous considérons Ses enfants, nous allons mettre au service des autres nos dons naturels, nos aptitudes phy-siques, professionnelles ou artistiques. Où alors peut-être, nous saurons en-courager, soutenir, aider, soigner, écouter, faire preuve de miséricorde, de libéralité, d’accueil, d’hospitalité. Si nous voulons être vraiment, « prati-quants », c’est par notre recherche de la volonté de notre Seigneur au quo-tidien, par la communion à Sa Parole, par la communication avec Lui par la prière, la méditation, le zèle de Christ en nous, en ayant en nous Son amour du prochain, que nous en prendrons le chemin. La fréquentation d’autres chrétiens dans un lieu de culte, d’un groupe de partage ou de prière font partie aussi d’une « pratique » à notre portée. Mais n’oublions pas que la foi, « être croyant », précède tout ce que nous pouvons « pratiquer » ; la foi pré-cède les œuvres !

«  croyant et Pratiquant  » dans «  croyant et Pratiquant  » dans quel but ?quel but ?

Le vrai croyant est celui dont le désir est de mettre ses pas dans ceux du Christ. Il sait que ses œuvres ne sont pas ce qui le rend meilleur. Par contre, elles ont des répercussions dans sa vie de chaque jour et dans celle de ceux qui l’entourent, par la façon de donner de son temps, ses marques d’attention, de respect, pour tout dire, d’amour vrai. Ainsi, il a la foi et les œuvres : « croyant et pratiquant » ! ■

Le salut est un don accordé

à tous par grâce divine, mais tant que

quelqu’un en ignore l’existence, il ne peut en

faire l’expérience personnellement

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Il m’arrive régulièrement de me rendre dans une maison de retraite afin d’y rencontrer une dame octogénaire

qui y réside depuis plusieurs années. Je ressens toujours la sérénité qui y règne où la plupart des pensionnaires de cet établissement en particulier sont gais et souriants. Que le grand-âge ait ses difficultés n’en fait pas nécessairement le « naufrage » existentiel dépeint par un célèbre homme d’État français, aujourd’hui disparu.

quelques vérités sur la vieillessequelques vérités sur la vieillesse

Éliminons certaines idées préconçues sur les personnes âgées. D’abord, la plupart d’entre elles ne sont pas atteintes de sénilité. Elles sont en assez bonne santé et demeurent actives. Elles sont capables de prendre intelligemment des décisions qui les concernent. La plupart ne vivent pas dans le besoin financier, heureusement  ! Au volant d’une voiture — si leur condition physique le leur permet — elles conduisent généralement bien. Ma mère, âgée de 88 ans, conduit toujours. Certes, maman bénéficie d’une bonne vue pour son âge, et elle a gardé sa lucidité d’esprit, mais elle reste consciente des dangers de la route et elle ne s’aventure que dans les endroits qu’elle connaît.

une Période qui Peut être fécondeune Période qui Peut être féconde

Une personne entrée dans la vieillesse ne se sent pas nécessairement inutile. C’est surtout dans la transmission des valeurs morales que les personnes âgées peuvent jouer un rôle non négligeable. Cela nous fait penser à l’exemple de Timothée dans les Écritures dont l’apôtre Paul évoque l’influence spirituelle de la grand-mère dans la vie chrétienne1 de l’évangéliste. Il est constaté que pour un jeune qui a pu bénéficier de la

1 2 Timothée 1 : 5 «… la foi sincère qui est en toi, qui habita d’abord dans ton aïeule… »

présence constante et aimante de ses grands-parents, de leur sagesse et de leur écoute, cela peut contribuer à un meilleur équilibre dans sa formation en tant que personne. Les grands-parents, en général — parce qu’ils sont libérés des contraintes de la vie professionnelle — peuvent choyer, écouter, cajoler et conseiller leurs petits-enfants, lorsqu’ils en ont, et qu’ils ont l’occasion de les voir grandir et de pouvoir passer du temps avec eux.

Les grands-parents sont également utiles dans les moments difficiles, quand le couple parental traverse une crise, ou quand le jeune vit un échec scolaire ou une peine de cœur. Ils sont les confidents des premiers émois amoureux ou ceux d’une réflexion difficile en matière d’orientation scolaire et professionnelle. Bref, il existe peu de domaine où les grands-parents ne sont pas susceptibles de jouer un rôle éducatif.

