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M 05423 - 33 - F : 4,50€ - RD Zone CFA avion : 3000 FCFA - Zone CFA surface : 2700 FCFA - MAR : 55DH - France métro : 4,50 € - ESP : 4,50 € -CAN : 8 $ cad N° 44 Décembre 2016 / Janvier 2017 L’essor du e-commerce en Afrique est avant tout une question de confiance numérique M. Afiss Bileoma, directeur général d’Odjala Gaindé 2000 se veut la plateforme incontournable du e-commerce au Sénégal M. Ibrahima Nour Eddine Diagne, administrateur général de Gaindé 2000 Ecosystème digital marocain, quelles ambitions pour Maroc PME ? M. Larbi Benrazzouk, Directeur Général de Maroc PME M. Bruno METTLING, Directeur Général Adjoint, Zone Afrique et Moyen-Orient - Orange La référence IT au service des managers africains « Défis des opérateurs de télécommunications dans la transformation digitale en Afrique »

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4,50 €

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N° 44 Décembre 2016 / Janvier 2017

L’essor du e-commerce en Afrique est avant tout une question de confiance numérique

M. Afiss Bileoma, directeur général d’Odjala

Gaindé 2000 se veut la plateforme incontournable du e-commerce au Sénégal

M. Ibrahima Nour Eddine Diagne, administrateur général de Gaindé 2000

Ecosystème digital marocain, quelles ambitions pour Maroc PME ?

M. Larbi Benrazzouk, Directeur Général de Maroc PME

M. Bruno METTLING, Directeur Général Adjoint, Zone Afrique et Moyen-Orient - Orange

La référence IT au service des managers africains

« Défis des opérateurs de télécommunications dans la transformation digitale en Afrique »

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Décembre 2016 / Janvier 20172 3Décembre 2016 / Janvier 2017

Mohamadou DIALLO - Cio Mag

2017 se présente sous de bons auspices

IN° 44 IN° 44EditoINTERNATIONALLYRECOGNISED

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A stream of prestigious Awards

En abordant dans ce dernier numéro de l’année le thème de la confiance numérique, Cio Mag a voulu faire un tour d’horizon des initiatives dans ce domaine sur le continent. Déjà en

2014, la CEDEAO avait lancé à Accra (Ghana), lors de la 46ème session de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement, la mise en place d’une Carte Nationale d’Identité qui également recueille dans une puce les données biométriques du porteur.

Le Sénégal est aujourd’hui le pays qui porte le projet pilote qui doit affiner les spécifications devant s’appliquer ensuite à l’ensemble de la sous-région. Au-delà de l’état civil, des données personnelles telles que le groupe sanguin ou des informations médicales (diabète, allergies, …) sont prévues.

Nous espérons qu’après cette phase pilote plusieurs pays de la sous-région l’adopterons dans le courant de l’année. Aujourd’hui, les besoins existent dans l’ensemble des domaines et concernent en particulier la sécurisation des données et des transactions numériques, les programmes gouvernementaux de modernisation de l’Etat (informatisation et sécurisation des registres, …), services publics dématérialisés, ou encore paiement mobile.

Qu’il s’agisse de la délivrance de documents, de voyage avec les passeports électroniques, de programmes de santé, de contrôles aux frontières ou encore d’enrôlement des citoyens en vue de la création d’un registre national d’état civil ou de listes électorale, il n y a pas un seul africain qui ne dispose pas de projets.

Mais la mutualisation des expériences pourraient permettre de gagner en temps dans le déploiement et surtout beaucoup d’argent. En mutualisant les expériences, les pays pourront également partager les meilleures pratiques pour notamment fiabiliser les fichiers d’enrôlement biométrique pour la modernisation du fichier électoral.

Dans ce numéro, on retrouve l’expérience marocaine, de la CEDEAO mais aussi des retours d’expériences partagés par des leaders du secteur comme Gemalto, BearingPoint etc…

Nous venons aussi de lancer une nouvelle rubrique dénommée «  Ainsi va la vies Clubs  ». Il s’agit pour nous de nous rapprocher davantage du quotidien des Clubs DSI africains et des partenaires.

Cette rubrique est faite pour les DSI et à vocation à leur donner de la visibilité en suivant régulièrement l’actualité des DSI et des Clubs partenaires.

Nous avons également la volonté d’ouverture dans le cadre de notre African Digital Tour 2017.

Il s’agit de faire le tour de l’Afrique en 10 étapes, en dix pays francophones pour partager les meilleures pratiques en matière de transformation digitale.

Ces rencontres nous mènerons tour à tour à Casablanca, Dakar, Abidjan, Lomé, Tunis, Alger, Ouagadougou, Brazzaville, Cotonou, Yaoundé et à Paris en fin d’année.

Bonne lecture et excellentes fêtes de fin d’année

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Décembre 2016 / Janvier 20174 5Décembre 2016 / Janvier 2017

Mme Aminata SANA CONGO, Ministre du Développement de l’Economie numérique et des

Postes du Burkina Faso

M. Philippe ARNAUD, Président de Digital Réunion

De gauche à droite : M. Emmanuel LEMPERT, SAP - M. Izai TOE, Directeur Général des Technologies de l’InformationBurkina Faso - Jean-Michel HUET, BearingPont - M. Brice DEMOGE, GFI Informatique - M. Ibrahima Nour Eddine

DIAGNE, Gaindé 2000 - M. Richard NOUNI, CFAO Technologies

P 24

P 6

P 10

P 40

CIO Mag est édité par SAFREM Sarl

2, rue Eugène Pottier

78 190 Trappes France

Directeur de publication

Mohamadou DIALLO

[email protected]

Ont contribué à ce numéro

Mohamadou DIALLO

(Directeur de publication - Rédacteur en Chef).

Rédaction : Véronique NARAME, , Charles de LAUBIER (France) Anselme AKEKO (Côte d’Ivoire),

Jean-Claude NOUBISSIE (Cameroun),

Youcef MAALLEMI ( Algérie, Ousmane GUEYE, Sénégal)

Experts

Jean-Michel HUET (BearingPoint),

Alain Kouassi Ducass (Expert Transformation Digitale)

André GRISSONANCHE

Yann PILPRE

Représentations de Cio Mag :

Maroc, Casablanca :

Khadija - [email protected]

Côte d’Ivoire : Anselme AKEKO :

[email protected] :

Tél: +225 08 56 47 26

Alain Ducass (www.energeTIC.fr)

Cameroun Douala : Jean-Claude NOUBISSIE :

[email protected]

Sénégal : Abdoulaye DIALLO :

[email protected] :

Tél : +221 77 595 50 02

Algérie : Youcef MAALLEMI,

[email protected]

Régie Publicitaire et Abonnements

David GUEYE, Directeur du Développement

[email protected]

nancy FAGBMEI, Assistante de Gestion

[email protected]

2, rue Eugène Pottier

78 190 Trappes France

Tél : +33 9 82 53 79 79

http://www.cio-mag.com/sabonner

Direction artistique

Gravitylinks

54 Avenue Hoche, 75008 Paris

Tel: 01.56.60.53.92 Web: www.gravitylinks.com

Émail: [email protected]

Impression : Rotimpres, Aiguviva Espagne

N° Commission paritaire 1110 T89651 N

Dépôt légal Juin 2013

SO

MM

AI

RE

M. Patrick MBENGUE, Président du Gotic et Ahmed CISSE, Président de la Commission NTIC CGECI

P31

Assises 2016 : Administration électronique : Enjeux et pratique de la Gouvernance électronique en Afrique

6 Ecosystème digital marocain, quelles ambitions pour Maroc PME ? 38-39

Assises 2016 : Quelles infrastructures pour une administration électronique efficace ?

7 NxSE, un pari réussi pour la Réunion 40-41

Assises 2016 : Cyber sécurité / Cyber défense : l’Afrique a-t-elle les moyens de sa politique ?

8 Les européens ont tellement à apprendre des africains 42-43

Assises 2016 : Transition numérique : gestion et sécurité des contenus numériques

9

« Sofrecom capitalise 50 ans d’expériences dans des environnements diversifiés. Une pépite pour Orange » Jacques Moulin, Directeur Général de Sofrecom

44-45

Assises 2016 : Comment placer le numérique au cœur de l’aménagement des territoires ?

10-11 L’Afrique doit construire son propre destin numérique 46

Politique et stratégie de développement du secteur du haut et très haut débit sur le continent africain

13 Cyber sécurité : Clavister montre la voie en Afrique. 48-49

Bruno METTLING : « Défis des opérateurs de télécommunications dans la transformation digitale en Afrique »

14-16Cérémonie officielle de lancement : le Club DSI-Bénin affiche ses ambitions

50-51

Bruno Interview exclusive de Ade AYEYEMI, CEO Group Ecobank « D’ici 4 ans, nous atteindrons les 100 Millions de clients grâce au mobile »

18-20

Points de vue de 5 administrateurs du CIGREF : Conditions de succès de la transformation digitale dans les grandes entreprises

52-53

L’essor du e-commerce en Afrique est avant tout une question de confiance numérique

22-26L’AUSIM lance un référentiel pour accompagner la matruité numérique des TPME

56-57

Identité numérique, le Maroc déroule son ambition 28-29

Vers l’Afrique de demain : renforcer les compétences et moderniser la formation grâce aux TIC

58-61

Confiance numérique et cybersécurité, la Côte d’Ivoire renforce son arsenal 30-31 La French Tech Abidjan, un an déjà 62

l’identite numerique : avatar d’une vieille idee ou nouvelle chance ? 32-34

Eric Claudel, président ‘Afrique et Moyen-Orient’ de Gemalto :« Nous sommes en pleine croissance »

35-37Mme Mounia Benbouzid Africa

Director Clavister

P 48

M. Tunde Kehinde, ancien cofondateur et directeur général de Jumia Nigéria

IN° 44 IN° 44SommaireSommaire

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Décembre 2016 / Janvier 20176 7Décembre 2016 / Janvier 2017

Administration électronique : Enjeux et pratique de la Gouvernance électronique en Afrique

Quelles infrastructures pour une administration électronique efficace ?

Lors de la première séance plénière, il a été question d’e-Gouvernement et de cyber-administration en Afrique. Pour en débattre, Brice DEMOGE, Directeur du Développement Afrique - GFI Informatique ; Izai TOE, Directeur général des Technologies de l’information et de la communication du Ministère de l’Economie numérique et des Postes du Burkina Faso ; Ibrahima Nour Eddine DIAGNE, Administrateur général de Gaindé 2000 (Sénégal) ; Richard NOUNI, Directeur général CFAO Technologies et Emmanuel LEMPERT, Vice-président EMEA Governement Relation SAP.

« Les Etats de la sous-région doivent disposer des infrastructures de connectivité et de sécurité pour assurer leur souveraineté ». C’est en ces termes que Rémy FEKETE, Partener Jones Day – Avocat au Barreau de Paris, a lancé la deuxième table ronde. A la tribune Touhami RABII, PDG de Gemadec ; Alain DUCASS, Expert en transformation digitale ; Alexandre ZAPOLSKY, PDG Linagora et Hicham SAOUD, Sofrecom, filiale d’Orange.

Par Véronique Narame

GFI, qui a développé une plateforme de dématérialisation des démarches administratives en Côte d’Ivoire, a témoigné de

l’intérêt d’un tel projet pour les citoyens et les entreprises. Pour le Directeur du Développement Afrique   - GFI Informatique, « l’e-Administration réduit les déplacements des usagers et simplifie leurs démarches ». Il en est de même au Burkina Faso. La digitalisation des processus internes de l’administration accélère et fiabilise le traitement des dossiers. A l’instar du guichet unique du foncier, lequel permet aux usagers d’avoir un seul point d’accès pour les activités de construction. Tout comme pour la gestion des importations et des exportations, intégrée à une plateforme unique.

Au Sénégal, CFAO a de son côté participé à la construction du système de la douane sénégalaise. Ibrahima Nour Eddine DIAGNE, Administrateur général de Gaindé 2000 et Président de l’Alliance africaine pour le commerce électronique, est revenu sur la mise en place du guichet unique au Sénégal. La plateforme numérique - première du continent africain créée par des Africains - a été bâtie autour d’un partenariat public privé. Le système a ensuite été implémenté au Burkina Faso et au Kenya.

Vision globale

Les panélistes se sont accordés pour dire qu’en dépit de ces avancées, il était impératif d’adopter une vision stratégique cohérente. La technologie est là, ainsi que l’expérience

des autres pays, mais le facteur humain retarde l’essor numérique de l’Afrique, a dit Ibrahima Nour Eddine DIAGNE.

« Au Sénégal, on a lancé, il y a un mois, la première carte d’identité numérique avec puce. Sauf qu’on n’a pas anticipé qu’il fallait mettre un certificat à l’intérieur. Le jour où il faudra l’envisager, alors il s’agira d’enrôler 13 millions de Sénégalais ».

Emmanuel LEMPERT, Vice-Président EMEA Governement Relation SAP, a fait référence au classement de l’ONU sur le développement de l’e-Administration à l’échelle de 27 pays du Maghreb et de l’Afrique francophone. «  S’agissant de la diffusion des usages du numérique, l’attente citoyenne est forte. Et continuera à croître ». La digitalisation de l’e-Administration permettra d’offrir de nouveaux services de front-office. Et devra se fonder sur un back office extrêmement sérieux.

« C’est un chantier qu’il va falloir prévoir. Or, c’est une région disparate. Avec des pays très avancés dans l’e-Administration (Rwanda, Congo) et d’autres pays qui sont à la peine (Algérie). Il y a cette urgence à penser les choses de manière solide. ».

Pour Izai TOE,  Directeur général des Technologies de l’Information et de la Communication du Ministère de l’Economie numérique et des Postes du Burkina Faso, le processus de digitalisation va s’accroître dans les cinq prochaines années avec le développement des infrastructures (fibre optique, Data center…).

De gauche à droite : M. Emmanuel LEMPERT, SAP - M. Izai TOE, Directeur Général des Technologies de l’InformationBurkina Faso - Jean-Michel HUET, BearingPont - M. Brice DEMOGE, GFI Informatique - M. Ibrahima Nour Eddine

DIAGNE, Gaindé 2000 - M. Richard NOUNI, CFAO Technologies

Pour Alain DUCASS, expert en transformation digitale, le développement d’une politique e-Gov repose sur les infrastructures

numériques. A savoir  : l’électrification, l’accès aux informations via les serveurs, l’équipement informatique connecté de façon sécurisé  et la réalisation d’un réseau interne. Ces mêmes infrastructures doivent être maintenues en bon état de fonctionnement.

Hicham SAOUD, de Sofrecom, a rappelé que l’e-Government repose sur trois piliers : les usages et le contenu ; le capital humain ; l’infrastructure télécom et IT.

Et que les gouvernements doivent maitriser la croissance des usages du numérique. Ceci en améliorant l’efficacité économique des infrastructures.

«  Il faut penser les infrastructures par rapport aux usages. Car leur rôle, c’est de les supporter. ».

Il incombe alors aux gouvernements de garantir la qualité de service et la sécurité des infrastructures (protection des données personnelles et cybercriminalité).

Infrastructure logicielle

La question de gouvernance et de management des infrastructures télécoms est tout aussi importante. Tout comme l’infrastructure logicielle. Pour Alexandre ZAPOLSKY, PDG Linagora, le développement du numérique en Afrique se fait au détriment des écosystèmes africains.

Au continent de développer sa propre économie numérique avec l’adoption de plateforme d’Open Source, pour aller vers de l’Open e-Gov.

«  Il faut changer de paradigme quand il s’agit de réfléchir de l’e-Gov des pays en développement.  Il y a toute une offre logicielle qui existe, souvent même financée

par d’autres Etats. » A charge pour les pays africains d’opter pour ces solutions afin de ne plus être tributaires des Google, Amazon et Face book.

Pour régler le problème d’accès à Internet, il faut aussi s’attaquer à l’analphabétisme, a rappelé Touhami RABII, PDG de Gemadec. Et de proposer que la poste devienne l’écrivain digital.

«  L’Etat peut poser des infrastructures (par exemple la fibre optique), mais doit aussi les maintenir en état de fonctionnement. Or, certains pays n’ont pas la capacité de gestion. D’où la nécessité de développer des partenariats publics privés ». Alain DUCASS a conclu son intervention en indiquant que des outils de travail collaboratif pour e-Gov africain existaient. Mais que cela ne suffisait pas. « Il faut, a-t-il ajouté, un réseau social d’e-Gov africain ».

« Dans les bureaux de poste, des cyberespaces permettraient aux usagers, qui subissent la fracture numérique, d’être assistés par le postier pour accéder aux e-Services ».

IN° 44 IN° 44Assises de la transformation digitaleAssises de la transformation digitale

De gauche à droite : Hicham SAOUD, Sofrecom - M. Touhami RABII, GemadecM. Alain DUCASS, modérateur - M. Alexandre ZAPOLSKY, Linagora

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Décembre 2016 / Janvier 20178 9Décembre 2016 / Janvier 2017

D’Aronco Giuseppe RENZO, Economic Affairs Officers ICT - United Nations Economic Commission for Africa, a

entamé cette troisième plénière en rappelant qu’Internet aura un impact important sur l’éducation, la santé et la bancarisation des populations en Afrique.

«  En Afrique, où 30% de la population a entre 15 et 30 ans, on dénombre 67 millions de Smartphones. En 2017, il y en aura, selon toute vraisemblance, 350 millions. A cela, s’ajoutent les appareils connectés. L’économie Internet a donc un impact sur les différents pays africains. Pour preuve, les TIC contribuent pour 1,9% du PIB d’Afrique du Sud ».

En dépit de cette appétence pour le numérique, le continent a tardé à se doter de textes législatifs et à mettre en place des centres qui gèrent les attaques cybercriminelles, même si la situation est en train de changer.

« L’Afrique contribue à 2% du PIB mondial, mais à 10% des incidents mondiaux de cybercriminalité  », a souligné D’Aronco Giuseppe RENZO.

Le Nigéria et le Ghana détiennent le triste record de cyberarnaques sur le continent. Au Kenya, au Rwanda ou en Tanzanie, des banques ont été victimes de détournements fonds. Le paiement mobile M-Pesa a lui-même été utilisé, à son insu, pour du blanchiment d’argent.

« Au Cameroun, l’Etat a pris la mesure de la difficulté et de l’impact de la cybercriminalité », a assuré Adolphe Ayissi  ETEME, DSI à la Présidence de la République du Cameroun.

Structurer la lutte contre la cybercriminalité

La véritable problématique, quand on parle d’e-Gov et de sécurité, a rappelé un panéliste, c’est d’insérer des bonnes pratiques. Pour inverser cette tendance, D’Aronco Giuseppe RENZO recommande de former, en Afrique, des techniciens et des ingénieurs. De sorte que le continent s’approprie ces compétences. Ali EL AZZOUZI, Fondateur et PDG Data Protect, corrobore cette analyse. La lutte contre la cybercriminalité en Afrique se fera via la formation. Mais pas seulement.

« Il va falloir travailler sur la formation et sur les aspects juridiques pour mieux verrouiller ce phénomène ».

En préparant tout l’écosystème qui gravite autour des lois. Et de référer, sur ce plan, à la Côte d’Ivoire, un pays a fait beaucoup d’efforts en la matière. Le Big Data permettra également de mieux structurer la lutte contre la cybercriminalité.

Pour D’Aronco Giuseppe RENZO, l’Afrique peut s’inspirer de ce qui a été fait ailleurs - et qui n’a pas fonctionné - pour penser sa cybersécurité. Adrien GEVAUDAN, membre de l’Agence nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI France), a conclu la séance en rappelant que le Maroc, qui s’est inspiré du modèle de protection français, l’a adapté de manière extrêmement originale.

Adrien GEVAUDAN, membre de l’Agence nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI France), a ouvert la troisième plénière sur la Cyber sécurité en présence de D’Aronco Giuseppe RENZO, Economic Affairs Officers ICT - United Nations Economic Commission for Africa ; Adolphe Ayissi ETEME, DSI, Présidence de la République du Cameroun ; Ali EL AZZOUZI, Fondateur et PDG Data Protect et Jean-François TESSERAUD, CTO/CISO, Systemis.

Cyber sécurité / Cyber défense : l’Afrique a-t-elle les moyens de sa politique ?

De gauche à droite : M. Jean-François TESSERAUD, Systemis / M. Adrien GEVAUDAN, ANSSI France / M. Ali EL AZZOUZI, Data Protect / M. D’aronco Giuseppe RENZO, Economic Affairs Officers ICT -United Nations Economic Commission for Africa / M. Adolphe Ayissi ETEME, DSI, Présidence de la

République du Cameroun

Comment construire son système archivage électronique  ? Pour y répondre, Sébastien CUQ, Responsable commercial, Spark

Archives.

«  Aujourd’hui, les documents sont véhiculés par des mails, des réseaux sociaux et des Smartphones. Et sont de plus en plus largement et rapidement utilisés par les utilisateurs. Des informations sensibles peuvent être attaquées. En pleine transition digitale, l’enjeu est d’assurer la cohérence dans les contenus en gérant les documents papiers et les documents électroniques. Pour accéder à l’information de

manière efficace, il s’agit alors de pérenniser et de sécuriser les documents en les archivant, de sorte à pouvoir, le cas échéant, les consulter ».

Laurent PREVEL - Consultant indépendant, expert auprès de l’ISO, a poursuivi en soulignant que pour transmettre le savoir et la connaissance - et garantir l’intégrité -, la sécurité doit être appliquée à tous les composants et sur le cycle de vie et le long terme. Comment ?

Avec la norme ISO 14641, pour construire le système d’archivage électronique, et via une norme internationale.

Pérennité, traçabilité, sécurité

Et pour ne pas avoir de rupture sur les contenus documentaires, Christian DUBOURG - VP Security Architecture, Ever Team, préconise l’adoption d’un système de management avec une démarche permanente de veille technologique.

Pour Jean-Pierre LA HAUSSE DE LALOUVIèRE - Président d’ISTEC et Partner Manager Africa d’Ever Team, la certification va faciliter le passage du papier - qui reste une problématique très importante en Afrique francophone - aux contenus numériques. L’aspect sécurité sur le matériel, les logiciels et les procédures étant bien entendu appliqué sur chacun des composants. Sur le long terme, les systèmes créeront ainsi une réversibilité et une interopérabilité.

Transition numérique : gestion et sécurité des contenus numériques

Aujourd’hui, le papier reste une problématique très importante en Afrique francophone. Comment, dans ces conditions, assurer la transition vers l’archivage électronique ? Avis d’experts avec Sébastien CUQ – Responsable commercial, Spark Archives ; Laurent PREVEL - Consultant indépendant, expert auprès de l’ISO ; Christian DUBOURG - VP Security Architecture, Ever Team ; Hafed CHAHIR – Secrétaire Général de l’Association des utilisateurs des Systèmes d’information au Maroc (AUSIM), sous la houlette de Jean-Pierre La Hausse de Lalouvière - Président d’ISTEC et Partner Manager Africa d’Ever Team.

« Nous avons souhaité travailler sur la certification d’un système d’archivage électronique avec des vérifications et des méthodologies régulières  ». A savoir alors si le papier, qui était le support naturel de la mémoire, va être détruit grâce à la certification de l’archivage électronique. « On y arrive, petit à petit, même si c’est un peu long et laborieux », a assuré l’un des intervenants.

