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Licence Lettres, Langues et Arts Mention Médiation Culturelle et Communication L1 Semestre 2 - ECUE E22 MCB « Analyse de la Médiation » Résumé du Cours de M. Kaïmakis Constant « De l’éducation populaire au développement culturel : Histoire, enjeux et perspectives du champ culturel » mis en ligne sur http://asl.univ-montp3.fr/e22mcb/index.php Présentation du cours : Ce cours a pour objectif de vous apporter : - une dimension historique, en partant de l’histoire des pratiques de l’animation socio-culturelle, en établissant la filiation entre l’Education Populaire et l’action culturelle, en présentant l’évolution du profil de l’animateur au médiateur culturel , et en faisant l’état des lieux du champ culturel actuel; -une dimension réflexive et analytique , notamment sur les questions liées à la notion de jeunesse, la place de la culture dans la politique de la ville, une approche de la notion de l’interculturalité, une introduction à la notion de développement et plus particulièrement à la dimension culturelle du développement. Evaluation : L’évaluation portera sur une épreuve écrite avec des questions de cours à l’occasion de la dernière séance du cours.

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Licence Lettres, Langues et Arts Mention Médiation Culturelle et Communication

L1 Semestre 2 - ECUE E22 MCB « Analyse de la Médiat ion »

Résumé du Cours de M. Kaïmakis Constant

« De l’éducation populaire au développement culture l :

Histoire, enjeux et perspectives du champ culturel »

mis en ligne sur http://asl.univ-montp3.fr/e22mcb/index.php

Présentation du cours : Ce cours a pour objectif de vous apporter : - une dimension historique, en partant de l’histoire des pratiques de l’animation socio-culturelle, en établissant la filiation entre l’Education Populaire et l’action culturelle, en présentant l’évolution du profil de l’animateur au médiateur culturel , et en faisant l’état des lieux du champ culturel actuel; -une dimension réflexive et analytique , notamment sur les questions liées à la notion de jeunesse, la place de la culture dans la politique de la ville, une approche de la notion de l’interculturalité, une introduction à la notion de développement et plus particulièrement à la dimension culturelle du développement. Evaluation : L’évaluation portera sur une épreuve écrite avec des questions de cours à l’occasion de la dernière séance du cours.

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Cours de M.KAIMAKIS E22 MCB Année 2007-2008

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Histoire des prat iques de l ’animation socio-cul ture l le

La genèse de l’animation :

le développement de la société capitaliste

le développement des revendications ouvrières

le développement des institutions

Bref rappel de l’histoire de l’Education Populaire

La question du temps libre

les réalités de l’animation aujourd’hui :

Les débuts du socio-culturel

Eclatement et spécialisation des secteurs de l’anim ation

Etat des lieux actuels

Quel avenir ?

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La genèse de l’animation :

L'animation est au carrefour de 3 grands processus : -Le développement de la société capitaliste -Le développement des revendications ouvrières -Le développement des institutions

le développement de la société capitaliste : La crise de 1929 va engendrer une nouvelle organisation du travail: -Organisation de la classe ouvrière dans l’entreprise, mais aussi dans l’ensemble de la société -Apparition de la notion de « besoins sociaux » et de « besoins culturels » -prise en charge par l’Etat: création du travail social

Le développement des revendications ouvrières: Les classes laborieuses ne vont cesser de revendiquer leurs droits à l’éducation, la culture , aux loisirs… C’est le développement de l’Education Populaire Naissance d’ une idéologie « neutre » du savoir, de la connaissance, de la « Culture pour tous ». Création de l’Ecole laïque et pour tous de Jules Ferry. Apparition du chômage

Le développement des institutions : L’Etat va s’organiser pour prendre en charge ces revendications: rôle de l’Eglise, de l’Ecole, développement des premiers professionnels : assistants sociaux, éducateurs, puis les animateurs

Bref rappel de l’histoire de l’Education Populaire

Apparition de l’Education Populaire vers 1850 avec 3 courants principaux : -Le courant clérical : aider le pauvre -Le courant laïc : inspiré des idées socialistes et progressistes -Le courant syndicaliste et politique : Universités populaires A la fin de la 1 ère guerre mondiale, naissance des mouvements de jeunesse ( JOC, Scouts) 1936: Front Populaire, âge d’or de l’Education Populaire ( création des Congés payés, de la semaine de 40h, temps des loisirs, Ministère de la Jeunesse et des Sports, Auberges de jeunesse, colonies de vacances…)

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Deuxième Guerre mondiale: sous le gouvernement de Vichy ( 1940-1944) essor des mouvements de jeunesse, chantiers de jeunesse, les Compagnons de France, l’Ecole des cadres d’Uriage 1945: la Libération, re-développement de l’Education populaire, Ligue de l’enseignement, les Francs et Franches camarades, Léo Lagrange, Peuple et Culture, les CEMEA, les Foyers Ruraux, les MJC, etc… 1960: naissance des premiers animateurs professionnels

La question du temps libre

Le temps libre est une nécessité pour l’équilibre du système socio-économique (dichotomie temps de travail/temps libre ) Forte connotation idéologique avec le mythe de la civilisation des loisirs (J.Dumazedier) développement du secteur industriel et commercial des loisirs : distinction temps libre/temps des loisirs Temps de loisirs est très marqué idéologiquement : c’est le loisir récompense de labeur Les loisirs ont une fonction de reproduction des rapports sociaux sur les modèles culturels Avec la crise économique et la montée du chômage, les années 70-80 sont plus marquées par ce que l’on pourrait appeler « le temps libre subi » L’augmentation de « temps libre » pour un individu aggrave le plus souvent son sentiment de solitude, d’ennui, d’exclusion de la vie sociale Notre modèle d’organisation du temps libre repose sur un cycle de vie bien balisé, repéré, sur une répétition des activités, sur une transmission progressive des valeurs et des connaissances, sur le modèle scolaire et sur le modèle familial Ce modèle convient de moins en moins pour une grande partie de la jeunesse et sa transcription en termes d’équipements destinés aux jeunes a bien souvent failli ( échec des MJC etc.)

Les réalités de l’animation aujourd’hui :

Les débuts du socioculturel : Les années 50 et 60 vont connaître une forte urbanisation et l’exode rural: création des cités dortoirs, création des équipements collectifs. Quadrillage de la France : 2000 « mille clubs », 4000 MJC… Contexte politique: Etat gaullien avec rejet du politique, fracture de mai 68… Apparition des premières bandes « les blousons noirs » ( culture rock USA)

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Développement de la société de consommation, des loisirs… Développement du secteur du cadre de vie (CSF,CSCV, assos de quartiers etc.) Années 70: développement de l’animation de quartier « Promouvoir l’idée de quartier, c’est vouloir projeter dans la réalité actuelle des structures figées, hiérarchisées du village, en remplaçant l’instit et le curé par des directeurs de centres sociaux, des assistants sociaux ou autres animateurs… » Pierre Belleville les animateurs ont un rôle de médiateurs : assurer la coordination, faire surgir les besoins, mener une intense activité de consultations. Ils deviennent des « convertisseurs » de la demande sociale

Eclatement et spécialisation des secteurs de l’anim ation: A partir de 1973, cette conception « généraliste » de l’animation va éclater: l’animation sociale , l’animation culturelle et l’animation des actions de formation 1981: la gauche au pouvoir va accentuer cette spécialisation: animation des DSQ; animation prévention de la délinquance et insertions sociale et professionnelle des jeunes en difficultés. 1982-1983: Lois sur la décentralisation, nouveau rôle des diverses collectivités territoriales Nouvelles fonctions liées au développement local, l’ingénierie de projet et le développement de la communication

Etat des lieux actuel : Les années 90 verront le secteur continuer sa spécialisation et sa diversification avec le développement des dispositifs et programmes liés à la Politique de la Ville. Volonté des divers gouvernements de lier action culturelle et action sociale Développement sans précédent de l’action culturelle (festivals; équipements avec l'aménagement culturel du territoire …) De nouvelles fonctions vont aussi se développer comme la Médiation culturelle. Aujourd’hui, fort développement des industries culturelles, nouvelle phase de décentralisation, émergence des entités intercommunales etc. La crise du secteur culturel va amener les diverses institutions et les divers partenaires à repenser les rapports entre secteur public et secteur privé

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Quel avenir ?

Où va l’animation ? revient à se poser la question où va la société ? Mais, difficulté de lire la réalité sociale et difficulté de prévoir la réalité sociale – complexité du réel : fractalisation du réel ,simultanéité de toutes les tendances et de leurs contraires ( ex : la globalisation et le repli sur le local) – l’homogénéisation des sociétés mais aussi la mise en valeur des différences – mouvement fort d’urbanisation mais aussi une forte déterrritorialisation – les questions posées par des problèmes économiques, politiques et sociaux, demandent des réponses culturelles – la mondialisation a une complexité dialectique : on a à la fois un mouvement de globalisation avec toutes les tendances à l’homogénéisation qui vont avec, mais en même temps se développe des phénomènes locaux de « différenciation » – Au cœur de ces mutations, la culture et les questions culturelles jouent et joueront un rôle central – Le champ professionnel et l’ensemble des métiers concernés, même s’il subit de profondes mutations, a donc encore de beaux jours devant lui.

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De l ’Educat ion populaire à l ’act ion cul turel le ( 1)

L’Etat et la culture : une histoire relationnelle à la française

De la Monarchie à la République

De la Révolution à l’Empire

La III ème et la IV ème république

La V ème république, la création des Affaires Culturelle

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L’Etat et la culture : une histoire relationnelle à la française

En France, la culture présente un aspect pratiquement unique au monde : l’omniprésence du rôle de l’Etat dans le domaine culturel.

De la Monarchie à la République: En France, l’Etat s’identifie à la Nation. «C’est l’Etat Royal qui fut à l’origine de tout ce qui a fait la grandeur culturelle de la France » Georges Duby François 1er inaugure ce pouvoir culturel 1530: création du Collège de France 1539: l’ordonnance de Villers-Cotterets impose l’usage du français par rapport au latin (création des Archives ) 1635: Richelieu crée l’Académie Française (hégémonie de la langue française) Louis XIV, le Roi mécène, fait travailler les artistes et les écrivains 1666: création de la Villa Médicis 1680: création de la Comédie Française Colbert créé la Surintendance des Bâtiments, Arts et Manufactures (interdiction des fêtes chômées, charivari et carnavals) Sous les Lumières: discrète critique du pouvoir par les intellectuels et les artistes (l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert )

De la Révolution à l’Empire La Révolution a été avant tout culturelle 1789: Décrets qui confient au pouvoir civil la surveillance de l’Education jusqu’ici aux mains de l’Eglise La création des Départements va unifier le territoire national (nouvelle matrice de l’identité nationale) 1790: le système métrique est imposé à tout le territoire 1791: la «Commission des Monuments» décide de la création d’un musée par Département 13 juillet 1791 : création d’un premier droit d’auteur pour le théâtre 1793 : ouverture du Louvre qui se veut une vitrine de l’universalité de la culture française création du Conservatoire des Arts et métiers ; de l’Ecole Nationale Supérieure, du Conservatoire de la Musique « La France est le vaisseau de l’humanité » Michelet Sous Napoléon, la politique culturelle n’est pas si brillante 1802: création des Lycées Création de l’Etat Civil

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Les grands travaux permettent des commandes aux artistes: la Madeleine, la Bourse, la Place Vendôme (Louis David peint le Sacre de Napoléon) Premières conflits entre l’Etat et les artistes : Chateaubriand, Victor Hugo, Montalembert revendiquent une authentique démarche artistique, avec un engagement philosophique et politique La peinture est contrôlée par l’Académie des Beaux Arts (Salon des Refusés avec Manet ) Le 27 janvier 1870 est créé le premier Ministère des lettres, Sciences et beaux Arts Début du XIX ème siècle: adoption de la Loi sur la Liberté de la Presse ; expositions universelles ; construction de l’Opéra

La III ème et la IV ème république La III ème république : Ecole de jules ferry, 1901: Loi sur la liberté d’association 1936: Front Populaire: Jean Zay, premier Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux Arts ; Léo Lagrange, Secrétaire d’Etat aux Sports et aux Loisirs Un slogan: «La culture pour tous » (création des centres d’éducation artistique, des Auberges de jeunesse, ouverture des musés le soir) Vichy: « un nouvel ordre moral et culturel » (Chantiers de jeunesse) La résistance créera l’Ecole d’Uriage (création d’un projet de politique culturelle) La constitution de 1946 : « la nation garantit l’accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, la formation professionnelle, et la culture » La IV ème République: création en 1946 du Centre National du Cinéma; Jean Vilar crée le Théâtre National Populaire et le Festival d’Avignon La culture et le théâtre sont des enjeux pour la démocratie Conclusion : jusqu’ici, le rôle de l’Etat se limite à la protection du patrimoine et à la création des grandes institutions culturelles ; il y a un certain « flou » quand à la définition de l’instance ministérielle : on parlera de Beaux Arts, de Lettres, de Sciences, d’Education…jamais de Culture !

