brgminfoterre.brgm.fr/rapports/rr-41430-fr-01.pdf · il s'agit de searles lake en californie....
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BRGM
MINISTÈRE DE L'INDUSTRIE, DU COMMERCE ET DE L'ARTISANAT
C E *B~. R . G
2 8 . Juiis i - w 4
BIBIIOTHÊCM.'
RESSOURCES MINIÈRES FRANÇAISEST o m e 1
Les gisements de tungstène(Situation en 1977)
Etude réalisée par le
BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES
sous l'égide du
COMITÉ DE L'INVENTAIRE DES RESSOURCES MINIÈRES MÉTROPOLITAINES
Ce rapport a été établi par :
B. HENRY et P, ROUVEYROL
(Département Gîtes Minéraux du BRGM)
avec la collaboration :
- de la Société Minière d'Anglade
- des Divisions Minières Régionales du BRGM
S O M M A I R E
I - Les types de gisements (dans le monde) 1
II - Besoins et réserves de la France en tungstène .... 5
III - Fiches de gisements 11
- Montbelleux (Ille et Vilaine) 12
- Auxelles-Haut (Territoire de Belfort) 15- Les Montmi ns-Echassiëres (Allier) 19- Puy les Vignes 22- Leucamp (Cantal) 25- Enguialès (Aveyron) 27- Montredon-Labessonie (Tarn) 29- Albigeois (Tarn) 32- Salau-Anglade (Ariège) * 33
I - LES TYPES DE GISEMENTS
(dans le monde)
Les gisements de tungstène, exploités ou actuellement en exploitation,tout comme les gisements d'étain, sont le plus souvent liés à des intrusions deroches granitoïdes acides à modérément acides. Les deux'métaux Sn et W sont doncfréquemment associés en proportion variable. Le molybdène et le cuivre peuventêtre eux aussi, liés à de telles intrusions. On trouvera donc souvent le tungstèneen compagnie de l'étain et parfois, du molybdène et du cuivre, plus rarement del'ensemble de ces métaux. Le bismuth, l'arsenic, le béryllium peuvent être présentsdans les gisements. Beaucoup plus rarement, le tungstène peut être accompagné parl'antimoine, le mercure et l'or.
On distingue deux grands types de gisements de tungstène ;
A - Les gisements fiIoniens ; 50 à 55 % de la production mondiale
Le tungstène s'accumule, souvent en compagnie d'un ou de plusieurs desmétaux cités plus haut, dans les produits de la cristallisation résiduelle decertains magmas granitiques. Ces produits, très siliceux, s'expriment sous formede filons de quartz, plus rarement de pegmatites, dans le granite ou dans les rochesencaissantes.
Ces filons de quartz formés à haute, température, contiennent le tungstène àl'état de wolframite très souvent accompagnée de cassitérite en quantité variableet plus rarement, de l'un ou plusieurs des minéraux métalliques suivants : molybde-nite, bismuthinite, mispickel, pyrrhotine et autres sulfures. Parmi les minéraux nonmétalliques, on observe fréquemment le béryl, la topaze et la tourmaline.
Les filons sont rarement isolés ; ils sont le plus souvent groupés en champsde filons grossièrement parallèles, distants de quelques mètres à quelques dizainesde mètres ; leur puissance moyenne est de l'ordre du mètre ; ils se dispersent quel-quefois en nombreux filonnets de quelques centimètres de puissance qui s'entrecroisentsans direction préférentielle (Stockwerk) ; on peut alors les exploiter--avec la massede la roche encaissante.
Dans un même champ filonien, ou plutôt dans un même district (groupe de champs),wolframite et cassitérite peuvent se trouver en proportions très variables ; lawolframite peut dominer nettement dans un champ et la cassitérite dans un autre.Il existe des districts entiers à wolframite où la quantité de cassitérite esttrès faible (USA) et vice versa-, de grands districts à cassitérite ne produisentpresque pas de wolframite (Malaisie, Nigeria, Cornouailles).•
Les corps minéralisés filoniens ne sont généralement pas très volumineux, maiscomme ils sont rarement isolés, la dimension des gisements dépend de l'étendue deschamps ou districts et de la densité des filons à l'intérieur de ces champs ou dis-tricts ; leur superficie peut atteindre quelques dizaines à quelques centaines, voirequelques milliers de km2 (Chine méridionale, Portugal). Le tonnage global de mineraitout-venant contenu dans ces grands districts peut s'élever à plusieurs dizaines demillions de tonnes. Etant donné l'étendue de ces zones minéralisées, leur exploita-tion intensive nécessite naturellement plusieurs sièges d'extraction. Dans les corpsfiloniens isolés ou dans les petits champs, le tonnage de minerai peut varier dequelques centaines de milliers à quelques millions de tonnes.
-2-
B - Les gisements de contact à scheelite (gisements de type skarns) ; 45 à 50 % dela production mondiale
Ces gisements se présentent au contact d'une intrusion de roches granitoldeset d'un encaissant de roches carbonatées. Cet encaissant est transformé en un "skarn"formant une auréole d'épaisseur très variable (0 à plusieurs dizaines de m) autourde l'intrusion acide. Le skarn est composé de minéraux silicates calciques et magné-siens (grenats calciques, idocrase, épidote, pyroxenes, amphiboles). Leur formationest due aux fluides siliceux résiduels de l'intrusion qui, au lieu de donner desfilons,se combinent au calcium et au magnésium de la roche carbonatée. Le tungstènecontenu dans ces' fluides se combine au calcium pour former la scheelite. Outre cettedernière, pyrrhotite, mcilybdèn ite, chalcopyrite, magnetite sont les minéraux utilesles plus fréquents.
Les gisements sont de forme extrêmement capricieuses. Les contours des gra-nites , au niveau d'érosion, sont grossièrement circulaires mais, dans le détail, àl'échelle du gisement, ils peuvent épouser n'importe quelle forme ; en outre, l'épais-seur de la zone minéralisée peut varier considérablement sur une courte distance. Laminéralisation se présente le plus souvent en lentilles et amas, de forme et devolume très variés ; ces amas peuvent être recoupés et rejetés par des fracturespostérieures à la transformation chimique majeure de la zone de contact. Ces fracturespeuvent elles mêmes être minéralisées par des venues tardives. Ces gisements sontdonc en général difficiles à évaluer et à exploiter. En revanche, le guide géologiquepour leur recherche est un des plus simples qui soient : ils se trouvent aux contactsgranités-assises carbonatées. Contacts toujours faciles à trouver dans une zonemoyennement connue géologiquement. En outre, le contrôle de la présence de scheelite(minéral difficile à reconnaître à vue) dans les skarns, se pratique sans difficulté,ce minéral ayant la propriété d'être fluorescent aux rayons ultra-violets.