De gauche à droite / M. Christian Dubourg -Ever Team / M. Sébastien Cuq – Spark Archives / M. Jean-Pierre La Hausse de Lalouvière - isTEC / M. Hafed

CHAHIR – AUSIM Maroc / M. Laurent Prevel - Consultant indépendant, expert auprès de l’ISO

IN° 44 IN° 44Assises de la transformation digitaleAssises de la transformation digitale

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Décembre 2016 / Janvier 201710 11Décembre 2016 / Janvier 2017

ALLOCUTIONS D’OUVERTURE

Aminata SANA CONGO, Ministre du Développement de l’Economie numérique et des Postes du Burkina Faso, a présenté les axes stratégiques de la politique de développement de la cyberstratégie du pays. « Au Burkina Faso, un cadre juridique a été institué. Sur le plan de l’e-Gouvernance, il est à noter l’existence d’un réseau informatique de l’administration, la dématérialisation des procédés de l’administration, la construction de Backbone en fibre optique, la réalisation d’un Cloud computing, la mise en place de l’Internet administratif… ».

Yves ICKONGA, Conseiller du Président de la République du Congo Brazzaville, en charge des Télécommunications et du numérique, a exposé la vision du pays. A commencer par le projet de raccordement au câble sous-marin pour bénéficier de la fibre optique. Et par le déploiement de la fibre, à l’intérieur du pays, avec une offre haut et très haut débit. « L’économie numérique est l’un des crédos essentiels du projet de société du Congo », a déclaré le ministre. Pour preuve, une école supérieure du numérique est mise en place en association avec les écoles françaises. Et à la clé, des emplois qualifiés

Comment les territoires sont transformés avec le numérique ? Et comment éviter les écueils de la fracture ? A la tribune, le modérateur Stéphane LELUX, PDG Tactis. Et à ses côtés, pour en débattre, Didier POUILLOT, Directeur de Business Unit Strategies –Idate ; Jean-Michel HUET, Partner BearingPoint ; Dominique ASTIER, DG Délégué d’Axione.

Comment placer le numérique au cœur de l’aménagement des territoires ? Pour Bruno METTLING, PDG

Orange Middle East & Africa, l’Afrique vit en accéléré les mutations du numérique.

La visibilité et la stabilité du cadre réglementaire contribuent également à la construction du numérique, tout comme la lutte contre la cybercriminalité. Un propos que n’a pas démenti Dominique ASTIER, DG Délégué d’Axione.

Il considère que la politique d’aménagement numérique doit être en cohérence avec la stratégie de développement du pays. « Sans énergie, il n’y a pas de numérique  », a-t-il précisé, ajoutant que les énergies renouvelables peuvent être la solution au problème de l’énergie.

Infrastructures de connectivité

Et de citer les projets de Smartcities et d’e-Santé en Afrique du Sud et à Casablanca (Maroc). Ainsi que les solutions qui permettent aux classes moyennes des zones urbaines d’optimiser leurs déplacements.

L’implémentation de guichet unique, pour dématérialiser le passage aux frontières, contribue, de la même manière, au désenclavement des pays.

Avec le digital, l’Afrique, qui est très connectée au commerce international, peut aussi gager sur une vraie fluidité de l’information.

Et contrôler le trafic. Les entreprises peuvent quant à elles numériser les processus métiers.

Et les populations résidentielles, bénéficier des services numériques de divertissement et des réseaux sociaux.

Tout cela requiert des infrastructures de connectivité.

Des stations d’atterrissement ont été programmées.

Et un tiers de la population d’Afrique subsaharienne n’a accès à aucun réseau mobile, si ce n’est le satellite.

Véronique NARAME

Mme Aminata SANA CONGO, Ministre du Développement de l’Economie numérique et des

Postes du Burkina Faso

M. Yves ICKONGA, Conseiller du Président de la République du Congo Brazzaville

«  En Europe, il a fallu dix ans pour passer de la 3G à la 4G. Dans un grand nombre de pays africains, cela s’est fait en trois ans. C’est l’un des défis auxquels les opérateurs ont à faire face ». L’accès aux compétences du numérique est l’autre défi. Un partenariat avec la Côte d’Ivoire s’est établi, en ce sens, pour construire un centre d’excellence à Abidjan.

«  La stabilité du cadre fiscal et réglementaire sont des enjeux très importants pour permettre aux opérateurs privés d’intervenir sur les infrastructures télécoms ».

« Le numérique peut favoriser le développement urbain, rural et le désenclavement des pays  », a assuré Jean-Michel HUET, Partner BearingPoint.

«  Sur le plan du Backbone, des progrès ont été réalisés  », convient Didier POUILLOT, Directeur de Business Unit Strategies – Idate.

«  On a beaucoup avancé sur le continent. Mais les Backbones terrestres prennent du temps ».

IN° 44 IN° 44Assises de la transformation digitaleAssises de la transformation digitale

De gauche à droite Monsieur Stéphane Lelux ( entreprise: Tactis) - Dominique Astier ( entreprise: Axione )Jean-Michel Huet ( BearingPoint) - Didier pouillot ( Idate)

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Décembre 2016 / Janvier 201712 13Décembre 2016 / Janvier 2017

Politique et stratégie de développement du secteur du haut et très haut débit sur le continent africain Par Véronique Narame

Keynote Speaker : Saloua KARKRI, Présidente de l'APEBI Présentation du plan numérique du Maroc 2020

La stratégie de Maroc digital 2020 : être le premier au niveau de l’Afrique francophone. Et être un hub numérique en Afrique.

Comment ? En multipliant par deux le nombre de professionnels formés au Maroc, avec 30 000 postes d’ici à 2020.

Et en hissant cinq entreprises marocaines au top 30 des entreprises africaines.

Le Maroc s’est également fixé comme objectif de passer de 15% de démarches administratives traitées en ligne, à plus de 50% à l’horizon 2020.

Et de démocratiser l’usage du numérique dans le privé avec 20% d’équipements, contre 6% à l’heure actuelle.

Entre 2016 et 2020, l’Offshoring, qui a généré 63 000 emplois et 8 milliards de dirhams de 2005 à 2015, va connaître un nouvel élan.

A la clé, 123 000 emplois créés dans les services CRM, BPO et ITO.

Et des mesures incitatives deux fois plus attractives pour les entreprises qui s’installent en dehors de Casablanca et de Rabat.

A l’ordre du jour également, l’évolution de la réglementation et la mise en place d’une veille ; la relance du BPO, l’investissement dans les infrastructures Data et dans une force de frappe RH en partenariat avec l’Afrique au plan de la formation.

Et aussi, la mise en œuvre de projets au niveau de la santé, de l’agriculture, de l’éducation et la création d’une agence.

Mme Saloua Karkri BELKZIZ, Présidente de l’APEBI

IN° 44 IN° 44Assises de la transformation digitale

Cotonou (3 avril)

Casablanca (26 janvier)

Lomé (30-31 mars)

Yaoundé(25 mai)

Abidjan (22 juin)

Brazzaville (12 octobre)

Ouagadougou (20 juillet)

Dakar (21-22 février)

8 It Forums dans 8 capitales africaines et un international à Paris

Le Digital African Tour 2017

Dates :- Etape 1 :26 janvier : IT Forum Maroc 2017 - Etape 2 : 21-22 février : IT Forum Sénégal 2017 - Etape 3 :30-31 mars : IT Forum Togo 2017

- Etape 4 :3 avril : IT Forum Bénin 2017 - Etape 5 :25 mai : IT Forum Cameroun 2017 - Etape 6 :22 juin : IT Forum Côte d’Ivoire 2017 - Etape 7 :20 juillet : IT Forum Burkina Faso 2017

- Etape 8 : 12 octobre : IT Forum Congo 2017 - Etape 9 : 25-26 octobre 2017 : Assises de la Transformation Digitale en Afrique - Etape 10 : 14 décembre : Digital Africa Smart (1ère édition)

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Décembre 2016 / Janvier 201714 15Décembre 2016 / Janvier 2017

Selon lui, le premier défi concerne la monétisation des données issues du Big data, le second défi est relatif à la gestion des compétences par une

meilleure maitrise des parcours d’excellence, nécessaire au développement du numérique.

Enfin, les opérateurs de télécommunications font face à la fragilité du cadre institutionnel dans plusieurs pays pouvant entrainer une instabilité du secteur des télécommunications.

Pas de numérique sans opérateurs de télécommunications.

Dans son exposé, Bruno METTLING a déclaré d’emblée malgré un léger décalage,

Cette transformation concerne avant tout l’explosion des données et la réduction des coûts de communication.

Après une forte chute, le trafic de voix se stabilise en Afrique. Parallèlement, la data continue de progresser.

Le premier défi auquel les opérateurs font face aujourd’hui est de trouver un business model permettant de monétiser la data dans un contexte historique où l’achat physique

Invité à partager sa vision sur la transformation numérique à l’occasion des 5èmes Assises de la transformation digitale organisée par Cio Mag, Bruno METTLING, Directeur Général Adjoint, Zone Afrique et Moyen-Orient a exposé les trois défis auxquels les opérateurs de télécommunications devront faire face pour accompagner le processus de transition du digital en Afrique.

« Défis des opérateurs de télécommunications dans la transformation digitale en Afrique »

Bruno METTLING: de cartes prépayées est une tradition née avec l’arrivée de la téléphonie mobile.

Et d’ajouter que :

Prenant l’exemple de l’arrivée de la 3G et de la 4G, il explique :

Revenant sur la dualité souvent faite entre opérateurs de télécommunications et OTT, Bruno METTLING s’est voulu clair.

Il a en effet, expliqué

L’eCommerce pour palier le risque de fractures

Le numérique offre des opportunités exceptionnelles, en particuliers pour l’Afrique. Il permet potentiellement de compenser le déficit d’infrastructures physiques et donne une chance d’accélération considérable du business.

Cependant, il met en garde contre les risques de fracture.

Certaines entreprises africaines peuvent aujourd’hui accéder au numérique, à l’eCommerce par la qualité des infrastructures dont elles bénéficient pendant qu’une partie importante du secteur économique, comme le secteur informel, est écarté de cette expansion du numérique.

Et de rappeler

Dans un tel contexte, on voit comment l’eCommerce est un formidable accélérateur de business pour compenser ce déficit d’infrastructures physiques de commerce sachant que l’échange est à la base du développement économique.

Pour accompagner cette dynamique, Orange a récemment investi 75 millions d’euros pour rentrer dans le capital de Jumia, l’un des plus importants acteurs d’eCommerce en Afrique.

Il s’agit, selon Orange, un moyen de compenser le déficit en infrastructures physiques à travers l’eCommerce.

Grâce aux 700  000 revendeurs (cartes de

crédits et Orange Money), l’opérateur espère créer une plus grande proximité avec la population pour assurer la livraison du bien commandé sur internet.

Le redéploiement de cette main d’œuvre rentre dans une politique plus globale relative à la gestion des compétences et des talents. Dans cette perspective, «  les opérateurs de télécommunications ont un rôle à jouer pour faire face à cet important défi », estime Bruno METTLING.

L’enjeu des compétences aussi crucial que celui des infrastructures

Pour lui, il serait

Le numérique permet de rompre avec le schéma qui ne permet de valoriser les compétences.Il s’agit de réfléchir sur la manière dont le numérique s’installe dans le dispositif éducatif.

Orange peut, par exemple, en sponsorisant Polytechnique en France, accompagner la Côte d’Ivoire pour construire un centre d’excellence permettant de former dans le domaine des nouvelles compétences essentielles au numérique comme les Datascientists ou les experts de la Business Intelligence.

M. Bruno METTLING, Directeur Général Adjoint, Zone Afrique et Moyen-Orient - Orange

«  L’Afrique vit, à un rythme accéléré, les profondes mutations que le numérique a engendrées sur les autres continents ».

«  Le grand enjeu pour les opérateurs est d’arriver à gérer cette décroissance de la voix, déjà connue en Europe et qui commence à gagner l’Afrique, au profit de la data  », explique Bruno METTLING.

«  cette nouvelle donne appelle à faire face à de nouvelles capacités à investir dans de nouveaux réseaux, dans de nouvelles infrastructures dans le cadre d’un partenariat public/privé ».

« La fracture risque de s’accentuer avec certaines zones rurales si on ne trouve pas des réponses en termes de couverture pour certains services associés  », explique Bruno METTLING.

« qu’il y a un point de vente en moyenne pour 19 000 personnes en Afrique  alors qu’en Europe, ce chiffre est d’un point de vente pour 400 habitants  », explique le patron d’Orange pour la zone AMEA.

«  regrettable de reproduire sur le numérique un schéma de développement identique aux précédents que le continent a connu. Dans ce contexte, les applicatifs arrivent clés en main, des USA, d’Europe ou d’Asie en Afrique pour être consommés ».

« L’accès aux outils de formation, l’accès aux compétences du numérique sur le continent africain, les parcours d’excellence qui sont nécessaires pour maitriser les enjeux du développement est un des rendez-vous clés aussi importants que celui des infrastructures », explique Bruno METTLING.

«  qu’il s’est passé 10 ans en moyenne en Europe entre le moment où la 3G est installée avec les investissements qu’elle requiert avant de passer à la 4G alors qu’en Afrique ce passage, s’est fait seulement en 3 ans  ». Il fait ensuite savoir que «  ce phénomène n’est pas neutre en termes d’investissements et d’amortissements des équipements associés ».

 qu’il ne peut y avoir de secteur numérique possible sans connectivité, sans réseau. Pour transporter toutes ces données, il faut de la connectivité. Sans l’apport des opérateurs, on ne peut pas parler de digital  », résume t-il.

IN° 44 IN° 44Assises de la transformation digitaleAssises de la transformation digitale

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Décembre 2016 / Janvier 201716 17Décembre 2016 / Janvier 2017

Et d’ajouter que :

Renforcer la stabilité du cadre

Enfin, le troisième défi concerne la stabilité du cadre.

Et de regretter la fragilité du cadre dans un grand nombre de pays d’Afrique, pouvant remettre en cause le développement durable du numérique en Afrique.

Dans certains pays, confrontés à d’important

ajustements budgétaires ou à la chute des matières premières, l’alternative est d’augmenter les prélèvements, les taxations, les droits de douanes.

Il s’agit là d’une logique, que le Responsable d’Orange Afrique, qualifie de «  court- termiste  » et entièrement destructrice de toute dynamique de développement du numérique.

A ce propos, deux Afriques se confrontent. D’une part, des pays qui sont dans une logique fondant le numérique comme levier de croissance de leurs pays.

Ces derniers appliquent la fiscalité dite normale. Les entreprises sont assujetties aux taxes classiques comme avec la TVA, l’impôt sur les sociétés etc...

Comme le secteur du numérique se développe mécaniquement, il tire la croissance du pays. Les retours de recettes fiscales sont bien au-delà de ceux des autres pays qui ont choisi l’autre voix à savoir la multiplication des taxations comme la taxation des appels entrants, le relèvement des droits de douanes sur les équipements mobiles.

En appliquant une telle taxation sur les appels entrants, les pays sont confrontés l’apparition de systèmes parallèles qui contournent les réseaux des opérateurs disposant des licences.

Dans ce cas, l’Etat est le grand perdant car c’est 100% des recettes qu’il se prive avec l’effondrement des volumes d’appels.

Pendant que des pays comme le Sénégal renonce à de telles pratiques, d’autres pays comme le Niger persistent à les maintenir.

Il y a quelques années, pour 1 000 FCFA de revenu, il fallait compter 240 de prélèvements de toutes sortes.

Aujourd’hui, ces prélèvements sont désormais portés à 420 FCFA. Il est prévu qu’ils passent à 600 FCFA l’an prochain.

A ce rythme, aucun opérateur ne pourra plus supporter cette avalanche de taxes jugée confiscatoire.

« Ils n’auront pas d’autres alternatives que de quitter le pays », déplore Bruno METTLING.

Mohamadou DIALLO

«  les opérateurs ont un rôle et une responsabilité à jouer dans le défi des compétences à construire localement pour pouvoir accompagner l’écosystème numérique qui se développe. C’est une condition essentielle pour la réussite de la transformation digitale en Afrique.

«  Les réseaux se construisent dans la durée. Nous avons besoin d’une visibilité et d’une stabilité avec un cadre clair et cohérent », explique Bruno METTLING.

« Le Sénégal, par exemple, a fait le choix de baisser de 40% à 8 % les droits de douane appliqués sur les terminaux mobiles. Résultat : il y a eu une nette augmentation des recettes douanières qui désormais repassent par le circuit normal », se réjouit Bruno METTLING.

Togo Télécom se met en ordre de marche pour accueillir les nouveaux Fournisseurs d’accès Internet (FAI)

e-Learning : le concept labellisé de « Campus virtuel Avicenne » se déploie au Gabon

Orange séduit un africain sur trois

Il y a dix ans, Orange était l’un des rares opérateurs de taille mondiale à avoir fait le choix stratégique de se concentrer que sur deux seuls continents à savoir l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Aujourd’hui, pendant que certains opérateurs ont fait le choix de se retirer du continent, Orange a fait le choix contraire et a décidé de s’y renforcer durablement en continuant encore à y investir. Avec 4 nouvelles

acquisitions, l’année 2016 a été particulièrement riche dans ce processus de renforcement. En annonçant le rachat de l’opérateur Tigo (Groupe Millicom) en République Démocratique du Congo, en février 2016, l’opérateur français renforce ses positions de leader sur l’Afrique centrale où il était jusqu’alors absent. En avril, c’est avec sa filiale Orange Côte d’Ivoire, qu’il conclut l’acquisition de 100% de Cellcom, premier opérateur mobile au Libéria avant de racheter tour à tour deux autres nouvelles opérations suite aux rachats de 2 opérateurs de Tigo (Groupe Bharti Airtel International) au Burkina Faso, fin juin 2016 et au Sierra-Léone à la mi -juillet 2016. Ces nouvelles acquisitions ont été réalisées, respectivement en partenariat avec Orange Côte d’Ivoire et Sonatel et portant ainsi à 21 le nombre de pays couvert par Orange. « Aujourd’hui, Orange c’est 21 000 collaborateurs directs sur le continent africains dont moins de 80 seulement venant de l’Europe. Aujourd’hui, nous comptons 115 millions de clients sur le continent. Un africain sur dix est client d’Orange », s’est réjoui Bruno METTLING lors de son allocution à l’occasion des Assises de la Transformation Digitale en Afrique.

Le Groupe Togo Télécom, l’opérateur public de télécommunications, se transforme pour accompagner le développement du numérique au Togo et l’ouverture aux nouveaux opérateurs.

Son entité Infrastructure s’ouvre au marché de gros :- Indépendante des activités de détail, elle ne travaille que pour vous, les opérateurs,- Professionnelle, elle construit et exploite les solutions que ses spécialistes dédiés auront conçues avec les vôtres,- Ambitieuse, elle combine les forces des réseaux fixe, mobile et gouvernemental et déploie une infrastructure très haut débit à l’échelle nationale,- Compétitive, elle a actualisé en conséquence son catalogue d’interconnexion pour garantir la complétude et l’attractivité de ses offres.Pour nous joindre, contacter :Monsieur Balakiyem TELOU+228 90 04 37 60 / +228 22 35 01 [email protected]

Le e-Learning, ou formation à distance, expérimenté au Gabon. Cela, à travers le centre d’enseignement labellisé de Campus virtuel Avicenne déployé par l’Unesco au sein de l’Institut national de la poste,

des technologies de l’information et de la communication (INPTIC). Le tout, grâce à un financement d’Airtel Gabon agissant ici dans le cadre du programme «Former ma génération – GABON 5000».

Le 6 décembre, l’inauguration officielle de ce centre, une première en Afrique centrale, méritait bien une cérémonie à laquelle ont assisté le ministre en charge de l’Economie numérique, Alain-Claude Bilie-By-Nze, et le chef du Bureau de l’Unesco, Vincenzo Fazzino.

Pour le membre du gouvernement d’Ali Bongo, l’occasion était bonne pour mettre en relief l’objectif de ce centre de e-Learning : « Assurer un soutien efficace des élèves en classes d’examen (Terminale et 3e), avec le concours du personnel formé pour cela à l’INPTIC et des encadreurs pédagogiques de l’Institut pédagogique national (IPN) », a indiqué Alain-Claude Bilie-By-Nze dans un article du Ministère de l’Economie numérique, de la Communication, de la Culture

et des Arts publié sur Gabonnews.com. Le Campus virtuel Avicenne, faut-il le souligner, est une initiative de l’Unesco. Il a été lancé en novembre 2002 avec un financement de la Commission européenne à travers son programme de la Société de l’information euro-méditerranéenne. « Le Campus virtuel Avicenne utilise les technologies de l’information et de la communication pour aider les élèves à apprendre et à partager leurs compétences, ressources et résultats de recherche », peut-on lire dans le texte.

Anselme AKEKO

Le ministre en charge de l’Economie numérique, Alain-Claude Bilie-By-Nze, procédant à la coupure du ruban,

le 6 décembre 2016 à Libreville, signe de l’ouverture officielle du Centre d’enseignement à distance.

IN° 44 IN° 44Assises de la transformation digitaleAssises de la transformation digitale

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Décembre 2016 / Janvier 201718 19Décembre 2016 / Janvier 2017

Quelle est la stratégie de votre groupe en matière digitale ?

Notre stratégie digitale est plus axée sur l’accompagnement de nos clients dans la gestion efficace de leur flux financiers.

Pour cela, la Banque de Transactions est un pilier essentiel de notre stratégie, fournissant des solutions innovantes pour faciliter les paiements et les collectes de fonds des entreprises, réduisant ainsi la circulation de la liquidité (cash).

Comme vous le constatez, notre stratégie est alignée sur les la tendance globale actuelle de dématérialisation des transactions.

Nous faisons ceci pour tous nos trois segments métier (Banque des particuliers, Banque commerciale et Banques des grandes entreprises.

L’inclusion financière est au centre de notre stratégie avec en prime des solutions de banque mobile accessibles par tous les citoyens.

Selon une nouvelle étude publiée par Frost & Sullivan, le taux de pénétration du téléphone portable (mobile) sera de 79% en Afrique au sud du Sahara, donc dans les pays Africains où ECOBANK opère.

Nos solutions mobiles donneront aux citoyens des opportunités permettant la

Le groupe bancaire panafricain, présent dans 36 pays du continent, s’inscrit déjà dans la logique de la banque de demain avec une stratégie axée sur l’inclusion financière. Dans cette interview exclusive Ade AYEYEMI, CEO d’Ecobank explique les différents chantiers digitaux pour rester à la pointe des innovations, la coopération avec les opérateurs mais aussi sa stratégie en matière d’eGouv pour accompagner les Etats africains.

« D’ici 4 ans, nous atteindrons les 100 Millions de clients grâce au mobile »

Interview exclusive de Ade AYEYEMI, CEO Group Ecobank

Propos recueillis par Mohamadou DIALLO

M. Ade AYEYEMI, CEO d’Ecobank Group

réduction de la pauvreté en réduisant les frais liés aux paiements de factures et en favorisant l’épargne.

Notre ambition est d’atteindre les 100 Millions de clients à l’horizon 2020.

Ceci passe nécessairement par le mobile et la banque de transaction.

Avec l’arrivée du digital dans le monde bancaire et l’offensive lancée par les Fintech et les opérateurs mobiles, certains observateurs affirment que les banques de détails est en danger. Partagez-vous cette crainte ?

Avec la digitalisation des transactions, la banque de détail doit se réajuster et fournir aux populations des produits et services adaptées.

Les populations doivent pouvoir effectuer leurs transactions usuelles en restant dans le confort de leur bureau ou de leur domicile.

Elles devraient pouvoir effectuer des transactions et accéder à leurs comptes bancaires à n’importe quel moment de la journée selon leur convenance.

Ceci implique une collaboration plus étroite entre les opérateurs mobile et les banques. L’objectif final étant de fournir le plus d’options possibles aux populations.