La V ème république, la création des Affaires Culturelles 2 grandes figures : ·André Malraux, premier Ministre des Affaires Culturelles en 1959 ·Jacques Duhamel , Ministre de la Culture de 1971 à 1973 1958: De Gaulle prend le pouvoir 1959: création du Ministère des Affaires Culturelles avec André Malraux Création des « Maison de la Culture » (Bourges, Le Havre, Caen et Ménilmontant ) Son programme: permettre au public d’accéder « aux oeuvres capitales de l’humanité »

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1961: création de la DTMS ( Direction du théâtre de la musique et du spectacle) ; des mesures sont prises pour l’Architecture ; Loi sur le classement des Monuments Historiques Janvier 1971 : Jacques Duhamel nommé au ministère de la Culture son programme: « créer un climat de liberté créative, sans dirigisme culturel » Création du Centre Georges Pompidou Politique de développement culturel: Centres d’Action Culturelle, Fonds d’Intervention Culturelle . Création de la DAP Direction des Arts Plastiques du ministère 1974: Valéry Giscard d’Estaing nomme Michel Guy comme Ministre de la Culture politique libérale: désengagement de l’Etat au profit des Collectivités territoriales, politique de conventionnement 1977: le Ministre Michel d’Ornano crée les DRAC ( Direction Régionales des Affaires Culturelles) 1980: création de la direction du Patrimoine. 1981, François Mitterand confie à Jack Lang le Ministère de la Culture Résumé : Les années d’Education populaire : Une philosophie : la culture au service du développement de l’individu La finalité : c’est le public et son changement , via les médias artistiques Un profil de professionnel: le « militant-animateur » Les années Malraux (59-69) : Une philosophie : l’art comme médiation entre l’Homme et le monde La finalité: c’est l’œuvre, via les maisons de la culture Développement des animateurs professionnels Les années 70 (J.Duhamel) Une philosophie : l’action culturelle comme moyen de recréer le lien social La finalité: le « développement culturel » Spécialisation du corps des professionnels Les années Lang à partir de 1981 C’est le règne du management culturel, avec comme finalité le Marché. Ingénieurs culturels, managers culturels

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De l ’Educat ion populaire à l ’act ion cul turel le ( 2)

Les Années Lang

Le contexte

Redéfinition du champ de l’action culturelle

Les grandes réalisations

Les successeurs de Lang

Les Années Lang

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Les Années Lang

Le contexte « La culture est devenu un enjeu historique » JacK Ralite PCF Les partis de gauche se préoccupent de la culture :Le PCF : premier à s’interroger sur la culture, a une véritable politique culturelle depuis les années 30, marquera toute une génération d’acteurs culturels ( cf. Aragon etc.) le PS : en 1973 crée le secrétariat national à l’action culturelle ; en 1975, initie les Rencontres pour la culture chaque été en Avignon Forte visibilité au niveau municipal: « Autrefois, les priorités s’appelaient assainissement, voirie, équipement scolaire, aujourd’hui l’action culturelle est devenu une pierre fondamentale de l’édifice communal » En Mai 81, changement des rapports entre la politique et la culture (en finir avec la culture élitiste: la culture pour tous; importance accordée à la culture: charisme de Lang et développement de la « consommation » culturelle; déclin de la vie associative, montée des industries culturelles, l’évènementiel contre le travail de fond…) Forte complicité entre Mitterand et Lang: le budget va frôler le 1%! « La culture ne se limite pas à un marché de consommateurs privilégiés, elle est globale et elle constitue une dimension de la vie » extrait du Projet Socialiste pour la France Jack Lang redéfinit le champ de l’action culturelle : -en l’élargissant, -en incitant un grand nombre de français à participer à la création et à la diffusion culturelle

Redéfinition du champ de l’action culturelle 1) élargir la notion de culture :intégrer dans le champ culturel: le Rock, les musiques actuelles (Printemps de Bourges ; Etats généraux du rock ; les Transmusicales de Rennes); Le Cirque, création en 1984 du Centre National des Arts du Cirque à Châlons sur Marne et création de l’Association Nationale des Arts du cirque; La mode, le stylisme : avec la création du musée de la Mode ;La photo : avec la création des « photofolies » etc. 2) faire participer le public : faire entrer dans la définition de la culture des activités pratiquées par le plus grand nombre ( culture du quotidien), Patrimoine: mise à l’honneur des spécialités culinaires régionales ; Monuments :prise en compte des vieux moulins, des fermes, des églises de village

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Les grandes réalisations Forte politique du livre : construction de bibliothèques; Août 1981: adoption de la loi sur le prix unique du livre ; Création de la Fête de la Musique, la Fête du Livre, du Cinéma etc… le Ministère de la Culture et de la Communication englobe la communication, la Francophonie, le Bicentenaire de la Révolution, les grands travaux .

politique de « déconcentration culturelle » via les DRAC Création du FIACRE( Fonds d’investissement à la création), des FRAC ( Fons régionaux d’art Contemporain) , des FRAM ( Fonds régionaux d’acquisitions des musées) . En 1982-1983: adoption des Lois sur la décentralisation et transferts de compétences culturelles aux Communes, Départements et Régions 1987: Loi sur le Mécénat qui permet le mécénat privé et d’entreprise Le Budget de la culture est multiplié par 2 et frôle le 1% En 1986, la droite revient au pouvoir, Léotard est nommé Ministre de la Culture En 1988, Lang revient avec Catherine Tasca à la Communication Les grands travaux : Opéra Bastille, le Grand Louvre, la Cité des Sciences, le parc de la Villette, la Cité de la Musique, la grand Arche, la Bibliothèque nationale de France

En 1991 Lang est ministre de la Culture et de l’Education nationale ( convention cadre Culture/Education Nationale) 1993, la droite revient au pouvoir, Jacques Toubon est nommé à la Culture 1995, Philippe Douste Blazy est nommé à la Culture (projets culturels de quartier )

Les successeurs de Lang. En 1997, Catherine Trautmann est nommée ministre de la Culture ( rééquilibre le budget; face au FN, réaffirme le rôle majeur de la culture; réorganisation du Ministère; création de la DMTS qui met l’accent sur le spectacle vivant; création de la Charte de service public pour le spectacle vivant) En 2000, Catherine Tasca et Michel Dufour arrivent au ministère En avril 2002, échec de Lionel Jospin ; arrivée de Chirac et nomination de Jacques Aillagon, qui sera suivi de Renaud Donnedieu de Vabre

En conclusion: pendant les 40 dernières années, les politiques culturelles se construisent en plaçant l’Etat dans un rôle de chef d’orchestre La politique culturelle s’est institutionnalisée, structurée, développée Mais, pas de réflexion sérieuse sur les grands enjeux de la culture en France cf. les intermittents Les années Lang sont critiquées à gauche comme à droite : • à gauche, rapports « particuliers » que l’Etat « Lang » entretient avec les artistes:des rapports de « cour »… • à droite, Marc Fumarolli dénonce « la politique du tout culturel » et « l’Etat animateur »

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Histor ic i té de la dangerosi té de la jeunesse en Fra nce

Introduction

Les jeunes ? La jeunesse ?… analyse des représentat ions

Réflexions sur les enjeux

Les jeunes et la crise

Les jeunes et la construction de la société duale

Questionnements pour l’avenir

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Introduction

La jeunesse est toujours : redoutée, surveillée , rebelle « Penser la jeunesse »: prendre en compte l’évolution du regard et des discours portés sur la jeunesse la jeunesse est une catégorie à travers laquelle s’expriment les peurs et les fantasmes de la société : -sous l’Ancien Régime : la jeunesse est d’abord un rapport de filiation Le siècle des Lumières va instaurer le rapport éducatif Au XIX ème siècle, la jeunesse est un rapport de génération Au XX ème siècle, la jeunesse est pensée comme un processus Actuellement, La jeunesse est considérée comme un processus de socialisation.

Les jeunes ? La jeunesse ?… analyse des représentat ions Analyse des 50 dernières années d’images reçus sur la jeunesse : • Les années 40 : au lendemain de la guerre, la jeunesse c’est l’élite de la nation (Vichy) ; la jeunesse doit reconstruire la France avec des lendemains qui chantent…Ils sont plein d’avenir • Les années 50 : rejet de Vichy et de sa politique d’embrigadement, l’Education Populaire prône l’option éducative; apparition des premières bandes de jeunes ( les blousons noirs) et la la peur du béton va engendrer le béton: 5000 équipements socio-culturels pour encadrer les jeunes (l’apparition des premiers animateurs, éducateurs etc ) ils sont potentiellement dangereux • Les années 60 : développement des industries culturelles et du loisir qui ciblent comme « client » le jeune. C’est le temps des Yé yé, le « temps des copains »…il faut être jeune…ils sont gentils ! Rupture d’image avec mai 68: ils sont devenus révolutionnaires ! • Les années 70 : le mouvement hippie, les mouvements gauchistes…nouvelle rupture d’image avec la crise de 1973: les jeunes deviennent les victimes de la société ( Chômage), il faut gérer une situation de précarité de masse liée à l’échec scolaire grandissant, c’est la « bof génération » • Les années 80 : nouvelle rupture d’image avec l’arrivée de la gauche: les jeunes deviennent un enjeu politique (Rapport Schwartz sur l’insertion des jeunes ; rapport Dubedout sur les Quartiers DSQ; le rapport Bonnemaison sur la délinquance de la jeunesse). Eté 81, « été chaud » aux Minguettes avec les « rodéos »… 1983: Marche anti-raciste ; 1985: Année Internationale de la jeunesse, lancement de SOS Racisme; 1986: mouvement lycéen et étudiant, c’est la « génération morale »… 1988, nouveau mouvement étudiant;1989, tombée du mur de Berlin… l’espoir vient de l’est. • Les années 90 : nouveau mouvement lycéen, premières grandes explosions des banlieues (cf Vaux en Velin) ; 1992, nouvelle explosion des banlieues ; montée du FN et montée de

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mouvements rebelles de révolte ( cf. ghettoïsation, rap français); on parlera de «sauvageons» ou de « sauvages urbains »

Réf lexions sur les enjeux

Les jeunes et la crise Il y a un réel allongement du temps d’entrée du jeune dans le monde adulte Développement des nouveaux modes matrimoniaux (union libre) L’insertion sociale et professionnelle des jeunes est en crise, en panne Les jeunes sont les premières victimes de la « crise » ( précarité, etc…)

Les jeunes et la construction de la société duale Echec cumulé des politiques de prévention, de développement social, de la Ville etc… Les jeunes « s’adaptent » aux évolutions et aux répercussions sociales: évolution de la valeur travail, volonté de s’en sortir ( cf jeunes filles issues de l’immigration); mobilité des jeunes; l’évolution des rapports intergénérationnels; quels idéaux ? quelles utopies? Quelle évolution des jeunes issus de l’immigration ( cf melting pot ou ghettoïsation?) LES Jeunes, LA Jeunesse, ça n’existe pas ! On à faire à des jeunes et des jeunesses largement traversés par les inégalités sociales, les inégalités culturelles, les inégalités ethniques

Questionnements pour l’avenir… Va t on vers de nouvelles solidarités? Vers une « nouvelle citoyenneté »? Les revendications des jeunes : droit à la formation, droit au travail, droit à la dignité , droit à la paix ( François Dubet, Didier Lapeyronnie) Les émeutes de banlieue de décembre 2005, le mouvement anti-CPE de 2006 ont remis la jeunesse en première ligne (mais les questions posées concernent toute la société française ) Banlieues, générations, emploi, éducation, immigration, ces 5 problématiques semblent faire système. Le constat qui semble ainsi émerger est celui de la fin d’un « modèle » ( cf Les Grands Dossiers de Sciences Humaines N°4 septembre, octobre, novemb re 2006)

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Histoire de la Pol i t ique de la Vi l le

L’enjeu urbain

D’où vient la ville ?

L’enjeu urbain

Histoire de la politique de la ville

La Culture dans la Politique de la Ville

Orientations générales

Le Ministère de la Culture et la Politique de la Vi lle

Les dispositifs spécifiques

Quel Bilan ?

Les dérives de la politique de la ville

La place de la Culture dans la politique de la vill e

La culture fait-elle le bonheur ?

De la fracture sociale à la fracture culturelle.

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L’enjeu urbain

D’où vient la ville ? « Cité : unité politique constituée par une ville et ses environs. Avoir droit de cité : être admis, être intégré à un domaine »« Citoyen : celui qui jouit du droit de cité ; membre d’un état. » « …la cité ne serait pas une maison de repos pour classes sociales fatiguées de leur long parcours historique. L’histoire comme la vie, n’ a pas de fin. Dans cette cité, il y aurait aussi des luttes, des revendications et des conflits, et donc un mouvement urbain. Il y aurait des assemblées d’habitants et des débats politiques, des affrontements sociaux qui seraient réglés démocratiquement en ouvrant matériellement la possibilité d’un changement ultérieur de la décision. Cette cité , ce serait également la fête et l’amour non réprimés, la jeunesse sans obscurantisme, la santé protégée, la culture apprise dans la pratique, les livres écrits par plaisir et les films réalisés dans chaque quartier par des groupes vidéos…une nouvelle démocratie, une nouvelle ville se construira comme forme essentielle d’une nouvelle société. Cette cité n’est ni une utopie intellectuelle, ni un nouveau truc du « marketing électoral ». C’est l’exigence, impossible à reporter, de la crise urbaine que nous vivons aujourd’hui et qui nous étouffe par moment. C’est, tant dans sa forme que dans son fond, la conséquence concrète des revendications, propositions et réalisations que les habitants sont à même de mener à bien. C’est une cité qui en réalité a commencé à être construite il y a quelques années » Manuel CASTELLS, « La ville, la démocratie, le socialisme » Toute forme de civilisation s’est développée autour de la question de la cité c’est la vie dans son ensemble d’une société qui est posée par la question de la ville .