Ce type de gisements est connu depuis longtemps, mais, avant la deuxièmeguerre mondiale, n'avait jamais fait l'objet de recherches systématiques. Le mineraià l'époque, étant difficile à traiter, seuls quelques gros gisements avaient étéexploités sporadiquement avec un mauvais rendement au traitement. Celui-ci étantau point, l'usage des lampes à rayons ultra-violets s'étant généralisé dans larecherche, des prospections poussées ont abouti, après la deuxième guerre mondiale,à de nouvelles découvertes et à l'expansion des réserves des anciens gisements.Actuellement, les skarns à scheelite assurent près des 2/3 de la production du mondeoccidental. Pour l'ensemble du monde, ils assurent 45 à 50 % de la production.
L'importance de ces gisements varie de quelques centaines de milliers à quel-ques millions, rarement plus de 10 millions de tonnes de minerai tout-venant. Ilssont exploités en masse, quelquefois à ciel ouvert dans une première phase d'exploi-tation.
C - Les gisements d'autres types (part négligeable dans la production mondiale)
C l . - Type "porphyry"à Mo et W.On doit signaler la récupération du tungstène au grand gisement de molybdène
de Climax, lié à des roches granitoldes porphyriques.La hubnérite accompagne lamolybdenite disséminée dans la roche. La teneur est très faible, quelques centièmespour cent de WO3, mais le tonnage traité est très important et la production n'estpas négligeable.
C.2. - Type "stratiforme" dans les formations sédimentaires ou volcaniques.Bien que pouvant présenter d'importants tonnages, ces gisements sont rarement
exploités à cause de leur très faible teneur ; ils ne fournissent qu'une part insigni-fiante de la production actuelle; le tungstène se trouve généralement sous formede scheelite, quelquefois de ferbérite, dans des niveaux schisteux ou détritiques ;ces schistes peuvent être minéralisés sur des hectares, voire des km2, sur desépaisseurs variant de quelques mètres à quelques dizaines de mètres.
-3-
C.3. - Type "détritique"La wolframite, beaucoup plus rarement la scheelite, sont quelquefois récupé-
rées dans les éluvions ; ces minéraux fragiles et chimiquement altérables ne sont pastransportés loin et se conservent mal dans les alluvions. Les placers sont toujoursà proximité des gisements et de faible étendue.
C.4. - Pour Stre complet, on doit signaler aussi un grand gisement-potentielde type tout à fait particulier. Il s'agit de Searles Lake en Californie. C'est un .lac salé qui draine une région très riche en gisements de tungstène. Les sels sodiquess'étendent sur 90 km2 avec une épaisseur variant de quelques mètres à 40 mètres. Leur .masse est évaluée à 3 milliards de tonnes. Les cristaux de sels baignent dans unesaumure contenant 0,018 % de LÍ£0 et 0,007 % de WO3. Le tonnage total de WO3 seraitde 85.000 tonnes.
Il est bien évident que ce gisement -dont lintérêt économique est encore àdémontrer - est le résultat de la coïncidence de conditions très particulières :abondance de gisements en place dans le bassin versant, bassin fermé, climat déser-tique. De toute façon, ceci montre la potentialité des lacs salés à fixer des métauxlourds dans certaines conditions.
REPARTITION DES GISEMENTS
FRANCAIS
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Gisements de T U N G S T E N E
A — Filons et Stockwerks
9
& - Skarns
-5-
II - BESOINS ET RESERVES DE LA FRANCE EN TUNGSTENE
Les besoins annuels de la consommation nationale s'élèvent à environ 2.5OOO -3.000 t de concentrés à 65% WO3 : la production du gisement d'Anglade représenteactuellement (1977) environ la moitié de ces besoins.
Les pages suivantes comportent 4 figures (A à D) et un tableau "Tungstène France".Les quatre figures A à D offrent :- une comparaison des courbes de production et de consommation nationales de
1960 à 1975 et des courbes d'évolution comparée de production et des cours à l'échellemondiale, ces derniers siîbissant des fluctuations, toujours très importantes.
Le tableau "Tungstène France" est un tableau récapitulatif des ressources entonnes de WO3 des gisements français. A ce propos, il est bon de signaler que, nousdistinguons les réserves qui sont les ressources du gisement exploitables dans lesconditions économiques et. légales actuelles, des ressources identifiées qui peuventdevenir exploitables dans un avenir plus ou moins proche ; parmi les réserves, sontobservées les distinctions classiques entre certaines, probables et possibles ; parmiles ressources identifiées, il serait souhaitable de distinguer, si possible, lessubéconomiques qui peuvent rapidement devenir exploitables étant donné les transfor-mations technologiques et économiques de notre époque, et les marginales qui ne de-viendront exploitables qu'à la suite d'un bouleversement important de ces conditions.
Nous considérons actuellement que la teneur de coupure entre réserves etressources subéconomiques est de 0,3 % WO3 contenu dans le minerai.
Le tableau "Tungstène France" rassemble, en définitive, les données connues enmars 1977, sur les types de gisements français, leur localisation, leurs réserves,leurs ressources, et dans la mesure du possible sera tenu à jour dans les annéessuivantes, au fur et à mesure que de nouveaux renseignements nous parviendront.
La figure A "Courbes de production et de consommation de concentrés detungstène" en France et le tableau "Réserves et ressources des gisements de tungstènefrançais" appellent quelques commentaires. La figure A montre qu'avant l'année 1962, laproduction française était assurée par la seule mine des Montmins, mais nous n'avons quepeu de renseignements sur cette période et la courbe de production indiquée en tiretéest purement interprétée entre les deux seules indications (.1954 et 1960) que nouspossédions.
