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AGENDA 2006 >> Portes vers l’Asie CANADA-ASIE

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Page 1:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

AGENDA2006

>>Portes vers l’Asie

CANADA-ASIE

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>>Portes vers l’Asie

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La Fondation Asie Pacifique du Canada est la

principale ressource indépendante sur l’Asie

contemporaine et les relations entre le Canada

et l’Asie. En tant qu’organisation nationale à

but non lucratif, fondée par une loi du

Parlement fédéral en 1984, la Fondation

rassemble les expertises et les connaissances

pour mener des recherches actuelles et

approfondies, dresser des analyses et présenter

de l’information sur l’Asie et sur les relations

transpacifiques du Canada. La Fondation

encourage le dialogue et le débat sur les

questions économiques, politiques, sociales et

de sécurité pour favoriser des décisions

éclairées dans les secteurs public, privé et non

gouvernemental. La Fondation est financée par

une dotation du gouvernement canadien et par

une subvention de la Colombie-Britannique.

Fondation Asie Pacifique du Canada

220 - 890 West Pender Street,

Vancouver, C.-B., Canada

V6C 1J9

Tél : 604-684-5986

Téléc. : 604-681-1370

Courriel : [email protected]

Site Web : www.asiapacific.ca

LA FAP CANADA

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2

REMERCIEMENTSComité de rédaction

Paul Evans, codirecteur général

Yuen Pau Woo, président et codirecteur général

Ron Richardson, directeur général des publications

Rédacteur en chef et directeur général des publicationsRon Richardson

Gestionnaire de projetJohn Wellwood

Conception graphiqueFive Stones Creative

Adaptation françaiseGinette Charbonneau

Louise Vinet

Équipe de rechercheAmitav Acharya, directeur adjoint et chef de la recherche, Institute of Defence and

Strategic Studies de Singapour

Cheryl Chan, chercheuse aux études supérieures

David Chan, chercheur au post-doctorat

Janet Fang, chercheuse

Kathy Forbes, spécialiste, responsable du soutien à l’information

Alexandra Ho, stagiaire de recherche

Wenran Jiang, directeur, China Institute, University of Alberta

Kenny Zhang, analyste principal de recherche

Agenda Canada-Asie 2006 est le fruit du travail et des idées des personnes à la Fondation Asie

Pacifique du Canada mentionnées plus haut et de plusieurs autres. Nous remercions tous ceux qui

ont partagé leurs réflexions avec nous durant la dernière année.

Nous tenons à souligner le soutien financier généreux de Diversification de l’économie de l’Ouest

Canada pour l’organisation de convocations à travers le pays qui ont généré plusieurs des idées de

la Stratégie de la Porte de l’Asie Pacifique présentées dans Agenda Canada-Asie.

© Fondation Asie Pacifique du Canada, 2006.

Tous droits réservés. Toute reproduction par quelque procédé que ce soit ou tout extrait de

textes contenus dans Agenda Canada-Asie 2006 est interdit sans la permission écrite de la Fondation Asie

Pacifique du Canada.

Also published in English

Publication en ligne : ISSN 1911-6055

L’information de Statistique Canada est utilisée avec la permission de Statistique Canada. Il est interdit

aux utilisateurs de reproduire les données et de les rediffuser, telles quelles ou modifiées, à des fins

commerciales sans le consentement exprès de Statistique Canada. On peut se renseigner sur la

disponibilité de l’éventail des données de Statistique Canada en s'adressant à ses bureaux régionaux,

en se rendant sur le site Web de l'organisme à http://www.statcan.ca ou en composant sans frais le

1-800-263-1136.

À défaut d’indication contraire, toutes les valeurs monétaires sont exprimées en dollars canadiens.

Imprimé sur du papier recyclé.

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3

TABLE DES MATIÈRES FAP CANADA 1

REMERCIEMENTS 2

INTRODUCTION 4

CHAPITRE 1 – LA PORTE D'ENTRÉE DE L’ASIE EN AMÉRIQUE DU NORD 6

La porte arrière de l’Atlantique 6

La centrale asiatique 7

Prévision de croissance des principaux ports à containeurs en Asie 8

Principaux ports à containeurs de la côte Ouest de l’Amérique du Nord 9

La porte d’entrée des aéroports 10

Échanges commerciaux entre le Canada et l’Asie Pacifique, 1998 à 2005 11

Par la mer à travers la Porte du Pacifique en Amérique du Nord 12

CHAPITRE 2 – QUE FAUT-IL FAIRE? 14

Relations Canada-Chine en matière d’énergie : beaucoup de frénésie, peu d’action 14