L’enjeu urbain on assiste à la diffusion à l’échelle planétaire des valeurs et de la culture urbaine Le phénomène urbain modèle toute notre vie quotidienne La ville, l’enjeu urbain, devient un des enjeux majeurs du XXI ème siècle (crise des valeurs, mutation de la civilisation industrielle, mondialisation en cours ) La question de la Ville pose les grandes questions de société (logement, transport, économique, éducation, environnement, culture, santé, sécurité, etc…) 80 % de la population en France est citadine ; 30 glorieuses : exode rural, mise en place d’une politique publique de l’espace urbain; création des banlieues dortoirs; immigrations: logements d’accueil; développement de la société de consommation : accès à la propriété et logement accessible au plus grand nombre Le devenir urbain est un enjeu civilisationnel. "On ne peut plus se contenter aujourd'hui de définir la ville en terme de spatialité. Le phénomène urbain a changé de nature. Il n'est plus un problème parmi d'autres, il est le problème numéro un, problème carrefour des enjeux économiques, sociaux, écologiques et culturels. La ville produit le destin de l'humanité, ses promotions comme ses ségrégations, la formation de ses élites, l'avenir de l'innovation sociale, de la création dans tous les domaines." Félix Guattari

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Histoire de la politique de la ville Mai 68 : « changer la vie » fut souvent traduit par « changer de ville » émergence du thème du cadre de vie : nouvelles « utopies » urbaines Années 70 : Création des « Villes nouvelles » (cf Villeneuve de Grenoble); Sous Giscard d’Estaing, création du programme H.V.S. « Habitat et Vie Sociale » (1977: 50 opérations): améliorer la qualité du bâti, augmenter le confort des logements, aménager les espaces extérieurs (équipements collectifs), développer l’ « animation globale » nouvel échelon d’intervention : le Quartier 1981 : la gauche doit gérer les premières « flambées » urbaines; création de la Commission Nationale de Développement Social des Quartiers ; rapport Dubedout « Ensemble refaire la ville » ( Janvier 1983 ) analyse les quartiers appelés « sensibles » (16, puis 120, et 400!) Il préconise le programme DSQ: agir sur les causes des dégradations des quartiers, faire des habitants les acteurs de ce changement, rendre les collectivités locales responsables de ces opérations La Commission Nationale des DSQ doit : -mettre sur pieds des plans de développement économique et social sur les quartiers repérés ; -développer une politique globale décentralisée ; -prévoir une action globale et de longue durée ; -coordonner les administrations concernées; -la commune est responsable au premier chef de ces dossiers Démocratiser la gestion de la ville : forte volonté affirmée par le Maire et son équipe, présence active des habitants et des associations, création de structures « horizontales » inter-institutionnelles comme les MOUS ( Maîtrise d’œuvre Urbaine et Sociale) à l’échelon du quartier et les CLDS ( Comité Local de développement Social) à l’échelon de la ville, nomination d’un chef de projet pour chaque DSQ; évaluation systématique des actions Objectifs : -équilibrer la composition sociale des quartiers ; - insérer les jeunes dans la ville et la société ; -relier le développement social et le développement économique local ; -revaloriser les quartiers par rapport aux centre villes ; -prévenir l’insécurité ; -créer de nouvelles modalités administratives et financières pour faciliter ces projets 2 principes : -l’inter-institutionnalité, il s’agit de faire travailler ensemble les 45 administrations de l’Etat plus tous les partenaires, et ce à tous les niveaux, inter-ministériels, départemental et communal ; -rendre les habitants, notamment les jeunes, acteurs, « sujets » de leur propre développement.

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Evolution du dispositif : 1982 : Création de la délégation interministérielle à l'insertion des jeunes (DIIJ), des missions locales, des zones d'éducation prioritaires (ZEP), première "opération prévention été" (OPE) 1983 : Création du Centre national de prévention de la délinquance (CNPD) Création de Banlieues 891984 : IXème Contrat de plan Etat - Région intégrant les DSQ (Développement Social des Quartiers) (148 quartiers) 1988 : Création de la délégation interministérielle à la ville (DIV), du conseil national des villes (CNV), du conseil interministériel des villes (CIV) 1989 : Mise en place des contrats DSQ du Xème plan (546 quartiers) 1991 : Loi dotation de solidarité urbaine (DSU) Loi d'orientation pour la ville (LOV) 1992 : Mise en place des GPU (Grands projets urbains) 1993 : Décret fixant la liste des grands ensembles et quartiers d'habitat dégradé. Mise en place des 214 contrats de ville 1994 : Décision de création du FIV (Fonds interministériel d'intervention pour la ville) 1995 : Circulaire sur la mise en œuvre et l'évaluation des contrats de ville Loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire (LOADT) 1996 : Loi "Pacte de relance pour la ville" Décrets sur la géographie prioritaire (zones urbaines sensibles, zones de redynamisation urbaine, zones franches urbaines…) 1998 : Rapport de Jean-Pierre Sueur, "Demain la ville" Comité interministériel des villes du 30 juin, "une nouvelle ambition pour les villes" 1998/1999 : Préparation des contrats de plan Etat - Région (XIIème plan) et des contrats de ville pour la période 2000-2006 1999 : LOADT modifiant la LOADT de 1995 - Loi sur le renforcement et la simplification de la coopération intercommunale - Rencontres nationales des acteurs de la ville sur la prévention et la sécurité, sur l'éducation, sur l'emploi et l'économie, sur le renouvellement urbain - 1er Festival International de la ville du 24 au 26 septembre à Créteil - Comité interministériel des villes du 14 décembre - Lancement du plan de solidarité et de rénovation urbaine : les grands projets de ville (GPV) et le programme de renouvellement urbain. 2000 : Loi sur la Solidarité et le renouvellement urbain (SRU), mise en place du Fonds de revitalisation économique (FRE), mise en place des Adultes-relais, lancement des équipes Emploi-insertion, mise en place des Délégués du médiateur de la République dans les quartiers. 2001 : Moralisation des Zones franches urbaines (ZFU), rencontres nationales “Justice/villes”, “Contrats locaux de sécurité”, projet de loi sur la démocratie de proximité, projet de loi sur la sécurité quotidienne, mise en place du Pic Urban.

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2002 : Loi relative à la démocratie de proximité ; mise en œuvre du programme adultes-relais ; Le 8 mai 2002, Jean-Louis Borloo arrive au ministère. 2003 : Loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine (loi Borloo). 2004 : Création de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) 41 nouvelles Zones franches urbaines sont créées, s’ajoutant aux 44 déjà existantes Création d’un Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS), Création du groupement d’intérêt public « Cité nationale de l’histoire de l’immigration » 2005 : Le plan de cohésion sociale en 3 volets : mobilisation pour l’emploi, accès au logement, égalité des chances. Création de 750 équipes de réussite éducative (ERE) au sein des ZUS et des établissements situés dans des zones ou réseaux d’éducation prioritaire Le 8 avril, organisation des Assises de la Ville à Paris qui rassemblent 2000 personnes ; lancement du portail européen EUKN, réseau d’échanges de connaissances sur les questions urbaines, rassemblant des Etats membres de l’Union européenne Octobre-novembre : violences urbaines dans les banlieues françaises Mise en place de préfets délégués pour l’égalité des chances Création de la Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires (DIACT), qui succède à la DATAR. 2006 : mise en œuvre du programme de réussite éducative Organisation des premières Rencontres nationales de la réussite éducative, Création de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSE) qui reprend la structure du Fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD). Le nombre total de Zones franches urbaines est porté à 100 2007 : signature des premiers CUCS (contrats urbains de cohésion sociale) Circulaire du 1er février 2007 relative à la signature des contrats urbains de cohésion sociale (CUCS) Loi relative à la prévention de la délinquance Loi instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale Voir site: http://www.ville.gouv.fr/index.html Actualité du dispositif Loi du 1er août 2003 d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine: • réduction des inégalités dans les zones urbaines sensibles ( ZUS) ( programmes d’actions, création d’un Observatoire national des ZUS, rapports annuels des villes ayant des ZUS, rapport annuel au Parlement ) • Programme national de rénovation urbaine : 30 milliards d’euros /5ans, pour 2004-2008 : 200 000 constructions de logements sociaux, 200 000 réhabilitations lourdes. • Création d’une Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) • sécurité dans les immeubles collectifs en difficulté • Développement économique des quartiers prioritaires ( création de 41 nouvelles zones franches qui s’ajoutent aux 44 existantes, diverses exonérations fiscales ) Voir site: http://www.ville.gouv.fr/pdf/lettre-e/2003-08-13.pdf

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Juillet 2005 : « Plan de cohésion sociale » de JL Borloo http://www.ville.gouv.fr/pdf/actualite/reussite-educative.pdf Le rapport 2007 de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles a fait le point sur la géographie des ZUS http://www.ville.gouv.fr/publications/observatoire-rapport-2007.htm Les 1ères Rencontres nationales de la réussite éducative se sont déroulé le 29 juin 2006. http://i.ville.gouv.fr/divbib/doc/Synth29-06-2006.pdf Les contrats urbains de cohésion sociale (CUCS) ont succédé en 2007 aux contrats de ville http://www.ville.gouv.fr/infos/dossiers/cucs.html Il existe une Délégation Interministérielle à la Ville qui publie une lettre et organise un centre de ressources et de documentation fort intéressant http://i.ville.gouv.fr/Data/RechDiv.php http://www.ville.gouv.fr/publications/lettre116.htm Fadela Amara , secrétaire d’Etat à la politique de la ville, lance une grande concertation « Ce que je veux pour ma ville » et appelle à une mobilisation générale : élus, habitants des cités, associations, médias, entreprises... tous sont conviés à prendre la parole d’ici l’annonce d’un plan pour les banlieues, fin décembre-début janvier, par le président de la République. http://fadela-amara.net/blog/index.php/category/La-politique-de-la-ville-une-cause-nationale voir aussi : Synthèse préliminaire des Rencontres territoriales de la ville http://www.ville.gouv.fr/pdf/synthese-rencontres-territoriales-ubicus.pdf Etude du Skyblog « Pour ma ville » http://www.ville.gouv.fr/pdf/etude-skyblog-amara.pdf

La Culture dans la Politique de la Ville :

Orientations générales La dimension culturelle prend une part importante dans la politique de la ville: véritable politique locale de démocratisation culturelle et de démocratie locale, appuyée sur les ressources des cultures vivantes des populations on assiste à l’émergence d’un mouvement culturel, urbain, issu des quartiers, inventeur de nouveaux rapports entre l’art et la société (“nouveaux territoires de l’art”) Ces initiatives se sont développées dans la précarité, en dehors des sentiers battus. Elles ont donné à la culture une dimension transversale lui permettant d’interroger le social, l’urbain, l’économique et d’accompagner les processus de transformation dans les quartiers. ce mouvement culturel urbain est divers (organisation, nature, forme, taille des projets, interdisciplinarité, interactivité)

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Il croise les disciplines (musique, danse, théâtre, acrobatie), privilégie la participation des habitants et la pluralité des expressions culturelles des populations issues de l’immigration Ces projets se déroulent souvent dans des lieux abandonnés ou réhabilités (anciennes fabriques, friches industrielles, squats) Voir le site : http://www.ville.gouv.fr/infos/dossiers/culture.html Volet culturel de la politique de la ville : • des principes d’intervention :

- s’appuyer sur un diagnostic de l’offre culturelle et un bilan des actions; - faire participer les habitants aux projets artistiques et culturels ; - renforcer les actions de démocratisation de la culture ; - mobiliser simultanément les artistes, les architectes, les urbanistes et les professionnels de la culture ; - redonner à l’espace commun de la ville, son rôle de creuset et sa capacité d’intégration ; - construire un projet cohérent dans le temps et inscrire l’action dans la durée.

·Les principaux axes d’actions : - développer l’éducation et l’apprentissage culturel et artistique ;

- soutenir et valoriser les pratiques artistiques en amateur et les expressions artistiques émergentes ;

- fédérer et déployer la vie culturelle sur l’ensemble de la ville ; - contribuer à l’amélioration du cadre de vie urbain et à son appropriation comme patrimoine commun ;

- développer le recours aux technologies de l’information.

Le Ministère de la Culture et la Politique de la Vi lle

Le Ministère de la culture participe à la politique de la ville dans le cadre des 247 contrats de ville Constat: la fréquentation des spectacles, des musées, du patrimoine est deux fois moindre pour les habitants des ZUS, La pratique d'une activité culturelle ou artistique y est également bien moins répandue objectif principal : " retour au droit commun " des zones défavorisées urbaines. Le ministère de la Culture soutient des projets artistiques intégrant une dimension de cohésion sociale (contexte de transformation urbaine : la destruction d'un quartier, une opération de rénovation, la démolition et reconstruction d'une cité , travail sur la mémoire; savoirs et savoir-faire du patrimoine, de l'architecture et de l'urbanisme; pratiques artistiques et de la médiation culturelle dans l'insertion professionnelle et sociale ) 1 dénominateur commun : la participation à un projet. Voir le site : http://www.culture.gouv.fr/culture/politique-culturelle/ville/index.html

Les dispositifs spécifiques

� « Programme national de développement des pratiques a rtistiques et culturelles des jeunes dans les sites en contrat de ville » du 1er octobre 2001 et doté pour 2002 de 7,62 M d’euros

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Concerne l’ensemble des disciplines artistiques et culturelles pour mener des projets de création partagés avec les habitants et les artistes, en contribuant au désenclavement des territoires de la ville et favoriser la diversité culturelle et les échanges intergénérationnels pour développer la démocratie culturelle (les résidences d'artistes, les projets menés par les jeunes et accompagnés par un artiste ou par une équipe artistique, les échanges européens de jeunes autour d'un projet artistique, les démarches d'artistes plasticiens qui peuvent participer au renouvellement urbain, les projets développés dans les espaces intermédiaires et les friches urbaines)

� Les conventions « Cultures pour la ville – cultures de la ville » : favoriser l'accès de tous aux équipements culturels, contribuer à l’aménagement culturel du territoire urbain (pôles de ressources de ville ou de quartier ), soutenir les pratiques artistiques émergentes, soutenir l’appropriation des friches urbaines, ouvrir à la diversité des cultures et des modes d'expression le réseau des équipements, impliquer les institutions de conservation et de diffusion du patrimoine et les établissements d’enseignement, inscrire l’ action dans la durée (programme pluriannuel ) Voir site : http://i.ville.gouv.fr/divbib/doc/NOTEculture.PDF

� les Contrats Educatifs Locaux ( CEL) mis en œuvre par les ministères de l’Education nationale, La Culture , jeunesse et sports et la Ville) dans les ZUS, ZEP et zones rurales défavorisées.