A partir de 1962, les courbes de production et de consommation ont pu êtretracées parallèlement et oh voit que la production prend un essor considérable à partirde 1970. Ceci est dû surtout à la mise en production d'Anglade. Mais il ne faut pasoublier que c'est l'aboutissement de l'effort de recherches activement menées aucours des 20 dernières années ; cet effort a permis de mettre en évidence une provincetungstifère ,les Pyrénées, qui était totalement inconnue et qui, outre les gisementsd'Anglade et de Costabonne, recèle encore certainement d'importantes ressources à ladécouverte desquelles on s'efforce actuellement. Durant la même période, les potentielsdes Vosges (Auxelles Haut) et du sud du Massif Central (Enguialès) ont été considé-rablement développés ; en outre, un gisement stratiforme de scheelite à fort tonnageet faible teneur a été mis en évidence dans l'Albigeois, à proximité du district filoniende Montredon-Labessonié; l'étude de ce gisement marginal est actuellement arrêtée.
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Fig A COURBES DE PRODUCTION ET DE CONSOMMATION DE TUNGSTENE ENFRANCE
A Consommation apparente( tonnes métriquesde concentré à 67-72 % WO3 )
f. Production minière (tonnes métriques0 / \ de concentré à 67_72 X W03 )
3 000
2 000
1000
Tonnes 'métriques
de concentre*a 67-72% WO3
•
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1 1 1 1 i 1 i I 1 1 1
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1 1 1 1 11955 1960 1962 1965
Rg.B _ MINERAI DE TUNGSTENE
Cours M. B.
¿Vmt
60-
41 -
30-
19-
J . F . M . A . M . J . J . A . S . O . N . D J . F . M . A . M . J . J . A . S . O . N . D J . F . M . A . M . J . J . A . S . O . N . D . J . F . M^ j 1973 1974 1975
Fig.C _ VARÍATÍON DE LA PRODUCTION ET DES PRIX DU TUNGSTENE
DU DEBUT DU 20«meSIECLE A NOS JOURS
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I90S 1910 1915 1920 1925 1930 1935 I9Ó5
PRODUCTION <1> La production «t I« reserves du tungsten« sont toujours exprimées en
ionnos do concentre»marchands i
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F j g . D - MINERAI DE TUNGSTENE
Cotations au 31 Décembre(Metal Bulletin)
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1970 1975
TABLEAU "TUNGSTENE FRANCE"
RÉSERVES ET RESSOURCES DES GISEMENTS DE TUNGSTENE FRANCAIS (chiffres en tonnes de WO3)
Localisationdes gisements
MONTBELLEUX (35)
AUXELLES-HAUT (90)
MONTMINS -ECHASSIERES (03)
PUY LES VIGNES (87)
LEUCAMP (15)
ENGUIALES (12)
MONTREDON (81)LABESSONIE
SALAU-ANGLADE (09)
COSTABONNE (66)
•
ALBIGEOIS (80
Types
Filons etStockwerk:
Stockwerk
Filons etStockwerks
Filons etStockwerksdans pipe
Filons
Filons
Filons
Skarns
Skarns
Divers
ProductionsCumulées
200
0
5.000
2.600
1.700
1.000
672
A. 500
Réserves
Certaines
300
4.500
Probables
*
7.500
Possibles
(2.000 î)
5.000
2.500
5.000
Ressources
Identifiées
2.000
5.000
2.500
5.000
Plusieurs di-zaines demilliers detonnes
Hypothétiques
2.000
7.000
3.500
Quelques mil-liers detonnes àprofondeur> 200 m ?
Ressources im-portantes dudistrictPyrénéen
id o
-li-
li I - FICHES DESCRIPTIVES DES GISEMENTS
Le plan général de ces fiches est le suivant :
. Situation géographique et géologique du gisement ;
. Paragenèses (métaux et gangue) ;
. Productions cumulées, réserves et ressources.
Ce plan n'est pas rigoureux, il peut subir quelques modifications dedétail.
12
MASSIF ARMORICAIN
MONTBELLEUX (Ile-e t-Vilaine)
Situation géographique et géologique.
Le gisement de Montbelleux est situé à 10 km au Sud de Fougères (Ile-et-Vilaine) et à 4 km au Nord du massif de granite intrusif de Dompierre. Le granite deDompierre est à grain fin, à deux micas, d'âge tardi-cadomien probable. De nombreuxautres très petits pointements intrusifs acides forment une auréole partielle de2 à 3 km de large autour du massif principal. Ils sont formés soit de microgranites,soit de granites partiellement greisenisés ; la petite intrusion de Montbelleur,recoupant les schistes briovériens, est du deuxième type. Le gisement de Montbelleuxqui s'allonge sur 650 mètres le long d'une zone fracturée SW-NE, comporte deux partiesdistinctes :
- un (champ de filons de quartz à wolframite à 1'intérieur des schistesfaiblement métamorphiques, comprenant 5 filons principaux subverticaux de 0¿.10 à 0,55 mdé "puissanee, cheminant parallèlement à l'intérieur d'une'bande de 130 mètres delarge ; ces filons partiellement exploités entre la surface et le niveau 97 m s'ame-nuisent et s'appauvrissent en profondeur ; les réserves sont de l'ordre de 100 000 ton-nes de minerai à 0,2 % Wo3 ; on y trouve la minéralisation suivante :
cassitérite rare, moulée par wolframite,apatite, scheelite,mispickel, pyrite, blende, stannite, chalcopyrite, molybdenite, etc.
- un granite greisenisé s'allongent sur 200 à 300 m immédiatement au NEdu champ filonien précédent, sous la forme d'une lame puissante de 15 à 30 mètres,subverticale, contenant une minéralisation de cassitérite-wolframite associée à latopaze, soit disséminée dans la masse, soit surtout concentrée à l'intérieur defilonnets quartzeux sillonnant le greisen ; ce gisement de type Stockwerk qui contientaussi quelques traces de sulfures (blende, pyrite, chalcopyrite) pourrait fournirau dessus de la cote 200 m, un e réserve de 1,5 à 2 millions de tonnes de minerai,dont la teneur en Sn + Wo,, qui reste à déterminer, pourrait se situer aux environsde 0,2 - 0,3 %, la proportion de wolframite de 33 à 66 % selon les endroits.
D'autres gîtes de moindre importance, liés à d'autres petits pointements,existent dans cette région : Villeray, Le Rocher, Butte de Ray, etc..
Productions, réserves.