Les personnes âgées sont nos racines culturelles, auprès desquelles i l est possible de puiser de la sagesse. Je me souviens de mon premier contact avec une Eglise dont je devins membre par la suite. Cela se passait lors d’une rencontre chrétienne annuelle en Haute-Savoie. À cette époque, j’étais un jeune homme à peine sorti de l’adolescence. J’étais émerveillé tant par la gentillesse des personnes rencontrées que par les enseignements encourageants que j’entendais. J’eus l’occasion de parler avec diverses personnes âgées — aujourd’hui décédées — auprès desquelles ma foi se fortifia. Et le doux souvenir que je

garde d’elles demeure gravé en moi pour toujours.

Pour laquelle de vos réalisations pensez-vous que les gens se souviendront le plus de vous, et qu’ils vous estimeront le plus ? Ce ne sera pas nécessairement pour de grandes choses mais pour de simples actes emplis d’amour, comme l’illustre l’histoire d’un grand-père et de son petit-fils qui cheminaient ensemble vers la maison familiale par une belle nuit d’été. Soudain, l’enfant vit un nuage de lucioles au bord d’un pré, et il voulut s’en approcher pour l’admirer. Malgré l’heure tardive et sa hâte de rentrer, le grand-père consentit à s’arrêter et de prendre le temps de contenter le désir de son petit-fils. Ils passèrent une heure

côte à côte à contempler ce spectacle féerique. Plus tard, l’enfant, devenu adulte, affirma que cette soirée d’été restait un des plus tendres souvenirs de sa jeunesse.

Les Saintes Ecritures ont une approche positive de la vieillesse  : «  Dans les vieillards se trouve

la sagesse, et dans une longue vie l’intelligence »2. Peu importe notre âge avancé, nous pouvons avoir une vie féconde, surtout sur un plan moral car « les justes […] portent encore des fruits dans la vieillesse, ils sont pleins de sève et verdoyants, pour faire connaitre que l’Eternel est juste »3. Certes, il se peut que nos muscles et nos articulations soient endoloris, et que nous devions ralentir le rythme de notre vie. Mais intérieurement, nous pouvons encore être renouvelés de jour en jour.

2 Job 12 : 123 Psaumes 92 :15

16 La Vie Chrétienne - N°32

la vieillesse n’est pas la fin ultime,

car notre Créateur nous a mis ici-bas

pour une espérance éternelle

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Pourquoi la vieillesse ?Pourquoi la vieillesse ?

Le vieillissement est le lot inévitable de chaque personne qui échappe à une mort prématurée. Par bien des aspects, Dieu a fait de chacun de nous une créature extraordinaire. Il a fixé une certaine durée à notre vie sur la terre. Il nous le rappelle en permettant que nous vieillissions — lentement, heureusement ! Imaginez votre surprise si en vous réveillant un matin, vous découvriez dans votre miroir que vous avez vieilli de 10, 20 ou 40 ans en une nuit. Vous seriez désolés, ce qui est bien naturel. Voilà pourquoi Dieu — qui nous aime, et donc nous respecte — nous fait vieillir progressivement. Beaucoup connaîtront cette évolution de la vie car notre société vieillit. En l’an  2020, selon les sociologues, il y aura un milliard de gens âgés de plus de 60 ans sur terre.

Pourquoi notre Créateur permet-Il que la vie s’achève par cette période de faiblesse et de dépendance ? Peut-être est-ce pour nous amener à nous poser la question du sens à donner à notre vie : y a-t-il un avenir au-delà de cette éphémère existence ? Beaucoup de gens occultent cette question à cause de l’agitation et des plaisirs de la vie. Mais le jour vient où il nous faut l’aborder.

Récemment, je rencontrai un jeune retraité qui fut mon ancien camarade de lycée. En l’écoutant, je constatai sa désillusion d’avoir perdu le prestige social que lui assurait son statut de cadre commercial. Redevenu une personne ordinaire, il était en proie à un vide existentiel. Sa pension de retraite confortable ne lui permettait pas de dissiper son malaise. Il faisait partie de ces personnes qui ont donné la priorité à leur enrichissement matériel sans souci pour leur vie spirituelle. Peut-être notre rencontre modifiera-t-elle sa perspective… ?