Principales sources asiatiques d'immigration au Canada 16

Prévision de la population canadienne active en 2026 17

Total des investissements directs de l’Asie Pacifique au Canada par économie 18

Total des investissements directs canadiens en Asie Pacifique par économie 19

La porte de l’Asie au Canada vue par les jeunes 21

CHAPITRE 3 – LES PARTENAIRES DE LA PORTE D’ENTRÉE 24

CHAPITRE 4 – UNE ANNÉE EN REVUE 28

Une confrontation de colosses : l’Asie du Sud-est entre la Chine en plein essor et l'Inde 28

Dix faits saillants des relations Canada-Asie 29

La Chine en 2005-2006 31

Les Corées en 2005-2006 33

Le Japon en 2005-2006 35

L’Inde en 2005-2006 37

L’Asie du Sud-est en 2005-2006 40

NOTES 42

RÉFÉRENCES 45

TABLEAUX DE STATISTIQUES 49

Étudiants de l’Asie Pacifique au Canada 49

Part du Canada dans les principaux marchés de l’Asie Pacifique 50

Croissance de certaines économies 50

Commerce de marchandises du Canada à l'échelle mondiale 51

Commerce de marchandises du Canada avec l’Asie Pacifique 51

Importance du Canada pour les partenaires commerciaux de l’Asie Pacifique 52

Importance des partenaires commerciaux de l’Asie Pacifique pour le Canada 52

Transactions de services du Canada avec l’Asie Pacifique 53

Valeurs des fusions et acquisitions canadiennes en Asie Pacifique 53

Touristes de l’Asie Pacifique en visite au Canada 54

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La Fondation publie depuis 1997 la Revue

Canada-Asie qui évalue chaque année l’état des

relations avec l’Asie et dresse notre pronostic

de liens plus forts avec la région. Cette année,

nous avons rebaptisé notre publication vedette

Agenda Canada-Asie. Ce changement traduit

plus d’emphase sur le pronostic que sur

l’analyse des enjeux importants pour l’Asie et

pour les rapports transpacifiques du Canada.

Cela fait partie d’un renouvellement important

de la Fondation en tant que groupe de réflexion

principal sur les relations Canada-Asie qui se

concentre sur les « connaissances qui font

toute la différence ».

La sensibilisation du public à l’importance

de l’Asie pour le Canada est plus forte que

jamais. Selon un sondage d’opinion national

mené récemment par la Fondation et The

Globe and Mail, 58 % des Canadiens étaient

d’accord avec l’énoncé : « Dans 20 ans, le

commerce avec l’Asie sera plus important pour

le Canada que le commerce avec les É.-U. ». Le

même sondage a révélé que les Canadiens ont

choisi la Chine plutôt que les É.-U. comme

pays offrant le plus de potentiel pour les

exportations et l’investissement par une marge

de 13 points de pourcentage. Le Japon arrive

troisième, puis ce sont l’Inde et l’Asie du

Sud-est, et ensuite l’Union européenne en

sixième position.

Les Canadiens sont solidaires de l’essor de

l’Asie comme puissance économique et ils

cherchent à établir des liens économiques et

politiques plus profonds avec la région. En

même temps, dans quelques régions du pays, il

y a la préoccupation de la concurrence

menaçante de la Chine et la perspective de

pertes d’emplois et de changements déchirants

pour notre économie et notre société.

Cependant, dans l’ensemble, le sondage

indique que les Canadiens considèrent l’essor

de la Chine et de l’Inde comme une opportunité

plutôt que comme une menace. Ouvrir plus de

portes vers l’Asie en raffermissant le commerce,

les investissements et les interactions

humaines semble être la voie privilégiée.

Cependant, les Canadiens ne sont pas

nécessairement prêts à un avenir dans la

région du Pacifique. Malgré les exportations de

marchandises en plein essor, notre part du

marché en Asie continue à dégringoler. Nous

continuons de vendre à la région surtout des

produits primaires ou des matières premières

légèrement transformées. Tandis que

l’immigration de l’Asie demeure vigoureuse, il y

a le souci de perdre la compétition pour attirer

des ouvriers qualifiés. Concernant les enjeux

de sécurité politique, nous gagnons de la

reconnaissance pour notre contribution à la

stabilité et à la reconstruction en Afghanistan;