� Le concours « Talents des cités » qui a été créé en 2002 Voir le site : http://www.ville.gouv.fr/infos/dossiers/talents-des-cites.htmlet aussi le site: http://www.talentsdescites.com/

Sites Internet-Ressources : http://www.artsculture.education.fr/ site de l’Education Nationale consacré aux projets d’éducation artistique. http://www.banlieues-europe.com/ site sur les activités de l'association Banlieues d'Europe, liens avec des sites dans toute l'Europe autour des relations entre art, culture et intégration. Forum de discussion sur ces thèmes. http://www.rencontresvillette.com/ toute la programmation des Rencontres urbaines de La Villette (danses urbaines, concerts…), depuis 2004 " hors les murs ". Le site comprend également des archives sur les précédentes éditions et des documents sur les cultures urbaines http://www.artfactories.net/ plate-forme internationale de ressources pour les lieux de culture et d'art nés de projets en relation avec un engagement auprès des populations. Cette base de ressources est hébergée par Mains d'œuvres à Saint-Ouen. Elle est l'émanation de l'association Autre(s)-pARTS, acteurs unis pour la transformation, la recherche et l'expérimentation (sur les relations entre) populations, art et société. www.adri.fr site de l'agence pour le développement des relations interculturelles, groupement d'intérêt public qui réunit les ministères des affaires sociales, de la ville, de la culture et le Fasild. Le centre de ressource de l'Adri est plus particulièrement axé sur le thème de l'intégration. L'Adri édite plusieurs revues disponibles en ligne (" Hommes et migrations ", " Altérités ", " Migrations/études "). Cette dernière revue propose des synthèses de travaux d'études sur les politiques d'intégration. L'Adri édite une lettre d'information en ligne.

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Quel Bilan ?

Les dérives de la politique de la ville : N’assistons nous pas à l'installation durable de logiques de gestion de la société duale avec une ville pour les riches et des banlieues pour les pauvres; des équipements culturels chers et coûteux pour consommateurs cultivés et fortunés , et des opérations culturelles, conjoncturelles et médiatiques pour les autres...? quelques types de dérives qui ont accompagné ces diverses actions: - effet "pervers " du dispositif(diminution régulière des dispositifs et crédits de droit commun ; dualité de politiques culturelles sur un même territoire : celle du DSU, celle des Affaires Culturelles de la Ville; stigmatisation des "populations cibles" - « la politique de Com’ de l'État » : grandes messes nationales de la CNDSQ, les "quartiers lumières", les diverses opérations pilotes, les 36 projets culturels de quartiers de Douste Blazy avec les fameux "Artistes-parrains" (Costa Gravas, Lucchini, Barbara Hendricks etc.). Qu’en est-il de l'après " projet phare"? Où sont les relais? les finances qui suivent, après?

La place de la Culture dans la politique de la vill e

s'agit-il de faire émerger de jeunes talents, de favoriser d'organiser des espaces de gestion des passions ? ou s'agit-il pour l'artiste "parachuté" sur le quartier d'un nouveau créneau, d'un nouveau public, d'une nouvelle expérience? Qui mettons nous au cœur du projet?, Comment nouer une relation à caractère "égalitaire" entre créateurs, médiateurs et usagers du projet? les artistes seraient ils tous des pédagogues innés? Comment concevoir le couple infernal Artiste-Pédagogue? Pierre SANSOT aux "Assises régionales pour l'égalité d'accès à la culture" : « Le Tout-Culture se donne comme une espèce de thérapie sociale. Puisque nous ne pouvons offrir à tous nos concitoyens un habitat convenable, un métier, un environnement agréable, des enfants sans problèmes, procurons-leur de la culture. Mais cette dernière ne peut sans doute pas résoudre des problèmes qui ne sont pas de son ressort : donner un sens à notre vie dépend d'une décision mystérieuse, les artistes ayant eu encore plus de mal à l'inventer que leurs semblables.. Une société ne peut pas espérer se recoudre à l'aide de la culture; cependant, reconnaissons le, des êtres à l'occasion d'émotions, de joies partagées telles que celles que la culture peut susciter retrouveront parfois une fraternité perdue. » La culture a été trop souvent instrumentalisée.

La culture fait-elle le bonheur ? Une conception régulatrice de la place de la culture dans la politique de la ville. Un projet de développement culturel peut tenter dans certaines circonstances et à certaines conditions de répondre à ce "mal être" des individus victimes de la crise urbaine en donnant des éléments, des clés de compréhension de ce "mal être", car travailler culturellement avec ces publics et dans ces territoires, c'est d'abord et avant tout, travailler sur l'ensemble des valeurs en crise, sur les contradictions engendrées, sur les tensions existantes qui font que ces individus vont pouvoir mieux gérer des pulsions de crise.

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Il va falloir se confronter aux valeurs, aux représentations des uns et des autres; celles des familles, celles des cultures d'origines, celles des institutions, celles des opérateurs, et celles des artistes. La banlieue = Un terrain favorable à ce formidable brassage culturel, à ce réel métissage des compétences, à cet incroyable générateur de créativité ,d'innovation culturelles et de nouvelles tendances esthétiques. Un élément essentiel qui fonde la confrontation à l'acte de création, c'est le plaisir, c'est la recherche d'émotions, c'est la joie partagée avec tous ceux avec qui on aura vécu le "mystère de la création". C'est un vrai échange de savoirs et de passions qu'il s'agit d'organiser, il n'y a pas de place pour des ersatz de projets culturels. Si les artistes et les médiateurs culturels n'ont pas pour fonction de donner du bonheur, rien ne les empêche cependant, par leurs actions, de contribuer un peu à apaiser certaines tensions sociales. En étant vigilants et en employant des pratiques et des méthodes adéquates, on peut développer de réelles pédagogies d'apprentissages culturels pouvant déboucher sur de nouveaux comportements, en particulier vis à vis de la création ou de la consommation culturelle de ces publics dits « difficiles » . Il ne saurait y avoir de processus linéaires, mécaniques, automatiques; comme tout processus de développement, le développement culturel se présente bien plus comme un processus inégal et combiné, avec ses hauts et ses bas, avec ses chances de réussites et ses potentialités d'échecs, avec ses certitudes et ses incertitudes. Il y a dans les diverses expériences d’alternatives culturelles ( friches, squats etc…), une véritable nouvelle voie pour tenter d'explorer un modèle nouveau se référant à "l'Autre de la culture, marginal exclu ou différent, expérimentant de nouveaux repères et de nouvelles pratiques culturelles et enfin renvoyant à une nouvelle conception du territoire de proximité, "sorte de quartier monde", entre le local et l'universel, dont la banlieue pourrait symboliser une expression exemplaire" (Jean HURSTEL).

De la fracture sociale à la fracture culturelle : Jacques CHIRAC nous promettait " la culture pour tous" conscient que la France est touchée par ce qu'il appelle la "Fracture Sociale" . l'État va associer naturellement les artistes à la réduction de la dite « fracture sociale » . Vouloir "instrumentaliser" la Culture comme vecteur de régulation sociale, montre les limites d'un système (les impératifs politiques ne peuvent coïncider avec un lent processus de développement culturel). la crise de l'institution culturelle : l'offre culturelle s'est multiplié et diversifié, la demande régresse (15% de français vont 5 fois au plus au théâtre par an; 3% vont une fois dans l'année au concert classique, à l'opéra ou voir de la Danse) Conclusion: Culture et Cité, Cité et Culture, lorsque cette dialectique fonctionne, elle produit, assurément ce qu'il est convenu d'appeler le cosmopolitisme.

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Introduct ion à l ’ intercul tural i té

Introduction à l’ interculturalité

La notion de culture

L’entre –cultures : le choc des cultures

L’interculturel : essai de définition

Introduction à la communication interculturelle

Les attitudes face à l’altérité

Ethnocentrisme

Préjugés et stéréotypes

L’exotisme

Décentration

Identité et communication

L’identité, fondement de la communication

L’identité, frein de la communication

Assimilation, Insertion, Intégration : quelle cito yenneté ?

Les apports d’Edward T. Hall

La notion d’espace

La notion de temps

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Introduction à l’ interculturalité

Depuis que les sociétés humaines existent, elles ont des relations mutuelles. L’évolution même d’une culture est liée aux contacts qu’elle va avoir avec d’autres cultures. (Tzvetan TODOROV, Le croisement des cultures, Revue Communications N°43 , Seuil 1986 ) L’interculturel est constitutif du culturel Les sociétés peuvent valoriser leurs contacts avec les autres ou au contraire, leur isolement: -xénophilie : engouement exotique, le désir d’évasion, le cosmopolitisme ; -xénophobie : les doctrines de la « pureté du sang », l’éloge de l’enracinement, les cultes patriotiques.

La notion de culture « Un ensemble complexe incluant les savoirs, les croyances, l’art, les moeurs, le droit, les coutumes, ainsi que Toute disposition, acquis par l’homme vivant en société ». Pierre Bonte-Michel Izzard PUF 1991. « La culture, n’est pas seulement un concept abstrait imposé à l’homme et extérieur à lui, il s’agit de l’homme lui même, de vous et moi personnellement ». Edward T. Hall « Le langage silencieux » Seuil 1984 « La culture est une réalité qui donne un sens aux rapports, qu’un individu établit avec son environnement, ceci au travers de règles, normes, comportements sociaux et individuels, moyens et styles de communication » Guy ROCHER, « L’Action sociale » Collection Point 1970 La culture est un système dynamique de valeurs, de règles, de façons de penser et d’agir, communs à un ensemble de personnes qui va p ermettre aux membres d’une société de communiquer et d’établir des relations . Il y a une identité culturelle propre à chaque société. 1) Approche anthropologique : système intégré de réponses à l’environnement, partagé par un certain nombre d’individus, définissant une identité culturelle commune, qui les différencie d’autres groupes 2) Approche structuraliste : le sociologue suisse Roy Preiswerk différencie 4 niveaux de culture :la culture nationale , la culture régionale , la micro culture ou culture de l’ethnie , la macro culture ou culture de religion . « La culture n’est pas seulement l’ensemble des pratiques, des rapports sociaux, des représentations d’un groupe humain et son adaptation à l’environnement, elle est création continue » Paul Henry CHOMBART DE LAUWE « La culture et le pouvoir » Stock 1975. L’identité culturelle d’une communauté est sans cesse en évolution 3) Approche psycho-anthropologique ou culturaliste : passer du rapport entre cultures au rapport entre individus « porteurs de cultures ». la culture est un « modèle », un « pattern » chaque culture se construit, s’acquiert, s’intègre à une expérience vécue, se transmet et évolue (Carmel Camilleri et Margalit Cohen-Emerique) «Tous les êtres humains sont cultivés en ce sens qu’ils participent tous à une culture» Ralph Linton

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L’entre-cultures : le choc des cultures Une société interculturelle désigne une société où se créent en permanence des relations entre cultures (respect mutuel des cultures en présence) C’est un long cheminement, chaotique (C. Camilleri, Chocs de culture, Paris, L'Harmattan, 1989) Les relations impliquent des contacts entre représentations, valeurs, codes, styles de vie, modes de penser propres à chaque culture. Cette diversité de cultures et ces contacts entraînent parfois des confrontations difficiles, des conflits. Des « chocs culturels » se produisent ( sentiment mêlé d’attirance et de peur, sentiment d’insécurité favorisant un repli sur ses propres valeurs ). Le problème de l’inégalité du dialogue entre cultures se pose souvent en terme d’aliénation d’une culture sur une autre Les rapports entre cultures se résument à des phénomènes d’acculturation (’évolution d’une culture sous l’influence d’une autre) L’interculturel : la naissance d’une culture dominante où prime la diversité, à force d’emprunts et en acculturant à son profit d’autres cultures. Se confronter et s’ouvrir aux autres, c’est accueillir de nouvelles perceptions, mais aussi prendre le risque de voir certaines de ses valeurs acquises remises en cause. le médiateur culturel doit gérer ces situations interculturelles:accompagner et aider à bien gérer cette crise pour qu’elle devienne un apprentissage constructif. Clyde KLUCKHOHN définit 2 niveaux de culture : -le connu : ce qui est observable ( par exemple, la langue) ; -l’inconnu : une culture intériorisées, moins perceptible ( par exemple, les croyances, les valeurs, les modes de pensée)

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Le schéma de Kohls, dit de « l’iceberg », aide à comprendre les difficultés que nous avons à rencontrer l’autre au travers de sa culture. KOHLS (R.), "Schéma", in Intercultures, no 14, Paris, 1992.

L’interculturel : essai de définition l’interculturel est tout, sauf une communication facile 1) perspective subjective : la culture ne s’exprime qu’au travers d’individus. 2) perspective inter-actionniste : toute mise en question sur l’autre doit être doublée d’une mise en question sur soi (effet miroir) 3) perspective situationnelle : les cultures se développent dans un contexte traversé par le conjoncturel ( histoire, économie, politique… ) L’interculturel peut donc être défini comme l’inter action de deux identités qui se donnent mutuellement un sens, dans un contexte à définir à chaque fois . Il s’agit d’un processus dynamique qui introduit la notion de communication, d’échange et de réciprocité

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Introduction à la communication interculturelle

Les attitudes face à l’altérité Notre regard sur l’autre est toujours de nature projective ( référence à notre propre culture). l’acceptation de l’autre dans sa différence est loin d ‘être une attitude spontanée

Ethnocentrisme C’est un sentiment d’incrédulité, d’incompréhension et de rejet qui préside aux contacts entre cultures. « l’humanité cesse aux frontières de la tribu, du groupe linguistique, parfois même du village ». Claude Lévi-Strauss Ainsi l’ethnocentrisme est à la fois :un trait culturel universellement répandu ; un phénomène psychologique de nature projective et discriminative : toute perception se fera à travers une grille de lecture élaborée inconsciemment à partir de ce qui nous est familier, de nos valeurs propres.