Le gisement de Montbelleux a été exploité de 1905 à 1918, puis de 1940 à1955. On a extrait, en tout, 50 000 t de minerai tout-venant à 0,6 % Wo», qui ontfourni environ 300 t de concentrés marchands (à 65 % Wo 3).
A l'arrêt de l'exploitation, des travaux de recherche ont été entreprispar le BRGM en association avec la Société des Mines de MOntbelleux pour tenter demettre en évidence des réserves nouvelles. Elles ont abouti en 1960 à la découvertedu stock de granite stanno-wolframifère, considère à l'époque comme infra-économique.En 1977, de nouvelles recherches ont été démarrées par le concessionnaire.
Bibliographie..
L. CHAURIS et J. GUIGUES - Gîtes minéraux de la France, vol. I, Massif-Armoricain.Bull, du BRGM, n° 74, 1969.
12 bis
J. GUIGUES et R. MOUSSU (1958), J. TANON (1960), etc..Nombreux rapports internes BRGM.
F. LEUTWEIN et Al. (1965). Etude géochimique du gisement d'étain et de tungstène deMontbelleux. Bull. BRGM, n° 6, p. 97-110.
M. WEPPE (1958). Les gisements de wolfram de Leucamp, Puy les Vignes, Montbelleux.Soc. d'Impressions Typologiques. Nancy, 196 p., 119 fig.
-13-
J.HfiLFotJ. -1310,,
. CARTE 2A
ENVIRONS DE » MOÑTBELLEUXK m . f ,E .CHELLE t 1 Km.
D'après la feuille géologique de Laval,au 1/80.000.D'après- la note de F.Kerforne.D'après la prospection alluvionnaire et *au marteau* du B . R . G . M .
•ctlon
inaire
Oo
SnO2 ï&£j Granite * greisènisé.
W0A (Fe, Mn).
1Filon de quartz stérile. fcï
Microgranite*
Grjanite.
Sn s Cassite'rilel
W: Wolframitel
en placeou
en éboulis
|_ I Briovèrien.
NG\krshs Loots
tt R.N. 799
MONTBELLEUX (l.etV,)| 1/ 2500PLAN DE LA SURFACE ET DES FILONS AU NIVEAU -27m
JLvSchistes du Brioverien
de granite greisenisé, traverse' par unStockwerk quart/eux à cassitérite et wolframite
Filon de quartz à wolframite
. . i... . . . . •. Í J Í : ^ • . : . ' * i
NO
Puits
FilonS*e Barb«
i W »fl p«r//> dé pH i
pauvre ou stérile
Butte deMontb alleux
MONTBELLEUX ( l.et V.) BLOC-DIAGRAMME DU GISEMENT' construit sur les coupes XV et UV du plan
1 /2500
trH-
-15-
LES VOSGES
AUXELLES-HAUT (Territoire de Bel fort)
Situations géographique et géologique
Auxelles-Haut se trouve dans la region minière autrefois célèbre deGiromagny-Auxelles-Plancher-les-Mines. L'indice de W de Auxelles-Haut a étédécouvert en 1971 par la S.N.P.A.. Au Sud-Est immédiat du village, de l'autrecôté du ruisseau le RhSme, un petit stock de microgranite .recoupe les sériesvolcano-sédimentaires du Viseen, formées de tufs, de schistes et de laves tra-chytiques. D'après J. LOUGNON (1974), reprenant G. COUTELLIER (197 3), cemicrogranite et son encaissant "sont affectés par des altérations de typehydrothermal, dont la principale manifestation est une silicification,accompagnée d'une séricitisation et d'une tourmalinisation. La silicificationse traduit par une trame de veinules de quartz qui peut affecter en volumeplus de 80 % de la roche (exemple : éperon du château d'Auxelles-Kaut). Elleprésente plusieurs générations : un premier réseau stérile est recoupé pardeux réseaux minéralisés en scheelite, dont l'un peut contenir des sulfures ..La minéralisation en tungstène découverte est.uniquement exprimée sous laforme de scheelite, dans le microgranite comme dans l'encaissant et elley existe dans la mesure où les altérations sont bien développées ... Les te-neurs sont les plus élevées dans les zones les plus silicifiées et les plusséricitisées ... Du point de vue génétique, on peut considérer les minéra-lisations d'Auxelles-Haut comme étant celles d'un gîte de départ'acide àtungstène, avec bismuth et étain accessoires, dans lequel les altérationshydro thermale s sont bien développées . . • . " . .
Réserves
Les ressources (à teneur „ 0,3 % W03 ) varieraient de 5.000 à 12.000 tde WO3 suivant les estimations.
-16-
•JO Or
«3,00
Fig. 1. — Cadre géologique régional de la région d'AuxeUes-Haut. 1. Trias-Jurassique; 2. Pennien ;3. Stephanien ; 4. Viseen supérieur ; 5. Viseen inférieur ; 6. Dévonicn ; 7. Granîte des Ballons ; 8.Syenites, diorites, monzonitesf etc. ; 9. Granite des Crêtes ; 10. Faille ; II. Contact ; 12. Minéralisa-tionsconnues. - ' • -¿'açrës Ç . Ço^téllUr Qâ73) '" -
H . O .
'CU •EU]1. AUuvions «i Qlaciaira; 2. P*fm*n; 3. Visien «uptrieur: 4. Vt*é*n tnl¿fi«ur i domíname buiqu«;
5. Voésn inférieur à dominant« acid«: t. Microgranf?« cxlco-alcalin If«; on no par sondages);
7 Mierogranil« alcalin; ê. Faill«; S. Contad; 10.Ancienne m ¡ m ; W - Indre« de schectitt.
FlG. 6. — Localisation géologique des indices de schvetste d'Auxelles-Haut. d'aprèsG . COUTELLIEB (1^74).
-17-
MICROGRANITE D % AUXELLES PLAN DE SITUATION
125 m
'•»00
3'3.ICO
VERS AUXELLES BAS
TRANCHEE C H Â T E L E T
Microgranite affleurant
Affleurement encaissant
Faille
Pyrite
Wispickel
Ruisseau
Quadrillage Lambert
Microgranite reconnu par sondage
Faille avec silicification
Si Silicification
CPy Chalcopyrlte
Mis
3DJ0O
Tranchée
<*y Routes . Chemins
**-F Profil S.NJ?A.
SNPA
DIVISION MINES
Departement
France Etrope Afrique G. COUTELUER 12.1973
-18-
MICROGRANITE O* AUXELLES : MORPHOLOGIECOUPES SUIVANT DES PLANS VERTICAUX * PASSANT PAR LES SONDAGES PROFONDS
SO m
PROFIL 60
N . W .
