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Fiche Prévention - D7 F 01 09 - © oppbtp 2009 Les activités de montage-levage consistent généralement à manutentionner des éléments préfabriqués et à les assembler, le plus souvent en élévation. Les personnes occupées à ces travaux sont en permanence exposées à des risques. PRINCIPAUX RISQUES Risques concernant à la fois la construction et le personnel effondrement d’une partie ou de la totalité de la structure par défaut de dispositif de stabilisation entraînant l’écrasement ou la chute du personnel (inexistence ou insuffisance de contreventement, sous-estimation des forces mises en jeu lors du montage ou résultant de circonstances atmosphériques défavorables, insuffisance de liaisons en phase de montage, de réglage, etc.) ; renversement intempestif de pièces instables (profilés, fermes, éléments ou sous- ensembles préassemblés) en cours de manutention ou de stockage ; basculement d’engins de levage installés sur des appuis insuffisamment résistants, ou utilisés sans précaution spéciale. Chutes du personnel lors de ses déplacements verticaux ou horizontaux pour atteindre le poste de travail, lors des travaux proprement dits : à la suite d’un déséquilibre accidentel, d ’une fausse manœuvre, d’une bourrasque, d’une surface d’appui insuffisante ou glis- sante, de l’utilisation d’outils portatifs non immobilisés, etc., à la suite de la rupture inopinée d’éléments porteurs sous-dimensionnés, constitués de matériaux fragiles, incomplètement assemblés, etc. Heurt, coincement ou cisaillement Sur la personne d’un travailleur lors d’une opération de manutention, de levage ou d’as- semblage. Retombée de la charge Consécutive à la défaillance d’un appareil de manutention, pouvant entraîner le renver- sement ou l’effondrement d’installations et l’écrasement de personnel. Chutes d’objets ou de matériaux Sur le personnel opérant autour d’une machine ou à un poste de travail. Principes•d’organisation• d’une•opération•de• construction•d’ouvrage• en•éléments•préfabriqués• (métal,•bois•ou•béton)• faisant•ou•non•intervenir• plusieurs•entreprises• et•dans•laquelle• la•prévention•est• normalement•intégrée. Préparation des opérations de montage levage 1

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Fiche Prévention - D7 F 01 09 - © oppbtp 2009

Les activités de montage-levage consistent généralement à manutentionner des éléments préfabriqués et à les assembler, le plus souvent en élévation.

Les personnes occupées à ces travaux sont en permanence exposées à des risques.

PRINCIPAUX RISQUES

Risques concernant à la fois la construction et le personnel

•• effondrement d’une partie ou de la totalité de la structure par défaut de dispositif de stabilisation entraînant l’écrasement ou la chute du personnel (inexistence ou insuffisance de contreventement, sous-estimation des forces mises en jeu lors du montage ou résultant de circonstances atmosphériques défavorables, insuffisance de liaisons en phase de montage, de réglage, etc.) ;

•• renversement intempestif de pièces instables (profilés, fermes, éléments ou sous-ensembles préassemblés) en cours de manutention ou de stockage ;

•• basculement d’engins de levage installés sur des appuis insuffisamment résistants, ou utilisés sans précaution spéciale.

Chutes du personnel

•• lors de ses déplacements verticaux ou horizontaux pour atteindre le poste de travail,•• lors des travaux proprement dits : à la suite d’un déséquilibre accidentel, d ’une

fausse manœuvre, d’une bourrasque, d’une surface d’appui insuffisante ou glis-sante, de l’utilisation d’outils portatifs non immobilisés, etc.,

•• à la suite de la rupture inopinée d’éléments porteurs sous-dimensionnés, constitués de matériaux fragiles, incomplètement assemblés, etc.

Heurt, coincement ou cisaillement

Sur la personne d’un travailleur lors d’une opération de manutention, de levage ou d’as-semblage.

Retombée de la charge

Consécutive à la défaillance d’un appareil de manutention, pouvant entraîner le renver-sement ou l’effondrement d’installations et l’écrasement de personnel.

Chutes d’objets ou de matériaux

Sur le personnel opérant autour d’une machine ou à un poste de travail.

Principes•d’organisation•d’une•opération•de•

construction•d’ouvrage•en•éléments•préfabriqués•

(métal,•bois•ou•béton)•faisant•ou•non•intervenir•

plusieurs•entreprises•et•dans•laquelle•

la•prévention•est•normalement•intégrée.

Préparation des opérationsde montage levage

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Fiche Prévention - D7 F 01 09 - © oppbtp 20092

Contact ou amorçage

Avec des lignes électriques sous tension, heurt et des-truction partielle de conduites de transport de gaz dan-gereux, etc.