Tout homme a été créé avec un besoin spirituel que seul notre Créateur peut combler. Le philosophe Blaise Pascal

décrit ce besoin comme un « gouffre infini qui ne peut être empli que par un objet infini et immuable, c’est-à-dire Dieu Lui-même » (Les Pensées).

Notre Seigneur Jésus-Christ nous exhorte à « travailler, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l’homme [c’est-à-dire Jésus-Christ] vous donnera »4. Certes, nous ne devrions pas négliger de pourvoir aux besoins matériels des nôtres, mais cela ne devrait pas étouffer le besoin essentiel présent en nous de trouver un sens à notre vie, et une espérance en un au-delà.

une Période Parfois difficileune Période Parfois difficile

Bien sûr, nous ne sommes pas égaux face à la vieillesse — tout comme nous ne le sommes pas à la naissance — et cette phase ultime de la vie est parfois perçue comme difficile car c’est l’époque où le corps nous trahit et où notre entourage amical se raréfie. Au fil des années, j’ai moi-même été le témoin du lent déclin de la dame âgée que nous visitons. Maintenant, le personnel de l’établissement doit utiliser un fauteuil roulant

pour la déplacer. Bien sûr, son moral flanche parfois face à cette évolution irréversible. Les Saintes Ecritures ne nient pas cette réalité douloureuse, car elles affirment : « Souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours mauvais arrivent et que les années s’approchent où tu diras : Je n’y prends point de plaisir »5. Pourtant, selon les Écritures, la vieillesse n’est pas la fin ultime, car notre Créateur nous a mis ici-bas pour une espérance éternelle qui transcende cette éphémère existence physique.

une esPérance au-delà de cette une esPérance au-delà de cette existenceexistence

Il m’arrive parfois de penser à cette promesse écrite par l’apôtre Jean, que Dieu adresse à l’humanité souffrante : « [Dieu] essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu »6. Lorsque

4 Jean 6 : 275 Ecclésiaste 12 : 36 Apocalypse 21 : 4

les mauvaises nouvelles se succèdent dans nos journaux, pensez à quel point cette promesse est importante !

Que notre vieillesse soit heureuse ou non, qui d’entre nous peut dire qu’il vit sans crainte et sans peur ? Nous avons tous été un jour confrontés aux crises, aux tragédies et aux épreuves traumatisantes de la vie. L’évangile nous aide à traverser ces moments difficiles nous assurant de la présence indéfectible de Dieu à nos côtés. Personne parmi nos proches ne sera avec nous pour toujours, durant notre vie physique. Connaitre le Dieu de la Bible, c’est avoir l’assurance qu’Il prend soin de nous, même lorsque nous faisons face à des circonstances qui suscitent en nous une crainte légitime.

La perspective que nous offre Jésus-Christ nous console, car il y a davantage à espérer dans la vie que ce que nous pouvons vivre dans nos corps mortels. Jésus — qui est notre Vie — nous fait la promesse qu’il existe une vie après la mort, et qu’Il nous a déjà préparé une place auprès de Lui. Savoir que la mort ne constitue pas la fin de notre histoire atténue les difficultés que nous endurons. Ainsi, nous ne devons pas nous affliger comme ceux qui n’ont point d’espérance. Si vous vivez une vieillesse solitaire et frustrante, sachez que Dieu connait votre peine et votre souffrance dans les moindres détails, et Il a fait la promesse de les faire cesser pour toujours au moment choisi par Lui.

Cet avenir glorieux est déjà acquis pour chacun d’entre nous. Rien ne pourra s’y opposer — excepté nous-mêmes si nous le refusons. L’évangile affirme : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? (…) Car j`ai l’assurance que ni la mort ni la vie (…) ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur »7.

Mon vœu est que chacun de nous puisse terminer ses jours dans la paix, la foi et l’amour en vivant dans l’espérance certaine que Jésus nous attend au bout du chemin pour nous faire partager Son éternité glorieuse. ■

7 Versets extraits de Romains 8 : 31 – 39

Printemps 2014 17

par Jean-Pierre Roche

« les justes […] portent encore

des fruits dans la vieillesse,

ils sont pleins de sève et verdoyants, pour faire connaitre

que l’Eternel est juste »

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18 La Vie Chrétienne - N°32

Comment trouver le bonheur ? Comment faire pour être heu-reux ? Il ne se passe pas une

seule semaine sans qu’un magazine ou une émission de télévision traite du sujet du bonheur. Être heureux, est-ce possible ? Qu’est-ce que le bonheur, au juste ? La réponse n’est peut-être pas celle que vous croyez.