550-
500-
450-
400-
550
500
ENCAISSAKTINDIFFÉRENCIÉ
ZONE TECTONI450
400
PROFIL 54
S50. l i l i
— N.W.
seo.
550.
500.
450.
* • 4 -
CONTACT SUPPOSÉMICROGRANITE \ENCAISSAN
450
SNPADIVISION MINES
DEPARTEMENTFRANCE .EUROPE. AFRIQUE G.COUTELLIER 12.1973
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MASSIF CENTRAL
LES MONTMINS - ECHASSIERES (Allier)
Situation géographique
Situé sur le territoire de la commune d'Echassières (Allier), ce gisementfut le plus important exploité en France pour tungstène. Il se trouve entre Montluçonet' Gannat à 20-25 km au NW de cette dernière ville (carte à 1/50.000 Gannat).
Cadre géologique
Le massif granitique hercynien d'Echassières est intrusif dans des micaschistesappartenant à la série critallophyllienne de la vallée de la Sioule. L'intrusion af-fecte une forme générale circulaire d'environ 3 km de diamètre. On distingue à l'in-térieur du massif deux unités pétrographiques :
- le granite des Colettes, porphyroïde à deux micas ;- la coupole de granite à albite, lépidolite, de Beauvoir, de surface
300 x 400 m, affleurant tangentiellement au Sud du massif des Coletteset de mise en place postérieure.
Les deux granites peuvent être kaolinisés (existence d'importantes carrièresd'exploitation du kaolin). De nombreux greisens accompagnent la coupole de Beauvoirdans laquelle une minéralisation dispersée à faible teneur -mais intéressant tout levolume de la coupole- est composée de Li, Be, Sn, accessoirement Nb, Ta dans une gangueriche en albite ; l'exploitation en masse de la coupole est actuellement à l'étude.
Le secteur à tungstène des Montmins comporte :- Au Nord du granite des Colettes, les filons à quartz et wolframite (tendance
hubnérite) du Mazet ; découverts en 1915, ils s'étendent à partir du granite dans lesmicaschistes sur quelques centaines de mètres ; ils sont en liaison manifeste avecle granite (la tenetir en W diminuerait quand on s'en éloigne) ;
- Au Sud du granite des Colettes et à proximité immédiate Est et Sud-Estde la coupole de Beauvoir (mais n'y pénétrant pas), se trouve le Stockwerk de laBosse à quartz et wolframite (tendance ferbérite) dans les micaschistes.
Productions
Les filons du Nord (Les Montmins ou Le Mazet) ont été épuisés en 1950. Ilsont fourni quelques centaines de tonnes de concentrés W03, Le Stockwerk de la Bosse,exploité entre 19H5 et 1962, en carrière^ une teneur moyenne de 0,20 à 0,25 % W03 afourni 6.000 t de concentrés à 65 % WO3. Des éluvions ont été exploitées à partir de1951 autour du sommet de la Bosse. Elles auraient fourni quelques centaines à un millierde tonnes de concentrés de WO3.Ressources
Les seules ressources sont liées au Stockwerk de la Bosse : 5 à 6.000 t deWO3 et se répartissent entre identifiées et hypothétiques.
Principaux renseignements extraits de :'. P. Rouveyrol (1969), J. Halfon (1970)% rapports internes BRGM ;. G. Aubert : les coupoles granitiques de Montebras et d'Echassières et
la genèse de leurs minéralisations. Mém. du BRGMj n°U6, 1969.
-20-
0 apres: G.AUBERT- 1969
CARTE GEOLOGIQUE D'ECH ASSI ERES
I I Micaschistes e staurotide
I' . ' '.I Gneiss a deux micoi
I* • - • I Gneiss a biotile «I »Humanité
IT IT T I Porphyr« quartzifère
Filon de quartz »térile
id \o stibine J
id ( à wolframite tendance hübnérite)
Tilont quartzeux,quartzo.feldspathique> tquartzo.micacéi etc.à wolframite tendance ferberite.
1+ +! Granite des Colettes
114- | -j- || id (faciès rose)
I T T T I id (faciès Croix-lambin )
i u u i Granite à albite et lépidolite d* Beauvoir,I V v I à Sn,Li,Be,Nb et Ta
f Carrière de Kaolin
Ivàr^*''] Filon de quartz avec traces de cassitérite
\i¿7Í*\ Brèche silicifiée.
l̂ ^̂ l Axe de fracturation
lj Direction et pendage de la schistosite criitollophyllJenne
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LES MONTMINS - ECHASSIERES
700
1
C O U P E N O R D O U E S T - S U D ESTC A R R I E R E D E L A B O S S E - L ' E P E R O N
Ech.1/1000
d'aprês:G.Aubert1969
Carrier« del'Eperon.la Boss«
v v v v v v v v ^ ,V V V V V V V '
V V V ^V V V V
V V VV V V
V V VV V
Sondage intérieurE.CMM2
v Y "V— L.
Stockwerk dans les micaschistesavec filons individualises
S.E Puits S* J«an
tEluvions
, niveau Í54
-22-
MASSIF CENTRAL
PUY LES VIGNES (Haute-Vienne)
Situation géographique et géologique
Le gisement de Puy-Les-Vignes est situé en Limousin, à 22 km à l'Est deLimoges, sur le territoire de la commune dé St-Léonard, carte à 1/50.000 N°164 NE.
»Le gisement se trouve dans des gneiss entre les deux pointements granitiques
d'Auriat et d'Aureil (cf. Carte des environs de Puy-Les-Vignes d'après M. Weppe, 1958).La forme d'une partie du gisement présente un caractère exceptionnel : il s'agitd'une cheminée ou "pipe"»à remplissage bréchique dont la section horizontale, ensurface, est une ellipse de 340 m x 80 m (cf. figures de M. Weppe, rassemblées parJ. Halfon, 1970).