RÔLE DU SERVICE D’ÉTUDES

Il y a le plus grand intérêt à effectuer l’étude d’exécution de l’ouvrage en liaison avec le service ou l’entreprise exté-rieure chargé du montage, et avec l’ingénieur de sécurité s’il existe dans l’entreprise. Ce dernier peut ainsi exercer un rôle de liaison sous l’aspect de la sécurité entre les ser-vices d’études et le chantier.

Assurer la stabilité de l’ouvrage dans toutes les phases d’exécution

Le bureau d’études, qui détermine en fonction de la des-tination de l’ouvrage la quantité et la qualité des appuis en tenant compte des effets climatiques (Règles neige et vent) et de la résistance du sol, doit vérifier que, pendant chacune des phases de la construction, ces conditions jointes aux effets des actions de montage ne risquent pas d’entraîner la ruine totale ou partielle de l’ouvrage en cours d’exécution.

Cette condition garantit en même temps la sécurité de l’ouvrage et celle du personnel chargé de la mise en œuvre.

La tâche du bureau d’études comporte la définition pré-cise des dispositifs de stabilisation nécessaires (plans d’exécution détaillés phase par phase) ainsi que la pro-grammation correspondante de leur mise en place et de leur retrait (temps de séchage des scellements, retrait des haubans provisoires, etc.).

Les efforts transmis aux massifs de fondation et aux an-crages doivent être déterminés dans les hypothèses les plus défavorables.

Définir le procédé de mise en œuvre

Dans les travaux de montage-levage effectués sans pré-caution spéciale, l’exposition des exécutants au risque de chute de hauteur est permanente, et sa durée propor-tionnelle au nombre et à la complexité des assemblages à exécuter.

Ces conditions difficiles n’incitent pas le personnel à re-chercher la perfection lors de l’exécution de sa tâche, ce qui peut laisser craindre, dans le temps, l’apparition de désordres nuisibles à la bonne tenue de l’ouvrage.

Pour remédier à ces inconvénients, le service chargé des études a intérêt à prévoir des assemblages réalisables dans de bonnes conditions. à cet effet :•• préférer le plus souvent possible le préassemblage au

sol de la plus grande partie de l’ossature levée en un ou plusieurs éléments importants ;

•• mettre en place, avant levage de l’ensemble, des dis-positifs susceptibles de réduire l’exposition du person-nel au risque de chute ;

•• prévoir les points d’ancrage ou d’amarrage pour les haubanages et manutentions ;

•• concevoir des plates-formes ou des passerelles de tra-vail protégées permettant d’exécuter les tâches sans aléa et en appui franc sur les éléments d’ossature déjà stabilisés (ces passerelles seront de toute façon néces-saires pour réceptionner les sous-ensembles préfabri-qués au sol) ;

•• préciser les accrochages des échelles et passerelles d’accès aux différents postes de travail, lorsque la pos-sibilité d’utiliser l’équipement définitif de l’ouvrage en phase provisoire n’existe pas ;

•• déterminer les points d’accrochage et les supports de mise en œuvre des filets de protection en cas de chute, pour exécuter les travaux en élévation, ainsi que les points d’ancrage nécessaires à l’utilisation d’équi-pements individuels de protection contre les chutes, utilisables lorsqu’une protection collective ne peut être installée et pour des travaux de courte durée.

Ces points d’accrochage doivent rester utilisables après montage afin d’assurer la protection du personnel exécu-tant les travaux de second œuvre sur la toiture et dans les combles (couverture, éclairage, chauffage, ventilation, incendie...) ainsi que tous travaux d’entretien.

En résumé, le procédé de montage doit être pensé lors de l’établissement des plans d’exécution. Un projet d’ossature calculé et dessiné sans avoir étudié et défini les conditions de montage est un travail irrationnel, une source certaine d’incidents et d’accidents, et il en résulte souvent un prix de montage élevé.

RÔLE DES SERVICES D’ORGANISATION

Le service chargé de l’organisation des chantiers élabore la méthode de montage en collaboration avec le service études qui en contrôle la compatibilité avec les caractéris-tiques du projet.

Détermination du matériel de montage

La mise en application des procédés de montage choi-sis, nécessite la détermination du matériel nécessaire aux travaux. Ce matériel, défini en tenant compte de la nature des travaux à exécuter, doit également être conçu pour assurer la sécurité des travailleurs.

Selon les circonstances, il peut être choisi dans le parc de l’entreprise ou conçu et réalisé spécialement ; dans ce dernier cas, la participation d’un bureau d’études qualifié est nécessaire pour réaliser les plans d’exécution tandis que la construction sera confiée à un personnel compé-tent.

