« Agro-écologie en Afrique: défis et opportunités »

Institut des Sciences de l’Environnement (ISE), Université Cheikh Anta Diop et

Pesticide Action Network (PAN) Africa,

Hôtel Faidherbe, Dakar

26 Novembre 2015

Journée de réflexion organisée avec le soutien de Marisla Foundation (USA) et Pesticide Action Network North America

Table des matières

I. Participants ............................................................................................................................. 1

II. Cérémonie d’ouverture ........................................................................................................ 1

III. Objectifs de l’atelier ............................................................................................................. 2

IV. Méthodologie ....................................................................................................................... 2

V.1. Panels 1 et 2 ........................................................................................................................ 2

� Discussion générale des panels 1 et 2 .............................................................................. 5

V.2. Panels 3 et 4 ......................................................................................................................... 6

� Discussion générale des panels 3 et 4 .............................................................................. 9

VI. Synthèse de l’atelier ............................................................................................................. 9

VI.1. Défis ................................................................................................................................... 9

VI.2. Opportunités ..................................................................................................................... 10

VI.3. Recommandations majeures ............................................................................................ 11

VII. Cérémonie de clôture ......................................................................................................... 11

Liste des participants..................................................................................................................... 13

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Le jeudi 26 novembre 2015, s’est tenu à l’hôtel Faidherbe, à Dakar, une journée de réflexion sur le thème « Agro-écologie en Afrique: défis et opportunités », organisée par l’Institut des Sciences de l’Environnement (ISE) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar et Pesticide Action Network (PAN) Africa. L’agenda de l’atelier est annexé au présent rapport.

I. Participants

L’atelier a enregistré une participation riche et diversifiée de par les disciplines scientifiques, l’âge, le genre, les pays (Sénégal et Bénin), les expériences, les domaines d’intervention et les professions des participants, mais aussi de par les institutions présentes. En tout, une trentaine de participants ont répondus présent. Il convient de souligner particulièrement la participation active et relevée de scientifiques de la sous-région ouest africaine, d’experts et de leaders d’organisations paysannes ou de femmes du Sénégal, d’ONGs, d’organismes internationaux concernés de près ou de loin par la problématique de l’agro-écologie (cf. la liste des participants en annexe).

II. Cérémonie d’ouverture

Le présidium de la cérémonie d’ouverture était composé du Pr. Bienvenu Sambou, Directeur de l’Institut des Sciences de l’Environnement (ISE) (Président) ; du Pr. Abou Thiam, enseignant chercheur à l’ISE, Coordonnateur de l’ONG PAN Africa (Maître d’œuvre de l’atelier) et enfin du Pr. Simplice Davo Vodouhe, enseignant à l’Université d’Abomey Calavi (Bénin), Président de l’ONG « Organisation Béninoise pour la Promotion de l’Agriculture Biologique » (OBEPAB).

Figure 1.Cérémonie d’ouverture de la journée

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Prenant la parole le premier, le Pr. Sambou a tout d’abord souhaité la bienvenue aux participants, avant de les remercier pour avoir répondu favorablement à l’invitation des organisateurs. Il a magnifié le partenariat fécond entre l’ISE et PAN Africa, et particulièrement dans le domaine de la formation. Il a également insisté sur l’importance de l’agriculture pour le développement de l’Afrique. Il a terminé son intervention en soulignant que la question centrale à traiter est celle des rapports entre l’Agriculture et l’Environnement.

Dans son allocution, le Pr. Simplice a remercié les organisateurs pour l’avoir convié à cette importante rencontre. Il a ensuite mentionné diverses initiatives concernant la promotion de l’agro-écologie en Afrique dans lesquelles la société civile est fortement impliquée. Pour terminer, il a résumé les activités que son organisation, OBEPAB, a menées sur l’agro-écologie au Bénin comme en Afrique.

A sa suite, le Président, Pr. Sambou, a repris la parole pour déclarer ouvert l’atelier à 9h 25 mn.

III. Objectifs de l’atelier

Échanger et capitaliser des expériences pour en tirer des leçons et enseignements permettant de promouvoir l’agro-écologie en Afrique.

IV. Méthodologie

L’atelier a été organisé en quatre panels conduits en sessions plénières avec des exposés et des discussions générales par série de deux panels. Une session a été spécifiquement réservée à la synthèse des travaux qui a mis l’accent sur les défis, les opportunités et les recommandations prenant en compte les avis des participants.