Le remplissage bréchique est constitué par des éléments de gneiss semblablesà ceux qui encaissent la cheminée, liés par un ciment quartzeux qui représente enmoyenne 10 % du volume de la brèche ; la taille des éléments de gneiss varie de 1 cmà plusieurs mètres ; en outre, la pipe est gainé d'une zone riche en quartz (enveloppedu pipe) dont l'épaisseur varie de 0,5 à 2 m. A l'intérieur du pipe existent des"piateures" ou diaphragmes quartzeux subhorizontaux. Ce dernier phénomène ainsique d'autres observations sur la provenance des éléments de gneiss ont permis àM. Weppe (1958) d'interpréter le "pipe" comme une cheminée à effondrements successifsséparés par des phases d'équilibre marquées par les piateures ; elle se serait surim-posée à la partie Est d'une première cheminée-guide de la forme elliptique précitée.Enfin, une faille tardive, de direction NE-SW provoque un décalage horizontal de lacheminée primitive.
Minéralisation, paragenèse
La minéralisation en wolframite se trouve dans les zones les plus siliceuses :l'enveloppe de la cheminée, les piateures et des filons qui recoupent la cheminée. Lawolframite est accompagnée de quartz, tourmaline, apatite, mispickel, pyrite, scheelite,rutile, bismuth, chalcopyrite, blende, galène.
Production, réserves
Le gisement a été exploité sur 200 m de profondeur. Il a produit de 1905 à 1956,4 000 t de concentrés marchands. La teneur moyenne du minerai tout venant était del'ordre de 0,8 à 0,9 %. L'exploitation aurait été abandonnée à cause d'une diminutiongénéralisée des teneurs en profondeur (0,35 % pour J. Halfon, 1970 ?). Dans ce cas,Puy-Les-Vignes renfermerait encore des ressources hypothétiques, mais à une profondeursupérieure à 200 m.
Les principaux renseignements sont extraits de :. M. Weppe (1958). Les gisements de wolfram de Leucamp, Puy-Les-Vignes,
Montbelleux ; Thèse doctorat NancyP. Rouveyrol (1969) et J. Halfon (1970) : rapports BRGM.
-23-
CARTE DES ENVIRONS DE PUY LES VIGNES
-24-
a) PLAN
\ remise en\ pltce ptr
_»' alùsemmll d
Uanctiiedtpoudnen
b) •COUPEVERTICÁIE
LONGITUDINALE
c) INTERPRETATION
Ceint
F i d »4. — Un exemple Je gisement en * pipe • :le ¡iteuient de tungstène Je Puy-les- Vignet.
Synthese de plusieurs figures Je M . W E I T E , 1957.«1) Plan ; 'b) C o u p e verticale longitudinale.!?J?V3 Portion exploitée ou exploitable pour wulfrjinitc dans la
Saine.
- — - Cassures tnincrulisci's juui;êrccs par une ctud« en l<M<> etdccclces aprCs cette étude.
e) Interprétation du tnsement de Puy-lcs-Vi^nci, dans l'hypo-thèse de deux pipes cmboicOcs présentant des • loyer* • dirîé-rentj. I.ci platcurvs app;irji>trnt alors c o m m e des cassuresd'efiondreincnt du s o m m e t de la pipe 2.
•-25-
MASSIF CENTRAL
LEUCAMP (Cantal)
Situation géographique et géologique
Cette région est située à la limite des départements du Cantal et del'Aveyron, au Sud des coulées volcaniques .du Cantal.
Plusieurs petits massifs granitiques sont intrusifs dans les micaschistesdu socle (en particulier, micaschistes de La Châtaigneraie). Ces granites sont desapophyses de l'important massif granitique d'Entraygues qui limite la région auSE (cf. carte géologique de la région de Leucamp d'après M. Weppe, 1958).
Un groupe de mines (Leucamp, Teissières-les-Bouliès, Murols) est lié spa-tialement à une de ces apophyses, le granite de Leucamp. C'est un granite calco-alcalin à biotite. Les gisements sont encaissés dans les micaschistes avoisinants,à une distance;du bord affleurant du granité inférieure à quelques kilomètres; laparagenèse des filons varie légèrement en fonction des orientations; les filons lesmieux minéralisés en wolframite sont de direction NW-SE. Les accompagnateurs de lawolframite sont quartz, tourmaline, pyrite, apatite, mispickel, chalcopyrite,scheelite, barytine, sidérose, en proportions très variables.
Productions et réserves
L'exploitation de Leucamp, la plus importante, a fourni de 1916 à 1959, datede sa fermeture, 2.200 t de concentrés de WO3 ; dans certaines zones, les teneursatteignaient 2,5 % W03 ; Teissières-Les-Bouliès et Murols ont fourni ensemble,pendant la deuxième guerre mondiale, 300 à 400 t de concentrés WO3, la teneur dutout-venant étant de l'ordre de 1 %.
Bibliographie
P. Rouveyrol (1969), J. Halfon (1970) - rapports internes BRGM;Y. Chèze (1975) - Etude géologique de la Châtaigneraie au Nord d'Entraygues(Aveyron) ; pétrographie, structure et métallogénie. Thèse, Clermont,21.3.75
A. Bonne, et J. Moreau (1973) - Etude structurale du gisement de wolframited'Enguialès (Massif Central Français). Minéralium Deposita, vol.8, n°l,pp.57-64, 1973.
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mriwt:
+ + +
\+ +•
v v vv v
Granite d'Entraygues et deLeucamp
it (de la Margeride)
Granulite
^ ^ ^ I Microgranite
Quartz
(M.Wepp» 1958 \
Micaschistes de laChâtaigneraie
Basaltes
Projections andésitiques
Sannoisien
_ _ _ _ _ Ligne de fracture
CARTE GEOLOGIQUE DE LA REGION DE LEUCAMP
(GISEMENT PRINCIPAL ET SATELLITES.)