Si le matériel est acheté par un service différent de celui qui en a fait l’étude, ce service doit respecter scrupuleuse-ment le cahier des charges établi à cet effet.

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Fiche Prévention - D7 F 01 09 - © oppbtp 20092

Repérage des pièces, colisage et transports

Les services d’organisation (ordonnancement, lancement ou préparation, etc.), participent à l’effort général de pré-vention lors de l’accomplissement normal de leur tâche, en définissant avec précision :•• le repérage des pièces,•• l’ordre de livraison ou d’expédition de tous les éléments

(escaliers définitifs, caillebotis, etc.), le programme d’intervention des sous-traitants (peinture notamment),

•• le colisage qui doit indiquer le poids, la position du centre de gravité des colis et leurs points d’élingage, des élingues à usage unique peuvent avantageuse-ment équiper les colis,

•• l’organisation matérielle des transports et la définition des dispositions nécessaires aux chargements en ate-lier, au conditionnement pour le transport et aux dé-chargements sur chantier,

•• les conditions de stockage ou d’entreposage.

Cette étude doit permettre notamment de définir les ca-ractéristiques des voies d’accès et des allées de circula-tion de la zone de stockage ou de prémontage.

Instructions relatives au procédé de montage

Le programme de montage est établi en tenant compte à la fois des conditions du marché et des possibilités de l’entreprise.

Il doit être complété de documents explicitant de façon détaillée à l’usage des exécutants les procédés utilisés (modes opératoires, fiches de préparation, notes ciné-matiques, schémas des phases successives, plans de le-vage, etc.).

Dans le cas où l’entreprise réutilise un matériel particulier spécialement mis au point pour assurer la protection du personnel et utilisable sur plusieurs chantiers (plate-forme de travail amovible, échelles à crinoline d’un modèle stan-dard pour l’entreprise, etc.), les fixations doivent être défi-nies par le service de préparation qui peut demander éga-lement l’exécution d’un montage à blanc en atelier.

Lorsque l’utilisation d’équipements individuels de protec-tion contre les chutes se révèle indispensable, le service d’organisation doit déterminer avec précision les condi-tions d’utilisation de ces dispositifs (énumération des postes de travail concernés, définition des points d’at-tache des câbles et des longes des harnais, etc.).

Établissement du plan particulier SPS en cas de co-activité

Il faut aussi vérifier que l’ensemble des mesures prises à tous les niveaux de la hiérarchie de l’entreprise sont sus-ceptibles d’assurer à chaque instant la sécurité de l’ou-vrage en cours d’exécution et la sécurité du personnel des autres entreprises du chantier dans toutes les activités. On y parvient, en établissant, une fois terminée la phase de préparation, le « plan•particulier•SPS » qui doit décrire de façon exhaustive toutes les dispositions prises dans

ce double but, y compris celles demandées par le maître d’œuvre dans le plan• général• de• coordination• PGC SPS pour l’ensemble des entreprises du chantier. Les services d’organisation doivent participer, en liaison avec le• res-ponsable• des• travaux• sur• le• site,• le• coordonnateur et l’ingénieur de sécurité de l’entreprise, à son établissement bien avant le début des travaux.

CONTRIBUTION DE L’ATELIER DE FABRICATION OU DE L’USINE DE PRÉFABRICATION

Conformité aux plans d’exécution et contrôle d’exécution

L’atelier exécute les travaux d’usinage qui lui sont confiés en parfaite conformité avec les plans d’exécution qui lui ont été remis, ce qui nécessite un contrôle soigneux :•• des approvisionnements en quantité et en qualité

(acier, agrégats, ciment) ;•• de la qualité de l’exécution (contrôle de soudage, de

serrage, de perçage, de taillage ; de dosage et de mise en place pour les structures en béton, etc.) ;

•• de la bonne adaptation au procédé de montage des éléments réalisés (conformité des pièces, des moules, contrôle de la précontrainte, etc.) ;

•• de la qualité du travail effectué dans l’atelier par des entreprises sous-traitantes (par exemple : à l’applica-tion correcte de la peinture au voisinage des zones éclissées dans les cas d’utilisation de boulonnerie haute résistance, etc.).

Ordre de livraison des pièces

Il doit être conforme aux indications du bureau d’études ou du service des méthodes, et, dans les cas exception-nels non prévus lors de l’étude préalable, faire l’objet d’un accord avec le responsable des travaux de montage. Dans ce but, des contacts doivent être pris avec les différents services ou entreprises intéressés.