V. Résultats

V.1. Panels 1 (L’agro-écologie : expériences et exemples) et 2 (Approches écologiques et connaissances scientifiques)

Ces deux panels ont enregistrés dix communications de haute facture dont la note introductive faite par le Pr. Abou Thiam :

- Note introductive sur l’agro-écologie et les enjeux, - Système de production familiale et agro-, - Leadership et autonomisation des femmes rurales, - Participation des femmes rurales à l’agro-écologie, - Expérience d’ENDA-Pronat, - Expérience de l’Organisation Béninoise pour la Promotion de l’Agriculture Biologique

(OBEPAB), - Expérience du Projet de Gestion Durable des Terres, - Compostage à partir des boues de vidange et des déchets de poissons,

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- Ilots de fertilité des arbustes sahéliens comme ressources agro-écologiques pour une sécurité alimentaire au Sahel,

- Potentiel agro-écologique de la vallée de Tamra, île de Mar, centre-ouest du Sénégal.

Figure 2. Note introductive du Pr. Abou Thiam.

Il ressort de ces différentes interventions, les points saillants suivants:

• l’historique de l’agriculture écologique et biologique a été retracée de façon très détaillée et avec beaucoup de dates repères mentionnées ;

• les concepts de l’agro-écologie ainsi que de nombreuses définitions concernant ce domaine ont été passés en revue, discutés et clarifiés ;

• l’agro-écologie repose fondamentalement sur l’optimisation des processus naturels, des produits et des résultats, la préservation des ressources naturelles, des sols et de l’environnement mais aussi sur le maintien des agriculteurs sur leur terroir ;

• l’agro-écologie peut contribuer de façon significative à l’atténuation du changement climatique car les pratiques agro-écologiques durables favorisent le stockage du carbone dans les sols et/ou la biomasse ;

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• un riche potentiel de plantes (au moins 2000 espèces) pouvant servir à la production de pesticides biologiques existent dans le monde. Parmi ces plantes, Azadirachta indica (Neem) se singularise par sa large utilisation dans le monde pour traiter divers problèmes dus aux ravageurs. Au Bénin, d’importants acquis de recherche sur cette plante et d’une manière générale sur la gestion des ravageurs sont disponibles (foodspray et extraits de neem) ;

• malgré le manque de données concernant les expériences d’agro-écologie, surtout en Afrique, des avancées sont enregistrées dans la promotion de l’agro-écologie dans le monde. Cela a été illustré par les statistiques présentées concernant les superficies emblavées, le nombre d’exploitations qui la pratiquent et la diversité des cultures couvertes. Il convient de souligner la production de semences biologiques de coton au Bénin ;

• la caractérisation des sols (classification, aptitude agricole) est un préalable pour l’aménagement des terroirs. Il est ressorti qu’elle permet d’une part, de mieux articuler les modes d’occupation des sols pour assurer la durabilité de l’écosystème et d’autre part, de mieux formuler des conseils de diversification de la production ;

• La dégradation des sols du Sénégal et leur grande pauvreté en matière organique ont été fortement soulignées. Cette situation a atteint un point tel que, sur ces sols, les cultures ne répondent plus aux apports d’engrains minéraux qui, seuls, ne suffisent plus pour améliorer les rendements des cultures. L’amélioration de la capacité de stockage des nutriments et de l’eau est vraisemblablement une voie incontournable pour restaurer la fertilité des sols et améliorer la production agricole au Sénégal ;

• la capitalisation et l’amélioration des pratiques paysannes peuvent contribuer significativement à la réhabilitation des terres dégradées. Ainsi, l’épandage de cendres de coquillages d’huîtres brûlées et de coques d’arachide combinée à la diffusion de variétés améliorées a permis d’améliorer la fertilité des sols et d’augmenter significativement la production de riz dans des vallées de la moyenne Casamance au Sénégal ;

• la formation est un des axes clefs de la stratégie de promotion de l’agro-écologie en Afrique. Il a été mentionné des expériences réussies de formation de femmes productrices. Des perspectives de collaboration avec les universités pour promouvoir la formation et la recherche en agro-écologie sont en cours. A ce titre, il a été suggéré de mettre en place un Master International en Agriculture Biologique Ecologique (ABE) ;