cependant, nous ne sommes pas perçus

généralement comme un acteur important pour

relever d’autres défis de sécurité dans la région,

y compris les enjeux de sécurité traditionnels

comme le programme nucléaire nord-coréen et

les enjeux non traditionnels comme la

reconstruction après un conflit armé, le trafic

humain, les désastres humanitaires et la

dégradation environnementale. Nous sommes

aussi en retard dans la construction de liens

institutionnels en Asie, alors que les économies

asiatiques signent fiévreusement des accords

de libre-échange et établissent plus de

mécanismes multilatéraux régionaux

4

Paul Evans

Yuen Pau Woo

INTRODUCTION

Page 7:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

ambitieux, comme le Sommet de l’Asie de l’Est

pour la coopération économique et politique et

le processus de l’ANASE plus trois. Les

principales institutions transpacifiques,

particulièrement le Forum de coopération

économique de l’Asie Pacifique, montrent les

signes d’une perte d’élan et de pertinence.

La plus grande faiblesse dans nos liens

avec l’Asie est ici au Canada. Pendant des

années, nous avons n’avons pas assez investi

dans l’infrastructure matérielle et logicielle qui

nous relie à l’Asie. Nos ports de la côte Ouest

n’ont pas la capacité pour suffire à la croissance

explosive du commerce transpacifique et

plusieurs de nos routes et réseaux ferroviaires

ont besoin de modernisation et de réparation.

L’Initiative de la porte et du corridor de l’Asie

Pacifique, annoncée par le gouvernement

fédéral en octobre 2006, constitue un ensemble

important de politiques pour étendre la capacité

physique de ports et des couloirs de transport,

y compris des frontières plus intelligentes et

plus sécuritaires et l’établissement de

mécanismes de saine gestion des ports et de

l’infrastructure de transport. Ces investissements

sont critiques pour que nos ports de la côte

Ouest demeurent compétitifs et pour réduire la

congestion des corridors de transport qui

traversent le continent au centre du Canada et

aux É.-U. En même temps, il y a un besoin de

veiller aussi au développement de Halifax

comme porte de la côte Est pour le commerce

avec l’Asie, particulièrement avec le

sous-continent indien.

Nous croyons que la porte du Pacifique

doit être plus qu’un ensemble d’investissements

en infrastructure de transport. Elle doit faire

partie d’une stratégie nationale sur l’avenir du

Pacifique pour le Canada qui souligne

l’importance de chaque région du pays comme

priorité future. En menant une série de

consultations, à travers le pays, sur le concept

d’une stratégie de porte nationale du Pacifique,

nous avons été impressionnés par le nombre

d’entreprises et d’organisations qui pensent à

des solutions pour faire partie de cette initiative,

même si elles n’ont aucun intérêt direct dans

l’infrastructure de transport.

La porte du Pacifique est une métaphore

puissante pour approfondir et élargir nos liens

avec l’Asie; c’est la raison pour laquelle nous

avons choisi la Porte d’entrée vers l’Asie

comme thème de l’Agenda Canada-Asie. Ce

rapport décrit différents concepts de porte du

Pacifique et comment toutes les régions du

pays ont besoin d’adopter ce « concept de

porte ». Après tout, la perception de notre

place en Asie Pacifique est une clef de succès

pour forger des relations plus profondes et

solides avec l’Asie. Quand nous avons demandé

aux Canadiens « Le Canada fait-il partie de la

région Asie Pacifique? », environ 39 % des

personnes interrogées ont répondu dans

l’affirmative. Les bonnes nouvelles sont que ce

nombre est plus élevé qu’il y a deux ans alors

que seulement 32 % étaient d’accord avec une

déclaration semblable. Les mauvaises nouvelles

sont que l’Asie Pacifique n’est pas toujours

assez présente dans l’esprit de la plupart des

Canadiens.

Sous la direction de notre nouveau

président du conseil, Dr John McArthur, la

Fondation travaille pour que les Canadiens

soient plus attentifs à l’Asie. Nous labourons le

terrain pour plus de recherche sur les

politiques Canada-Asie, de construction de

réseaux et de sensibilisation du public.

L’intérêt pour l’Asie est plus fort que jamais

dans tous les secteurs de la société, les

établissements scolaires, les syndicats, les

organisations culturelles et même les PME.

Agenda Canada Asie montre un peu l’espoir et

l’excitation de l’essor en Asie, mais aussi un

peu d’inquiétude et de risques. Nous ne

pouvons plus nous permettre d’avoir un

rapport avec l’Asie qui soit occasionnel et

réactif; il faut le mettre à l’agenda. Cette

publication est destinée à contribuer à cet

agenda.