Préjugés et stéréotypes L’ethnocentrisme passif va se limiter à intérioriser des expressions les plus simplifiées et les plus élémentaires de la représentation sociale : les stéréotypes et les préjugés . Préjugés : ce sont des modes de jugement tout fait, des « prêt à penser » qui offre un système d’explication rassurant car partagé, qui permet de ne pas réfléchir. Stéréotypes : c’est la tendance spontanée à la schématisation et à la rationalisation. Les stéréotypes servent à justifier les rapports existants ( les conquérants, les colonisateurs ) L’exo tisme il va valoriser, l’autre, l’ailleurs, le désir d’évasion. cet autre est un autre mythique, idéalisé, construit par le désir et le rêve de dépaysement. Tzetan Todorov définit l’exotisme comme « un éloge de la méconnaissance » (« Nous et les Autres »)

Décentration et reconnaissance de l’autre Toute tentative réelle de communication interculturelle est une démarche paradoxale : on va reconnaître l’étranger à la fois comme semblable et comme différent. Reconnaître l’autre comme différent, c’est accepter de relativiser son propre système de valeurs; c’est un mouvement de décentration par rapport à la position « égocentrique » que constitue l’ethnocentrisme. « Les jugements que portent les nations les unes sur les autres , nous informent sur ceux qui parlent, et non sur dont on parle ». « cette banale vérité qu’à s’ignorer soi même, on ne parvient jamais à connaître les autres, que connaître l’autre et soi est une seule et même chose ». Tzvetan Todorov, Nous et les autres, Points Seuil (1992)

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Pour considérer l’étranger comme semblable, encore faut-il le rencontrer comme sujet et non comme objet. Il s’agit aussi d’accepter la part d’altérité que chacun porte en soi . Reconnaître l’altérité en nous c’est prendre conscience que nous sommes tous des « métis » culturels.

Identité et communication

La communication interculturelle s’inscrit dans cette tension entre l’Autre et le Même, dans un espace qui se situe entre les deux pôle de l’identification totale ou de l’altérité radicale.

L’identité, fondement de la communication Avec le semblable, l’identique, la communication cède la place à la communion. Avec le totalement autre, l’étranger, la communication est impossible : il n’a pas le même langage, les mêmes valeurs, les mêmes habitudes, on a rien à partager, rien à se dire. Position paradoxale de l’identité, d’être à la fois ce qui permet et favorise la communication, et ce qui y fait obstacle. Il s’agit de cerner à la fois l’identité de l’interlocuteur mais aussi ce qui de ma propre identité va rentrer dans notre échange. L’identité est un élément de sécurisation, une façon de parer à l ‘angoisse de l’inconnu, de le contenir par des repères et des limites. « voilà comme je vous voie et comme je me vois, comme je souhaiterais que vous me voyez et que vous vous situiez par rapport à moi et moi par rapport à vous… » l’identité est un fondement de la communication

L’identité, frein de la communication L’identité va définir un canal possible d’échange, ce qui est « convenable » et ce qui ne l’est pas, Elle tend aussi à rester sur un registre stéréotypé, à un registre de communication préétabli. Bien noter cette double nature ambivalente de l’identité culturelle vis à vis de la communication : elle permet de situer l’autre, de s’en faire une certaine image, en ce sens , elle facilite donc la communication; elle révèle sa valeur défensive (éviter de rencontrer l’autre en tant que sujet). « reconnaissance réciproque, la rencontre doit son bonheur au provisoire, et les conflits la déchireraient si elle devait se prolonger » Julia Kristeva.

Assimilation, Insertion, Intégration : quelle citoy enneté ?

« insérer : introduire, faire entrer, placer une chose parmi d’autres, intercaler, intégrer ; s’insérer : trouver sa place, se placer, se situer, s’introduire, s’intégrer, par exemple : les nouveaux immigrés se sont bien insérés dans la population » « intégrer : faire entrer dans un ensemble, dans un groupe plus vaste, s’intégrer : s’assimiler entièrement à un groupe »… Définitions du Dictionnaire Pour Jacqueline Costa-Lascoux : l’assimilation recouvre une double acception : l’action de rendre semblable dans le sens d’égaler, tels les plateaux d’une balance qui s’équilibrent, et l’acte d’esprit qui considère comme semblable ce qui est différent. Assimiler est aussi synonyme d’absorber, d’ingérer ; la fusion s’opère jusqu’à la disparition de l’élément étranger.

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L’intégration, quand à elle, est d’abord une opération mathématique, celle qui détermine de nouvelles fonctions admettant les premières pour dérivées. Est intégral ce qui n’est l’objet d’aucune diminution ni restriction ; est intégrant ce qui rend entier. L’intégration valorise donc l’idée d’un processus, d’une opération. L’insertion, enfin, renvoie à l’origine à une expression utilisée dans l’imprimerie, « prière d’insérer », ou en joaillerie, insérer une pierre précieuse dans une monture (l’objet inséré garde son identité ). « jusqu’à quel point les identités, les références culturelles, peuvent ou doivent être reconnues dans la vie publique ? » Dominique Schnapper, La communauté des citoyens, Gallimard 94

Les apports d’Edward T. Hall :

Cet anthropologue américain a étudié les habitudes et les perceptions que nous avons des autres peuples ( différentes perceptions du temps et de l’espace). Il s’agit des structures cachées de chaque culture .

La notion d’espace Appropriation de l’espace par l’homme ( Habitudes/mobilier; ); la notion de voisins et de voisinage est différente suivant les cultures : aux USA, les voisins ont beaucoup d’importance , en France, les relations sont beaucoup plus distantes et plus froides . Hall parle de «proxémie » (sciences des distances sociales); Hall démontre aussi une perception visuelle et auditive de l’espace, différente suivant les cultures, ainsi que sur l’espace olfactif

La notion de temps Les conceptions du temps différent suivant les cultures. La notion du futur diffère suivant les cultures et l’appréciation est très différente sur la notion de retard. Hall parle de sociétés monochrones et de sociétés polychrones: - monochronie : des sociétés où il n’y a qu’une seule activité dans le temps, une seule chose à la fois (l’organisation est très Importante);

- polychronie : des sociétés où on fait plusieurs activités en même temps (plus d’importance sur l’engagement)

Ouvrages de Hall Edward T. : Au-delà de la culture - Seuil 1979 ; La danse de la vie / temps culturel temps vécu - Seuil 1984 ; La dimension cachée - Seuil 1971 ; Le langage silencieux - Seuil 1984

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Introduct ion à la théor ie du développement (1)

L’évolution des conceptions du développement

Les 3 décennies du développement

Les conceptions actuelles du développement ; les ra pports entre culture et développement

La théorie du développement local : les principes d u développement

De l’aspect économique à l’aspect global du dévelop pement

La dialectique macro-micro

La personne, force motrice du développement

L’innovation

Principales caractéristiques du développement local

Un modèle ou un style ?

Une assise territoriale

Une force endogène

Une démarche globale et intégrée

Une option en faveur de la démocratie

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L’évolution des conceptions du développement

La notion de développement est apparue dans les années soixante. Progrès et Développement ont été associés, paraissant très liés et considérés souvent comme synonymes. On est passé d’une conception très globale et économique à une vision plus intégrée et endogène, centrée sur l’Homme, à une conception plus culturelle, au sens anthropologique du terme. Les bienfaits du développement sont loin d’être également et équitablement répartis (déséquilibre mondial accentué; paupérisation dans les pays dits « développés »…) Face à une société qui perd ses repères, la culture doit être utilisée comme antidote aux risques de marginalisation et au sentiment d’exclusion. De nombreuses questions se posent : - Comment passer d’un aspect souvent économique à un aspect plus global du développement intégrant toutes les dimensions culturelles, sociales etc… ? - Comment éviter la logique du modèle macro-économique dont on connaît aujourd’hui les néfastes répercussions avec les déséquilibres Ville-Campagne, Centre-Périphérie et la montée des phénomènes d’exclusion qui les accompagnent ? - Comment placer réellement l’Homme au centre du processus de développement, en donnant à la personne le rôle de force motrice de ce processus ? - Comment moderniser et innover tout en préservant les traditions locales ? - Comment générer ce fameux « autrement » qui nous mobilise tous depuis si longtemps ? - Comment éviter le localisme, le repli sur soi et la spécificité des actions tout en instaurant des transversalités qui prennent en compte les différentes dimensions spécifiques de ce processus ? - Comment, enfin, engendrer des pratiques participatives qui visent à la responsabilisation des citoyens et au développement d’une démocratie locale, d’une culture de la démocratie ?

Les 3 décennies du développement

RICHARD René « Etude en profondeur et évolution du concept de développement » UNESCO-Octobre 1987 Quel est le rapport entre développement individuel et développement collectif ? Qui décide du développement ? Quel est le sens du développement ?

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les années 60 : Définition: action volontariste liée à un mouvement déterminée sur un groupe d’homme (croissance économique, industrialisation , promotion de la « modernisation »). . Les moyens sont exogènes (transferts des capitaux, des techniques, des cadres…). les échecs vont amener les experts à tenir compte des dimensions sociales et culturelles et de la tradition. les années 70 : Mettre au centre, comme le moteur du développement, l’Homme. On va privilégier les transformations qualitatives et structurelles de la société, sa transformation globale ( prise en compte des cultures traditionnelles et de la dimension culturelle du développement). Création de cellules de développements avec des agents de développement ( approche par projets). La domination exogène demeure. On parlera de développement global et autocentré. les années 80 : On va partir des ressources humaines locales ou nationales : le développement devient endogène. Reconnaissance de l’identité et respect des valeurs de chaque peuple. On ne parle plus de « modèle » de développement mais de « style » de développement adapté à chaque contexte. On recherche une mobilisation maximale . La culture est à la fin et au début du développement. D’intégré, le développement devient intégrant. Désormais le qualificatif de culturel accompagnera le plus souvent la notion de développement et on parlera dès lors de développement culturel. Conclusion: On est passé en 30 ans d’une vision très globale et économiciste à une vision plus intégrée, centrée sur l’homme et plus culturelle. Dans les années 90, l’UNESCO définit le « développement global, intégré, endogène et centré sur l’Homme ». La « Décennie Mondiale du Développement Culturel » (1988) va asseoir pour toujours la dimension culturelle du développement.

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Les conceptions actuelles du développement ; les ra pports entre culture et développement La culture est "l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, le système de valeurs, les traditions et les croyances. La culture n'est donc pas une dimension accessoire du développement. Elle ne peut être reléguée au niveau d'un rajout qualitatif, mais elle doit être considérée en tant que tissu même de la société dans son rapport global avec le développement et en tant que force interne à cette société." (in Rapport Perez de Cuellar, UNESCO, 1996). - "Les cultures ne sont pas immuables : elles ont un passé, un présent, un avenir. Elles ne reflètent pas non plus un consensus, ni à l'intérieur des sociétés ni entre sociétés, mais sont des enjeux de pouvoir. Cependant, les cultures ne sont pas seulement caractérisées par leurs diversités, mais également par leurs ressemblances. Les cultures ne sont pas intactes par rapport à un état ancien plus ou moins mythique : elles sont modifiées en permanence par des contacts de toute nature entre diverses populations" (UNESCO, 1994). « la dimension culturelle du développement qui englobe l'ensemble des composantes psychosociologiques qui concourent, au même titre que les facteurs économiques, technologiques et scientifiques, à l'amélioration des conditions de vie matérielle et morale des populations, sans mutation brutale de leurs modes de vie et de pensée, en même temps qu'à la réussite technique des plans ou projets de développement" (UNESCO, 1994). 3 représentations du rôle de la culture dans le développement : comme facteur, comme résultat et comme donneur de sens. « Définir le développement en termes d'aspirations inhérentes à une culture plutôt que d'évaluer une culture en fonction de sa capacité à faciliter ou à empêcher le développement, ce qui représente une transformation substantielle quant à l'attitude à prendre dans le travail de développement" (UNESCO, 1997). A la fois facteur et produit de développement, la culture est bien de la nature d’un capital qui se trouve à l’origine et à l’aboutissement d’un processus . Le concept de capital culturel qui prend en compte à la fois les savoirs, les valeurs et le respect des droits fondamentaux des personnes, est donc l’unité logique qui s’impose quand on réfléchit au rapport de la culture au développement. Le développement durable est défini comme un processus qui donne aux générations futures les mêmes potentialités de croissance qu'aux générations présentes (rapport BRUNDTLAND). Aujourd’hui, les notions de culture et d’environnement semblent résonner et se rapprocher. Sommet de Johannesburg en 2002: on a ajouté la dimension culturelle dans le développement durable (la dimension culturelle:quatrième volet pour un développement soutenable ou durable qui en comprenait trois : économique, social et environnemental). Nouveau concept: La diversité culturelle ( homologie avec la biosphère); 3 pistes: une culture de partage , une culture du cosmopolite, une culture du symbole (Bettina LAVILLE ) . Les « déçus » du développement : notion de « décroissance », (cf mouvement alter-mondialiste et Serge Latouche ).

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La théorie du développement local : les principes d u développement

4 grands principes régissent tout processus de développement:

De l’aspect économique à l’aspect global du dévelop pement : Le développement est un processus global: la seule croissance économique n’est pas synonyme de développement. « le développement, c’est aussi assurer la prise en compte des besoins immatériels, non quantifiables, de caractère social, culturel, mental, psychologique, etc. d’une collectivité » Maurice ALLEFRESDE « Le développement, c’est l’accès à un mode de vie dans lequel la personne a plus d’importance que la production de biens et de services, et où, son épanouissement personnel et collectif est d’un intérêt supérieur à sa fonction de consommateur » Bernard VACHON

La dialectique macro-micro Le développement ne relève pas seulement des grands systèmes, ni des institutions centralisées (favoriser l’émergence de ces micro-initiatives ) être vigilant à penser, administrer, gérer, se former, s’organiser, etc…autrement .

La personne, force motrice du développement L’objet du développement c’est la personne et la collectivité à laquelle il appartient (redonner des capacités à exprimer ses besoins et ses aspirations, à analyser les situations, à formuler et à réaliser des projets, à établir des réseaux, à dynamiser la population de son territoire, à reconnaître un espace aux initiatives locales)

L’innovation C’est la condition première du développement. Le développement doit mettre en œuvre un espace des possibles.