• les femmes sont des acteurs incontournables pour la promotion de l’agro-écologie en Afrique où, elles constituent la principale force de travail en milieu rural. Des expériences réussies de renforcement de la place des femmes dans ce domaine est basées sur des formations au leadership, des plaidoyers, des lobbyings et la capitalisation des acquis ont

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été présentées. Un plaidoyer a été fait en faveur de leur accès à la terre, facteur de base pour la production agricole ;

• le compostage des boues des eaux usées domestiques avec des déchets maraîchers ou de poissons permet d’obtenir un compost avec une forte valeur agronomique moyennant une garantie de la sécurité sanitaire des consommateurs ;

• les arbustes, par le processus de facilitation écologique, fournissent des services hydrologiques et microbiens importants aux cultures qui se traduisent par une amélioration du rendement des cultures associées ;

• une diversité de pratiques agro-écologiques prometteuses est ressortie des présentations. Elles couvrent des domaines très variés à savoir : la lutte antiérosive, le maintien de la fertilité des sols, la production de semences biologiques et de plants en pépinières, la protection des forêts et la réduction de la consommation d’énergie fossiles ;

• une diversité d’approches, de stratégies d’intervention et d’outils de gestion participatifs et multi-acteurs ont été présentées. Ils mettent l’accent sur la responsabilisation des acteurs, intègrent les institutions et instruments de la décentralisation. Ils permettent enfin, la mise en œuvre des actions à différentes échelles spatiales au plan national (de la parcelle à la commune en passant par le terroir).

→→→→ Discussion générale des panels 1 et 2

Sept participants sont intervenus pour soulever seize questions. Les échanges et les éclairages apportés par les présentateurs interpellés ont permis de retenir les points importants suivants :

• la question de la rentabilité en agro-écologie est à « relativiser » car les acteurs mettent en avant les avantages de l’agro-écologie pour la santé et la réduction des coûts de production plutôt que la rentabilité financière. Toutefois, cette question ne saurait être occultée et mérite d’être élucidée ;

• la certification demeure un problème sans solution pour le moment en Afrique de l’Ouest. Cependant, il a été suggéré d’explorer la voie de la certification locale basée sur des critères locaux et adaptés aux conditions des producteurs africains afin de réduire les coûts de l’opération. Cette question est reliée à celle de la promotion locale de l’agro-écologie pour laquelle, une des stratégies proposées est le développement des marchés locaux et booster la consommation locale ;

• le rôle central de l’Etat dans la gestion durable des terres au Sénégal a été discuté : il a été souligné que les instruments juridiques concernant cette question sont en cours d’adoption par les instances gouvernementales ;

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• les métaux lourds sont des polluants à prendre en compte dans les pratiques de valorisation des boues de vidange ménager en agriculture même si des études ont montré que leurs teneurs sont faibles ;

• la profondeur et la qualité des nappes constituent des paramètres à maîtriser dans les opérations de récupération des terres salées à des fins agricoles. Par exemple, dans le delta du Saloum au Sénégal, la qualité de la nappe a une influence significative sur la salinité des sols;

• au-delà du débat sur la définition de l’agro-écologie, il est à noter que finalement le plus important, ce sont les objectifs de cette forme d’agriculture, son option orientée résolument vers le fait d’éviter de dépasser les seuils de rupture des agroécosystèmes et réduire les effets néfastes des produits chimiques ;

• l’agroforesterie est bien une pratique agro-écologique car elle participe au maintien de la fertilité des sols ;

• la capitalisation des savoirs locaux peut fournir non seulement un répertoire important d’idées de recherche pour les chercheurs, mais aussi, peut permettre d’identifier des innovations paysannes opérationnelles et efficaces pouvant enrichir les banques de données sur les pratiques agro-écologiques durables.

V.2. Panels 3 (Formation et recherche en agro-écologie) et 4 (Aspects politiques et institutionnels de l’agro-écologie)

Huit communications très relevées et fort intéressantes ont été faites que sont :

• Formation en agro-écologie de jardin d’Afrique Kaydara,

• Expérience de la GIPD de la FAO au Sénégal,

• Recherches en écotoxicologie de CERES-Locustox, • Formation et recherche académique,

• L’agro-écologie dans la politique agricole du Sénégal, • Fédération Nationale d’Agriculture Biologique du Sénégal, • Fédérations, réseaux nationaux, régionaux et pour la promotion de l’agro-écologie.

• Recommandations du Symposium FAO/Etat du Sénégal sur l’agro-écologie des 5 et 6 novembre 2015 tenu à Dakar.