Paul Evans

Président du conseil de direction

et codirecteur général

Yuen Pau Woo

Président et codirecteur général

5

Page 8:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

Au début des années 80, quelques Canadiens

provenant du milieu des affaires et des

communautés universitaires, politiques et

bureaucratiques savaient pertinemment que le

développement économique rapide de l’Asie

aurait inévitablement des répercussions

importantes sur le Canada. Ils en ont discuté à

des séminaires universitaires et à des

conférences portant sur les occasions d’affaires

dans la ceinture du Pacifique. Ils ont fait des

représentations auprès du ministère des

Affaires extérieures de l’époque et ils ont discuté

occasionnellement de ce sujet à la Chambre

des communes. Ces visionnaires canadiens se

sont préoccupés du manque de préparation du

pays en vue du transfert de puissance

économique sur la côte Est du Pacifique. Ils

ont affirmé avec conviction que le Canada

devrait s’impliquer davantage dans ce

changement et que le milieu des affaires et le

gouvernement pourraient ensuite profiter de la

rapide modernisation économique de ces pays,

de la Chine à l’Indonésie.1

Vingt-cinq ans plus tard, une autre

génération de chefs d’entreprise et de

dirigeants au gouvernement se préoccupe

également que le Canada n’est pas encore

positionné stratégiquement pour jouir d’une

relation plus étroite avec le continent asiatique

devenu plus puissant sous la poussée de la

Chine dynamique, du Japon remis à flot et de

l’Inde qui émerge en tant que nouvelle

économie. Évidemment, le Canada a déjà

ressenti les effets de la croissance asiatique.

L’an dernier, les échanges bilatéraux avec cette

région ont été cinq fois plus importants qu’en

1980. L’investissement canadien en Asie a

décuplé comparativement au niveau qu’il

occupait au début des années 80. Or, depuis

25 ans, environ deux millions d’individus ont

quitté l’Asie pour résider au Canada. Ces

mesures font maintenant partie du passé. En

prévision de l’avenir, plusieurs politiciens et

responsables de politiques continuent de

militer afin de créer des liens plus étroits avec

l’Asie pour bénéficier de sa croissance.

Pourtant, nous ne semblons pas encore prêts à

prendre un engagement sérieux. Nos ports, nos

chemins de fer et nos routes ne peuvent suffire

au volume du commerce avec l’Asie. Malgré la

présence de larges communautés asiatiques à

l’intérieur de nos grandes villes, la majorité des

jeunes font très peu d’apprentissages de cette

partie du monde pendant leurs études. Peu

d’entre eux apprennent une langue asiatique et

terminent leurs études avec une compréhension

suffisante des différentes cultures asiatiques.

Nos collèges et nos universités portent moins

d’attention à l’Asie qu’à l’Europe. Nos

gouvernements fédéral et provinciaux,

restreints par des divisions de pouvoirs

politiques constitutionnels et des changements

d’administration, ont trouvé très difficile de

développer des politiques cohérentes et

rigoureuses pour concentrer l’attention

nationale sur l’Asie.

L’Asie mérite attention. L’augmentation du

rythme de croissance de l’intégration

économique de cette région, poussée par la

croissance phénoménale de la Chine, crée un

moteur économique qui rivalise avec

l’Amérique du Nord et l’Europe. Certaines

usines, dans des petits pays tels que les

Philippines ou Singapour, s’associent avec de

plus grandes puissances économiques comme

la Corée du Sud et même le Japon pour créer

des chaînes de production qui expédient des

composants vers la Chine pour y être

assemblées et ensuite exportés. La libération

tant attendue du potentiel économique de

1LA PORTE D’ENTRÉE DE L’ASIE EN AMÉRIQUE DU NORD >>LA PORTE ARRIÈRE

DE L’ATLANTIQUE

Une combinaison de facteurs, allant de lacongestion portuaire de la côte Ouest à l’aversion des risques qu’ont les importateurs,aide Halifax et d’autres ports de la côte Est àcapturer une partie de la croissance du commerce asiatique en Amérique du Nord.Halifax, le plus grand port de l’Est canadienn’a pas les contraintes de capacité dont souffrent les terminaux de la côte Ouest. Leport est actuellement capable de traiter environ1,2 million d’EVP par an, mais son débit detraitement en 2005 a été seulement de 550 000 EVP. Les terminaux, les grues, leséquipements et les chemins de fer en placepeuvent suffire à un volume maritime plusgrand sans problèmes financiers ni constructiond’infrastructure majeure. En prime, beaucoupde terrain industriel est aussi disponible pourl’expansion des quais. Plus important encore,Halifax est le seul port de la côte Est nord-américaine en eau assez profonde pouraccommoder les ultragros navires porte-conteneurs qui seront bientôt courants dans laflotte mondiale des cargos. Des plans sontdéveloppés pour un nouveau terminal à conteneurs en eau profonde, financé par lesecteur privé, dans le Détroit de Canso prèsde Halifax, ce qui démontre l’optimisme parmiles investisseurs du Canada atlantique de segagner une part plus grande du trafic des cargaisons par conteneurs de l’Asie à destination de l’Amérique du Nord.