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Principales caractéristiques du développement local

5 grandes caractéristiques précisent tout processus de développement:

Un modèle ou un style ? Tout processus de développement doit permettre des approches multiples : L’approche du développement ne se définit pas par un modèle mais par un ensemble de caractéristiques communes liées aux principes fondamentaux. " Les démarches du développement appartiennent en un propre lieu, à un temps et à un groupe social donné ". Bernard VACHON . Un projet de développement fondé sur l’identité culturelle d’une collectivité ne peut être que différent à chaque fois, c’est-à-dire, diversifié et original.

Une assise territoriale une démarche de développement implique une identification d’un espace et son appropriation (prise en compte des traits culturels de l’espace ) valoriser au mieux les ressources locales , mais « une ressource correspond à ce que l’Homme peut ou veut utiliser » Bernard Vachon ; « Ce n’est pas la ressource qui crée le projet, c’est le projet qui crée la ressource » Maurice ALLEFRESDE . La territorialisation du projet pose la question de l’ « autonomie locale » ( importance du pouvoir local , stratégie de constructions de réseau, éviter le repli sur soi).

Une force endogène Une vraie démarche de développement ne peut pas s’imposer mais doit venir de la collectivité elle même (mobilisation de toutes les énergies locales, laisser l’initiative aux acteurs locaux)

Une démarche globale et intégrée Développer une action ni compartimentée, ni cloisonnée ; tenter de concilier le « sectoriel » et le « global » Importance des réseaux et du partenariat.

Une option en faveur de la démocratie S’inscrire dans une pratique participative visant la responsabilisation des citoyens. Conclusion: parler de développement culturel, c’est : •Opter pour un type de développement dans toute sa complexité, dans son aspect multidimensionnel où l’économique, le social, le politique, le culturel vont se côtoyer, chacun ayant sa place et sa juste place dans une nécessaire synergie qui vise le développement harmonieux et durable d’une collectivité et d’un territoire. •Considérer ce processus comme inégal et combiné, qui est à la fois un processus de croissance et de changements, d’ordre quantitatif et qualitatif qui englobe à la fois des facteurs sociaux, moraux, culturels et économiques.

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Int roduct ion à la théor ie du développement (2)

La pratique du développement local :Méthodologie de mise en application de l’approche du développement local

Le rapport Théorie/Pratique

Un processus dynamique

Le mirage de la facilité

Le transfert de méthodes

Profil social et culturel de la collectivité, Le st ade de développement de la collectivité

Nouvelles orientations dans les pratiques du dévelo ppement

L’espace du connu

Les difficultés de l’inconnu

Le poids du passé

Le facteur temps

Le développement est un mode de pensée

Références théoriques du processus de développement

Les 3 principes

Les 5 caractéristiques

Les mots clefs

Le processus du développement local

Les conditions essentielles

Les outils méthodologiques

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Le rapport Théorie/Pratique

Un processus de développement repose sur l’action. Sans action, pas de changement possible. Cette action doit être conduite par des idées : sans idées, pas de changement possible (dialectique entre la théorie et la pratique)

Un processus dynamique

Ce processus n’a pas un déroulement linéaire (réactions, répercussions, oppositions, résistances, etc.). C’est un processus dynamique rempli d’interactions Ce processus doit induire le changement ( difficile à mettre en oeuvre)

Le mirage de la facilité

Un processus de développement local demandent beaucoup d’énergie, de la détermination, de la persévérance, etc. L'adhésion de tous n’est pas une entreprise facile (tensions, conflits, intérêts divergents…). Il faut définir, anticiper les problèmes susceptibles de surgir ;élaborer les moyens de les atténuer, voire de les résoudre.

Le transfert de méthodes

Choisir les méthodes au vu du profil social et culturel de la collectivité (typologie des sociétés en difficultés )

Profil social et culturel de la collectivité -régions rurales périphériques marginalisées (exode rural, faible densité de population, économie basée sur l’exploitation des ressources naturelles et des services minimum cf. l’arrière pays de notre région) -régions intermédiaires en déséquilibre structurel (mutations économiques profondes, taux de chômage élevé, exode important des jeunes cf. des zones sinistrées comme le bassin charbonnier d’Alès dans le Gard) -quartiers urbains dévitalisés (sociétés industrielles en crise, zones urbaines très peuplées, taux élevé de chômage et d’assistance sociale, pauvreté en pleine croissance- cf. les zones urbaines sensibles)

Le stade de développement de la collectivité Les collectivités ont des stades différents de développement (l’éveil , le foisonnement , l’intervention organisée ) En amont de tout projet de développement : - le Diagnostic : faire l’état des facteurs humains caractéristiques de la collectivité (profil social et culturel de la collectivité) ; - l’Analyse : analyser les conditions propres à une société s’engageant dans un projet de développement (stade de développement de la collectivité)

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Nouvelles orientations dans les pratiques du dévelo ppement

Exprimer dans les activités quotidiennes les valeurs et les objectifs d’une nouvelle approche du développement

L’espace du connu

Dans un système socio-économique en place, les façons de penser et les manières d’agir ont été intégrées (attitudes et comportements spontanés, référence à des situations établies avec des comportements familiers (espace du connu)

Les difficultés de l’inconnu

Dans une nouvelle approche du développement, on sera dans le domaine du moins connu, voire dans l’inconnu ( pas d’expérience, établir une typologie des difficultés que l’on va rencontrer ). On va s’éloigner des valeurs et des modèles référents (changer le cadre de références)

Le poids du passé

Une démarche de développement va s’opposer aux tendances centralisatrices, productivistes et sélectives (faire appel à beaucoup d’imaginaire et de nouvelles aptitudes malgré le poids du passé)

Le facteur temps

Le changement demande du temps ( maturation d’idées et ’intégration de nouvelles valeurs ou de nouveaux comportements sont des processus lents)

Le développement est un mode de pensée - poser le plus de gestes possibles en accord avec les orientations retenues dans le plus de circonstances possibles ; - éviter les a priori, analyser finement la situation ; - rejeter les idées toutes faites, passe-partout, déjà connues et qui vont nous revenir automatiquement ; - ouvrir l’éventail du possible et de l’expérimentation. Le développement est « un mode de pensée », il modifie notre manière de concevoir des idées, des projets, notre façon de voir et d’agir (François Plassard).

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Références théoriques du processus de développement

Comment mettre en place une stratégie de développement local en mettant la personne au centre du processus et en misant sur la valorisation des micro-initiatives et des ressources locales ? Les principes et les caractéristiques du développement local sont en rapport avec les différentes phases du processus et avec les méthodes.

Les 3 principes

• le développement est un processus global, multidimensionnel • les micros-initiatives participent au développement global • la ressource humaine est la force motrice du développement

Les 5 caractéristiques

• il n’ y a pas de modèle unique du développement ; • le développement a une dimension territoriale • Le développement s’appuie sur une force endogène • volonté de concertation et de mise en place de partenariat et de réseaux •Le développement c’est un redéploiement des valeurs démocratiques (stratégie participative et responsabilisation des citoyens)

Les mots clefs

Développement global Micro initiatives Ressource humaine Approches multiples Dimension territoriale Valorisation des ressources locales Force endogène Volonté de concertation Partenariats et réseaux Pratique participative élargie Responsabilisation des citoyens

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Le processus du développement local

Tout processus de développement comporte des phases qui se divisent en étapes : PHASE1 : -prise de conscience -mobilisation des forces vives ( information, sensibilisation,consultation) -manifestation d’une volonté d’intervenir PHASE2 : -Diagnostic et définition de la problématique -Consensus sur les orientations à prendre et sur la formulation d’un projet PHASE3 : -conduites d’actions cohérentes selon des objectifs et des échéanciers définis -reconnaissance et appui des initiatives -évaluation des actions menées et des buts poursuivis Moyen mémo-technique : SIMFA + évaluation : Sensibilisation Information Mobilisation Formation Action + évaluation Chaque étape est un préalable à l’étape suivante; De la qualité d’une étape dépendra la qualité des résultats de la suivante.

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Schéma sur le processus de revitalisation par le dé veloppement local

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Les conditions essentielles

Tout processus de développement dépend des conditions suivantes : • une prise de conscience très forte des élus, de la population et de ses leaders ; • une volonté commune d’intervenir exprimée par des partenaires divers et nombreux ; • une capacité collective de lancer et de soutenir un processus et des projets de développement ; • une valorisation des ressources humaines et matérielles « territoriales » ; • une reconnaissance et un appui des initiatives locales de développement par les représentants locaux, régionaux et nationaux.

Les outils méthodologiques

D’une façon générale le choix des méthodes se fera pour : • acquérir de nouvelles aptitudes • améliorer la qualification des personnes • faciliter l’adaptation des institutions.

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Introduct ion à la théor ie du développement (3)

Le projet : notions et dynamique

Quelques notions sur le concept de projet

Définition étymologique

Quelques définitions

Ambiguïté de la notion de projet

Eléments essentiels et paronymes du projet

Dynamique du projet : le cycle du projet

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Quelques notions sur le concept de projet

La notion de développement renvoie à la notion de projet.

Définition étymologique Projet vient du latin Projicere qui signifie jeter en avant. En grec ancien, on trouve Ballein , acte de jeter, et proballein jeter en avant qui donnera le terme : problème. Projet renvoie à la notion militaire de « pour jeter » (mission de reconnaissance pour se faire une idée d’une chose) Projet renvoie ainsi à une complémentarité : - le projet, jette en avant une intention ; - le projet, pose un problème, une question difficile. Renvoi à la notion de diagnostic: identifier les problèmes ; choisir le(s) problème(s) que je traite; rechercher les infos.

Quelques définitions Le projet est « une représentation de l’action » (J.M. Barbier ) « un tel temps valorise la dimension du futur, à l’opposé du temps traditionnel » « une surface de projection des aspirations des individus et la référence obligée des organisations ». BOUTINETJean Pierre, L’anthropologie du projet, PUF 1992 « vision du rapport Finalités-Objectifs-Buts, fondée sur le rapport Désir-Besoins-Valeurs, médiatisée par le rapport Ressources-Contraintes-Gestion » Alexandre Lhotellier « un ensemble intégré d’activités conçues pour atteindre un but commun » Landsheere « un ensemble d’actions limitées en temps et espace…organisations mise en place de façon provisoire » R.P.Declerck « notion de mobilisation des êtres et des choses » De Peretti Ces quelques définitions mettent au cœur du projet la notion de temps ; les notions de finalité, but, objectif (méthodologie du projet) ; la dimension « provisoire » d’un projet, rarement prise en compte ( cf les dispositifs qui perdurent…).

Ambiguïté de la notion de projet Le projet c’est à la fois : la représentation d’une action, l’ensemble des actions des opérations de la réalisation.(renvoie à l’ articulation: langage/ action) « la double référence symbolique et opératoire » du projet (JP Boutinet ) : - Symbolique : tout projet est porteur d’un sens qui, déchiffré, révèle quelque chose (sur les désirs de celui qui élabore le projet, sur sa culture de référence, sur les dysfonctionnements dans son environnement). le projet est parlant et disant sur celui qui le produit (JP Boutinet ) ; le degré de cohérence du projet dépend du langage utilisé, de la logique présentée - Opératoire: en même temps que le projet parle, le projet fait : il est une « injonction face à la réalité que le porteur de projet entend modifier ». Formuler un projet s ‘est s’engager ipso facto à le réaliser.

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• Cohérence et la pertinence d’un projet: Le projet parle en faisant ou fait en parlant, selon qu’il développera l’une ou l’autre de ces caractéristiques, il sera plus ou moins cohérent et/ou plus ou moins pertinent. « La cohérence d’un projet se mesure au degré d’articulation, de structuration des différents éléments verbalisés, explicités momentanément. La pertinence renvoie à tout ce qui n’est pas dit présentement, et qui, compte tenu de la situation sur laquelle doit se greffer le projet, peut avoir plus d’importance que ce qui est accentué. La question que pose la pertinence du projet consiste à savoir si les éléments absents du projet ne sont pas plus essentiels que ce qui est donné, au regard de la situation de référence » Boutinet JP le concept de projet et ses niveaux d’appréhension in Education Permanente N°86 • Tout projet est porté par des raisons qui se chargent d’argumenter ce désir (Motivations et sens du projet) .Les buts spécifient la direction que va prendre le projet. • Confusion entre la visée et le programme du projet ( visée: sa dimension philosophique et politique ;le projet programmatique: anticipation la plus exacte; dialectique entre Finalités et Objectifs de la méthodologie du projet. • Un projet ne tombe pas du ciel : il est la résultante des forces en jeu dans une situation (contraintes non perçues ; contraintes identifiées: les « levables » et les « non levables » qui nécessitent une stratégie; des zones d’incertitudes . « changer la nature du jeu » « déplacer les enjeux et les zones d’incertitude » CROZIER-FRIEDBERG , l’acteur et le système, Le seuil 1977

Eléments essentiels et paronymes du projet

• 4 éléments essentiels définissent le projet: préoccupation diffuse ou consciente ; l’anticipation de l’action ; la mise en évidence du rôle de l’acteur (projeter, c’est souvent se projeter ) ; ordonne la créativité et l’innovation • les « paronymes » du projet :pas de projet sans sujet ; pas de projet sans objet ; pas de projet sans rejet ; pas de projet sans trajet ; pas de projet sans surjet.

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Dynamique du projet : le cycle du projet

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Introduct ion à la théor ie du développement (4)

Méthodologie du projet

La position médiane du projet

La check-liste des problèmes

Le diagnostic de situation

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La position médiane du projet

Le projet est souvent le fruit d’une part d’une commande d’un décideur ( d’une institution, d’une collectivité, d’un dispositif, voire d’un conseil d’administration d’une association, etc…) et des pratiques sociales d’une collectivité ( association de proximité, groupe social, société civile, etc…). Cette position médiane du projet renvoie à la contradiction dialectique qui fonde la nature historique du champ de l’animation ou de la médiation : la médiation est au carrefour de 3 processus ( évolution de la société, de développement de l’Etat et de ses institutions, le développement des revendications en terme de droit à la culture, au loisir, à l’éducation etc…).