Il y a dans l’évangile selon Matthieu1, un discours du Christ tout à fait éton-nant qui s’appelle traditionnellement « les béatitudes », du latin « béatus » qui signifie heureux. Ces paroles pourraient sembler en porte-à-faux avec les images du bonheur qui nous sont imposées au-jourd’hui. Quelle perspective du bon-heur Jésus-Christ nous fait-Il découvrir ?

Prendre conscience de Prendre conscience de ses manquementsses manquements

La première béatitude est : « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! ». Notons tout d’abord qu’il existe beaucoup de contresens sur cette expression. Il est clair, toutefois, que Jésus ne fait surtout pas l’apologie de la déficience intellectuelle. Il com-mence Son sermon en parlant de la pau-vreté en esprit. Ici, le pauvre en esprit est celui qui se sait spiri-tuellement dé-muni et qui a conscience de son besoin spi-rituel. Le fait de se reconnaître « pauvre en es-prit » est la première étape d’une dé-marche spirituelle authentique qui nous révèle que nous avons tous besoin de Dieu parce qu’il nous est impossible de répondre à Ses parfaites exigences. Il n’est pas anecdotique de constater que

1 Matthieu 5 : 3-12

la première qualité que Jésus met en avant est la prise de conscience de nos manquements.

la contritionla contrition

Seconde béatitude : « Heureux ceux qui pleurent, car Dieu les consolera ! ». Tout le problème est de savoir quel est l’ob-jet de nos pleurs, parce que pleurer n’est pas une vertu en soi. Là encore, Jésus ne dit pas « heureux les pleurnichards ». En prenant conscience de mes lacunes, je vais être amené à les déplorer et à pleu-rer littéralement sur mes propres pé-chés. C’est ce que la théologie catho-lique appelle la contrition. Il est clair que celui qui sait pleurer sur ses propres la-cunes sera, en principe, plus miséricor-dieux envers les autres. La promesse que Jésus-Christ fait à ceux qui pleurent est que Son Père les console à la fois dans la dimension présente de leur vie et de manière ultime, dans la plénitude de Son royaume.

la douceurla douceur

Vient ensuite : « Heureux les débon-naires (ceux qui sont doux et humbles), car ils hériteront la terre  !  ». Au-

jourd’hui, mieux vaut être riche et en bonne santé que pauvre et malade. Nous vivons dans un monde où la philosophie am-biante : « aide-toi et le ciel t’ai-dera », est plutôt devenue : « tail-lons-nous la part du lion, mieux vaut manger les autres que de se faire manger ! ». Dans la culture gréco-romaine, l’humilité n’était pas une vertu, mais plutôt une

tare. Une fois encore, Jésus se place complètement à contre-courant des idées reçues. En fait, il est difficile de comprendre que derrière la douceur, qui est un fruit de l’Esprit, se cache une vérité spirituelle, une force morale, qui peut aboutir à un résultat même supé-

rieur à celui que le recours à la force permet.

faim de Justicefaim de Justice

Puis : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassa-siés ! ». Cela concerne tout le monde sauf, peut-être, ceux qui tirent profit des injustices. Notons toutefois que même dans un pays où règne l’état de droit, il y a, malgré tout, de nombreuses in-justices. En déclarant : « heureux ceux qui ont faim et soif de la justice », Jé-sus nous dit que nous devons focaliser notre attention sur ce qui compte vrai-ment aux yeux de Dieu. Aujourd’hui, beaucoup de gens ont faim et soif des nourritures matérielles et des plaisirs terrestres. L’expression « avoir faim et soif de justice » consiste donc à ali-gner son point de vue sur celui de Dieu et à se préoccuper de ce qui importe vraiment.

les miséricordieuxles miséricordieux

Ensuite, il y a : « Heureux les miséri-cordieux, car ils obtiendront miséri-corde ! ». C’est tout l’envers de notre société de performance qui n’accorde aucune place à ceux qui ne réussissent pas, qui n’ont pas le niveau ou les di-plômes. Cette parole des béatitudes est le message de la grâce. De plus, ce-lui qui a découvert le pardon de Dieu, qui est reconnaissant pour sa remise de dette, sera plus prompt à pardon-ner à son prochain. Ce qui montre bien que la véritable spiritualité s’inscrit, non seulement dans le cadre d’une relation avec Dieu, mais également dans celui du rapport à autrui. Jésus a d’ailleurs affirmé que la loi peut être résumée par : « aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de sa pensée, de toute sa force et aimer son prochain comme soi-même »2.