Le temps et les coûts d’expédition ont toujoursdéterminé le choix des ports. Cependant, desentreprises asiatiques utilisant des stratégiesindustrielles juste à temps repensent les risquesde compter sur un seul port. La certitude et lafiabilité sont maintenant des facteurs importantsdans le choix d’un port. Cela a aidé les portssur la côte de l’Atlantique à obtenir des contratsmalgré les désavantages du temps et descoûts du parcours. Expédier un EVP deShanghai à Halifax en passant par le canal deSuez peut coûter 50 % plus cher qu’en traversant le Pacifique jusqu’à Vancouver. Deplus, les marchandises qui transitent parVancouver atteignent toujours les jours la côteEst avant celles qui passent par le canal deSuez. Pourtant, les entreprises optent pourHalifax à cause de la proximité régionale dumarché, du besoin de diversification desrisques et des dépenses grandissantes causéespar les retards sur la côte Ouest.

La côte Est détient aussi un avantage certainpar rapport à la côte Ouest quand il s’agit ducommerce avec l’Inde. L’opportunité de l’Indeest immédiate pour Halifax parce que le commerce entre le Canada et l’Inde, qui traditionnellement utilisait les ports de la côteOuest américaine (environ 15 % des exportations canadiennes vers l’Inde en 2001),à cause d’un manque de lignes maritimesentre les deux pays, est maintenant lié directement aux marchés canadiens par septlignes maritimes passant par le canal de Suez.

6

Page 9:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

l’Inde après l’échec, pendant presque un

demi-siècle, d’un gouvernement paternaliste

d’influence socialiste, a le potentiel d’ajouter

une énergie nouvelle à cette force de production

asiatique. Cependant, l’Asie n’est pas devenue

puissante uniquement dans le secteur

manufacturier et les exportations. La modernité

économique à travers toute cette région a

favorisé le développement de millions

d’entrepreneurs et de gens d’affaires prospères

et l’émergence d’une large classe moyenne au

pouvoir d’achat substantiel. Ils achètent de

tout, tant des voitures que des copropriétés ou

des vacances à l’étranger. La Chine à elle seule

a vu surgir plus de 300 000 millionnaires en

dollars américains.2 Le Canada, qui s’est

concentré surtout sur le marché riche et

attrayant au sud de ses frontières, n’a pas été

assez agressif pour pénétrer les marchés et les

systèmes de production en Asie.

Au cours des dix-huit derniers mois, le

gouvernement fédéral et celui de la Colombie-

Britannique, ont adopté séparément des

politiques visant à abolir certaines importantes

barrières matérielles à l’essor de liens

commerciaux avec l’Asie. Elles visent des

améliorations de l’infrastructure qui sont

nécessaires pour rattraper au moins la

croissance des importations et des exportations

des dernières années, et pour anticiper la

croissance dans l’avenir immédiat. Malgré ces

efforts semblent louables, ils ne visent qu’une

partie du problème. Au niveau national, nous

avons besoin d’un engagement concerté en vue

d’une stratégie de porte d’entrée de l’Asie

Pacifique visant à maximiser l’avantage

géographique stratégique du Canada comme

point d’entrée le plus intéressant en Amérique

du Nord pour les chaînes de production qui

sont dispersées dans toute la région du

Pacifique.

La stratégie de porte d’entrée de l’Asie

Pacifique exige de penser avec envergure et en

profondeur, à l’échelle nationale et continentale.