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La check-liste des problèmes

Tout projet repose sur un problème fondé par le rapport entre le contexte et le public. Les caractéristiques du public (besoins, demandes, etc.) mises en résonance avec le contexte vont générer le(s) problème(s) qui fondent la problématique du projet divers problèmes sont en prendre en compte qu’on peut ranger en 4 catégories : • les problèmes relevant du public ; • ceux relevant des pouvoirs ; • ceux relevant des partenariats ; • ceux qui relèvent de la construction même du projet : finalités (sens, philosophie), Buts ( intentions poursuivies), objectifs ( résultats attendus) et moyens ( techniques, pédagogiques, organisationnels, financiers).

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Le diagnostic de situation

Toute démarche de projet repose sur une étude et une analyse de la situation de départ: le diagnostic. Ce recueil de données permettra : de définir la problématique, d’établir la photo de la situation de départ, de servir à l’orientation des stratégies, de préparer l’évaluation. Cette première étape est capitale: tout erreur de diagnostic engendrerait un mauvais traitement du problème posé. Le diagnostic doit permettre de dégager des informations sur : la réalité socio-économique et culturelle, la capacité collective du développement. Divers éléments seront ainsi recueillis pour illustrer divers aspects : • Humain : étude de la population ( densité, structure d’âge, évolution démographique, courants migratoires etc.…) ; niveau d’éducation, de qualification, de formation, etc.…( en général, on pourra utiliser les sources INSEE, les études précédentes) • Social : services d’éducation ; aptitudes au changement ; existence et vitalité de leadership ; associations, relations entre elles et avec l’extérieur ; etc.… • Culturel : contexte historique, traditions, mœurs, mentalités, valeurs, relations avec la collectivité et le territoire ( esprit communautaire, sentiment d’appartenance, individualisme, etc.) ; patrimoine architectural ; vie et évènements culturels etc. • Economique : situation de l’emploi( population active, taux d’activité, taux de chômage, etc.…) structure économique ( secteurs d’activités etc.) ; revenus des ménages et autres indicateurs sociaux • Organisationnel : structures municipales et autres ; infrastructure de communication ; équipements ; associations, réseaux etc. Toutes ces informations ne prendront leur signification qu’une fois mises en relation les unes avec les autres. On peut établir des relations entre : • le niveau de formation des individus et la capacité collective ; • le type de structure du pouvoir local et la participation des citoyens ; • la qualification de la main d ‘œuvre et le potentiel de production . Les relations établies entre les divers éléments du diagnostic permettent de définir : • les forces et les faiblesses ; • les contraintes et les possibilités ; • les capacités et les limites ; • le degré d’autonomie et de dépendance ; • le sens de l’évolution ( croissance, ralentissement, déclin, etc.) ; • les groupes et les secteurs à risque, fragiles ou prometteurs ; • le poids des institutions et des politiques nationales ; • les perspectives à court, moyen et long terme. Les moyens utilisés pour recueillir ces données sont nombreux et variés : études, recherches, comptes rendus divers, rapports d’activités, bilans, enquêtes, interviews, rencontres publiques, groupes de travail, échanges informels, discussions libres, consultations extérieures, observations d’évènements, étude de la presse, etc. Un bon diagnostic prend du temps .

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Grille de Diagnostic de situation

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Grille de décryptage analytique et systématique des sources d’information

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Action cul turel le et développement

La Politique Culturelle du Conseil général de l’Hér ault

La décentralisation, état des lieux

Bref, historique de la décentralisation culturelle

Le Rôle de l’Etat

L’Hérault et la culture : une histoire riche et dur able

L’ère des pionniers et des associations (1959-1975)

L’ère des réseaux départementaux et des outils (197 5-1990)

L’ère du développement in tégré ( 1990- 2004)

Les acquis : des instruments, un travail en profond eur sur les public, avec les créateurs, sur les territoires

Des instruments rôdés et efficaces

L’accès du plus grand nombre à la culture

La solidarité économique avec les créateurs

La solidarité avec les territoires

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Une nouvelle politique culturelle départementale

Lieux, créateurs et publics : pour une nouvelle dif fusion des arts vivants

Un réseau départemental des lieux de diffusion

Un réseau des diffuseurs

La promotion extérieure des compagnies héraultaises

Les résidences d’artistes dans les lieux de diffusion

Les fabriques de spectacle vivant

La diffusion auprès des publics empêchés

Le projet culturel de Bayssan

La vie culturelle du Domaine d’O

Une éducation culturelle et artistique partagée

Les nouveaux chemins de la culture

Une médiation culturelle et territoriale

Les schémas d’éducation artistique

L’accompagnement des pratiques amateurs

La construction d’Hérault Culture Sport « Pierres Vives »

Le département solidaire de ses territoires culture ls

Les Agences culturelles départementales.

Les conventions culturelles de territoires

Le soutien à l’aménagement culturel du territoire, les réseaux d'équipements

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La Politique Culturelle du Conseil général de l’Hér ault

Le Département de l’Hérault a une longue expérience dans le champ culturel et artistique,dans l’esprit de l’Education Populaire et des réseaux associatifs avec une conviction démocratique de l’accès à la culture. Une politique qui va bien au delà des seules « compétences » ,obligations légales liées aux lois sur la décentralisation. Les grands principes: • combat pour l’égalité des chances par une réduction des handicaps sociaux et culturels, • garantie d’une territorialité solidaire dans les moyens départementaux, • respect de l’autre en matière d’expression artistique. 3 grandes orientations : • la solidarité avec le public ; • la solidarité économique avec les acteurs culturels ; • la solidarité avec les territoires. 3 grands objectifs : • l’ aide à la diffusion , notamment dans le domaine du spectacle vivant. • l’éducation artistique et culturelle (les collèges bien sûr, mais aussi d’autres publics comme ceux des maisons de retraite ou les personnes hospitalisées) • la structuration des politiques culturelles locales, et notamment les réseaux comme lieux de réflexion et de mutualisation.

La décentralisation, état des lieux

Bref, historique de la décentralisation culturelle : la « décentralisation culturelle » a une double connotation : • la décentralisation culturelle au sens de l’aménagement culturel du territoire et de la « déconcentration parisienne », • la décentralisation culturelle au sens de la décentralisation administrative, initiée par les Lois de décentralisation de 1982-1983. Les 5 grandes fonctions culturelles : conservation, création, diffusion, animation et formation Les compétences culturelles des collectivités locales: • Mairies: 5 compétences, la gestion du « 1% artistique » ( 1% du budget d’investissement lors de la réalisation de travaux doit être consacrée à une commande artistique) ; le patrimoine ; les archives municipales ; la politique de lecture ; les enseignements artistiques ; • Départements: 3 compétences, la gestion du « 1% artistique » ; les archives départementales ; les bibliothèques centrales de prêt. • Régions: 1 seule compétence, la gestion du « 1% artistique ». Le Rôle de l’Etat : 4 grandes fonctions du Ministère de la Culture :

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• les politiques régulatrices, c’est –à- dire l’Etat gardien des lois • les politiques distributrices, c’est –à- dire l’Etat gestionnaire qui fournit des services • les politiques redistributrices, c’est-à- dire l’Etat qui transfère des revenus aux citoyens • enfin, les politiques constituantes, c’est-à- dire l’Etat « animateur », aménageur et constructeur des infrastructures la Loi du 17 août 2004 transfère de nouvelles compétences: • le transfert de l’inventaire aux régions • clarifications de compétences entre département et régions pour les enseignements artistiques La tendance actuelle est au désengagement de l’Etat sur les collectivités locales: moins de services publics, moins de garanties sociales doivent s’équilibrer avec le plus d’externalisations, plus de privatisations .

L’Hérault et la culture : une histoire riche et dur able

3 grandes périodes :

L’ère des pionniers et des associations (1959-1975)

C’est l’ère du local, de l’associatif . Les associations ont un rôle prédominant en tant qu’opérateurs culturels dans tout l’Hérault. (Forte influence de l’Education Populaire). Elles développent un foisonnement d’initiatives. De fait, les associations mettent en oeuvrent le service public de la culture. Le Département se contente de soutenir les projets locaux et d’intervenir en substitution sur des projets ponctuels.

L’ère des réseaux départementaux et des outils (197 5-1990)

C’est l’ère des réseaux créés par la Collectivité, réseaux d’hommes pour mutualiser les expériences et réseaux d’équipements pour rendre la culture accessible. Le Département devient l’animateur et le référent qualitatif. Il met en œuvre le service public de la culture en structurant sa politique culturelle via la réalisation d’équipements et en accompagnant les réalisations communales (ODAC ; création des Rencontres Méditerranéennes. ; musées ;Bibliothèque Départementale de Prêt etc.)

L’ère du développement intégré ( 1990- 2004)

C’est l’ère du développement intégré où la culture devient une dimension majeure pour le développement. Le Département va intervenir sur des projets globaux, en mettant en synergie les dimensions culturelles , sociales et économiques des projets de développement local. Il adapte aux réalités locales ces premiers transferts de compétences (BDP, archives). Il territorialise ses réseaux et ses équipements.

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Actuellement, c’est l’ère d’une culture partagée, l’ère d’une culture solidaire qui s’ouvre avec un rôle central des citoyens au cœur des politiques culturelles.

Les acquis : des instruments, un travail en profond eur sur les public, avec les créateurs, sur les territoires

Des instruments rôdés et efficaces

Budget de la culture: 23 millions d’euros /an ( 4% du budget global). 194 personnes travaillent au sein des divers services de la Culture : • 4 agences culturelles ; • la Direction Départementale du Livre et de la Lecture qui anime le réseau de bibliothèques ;•le service des arts plastiques qui médiatise l’Art contemporain ;•le service du patrimoine qui crée une mémoire commune ; • les archives en pleine modernisation avec le futur équipement « Pierres Vives » ; • l’ADDM 34 ( danse et musique) • le domaine d’O ( Théâtre d’O, festivals etc…).

L’accès du plus grand nombre à la culture

Le Département de l’Hérault a une vision dialectique prônée par la Démocratie culturelle (prise en compte des expressions culturelles et artistiques des diverses composantes de la population). La politique culturelle départementale s’efforce de développer des dialectiques territoriales alliant centre et périphérie, centralité et proximité ; des dialectiques sectorielles alliant socioculturel et action culturelle, arts mineurs et arts majeurs, pratiques professionnelles et pratiques amateurs. Une politique de développement culturel qui prend en compte l’émergence, les nouvelles formes, les jeunes, les nouveaux talents, et le soutien aux pratiques amateurs. Un objectif de démocratie culturelle : rendre possible l’expression de la créativité de chacun. Mise en œuvre des 5 axes de travail suivant : • l’éducation artistique et culturelle dans les collèges ; • les actions de médiation menées auprès du grand public ; • l’accompagnement des publics « empêchés » ; • l’accompagnement des pratiques amateurs ; • les réseaux et les résidences

La solidarité économique avec les créateurs

La culture, employeur important, est un secteur de l’économie à part entière (mais emploi précaire et saisonnier cf. les intermittents) Le Département est convaincu que la culture est un puissant moteur du développement local (facteur de dynamisme local, retombées locales, le développement touristique, image du territoire, promotion)

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Il soutient l’économie culturelle avec l’aide aux créateurs et aux diffuseurs (développement du potentiel, des capacités et des conditions optimales de la diffusion) 3 axes de travail : • aide à la diffusion et à la création de l’art vivant, promotion des créateurs . • aide à la structuration des politiques culturelles locales :affirmer la volonté de « faire avec » et « faire faire » en lieu et place du « faire pour ». • la mise en valeur touristique du patrimoine .

La solidarité avec les territoires

L’aménagement culturel du territoire doit permettre de rendre la culture accessible à tous en développant partout sur le département une offre culturelle de qualité . Rééquilibrer les zones rurales par rapport aux zones urbaines. 3 axes de travail : • L’existence d’un potentiel pour le développement d’un réseau départemental de diffusion ; • La conservation et la valorisation du patrimoine • La participation au développement culturel du territoire( accompagnement des projets culturels, fonction de veille à l’égard des porteurs de projets ; développement d’un travail de proximité avec les publics, les collectivités locales, les associations et les acteurs culturels pour mieux rendre visible la politique départementale culturelle).

Une nouvelle politique culturelle départementale

3 directions prioritaires : • le soutien aux arts vivants (nouvelle politique de diffusion du spectacle vivant) ; • l’éducation culturelle et artistique, et l’accompagnement des pratiques amateurs ; • la structuration des politiques culturelles locales et le renforcement des réseaux. Le Conseil général de l’Hérault est à la fois : • opérateur direct (spectacle vivant, manifestations, archives, DDLL, patrimoine) • fédérateur (partenariat avec la région, l’Etat; coopération intercommunale ; articulation avec les réseaux ) • accompagnateur ( projets, démarches de création, de développement et de démocratisation culturelle )

Lieux, créateurs et publics : pour une nouvelle dif fusion des arts vivants

Un réseau départemental des lieux de diffusion Restructuration de l’aide à la création ; meilleure place accordée aux créations de compagnies locales dans les programmations établies par le Département ; mise en oeuvre d’une politique de résidences intégrée au futur réseau de diffusion ; mise en place progressive d’une « fabrique de spectacles » (lieux de répétition); constitution d’un réseau de Diffuseurs; création d’un outil de promotion des artistes héraultais à l’extérieur du département . Mise en place de convention de partenariat pluriannuelle avec les Théâtres, les lieux de diffusion de la musique et les studios danse. Contact : Séverinne Lacaze

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Un réseau des diffuseurs D'organiser la rencontre et l’échange entre les diffuseurs héraultais (plate-forme de coopérations ) Contact : Séverinne Lacaze

La promotion extérieure des compagnies héraultaises Aide aux compagnies en émergence, faciliter la contractualisation des compagnies avec des diffuseurs extérieurs. Préfiguration l'été 2006 à Vitry sur Seine avec 4 compagnies héraultaise dans le cadre de l’opération « Nous n’irons pas à Avignon » Contact : Jacques Olivier Durand

Les résidences d’artistes dans les lieux de diffusi on

Mise en œuvre d’une convention entre le Département et les partenaires avec une équipe artistique engagée dans un processus de création adapté aux publics et au territoire (présentation de la création au public, la médiation avec l’environnement local , valorisation du travail réalisé )

Les fabriques de spectacle vivant

Les compagnies théâtrales, groupes musicaux ou compagnies de danse manquent cruellement de lieux de travail et de répétition dans le département. Il s’agit de créer 4 lieux de répétition.