Les banques et les opérateurs tout seuls, chacun de son côté ne pourront jamais faire face à ce défi.

C’est ensemble que nous y parviendrons.

Quel visage présentera alors la banque de demain, selon vous ?

Le visage de la banque de demain sera celui d’une banque qui reconnait l’importance des produits et les services bancaires en ligne ou mobiles.

Vu le grand nombre de clients qui effectuent leur transactions bancaires sur leur téléphones portables ou en ligne, ça doit être évident qu’il y aura beaucoup moins de clients qui entreront dans les agences physiques.

Nous avons affaire aujourd’hui et dans

l’avenir des services virtuels, et à Ecobank nous nous adaptons à cette réalité.

C’est pourquoi nous venons de lancer notre App de services bancaires mobiles.

Est-ce que le digital a fondamentalement transformé la relation avec les clients africains notamment ?

Le digital ne connait pas de barrières géographiques. C’est un phénomène global, dans le secteur bancaire comme dans d’autres secteurs, et ça touche bien sûr les clients africains.

Nos clients s’attendent à ce que nous soyons modernes et à jour avec les produits et les services que nous mettons à leur disposition.

Nous avons seulement à voir les relations aujourd’hui entre les clients et les telcos.

Quel type de relation comptez-vous justement mettre en œuvre pour mieux collaborer avec les telcos ?

A travers notre réseau, nous entretenons déjà d’excellentes relations avec les Telcos.

La collaboration existe déjà et va surement se renforcer.

A titre d’exemple, nous offrons déjà des services mobile « Telco-agnostic » dans 3 de nos filiale (Nigeria, Kenya et Rwanda).

Sur ces marchés, les clients de téléphone mobile accèdent à nos services indépendamment de leur operateur.

Nos filiales de la Tanzanie, de l’Ouganda et du Zimbabwe sont en ce moment en phase de test pour fournir un service similaire.

Dans le domaine des porte-monnaie électroniques, nous avons des partenariats solides comme avec Airtel Money (Burkina, Chad, DRC, Ghana, Malawi, Niger, Rwanda, Sierra Leone), MTN Money (Benin, Congo Brazza, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée Liberia), Orange Money (Mali, Niger), Tigo Cash (Ghana, Rwanda, Sénégal), Vodafone (Ghana).

Des discussions sont en cours avec d’autres Telcos sur toute l’étendue de notre réseau.

Nous sommes en train de développer une solution mobile au niveau du groupe sur lequel n’importe quel Telco sur notre marché pourra se connecter.

Un autre enjeu concerne les projets eGouv que mettent en œuvre plusieurs gouvernements africains. Comment comptez-vous accompagner le développement de ces projets ?

Les projets eGouv participent à la bonne gouvernance et à l’inclusion financière.

Le Groupe Ecobank est résolument engagé pour soutenir les Etats où elle est présente pour l’atteinte des objectifs du eGouv.

Ceci est complètement aligné sur la stratégie du groupe.

Des initiatives diverses ont déjà été mise en œuvre dans notre réseau ; notamment en Afrique de l’Est ; pour accompagner les gouvernements dans le sens de la dématérialisation leur services et transactions.

Pour citer quelques exemples, au Kenya, au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda, Ecobank assiste les gouvernements dans les collectes de taxes et frais de douane en leur fournissant des solutions innovantes et intégrées à leurs systèmes d’information.

Ces solutions adressent les problématiques de rapprochement bancaire, de transparence et de reporting pour les autorités en charge des régies financières.

Elles facilitent aussi l’accès à ces services aux citoyens et opérateurs économiques.

Afin de mieux coordonner et structurer nos activités autours du egouv à travers le groupe, nous avons nommé récemment un chef de projet egouv.

Il est basé à Lomé au Togo.

Son rôle est de travailler en étroite collaboration avec les équipes métier de la filiale du Togo et du siège du Groupe ainsi qu’avec les entités gouvernementales au Togo afin de rapidement mettre en œuvre mêmes solutions déjà déployées en Afrique de l’Est, soutenant ainsi le gouvernement togolais dans sa politique du numérique.

IN° 44 IN° 44Confiance numériqueConfiance numérique

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Décembre 2016 / Janvier 201720 21Décembre 2016 / Janvier 2017

Quelle est l’approche de votre groupe dans le cadre des PPP pour appuyer les gouvernements africains dans ces investissements?

Notre approche s’appuie sur trois axes :

• La fourniture des solutions de payement et de collecte de fonds à coûts extrêmement réduits.

• Nous sommes ouverts à apporter les financements nécessaires ou à mobiliser les ressources pour assister les entités gouvernementales à mettre en œuvre des systèmes d’information susceptibles de s’intégrer à nos solutions de paiement et de collectes de fonds.

• Nous sommes favorables pour faciliter la mise en relation des entités gouvernementales avec les experts dans le domaine informatique et des paiements électroniques.

Au Togo, nous travaillons essentiellement avec le Ministère de la Poste de l’Economie Numérique (MPEN) et sa cellule numérique.

Les deux projets que sur lesquelles nous collaborons en ce moment concernent le site marchant du Centre de formalité des entreprises (CFE) et le Financement du Project d’Identification Biométrique de la population.

Nous travaillons aussi avec les structures comme le SEGUCE (Guichet unique du

commerce Extérieur) pour permettre aux opérateurs économiques d’être plus efficaces.

Avec L’OTR (Office Togolais des Recettes), nous participons au projet pour automatiser la collecte des recettes douanières et des taxes.

Au niveau de la CNSS (Sécurité Sociale) notre action participle à faciliter le paiement des usagers

IN° 44 IN° 44Confiance numériqueConfiance numérique

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Décembre 2016 / Janvier 201722 23Décembre 2016 / Janvier 2017

En 2025, dans moins de dix ans, le commerce électronique devrait peser en Afrique quelque 75 milliards de dollars de chiffre

d’affaires, soit 10 % du total ventes réalisées cette année-là. Alors que le ratio est pour l’instant inférieur à 5 % (3 % en 2013 selon le cabinet de conseil McKinsey).

Mais des pays africains tels que le Kenya, le Nigérian, l’Angola, l’Afrique du Sud ou encore l’Egypte affichent des croissances annuelles à deux chiffres dans le e-commerce. La vente à distance sur Internet et/ou les applications mobile, bien que services récents et méconnus sur le Continent, est plébiscitée par la jeune génération d’Africains de 18 à 35 ans, qui représentent plus de 70 % des e-acheteurs.

Si le e-commerce en Afrique ne représentait que 2 % des opérations de commerce électronique dans le monde en 2015, soit 8 milliards de dollars, il connaît une très forte croissance avec 30 % de nouveaux e-consommateurs par an depuis 2010. A ce rythme, grâce au développement d’Internet et la généralisation des terminaux mobiles, le Continent africain pourrait devenir d’ici à 2017 le deuxième marché pour les biens de consommation provenant de l’Europe par exemple. Sur le Continent, les plateformes de e-commerce se sont développées comme Jumia, Africashop, Hmall, Shoppeos, Hmizate, Afrimarket,  Avito ou encore Odjala.

Mais l’Afrique a la particularité d’avoir l’argent liquide – le cash – comme principal moyen de paiement. Car la monnaie fiduciaire (billets et pièces) pour régler ses achats de la main à la main est la plus utilisée, alors les moyens de paiement dits

L’essor du e-commerce en Afrique est avant tout une question de confiance numérique

Les Africains, champions du monde dans l’utilisation du téléphone mobile et du paiement en liquide, se mettent petit à petit au commerce électronique. L’émergence de plateformes de vente en ligne telles que Jumia, Afrimarket ou encore Odjala promet au e-commerce de belles perspectives de développement. A condition que vendeurs et acheteurs soient en confiance.

Par Charles de Laubier

M. Afiss Bileoma, directeur général d’Odjala

scripturaux (cartes de paiement, chèques, virements, etc.) le sont beaucoup moins. Seulement 5 % de la population d’Afrique de l’Ouest possède une carte bancaire. A cela s’ajoute le fait que les Africains – comme beaucoup de consommateurs dans le monde d’ailleurs – ont besoin de toucher et de voir de visu les produits avant de les acheter. C’est une question de confiance.

80 % des Africains : 4 $/jour

Autres explications sur la prédominance du cash  : le faible taux de pénétration de l’Internet dans certains pays d’Afrique (comme au Congo-Brazzaville, par exemple) et le faible taux de bancarisation : beaucoup d’Africains n’ayant de compte bancaire. Selon une étude de BearingPoint avec Ipsos, le taux de bancarisation en Afrique est estimé entre 15 % et 20 % de la population. De plus, 80 % des Africains vivent avec pas plus de quatre dollars chacun et par jour. C’est même 89 % s’ils ne disposent de pas plus de dix dollars par personne et par jour. Résultat : entre 11 et 20 % de la population africaine est susceptible d’avoir les moyens financier d’être cliente d’une plateforme de e-commerce.

Pour prendre en compte le paiement en liquide, les plateformes de e-commerce ont adopté le paiement à la livraison – ou « cash-on-delivery », ce qui leur offre aussi

l’avantage de s’assurer que le produit est bien livré à l’acheteur-payeur. Il n’en reste pas moins que le e-commerce en Afrique est confronté au problème de la livraison sur le dernier kilomètre. Les adresses de livraison erronées ou imprécises, voire le « no-show » où le client et/ou le destinataire du produit acheté en ligne est absent ou ne s’est pas rendu à l’endroit de la livraison. Ce qui incise des e-commerçants à faire payer l’achat lors de la commande, plutôt qu’à la livraison.

Mais il reste encore un obstacle à lever  : la cybercriminalité. Les malfaiteurs en ligne, surnommés «  brouteurs  » au Nigeria, en Côte d’Ivoire ou ailleurs, provoquent de la défiance de la part des e-consommateurs qui rechignent à renseigner leur numéro de carte bancaire sur Internet. Ce qui renvoie là encore la transaction à la livraison en aval plus qu’à l’achat en amont. Et encore, le système postal africain suscite des inquiétudes aux destinataires.

Opérateurs mobile, tiers de confiance

L’Internet mobile étant prédominant en Afrique, pas étonnant de voir les opérateurs télécoms jouer les tiers de confiance dans le e-paiement et les faire-valoir du e-commerce. Orange, depuis avril 2016, est actionnaire d’Africa Internet Group (AIG) qui opère la plateforme de e-commerce Jumia, ainsi que d’Afrimarket. L’opérateur mobile sud-africain MTN est également actionnaire d’AIG, tout comme l’opérateur mobile luxembourgeois d’origine suédoise Millicom. Pour les plateformes de e-commerce en Afrique, la caution des opérateurs télécoms est importante dans leur volonté de gagner la confiance des consommateurs africains. Par exemple, Orange Money propose aujourd’hui non seulement le transfert d’argent mais aussi le m-paiement (« m » pour mobile) dans une quinzaine de pays africains où 16,4 millions de clients à fin 2015 utilisent ce service (soit une augmentation de 30 % en un an de cette clientèle active). S’appuyant sur 3.000 points de dépôt-retrait, Orange Money a facilité plus de 7,5 milliards d’euros de transactions en ligne sur l’année 2015.

Les Orange, MTN et autres Millicom, devenus par la même tiers de confiance dans les transactions mobile, peuvent même aller jusqu’à convenir avec ces plateformes

de e-shopping de ne pas décompter les données consommées par le mobinaute, selon la pratique – controversée par ailleurs au regard de la neutralité de l’Internet – du «  zero-rating  ». Autrement dit, l’opérateur mobile subventionne la data consommée par le mobinaute qui n’a pas à payer en plus lorsqu’il fait ses achats. Naviguer « gratuitement » pour l’e-consommateur sur une plateforme de e-commerce peut être payant pour le tandem boutique-opérateur. Surtout que la majeure partie des accès à l’Internet mobile en Afrique se fait par carte prépayée, les formules et forfaits postpayés étant minoraitaire (contrairement aux pays occidentaux où l’«  Internet illimité  » est répandu). Les Africains sont donc très soucieux de leur consommation data à partir de leur téléphone mobile. C’est pour répondre à ce besoin que Jumia s’est associé depuis mi-2015 à l’opérateur mobile MTN au Nigeria pour permettre aux mobinautes de ne pas supporter de coûts supplémentaires en naviguant sur le site de e-commerce.

Les « Amazon » africains tels que Jumia

Au Maroc, une opération pilote de paiement mobile devrait être lancée 2017 sur la base d’une solution mise en oeuvre par Bank Al-Maghrib et l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), en coopération avec les ministères marocains de l’Economie/Finances et de l’Industrie. Pour la mise en oeuvre de ce projet de e-paiement, le Maroc a choisi un groupement français composé de la société de services informatiques Atos, du cabinet de conseil BearingPoint – auteur d’un livre blanc sur « L’essor du e-commerce en Afrique » – et du cabinet d’avocats Jones Day. Le potentiel du paiement mobile au «  Royaume  » du cash est a priori énorme, comme partout ailleurs en Afrique.

La plateforme de e-commerce Jumia, l’«  Amazon  africain  » ayant en outre dans son capital le géant du e-commerce allemand Rocket Internet, propose aux marques d’avoir leur propre boutique en ligne au sein de sa plateforme, selon le mode « shop-in-shop  », comme avec Adidas ou L’Oréal qui ont leurs pages web dédiées. Jumia dispose de ses entrepôts où sont stockés des produits, lesquels sont livrés par ses propres livreurs au sein de sa filiale AIG Express. Pour le paiement, cela va du paiement cash à réception («  cash-on-delivery  »)

«  Au Bénin, où nous avons lancé notre plateforme Odjala de m-commerce en juillet 2016, le taux de bancarisation est faible. Nous proposons donc le règlement à la livraison, ce qui a l’avantage de concilier paiement, sécurité et confiance. Pour les gros achats, nous privilégions le m-paiement de MTN. Odjala est téléchargeable sur Appstore et Gooplay  », indique à CIO Mag

Afiss Bileoma, directeur général d’Odjala (« Grand marché »), dont les prochaines ouvertures auront lieu au Togo.

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Décembre 2016 / Janvier 201724 25Décembre 2016 / Janvier 2017

au réglement par carte bancaire ou via le téléphone mobile. La maison mère de Jumia a aussi lancé des plateformes spécialisées qui compensent l’absence d’agences physiques en Afrique  : Carmudi est consacré aux petites annonces de voitures, Everjobs aux offres d’emplois, Javago aux réservations d’hôtel, Lamudi aux ventes immobilières, ou encore Hellofood aux commandes de plates.

Avito , lui, est un pure player du e-commerce au Maroc, sur le segment des marketplaces en s’inspirant du modèle d’eBay, mettant en relation des vendeurs et des acheteurs. Ses revenus proviennent de la commission perçue à chaque transaction. Quant à la CFAO (ex-Compagnie française de l’Afrique occidentale, aujourd’hui détenue par Toyota Tsusho), elle a lancé en avril 2016 à Abidjan en Côte d’Ivoire sa propre plateforme de e-shopping baptisée Africashop et s’apprête à la lancer aussi à Dakar au Sénégal. D’autres pays d’Afrique de l’Ouest francophone auront aussi leur Africashop en 2017 (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Gabon, Mali ou encore Togo), avant que des pays

africains anglophones ne soient à leur tour desservis tels que le Ghana ou le Nigéria.

Du transfert d’argent au cash-to-goods 

Pour gagner la confiance des Africains, CFAO conjugue online et offline en permettant aux consommateurs de se rendre directement dans ses centres commerciaux physiques où des espaces de vente « Africashop » leur propose de la vente assistée sur des tablettes en libre-service et l’aide au réglement sécurisé de leurs commandes prises sur le Web.

Mais comme les produits commandés sont d’origine européenne, Africashop ne propose pas le paiement en liquide à la livraison mais soit le paiement par carte bancaire, soit le paiement en espèces dans les 48 heures suivant la commande en ligne dans ses points de vente physiques (« e-boutiques », « showrooms »).

Une start-up française a lancé en Côte d’Ivoire la plateforme Afrimarket, un site de e-commerce de proximité qui permet aux Africains de la diaspora (habitant en dehors

du Continent) d’acheter des biens en ligne pour leurs proches (famille et amis). Cette facilité de « cash-to-goods » est le pendant de l’activité première d’Afrimarket – le service de transfert d’argent vers l’Afrique (33 milliards de dollars ont été transférés par la diaspora en Afrique subsaharienne en 2015, selon la Banque mondiale). Elle s’appuie sur un réseau de commerçants physiques partenaires, dont les boutiques (épiciers, pharmacies, librairies, ...) servent de point de livraison des produits déjà payés par un acheteur de la diaspora africaine.

Prosuma, un des leaders de la grande distribution en Côte d’Ivoire, a signé un

accord de partenariat avec Afrimarket tout en lançant en 2016 sa plateforme de e-commerce Yaatoo.

Les réglements se font soit en espèces ou par carte bancaire lors du retrait en magasin, soit en paiement mobile via Orange Money ou MTN Mobile Money.

Le groupe français Casino, lui, n’est plus présent dans le e-commerce en Côte d’Ivoire après avoir fermé en juillet 2016 sa plateforme Cdiscount (filiale de Cnova) au Sénégal et au Cameroun faute de clientèle suffisante pour une offre en ligne moins diversifiée que celle de Jumia.

Le paiement à la livraison représente 95 % du chiffre d’affaires de Cdiscount en Afrique, les clients le préférant largement au réglement par carte bancaire ou par Orange Money, voire au paiement via une agence bancaire de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (Bicis, du proupe BNP Paribas).

Quant au géant mondial du e-commerce Amazon, il livre depuis 2015 certains produits achetés en ligne en Afrique du Sud, en Egypte, au Kenya et au Nigéria. La concurrence des acteurs – globaux et locaux – ne fait que commencer.

M. Tunde Kehinde, ancien cofondateur et directeur général de Jumia Nigéria

«  Africashop entend proposer à la clientèle africaine un accès direct et simplifié aux plus grandes marques internationales (La Redoute, Vertbaudet, Devred, Etam, Somewhere, Maty, etc.) mais également à des marques de créateurs africains (Sawa, Elikia Beauty, De La Sébure, Manoir Coloré…)  », explique le groupe français (ancienne filiale du groupe PPR/Pinault) basé à Sèvres en région parisienne, tout comme sa nouvelle filiale Africashop dirigée par Olivier Nguyen Khac.

Gaindé 2000 se veut la plateforme incontournable du e-commerce au Sénégal

Lauréat du Hackathon sur l’innovation technologique au service de l’administration fiscale.

Intervenant aux 5èmes Assises de la transformation digital en Afrique, organisées début novembre 2016 à Paris par le magazine CIO Mag, Ibrahima Nour Eddine Diagne a fait le point sur les avancées de la plateforme de e-douane et de e-commerce Gaindé 2000. Ce guichet unique participe au rayonnement numérique du Sénégal à l’international.

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Décembre 2016 / Janvier 201726 27Décembre 2016 / Janvier 2017

Gaindé 2000 est une plateforme numérique de dématérialisation douanière créée en 2002 – sous la forme d’un groupement d’intérêt économique (GIE) – pour simplifier les opérations d’import et d’export.

Elle est aujourd’hui la première plateforme numérique du Sénégal, dont la vocation est d’être le guichet unique sécurisé afin que tous les opérateurs de commerce électronique, les acteurs du dédouanement et les professionnels de la logistique puissent effectuer en ligne leurs transactions – des ventes aux achats. Début novembre, Gaindé 2000 a été l’un des trois lauréats à Dakar du Hackathon sur l’innovation technologique au service de l’administration fiscale – premier du genre organisé en Afrique par le Fonds monétaire international (FMI).Le maître mot de cette plateforme est la simplicité, avec l’objectif de réduire de 80 % les formalités douanières, automatiser les procédures administratives. Et ce, en dématérialisant les transactions (moins de paperasse...). « Le numérique est la chose la plus simple. Mais le facteur humain est le plus compliqué ! », a ironisé Ibrahima Nour Eddine Diagne, lors de son intervention aux 5èmes Assises de la transformation digital en Afrique, organisées début novembre 2016 à Paris par le magazine CIO Mag. «  Pour qu’un tel guichet unique puisse se faire, il faut le consensus et l’autorité de l’Etat. (...) L’Afrique est une terre de promesse. A condition que la sécurité soit présente. Il faut que les Africains se fassent confiance ente eux », a-t-il lancé à Paris.Depuis octobre dernier, Gaindé 2000 intègre un système de paiement électronique sécurisé baptisé « Orbus paiement » que toutes entreprises utiliseront d’ici la fin de l’année 2016. «  Il s’agit de fédérer l’ensemble des solutions de paiement qui existent au Sénégal, pour faciliter aux opérateurs économiques du

secteur privé le dénouement en bout de chaîne des transactions commerciales en ligne  », a expliqué Ibrahima Nour Eddine Diagne, administrateur général de Gaindé 2000. «  Cette plateforme de paiement contribuera ainsi au développement national du commerce électronique, qui offre la vitrine idéale pour promouvoir et commercialiser les produits sénégalais sur le plan national et international  », a ajouté celui qui est aussi président de l’Alliance africaine pour le commerce électronique (ou AACE pour African Alliance for Electronic Commerce). Gaindé 2000 propose aux entreprises trois solutions  : Orbus Suite (guichet unique électronique), Customs Suite (gestion des procédures douanières) et Zen Suite (plateforme de dématérialisation). Pour les particuliers, Gaindé 2000 s’est associé avec l’éditeur français de logiciels libres Linagora pour proposer un coffre fort électronique à 13 millions de Sénégalais.Gaindé 2000 utilise la signature électronique et l’indentification numérique en s’appuyant sur une infrastructure à clés publiques (plateforme PKI, pour Public Key Infrastructure). De l’avis même de Roberto Azevedo, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui a rendu visite à Ibrahima Nour Eddine Diagne le 25 février 2016 au Sénégal, Gaindé 2000 est une grande avancée pour le commerce international. Le Burkina Faso s’est appuyé l’expertise du Sénégal pour développer sa propre plateforme de collecte électronique de documents de pré-douane, dénommée Système de liaison virtuelle pour les opérations d’importation et d’exportation (Sylvie). Le Bénin s’inspirent aussi de l’expérience sénégalaise en matière de transactions électroniques. Charles de Laubier

M. Ibrahima Nour Eddine Diagne, administrateur général de Gaindé 2000

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Décembre 2016 / Janvier 201728 29Décembre 2016 / Janvier 2017

Ainsi le thème de l’identité numérique est aujourd’hui au cœur de l’actualité au Maroc. Celle-ci se développe autour

d’un concept fondamental, celui du « cycle de l’identité numérique  ». Ce cycle se décompose selon le triptyque suivant :• État civil,• Carte identité nationale biométrique CINB• Et passeport biométrique.Le royaume déploie cette démarche dans un souci de service aux citoyens et de simplification des procédures administratives. Toutefois, cet accru de documents hautement fiables devrait simplifier voire fluidifier aussi bien la gestion des donnée mais aussi des demandes tout en

facilitant la délivrance. Chacune des TROIS étapes du cycle de l’identité numérique a donné lieu à un projet distinct.Les projets de carte identité nationale biométrique CINB et du passeport biométrique sont déjà opérationnels alors que celui de l’état civil est actuellement en cours de réalisation.Sa date de mise en exploitation est prévue pour le 1er trimestre 2017. 11 millions de passeports biométriques en circulationLe projet de passeport biométrique a été déployé en 2009 à l’aide d’une plateforme nationale. A ce jour, plus de 11 millions de passeports ont été émis à partir de cette plateforme. Cette solution offre au gouvernement un système entièrement sécurisé, innovant et performant. Celui-ci répond aux normes et standards internationaux ICAO.Ces standards doivent garantir un certain nombre d’exigences notamment à la fois

sécuritaire mais pas seulement. D’autres critères sont nécessaire comme la vérification rapide et efficaces lors de contrôles la gestion de la fluidité des demandes et la réduction des délais de délivrance des passeports aux citoyens. Les passeports biométriques intègrent une puce contenant les données confidentielles du titulaire du passeport  : microprocesseur embarqué, photo numérique, numéro de passeport, nom, prénom, nationalité et date de naissance. Dans le cadre du contrôle d’accès de base (Basic Access Control), les données du passeport électronique sont traitées au sein d’une infrastructure à base de clé publique (PKI) dédiée et qui permet la mise en œuvre d’une signature unique pour

chaque pays.La carte d’identité biométriqueSi la mise en circulation du passeport biométrique est rentrée dans les habitudes depuis maintenant 7 ans, il n’en est pas de même pour celle de la Carte d’identité. En effet, le projet carte identité nationale biométrique CINB a été déployé dans plusieurs consulats pilotes à l’étranger.Un projet de généralisation est en cours de lancement. Le système de gestion des cartes d’identité nationale biométrique CINB mis en place par l’administration marocaine répond, lui aussi, aux normes internationales. Cette solution permet de gérer le cycle de vie et le processus de délivrance des cartes d’identité, assurer leur maintenance pendant leur phase d’exploitation et les rendre hors d’usage au moment de leur fin de vie. Dans le cadre de ce virage vers le tout-numérique, le gouvernement marocain va bientôt implémenter une nouvelle carte CIN biométrique multifonction pour le citoyen incluant :• Le permis de conduire,• Les droits de sécurité sociale (RAMED)• L’authentification auprès des banques ou d’autres organismes • Ainsi que la carte électeur.Le projet Etat civil consiste, quant à lui, à mettre en place :• Un système de gestion du registre national de l’état civil• Et du registre national de la population.Ce sera le dernier composant du tryptique de l’identité. Concernant le projet de l’état civil, le Maroc a pour ambition de construire un « registre national de la population ».