Elle doit englober toute la nation, et non

seulement l’Ouest canadien. Elle doit couvrir

plus que les besoins en infrastructure même si

ceux-ci sont importants. Elle doit englober le

système d’éducation, le terrain fertile des

rapports humains pour tous les liens

commerciaux et sociaux. Elle doit composer

avec les besoins en main-d’œuvre surtout

asiatique qui devront être pris en charge par

l’immigration. En réalité, notre centre d’intérêt

7

L’Asie présente des statistiques impressionnantes justifiant sa réputation grandissante comme le nouveaumoteur économique du monde.>> La région compte 13 des 20 plus grands ports au monde.1

>> Elle se vante de posséder huit des dix plus hauts gratte-ciel au monde.2

>> 38 % des marchandises électroniques dans le monde sont produites en Asie (comparé à 20 % en 1995).3

>> 42 % des deux milliards d’abonnés au téléphone portable dans le monde vivent dans la région.4

>> 25 % de ventes mondiales et 35 % de la production dans l’industrie automobile sont en Asie.5

>> En 2004, 463 537 étudiants en Chine et en Inde ont terminé des études de quatre ans aux collègesuniversitaires et ont obtenu des diplômes d’ingénieur (trois fois plus qu’aux É.-U.).6

>> Dans la même année, la demande pétrolière de la région a représenté 27,5 % de la demande mondiale.7

>> Plus d’un quart des gens les plus riches au monde, ceux ayant des actifs financiers de plus de 30 millions $ US, vivent dans la région.8

1 Port of Hamburg, <http://www.hafen-hamburg.de/en/index.php?option=com_content&task=view&id=58&Itemid=91>, 7 juillet 2006.

2 Emporis Buildings, <http://www.emporis.com/en/bu/sk/st/tp/wo/>, 7 juillet 2006.

3 Reed Electronics Research, In-Stat, <http://www.instat.com/press.asp?ID=1700&sku=IN0603347RE>, 7 juillet 2006.

4 Asia Pacific Mobile Handset Market Analysis 2006, <http://www.bharatbook.com/detail.asp?id=12120>, 24 août 2006.

5 Economist Intelligence Unit, Foresight 2020: Economic, Industry and Corporate Trends, 2006, p. 25, <http://graphics.eiu.com/files/ad_pdfs/eiuForesight2020_WP.pdf>, 7 juillet 2006.

6 Duke University, Framing the Engineering Outsourcing Debate: Placing the United States on a Level Playing Field with China and India, décembre 2005, p. 5, <http://memp.pratt.duke.edu/downloads/duke_outsourcing_2005.pdf>, 18 juillet 2006.

7 Economist Intelligence Unit, Foresight 2020: Economic, Industry and Corporate Trends, 2006, p. 37, <http://graphics.eiu.com/files/ad_pdfs/eiuForesight2020_WP.pdf>, 7 juillet 2006.

8 Merrill Lynch and Capgemini, World Wealth Report 2006 (calculs basés sur les données, p. 5), <http://www.ml.com/media/67216.pdf>, 24 août 2006.

LA CENTRALE ASIATIQUE

Page 10:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

industriel change et la croissance de la

population canadienne de souche demeure

stagnante. Cette stratégie doit chercher à

intégrer ou même à harmoniser les systèmes

de commerce et de transport avec ceux des

États-Unis. Les marchandises doivent circuler

librement à partir des usines asiatiques par

l’intermédiaire des ports canadiens et du

réseau ferroviaire intercontinental jusqu’aux

consommateurs. Dans le contexte actuel, il en

découle inévitablement des considérations de

sécurité. De façon globale, une stratégie de

porte d’entrée audacieuse a le potentiel d’avoir

autant d’influence sur la nation que les deux

grands projets qui ont redéfini le Canada par le

passé, notamment la construction du réseau

ferroviaire du Chemin de fer Canadien

Pacifique il y a 120 ans et de la voie maritime

du Saint-Laurent il y a 50 ans. La croissance

continue de la puissance de l’Asie semble

prometteuse. Le Canada devrait mieux se

positionner pour bénéficier de cette croissance.

Le moteur de la croissance asiatique3

On reconnaît maintenant que l’Asie représente

la partie du monde où la croissance est la plus

rapide. Malgré plusieurs années de stagnation

de l’économie japonaise, nettement la plus

forte du voisinage, les autres économies

asiatiques d’importance ont atteint un taux

moyen de croissance de 8 % au cours des deux

dernières décennies.4 Ce rendement édifiant a

permis à cette région du globe de devenir un

important partenaire économique du Canada

même si son rang est encore beaucoup moins

important que celui de nos plus proches

collaborateurs, les États-Unis. Mais

qu’adviendra-t-il de l’Asie à l’avenir?

