© dreal bn (p. galineau)€¦ · de basse-normandie site n° 14087 inscrit par arrêté du 23...
TRANSCRIPT
Château et Parc de Versainville
Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logementde Basse-Normandie
www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr
� Site N° 14087inscrit par arrêté du 23 novembre 1942
� Commune14700 Versainville
Site inscrit
Situation
La commune de Versainville se situe à 3
km au nord-est de Falaise, en direction
de Saint Pierre-sur-Dives. Le château et
son parc se trouvent au sud du bourg.
HistoireC’est la famille de Marguerit, dont la
présence à Versainville est attestée
depuis le XIè siècle, qui bâtit le château
actuel en 1715. Le domaine reste
dans la famille de Marguerit jusqu’en
1859 où, par le jeu des successions, il
entre dans le patrimoine des Odouard
du Hazey. L’archéologue Arcisse de
Caumont visite le château vers cette
époque et en laisse un croquis dans sa
statistique monumentale du Calvados :
l’aile sud, qui sera construite plus tard,
n’existe pas encore, une cour d’honneur
entourée de murets s’étend dans le
prolongement du logis principal. Des
sphinx, sur socles de pierre, encadrent
l’entrée dans l’axe. Devant l’aile nord et
son pavillon, le terrain est en contrebas
de la cour d’honneur jusqu’aux douves
qui bordent la route d’accès vers
Versainville. De part et d’autre du
château s’élèvent de grands arbres.
François-Gaston Odouard du Hazey en
hérite en 1870 et entreprend de gros
travaux de terrassement dans le parc
ainsi que la construction de l’aile sud, en
1912. Une photographie nous le montre
cette année-là : l’aile sud est construite
© D
REA
L BN
(P.
Gal
inea
u)
www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr
à l’identique de l’aile nord, le terrain
est remblayé et de larges pelouses
ourlées de massifs fleuris s’étendent
de chaque côté de l’allée centrale. En
1930 et 1932, le château est inscrit
parmi les monuments historiques. En
1936, le domaine entre dans la famille
de la Rochefoucault jusqu’au décès
du comte Bernard, résistant mort en
déportation en 1944. Inscrit parmi les
sites en 1942, le château et son parc
ainsi protégés devaient être à l’abri
de toute dégradation due à la guerre.
Il n’en fut rien, pendant l’occupation
le château abrite des salles de classe
puis les troupes allemandes le mettent
à sac avant de transformer son parc
en atelier de réparation de blindés
durant la bataille de Falaise. La ville
libérée, les anglais y installent un
hôpital. En 1947, le domaine est vendu
à un particulier qui le cède à son tour
à la société Ford qui l’aménage pour
les colonies de vacances des enfants
de ses employés. Les annexes sont
reconstruites dans les années 50 à
l’emplacement des anciennes écuries.
Le château de Versainville conserve ses
colonies de vacances jusqu’aux années
90 en appartenant successivement aux
sociétés SIMCA, Talbot puis au groupe
PSA Peugeot-Citroën. Dans la nuit du 1er
au 2 juin 1981, le parc est partiellement
détruit par une tornade, 480 arbres
centenaires sont couchés par le coup
de vent. Il n’est pas épargné non plus
par la tempête de décembre 1999 où
d’autres arbres vénérables tombent
à leur tour. Finalement, en 2002, le
groupe PSA propriétaire du château,
le revend au descendant de Jacques
de la Rochefoucault, frère du comte
Bernard mort en déportation. Avec son
épouse, il s’efforce de faire revivre le
domaine et de lui redonner un peu de
son éclat d’antan. Une partie du parc est
inscrite à l’inventaire supplémentaire
des monuments historiques en février
2008. Le château est classé monument
historique en juin 2008.
Le siteDans la plaine agricole de Falaise, le
parc du château dresse ses frondaisons
à l’ouest du petit village de Versainville.
Tout autour des champs cultivés dénudés
l’encadrent. Lors de sa protection en
1942, le site apparaît déjà mal entretenu
et malmené par les troupes d’occupation
et son propriétaire qui, pour des besoins
pécuniaires, a fait abattre les plus beaux
arbres. Cependant, l’ensemble a encore
de l’allure avec sa silhouette en forme
de proue orientée vers le sud-est sur
le mamelon qui sert d’assise au site.
Aujourd’hui le château n’a pas retrouvé
son lustre d’antan. Cependant le
domaine possède toujours une certaine
grandeur avec son élégante demeure
aristocratique comme posée sur le
tapis vert tendre des pelouses et se
détachant sur celui plus sombre des bois
qui l’entourent. Un examen plus attentif
permet de discerner les stigmates de
son passé tourmenté. La belle grille
d’entrée du XVIIè siècle, rongée par le
temps est condamnée. Toute la partie
sud, boisée et dévastée par les tempêtes,
est replantée de jeunes frênes, érables,
chênes et hêtres. Au nord, d’anciennes
hêtraies subsistent autour des annexes
reconstruites et en bordure d’étang. A
l’est, la perspective s’étend vers des
pelouses bordées de tilleuls et des bois
composés de marronniers, de frênes,
d’érables d’ifs...
Devenir du siteAprès toutes les vicissitudes de son
histoire, le château de Versainville
panse peu à peu ses plaies. L’actuel
propriétaire s’efforce de redonner au
domaine un peu de son éclat passé,
mais la tâche est immense. Le site
conserve néanmoins toutes ses qualités
paysagères et le premier coup d’œil
sur le château et son parc, aujourd’hui
monuments historiques, est encore
impressionnant. Rien ne semble plus
le menacer d’avantage que tous les
aléas qu’il a subit au cours de sa longue
existence.
L’inscription est une mesure nationale reconnaissant la qualité locale d’un paysage. Elle permet d’alerter et de sensibiliser les acteurs locaux aux qualités pittoresque, historique, scientifique ou légendaire d’un lieu. C’est pourquoi :
- Les travaux susceptibles de modifier l’aspect des lieux sont soumis à déclaration préalable auprès de l’administration 4 mois à l’avance. (Article L 341.1 et suivants et R 341.9 et suivants du code de l’environnement).
- Le camping et le stationnement des caravanes sont interdits, quelle qu’en soit la durée, conformément aux dispositions des articles R 111.42 et 38 du code de l’urbanisme.
- La publicité est interdite (article L 581.4 et suivants du code de l’environnement). - La limite du site doit être reportée dans le document d’urbanisme en tant que servitude d’utilité publique opposable au tiers (article L 126.1 du code de l’urbanisme).
Date de parution : juin 2011DREAL Basse-Normandie / SRMP / DSP10 boulevard du général Vanier BP 60040 14006 Caen cedexTél. 02 50 01 83 00 - Fax. 02 31 44 59 87courriel : [email protected]