2 Matthieu 22 :36-39

TRIOmphAnT mODEsTEmEnT

derrière la douceur,

qui est un fruit de l’Esprit,

se cache une vérité spirituelle,

une force morale

lele BOnhEuR BOnhEuR desdes BéATITuDEs BéATITuDEs

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Printemps 2014 19

le cœur Purle cœur Pur

Matthieu poursuit par : « heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu ! ». Les cœurs purs sont dépour-vus de toute duplicité. Or, la Bible révèle que Dieu seul est parfait et pur. Le péché constitue l’obstacle dans la relation que nous avons avec Dieu. Grâce au sang de Jésus-Christ, nos cœurs sont purifiés3 et nous pouvons voir Dieu de mieux en mieux, dans Son amour pour tous. Les Écritures nous exhortent à ne pas pra-tiquer le péché, mais à garder nos yeux fixés sur Christ qui fait de nous des pé-cheurs pardonnés, au cœur purifié. Cela n’est possible qu’en Christ.

chercher la Paixchercher la Paix

Vient ensuite : « Heu-reux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! ». Citons l’apôtre Paul qui déclare : « autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes  »4. Voici une parole très ré-aliste à une époque où la paix n’est pas recher-chée par tous. En effet, il existe des personnes qui n’ont pas intérêt à ce que la paix l’em-porte. Alors, Jésus ex-horte le chrétien à devenir quelqu’un qui, plutôt que de jeter de l’huile sur le feu, mettra de l’huile dans les rouages pour faciliter les relations personnelles. Là où se dressent des murs de sépara-tion entre les hommes, le chrétien, lui, construit des passerelles de réconcilia-tion. Jésus est le modèle par excellence, Lui qui nous a réconciliés avec Dieu en ayant endossé notre culpabilité.

Persécutés Pour la JusticePersécutés Pour la Justice

Dernière béatitude : « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux ! ». Certes, vu de France où règne la liberté de culte, cette déclaration pourrait pa-raître étrange. Cependant, Jésus est en train de dire que le chrétien, malgré lui, et de par son attitude, peut provoquer de l’animosité et de la jalousie. Jésus n’est pas en train de dire que tous les

3 Hébreux 9 : 144 Romains 12 : 18

chrétiens doivent verser dans la mar-tyrologie, et que s’ils ne sont pas per-sécutés pour leur foi, ils ne peuvent être considérés comme d’authentiques chrétiens. Voyons-y plutôt une allusion à l’Ancien Testament, où, bien souvent, les faux prophètes étaient adulés, car ils flattaient les gens en leur disant des choses qu’ils avaient envie d’entendre. Les vrais prophètes, eux, annonçaient la vérité – le besoin de repentance et de se tourner vers Dieu notamment — que les gens de leur époque avaient, non pas envie, mais besoin d’entendre. C’est bien pourquoi, ils étaient souvent mal aimés et persécutés.

des valeurs à contre-courantdes valeurs à contre-courant

Dans ce Sermon sur la Montagne, les valeurs prônées par Jésus-Christ prennent à contre-pied la mentalité et les fa-çons de réfléchir de l’homme contempo-rain et notamment oc-cidental. Dans une so-ciété où l’apparence, la performance et les compétences sont éri-gées en dogme, la Pa-role de Dieu nous invite à avoir un autre regard sur notre personne et nos relations avec au-trui. En effet, nous vi-

vons dans un environnement qui met beaucoup l’accent sur l’avoir, le savoir, le paraître. Dans les béatitudes, Jésus met, Lui, l’accent sur l’être, la qualité de l’être intérieur et non pas sur tout ce qui fait l’apanage de la société contemporaine.