Il y a plusieurs façons de mesurer

l’influence de l’Asie sur le Canada, ainsi que

sur le reste du monde, au cours des prochaines

années. Selon les tendances, cette région

contribuera aux produits de l’économie mondiale

dans une proportion de 40 % d’ici cinq ans et

de 43 % d’ici quinze ans, comparativement à

35 % en 2005.5 Les exportations asiatiques, qui

représentaient déjà plus de 21 % du total

mondial en 2004,6 devraient continuer de

progresser fortement d’ici 2010. Évidemment,

les prévisions sont toujours fragiles, car elles

sont basées sur le concept économique de

« toutes choses étant égales par ailleurs ».

Cependant, les choses demeurent rarement

égales ou dans un processus stable. En une

nuit, les prévisions de croissance asiatique au

début de l’année 1997, avant la crise financière

asiatique, sont devenues vides de sens.

Cependant, l’étonnante rapidité de la reprise

après la débâcle économique de cette région

démontre bien la résilience de ces économies.

La croissance a régressé de quelques années,

mais aucune de ces économies n’a dévié de son

cours. Il est difficile d’envisager des calamités

ou des chaînes d’événements qui pourraient

renverser la montée du pouvoir économique

asiatique pendant la prochaine décennie ou

dans un avenir plus lointain.

Une façon de mesurer la croissance future

consiste à observer les investissements versés

directement par chacun de ces pays asiatiques

dans leur réseau de transport et dans leurs

infrastructures en prévision du développement

de leurs produits économiques. Les principaux

ports en Asie de l’Est ont déjà des projets de

développement à l’œuvre pour les prochains

quatre ans, afin d’augmenter la capacité de

manutention des conteneurs de plus de

40 millions d’EVP (équivalent 20 pieds).

C’est plus que toute la capacité combinée

de tous les ports de la côte Ouest en Amérique

8

>>PRÉVISION DE CROISSANCE DES PRINCIPAUX PORTS À CONTENEURS EN ASIE

Tonnage des conteneurs Capacité projetée traités en 2005* en 2010*

Singapour 23,20 31,00Hong Kong 22,43 25,00Shanghai 18,08 25,00Shenzhen 16,20 25,00Busan 11,80 19,00Kaohsiung 9,47 9,47+Qingdao 6,31 10,00Port Klang 5,54 8,40Ningbo 5,21 10,00Tianjin 4,80 10,00Guangzhou 4,68 6,00Tanjung Pelepas 4,17 5,00+Laem Chabang 3,77 8,55Tokyo 3,59 3,59Xiamen 3,34 10,00Jakarta 3,28 6,28+Yokohama 2,90 2,90Dalien 2,65 6,00Manila 2,63 2,63Nagoya 2,47 2,47Saigon++ 1,90 2,50+

TOTAL DES 20 PREMIERS 156,52 197,79

Sources : Port de Hambourg, base de données sur le tonnage des conteneurs traités.<http://www.hafen-hamburg.de/en/index.php?option=com_content&task=view&id=58&Itemid=91 pdf>, 7 juillet 2006 (données 2005); personnel de divers ports (données 2010).

+ estimation++ au 24e rang actuellement parmi les ports est-asiatiques* million TEU

Page 11:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

du Nord. En fonction des projets de

développement déjà annoncés ou mis en

œuvre, on estime que d’ici 2010, les vingt plus

importants ports en Asie de l’Est pourront

traiter un volume de cargaison de conteneurs

de presque 200 millions d’EVP par année. D’ici

là, la côte Ouest en Amérique du Nord aura

une capacité d’environ 32 millions d’EVP, dont

4,5 millions d’EVP seulement au Canada. Tout

le volume asiatique n’est pas destiné à des

échanges commerciaux avec l’Amérique du

Nord (comme tout le volume de l’Amérique du

Nord n’est pas destiné à des échanges

commerciaux avec l’Asie). Cependant, l’énorme

investissement consenti confirme la confiance

des gouvernements régionaux et des

investisseurs que cette croissance des produits

manufacturés en Asie continuera. Le Canada

est-il prêt à suivre cette nouvelle vague de

croissance asiatique?