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Figure 3. Exposé sur le système de production d’agriculture familiale

Elles ont fait ressortir les aspects clefs suivants :

• la genèse de la Ferme Ecole Agro-écologique Kaydara a été succinctement restituée. Il est ressorti le rôle primordial qu’a eu la problématique de la dégradation accentuée des sols dans la réflexion ayant conduit à la mise au point de modes de gestion durables des agroécosystèmes, comme alternative aux systèmes agricoles conventionnels ;

• le succès de la Ferme Ecole Agro-écologique Kaydara repose sur une approche participative impliquant les autorités et les communautés locales ; l’utilisation de l’agroforesterie comme épine dorsale de l’entretien de la fertilité des sols ; la formation de jeunes leaders paysans chargés de démultiplier le modèle ; la collaboration avec les autorités locales et le suivi/accompagnement par les responsables de la ferme et jeunes sortants au moment de leur installation ;

• un rappel historique de la formation et de la recherche en agro-écologie au Sénégal a été retracé en faisant ressortir le retard de la formation sur la pratique. Ainsi, il a été noté que l’agro-écologie se pratique au Sénégal depuis fort longtemps pourtant, il n’y a pas d’enseignement spécifique sur cette question à l’exception d’un Diplôme Universitaire Technique (DUT) récemment mis en place à Saint-Louis. Les thématiques et concepts relevant de l’agro-écologie sont abordées dans des modules dispensés suivant différentes disciplines ;

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• l’évolution des concepts en agriculture comme en environnement et les liens dialectiques entre ces deux domaines comme les exigences de qualité des aliments et de l’environnement des populations font obligation d’innover pour enseigner l’agriculture autrement ;

• les fermes écoles sont une stratégie de formation des acteurs paysans permettant une analyse de l’agroécosystème, une valorisation des savoirs endogènes et favorisant un renforcement de la dynamique de groupe et de la cohésion sociale. Cette approche d’apprentissage par la pratique a permis de diffuser des pratiques agro-écologiques durables notamment, la gestion intégrée de la production et des déprédateurs, les systèmes d’intensification de production de riz et la restauration des terres dégradées ;

• l’analyse des politiques agricoles au Sénégal, depuis les initiatives coloniales jusqu’à la politique productiviste basée sur le rééquipement des paysans, a permis de noter qu’il n’y a pas à ce jour, une politique de l’Etat qui définit un système de production agro-écologique. Elle a aussi abouti à l’interrogation suivante : comment valoriser les expériences pour élaborer une véritable politique agro-écologique ?

• le Centre CERES-Locustox et ses activités ont été largement présentés en insérant des points concernant les généralités sur les pesticides, les problèmes liés à leur utilisation et les solutions envisageables ;

• la promotion de l’agro-écologie dans les pays du Nord comme la Suisse ou la France, est faite dans le cadre d’un système de subvention (législation et réglementation) et de systèmes agro sylvo pastoraux bien élaborés et solides ;

• la vision holistique et dialectique de l’agriculture écologique biologique de la Fédération Nationale pour l’Agriculture Biologique (FENAB), qui repose sur quatre dimensions (social, culturel, économique et écologique) a été présentée de façon détaillée ;

• la décision des chefs d’Etat de l’Union Africaine de promouvoir l’ABE a été mentionnée; cette initiative (EOA) repose sur quatre fondamentaux (la biodiversité, l’agriculture familiale, l’équité et la justice sociale et la nourriture saine et équilibrée) et quatre piliers (la recherche, les formations et la vulgarisation ; l’information et la communication ; les chaines de valeur et le marché, et le réseautage). Elle a été matérialisée par une structuration à l’échelle continentale partant de plateformes nationales au comité continental accrédité à la Commission de l’Union Africaine ;

Il a été souligné que des efforts soutenus sont en cours dans divers pays pour institutionnaliser l’ABE dans les politiques agricoles.