MASSIF CENTRAL _ 27-ENGUIALES (Aveyron)
Situation géographique et géologique
Le gisement d'Enguialès est situé dans le Nord-Ouest du département del1Aveyron, à 10 km au Nord-Ouest du village d'Entraygues. Il se développe sur le flancsud d'un groupe de collines entre les cotes 465 et 700. La vallée du Lot passe à2 km au Sud (cote 220). -
Le champ filonien d'Enguialès se situe dans la série micaschisteuse de laChâtaigneraie entre le granite du Veinaze au Nord-Ouest et la corne Nord-Ouest du mas-sif granitique de la Margeride au Sud-Est. Ce sont des granites, porphyroîdes à biotiteseule, sécants sur la série micaschisteuse déjà plissée. La série micaschisteuse cor-respond à deux ensembles»schisteux : des micaschistes inférieurs à biotite et grenatset des micaschistes supérieurs à séricite très abondante et amandes de quartz laiteux.La série est renversée et correspond à un grand pli couché. Au contact du granite dela Margeride et sur 100 m à 500 m, les schistes se chargent en biotite et en passéesde roches microgrenues acides. La série micaschisteuse et les granites sont recoupéspar des roches filoniennes du type microgranulites et microdiorites formant de longsalignements parallèles de direction NW-SE. Enfin, il existe un petit massif circonscritde granodiorite au Nord-Est de la mine : la granodiorite de Couesque (1).
Le champ filonien se développe en surface sur 1,3 km d'allongement et300 m de large. Il comprend deux sortes de filons :
a) des filons mâles (2), de direction NW-SE concordants avec la schistositéet dont la puissance varie de 1 à 50 cm. Leurs épontes sont toumalinisées sur unefaible distance avec de fines baguettes d'hubnérite et leur pendage oscille entre40 et 50 grades NE.
b) des filons femelles, (filons et filonnets) de direction NE-SW discordantssur la schistosité des micaschistes encaissants et dont la puissance varie de 2 à 80cmet de pendage 50 à 75 grades vers le Nord-Ouest.
Les deux systèmes filoniens ont été formés et remplis simultanément ; les fi-lons mâles sont essentiellement constitués de quartz à wolframite, scheelite (nonautomorphe) et un peu de bismuthinite. Les filons femelles sont minéralisés en wolfra-mite, scheelite automorphe et quelques sulfures. L'étude microscopique des remplissagesmontre deux phases de minéralisation :
•* la première phase comprend quartz, wolframite-et apatite ;- la seconde phase comporte scheelite, et pyrrhotine, chalcopyrite, pyrite,
marcassite et se termine par le dépôt d'un peu de sidérose.En dehors des filons, on observe quelques manifestations peu importantes de
greisen.
Productions et réserves
Le gisement d'Enguialès a été découvert fortuitement vers 1958, les premierstravaux de recherches ont débuté en 1960 (géologie, géochimiê, géophysique). Lestravaux miniers datent de 1965 et la première production significative a été enre-gistrée en 1968.
De 1968 à 1975 inclus, la mine d'Enguialès (3) a produit 1180 tonnes deconcentrés correspondant à 848 tonnes de WÛ3(4). Les réserves certaines et probablesau 1/01/76 étaient de 284 tonnes de W03. Les réserves possibles peuvent êtreestimées à 5 000 tonnes de WO3.
Principaux renseignements extraits de :. J.P. Prouhet et P. Equios (1976) rapports internes BRGM ;. A. Bonne (1970) Note préliminaire sur le gisement de wolframite d'Enguialès
(Aveyron) C.R. Ac. Se. Paris 271, 12-15;. A. Bonne et J. Moreau - Etude structurale du gisement de wolframite d'Enguia-
lès (Massif Central français). Minerai. Deposita (Bull) 8,57-63 (1973)
(1) voir plan ci-joint de la Concession de Mirabel (Géologie)C2) designation de l'exploitant(.3) chiffres fournis par l'exploitant, la Sté Minière du Chatelet(4) y compris les produits des recherches.
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C0NCES5I0N de MIRABEL
W . S n
(Aveyron)
Echelle : 1/25000
G E O L O G I E (d après BONNE)
• • /. Granite de I
.Leucoaran'ite -'
. Drsnodioritf de CoiKiijof
du Lot| | . Miemttut» it ¿ Chîtaijntratt.
.Zone de cantad . ,
. D j K e
. Filons
..•Mine d'Enguialts '..les Tour» p «X Tourna
• •
MASSIF CENTRAL-29-
MONTREDON-LABESSONNIE (Tarn)
Situation géographique et géologique
Le gisement de Montredon-Labessonnié a été découvert en 1952. Il est situéau Nord du village de Montredon-Labessonnié, à 12 km environ au Nord-Est de la villede Castres..Le gisement est constitué d'un réseau de 33 filons parallèles de directionNWqui se développe dans un ensellement micaschisteux au sein de l'orthogneiss deMontredon qui forme lui-mime une ellipse de grand axe ENE. Les filons ne pénètrentque faiblement dans l'orthogneiss qui est nettement plus ancien que le réseau filonien.
Les filons ont des puissances assez constantes mais très variables de l'unà l'autre. Elles vont df 0,05 à 1,40 in. Les filons se développent sur plus de 400 men allongement, mais ne sont visibles en surface que sur 200 m environ : ils disparais-sent vers le Sud-Est sous la couverture tertiaire et se suivent difficilement versle Nord-Ouest jusqu'au-delà du dyke quartzeux de Roquemaure (1). Il est d'ailleurspossible qu'ils n'atteignent pas la surface dans cette zone.
La paragenèse comprend :- du quartz laiteux qui constitue la gangue des minerais utiles ;- de la tourmaline noire en petites aiguilles ;- de la cassitérite par endroits et du wolfram en cristaux isolés ou en nids
importants (jusqu'à plusieurs centaines de kg) ;- de la scheelite (non cristallisée sur les cristaux de wolfram) ;- du mispickel rare ;- de la pyrite ;- des traces de blende et de chalcopyrite ainsi que de fluorine et de rutile.
Productions et réserves
Le gisement de Montredon a été exploité de 1953 à 1960. L'exploitation aporté sur les filons les plus puissants et les plus riches et on a traité 80.000 tonnesde tout-venant à 1,08 % de WO3 dont on a récupéré 672 tonnes de WO3. Les réservesprobables sont de 7.500 tonnes de WO3 et les réserves possibles de 2.500 tonnes de WO3.
•Les études menées depuis plusieurs années par CMM (2), SMMP et le BRGM
montrent qu'il serait peut-être possible d'exploiter le gisement en masse en ne récu-pérant sélectivement que le quartz des filons de puissance supérieure à 0,15 m etobtenir ainsi une teneur entrée laverie de l'ordre de 0,50 % WO3. En effet, la tenuedes épontes est très mauvaise et exclut l'exploitation souterraine.
Bibliographie
G. Aubert (1967), J. Halfon (1970), P. Rouveyrol (1969), B. Guerangé (1970),J.P. Prouhet (1970), J.P. Prouhet et R. Moussu (1966) - rapports internes BRGM.