Souvent, l’église et la religion ont reflété une mauvaise image de Dieu, ce qui a eu pour effet, à grande échelle, de dé-tourner les gens de l’intérêt de la foi. Le discours des béatitudes pourrait être la litanie des « heureux », de ceux qui re-connaissent que le bonheur dépend de la relation dans laquelle Dieu s’est en-gagé avec nous tous. Jésus-Christ pré-sente une image enviable de la vie chré-tienne malgré les épreuves qui peuvent l’assaillir. Étonnamment, le premier mot que Jésus exprime lorsqu’Il s’adresse à Son auditoire est « heureux ». Jésus conçoit la vie, la relation avec Lui, non pas comme une occupation ennuyeuse, mais comme un mode de vie qui doit re-fléter la paix, la joie et la douceur. Il est

d’ailleurs essentiel de noter que cette liste des « heureux » est accompagnée à chaque fois d’une bénédiction : « le royaume des cieux, la consolation, la terre en héritage, la miséricorde, ils se-ront rassasiés, ils verront Dieu, ils seront appelés fils de Dieu… ». Telle est l’ex-pression d’une grâce accordée et dis-ponible à tous.

la Joie en Personnela Joie en Personne

Malheureusement, il faut bien consta-ter que « profiter de la vie » semble être la seule préoccupation de la plupart de nos contemporains. Mais, l’homme, in-satiable, veut toujours plus ; ne pouvant satisfaire tous ses désirs, il finit par de-venir malheureux. Son « bonheur » de posséder fait son malheur. Plus il pos-sède de choses, plus il découvre ce qui lui manque ! Voyons ce qu’en disait Sa-lomon à la fin de sa vie, lui à qui Dieu avait accordé tout ce qu’un homme pouvait désirer : « Vanité des vanités, tout est vanité et poursuite du vent ! »5. Le comble !

Dans notre société de consommation où nous sommes sans cesse harcelés de messages centrés à la fois sur l’affirma-tion de soi et sur la quête de bonheurs fugaces, le message que nous adresse le Christ est plus que jamais d’actua-lité pour tous les hommes. C’est l’appel de Dieu qui nous aime et qui veut nous rendre heureux.

Le chrétien devrait posséder quelque chose de beaucoup plus profond qu’un bonheur de circonstance, sa joie ne prenant pas ses racines dans les évène-ments et les expériences qu’il vit. Dieu offre aux hommes quelque chose qui surpasse tous ces sentiments momen-tanés qui ne sont que le résultat de cir-constances changeantes, qu’elles soient positives ou négatives. Oui, Dieu nous donne Sa joie et cette joie est profonde et toujours présente. Dieu est notre joie, car Christ qui vit en nous est LA joie.

Notre vie ne se limite plus à des préoccu-pations matérielles, elle s’épanouit dans une relation vivante et aimante avec Dieu, devenu notre Père par le Christ qui vit en nous. Jésus nous dit qu’Il nous donne Sa joie parfaite. À nous d’y croire pour en jouir pleinement. ■

5 Ecclésiaste 1 : 2

par Patrice Dutrois

la véritable spiritualité s’inscrit,

non seulement dans le cadre

d’une relation avec Dieu,

mais également dans celui

du rapport à autrui

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Luc 10 : 21 : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages

et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants ».

2 Thessaloniciens 1 : 3  : « Parce que votre foi fait de grands progrès, et que l’amour de chacun de vous tous à l’égard

des autres augmente de plus en plus ».

1 Timothée 2 :3  : « Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés

et parviennent à la connaissance de la vérité ».

1 Timothée 6 : 12 : « Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé  ».

2 Timothée 3 : 16  : « Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger,

pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre ».

Tite 3 : 7 : « Afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers dans l’espérance de la vie éternelle  ».

Hébreux 1 : 3  : « Il a fait la purification des péchés et s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts  ».

Hébreux 2 : 11 : « Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul ».

Hébreux 6 : 10  : « Car Dieu n’est pas injuste pour oublier votre travail et l’amour que vous avez montré pour son nom  ».

Hébreux 12 : 2 : « Ayant les regards sur Jésus, qui suscite la foi et la mène à la perfection ».

Apocalypse 2 : 10 : « Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie  ».

Apocalypse 12 : 11 : « Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau et à cause de la parole de leur témoignage ».