Identité numérique, le Maroc déroule son ambition

A l’ère de la mondialisation, les flux de personnes ont connu une croissance exceptionnelle durant ces deux dernières décennies. Ce phénomène a provoqué un une augmentation continue des besoins de documents de voyages et d’identité à la fois plus modernes et sécurisés. Le Maroc a mis en œuvre une véritable stratégie et un cadre pour l’identité nationale dans un souci de service aux citoyens et de simplification des procédures administratives.

Celui-ci se veut être comme l’outil indispensable à la planification des projets et investissements initiés par l’Etat (infrastructures, écoles, hôpitaux…).Il pourra ainsi permettre une meilleure gestion des territoires et  des déplacements de population.

Schéma d’interaction du triptyque de l’identité numérique

Ainsi un citoyen peut, d’une part, déclarer des actes de naissance, décès, mariage ou divorce et/ ou demander des extraits d’acte de naissance à travers le «  portail citoyen RNEC ».Le citoyen peut, d’autre part, demander une CINB à travers le « portail citoyen CINB » en fournissant uniquement un certificat de résidence et des photos.

Il ne sera plus nécessaire de fournir l’extrait d’acte de naissance.Ce dernier sera directement disponible à travers l’échange automatique entre les systèmes de gestion de CINB et RNEC.Réduction des délaisLes délais de mise à disponibilité d’une CINB par un consulat sont passés de 45 jours à 10 joursPour ce qui est du passeport biométrique, le citoyen fait une demande à travers le «  portail citoyen Passeport biométrique  » se limitant à fournir les photos d’identités et un timbre fiscal (un autre projet est en cours d’élaboration pour la dématérialisation du timbre fiscal). Les informations contenues dans la CINB (y compris les empreintes digitales) feront l’objet d’échanges automatiques entre les systèmes de gestion de CINB et le Passeport biométrique.Elles seront copiées sur la carte à puce du passeport biométrique avec une clé de cryptage PKI.Les délais d’obtention du passeport biométrique sont passés de 5-6 semaines à une semaine.Avec la mise en place des 3 composants du tryptique, le Maroc s’inscrit complètement dans l’ère de l’identité numérique au service du citoyen comme un Etat pour un développement durable, planifié et maitrisé des territoires.Par Abdellatif TARHINE DG Netopia Solutions(email : [email protected]) (site internet www.netopiasolutions.com)M. Abdellatif TARHINE DG Netopia

Solutions

ETOPIA SOLUTIONS

Fort d’une expérience de plus de 15 ans dans le métier, Netopia Solutions (www.netopia-solutions.

com) se positionne aujourd’hui comme un acteur incontournable des systèmes d’information au Maroc particulièrement dans le domaine de l’identité numérique. Netopia Solutions a été le maitre d’œuvre du projet Passeport biométrique au niveau national et du projet de la carte identité nationale biométrique dans les consultas du royaume du Maroc à l’étranger. Elle est actuellement le maitre d’œuvre du Projet du Registre national de l’état civil dont la date de mise en exploitation est prévue pour le 1er trimestre 2017.

Partenaire historique de Microsoft depuis 2004, Netopia solutions a su bâtir son savoir-faire et ses compétences autour des technologies du géant américain. Netopia Solutions analyse les systèmes d’informations déjà installés et ceux à mettre en place, évalue leur adéquation avec les besoins et les attentes de ses clients et transforme ces analyses en applications et outils opérationnels prêts à être déployés. A son actif, des projets de grande envergure, tel que le système de gestion des élections marocaines, les portails institutionnels et transactionnel de banque, le portail d’opérateurs télécom en plus des projets de l’identité numérique cités précédemment. Elle a pour ambition d’exporter son savoir-faire en Afrique où la demande est de plus en plus grandissante.

De plus, elle est capable d’adapter ses briques applicatives à la réalité de chaque Etat en alignant le cycle de l’identité numérique aux différents dispositifs législatifs et constitutionnels.

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Décembre 2016 / Janvier 201730 31Décembre 2016 / Janvier 2017

Pour ce faire, l’Etat ivoirien, avec une politique volontariste, l’Etat ivoirien a mis en place quatre challenges majeurs pour favoriser

le développement inclusif du numérique.

Le premier challenge consistait à maitriser les infrastructures en assurant un large maillage à l’échelle du pays avec la possibilité de connecter tous les acteurs quelque soit leur situation géographique. Par la suite, la création de datacenters pour héberger tout

le contenu généré par l’administration a été favorisée.

Toujours dans le volet développement des infrastructures, l’Etat ivoirien a incité les acteurs pour la création d’un point d’échanges internet pour permettre à tous les acteurs de l’Internet de s’interconnecter directement les uns avec les autres, améliorant ainsi la qualité de service et réduisant  les coûts de transmission.

La démocratisation des accès individuels et communautaires complète la politique des infrastructures avec la mise en place d’une politiques de défiscalisation permettant à une plus grande majorité des ivoiriens de disposer des terminaux physiques pour communiquer plus facilement à des coûts raisonnables ainsi que des cybercentres communautaires pour à ceux qui n’ont pas les moyens d’accéder à l’information.

Confiance numérique et cybersécurité, la Côte d’Ivoire renforce son arsenal

Participant au panel sur la confiance numérique à l’occasion du NxSE forum, Patrick MBENGUE, président du Gotic (Groupement des opérateurs du Tic) en Côte d’Ivoire en a profité pour présenter les réformes et la politique mis en avant par son pays pour promouvoir la transformation digitale. Il évoque également tout le processus de maturation en cours pour donner garantir la confiance numérique.

Le défi des contenus locaux et la formation

En maitrisant les infrastructures, «  nous sommes rendus compte de l’absence de contenus locaux  », explique Patrick MBENGUE. Ainsi, le processus de dématérialisation des procédures a permis d’accroitre l’accès au contenu généré l’administration autour de la gouvernance électronique avec des eServices.

La formation de ressources humaines qualifiées est aussi fondamentale pour réussir la transformation numérique. En mettant en place une politique de gestion et de formation des personnes qualifiées, la Côte d’Ivoire s’assure le moyen de faire face aux défis du numérique.

«  C’est justement à ce niveau que la problématique de la cybersécurité se pose », explique Patrick MBENGUE.

Et d’ajouter :

Il fallait alors apporter des réponses pratiques pour donner une nouvelle image de l’économie numérique ivoirienne.

Cela s’est traduit par la mise en place un arsenal juridique et réglementaire qui a permis de résoudre les difficultés partiellement car la lutte contre la cybersécurité qui est un combat de longue haleine.

Plus tard, cette loi sera renforcée par d’autres lois pour notamment sécuriser les transactions électroniques avec des organismes tiers certification, des KPI avec des acteurs pour garantir l’authentification des documents numériques, des lois portant sur le code des télécommunications avec des agences pour réglementer la confiance numérique.

Il s’agit d’une plateforme de lutte contre la cybercriminialité avec un CI-Cert (Computer Emergency Response Team) qui

apporte son soutien en matière de gestion d’incidents aux ministères, institutions, juridictions, autorités indépendantes, collectivités territoriales.

Le CI-CERT est chargé d’assister les organismes de l’administration à mettre en place des moyens de protection nécessaires et à répondre aux incidents ou aux attaques informatiques dont ils sont victimes.

«  Avec ces outils, nous avons maintenant des statistiques claires et à jour. Nous avons recensé par exemple 1  400 infractions repérées en Côte d’Ivoire en 2015  », selon Patrick MBENGE.

Pour aller plus loin, la Côte d’Ivoire a adopté les textes régionaux pour partager les meilleures pratiques.

La Côte d’Ivoire est l’un des premiers pays à avoir adopté la Convention de l’UA sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel : Il s’agit de la convention de Malabo.

Cette convention est le cadre régional de prévention et de protection de la cybersécurité en Afrique.

Mohamadou DIALLO

« Avant 2003, la Côte d’Ivoire trainée la réputation de plateforme tournante pour les délits liés à la cybersécurité juste après le Nigéria ».

« Nous avons déjà mis en place des lois sur la protection des données à caractère personnel pour garantir la confidentialité des informations », explique le patron du Gotic.

M. Patrick MBENGUE, Président du Gotic

M. Patrick MBENGUE, Président du Gotic et Ahmed CISSE, Président de la Commission NTIC CGECI

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Décembre 2016 / Janvier 201732 33Décembre 2016 / Janvier 2017

L’identité  : une idée moderne

En premier lieu, il convient de souligner que la notion

«  d’identité  » est une idée relativement récente. À l’origine, le terme désigne

C’est le mathématicien Condorcet qui a proposé en France en 1792 de l’adopter pour désigner les personnes, marquant ainsi l’idée révolutionnaire d’égalité entre les individus, en rupture avec l’ancien régime qui distinguait les nobles, qualifiés de « Monsieur » et les manants, gens ordinaires.

Mais cette pratique est loin d’être universelle : on estime aujourd’hui à 2 milliards dans le monde le nombre de personnes qui n’ont pas d’État Civil officiel.

Sur le continent Africain, de tradition essentiellement orale, et également habité par de nombreux peuples nomades, il n’existe pas de pratique ancienne de tenue de Registre d’État Civil et de nombreuses personnes n’ont pas d’État Civil 1.

Aujourd’hui encore il est fréquent que les enfants ne soient pas déclarés à leur naissance, malgré les campagnes de sensibilisation.

1 Le chiffre officiel est de 35% pour le Sénégal, par exemple.

L’identité numérique :

On ne peut pas envisager de relations électroniques, dématérialisées, sans « identité numérique », sorte « d’État Civil 2.0 » qui nous permet d’accéder aux services numériques. La réalité autour de ce concept est en fait assez complexe.

Avatar d’une vieille idée ou nouvelle chance ?

L’absence d’identité officielle  : un lourd facteur de sous-développement

L’absence d’une existence civile reconnue est un facteur d’exclusion sociale malheureusement encore courant.

Il n’est pas rare, aujourd’hui encore, que des enfants soient scolarisés sans posséder d’état civil officiel, faute d’avoir été déclarés à leur naissance.

La sanction est souvent l’impossibilité d’accéder au collège.

L’absence d’état civil des parents eux-mêmes est naturellement un facteur lui-même aggravant ; en sens inverse, les enfants déjà scolarisés peuvent être de bons avocats quant à la nécessité de procéder à une régularisation.

De la même façon, l’absence d’une identité officielle est naturellement une barrière pour l’ouverture d’un compte bancaire, mais également d’un compte en monnaie électronique.

Exclusion scolaire, financière… l’absence d’identité officielle pèse lourd sur les facultés de développement.

Face à ce problème, l’’Inde, par exemple, a mis en place en 2012 un gigantesque programme d’identification de sa population, le projet Aadhaar, géré par l’AUIDAI, afin de sécuriser la distribution des aides sociales.

Au premier janvier 2016, 960 millions d’individus avaient ainsi reçu une identité officielle utilisant comme caractéristiques distinctives des données biométriques comme l’image de l’iris et les empreintes digitales.

En Afrique, la CEDEAO a lancé le 10 Juillet 2014, à Accra (Ghana), lors de la 46ème session de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement, la mise en place d’une Carte Nationale d’Identité qui également recueille dans une puce les données biométriques du porteur.

Le Sénégal est aujourd’hui le pays qui porte le projet pilote qui doit affiner les spécifications devant s’appliquer ensuite à l’ensemble de la sous-région.

Au-delà de l’état civil, des données personnelles telles que le groupe sanguin

ou des informations médicales (diabète, allergies, …) sont prévues.

Identité et État Civil  : deux notions qui ne se superposent pas

En vérité, l’identité ne recouvre pas trait pour trait l’État Civil.

Mon individualité ne se résume pas à une référence de filiation et de date et lieu de naissance.

Les psychologues considèrent que l’identité correspond à une reconnaissance de ce qu’est l’individu, intrinsèquement ou vu par les autres.

Mon identité s’apparente donc quelque part à un comportement social.

Je n’ai pas besoin de décliner mon état civil en toute situation, et j’ai droit à l’anonymat pour nombre d’actes de la vie sociale. Comme le disent les nord-américains

«  I don’t give my name when I buy a cookie2 ».

La pratique d’utilisation de pseudonymes, très répandue aujourd’hui sur Internet, n’a rien de nouveau ou d’original  : faut-il rappeler la pratique très ancienne de noms de plume ou de noms de scène ?

Identité virtuelle et confiance numérique

Le développement des usages de l’internet a consacré l’utilisation des adresses de messagerie comme identifiant.

Cette pratique est même désormais consacrée par Microsoft lui-même depuis la mise en service de Windows 10.

Or il existe de très nombreux services de messagerie sur lesquels je peux ouvrir un compte sans qu’aucune vérification sérieuse ne soit effectuée quant à mon état civil réel.

Je peux ainsi me créer de toute pièce une identité, et même le cas échéant usurper l’identité d’un tiers.

Donc, une opportunité pour les personnes sans état civil ? Il est certain que la création d’une identité numérique permet d’avoir une existence virtuelle sur Internet, mais peut-elle remplacer une identité officielle ?

2 « Je ne donne pas mon nom pour acheter un biscuit »

La question pourrait paraître stupide. Elle ne l’est pas ; les majors de l’Internet, souvent désignés sous l’acronyme « GAFA » se sont lancés dans cette conquête  : délivrer une identité numérique à tous les habitants de la planète, y compris ceux qui n’ont même pas d’État Civil  ! La raison  ? Il faut qu’ils puissent accéder aux services marchands.

Une association, dénommée FIDO, pour «  Fast IDentity Online Alliance  », avec notamment Google en figure de proue, a été créée en 2012 pour promouvoir un nouveau standard d’authentification forte basée sur l’utilisation d’un facteur physique (une clef USB, par exemple) en plus du traditionnel couple « identifiant – mot de passe ».

L’idée est assez simple. Les majors de l’Internet vous proposent d’accéder à vos services en ligne … en passant par chez eux. Ils se présentent ainsi en police mondiale des frontières de l’internet.

L’idée est simple  : l’utilisateur se connecte et s’authentifie sur son compte (Google, Facebook, Instagram ,..  ) qui transmet les données d’identification au site cible que l’utilisateur souhaite visiter, lequel se trouve délivré de la charge d’identifier et d’authentifier l’accédant, les données lui étant fournies sur un plateau. Et, au passage, le fournisseur d’accès conserve toutes les traces qui traduisent vos habitudes.

Mais que vaut cette identité ? En l’état actuel, à vrai dire, à peu près rien, puisqu’elle est délivrée sans vérification.

Cela pourrait-il évoluer  ? La réponse est indéniablement oui.

Le rôle des États

Comme cela a été dit précédemment, nous pouvons avoir plusieurs identités, que nous nous attribuons ou que nous affectent nos condisciples.

Mais face au droit nous devons être identifiés d’une manière unique, fiable et incontestable.

Le seul qui puisse remplir ce rôle est l’État Civil, tenu par l’État.

L’absence d’un État Civil fiable est très préjudiciable.

Le monde bancaire a tenté de mettre en place des systèmes d’identité « de remplacement », afin de permettre l’accès aux services bancaires au plus grand nombre.

M. André GrissonnancheMagistrat, Secrétaire général adjoint du Gouvernement.

«  le rapport entre des êtres ou des choses présentant une similitude parfaite ».

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Décembre 2016 / Janvier 201734 35Décembre 2016 / Janvier 2017

Mais de tels systèmes d’identité « privés » se heurtent à l’irrecevabilité des éléments de preuve lorsqu’une affaire arrive devant une juridiction.

Les États africains se trouvent aujourd’hui face à une montagne à gravir  : ou bien ils diffusent une identité fiable, pouvant être déclinée en version numérique, ou bien les africains s’approprieront des identités numériques commerciales, distribuées sans contrôle par des opérateurs assez peu regardant (les « GAFA »).

Avec pour conséquence une grande méfiance du monde numérique vis-à-vis de toutes les identités d’origine africaine, ce qui est déjà le cas, et potentiellement un accroissement d’usurpations d’identités.

Face à la menace de diffusion d’identités commerciales non contrôlées, les états africains doivent mettre en place une véritable politique de diffusion d’une identité nationale contrôlée.

Identité et ordre public

L’usurpation d’identité est aujourd’hui une réalité courante, qui se nourrit notamment du vol et de la falsification de documents officiels, ou tout simplement de la création d’identité factices, le cas échéant étayées par des documents contrefaits.

L’attribution d’un État Civil fiable est un enjeu d’état. Un rôle régalien majeur de l’État est de faire respecter l’ordre public, qui suppose d’être en mesure d’identifier des délinquants afin de les poursuivre et les condamner conformément aux dispositions de la loi.

De ce point de vue, les États se trouvent aujourd’hui confrontés à la dure réalité de réseaux qui offrent des identités sous forme de pseudonymes et des échanges chiffrés à leurs adhérents.

Il a été possible de constater, notamment lors des attentats de Paris, l’impact possiblement très grave de ce phénomène.

La réponse ne peut pas être individuelle et doit être coordonnée au plan international. Nous y reviendrons dans ce magazine.

André GRISSONNANCHE

André GRISSONNANCHE est ingénieur ECP, diplômé de Sciences-Po Paris et licencié en Droit.Expert de la Sécurité des Systèmes d’information, des Transactions Électroniques Sécurisées et des Systèmes Électroniques de Paiement, il participe à d’importants projets en Afrique de l’Ouest relatifs à la transformation numérique de la société.

Que représentent vos activités en Afrique en termes d'implantations ?

Dans quels secteurs et dans quels pays africains intervenez-vous ?

Eric Claudel  : Gemalto leader mondial de la sécurité numérique, est très présent sur le continent africain avec un centre de personnalisation de cartes à puce (identité, paiement, mobile, …) en Afrique du Sud et des bureaux au Gabon, au Maroc et, plus récemment, en Côte d’Ivoire avec l’ouverture d’un bureau en 2015 à Abidjan.

Nous disposons également d’un réseau de partenaires en local, notamment au Ghana, au Nigéria, au Kenya, en Ouganda, ou encore en Namibie.

Dans le secteur public, nous avons participé à plus de vingt-cinq projets gouvernementaux d’envergure en Afrique, qu’il s’agisse de la délivrance de documents d’identité (carte nationale d’identité en Afrique du Sud, au Cameroun, en Algérie), de voyage avec les passeports électroniques (au Maroc, en Algérie ou en Afrique du Sud), de programmes de santé (au Gabon, en Tunisie), de contrôles aux frontières (au Ghana, en Namibie) ou encore d’enrôlement des citoyens en vue de la création d’un registre national d’état civil ou de listes électorales (RDC, Benin, Burkina, Gabon, Guinée).

Le groupe français Gemalto revendique une position de leader mondial de la sécurité numérique, jusqu’en Afrique. Le fabricant de cartes à puce (cartes SIM, cartes bancaires, cartes d’identité, …) et de passeports biométriques fait le point pour CIO Mag sur sa présence et sa stratégie sur le Continent.

Eric Claudel, président ‘Afrique et Moyen-Orient’ de Gemalto : « Nous sommes en pleine croissance »

M. Eric Claudel, président ‘Afrique et Moyen-Orient’ de Gemalto

Mise en œuvre du « Free Roaming » en Afrique de l’Ouest : l’accord d’Abidjan

Le rendez-vous d’Abidjan décidé lors de l’ITU Telecom World 2016 de Bangkok a bel et bien eu lieu. Les participants se sont accordés sur la signature d’un protocole d’accord sur les principes de base en vue

de la mise en oeuvre du « Free Roaming » entre cinq pays de l’Afrique de l’Ouest que sont Le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali et la Guinée. Parmi ces « principes de base », on peut citer la « mise en place, dans chaque pays, d’un comité national technique piloté par l’autorité de régulation et comprenant l’ensemble des opérateurs ainsi que l’autorité gouvernementale en charge des télécommunications », la validation du protocole d’accord conclu à Abidjan par le ministre chargé des télécommunications de chaque partie, « facturation des appels des abonnés en déplacement au tarif local dans le réseau du pays visité », « obligation de fiabiliser l’identification des abonnés aux services de téléphonie mobile afin de renforcer la lutte contre la fraude. Et tout cela devrait être appliqué d’ici le 31 mars 2017, date choisie pour le basculement dans le « Free Roaming ».

La rencontre tenue dans la capitale ivoirienne sera sûrement suivie d’autres pour mieux avancer dans le projet. Déjà, des jalons importants ont été posés avec

notamment la réunion de Kigali du 18 avril 2016 au cours de laquelle les différents régulateurs nationaux ont adopté un cadre de télécommunications régionales sous le nom de « Réseau africain unique ». Mais le rendez-vous de Dakar a été le plus décisif. L’Association des régulateurs des télécommunications de l’Afrique de l’Ouest avait pu caler une date pour le lancement du « Free Roaming », 2017. Le directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) du Sénégal avait alors indiqué que les opérateurs téléphoniques présents dans son pays avaient approuvé le projet.

Ousmane GUEYE

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Décembre 2016 / Janvier 201736 37Décembre 2016 / Janvier 2017

Dans le secteur bancaire, nous fournissons des solutions de paiement aux principales banques d’Afrique du Sud et comptons parmi nos clients Standard Bank, ABSA ou encore Nedbank.

De nombreux pays d’Afrique sont en train de migrer vers les cartes bancaires sécurisées avec la technologie EMV et nous les aidons dans leur migration.

Enfin, dans le secteur des télécoms, nous travaillons avec plus de 450 opérateurs de téléphonie dans le monde, et comptons parmi nos clients les principaux opérateurs africains avec des références clients telles que MTN, Orange, Airtel, Vodafone, Vodacom, etc.