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→→→→ Discussion générale des panels 3 et 4

La discussion animée et approfondie engagée sur les aspects abordés par les différentes communications a enregistré cinq interventions qui ont soulevées treize questions. Il en est ressorti les éléments clefs suivants :

• l’utilisation des Polluants Organiques Persistants (POPs) en agriculture est interdite au Sénégal qui a déjà adopté la convention de Stockholm ;

• Des précisions ont été apportées sur la durée et les coûts de formation de la Ferme Ecole Agro-écologique Kaydara. En effet, la durée de formation a été réduite de 3 ans au départ, à 9 mois actuellement. Le coût de la formation est de 60000 F CFA par mois, couvert grâce à l’appui de partenaires. Le capital financier pour l’installation des sortants varie entre 300000 et 600 000 F CFA ;

• la question de savoir, s’il existe une politique ou un système de formation agricole claire au Sénégal a été posée. C’est pourquoi, il a été fortement suggéré, le renforcement de la synergie entre institutions de formation à toutes les échelles et organisations de développement pour élaborer, dans une démarche participative (voir modèle élaboration de curricula de l’Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture, ENSA de Thiès), un cadre global cohérent de formation en agro-écologie ;

• la FENAB a déjà élaboré un cahier de charges en Agriculture Biologique au Sénégal qui est un instrument qui doit conduire à la mise en place et la promotion d’un système « bio » au Sénégal ;

• même si la vision peut être discutée, le Sénégal dispose bien d’une politique agricole, si l’on se réfère à la définition du concept de politique. En effet, des décisions sont prises en rapport avec des objectifs à atteindre et des stratégies (les stratégies entre dans les décisions) sont mises en œuvre pour aboutir à des résultats escomptés.

VI. Synthèse de l’atelier (Pr. Saliou Ndiaye)

La synthèse des travaux a été effectuée avec tous les participants sous la direction du Pr. Saliou Ndiaye de l’ENSA de Thiès. Les principaux points émis ont été regroupés sous trois thèmes : les défis, les opportunités et les recommandations rapportés ci-dessous.

VI.1. Défis • assurer la sécurité alimentaire de qualité aux populations suivant la croissance

démographique ;

• de la compétitivité économique, sociale et environnementale ;

• équitabilité effective selon le genre sur ces approches autour de l’agro-écologie ;

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• s’entendre sur la définition de l’agro-écologie, concepts, approches méthodologiques ;

• adapter, reproduire et soutenir l’agro-écologie dans diverses zones agro-écologiques ;

• appuyer les exploitations agricoles familiales selon leurs bonnes pratiques sur l’agro-écologie, mais favoriser leurs essors dans les mutations en cours (intensification raisonnée);

• la formation en agro-écologie dans l’enseignement supérieur, avec des modules spécifiques, valorisant les savoirs et pratiques locaux ;

• informer, sensibiliser sur les bonnes pratiques en matière d’agro-écologie (compostage, restauration de la flore, de la biodiversité, etc.) ;

• éviter certaines pratiques néfastes (brûlage des résidus, …).

VI.2. Opportunités • quelques institutions et personnes ressources en matière d’agro-écologie

(conceptualisation, recherche, formation – renforcement des compétences) ;

• existence d’expériences avec des résultats innovants (CEP), avec une approche « apprentissage par la pratique » ;

• Insisté auprès des décideurs politiques pour un meilleur engagement de l’agro-écologie;

• une très bonne expérience avec la ferme agro-écologique d’Afrique « Kaydara », avec volet recherche – développement et formation des jeunes, à capitaliser et partager;

• décision des chefs d’Etat de l’UA de promouvoir l’agro-écologie (CL/Dec. 621) ;

• quelques bons produits naturels plus sains comme des insecticides d’origine végétale (ex. Neem), biopesticides, … disponibles sur le marché ;

• implication de divers acteurs concernés par ces questions sur l’agro-écologie (Etat – services centraux, ONG; OP, partenaires au développement, …) ;

• l’existence de systèmes de production traditionnels encore de type agro-écologique, mais à documenter et à valoriser ;

• très fort engagement d’associations de divers producteurs sur les questions d’agro-écologie;

• disposer de laboratoires, de procédés d’analyses, de personnes ressources, comme CERES Locustox ;

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• des travaux sur le suivi environnemental des pesticides dans les zones de production et le panier de la ménagère ;

• des personnes ressources et experts dans le domaine de l’agro-écologie, mais qui sont dispersés.