M. Legraye et A. Goffinet (1954) - Etude géologique et métallogénique dugisement de wolfram de Montredon-Labessonnié (Tarn, France).L. Viallefond (1963) - Etude géologique et métallogénique de l'Albigeois,région de Montredon-Labessonnié (Tarn). Thèse 3ème cycle.- Paris.
(1) voir croquis de situation ci-joint(2) Compagnie Minière de Montredon
MONTREDON-LABESSONNIE(Tarn)
MONTREDOM-LABESSOtiWE
1 1
íttwvtewnt Totiwt
Séricitoutástt»
taluire i iifotvjúh
Y[\av.\¿n\xi i tufóte
Urlhoontiii át Hontrtte
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V2500O
MONTREDON-LABESSONIE
COUPE TRANSVERSALE DU GISEMENT DE LAFREGERE
Ech.1/2 000 env
TB 485
""fo"ÑWSÜÍ'""J II
FilonsWolframite
FilonsWolframite MICASCHISTES
ORTHOGNEISS
C'*MINIEKE di MONTREDON
wolframiteet cassitérite
i
MASSIF CENTRAL -32-
ALBIGEOIS (Tarn)
Situation géographique et géologique
Sur le flanc Nord-Est du massif d1orthogneiss de Montredon-Labessonnié existeune série d'indices de scheelite tous situés dans des alternances gréso-schisteusesappartenant au Cambrien moyen et formant la partie supérieure d'un ensemble de schistesampéliteux noirs.
»La minéralisation affecte des présentations très variées résumées dans les
types suivants :I - Gros cristaux de scheelite idi.omorphes associés à de la fluorine sur les
bordures dé pegmatites anciennes injectées dans les schistes ;II - Filons quartzeux centi à décimétriques à scheelite de direction NM-0/N600 ;III - Zones tourmalinisées à scheelite diffuse ;IV - Scheelite disposée dans les lits gréseux des alternances schisto-gréseuses
noires ayant subi toutes les déformations connues régionalement.
Dans tous les cas la scheelite s'accompagne de fluorine et de mispickel. Lesdiverses présentations peuvent coexister en un même point. Il est à noter que lesfilonnets quartzeux de direction .NM-0/N600 qui recoupent le stratiforme à scheelite (typeIV)ne sont minéralisés en scheelite qu'au-dessus du niveau et stériles en-dessous.
Les gîtes de type I à IV ont fait l'objet de travaux relativement importantsde la part de la Société Minière d'Anglade et du BRGM.
Les travaux faits à l'Hom haut (BRGM) ont montré l'existence d'une anomaliekilométrique en W. Des sondages ont permis de définir une zone où, sur des puissancesdépassant la dizaine de mètres,la teneur moyenne en WC^.est de l'ordre de 0,18/0,20 %.Les tonnages impliqués sont de l'ordre de plusieurs millions de tonnes et les possibili-tés très importantes atteignant certainement plusieurs dizaines de milliers de tonnesde ressources en WO3.
Dans la zone du permis de Recherches d'Auriole, les travaux sont en cours.Ils montrent une diffusion de la minéralisation autour des lames de pegmatites dansles schistes gréseux.
LES PYRENEES -33-
SALAU-ANGLADE (Ariêge)
Situation géographique et géologique
Le gisement est situé sur le territoire de la commune de Salau (Ariège)entre 1 300 et 1 600 m d'altitude, dans la.haute vallée du Salât, à 35 km au Sudde St Girons : c'est dans des amas de skarns et skarnoïdes distribués irrégulièrementau contact d'un petit pointement granodioritique hercynien (granodiorite de la Fourque)intrusif dans des calcaires de l'Ordovicien supérieur qu'a été trouvée la scheelite.
Cette dernière est accompagnée de sulfures, consistant surtout en pyrrhotite,mais également en chalcop'yrite, pyrite, arsénopyrite, galène. On note également laprésence de bismuth et d'or.
Deux types essentiels de minerais sont présents :1 - Des skarnoïdes à pyrrhotite et scheelite diffuses, formant des corps
irréguliers. Ce minerai tient de 0,15 à 0,60 % W03;2 - Des skarns rubanés à lits de sulfures massifs et scheelite dont les teneurs
varient de 1 à 3 % W03, atteignant localement 10 %.
Tous ces minerais se développent dans des golfes ou des gouttières étroitesdu contact granodiorite - séries carbonatées. Seules sont exploitées pour le momentles structures, favorables du contact Sud.
Productions et réserves
Depuis 1971, date du début de l'exploitation, il a été extrait, à fin 1976,H.500 t de WO3.. Les réserves certaines sont évaluées à 4.500 t de WO3. La partie ducontact granitique qu'il reste à explorer laisse espérer des réserves possiblesde 5.000 t WO3. Tous ces tonnages correspondent à des minerais tout-venant dont lateneur varie de 1 à 2 % WO3.
Ressources du district pyrénéen de skarns â scheelite,au contact d'intrusions granitiqueshercyniennes . • .
Un autre gisement du même type que Salau a été évalué par travaux'minierset sondages, de 1954 à 1957 ; il s'agit du Pic de Costabonne (P.O.) où un graniteintrude des calcaires cambriens.Les ressources identifiées ont été évaluées à 1,5 Mtde minerai à 0,35 % W03. Il s'agit donc d'un assez gros gisement mais le mineraiest à faible teneur et il est situé dans des conditions difficiles (entre 2.200 et2.600 m d'altitude). r
Le district des Pyrénées est par ailleurs prometteur puisque de nombreuxpointements de granitoîdes recoupent des calcaires des diverses séries du Paléozoïque(en particulier du Cambrien et de l'Ordovicien). Il est certain que ce district méritedes compléments de prospection.
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«*« Granodiorite de la FOURQUE
Gisement de S A L A U - A N G L A O E
0 1 5 km
M?,. Schistes gothlandiens
Calcaire et dolomîe
Calcschistes
Granite
B.R.G.M.Div:SX)u«*t
CARTE GEOLOGIQUE DE LA REGION DE SALAU-ANGLADE
S.M.A 09 SALAUDisposition schématique de /'infrastructure initiate du gisement.
CALCA/I?£
- 35 -
5 -3- NÀSSfim
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