L’Afrique est en pleine transformation technologique et nous comptons l’accompagner.

Nous y avons une position de leader et nos activités sur le Continent sont en pleine croissance.

Les besoins y existent dans l’ensemble des domaines qui nous concernent : sécurisation des données et des transactions numériques, programmes gouvernementaux de modernisation de l’Etat (informatisation et sécurisation des registres, …), services publics dématérialisés, ou encore paiement mobile.

Gemalto a fourni cette année au Cameroun de nouvelles cartes d’identité avec puce. Quand tous les Camerounais auront-ils leur propre eID et quelle sécurité cela apporte-t-il par rapport à la falsification par exemple ?

E. C. : Gemalto a en effet été sélectionné en juillet 2015 pour apporter son soutien à la Délégation générale à la sûreté nationale (DGSN) du Cameroun dans sa lutte contre la fraude et la contrefaçon de documents d’identité, avec le déploiement de «  Sealys Color in PC  » pour les cartes d’identité électroniques (eID) en polycarbonate.

Ces cartes d’identité intègrent pour la première fois le portrait couleur du porteur

gravé au laser en haute définition, non pas en surface mais à l’intérieur même du corps de la carte.

Cette approche innovante est une première en Afrique et offre aux citoyens du Cameroun les avantages d’une pièce d’identité extrêmement sécurisée.

Pourvue d’un microprocesseur (puce électronique), cette carte ajoute à la sécurité physique du document un moyen de sécurité électronique, car la puce permet de stocker et protéger de manière fiable les données biographiques et biométriques du citoyen.

La solution a été livrée au premier semestre 2016 et les toutes premières cartes ont été émises par la DGSN en août 2016.

Ainsi, depuis cette date, tout Camerounais faisant une demande de carte ou renouvelant sa carte d’identité se verra remettre par la DGSN la nouvelle carte.

D’autres pays africains ont-ils opté pour l’eID ?

E. C.  : Oui. D’autres pays d’Afrique ont également migré vers des cartes nationales d’identité électroniques afin de renforcer la sécurité de leur système d’identité et d’ouvrir la voie vers des services de eGouvernement.

C’est notamment le cas de l’Afrique du Sud, où Gemalto a été sélectionné en mars 2013 par l’imprimerie nationale (Government Printing Works) pour fournir sa solution « Sealys eID » qui comprend une puce avec un logiciel embarqué permettant de protéger les données du citoyen.

C’est également le cas de l’Algérie ou du Nigéria.

Gemalto fournit à l’opérateur MTN au Nigéria sa solution «  Mobile ID  » qui attribue aux utilisateurs un identifiant unique universel dans le commerce électronique, les opérations

bancaires, les services publics dématérialisés, les paiements en ligne et les transactions financières : où en êtes-vous ?

E. C.  : La solution déployée au Nigéria propose un parcours numérique pratique pour les abonnés, en éliminant les processus complexes d’enregistrement et de connexion, tout en leur épargnant la mémorisation de nouvelles combinaisons « nom d’utilisateur/mot de passe ».

La solution «  MTN Token  » offre à ses utilisateurs un identifiant numérique universel associé à un second facteur d’authentification mobile qui sécurise et facilite l’accès aux services web, les paiements et la validation des transactions financières.

Les fournisseurs de services bancaires au Nigéria viennent de se connecter à la plateforme pour offrir à leurs clients un service d’authentification sécurisé et de signature électronique leur permettant de valider leurs transactions, avec un identifiant unique sécurisé.

Au Gabon, Gemalto ferait l’objet d’une plainte depuis 2015 concernant le marché de 2011 des fichiers électoraux établis sur une base biométrique. Que reproche-t-on au juste à Gemalto ?

E. C. : En dépit d’allégations parues dans la presse, nous n’avons à ce jour reçu aucune notification officielle de plainte.

Gemalto a été retenu en février 2012 par le ministère de l’Intérieur gabonais, à l’issue d’un appel d’offre international, pour fournir une solution technique permettant la mise en place d’un état civil biométrique et d’une liste électorale biométrique.

Gemalto a livré l’ensemble des solutions conformément à son contrat. Les opérations d’enregistrement des citoyens et l’établissement de la liste électorale étaient de la responsabilité des autorités gabonaises.

Gemalto n’a donc jamais été responsable ni de l’inscription des électeurs abonais sur

les listes électorales, ni de la délivrance des cartes d’électeurs.

Assurez-vous d’autres fichiers électoraux dans d’autres pays africains ?

E. C.  : En Afrique subsaharienne, Gemalto a contribué à plus d’une quinzaine de projets gouvernementaux au cours des cinq dernières années, avec la fourniture de

solutions d’enrôlement des citoyens en vue de l’établissement de registres nationaux d’identité sécurisés, lesquels sont utilisés entre autres pour l’implémentation ou la mise à jour des fichiers électoraux électroniques.

En juin 2016, la Commission électorale nationale indépendante (CENI)  de la République démocratique du Congo a par exemple retenu nos solutions «  Coesys  » d’enrôlement biométrique pour la modernisation du fichier électoral.

Il en a été de même précédemment pour la Guinée, le Bénin ou encore le Burkina Faso.

Dans tous ces pays, les solutions que nous avons fournies ont fait l’objet d’audits internationaux et ont toujours été reconnues par tous les acteurs pour leur qualité et leur fiabilité.

Propos recueillis par Charles de Laubier

La Semaine africaine du Code 2016 forme 427 000 étudiants, 50% sont des filles

La Semaine africaine du code (ACW : Africa Code Week) a permis de former entre le 15 et le 23 octobre, un peu moins de 427 000 jeunes étudiants africains (dont 50% étaient des

filles), dépassant largement l’objectif fixé à 150 000 pour 2016 ainsi que le nombre de 88 000 jeunes atteints en 2015, rapporte un communiqué dans lequel la société allemande SAP, leader des applications d’entreprise, se satisfait des résultats atteints dans l’ensemble des 30 pays qui ont accueilli le projet.

Autre point marquant de l’initiative ACW 2016 : le nombre d’enfants formés a augmenté de 392% par rapport à 2015 grâce au Maroc, où le taux d’engagement est de 0,47% de jeunes pour 100 000 habitants et un total de 165 352 enfants participant cette année.

Cité dans le communiqué, Claire Gillissen-Duval, chargée de projet international pour la Semaine Africaine du Code révèle que 260 000 étudiants ont été formés dans les régions d’Afrique Francophone comme le Maroc, la Tunisie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, l’Algérie et le Togo.

Ce qui correspond à un taux moyen d’engagement de 0.14% de jeunes pour 100 000 habitants.

Et la chargée du projet ACW de SAP de souligner que les jeunes Africains peuvent tirer profit des grandes

opportunités offertes par le numérique et jouer un rôle décisif dans l’économie mondiale si elle apprend les bases du langage informatique pour le développement logiciel.

Lancée par SAP en 2015, la Semaine Africaine du Code (ACW) implique une centaine d’écoles, enseignants, ministres, centres communautaires, clubs de code, ONG, commerces et associations à but non lucratif.

Objectif ? Former 5 millions de jeunes africains et plus de 200 000 enseignants au code avant 2025. Un projet « ambitieux » et des résultats probants qui lui ont valu, en octobre dernier en Afrique du Sud, un prix au concours Inclusive Innovation Competition (IIC) dans la catégorie Initiative d’entreprise.

Anselme AKEKO

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Décembre 2016 / Janvier 201738 39Décembre 2016 / Janvier 2017

Le bouleversement des modèles d’affaires introduit par le digital continuera de changer en profondeurs la structure des

entreprises.

Il s’agit entre autres de catalyser les Market place pour ensuite développer une assise technologique marocaine permettant de contribuer l’éclosion d’un nouvel environnement.

Cet environnement aura pour vocation d’offrir aux startups une fiscalité adaptée et une démarche appropriée en matière d’accès au marché public.

La contribution de Maroc PME dans la création d’un écosystème digital consisterait à encourager et à soutenir dans les années à venir, l’implémentation de solutions types Cloud ou encore services managés au sein des PME et TPME.

Invité à partager son point de vue sur la place de la data dans la transformation numérique, Larbi Benrazzouk, Directeur Général de Maroc PME a fait une analyse très suivie sur la place des PME dans ce processus. Il en a profité pour appeler à plus de dialogue entre donneurs d’ordre et start Ups pour aider ces derniers à prendre leur place dan ce nouvel écosystème.

Ecosystème digital marocain, quelles ambitions pour Maroc PME ?

M. Larbi Benrazzouk, Directeur Général de Maroc PME

Il s’agit aussi d’aider les TPME dans l’acquisition de solutions métiers directement alignées à leur productivité et leur efficacité opérationnelle.

De réelles opportunités de développement grâce au numériquePour le Directeur Général de l’Agence Nationale des PME, il existe de réelles opportunités d’affaires dans le domaine du numérique.

La stratégie 2020 conforte cette dynamique, devenue indéniable, en termes de développement industriel à travers le plan d’accélération qu’elle offre.

Parmi les signaux présentés dans le cadre du programme eGouv, il y a l’initiative PORTNET, le Guichet Unique National pour faciliter les procédures du commerce extérieur qui est, à titre d’exemple, un des projets les plus structurants.

En effet, PORTNET permet de simplifier et d’accélérer les procédures et formalités pour l’entrée ou la sortie des marchandises; la fluidité des marchandises est améliorée, le dédouanement accéléré et la transparence dans les relations Entreprises-Administrations accrue.

Ce dispositif est renforcé par le rôle structurant de Poste Maroc dans la confiance numérique au Maroc.

Autre exemple édifiant, l’initiative de la direction générale des impôts relative à l’ouverture des services de télé déclaration et de télépaiement au profit des entreprises stimulera la dynamique de digitalisation.

Il y a aussi les opportunités offertes par le Green Tech surtout après la Cop 22 (tenue du 7 au 18 Novembre 2016 à Marrakech Maroc) et comment y tirer parti.

Les opportunités concernent aussi la nouvelle génération d’entrepreneurs avec le changement des modèles d’affaires amené par l’ubérisation et les nouveaux modes collaboratifs.

Ces nouvelles formes de travail changent fondamentalement les modèles économiques de nos industries et de nos PME. Grâce au digital et aux plateformes d’e.Commerce, les PME marocaines ont une incroyable opportunité de faire du B2C et d’aller aussi vers l’international.

Cela est devenu une réalité aujourd’hui. Et demain, il est envisageable d’élargir à grande échelle l’initiative consistant à encourager à ce que de grands donneurs d’ordre continue à agréger des auto entrepreneurs à travers des plateformes collaboratives avec des modules de facturation et de se services à valeur ajoutée.

Maroc PME s’engage à accompagner les TPE et les PME dans leur transformation digitale pour un meilleur partage des dividendes issus numériques.

Dégager de la valeur ajoutéeIl y a aujourd’hui toute une dynamique que l’Etat a amorcé autour des projets structurants. Les PME doivent s’arrimer à ce mouvement en marche.

Il s’agit aussi de créer des synergies à travers des passerelles entre les startups et les écosystèmes industriels.

Si le plan d’accélération industriel a créé un cadre d’actions global, l’ambition est également de favoriser la croissance verte des écosystèmes industriels et en mettant l’accent sur l’économie numérique pour dégager plus de valeur ajoutée ‘’Made in Africa’’.

Larbi Benrazzouk invite les DSI, qu’il assimile aussi à une grande direction des achats de référencer les TPE et PME pour les aider à signer leurs premières références clients.

Mohamadou DIALLO

« Pour anticiper ces mutations, l’Agence des PME a amorcé sa propre transformation digitale pour mieux contribuer à la création d’un écosystème digital qui va au-delà des simples mécanismes d’appui et d’autres actions et incitations d’accompagnement des PME et des TPE  », expliquait Larbi Benrazzouk, Directeur Général de Maroc PME, lors de son allocution aux 4èmes Assises de l’Ausim à Marrakech (26 au 28 octobre 2016)..

«  33  000 PME et TPME ont bénéficié d’un accompagnement par Maroc PME durant la dernière décennie. Un tiers de ces bénéficiaires ont eu une approche alignée vers les évolutions technologiques  », explique Larbi Benrazzouk.  Et d’insister «  le rôle primordial des banques, qui ont déjà une stratégie de digitalisation importante, et opérateurs économiques dans le développement du digital ».

«  En tant que force de proposition, notre rôle est de contribuer à la mise en place de dispositifs fiscaux pour accompagner les startups en particulier», explique le Directeur Général de Maroc PME.

«  C’est un moyen de faciliter l’accès aux marchés et de leur donner confiance dans le numérique », conclut le Directeur Général de Maroc PME.

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Décembre 2016 / Janvier 201740 41Décembre 2016 / Janvier 2017

Installer à la Réunion un rendez-vous business récurrent était l’ambition première de la Nxse Forum tenue les 24 et 25 novembre 2016 à Saint-Denis

La Réunion.

Avec un CA cumulé de 1,3 milliard d’Euros soit 85% du total, les entreprises de Digital Réunion concentrent aussi 80% de la masse salariale du secteur.

En mobilisant quelque 400 participants dont une centaine venue de l’étranger, il s’agissait pour Digital Réunion de poser les jalons d’une nouvelle ambition dont l’objectif est de promouvoir le développement de l’économie numérique réunionnaise en faisant connaître le savoir-faire des acteurs du numérique de La Réunion.

Presque la quasi-totalité des participants qui découvrait la Réunion, pour la première fois, était agréable surprise par cette autre facette que présente l’Ile.

NxSE, un pari réussi pour la Réunion

Plus souvent connue par la beauté féerique de ses sites touristiques que ses qualités de terre d’innovation, La Réunion affiche ses ambitions de devenir une destination de choix pour favoriser la fertilisation numérique croisée dans les domaines du numérique entre l’Europe, l’Afrique et l’Océan Indien. Cette ambition a été réaffirmée lors de la 1ère édition de NxSE forum.

Par Mohamadou DIALLO

M. Philippe ARNAUD, Président de Digital Réunion

Conférence d’ouverture du NxSE Forum tenu les 24 et 25 novembre 2016 à Saint-Denis La Réunion

«  Nous avons eu de très bons retours aussi bien du côté des invités que celui des partenaires», s’est réjouit Philippe ARNAUD, Président de Digital Réunion, une association professionnelle qui réunit une centaine d’acteurs de l’Ile.

« Il s’agissait aussi de favoriser la coopération régionale et internationale et en créant des opportunités d’affaires Sud-Sud et Nord-Sud  », explique Philippe ARNAUD.

«  Le vent tourne autour du digital c’est une aubaine pour les acteurs de la filière et de rappeler qu’il est aussi de la responsabilité des acteurs du numérique de pensant à l’inclusion des jeunes et de l’ensemble des autres secteurs de la vie économique ».

«  C’est comme dans le cadre du commerce triangulaire entre l’Afrique, l’Océan Indien et l’Europe, la Réunion a une carte majeure à jouer. Le NxSE forum est une preuve que nous en avons la capacité  », se satisfait Philippe ARNAUD.

« C’est nous qui avons besoin de l’Afrique et non pas le contraire  », soulignait d’emblée M. René-Louis Peste, Mairie de Saint Denis

En deux jours, les acteurs réunionnais ont démontré avec brio leur savoir faire avec des technologies de pointe répondant aux standards de l’offre européenne tout en apportant leur compréhension interculturelle aux multiples écosystèmes de cette région du monde notamment avec une attention particulière pour l’Afrique.

La Réunion lors de son allocution d’ouverture en présence d’un très grand nombre d’officiels. Une dizaine de pays africains avait fait le déplacement pour ce premier forum qui mettait l’Afrique à l’honneur.

En toute humilité pour les organisateurs, il s’agissait d’apprendre et de s’inspirer des modèles réussis et éprouvés en Afrique et de mettre en réseau les innovations africaines avec des startups locales.

C’est cette qualité d’accueil et cette capacité d’écoute conjuguées à la proximité des écosystèmes qui a le plus séduit les participants africains.

Proximité des écosystèmes

De par sa situation géographique, l’Ile de la Réunion, un autre bout de l’Afrique insulaire, affiche son africanité et ses ambitions d’être un hub naturel entre l’Afrique (Australe, l’Est et l’Ouest) et l’Europe.

«En s’appuyant sur le réseau French Tech, Business France, le ministère de l’Outre Mer, le réseau des Ambassades, le NxSE forum a posé ses gênes africaines. Avant d’envisager un format itinérant de l’événement avec d’autres pays d’Afrique et de l’Océan indien, le forum prendra le temps de murir le concept à la Réunion pendant au moins trois éditions.

Le Président de Digital Réunion a souligné également que

Aujourd’hui, la Réunion ne forme pas moins de 12  000 jeunes ingénieurs par an. Un gisement de compétences pour assurer la pérennité d’un vivier de startups déjà très dynamique.

Générant 1,4 milliard d’euros de CA, le secteur numérique de l’ile de la Réunion est particulièrement dynamique avec ses 540 entreprises du secteur. Durant ces 3 dernières années, 250 entreprises ont été créés dans la filière numérique. Seulement 15% ont une activité à l’international principalement avec la France, le Kenya, l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire.

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Décembre 2016 / Janvier 201742 43Décembre 2016 / Janvier 2017

La plus grande difficulté que rencontrent des entreprises européennes pour pénétrer les marchés africains réside non pas

sur la pertinence des produits et services qu’elles commercialisent mais plutôt dans leur capacité à intégrer un système de micro-distribution et/ou de micro-communication propre à l’Afrique.

Avec la multiplicité des langues locales et l’absence d’infrastructures de grande distribution, il ne peut y avoir une communication fluide à grande échelle.

Il convient de s’adapter au contexte local en développant la valeur telle que la ruralité comme c’est le cas avec l’Inde où la croissance dans les zones rurales est supérieure à celle des zones urbaines.

Les européens ont tellement à apprendre des africains

Participant à la première édition du NxSE, tenue à l’Ile de la Réunion, Georges-Edouard DIAS, Co-Founder et Chief Strategy Officer de QuantStreams, une start-up Lausannoise qui veut rendre les marques « hospitalières » en les faisant passer d’un esprit de gouvernance du consommateur à un esprit de services du consommateur et en mettant en avant des valeurs telles que l’esprit de générosité, de bienveillance et d’humanité pour mieux « servir ».Pour cet enseignant à HEC Paris et à la MSB à Tunis et ancien CDO de L’Oréal pendant près de 15 ans, La Réunion, la terre la plus africaine d’Europe, pourrait jouer un rôle de passeur entre l’Afrique et l’Europe

Par Mohamadou DIALLO

Il est fondamental de comprendre que la capacité de conquête de nouveaux marchés passe aujourd’hui par un esprit de services d’où l’importance de savoir écouter les autres pour mieux les servir. Le digital c’est la prise de pouvoir des hommes sur les systèmes.

Atouts de La Réunion 

Il est temps de s’inspirer des modèles africains. Pour cela, il faut avoir la capacité d’écoute et de compréhension des modèles économiques, d’innovation provenant d’Afrique pour pouvoir ensuite les exporter vers l’Europe.

Pour le comprendre, il faut le vivre. Il est nécessaire d’avoir des interfaces permettant d’écouter, de rencontrer, d’échanger.

La Réunion qui est à la fois un territoire africain et un département français constituerait un endroit idéal pour comprendre, tester et adapter avec des populations qui ont cette double culture.

La Réunion concentre de ressources humaines bien formées et dispose des moyens de financiers venant de l’Etat français et de l’UE. En y installant des laboratoires de recherches, ces entreprises bénéficieront d’aides conséquentes leur permettant de mener à bien leurs projets de recherches. Au moment où le Maroc et la Tunisie misent sur leur proximité géographique avec l’Afrique pour accompagner les entreprises françaises, La Réunion, en tant que département français et Terre d’Europe, pourrait faire valoir des arguments de poids dans son potentiel de passeur entrepreneurial entre l’Europe et l’Afrique en mettant en avant la force financière et la proximité culturelle.

Réunion, le Singapour de l’Afrique 

Pour Edouard DIAS, il est important que la France revoit sa copie pour adapter son modèle d’essaimage de start-Ups à sa propre réalité.

« Au lieu de passer son temps à envoyer des Start-Ups dans la Silicon Valley, le premier cimetière de start-up mondial, la French

Tech devrait s’appuyer sur le rôle historique de la France en Afrique pour accompagner son gouvernement dans les programmes d’aide au peuple Africain qui passent, qu’on le veuille ou non par la technologie numérique ».

Cette année, plus de 250 starts-ups françaises ont fait le déplacement au CES de Las Vegas. La quasi majorité de ces start-ups sont prêtes à essaimer en Californie.

Plutôt que de créer des Halles d’incubation à tout va au centre de Paris, il propose la mise en place d’un pôle de compétitivité à La Réunion, Terre d’Europe si proche de l’Afrique serait une première étape.

Il s’agira ensuite de faire venir des Grandes Ecoles «  Parisiennes  », y recruter des étudiants venus d’Afrique dans le cadre de programmes d’échange.

Une fois ce socle posé, il sera plus facile de créer un CES Africain à La Réunion, approuvé par le CEA en coopération avec les pays Africains, et les institutions Africaines du digital dont Digital Africa et le CETIA.

Et de conclure qu’avec un peu de volonté politique, la France peut faire de la « Réunion le Singapour de l’Afrique »

M. Georges-Edouard DIAS, Co-Founder et Chief Strategy Officer de QuantStreams

« En combinant intelligemment ces multiples points de distribution, de communication, on peut les relier pour ainsi créer un réseau avec une réelle valeur », explique Georges Edouard DIAS lors d’un panel sur la promotion de l’entreprenariat africain via les TIC.

« La Réunion avec ses 800 000 habitants a la taille critique nécessaire pour faire une preuve de concept avant de le diffuser sur le marché africain et l’exporter vers la France et l’Europe  », explique Georges Edouard DIAS.

«  Cependant, si la Réunion souhaite se positionner de trait d’union entre l’Europe et l’Afrique, il va falloir qu’elle revoit les liaisons aériennes entre l’Ile et le continent africain pour faciliter les échanges  », explique Georges Edouard DIAS.

« Les atouts ne manquent pas car la Réunion a une position géographique beaucoup plus centrale que l’Afrique du Sud et beaucoup plus accessible que le Nigeria  », selon Georges-Edouard DIAS.

Pour lui  : «  Jumia est issu du modèle Rocket Internet, du nom de l’usine à start-up allemande qui consiste à dupliquer et européaniser à grande échelle les succès du Web. C’est sur ce modèle en effet que le groupe allemand en coopération avec des entreprises françaises a donné naissance à 200 starts-up en huit ans.

Jumia, une usine à «  start-ups  » avec une dialectique «  top-down  ». «  Ce n’est pas comme cela qu’on va aider les Africains ou la French Tech en Afrique.  » Les entreprises européennes ont tellement à apprendre des africaines en mettant en place une approche « Bottom-Up ».

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Décembre 2016 / Janvier 201744 45Décembre 2016 / Janvier 2017

M. Jacques Moulin, Directeur Général du Groupe Sofrecom

« Sofrecom capitalise 50 ans d’expériences dans des environnements diversifiés. Une pépite pour Orange »Jacques Moulin, Directeur Général de SofrecomFiliale d’ingénierie et de conseil du groupe Orange, Sofrecom vient de souffler ses 50 bougies. Un anniversaire fêté à la Gaieté Lyrique, un haut lieu parisien du digital, en présence de Stéphane Richard, Président Directeur Général d’Orange, et du Top management. La soirée a réuni de nombreux experts et consultants Sofrecom venus d’Amérique Latine, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie pour célébrer ensemble cet anniversaire historique. Cio Mag en a profité pour rencontrer Jacques Moulin, Directeur Général de Sofrecom, afin de mieux comprendre sa stratégie et ses ambitions pour les années à venir.