Formation du personnel de chantier

L’atelier constitue par destination la charnière entre les services d’études et les services de montage. Il peut donc contribuer en permanence à la formation du personnel de chantier, dès que celui-ci, inemployé sur le terrain, revient à la fabrication (personnel polyvalent, en cas d’intempé-ries, etc.). à ce titre, des mesures de sécurité identiques à celles qui sont demandées au personnel de chantier doi-vent être appliquées à l’atelier.

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OPPBTP25, avenue du Général Leclerc - 92660 Boulogne-Billancourt CedexTél : 01 46 09 27 00

www.preventionbtp.fr

Fiche Prévention - D7 F 01 09 - © oppbtp 2009

PART DE PRÉVENTION INCOMBANT AU CHANTIER

Aptitude, instruction et information du per-sonnel d’exécution

Contrôle d’aptitude

Pour être efficace, la préparation préalable d’un chan-tier nécessite l’emploi de personnel• qualifié, parfai-tement bien informé des instructions précédemment établies.

Les responsables de l’exécution doivent donc : • contrôler l’aptitude•physique du personnel de l’en-

treprise déplacé sur le chantier, • s’assurer de la qualification• et• de• l’aptitude• médi-

cale du personnel embauché sur place, ou faisant l’objet d’une prestation de service, conformément aux dispositions du Code du travail.

Instructions relatives à l’exécution des travaux.

Ces instructions doivent être adaptées aux connais-sances que les exécutants possèdent, des difficultés à surmonter lors de l’exécution de leur tâche et des moyens mis à leur disposition.

Le rôle des représentants du chef d’entreprise sur les lieux de travail est alors déterminant pour établir ces consignes dont les objectifs essentiels sont notam-ment : • de servir de guide d’exécution, • d’interdire toute possibilité d’interprétation erronée

des plans et documents de montage, • de préciser les mesures particulières de prévention

et de permettre le contrôle de leur application

Information du personnel

Les documents utilisés normalement dans ce but (rè-glement intérieur de l’entreprise, notes de service de diffusion générale) doivent être complétés par un rè-glement particulier au chantier, des consignes particu-lières, etc., qui peuvent être établis à ce niveau et por-tés à la connaissance de tout le personnel concerné.

Ces documents doivent fournir également les rensei-gnements suivants relatifs à la sauvegarde du person-nel : • liste nominative des secouristes présents sur le site, • emplacement des coffres à pharmacie, civières,

moyens d’extinction, infirmerie dans le cas de chantiers importants,

• adresses et numéros de téléphone : pompiers, gen-darmerie, hôpital, clinique, ambulancier...,

• conduite à tenir en cas d’accident corporel, en cas d’incendie, etc.

Contrôle du matériel utilisé

Lorsque le matériel est arrivé à pied d’œuvre, le respon-sable du chantier doit vérifier qu’il est approprié aux tra-vaux et aux risques auxquels le personnel est exposé. Il s’assure de sa conformité aux dispositions réglementaires et qu’il peut l’utiliser en respectant la notice d’instructions.

Les installations électriques provisoires de chantier, les installations et les appareils de levage doivent faire l’objet de vérifications effectuées dans des conditions prévues par les règlements.

Ainsi, les équipements de travail utilisés pour le levage de charges doivent être soumis aux vérifications définies dans l’arrêté du 1er mars 2004.

Ces vérifications doivent être effectuées par des personnes qualifiées compétentes dans le domaine de la prévention des risques et connaissant la réglementation afférente. Le résultat de ces vérifications doit être consigné sur le re-gistre de sécurité du chantier. Si le rapport est établi par une personne n’appartenant pas à l’établissement, le rap-port de vérification doit être annexé au registre de sécurité.

Application du programme de montage et du plan particulier PPSPS

Le responsable des travaux, qui connaît dans le détail les méthodes d’exécution et les modes opératoires, assure le bon déroulement des travaux en procédant à différents contrôles. Il s’assure notamment du respect de l’ordre de livraison, de la conformité aux plans, de l’application stricte du programme de montage.

Mais il vérifie aussi que les dispositions prévues par le plan particulier SPS à l’établissement duquel il a participé étroitement avant le début des travaux sont effectivement mises en œuvre sur le chantier.

Un tel suivi nécessite la mise à jour périodique du plan particulier SPS en fonction des variations des conditions d’exécution de l’ouvrage et notamment des nécessités de coordination avec les autres intervenants.

Le plan particulier SPS, exigé dès lors qu’il y a co-activité, permet de s’assurer à chaque instant que la sécurité de l’ouvrage et celle du personnel sont effectivement assu-rées. Il constitue donc un élément essentiel du tableau de bord du responsable des travaux.

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