VI.3. Recommandations majeures Des défis et opportunités identifiées, découlent les recommandations majeures suivantes :

1. organiser le plus souvent ce genre d’atelier sur l’agro-écologie, pour partager les expériences et les résultats ;

2. établir une base de données partagée entre les divers acteurs impliqués dans l’agro-écologie, par exemple avec le TIC (Net);

3. mettre en synergie diverses institutions travaillant sur l’agro-écologie, par exemple, autour de PAN Africa – ISE comme facilitateurs;

4. intégrer le genre dans l’agro-écologie pour promouvoir l’accès équitable des femmes aux facteurs de production ;

5. continuer à organiser des formations techniques destinées aux producteurs/productrices sur divers thèmes de l’agro-écologie ;

6. élaborer suite aux travaux de cet atelier, un petit manuel sur l’agro-écologie au Sénégal (policy brief, résumé des travaux et support auprès de décideurs et partenaires);

7. poursuivre le plaidoyer national et international pour influencer les politiques et programmes sur l’agro-écologie;

8. poursuivre les sensibilisations pour plus de prise de conscience sur l’agro-écologie ;

9. valoriser et aider à diffuser les bons résultats, innovants dans la recherche / développement sur l’agro-écologie (ex. ISE, Université de Thiès, UAC Bénin, ...) ;

10. construire un système en tant que système de production durable et respectueux de l’environnement ;

11. intégrer l’agro-écologie dans les politiques et programmes en Afrique.

VII. Cérémonie de clôture

Elle a été conduite par le Pr. Bienvenu Sambou, qui a tout d’abord réitéré ses remerciements à l’endroit des participants, de PAN Africa et du Pr. Simplice Vodouhe. Ensuite, il a exprimé son entière satisfaction concernant les résultats de l’atelier en se fondant sur la qualité et l’expérience

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des experts présents, la haute facture des contributions, les questions pertinentes soulevées lors des discussions et l’excellente synthèse des travaux ayant abouti à des recommandations pertinentes.

Enfin, il a insisté sur la nécessité d’assurer un suivi des recommandations car « l’agro-écologie c’est l’avenir ». L’atelier a donné naissance à un réseau. Il a déclaré l’atelier «Agro-écologie en Afrique: défis et opportunités» clos à 18 h 30 mn.

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Liste des participants N° Nom(s) et Prénom(s) Structures

1 Abou THIAM Institut des Sciences de l’Environnement (ISE)

2 Amadou NDIAYE Université Gaston Berger de Saint louis

3 Assane GOUDIABY Institut des Science de l’Environnement (ISE)

4 Bienvenu SAMBOU Institut des Science de l’Environnement (ISE)

5 Cheikh DIOP Institut des Science de l’Environnement (ISE)

6 Diery GAYE Fédération Nationale des Producteurs Maraîchers des Niayes

7 Fatimata NIANG DIOP Institut des Science de l’Environnement (ISE)

8 François MATTY Institut des Science de l’Environnement (ISE)

9 Gora NDIAYE Ferme – école KAYDARA

10 Henri Mathieu LȎ Institut des Science de l’Environnement (ISE)

11 Ibrahima DIEDHIOU Université de Thies

12 Ibrahima SAGNA Institut des Science de l’Environnement (ISE)

13 Ibrahima SECK Fédération Nationale pour l’Agriculture Biologique (FENAB)

14 Idrissa SANE Le Soleil/ISE

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15 Jean Henri Bienvenu SENE Institut des Science de l’Environnement (ISE)

16 Jean Michel SENE ENDA/Pronat

17 Josette LOUKIANOFF Ferme – école KAYDARA

18 Maimouna LȎ Institut des Science de l’Environnement (ISE)

19 Makhfousse SARR L’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO) Sénégal

20 Malaïny DIATTA ISRA-CNRF/ISE-URSEPA

21 Mourtada THIAM Pesticide Action Network (PAN) Africa

22 Nadia C. TIH Pesticide Action Network (PAN) Africa

23 Ndeye Maïmouna DIENE Pesticide Action Network (PAN) Africa

24 Ndiole SECK Le Soleil/ISE

25 Papa Sam GUEYE Fondation Centre Régional de Recherches en Écotoxicologie et Sécurité Environnementale (CERES – Locustox)

26 Rokhaya DIOP NDIAYE Direction de l’Environnement et des Etablissements classés (DEEC)

27 Saliou CISSE Direction de la Protection des Végétaux (DPV)

28 Saliou NDIAYE Conseil National de Concertation et de coopération des Ruraux (CNCR)

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29 Saliou NDIAYE Ecole Nationale Supérieure d'agriculture (ENSA) /Université de Thiès

30 Tiné NDOYE Réseau National des Femmes Rurales

31 Youssouph BODIAN Réseau des Professionnels de l’information et de la Communication en Environnement