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Que représente pour vous l’anniversaire des 50 ans de Sofrecom ?

C’est une certaine fierté et surtout beaucoup d’émotion pour nous. Dans notre secteur, 50 ans de longévité est exceptionnel. Sofrecom occupe une place particulière dans le secteur des télécoms.Nous avons ainsi accompagné la quasi-totalité des innovations technologiques au cours de ces 50 années. Nous avons été l’un des fers de lance du rayonnement à l’international d’Orange et avons également contribué à des projets innovants pour Orange en France.

Cet anniversaire est pour nous aussi l’occasion de rendre hommage à l’implication et à l’engagement de nos consultants et experts qui interviennent dans des environnements divers et souvent complexes pour apporter leur savoir-faire et une excellente qualité de service à nos clients.

La satisfaction de nos clients est en effet notre leitmotiv et nous poursuivons depuis plusieurs années une approche d’amélioration continue dont les résultats sont très positifs et gratifiants  : 96% de nos clients considèrent que nous leur apportons de la valeur ajoutée.

Nous sommes particulièrement fiers de ces évaluations qui récompensent notre mobilisation au quotidien.

Sofrecom accompagne la mise en œuvre de la stratégie de transformation digitale d’un certain nombre d’opérateurs et de gouvernements dans les pays émergents. Qu’est-ce qui fait la particularité de Sofrecom ?

Le digital est une question d’avenir pour les opérateurs et pour les gouvernements. Nous accompagnons bien sûr sur des projets d’infrastructures qui sont le socle de notre approche digitale. Nous travaillons aussi sur des projets innovants  : machine-to-machine, objets connectés, virtualisation, etc. En parallèle, nous observons encore sur le terrain des difficultés dans les méthodologies mêmes pour mener en profondeur les projets de transformation digitale. Notre expérience dans ce domaine est une force. Stéphane Richard a rappelé que nous étions « un formidable laboratoire de compétences dans les nouveaux métiers et les nouvelles technologies ».

Ces compétences, comme nos expériences multiples, nous ont permis de développer notre approche  : nous accompagnons toute transformation en mettant l’humain au cœur de notre démarche de Change Management & Capacity Building.

Nous co-construirons «shoulder to shoulder  » avec nos clients qui sont pleinement acteurs de la transformation pour construire un nouveau modèle de développement.

Le digital est pour nous tous une source de développement économique et génère un cercle vertueux, bénéfique.

Quel est le rôle de Sofrecom dans l’accompagnement d’Orange à l’international ?

Comme l’a souligné Stéphane Richard, Sofrecom joue un rôle clef dans le développement international du Groupe en Afrique et au Moyen-Orient.Nous avons la capacité de porter les ambitions de la stratégie Essentiels2020 d’Orange sur les nombreux marchés dans lesquels nous intervenons.

De fait, nous avons toujours pris part aux projets d’installation du Groupe Orange, sur toutes les géographies et sommes aujourd’hui encore un « éclaireur » sur de nouveaux territoires.

Nous capitalisons 50 ans d’expériences dans des environnements très diversifiés, ce qui est un atout majeur pour Orange.

Cela nous permet d’adapter notre approche en fonction de l’écosystème local, à l’opposé d’une logique mécaniste standard.

De plus, nous nous attachons à développer une relation de confiance dans la durée avec nos clients opérateurs, en résonnance avec leurs objectifs de développement à long terme. Songez que nous accompagnons certains de nos clients depuis plus de 20 ans !

Le dynamisme du secteur numérique africain a des retombées sur tous les plans. En tant qu’acteur et partenaire de plusieurs pays africains depuis plusieurs décennies, que pensez-vous de la « reverse innovation » ?

C’est un des crédos de Sofrecom. Nous avons développé, je l’ai citée, l’approche baptisée «  shoulder to shoulder  », traduire épaule contre épaule pour co-construire ensemble. C’est ce qui nous permet d’apprendre de nos clients, et de tirer parti de leur écosystème.

Les capacités d’innovation en Afrique sont formidables. Il y a des pôles d’expertises remarquables.

Cela a motivé le développement de notre programme de Capacity Bulding et de Change Management pour favoriser la capacité à innover, à libérer l’intelligence collective que ce soit en interne ou en externe.

Les opérateurs ont également un rôle prépondérant à jouer dans l’open innovation en accompagnant des start ups qui ont besoin d’espace d’incubation et de maturation.

L’Afrique regorge de talents. Pour les faire croître, nous contribuons actuellement à la création de la première université d’entreprise du secteur ICT d’Afrique Subsaharienne, en Ethiopie.

Beaucoup d’autres pourraient voir le jour.

Quels sont les nouveaux challenges pour vous ?

Intégrer pleinement le digital dans nos projets et dans les solutions que nous concevons pour nos clients est notre priorité.

Durant les 5 prochaines années, nous allons vivre plus d’innovations que durant les 5 dernières décennies.

Les opérateurs, les gouvernements vont devoir être en mesure d’analyser, de comprendre et d’intégrer rapidement ces nouveaux phénomènes pour en faire des leviers de croissance et de performance.

Notre credo est qu’il faut placer le l’humain au cœur du digital et nous sommes convaincus qu’il ne sert à rien de faire du progrès qui ne crée pas de la valeur pour l’humain.

Nous avons trois leviers prioritaires pour les prochaines décennies où le facteur humain prend tout son sens :

Premièrement, être le partenaire privilégié de la digitalisation des opérateurs et des gouvernements.

L’e-Gouv est e effet un élément essentiel pour le développement économique des États et le mieux vivre des citoyens.

Le deuxième levier est la continuité de notre contribution au rayonnement international d’Orange et à sa diversification.

Nous accompagnons par exemple Orange sur le Mobile Banking et sur les services financiers mobiles qui contribuent aussi au développement socio-économique des pays.

Enfin, le troisième levier a trait au renforcement de notre empreinte d’employeur responsable.

Nous sommes la première entité d’Orange à avoir été labellisée Ethic Intelligence et à avoir obtenu le Label Diversité AFNOR en 2015.

Nous continuerons notre démarche RSE volontariste pour la valorisation du multiculturalisme et l’accès des femmes aux postes à responsabilité et aux métiers techniques.

Actual’IT Actual’IT

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Décembre 2016 / Janvier 201746 47Décembre 2016 / Janvier 2017

IN° 44 IN° 44

Pour le patron de Linagora, « Le seul moyen d’adresser ces problèmes majeurs sous-jacents à cette démographie galopante, aussi

appelé enjeu des grands nombres, c’est le numérique  ». Ne serait-ce que dans le domaine de l’éducation, pour Alexandre Zapolsky  : «  le milliard de population supplémentaire nécessiterait pour les 25 prochaines années d’être capable de construire 2  000 fois, le nombre d’écoles primaires, de collèges, d’universités, de grandes écoles ».

Ce qui relèverait de l’utopie. Et quand bien même, si l’Afrique avait les moyens financiers, humains et logistiques pour faire face à cette importante montée en puissance de ses besoins, il met en doute la capacité des dirigeants à en assurer une gestion efficiente et optimale sans l’aide des outils numérique.

« Il est temps de réfléchir à d’autres moyens, d’autres alternatives qui s’appuieront sur les technologies numériques pour faire face à cette nouvelle problématique. Tout est à réinviter sur la façon dont le numérique pourra accompagner toutes ces nouvelles dynamique », explique Alexandre Zapolsky,

également Référent français de l’Alliance Franco-Tunisienne pour le Numérique.

Quel type de numérique pour l’Afrique ?Devant l’accroissement phénoménal du numérique notamment en Afrique, le continent doit se prendre en charge pour construire son propre destin numérique pour ne passer à côté de l’essentiel.

«  Il faudrait que l’Afrique évite les mêmes écueils commis par les européens dans ses choix stratégiques  », explique le patron de Linaogora. Et de déplorer : « qu’en manquant de cohérence dans ses choix stratégiques, il n y a aucune entreprise européenne parmi le Top des leaders du numérique dans le monde ».

On retrouve des jeunes talents africains qui développent des solutions innovantes et adaptées à partir d’un cybercafé situé dans un coin perdu d’une agglomération africaine. Ces jeunes sont souvent repérées par de grands groupes qui les recrutent.

Pour Alexandre Zapolsky : « c’est une bonne chose pour ces jeunes, pour leurs proches car

ils peuvent gagner beaucoup d’argent qui les aidera à faire face aux besoins immédiats ». Cependant, ces exemples de réussites sont des cas isolés et ne devraient pas être encouragés. Car à terme, ce sont des politiques qui risquent d’assécher la capacité d’innovation de l’Afrique. D’autant plus que les dividendes tirés de ces innovations seront plus profitables à des multinationales étrangères qu’à l’économie africaine. Les modèles de hub Techs que l’on voit au Nigéria, au Kenya, au Sénégal, en Côte d’Ivoire sont excellents et gagnerait à être développer et dupliquer pour créer un effet d’échelle et provoquer un électrochoc capable d’impacter durable l’écosystème local. Il n y a de fatalité. L’Afrique doit et peut choisir un autre destin numérique différent de celui choisi ou imposé aux européens.

Pour Alexandre Zapolsky : ‘l’Afrique devrait refuser des modèles imposés comme celui de Facebook basic qui en association avec Eutelsat avait lancé un satellite pour apporter la connectivité à l’Afrique. L’Afrique ne devrait pas se réjouir de ce type d’initiative car il ne doit pas y avoir d’internet plusieurs niveaux ».

Par essence, internet doit être libre, ouvert et accessible à tous. Ce type de projet savamment réfléchi accroit la fracture entre les africains. L’Afrique devrait s’opposer à ce type de projet comme l’ont fait les indiens. Il en va de même avec Microsoft qui offre des logiciels dans le domaine de l’éducation. Ce n’est pas de la philanthropie. Il y a de la stratégie business derrière. Les grands enjeux consistent à réfléchir sur la façon de créer une vraie dynamique entrepreneuriale à l’échelle du continent et soutenir cette innovation frugale africaine. « Il s’agira alors de démultiplier les I-Hubs, les Jokkolabs et autres exemples d’innovations frugales  », conclut-il.

Synthèse réalisée par Mohamadou DIALLO

L’Afrique doit construire son propre destin numériquePasser d’un à deux milliards d’habitants dans un laps de temps très court nécessite la création de modèle de rupture pour faire faire à l’accroissement des besoins en Afrique. Ces besoins engendrent et continuerons d’engendrer des conséquences tellement importants dans tous les domaines de la vie quotidienne. C’est la conviction d’Alexandre Zapolsky, Président de Linogora lors de son intervention au premier forum du Nxse (24 et 25 novembre 2017 à Saint Denis La Réunion).

M. Alexandre Zapolsky, Président de Linogora

La référence IT au services des managers africains

*Frais de port inclus dans le prix

Tendance

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Décembre 2016 / Janvier 201748 49Décembre 2016 / Janvier 2017

«  Les pays africains  ont vite besoin d’améliorer leurs compétences dans le combat au cyber crime au travers  d’approche multi-responsable en incluant les pouvoirs publics, l’industrie et les organisations de la  société civile », les auteurs insistent sur l’état, notant que l’Afrique voit déjà les effets de cette « Guerre virtuelle 3.0 ».

IN° 44 IN° 44Avis d’expert Avis d’expert

Le continent Africain a connu 20 années d’essor économique remarquable, pour  aujourd’hui voir un ralentissement plus notable.

Les experts prévoient un nouvel essor pour 2017-2018, en attendant ce nouveau départ des marchés des matières premières, les pays Africains investissent dans la matière grise de ses chercheurs pour diversifier les revenues.

Aujourd’hui il est  inconcevable de développer la recherche sans protéger les projets de recherches sur ordinateur ou bien les échanges sur réseaux téléphoniques.

Nous passons le plus clair de notre temps personnelle, sociale et professionnelle sur internet.

Nous consultons nos comptes bancaires en ligne, nous réservons nos voyages, nous accédons à des formulaires ou services des institutions publiques et ou à échanger avec nos amis.

Nous sommes à l’air ou n’importe quelle information nous arrive à la minute au bout des doigts.

Sommes-nous protégés en toute circonstance ?On  pourrait définir la cybercriminalité par un ensemble des infractions pénales, susceptibles d’être  commises sur ou au moyen d’un système informatique, le plus souvent connecté à un réseau  internet ou téléphonique.

Ce phénomène prend une ampleur d’échelle mondiale, qui préoccupe les  dirigeants

Cyber sécurité : Clavister montre la voie en Afrique.

Fière de son ADN africain et de sa culture d’adoption suédoise, Mounia a toujours fait valoir cette double culture à bon escient. Le bonheur de son continent de cœur est sans doute ce qui lui importe le plus, cela passe, pour elle, par un développement économique avec des bases solides. Le ralentissement économique de ces deux dernières années (lié au marché des matières premières) n’est, pour Mounia en rien un problème, elle voit en cette période l’occasion pour ce continent de préparer un futur encore plus faste et surtout une chance inouïe d’avoir des bases solides. Il est inconcevable que la relance économique de 2017-2018 ne se fasse sans protéger l’Afrique et par conséquent le monde des cyber crimes.

des pays qui le place pour la plupart dans la liste des 10 catastrophes majeures que  notre globe s’apprête à affronter (aux côtés du terrorisme, de la sécheresse ou d’une attaque nucléaire), c’est dire ce qu’elle peut représenter pour les défis auxquels le continent Africains doit faire face.

500  000 cyber attaques par minuteLe coût des arnaques et des pertes de données est estimé à 445 milliards de $ par an, il y a quasiment 500 000 cyber attaques à la minute dans le monde.

Protéger son infrastructure est  devenu une mission de la plus haute importance pour tous les responsables de sociétés. L’essor  rapide de l’Afrique a engendré un équipement à la technologie de pointe, à la recherche  continuelle du dernier cri, parfois même la cyber sécurité et les autres processus de protection  sont délaissés au profit de la vitesse.

Les Nations Unis considère cela comme un grand oubli à  résorber dans un article titré Relever les défis de la cyber sécurité en Afrique 

Symantec de son côté, notes-en outre que l’Afrique du Sud (80%)  enregistre le 3ème plus grand nombre de victimes de la cybercriminalité dans le monde, après la  Russie (92%) et la Chine (84%) ; le nombre de cyberattaques ciblées en Afrique a augmenté de  42% alors que 31% de ces attaques, qualifiées de cyber espionnage, ont frappé les grandes et les petites entreprises (ils en veulent vraiment à l’économie de l’Afrique).

Chaque année, la  cybercriminalité coute à l’Afrique du Sud 573 millions de $, 200 million $ au Nigéria et 36 millions  $ à l’économie kenyane.

L’absence de cyber sécurité a des conséquences économiques colossales.

La sécurité informatique et des réseaux de télécommunication est plus que jamais une priorité africaine et l’Afrique est une priorité pour Clavister. 

Clavister affiche ses ambitions pour l’AfriqueDepuis que Mounia collabore avec Clavister , une société suédoise crée en 1997 au nord

de la Suède, elle n’a pas cessé de clamer sa volonté de tout faire pour développer de la collaboration avec le continent de ses origines.

Clavister est l’un des principaux fournisseurs de sécurité pour les environnements de réseaux fixes, mobiles et virtuels.

Ses solutions primées donnent aux entreprises, aux gouvernements locaux et fédéraux, aux fournisseurs de services cloud et aux opérateurs télécoms les plus hauts niveaux de protection contre les nouvelles menaces actuelles, et ceux avec une fiabilité inégalée

La différence Clavister ne repose pas juste sur son origine suédoise, ou la très grande qualité de  ses solutions et de ses produits de pointes qui répondent à chaque besoin dans sa spécificité,  nous sommes aussi à la recherche de performances pour nos utilisateurs, et surtout avec nos partenaires en collaborant en étroite relation avec eux. L’autre raison qui nous différencie sur le marché, est de ne pas avoir de porte dérobée « backdoor ».

Pour nous parler de sécurité en  utilisant les données de nos utilisateurs n’aurait aucun sens, voilà pourquoi nous garantissons nos produits dépourvus de ces emplacements.

Notre compréhension de chaque particularité du continent africains, chaque entreprise, chaque institution est aussi d’une grande importance pour nous.

L’Afrique est face à plusieurs défis liés à internet : risque pour la sécurité, viol de la propriété  intellectuelle et protection des données personnelles.

Il y a une faiblesse du niveau des dispositions de sécurité nécessaires pour prévenir

et maîtriser les risques technologiques et  informationnels, s’ajoute à cela un probable savoir-faire technique en matière de cyber sécurité ce  qui rend les pays africains vulnérables au cyber espionnage ainsi qu’au cyber terrorisme.

Le  secteur des TIC est salué comme la panacée aux nombreux problèmes de l’Afrique, Clavister veut  éviter que les TIC deviennent justement le plus grand problème du continent dans les années à venir.

La question va au-delà d’une simple interdiction de cliquer sur des liens ou de bannir les  employés d’internet pendant les horaires de services, il est suffisant aussi qu’une compagnie soit  hors ligne pour quelques heures.

C’est pourquoi nous insistons pour former et travailler avec les  organismes au plus proche des risques.

Nos spécialistes détaillent pour chaque besoin, la meilleure  solution et la plus appropriée.

En collaborant avec Mounia notre experte en Afrique, en ouvrant une entité en Tunisie et une prochaine en Afrique de l’ouest, Clavister affiche bien ses ambitions de servir au mieux en étant plus près de ses utilisateurs.

Clavister : Protect - Connect.

Mounia Benbouzid

Africa Director Clavister

[email protected]

Mme Mounia Benbouzid Africa Director Clavister

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Décembre 2016 / Janvier 201750 51Décembre 2016 / Janvier 2017

Acteurs du numérique dans le Privé et l’Administration publique, décideurs majeurs dans les télécommunications

et les services, à l’instar du président de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), ont participé à cette cérémonie placée sous l’égide du ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Rafiatou Monrou.

Les discours du président du Club, de la ministre et celui du président de la CNIL, suivie des échanges, ont permis au Club de

fédérer les forces vives de la filière IT autour de ces objectifs.

En témoignent les propos du président Gbaguidi contacté par CIO Mag :

Acteur clé du numérique

Créé en 2013, le Club DSI-Bénin participe activement à plusieurs activités organisées dans le pays. La dernière en date fut la «  Semaine de l’Internet  », en animant un panel sur le thème « Economie numérique au Bénin : les nouveaux métiers et nouveaux usages ».

Selon Alain Gbaguidi, la Semaine de l’internet s’est achevée sur une très belle note pour le Club.

Pour rappel, les bases de la création du Club DSI-Bénin ont été jetées lors de la 2ème édition de l’IT Forum organisée par CIO Mag, le 30 septembre 2015 au Novotel Orisha de Cotonou, en présence de M. Mohamadou Diallo, directeur de publication. Depuis, le Bureau Exécutif du Club multiplie les rencontres avec les responsables de structures étatiques afin de

se faire connaître sur l’échiquier national.

Le mardi 11 octobre 2016, il a eu deux séances de travail.

La première avec la CNIL. Cette structure chargée de veiller à un usage responsable de l’internet travaille avec le Club pour un partenariat privilégié en vue d’atteindre des objectifs communs.

La seconde séance a été organisée avec le Directeur général de l’Agence béninoise des TIC (ABETIC).

Un partenariat est en vue, en termes d’accompagnement des projets de formation du Club DSI-Bénin.

Le Bureau Exécutif du Club a été aussi reçu le jeudi 20 octobre 2016 par le Directeur de l’Unité d’Exécution du Conseil du Numérique, à la présidence de la République, pour une séance de travail.

Une semaine plus tard, c’était autour de la ministre de tutelle Rafiatou Monrou de rencontrer le Club, à son cabinet.

Les échanges avaient porté sur le plan d’actions du Club et les préparatifs de la cérémonie officielle de lancement de ses activités.

Anselme Akéko

«  Tous les acteurs ont bien accueilli la naissance du Club et promettent de ne ménager aucun effort pour l’accompagner ».

«  Le président a été nominé pendant le gala des informaticiens et a reçu le prix d’acteur clé du numérique au Bénin », a-t-il souligné.

Portrait Alain GBAGUIDI, un cadre informaticien expérimenté à la tête du Club

Alain GBAGUIDI est le président du Club des Directeurs de systèmes d’information du Bénin (Club DSI Bénin). Fort d’un Diplôme d’ingénieur Systèmes d’information du Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris, d’un DEA de Statistiques Mathématiques de l’université Catholique de Louvain la-neuve et de plusieurs certifications aussi bien dans des domaines techniques que

dans la gouvernance IT (CISA, MCSE, CCNP), M. GBAGUIDI occupe actuellement le poste de Directeur des Systèmes d’Information à la Société Générale du Bénin (SGB).

Avant d’être nommé à cette fonction, Alain GBAGUIDI a travaillé comme Computer Coordinator chez International Institute of Tropical Agriculture (IITA) qui est un institut de recherche agronomique. A noter que M. GBAGUIDI est également d’enseignant à l’université Esgis, où il est chargé des cours d’Audit Informatique, de Management de la qualité pour la maîtrise du Système d’information et d’urbanisation des SI. Cadre informaticien chevronné, le président du Club DSI Bénin, en qualité de Consultant Sénior en SI pour la GIZ, a eu à conduire plusieurs projets pour le Ministère de la Décentralisation, dont l’interconnexion des six préfectures du Bénin et de l’ensemble des directions déconcentrées du MDGLAAT et aussi le projet de fourniture de l’Internet à tous les projets GIZ du Bénin. Il s’agit en effet d’une palette de projets majeurs dont les principaux sont :

- La construction de trois datacenter pour la SGB et aussi du datacenter de la succursale de Lomé,

- La mise en place du SI de la succursale de Lomé,

- La mise en œuvre du WAN de la SGB et la téléphonie IP,

- La participation à la centralisation du Core banking system de la SGB à Tigery en France,

- Plusieurs missions d’audit de SI au Bénin pour des institutions financières du Bénin en tant que consultant,

- La conduite pour le ministère de la décentralisation du Bénin de trois projets majeurs comme consultant de la GIZ.

IN° 44 IN° 44Ainsi va la vie des Clubs DSIAinsi va la vie des Clubs DSI

Cérémonie officielle de lancement : le Club DSI-Bénin affiche ses ambitions

« Faire vivre le Club DSI-Bénin et lui donner une place de choix » dans l’écosystème numérique du pays. Ainsi affichée, l’ambition de l’Association des responsables informatiques et professionnels du numérique d’entreprises et d’organismes basés au Bénin a été déclinée par le président Alain Gbaguidi, au cours de la cérémonie officielle de lancement de ses activités, le samedi 12 novembre, à Cotonou, sous le thème « L’apport du Club DSI-Bénin aux défis des mutations numériques du Bénin ».

IT Forum Bénin 2016

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Décembre 2016 / Janvier 201752 53Décembre 2016 / Janvier 2017

Pour ce faire, le préalable suppose que chaque collaborateur soient sensibilisés et suffisamment averti sur ce qui sous-tend cette acculturation au numérique et que les managers aussi aient suivi un programme de formation et d’acculturation. Le CIGREF est mobilisé depuis fort longtemps pour accompagner les entreprises.

La publication de deux ouvrages l’atteste. D’abord, l’entreprise et culture numérique, paru il y a quelques années ensuite la constitution, en 2013, en collaboration avec le Syntec Numérique d’une publication sur le cadre de référence pour la culture numérique.