La diffusion auprès des publics empêchés Elargir les publics en visant les publics défavorisés, handicapés, les personnes âgées, les détenus. Mise en place du programme « Culture en Arc -en -ciel »en collaboration avec les maisons de retraite. Contact : Brigitte Mersch

Le projet culturel de Bayssan Le Département prévoit un nouvel équipement culturel : une « fabrique artistique » à dominante musicale(une salle de « restitution » , 3 studios-scènes , un espace d’expositions et de performances , des salles de répétitions. Une action de diffusion artistique « Sortie Ouest » a démarré la saison 2006-07 sous un théâtre de toile composé de 3 chapiteaux.

La vie culturelle du Domaine d’O Le Théâtre d'O (215 places ) continue son travail de diffusion et de médiation artistique. Création sur le Domaine d’O d’un amphithéâtre en plein air de 1800 places, d'une aire d'accueil de chapiteaux. Le Domaine d’O accueille chaque année : • Le Printemps des Comédiens ( juin –juillet) • Festival Arabesques (rencontres des arts du monde arabe ) juillet • Soirées Jazz du Festival Radio France en juillet, • Les Nuits d’O associant ambiance guinguette, cinéma et musique en août. Contact : Christian Cazin.

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Une éducation culturelle et artistique partagée Le Département a une vision élargie de l’éducation culturelle et artistique qu’il considère comme le pilier de toute approche démocratique de la culture

Les nouveaux chemins de la culture

Le dispositif des « Chemins de la culture » (10000 élèves, 66 collèges, 156 projets en 2006) se mène en partenariat avec l’Inspection académique. Amélioration du dispositif: recherche de nouveaux établissements; articulation avec les projets culturels locaux et les manifestations départementales(Rencontres méditerranéennes, Printemps des Comédiens) ; plus de résidences d’artistes dans les collèges ; renforcement des garanties de qualité des intervenants ; évaluation des projets . Contact : Gilles Greck

Une médiation culturelle et territoriale

La lecture publique: création d’un Centre de ressource des CDI (centre de ressources documentaires et plate-forme de services : ateliers de lecture et d’écriture, expositions, formations à la littérature de jeunesse ); médiation auprès des publics de personnes mal-voyantes et en milieu hospitalier. Les archives départementales : mise à disposition par Internet de documents numérisés (accroissement et valorisation des fonds numérisés, projet d’iconothèque départementale ) Les arts plastiques: À partir de la galerie d’O, création d’outils de médiation : conférences, rencontres avec des artistes, ressources documentaires, résidences d’artistes… Le Patrimoine: création d’ un réseau de sites patrimoniaux intégrant des actions de médiation, collection de publications « patrimoine de l’Hérault » , organisation de manifestations culturelles autour des lieux patrimoniaux .

Les schémas d’éducation artistique

Le département travaille sur un schéma départemental de développement des enseignements artistiques dans les domaines de la musique, de la danse et de l’art dramatique( amélioration de l’accessibilité; renforcement de la qualification des équipes pédagogiques ) Contact : Sabine Maillard ADDM 34

L’accompagnement des pratiques amateurs

Soutien aux fédérations d’amateurs (d’aides au fonctionnement et la co-réalisation de projets ); conseil et formation des bénévoles. Création de l’Orchestre Départemental de l’ Hérault et de l’opération « 34 tours ». (accompagnement vers la professionnalisation )

La construction d’Hérault Culture Sport « Pierres V ives » Un nouveau bâtiment va rassembler les services des Archives, et de la Bibliothèque ainsi que l’Office Départemental des Sports

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Le département solidaire de ses territoires culture ls

Une nouvelle logique : sortir d’une logique de guichet pour accompagner les intercommunalités, (communautés de communes, d’agglomération et pays) dans la structuration de leur propre politique culturelle. 3 outils : - Les Agences culturelles départementales : Elles sont des centres de ressources pour l'accompagnement des projets locaux, la structuration des politiques culturelles locales, la mise en œuvre des grandes manifestations départementales de territoire (expertise/spectacle vivant; agent de liaison avec les réseaux associatifs ) - Les conventions culturelles de territoires : Définition des territoires prioritaires, diagnostic partagé ; suivi des projets et évaluation Partenariat avec la région, l’Etat autres directions du CG 34. Forte implication des habitants recherchée. - Le soutien à l’aménagement culturel du territoire , les réseaux d'équipements le Département met l’équité territoriale d’accès à la culture au cœur de son action d’aménagement du territoire(Plan de développement de la lecture, les schémas d’enseignement artistique, la réflexion sur les lieux de diffusion du spectacle vivant ); vers une approche différenciée en fonction de la nature des territoires ; L’aide à la structuration des politiques culturelles locales : appui aux intercommunalités dans la coordination de leur action culturelle (co-financement d’un poste de professionnel ; diagnostic partagé pour l’élaboration d’un plan définissant les objectifs prioritaires ); transversalité entre services du Conseil général ; mutualisation des connaissances. « Agenda 21 » : actions culturelles labellisées pour donner une dimension culturelle à la politique de développement durable du CG 34. Conclusion : nouveaux rôles du département: • fédérer des énergies au bénéfice d’une culture démocratisée et territorialisée, • mutualiser les forces vives culturelles et artistiques, • harmoniser des politiques locales, des actions culturelles éparpillées, • coopérer avec les autres institutions comme la Région et l’Etat, Aux citoyens de l’Hérault de construire tous ensemble une culture de partage, une culture solidaire.

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La genèse de l’animation :............................................................................................................................................3

le développement de la société capitaliste :.............................................................................................................3

Le développement des revendications ouvrières:....................................................................................................3

Le développement des institutions : .........................................................................................................................3

Bref rappel de l’histoire de l’Education Populaire .........................................................................................................3

La question du temps libre............................................................................................................................................4

Les réalités de l’animation aujourd’hui : .......................................................................................................................4

Les débuts du socio-culturel :...................................................................................................................................4

Eclatement et spécialisation des secteurs de l’animation: .......................................................................................5

Etat des lieux actuel : ...............................................................................................................................................5

Quel avenir ?.................................................................................................................................................................6

L’Etat et la culture : une histoire relationnelle à la française ........................................................................................8

De la Monarchie à la République: ............................................................................................................................8

De la Révolution à l’Empire ......................................................................................................................................8

La III ème et la IV ème république ................................................................................................................................9

La V ème république, la création des Affaires Culturelles..........................................................................................9

Le contexte .............................................................................................................................................................12

Redéfinition du champ de l’action culturelle ...........................................................................................................12

Les grandes réalisations ........................................................................................................................................13

Les successeurs de Lang.......................................................................................................................................13

Introduction .................................................................................................................................................................15

Les jeunes ? La jeunesse ?… analyse des représentations..................................................................................15

Réflexions sur les enjeux............................................................................................................................................16

Les jeunes et la crise..............................................................................................................................................16

Les jeunes et la construction de la société duale...................................................................................................16

Questionnements pour l’avenir… .......................................................................................................................................16

D’où vient la ville ?......................................................................................................................................................18

L’enjeu urbain .........................................................................................................................................................18

Histoire de la politique de la ville ............................................................................................................................19

La Culture dans la Politique de la Ville : .....................................................................................................................22

Orientations générales ...........................................................................................................................................22

Le Ministère de la Culture et la Politique de la Ville ...............................................................................................23

Les dispositifs spécifiques......................................................................................................................................23

Quel Bilan ? ................................................................................................................................................................25

Les dérives de la politique de la ville :....................................................................................................................25

La place de la Culture dans la politique de la ville .................................................................................................25

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La culture fait-elle le bonheur ? ..............................................................................................................................25

De la fracture sociale à la fracture culturelle : ........................................................................................................26

Introduction à l’interculturalité .....................................................................................................................................27

La notion de culture ................................................................................................................................................27

L’entre –cultures : le choc des cultures ..................................................................................................................27

L’interculturel : essai de définition ..........................................................................................................................27

Introduction à l’interculturalité .....................................................................................................................................28

La notion de culture ................................................................................................................................................28

L’entre-cultures : le choc des cultures....................................................................................................................29

L’interculturel : essai de définition ..........................................................................................................................30

Introduction à la communication interculturelle ..........................................................................................................31

Les attitudes face à l’altérité...................................................................................................................................31 Ethnocentrisme ..................................................................................................................................................31 Préjugés et stéréotypes .....................................................................................................................................31 Décentration et reconnaissance de l’autre.........................................................................................................31

Identité et communication ......................................................................................................................................32 L’identité, fondement de la communication........................................................................................................32 L’identité, frein de la communication..................................................................................................................32

Assimilation, Insertion, Intégration : quelle citoyenneté ? ......................................................................................32

Les apports d’Edward T. Hall :....................................................................................................................................33

La notion d’espace .................................................................................................................................................33

La notion de temps .................................................................................................................................................33

L’évolution des conceptions du développement.........................................................................................................35

Les 3 décennies du développement.......................................................................................................................35

Les conceptions actuelles du développement ; les rapports entre culture et développement ..............................37

La théorie du développement local : les principes du développement ........................................................38

De l’aspect économique à l’aspect global du développement : .............................................................................38

La dialectique macro-micro ....................................................................................................................................38

La personne, force motrice du développement......................................................................................................38

L’innovation ............................................................................................................................................................38

Principales caractéristiques du développement local.................................................................................................39

Un modèle ou un style ?.........................................................................................................................................39

Une assise territoriale.............................................................................................................................................39

Une force endogène...............................................................................................................................................39

Une démarche globale et intégrée .........................................................................................................................39

Une option en faveur de la démocratie ..................................................................................................................39

Le rapport Théorie/Pratique........................................................................................................................................41

Un processus dynamique ...........................................................................................................................................41

Le mirage de la facilité................................................................................................................................................41

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Le transfert de méthodes............................................................................................................................................41

Profil social et culturel de la collectivité ..................................................................................................................41

Le stade de développement de la collectivité ........................................................................................................41

Nouvelles orientations dans les pratiques du développement ...................................................................................42

L’espace du connu .................................................................................................................................................42

Les difficultés de l’inconnu .....................................................................................................................................42

Le poids du passé ..................................................................................................................................................42

Le facteur temps.....................................................................................................................................................42

Le développement est un mode de pensée ...........................................................................................................42

Références théoriques du processus de développement ..........................................................................................43

Les 3 principes .......................................................................................................................................................43

Les 5 caractéristiques ............................................................................................................................................43

Les mots clefs.........................................................................................................................................................43

Le processus du développement local .......................................................................................................................44

Les conditions essentielles .........................................................................................................................................45

Les conditions essentielles .........................................................................................................................................46

Les outils méthodologiques ........................................................................................................................................46

Quelques notions sur le concept de projet .................................................................................................................48

Définition étymologique ..........................................................................................................................................48

Quelques définitions...............................................................................................................................................48

Ambiguïté de la notion de projet.............................................................................................................................48

Eléments essentiels et paronymes du projet .........................................................................................................49

Dynamique du projet : le cycle du projet ....................................................................................................................50

La position médiane du projet.....................................................................................................................................53

La check-liste des problèmes .....................................................................................................................................54

Le diagnostic de situation ...........................................................................................................................................55

La Politique Culturelle du Conseil général de l’Hérault ..............................................................................................60

La décentralisation, état des lieux ..............................................................................................................................60

L’Hérault et la culture : une histoire riche et durable ..................................................................................................61

L’ère des pionniers et des associations (1959-1975).............................................................................................61

L’ère des réseaux départementaux et des outils (1975-1990)...............................................................................61

L’ère du développement intégré ( 1990- 2004) ......................................................................................................61

Les acquis : des instruments, un travail en profondeur sur les public, avec les créateurs, sur les territoires............62

Des instruments rôdés et efficaces ........................................................................................................................62

L’accès du plus grand nombre à la culture ............................................................................................................62

La solidarité économique avec les créateurs .........................................................................................................62

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La solidarité avec les territoires..............................................................................................................................63

Une nouvelle politique culturelle départementale......................................................................................................63

Lieux, créateurs et publics : pour une nouvelle diffusion des arts vivants .............................................................63 Un réseau départemental des lieux de diffusion................................................................................................63 Un réseau des diffuseurs ...................................................................................................................................64 La promotion extérieure des compagnies héraultaises .....................................................................................64 Les résidences d’artistes dans les lieux de diffusion .........................................................................................64 Les fabriques de spectacle vivant......................................................................................................................64 La diffusion auprès des publics empêchés........................................................................................................64 Le projet culturel de Bayssan.............................................................................................................................64 La vie culturelle du Domaine d’O .......................................................................................................................64

Une éducation culturelle et artistique partagée......................................................................................................65 Les nouveaux chemins de la culture..................................................................................................................65 Une médiation culturelle et territoriale ...............................................................................................................65 Les schémas d’éducation artistique...................................................................................................................65 L’accompagnement des pratiques amateurs .....................................................................................................65 La construction d’Hérault Culture Sport « Pierres Vives ».................................................................................65

Le département solidaire de ses territoires culturels ..................................................................................................66