Ce cadre de référence décrit les 7 dimensions de la transformation culturelle de l’entreprise et qui donne aux dirigeants de l’entreprise de vrais indicateurs ou repère pour se mesurer, soit par rapport à d’autres entreprises ou soit par rapport au temps, le niveau de progression dans le processus de transformation de leur propre structure. C’est un outil précieux que chaque entreprise peut utiliser très facilement.

Le Cigref a par ailleurs créé un institut de la transformation numérique de l’entreprise pour apporter des éléments de formation et d’acculturation numérique.

Enfin, le Cigref a lancé la création d’un MOOC pour aider les dirigeants à se former.

Christophe LERET, DSI PMU

Entre CDO et CIO, lequel de deux est le mieux placer pour conduire cette culture numérique dans l’entreprise ?

Cela dépend à la fois des compétences, de l’organigramme et du périmètre de chacun et cela varie aussi d’une entreprise à l’autre. Dans tous les cas, c’est la complémentarité qui doit prévaloir pour les entreprises qui ont la chance d’avoir à la fois un CDO et CIO.

Dans certains cas, les activités du CDO peuvent être positionnées comme un « avant-vente » pour les CIO.

C’est une manière d’articuler la collaboration des deux. Mais en tout état de cause, ce qui prime c’est la coopération au sein de l’entreprise et toutes les équipes sont concernées pour mener cette acculturation au numérique.

Cette coopération est fondamentale pour convaincre le Comité Exécutif de l’entreprise (COMEX) à appréhender cette dimension. En France, il y a encore beaucoup de chemin à faire encore pour amener à cette acculturation.

Pour le Rédacteur en Chef de Philosophie Magazine, la transformation numérique

induit une transformation sociétale faisant un parallèle avec la transformation de la société lors de l’apparition de l’électricité.

Quel est le rôle du DSI dans cette transformation ?

Il est illusoire faire du numérique sans système d’information. Pour faire du business, , on a besoin d’accéder aux données clients et à l’ensemble des informations sur les produits et services de l’entreprise.

Dès lors, il devient impossible de faire du numérique sans le SI. Au-delà de ces données de bases, le numérique génère une quantité importante d’informations et de plus en plus des données additionnelles qu’il convient de maitriser.

Malgré tout, si un dirigeant envisage de faire du numérique sans SI, soit il manque de maitrise sur les enjeux de son entreprise dans ce cas, il doit revoir revoir sa stratégie soit il lui faut changer de personne et mettre un bon DSI pour piloter cette transformation.

Regis Delayat, DSI Scor  : Rôle du DSI dans l’exploitation des données

On parle d’avalanche, d’infobésité, de Tsunami pour évoquer la masse d’informations que l’on reçoit au quotidien.

Notre conviction au Cigref est que la transformation numérique d’une entreprise concerne l’ensemble des collaborateurs.

Elle concerne notamment la façon dont chacun exerce son activité au quotidien et touche les process internes qu’elle modifie en profondeur, modifie la façon dont l’entreprise collabore avec ses clients et aux types de servies proposé.

En bref, c’est l’ensemble de l’entreprise qui se transforme.

S’il y a un acteur qui doit incarner plus que les autres cette transformation, c’est évidemment son premier dirigeant.

Au côté de la direction générale, il faut que les filiales soient mobilisées pour apporter les compétences nécessaires pour conduire cette transformation digitale.

En matière d’organisation, parmi les adhérents du Cigref, il y a différentes formes d’organisation qui sont adoptées pour pouvoir conduire la transformation numérique.

Le point clé de cette transformation digitale repose sur un esprit collaboratif et cela passe par beaucoup d’acculturation au numérique.

Lors de sa 46ème Assemblée Générale, le CIGREF a réuni un parterre de plusieurs centaines de participants. Une occasion de mesurer la température sur des thèmes comme les conditions de succès de la transformation numérique, le Big data et l’exploitation des données, leur sécurisation mais aussi sur l’enjeux des compétences. Cio Mag a sélectionné les points de vue de 5 DSI et Administrateurs du Cigref.

Points de vue de 5 administrateurs du CIGREF : Conditions de succès de la transformation digitale dans les grandes entreprises Par Mohamadou DIALLO

IN° 44 IN° 44Ainsi va la vie des Clubs DSIAinsi va la vie des Clubs DSI

M. Christophe LERET, DSI PMU

M. Regis Delayat, DSI Scor

M. Jean-Claude Laroche, DSI EDF

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Décembre 2016 / Janvier 201754 55Décembre 2016 / Janvier 2017

Derrière, ces qualificatifs, sommes toutes négative, au Cigref, nous considérons que la donnée est l’or noir de l’entreprise et les SI sont l’élément clé pour faciliter et optimiser son usage.

La donnée est devenue un actif stratégique et son utilisation optimale est un impératif pour en tirer toute la richesse. A l’inverse, se priver de compétence pour une bonne exploitation de ces données, c’est mettre son entreprise en danger. Le CIFREF a pris conscience de cet impératif et a conduit d’importants travaux sur l’enjeu des données sur le business.

Cette année aussi d’importants travaux sont prévus dans la valorisation des données dans les grandes entreprises. Dans ce contexte, les SI n’ont jamais aussi bien porté son nom.

Il est important pour assurer la collecte, le partage et l’exploitation des données. Incontournable plus largement pour réussir le numérique. Sécurité, un défi supplémentaire pour les DSI

La recrudescence et la gravité des sinistres cyber font aujourd’hui de la sécurité et de la protection des données un sujet de comité exécutif de conseil d’administration.

Pour les DSI, c’est une préoccupation de tous les instants. Dans cette nouvelle économie où l’on parle d’entreprise étendue, de mobilité, de Cloud, de Big data, le risque cyber est exacerbé. Le plan Cigref 2020 est de placer business et éthique au centre des débats pour permettre à l’entreprise de réussir le numérique avec des modèles basés sur la confiance.

Bruno Brocheton, DSI Disneyland Paris

La mission du Cigref consiste à développer la capacité des grandes entreprises à intégrer et maitriser le numérique.

Cela commence par développer la maturité dans les grandes entreprises et son écosystème.

Les grandes entreprises ont une responsabilité à faire des analyses prospectives pour comprendre les besoins, les compétences nécessaires.

La transformation fait appel à l’agilité. Le Cigref est à l’origine du référentiel européen des emplois et des métiers.

C’est d’ailleurs le document le plus téléchargé parmi les travaux menés par le Cigref.

Nous menons des travaux avec l’ANDH (Association Nationale des DRH).

Le Cigref s’associera prochainement avec la Conférence des Grandes Ecoles pour créer des conditions de rencontres et d’échanges entre dirigeants des grandes écoles et de grandes entreprises pour mettre dans les programme des sujets ayant trait à la transformation numérique.

Françoise Mercadal-Delasalles, Directrice des Ressources et de l’Innovation du Groupe Société Générale

Le Conseil National du numérique c’est l’incarnation de la prise de conscience des pouvoirs publics sur l’importance de la transition numérique pour la croissance de l’économie et des entreprises.

Au Cigref, nous avons compris les enjeux de  cette transformation depuis maintenant une décennie.

Le CIGREF l’a compris avant tout le monde.

Le CIGREF a été un défricheur du phénomène dans la compréhension du phénomène anthropologique.

Le Conseil National du numérique réunit des profils et des compétences diverses et variées, des startupeurs, d’éminents représentants de la French Tech, des représentants de la puissance publique, des ressources des grandes entreprises (CDO, CIO etc…), des universitaires, des avocats, des législateurs.

En portant la parole de la grande entreprise avec des problématiques très spécifiques.

Quand on hérite d’un SI entièrement legacy et on vit dans des organisations très pyramidales, arriver à amener cette acculturation au numérique n’est pas chose aisée

Le CIGREF apporte aussi la vision des praticiens sur le terrain laquelle se confronte avec celle des théoriciens.

En tant que défricheur de cette transformation où il y a peu d’archives écrites et peu de recul, il est extrêmement important de faire preuve de souplesse et d’adaptabilité.

Il y a à la fois un paradoxe et une dialectique assez complexe entre ceux qui soutiennent que l’IT ne doit pas porter le numérique et d’autres qui sont convaincus du contraire.

Dans les grandes entreprise l’IT est à la fois le problème et la solution.

En tout état de cause, il ne peut y avoir de transformation numérique sans SI.

IN° 44 IN° 44Ainsi va la vie des Clubs DSIAinsi va la vie des Clubs DSI

M. Bruno Brocheton,DSI Disneyland Paris

Mme Françoise Mercadal-Dela-salles, Directrice des Ressources

et de l’Innovation du Groupe Société Générale

Groupe IB maroc A vos côtés à chaque étape de votre transformation pour vous aider à soutenir votre agilité et atteindre vos objectifs. Depuis 1997, nous sommes engagés auprès de nos clients à toujours livrer des solutions informatiques de très haute qualité. Notre vision est de nous positionner en interlocuteur unique et d’offrir un panel élargi de services. Cette ambition s'est traduite par la création de centres de services spécialisés dans les domaines des solutions métiers, la sécurité, le cloud computing et l’infogérance. Nos filiales en Afrique et au Moyen Orient contribuent localement à la délivrance de nos services avec le maximum de proximité.

Maroc Casanearshore (Sidi Maarouf), Shore 18 20270 Casablanca +212 522 43 63 63

Côte d'Ivoire Cocody 2 Plateaux ENA Boulevard des Martyrs

Abidjan +225 22 419 720

Sénégal 62, rue Félix Faure

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«  Qu’au-delà de la mise à disposition des outils techniques, il est nécessaire d’aider les entreprises à franchir le pas pour signer le premier client grâce à la digitalisation ».

« C’est un moyen de les rassurer et de leur donner confiance et surtout leur garantir que l’avenir de leur entreprise est dans le numérique  », conclut le Directeur Général de Maroc PME.

Répondant aux normes et standards internationaux, ce nouveau produit a été simplifié et bannalisé pour répondre aux besoins des

petites entreprises lesquelles compose à 90% le tissu économique national.

Dans son plan d’action, l’AUSIM et ses partenaires promettent de faire un déploiement en 3 phases. Une première phase de création du référentiel Get ITAMM, la deuxième phase est baptisée Get Assessed d’évluation, est prévue au sein de la petite entreprise.

S’étalant sur 3 jours, Get Assessed permet de mesurer l’ensemble des actions à réaliser et à planifier. A l’issue de cette deuxième étape, s’ensuit la troisième phase appelée Get Value qui propose d’accompagner de façon personnalisée et en fonction de la notation obtenue par l’entreprise. Comprise entre 0 et 5 niveaux, la notation varie selon les entreprises. Plus la note obtenue est élévée plus le niveau de maturité l’est également. «  Entre les niveaux 0 et 2, nous estimons que le niveau de maturité est faible et qu’il faut appliquer un vrai électrochoc à travers un accompagnement pour relever

le niveau permettant à la TPME d’obsorber des solutions numériques  », estime Hicham CHIGUER, Trésorier de l’Ausim lors de l’atelier de présentation qui a réuni une trentaine d’entreprises.

10 à 15 TPME pour commencer

C’est à partir d’un niveau compris entre 3 et 5 que l’on peut estimer que le niveau de maturité est satisfaisant pour impulser une nouvelle dynamique. Pour couronner les TPME ayant atteint un niveau de maturité satisfaisant et/ou ayant suivi son programme

L’AUSIM lance un référentiel pour accompagner la matruité numérique des TPME

Lors de la 4ème édition de ses Assises qui s’est tenue les 27 et 28 octobre 2016 à Marrakech, l’Ausim a présenté la première version de son référentiel dénommée ITAMM (IT AUSIM Maturity Model) qui vise à accompagner le niveau de maturité des TPME marocaines. Ce lancement était aussi un des temps forts de ce rassemblement qui a réunit plus 500 de participants.

d’accompagnement, l’AUSIM a prévu de décerner un label dédié à cet effet. L’objectif est de permettre aux entreprises de gagner en compétitivité et en productivité par rapport à leurs activités. Même si l’AUSIM propose une panoplie de solutions d’éditeurs et de constructeurs sélectionnés suivant des critères basés sur la robustesse et sur la fiabilité pour accompagner son programme, l’association ne compte pas intervenir dans le choix des packages. «  Il s’agit d’un programme axé sur le volontariat. Nous laissons les TPME elles-mêmes le soin de faire leurs propres choix de solutions et en fonction de leur propres besoins  »,explique Hicham CHIGUER. Dès le prochain trimestre, une quizaine d’entreprises seront sélectionnées pour le lancement officiel.

Digitiliser les entreprises marocaines  : ANPME et Ausim, même combat

Ce référentiel vient renforcer un dispositif déjà mis en place par l’Agence Nationale des PME depuis une décennie dans le cadre de son programme d’accompagnement des PME et des TPME à travers une assistance technique et l’octroi de subventions pouvant aller jusqu’à 70% des montants. A en croire Mohamed SAAD, Président de l’AUSIM  : « ce programme de Maroc PME a déjà absorbé plusieurs centaines de millons de dirhams dans l’acquisition de matériels  entre les serveurs et autres matériels informatiques ».

Toutefois, le retour sur investissement de ce type d’accompagnement n’a pas produit les résultats escomptés. Lors des échanges très riches entre paénlistes et participants, Hamza ABOULFETH, CEO de Genious, leader de l’hébergement Web et seul Registrar accrédité par l’ICANN en Afrique du Nord, estime que le processus de digitalisation des petites entreprises devraient commencer par une simple présence sur Internet juste après la phase d’équipement de terminaux (PC ou Mac).

Déjà, en 2012, une tentative de recrutement de 500 petites entreprises auxquelles Genious avait offert gratuitement un hébergement et fourni un nom de domaine pendant un an s’est avéré contre-productif. Au bout de l’année gracieusement offerte, le taux de renouvellement était inférieur à 1% pour un abonnement de 49 € annuel. Pour susciter une forte adhésion, il conseille par ailleurs :

Depuis deux ans, l’administration bénéficie déjà d’un modèle de contractualisation adapté à ses besoins. Il est désormais possible d’adresser des offres packagées en mode SaaS ou Cloud sur des market place ou sur des solutions ouvertes. Maroc PME promet de promouvoir la solution proposé par l’AUSIM. Il s’agira de sélectionner un nombre de prestataires souhaitant proposer des solutions pilotes sur une période allant de six mois à un an à l’issu de laquelle, l’Agence Maroc PME pourra, par exemple, contractualiser afin d’aider à démocratiser la digitalisation des PME ou TPME. Pour Larbi Benrazzouk,  Directeur Général  de l’ANPME, l’adhésion est l’un des facteurs clés de succès du référentiel ITAMM mais aussi pour l’ensemble des autres dispositifs d’accompagnement pour digitaliser les entreprises. Pour ce faire, il invite les DSI, qu’il assimile aussi à une grande direction des achats de référencer les TPME et PME pour les aider à signer leur premières ventes grâce aux plateformes de digitalisation qu’ils ont eux-mêmes ont sponsorisé.

public lors des Assises de l’Ausim à Marrakech

M. Mohamed Saad, President de l’Ausim en plein conversation avec Mohamadou DIALLO, Directeur de Cio mag

IN° 44 IN° 44Ainsi va la vie des Clubs DSIAinsi va la vie des Clubs DSI

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Décembre 2016 / Janvier 201758 59Décembre 2016 / Janvier 2017

L’expansion fulgurante des TIC ces dernières années, notamment dans le secteur précurseur de la formation en informatique, pourrait

aider le continent à relever le défi de la modernisation de l’enseignement technique et supérieur, mais à quelles conditions ?

De fait, les obstacles qui paralysent cette adaptation nécessaire aux exigences des économies africaines contemporaines sont légion. Les enjeux sont pourtant immenses tant en terme de développement des compétences locales et d’emploi, que de croissance économique et plus largement de développement et d’autonomie technologique pour tout le continent. C’est pourquoi certaines priorités doivent guider l’action des pouvoirs publics afin d’offrir à l’Afrique un enseignement supérieur à la hauteur de ses ambitions de développement.

Le parcours de l’ingénieur informaticien africain  : un chemin semé d’embûches, emblématique des défaillances de l’enseignement supérieur sur le continent.

Le métier d’ingénieur informaticien, encore si éloigné des écoles et des préoccupations

M. Jean-Michel HUET, Partner Bearingpoint

Vers l’Afrique de demain : renforcer les compétences et moderniser la formation grâce aux TIC

Longtemps, les élites africaines n’ont eu de perspectives d’études supérieures qu’en dehors du continent, sur le Vieux continent des anciens colonisateurs et en Amérique du Nord. Aujourd’hui encore, de nombreux pays peinent à proposer des formations de second ou troisième cycle, faute de financements, d’équipement et de directeurs d’études qualifiés en nombre suffisant. Pourtant, à l’heure où les sources traditionnelles de bourses se tarissent et où les politiques européennes de recrutement des étudiants étrangers se tournent de plus en plus vers l’Asie, l’Afrique se doit de former sa jeunesse pléthorique - plus de 50 % de la population a moins de 25 ans – pour lui permettre de répondre aux exigences croissantes d’un marché du travail qui s’est largement qualifié et internationalisé au cours des dernières décennies. Le marché des systèmes d’information, en pleine expansion, est emblématique de ce besoin en compétences locales encore si difficiles à dénicher.

africaines il y a 15 ans à peine, a le vent en poupe. De plus en plus de jeunes issus du secondaire s’orientent dans cette voie professionnelle, convaincus qu’elle leur permettra d’accéder à un emploi à la fin de leurs études, et pourquoi pas à une opportunité d’expatriation dans les pays développés, mais aussi de plus en plus dans les pays émergents et même les pays en développement du continent.

Au moment d’entamer une formation diplômante dans les TIC, les jeunes africains disposent aujourd’hui d’une offre de plus en plus importante au niveau local et régional, qui génère de fait de nombreuses opportunités de mobilité.1

Néanmoins, les offres restent encore très insuffisantes, au vu de l’explosion de la demande, et bien trop coûteuses pour une grande majorité de la population, qui ne peut financer à la fois des frais d’inscription élevés2 et les charges de la vie courante engendrées par la mobilité.3

Même si le secteur des TIC semble plus épargné que d›autres, la diminution et la dilution progressive des offres de bourses aggravent également l’inégalité d’accès aux formations diplômantes dans le secteur.

Parallèlement, les structures de formation dans le domaine des TIC pâtissent d’un manque avéré de diversité dans leurs programmes d’enseignement et dans les compétences enseignées ainsi que d’une capacité de réaction limitée face à l’obsolescence technologique, impactant la qualité des formations dispensées.4

1 http://www.campusfrance.org/sites/default/files/note_07_hs_Afrique.pdf, p.4 et 52 Au Cameroun, pour un revenu moyen

annuel de 1176 USD, l’inscription dans les formations professionnelles n’est valide que si le candidat débourse des frais de scolarité compris entre 1100 et 2200 USD en fonction de la filière choisie. cf Roger Tsafack Nanfosso, La dynamique de l’enseignement supérieur privé au Cameroun, JHEA/RESA Vol. 4, No. 2, 2006, pp. 99-123 Frais de subsistance dans des capitales

où le coût de la vie est très élevé, achats de fournitures, etc. http://unesdoc.unesco.org/images/0018/001831/183168f.pdf, p.10.4 http://www.ciep.fr/sites/default/files/

migration/expert_educ/general/docs/rapport-final-ntic-en-education.pdf, p.19.

Une fois diplômés, les jeunes ingénieurs pourraient théoriquement accéder à un large de panel d’emplois liés aux TIC, en croissance continue ces dernières années.5

Pourtant les jeunes diplômés des écoles africaines ont beaucoup de mal à identifier tant les bassins d’emplois pour cibler leurs recherches que les besoins des employeurs pour y répondre, en passant par leurs propres compétences pour savoir comment se vendre.

Ils n’accèdent dès lors que rarement aux postes les plus qualifiés et, à la fin de leurs études, se dirigent très souvent vers la création de micros entreprises artisanales de réparation de matériel ou de maintenance de réseau à faible valeur ajoutée. Quant aux plus brillants, ils préfèrent tenter leur chance à l’étranger, notamment pour bénéficier de salaires plus élevés, provoquant une

5 https://ticetsociete.revues.org/1047, paragraphe 27.

véritable fuite des cerveaux « numériques ».6

L’inévitable contrepoint de cette situation est la difficulté pour les entrepreneurs africains eux-mêmes à recruter localement, du fait du manque de visibilité des étudiants africains diplômés sur le marché du travail.

Pour pourvoir les besoins d’emplois les plus qualifiés, ces chefs d’entreprise n’ont alors souvent d’autre choix que de recourir à de la main d’œuvre expatriée, en provenance des pays développés et de plus en plus d’autres pays émergents et en développement.7

C’est alors une charge salariale coûteuse pour ces jeunes entrepreneurs qu’un marché régional dynamique parvient à peine à compenser. 6 www.afriqueexpansion.com/produits-

africains-/1944-fuite-des-cerveaux-les-causes-de-lhemorragie.htlm 7 www.afriquetechnologie.com/les-

nouvelles-technologies-les-ntic-portent-la-croissance-africaine/

Le développement des compétences et la modernisation de la formation  : des enjeux majeurs pour la mobilité sociale, le développement économique et l’autonomie technologique de l’Afrique.

Ce constat permet de mieux cerner l’urgence d’une profonde modernisation de la formation supérieure et du développement quantitatif et qualitatif des compétences et les gigantesques défis qui l’accompagnent.

Le premier d’entre eux est sans aucun doute la dynamisation d’un marché de l’emploi aujourd’hui largement dominé par le secteur informel et les petits boulots peu rémunérateurs.

Il s’agit aujourd’hui d’augmenter l’employabilité des jeunes diplômés africains, de plus en plus nombreux, sur le marché local et régional, et de créer une offre locale de profils hautement qualifiés, à même d’occuper des postes clés dans les entreprises internationales qui se délocalisent et dans les nouvelles grandes firmes africaines.

IN° 44 IN° 44AnalyseAnalyse

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Ces emplois qualifiés, stables et rémunérateurs sont indispensables pour offrir des débouchés à une jeunesse souvent tentée par le départ, et favoriser la mobilité sociale de familles entières, gage d’un développement socio-politique plus équilibré.

L’enjeu est également économique, car le continent souffre toujours aujourd’hui d’une balance commerciale déséquilibrée, dans laquelle les matières premières, soumises aux aléas de la variation des cours mondiaux, constituent encore l’essentiel des exportations.

L’avenir économique de l’Afrique réside sans aucun doute dans le développement endogène de ses secteurs secondaire et surtout tertiaire.

Pour porter ce développement, les aspirations au service de l’Etat des élites traditionnelles, longtemps exclusivement formés à la médecine et aux humanités, ne sont plus adaptées.

L’Afrique a aujourd’hui besoin d’une nouvelle génération de jeunes diplômés, une génération d’entrepreneurs «  haut de gamme  », qui développeront son industrie et ses services, et porteront les créations de richesses et d’emplois de demain.

Enfin, l’Afrique est confrontée à un dernier défi majeur  : celui de diminuer sa dépendance technologique vis-à-vis de l’extérieur, alors qu’elle importe aujourd’hui la quasi-totalité de son parc informatique et de ses systèmes d’information.

Il s’agit de produire des SI africains, conçus par des ingénieurs africains, pour des usagers africains, pour non seulement garantir l’autonomie technologique du continent, mais aussi réduire les coûts liés aux TIC et aux SI, et ainsi faciliter l’accès de ces services au plus grand nombre.

Les priorités  : diversifier, différentier, collaborer.

Face à ces enjeux, le développement fulgurant des TIC, notamment des plateformes d’enseignement à distance qui se multiplient ces dernières années8 et qui 8 Voir le rapport TIC dans l’éducation en

Afrique, www.ernwaca.org>PanAf-Collection-FR.pdf ; http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/05/04/les-moocs-donnent-des-ailes-aux-africains_4411192_3212.html;

ont déjà révolutionné l’enseignement dans les pays développés, offre aujourd’hui des perspectives d’accès inédites, sans bouger de chez soi et à moindre coût, à un large panel de formations diplômantes de qualité, dispensés par des professeurs d’universités prestigieuses.

Un étudiant du Nord du Burundi peut aujourd’hui accéder dans son université locale à un Master 2 professionnel « Visualisation et conception infographique en ligne (VCIEL) » de l’Université Lumière Lyon II pour 2100 euros sans bourse.9

Mais le développement technologique ne peut suffire seul à moderniser durablement les formations en informatique et doit encourager à une réflexion intégrée sur les politiques d’enseignement supérieur à mettre en œuvre, en priorité dans les sciences de l’information mais plus largement dans toutes les disciplines.

Dans ce cadre, la première priorité est d’étoffer les compétences enseignées localement et permettre la différentiation des parcours individuels, d’abord en intégrant davantage les TIC dans la formation primaire et secondaire, afin de familiariser les futurs étudiants au digital, puis en augmentant et en diversifiant l’offre de formation supérieure (initiale et continue), des filières techniques aux second et troisième cycles à forte spécialisation.

Des nombreuses initiatives existent, tel le programme «  RH-Excellence Afrique  » du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), 10 ou les centres d’excellence rwandais et tunisien de la Banque africaine de développement,11qui promeuvent le renforcement des compétences professionnelles et techniques en matière de TIC auprès d’un public de responsables de

http://www.foad-mooc.auf.org/article116.html9 h t t p : / / w w w. f o a d - m o o c . a u f. o r g /

Conditions-et-Formulaire-de-582.html 10 CIAN (2015), La lettre RH-Excellence Afrique, numéro 1, mai 2015.11 Perspectives économiques en Afrique (2009), « Renforcement des capacités en matière de TIC et d’innovation » in Innovation et nouvelles technologies en Afrique. http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/thematique/ict-africa/renforcement-d e s - c a p a c i te s - e n - m a t i e re - d e - t i c - e t-d%E2%80%99innovation/

haut niveau, d’entrepreneurs, d’employés du secteur public et privé mais aussi d’étudiants en sciences de l’information.

La seconde priorité est d’élargir et de diversifier le recrutement des candidats aux formations TIC d’une part en structurant les offres de bourses sur la base de critères d’éligibilité clairs et de processus d’attribution transparents, d’autre part en référençant les opportunités de formations et de bourses associées de manière centralisée afin d’augmenter leur visibilité.

Le lancement en 2015 du premier guide papier et en ligne dédié aux étudiants qui poursuivent leur cursus à Casablanca, baptisé Guidek, témoigne de la récente prise de conscience du besoin des étudiants en termes d’informations pratiques mais également d’orientation et de conseil dans leurs choix académiques et professionnels.12

Enfin, l’une des clés de voûte des stratégies de modernisation de l’enseignement supérieur est certainement l’employabilité des jeunes diplômés et l’adéquation entre les besoins du marché du travail et les savoir-faire et savoir-être disponibles.

C’est pourquoi il est essentiel d’impliquer les entreprises qui recrutent dans la formation de leurs futurs employés potentiels, d’abord en densifiant et en institutionnalisant leurs liens avec les structures éducatives (via par exemple des partenariats de recherche, des filière de formation en alternance, des conventions de stage, etc.).

L’Union international des télécommunications (UIT) propose par exemple, à travers ses 78 centres de formation à l’Internet répartis dans le monde, de faciliter l’établissement de liens entre les diplômés qui ont des compétences techniques TIC dans différents domaines (réseautage, câblage, matériels et logiciels informatiques) et les sociétés qui ont besoin de ces compétences via un programme de stages.

13L’implication des entreprises passent également par le développement de leurs propres offres de formation, adaptées à leurs besoins et proposant des modèles pédagogiques alternatifs, sur le modèle de l’EEMI (Ecole européenne des métiers de 12 http://lnt.ma/guidek-une-plateforme-dediee-aux-etudiants/ 13 http://www.itu.int/wisd/2007/youth/internship-fr.html

l’internet) lancée à la rentrée 2011 par trois grands patrons de groupes TIC français.14

En Afrique, Alcatel-Lucent et Thales Communications participent par exemple au programme YIS (Youth Incentive Scheme) de l’UIT, avec des offres de formation combinées à un stage au siège de l’UIT ou dans ses bureaux hors siège.15

IBM a de son côté monté un centre d’innovation à Johannesburg pour aider les entreprises sud-africaines et leurs employés à développer leurs compétences en TIC et leur permettre également d’accéder aux 38 centres d’innovation et 60 laboratoires de recherche et développement de l’entreprise dans le monde.16

14 http://www.eemi.com/fr/les-membres-fondateurs 15 http://www.itu.int/wisd/2007/youth/internship-fr.html 16 Perspectives économiques en Afrique (2009), « Renforcement des capacités en matière de TIC et d’innovation » in Innovation et nouvelles technologies en Afrique.

De l’espoir, mais un chemin encore long vers la voie de l’intégration totale des compétences informatique africaines…

Même si le chemin à parcourir reste long, l’accélération récente du rythme de ces initiatives et des réformes du secteur témoigne de la profonde mutation dans laquelle s’est engagé l’enseignement supérieur et technique africain, plus démocratisé, plus intégré dans des partenariats universitaires internationaux et avec des entreprises privées, plus orienté vers des formations à forte valeur ajoutée et l’acquisition de compétences adaptées aux besoins de l’économie réelle.

Néanmoins, la priorité donnée à l’enseignement primaire avec les Objectifs du millénaire pour le développement a fait

http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/thematique/ict-africa/renforcement-d e s - ca p a c i te s - e n - m at i e re - d e - t i c - e t-d%E2%80%99innovation/

de l’enseignement supérieur l’enfant pauvre des politiques éducatives, en termes d’action publique que d’investissements des bailleurs de fonds internationaux.

Or l’Afrique a plus que jamais besoin de mobiliser ses forces vives et de les former afin non seulement de proposer de nouvelles opportunités à ses nombreux jeunes mais également de porter son développement socio-économique et technologique dans une économie toujours plus mondialisée.

Un cercle vertueux en somme, dans lequel le développement technologique est à la fois l’origine et le moyen d’une profonde modernisation de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur africain dans son ensemble.

Jean-Michel Huet, Partner BearingPoint et Ludovic Morinière, senior manager

BearingPoint

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Cette accélération est à l’image de la dynamique numérique qui s’est emparée d’Abidjan.

En avril 2015, les Journées de l’Entreprise Numérique, organisée par le patronat ivoirien, la CGECI, en ont a été le point de départ avec le lancement de l’Ambition Afrique Numérique, portée par la France, la Tunisie et la Côte d’Ivoire. A ce stade, émerge l’intention de mettre en place un hub French Tech Abidjan.

En juillet 2015, dans les bureaux de Bercy s’organise la première réunion de montage du dossier.

En septembre 2015 la visite de la Secrétaire d’Etat chargée du numérique, Axelle LEMAIRE à Abidjan est le catalyseur de la démarche, avec la mobilisation de la communauté française du numérique à Abidjan et les acteurs de l’écosystème.

Un comité de pilotage se met en place, composée de neuf entrepreneurs français, de Business France, de la BPI et du service économique de l’Ambassade de France. Le comité de pilotage est appuyé par une cellule digitale, composée de jeunes blogueurs ivoiriens, chargée de la communication et community management.

Organisation de la French TechLa French Tech s’organise autour de 3 commissions, porteuses du programme de travail du hub :

• Startups : les identifier, les accompagner et mentorer, participer à des événements

• Entreprises françaises vers la Côte d’Ivoire  : Créer un réseau de partenaires, mobiliser le hub, créer le lien avec les partenaires locaux

• Entreprises locales  : Promouvoir les entreprises françaises et/ou francophiles – présenter une offre globale un cluster de compétences – Faire du networking

C’est un bilan positif que peut tirer la French Tech d’Abidjan de cette première année d’existence avec un certain nombre d’activités en symbiose avec l’écosystème et ayant mobilisé la communauté : Afterwork, participation aux événements locaux (African Startup Forum, semaine de l’entreprenariat, Africa Web Festival, …)

Parmi les activités de l’année 2016, notons particulièrement :

• Février 2016 : Visite du Directeur digital de Jeune Afrique à Abidjan et à la French Tech

• Mars 2016 : Hack Your city avec jokkolabs

• Avril 2016  : Afterwork Pourquoi et comment réussir une levée de fonds pour les entreprises de la tech en Afrique ? avec Me Henri-Olivier Essienne

• Avril 2016  : Participation au Forum d’affaires du MEDEF à Adbidjan

• Avril 2016 : visite de la Directrice Générale de Business France à Abidjan

• Mai 2016 : Participation aux Journées de l’Entreprise Numérique

• Septembre 2016 : Dîner des mentors

• Septembre 2016 : envoi de deux startups ivoiriennes aux Journées Afrique numérique à Abidjan

Perspectives 2017L’année 2017 s’annonce riche de promesses avec une activité numérique ivoirienne en plein essor.

Les perspectives 2017 sont notamment :

• Mise en place d’une commission relations internationales et renforcement de nos liens avec les French Tech

• Mise en place d’un accélérateur

• Renforcement de nos activités à Abidjan

Liens :

• http://abidjan.lafrenchtech.com/

• https://twitter.com/FrenchTechAbj

• h t t p s : / / w w w . f a c e b o o k . c o m /abidjanfrenchtechhub

• h t t p s : / / w w w . l i n k e d i n . c o m /groups/8383652

Philippe BATREAU

Directeur Général d’Epistrophe

Membre Fondateur de la French Tech Abidjan et du COPIL

[email protected]

La French Tech Abidjan, un an déjàEn décembre 2015 est lancée la communauté French Tech Abidjan à l’occasion de la deuxième édition de l’Africa Web Festival. Quelques semaines plus tard, à Paris, le 29 janvier 2016, la French Tech Abidjan est labellisée à Bercy par le locataire des lieux de l’époque, Emmanuel MACRON. Rarement un dossier a mis aussi peu de temps à être labellisé, en 3 mois a été fait le travail d’un an.

M. Philippe BATREAU Directeur Général d’Epistrophe

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Champions & SME Africa ForumFinTech-Crowdfunding : la combinaison gagnante pour financer les PME africaines

Sopra Banking Software renforce sa présence en TunisieSopra Banking Software, filiale du groupe Sopra Steria (Euronext Paris : SOP), annonce l’acquisition de Cassiopae MEA.

Côte d’Ivoire : de nouveaux codes postaux pour les populations

Fabrication de smartphones : l’Afrique va se prendre en charge dès 2017

Les banques, c’est connu, ne savent pas toujours financer une start-up en début d’activité. L’aversion des risques conduit bien souvent les établissements financiers à accepter d’accompagner seulement les PME qui ont fait du chemin et totalisent plus de 3 ou 5 ans d’existence. Du coup, dès les années de création, la période la plus risquée de l’investissement, nombre de start-ups se retrouvent face la problématique de financement des ressources nécessaires au développement de leurs activités. Conséquence: neuf start-ups sur dix meurent en Afrique sans avoir pu exposer au niveau local ou international les bénéfices de leurs inventions.

FinTech« Heureusement », comme l’a expliqué le président du Groupe financier ivoirien Phoenix Capital Management (PCM), Michel Abrogoua, lors de la 3ème édition du « Champions & SME Africa Forum » qui s’est ouverte jeudi 17 novembre au Sofitel Hotel Ivoire d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, il existe une solution pour les start-ups quel que soit le secteur d’activité. Grâce à la révolution numérique, les FinTech, entreprises innovantes utilisant les technologies pour reinventer les services financiers et bancaires, se développent. Via Internet, des entrepreneurs locaux accèdent aux business angels, ces investisseurs qui prennent le risque d’injecter des fonds dans une start-up innovante à un stade précoce de création, quitte à perdre de l’argent ou gagner le jackpot. « La FinTech explose avec l’entrée des GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple, ndlr) dans le secteur bancaire; la globalisation est telle qu’on peut avoir un investisseur ailleurs; la FinTech est en train de révolutionner le secteur », a fait observer Michel Abrogoua, keynote speaker de la conférence sur le thème : « Innovations dans le financement des PME en Afrique : vers une « Ubérisation » du mode de financement des entreprises ».

CrowdfundingEt l’ex-Directeur régional du Fonds américain Emerging Capital Partners (ECP) d’ajouter que « le crowdfunding est une des applications de cette industrie ». Financement participatif faisant appel, en ligne, à un nombre important d’investisseurs, le crowdfunding offre en effet un moyen de communication efficace permettant « à un promoteur de toucher le public dans le sens le plus large et de financer son projet ».

« Cette innovation, constate l’ancien Vice-président du Groupe bancaire Ecobank, pourrait permettre de décloisonner notre problématique et permettre aux PME nouvelles de pouvoir accéder au financement nécessaire. »

Une vision partagée par les panélistes qui ont constaté que ces dernières années, les innovations dans l’industrie du financement ont été faites en dehors de la banque traditionnelle, à travers l’internet et les plateformes de mobile money. Offrant aujourd’hui aux entrepreneurs, des outils innovants pour lever des fonds sur différents marchés. Par exemple, le Camerounais Arthur Zang a lancé un crowdfunding qui lui a permis de collecter via Internet la somme de 8.800 euros qui a été injectée dans la production à grande échelle de son invention : le Cardiopad. Une tablette tactile à usage médical conçue pour effectuer l’acquisition, le traitement et la transmission de signaux cardiaques via le réseau GSM.

Au cours de la 3è édition du « Champions & SME Africa Forum » qui s’achève ce vendredi 18 novembre, vu l’impact positif du crowdfunding, les panélistes ont proposé de faciliter le dialogue entre opérateurs de FinTech et de services financiers afin d’améliorer l’accès au financement et la compétitivité des PME qui constituent l’essentiel du tissu économique sur le continent. A noter que la journée de jeudi a été marquée par la signature d’une convention d’assistance technique pour la mise en place d’un fonds de garantie au Gabon entre African Guarantee Fund, le ministère de la Promotion des PME, chargé de l’entrepreneuriat national et BPI France.

Anselme AKEKO, Abidjan

C’est officiel. La Côte d’Ivoire adopte de nouveaux codes postaux ce vendredi. D’après nos confrères de la BBC, « chaque emplacement sera identifiable par une combinaison unique de trois mots » et « attribuée

à une distance sur fois mètres ». Les adresses et codes postaux seront disponibles sur internet via une application créée à cet effet. A en croire la BBC, le système est une aubaine pour les populations urbaines et rurales, tout le contraire des couches les plus vulnérables qui éprouvent de réelles difficultés pour accéder à internet.

Ousmane GUEYE

L’Afrique pourra bientôt fabriquer ses propres Smartphones. Le site de la Tribune Afrique qui donne l’information se fait d’ailleurs plus précis. Il annonce que la « révolution » va s’enclencher dès l’année prochaine. A en croire nos

confrères reprenant Bloomberg, la société sud-africaine Onyx Connect vient d’obtenir de Google une licence pour intégrer les softwares Android et Chrome dans ses appareils. Le contrat va lui permettre de démarrer sa production de Smartphones dès l’annonce prochaine. Tout indiqué que les téléphones en question seront adaptés au pouvoir d’achat des populations africaines dont beaucoup n’arrivent pas à joindre les deux bouts puisque les prix devraient être accessibles. Selon La Tribune Afrique, le modèle sud-africain équipé d’un appareil photo et d’une mémoire de 1 Go ne coûte que 30 dollars à produire, c’est-à-dire bien en deçà du cout de production d’un iPhone fixé à 225 dollars et vendu plus de 600 dollars.

L’Afrique surnommée le continent du mobile » consomme

énormément de téléphones. Contrairement à l’Amérique du Nord et à l’Europe ou le marché est saturé comme le note le think-tank Idate repris par La Tribune Afrique, en Afrique, seule la moitié des populations dispose d’un portable ou d’un téléphone. Près de 700 millions de personnes attendent d’être équipées. Ce qui constitue une grande aubaine pour les fabricants. Ce qui fait dire à nos confrères que le continent noir est candidat naturel à l’intégration du club des pays asiatiques dont la Chine et Taiwan très respectés dans le domaine.

Ousmane GUEYE

Sopra Banking Software annonce ce jour l’acquisition des parts jusqu’alors non détenues de la co-entreprise Cassiopae MEA et porte ainsi sa participation de 45 % à 100 % du capital. Cassiopae MEA, co-entreprise franco-tunisienne,

créé en 2010 avec pour objectifs d’accélérer le déploiement et de pérenniser la présence des produits Cassiopae sur les marchés en fort développement d’Afrique et du Moyen-Orient, était jusqu’à présent partiellement détenue par son directeur général, Monsieur Jemil Benromdhane, et par le groupe tunisien Wevioo.Cette acquisition, officialisée aujourd’hui à Tunis lors de la conférence internationale pour l’investissement Tunisia 2020 en présence de Monsieur Fadhel Abdelkefi, Ministre tunisien du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, permettra à Sopra Banking Software de renforcer

sa présence auprès de ses clients locaux et de créer une nouvelle plateforme de développement dans le pays. Eric Pasquier, Directeur Général de Sopra Banking Software et membre du Conseil d’administration de Sopra Steria déclare : « Les offres de Sopra Banking Software et de Cassiopae sont particulièrement complémentaires et l’acquisition de Cassiopae MEA renforce un peu plus notre stratégie de développement sur les zones clés que sont l’Afrique et le Moyen Orient où le Groupe nourrit de grandes ambitions ».

Jeudi 17 novembre 2016. Abrogoua Michel, président du Groupe financier ivoirien Phoenix

Capital Management (PCM) lors de 3ème édition du «Champions & SME Africa Forum».

La 3ème édition de la conférence « Champions & SME Africa Forum » sur le thème « Améliorer l’accès au financement et la compétitivité des entreprises » s’est ouverte jeudi 17 novembre en présence du ministre du Commerce de la République de Côte d’Ivoire, Jean-Louis Billon, et de son homologue Gabonais de la Promotion des PME, chargé de l’entrepreneuriat national, Biendi Maganga Moussavou. Elle a permis aux panélistes de poser la problématique du financement des PME en début d’activité, c’est-à-dire à « l’amorçage », mais surtout de présenter la révolution apportée dans cette industrie par la FinTech : terme combinant « Finance » et « Technologie » et dont l’une des applications, le crowdfunding, donne la possibilité à un entrepreneur local de faire financer son projet via Internet par un investisseur se trouvant à l’autre bout du monde.

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Décembre 2016 / Janvier 201766 67Décembre 2016 / Janvier 2017

Afrique : bientôt une association des agences gouvernementales spécialisées dans les TIC

« Algeria IT Expo & Conference » : 3 jours pour comprendre les enjeux et usages du numérique

Réseaux sociaux :l’Institut Panos sort un guide d’utilisation et de bonnes pratiques

Le forum mondial des acteurs de télécommunications qui s’est déroulé du 14 au 17 novembre à Bangkok (Thaïlande) s’est bien déroulé pour le Sénégal. C’est la conviction du directeur général de l’Agence de l’informatique de l’Etat

(ADIE). Certes, le Sénégal a pu nouer des partenariats notamment avec le pays hôte concernant le secteur de la santé, mais ce que Cheikh Bakhoum retient le plus, c’est l’idée d’une association panafricaine des agences gouvernementales spécialisées dans les TIC. A en croire Monsieur Bakhoum, le projet est en marche et « les pays sont assez engagés dans ce processus-là ». La preuve. Un rendez-vous a été fixé en mai 2017 à l’occasion du forum de Smart Africa qui aura lieu au Rwanda pour mettre en pratique l’initiative du Sénégal. En mettant en place cette organisation,

les agences gouvernementales spécialisées dans les TIC des différents pays africains rationaliseront davantage leurs dépenses en interconnectant leurs réseaux, croit savoir le patron de l’Aide.

Ousmane GUEYE, Dakar

Big data, ebanking, Cloud, Data Marketing et geolocalisation sont les principaux thèmes qui seront abordés au forum « Algeria IT Expo & Conference » qui se déroulera du 13 au 15 février 2017 au Centre

International de Conférences d’Alger. On peut en citer bien d’autres comme la Transformation numérique des TPE & PME, le e-Commerce, le paiement en ligne, le Mobile Marketing et la Relation Client à distance. Les opportunités et perspectives de développement offertes par ces solutions IT seront expliquées et analysées pendant 3 jours d’expositions, de conférences, d’ateliers, et de rendez-vous b2b, afin de permettre aux DSI/CTO des grandes entreprises et administrations algérienne et africaines ainsi qu’aux PME/PMI et start-ups de s’informer sur les grandes tendances du marché international et africain et découvrir de nouveaux matériels pour une utilisation efficace et performante. Ainsi, l’édition 2017 de « Algeria IT Expo & Conference » se veut une plateforme interactive proposant près de 16 conférences

pour aider les professionnels du numérique à mieux comprendre les enjeux et usages du secteur mais également à découvrir en avant-première les innovations technologiques présentées à l’Expo. Comme indiqué par les organisateurs, cette conférence vise en outre le partage d’informations sur les solutions de financement existantes (business angels, crowdfunding), avec les porteurs de projets. Un espace dédié à l’accompagnement des entrepreneurs, sous formes d’incubateurs et d’espaces collaboratifs, sera également proposé.

Anselme AKEKO

Pour l’institut Panos Afrique de l’Ouest, cela ne fait aucun doute. « De nombreuses organisations de la société civile (…) ne savent pas encore tirer le meilleur parti des réseaux sociaux ». Et pour inverser la tendance, il vient de publier

un guide d’utilisation et de bonnes pratiques. Le document de 73 pages aide à la création et à l’animation de contenu dans les réseaux sociaux. Mais ce n’est pas sa seule utilité puisque plusieurs autres points y sont développés. Comment définir une stratégie de communication avec les nouveaux médias ? Comment atteindre ses objectifs ? Comment assurer la protection de ses données ? Tout en apportant des réponses à ces questions, le tout nouveau guide édité

par Panos donne également des astuces sur par exemple comment mobiliser des fonds en ligne.La publication du guide en question s’inscrit dans une série d’initiatives visant à mieux outiller les organisations de la société civile. De 2012 à 2016, l’institut Panos annonce avoir formé plus de 120 structures à l’utilisation de plateformes comme Facebook, Youtube ou encore Twitter. Plusieurs acteurs dont les défenseurs des droits des femmes, les hommes de médias et les spécialistes de questions migratoires ont été ciblés.

Ousmane GUEYE

Cheick Bakhoum, Directeur général de l’Agence de l’Informatique de l’Etat du Sénégal (ADIE)

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• Oracle Workforce Development Program : https://workforce.oracle.com

• Oracle University : http://education.oracle.com

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Gfi Informatique est une ESN de référence française, créée voici 46 ans, employant 14 000 collaborateurs et qui a réalisé 894 millions d’euros de CA en 2015. Gfi Informatique est présent sur l’ensemble de la chaîne de valeur numérique et a développé des positions de leader dans le domaine du progiciel et des services pour le secteur privé et les organismesdu secteur public. Avec déjà plus de 200 clients sur 14 pays d’Afrique, le Groupe poursuit son expansion avec une nouvelle fi liale en Côte d’Ivoire afi n d’apporter toujours plus de proximité pour la réussite de vos projets de transformation.

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