La porte d’entrée à un continentLa côte Ouest du Canada a l’avantage d’être

plus rapprochée des grandes économies de

l’Asie, que toute région de l’Amérique du Nord

accessible par liaison ferroviaire. Les

économies dynamiques desservies par des

ports comme Shanghai, Busan, Hong Kong et

Kaohsiung sont plus près de Vancouver avec un

temps d’expédition de presque deux jours par

navire porte-conteneurs qu’ils ne le sont des

portes d’entrée américaines de Long Beach ou

Los Angeles en Californie. Ils sont également à

presque une journée de moins du port le plus

au nord de la Colombie-Britannique, Prince

Rupert. C’est une opportunité pour les ports de

la côte Ouest du Canada de devenir les points

d’entrée et de sortie principaux du commerce

asiatique, non seulement vers l’Ouest canadien,

mais à destination de toute l’Amérique du

Nord. Les ports de la région de Vancouver et de

Prince Rupert offrent un temps d’expédition

avantageux pour la plupart des marchandises

en provenance d’Asie vers Chicago, et au-delà,

comparativement aux trajets concurrents vers

les ports plus éloignés de la côte Ouest des

États-Unis.

Cet avantage géographique n’a pas été

exploité. Environ 4 % seulement des

conteneurs transitent par le port de Vancouver

dans leur trajet en provenance ou à destination

des États-Unis7 (même si le faible trafic

frontalier ne représente pas nécessairement la

capacité ou l’esprit d’initiative du port). Divers

éléments de la chaîne de transport à l’extérieur

du port ont aussi des répercussions sur notre

capacité de transbordement, ce qui a incité le

gouvernement de la Colombie-Britannique à

annoncer récemment une série de mesures

d’amélioration de son infrastructure afin de

résoudre ces problèmes.8 D’ici quatre ans,

l’agrandissement des hangars du port de

Vancouver augmentera d’un tiers sa capacité

originale, tout en ciblant la croissance du trafic

frontalier. La construction d’un nouveau

hangar pour les conteneurs à Prince Rupert,

qui est relié par chemin de fer à Winnipeg et

aux marchés du Midwest américain, augmentera

la circulation du trafic frontalier américain vers

le Canada. Cette ville a un emplacement

stratégique, un accès pratique aux chemins de

fer et des postes à quai en eau profonde capables

de recevoir les plus gros navires porte-

conteneurs à flot ou en prévision. Quand la

deuxième phase du projet de Prince Rupert

sera complétée, sa capacité ne sera que de

2 millions d’EVP par année, ce qui en fait le

deuxième plus petit port de conteneurs sur la

côte Ouest. Ce n’est pas assez grand, il faut

penser vraiment plus grand.

La porte d’entrée et les ressourceshumainesLe développement du Canada comme porte

d’entrée de l’Asie en Amérique du Nord n’est

pas uniquement une question de ports plus

grands, de congés à l’exportation plus rapides,

de chemins de fer plus nombreux et

d’autoroutes plus larges. Il est aussi important

et possiblement plus difficile de développer les

dimensions humaines : en dirigeant plus

l’attention du Canada sur l’Asie, la vie de

plusieurs Canadiens sera changée. Dans des

domaines comme l’éducation et l’emploi

jusqu’à la santé et l’immigration, des politiques

sont nécessaires afin de se préparer et

d’amortir les effets de ces changements sur

notre société. Grâce à un accroissement du

commerce et de l’investissement avec l’Asie, de

nouveaux emplois seront créés en gestion

logistique jusqu’à la recherche, tandis que des

emplois plus traditionnels disparaîtront.

Pour réussir, la stratégie de porte d’entrée

de l’Asie Pacifique du gouvernement canadien

doit se concentrer sur le perfectionnement du

9

Tonnage des conteneurs Capacité projetée traités en 2005* en 2010*

Los Angeles, CA 7,48 10,00Long Beach, CA 6,70 8,00Oakland, CA 2,27 3,00Seattle, WA 2,08 3,00Tacoma, WA 2,06 3,38Vancouver, C. -B. 1,76 2,65Fraser River, C. -B. 0,37 0,60Prince Rupert, C. -B. 0,00 1,20

TOTAL 22,72 31,83

Sources : personnel des ports. *million TEU

>>PRINCIPAUX PORTS À CONTENEURS DE LA CÔTE OUEST DE L'AMÉRIQUE DU NORD

Page 12:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

capital humain. Un investissement concentré

uniquement sur les infrastructures

n’apporterait pas les bénéfices attendus. Nous

devons acquérir les expertises requises afin de

transiger efficacement avec les nouveaux flux

de commerce et de gens. Plusieurs Canadiens

auront besoin de mieux comprendre les

pratiques d’affaires et les différentes cultures

asiatiques. Plus de gens devront maîtriser une

langue asiatique. Ces compétences permettront

aux Canadiens de posséder tous les outils pour

réussir les échanges et le commerce avec l’Asie

Pacifique et pour établir des relations à long

terme avec des partenaires asiatiques. Il ne

faut pas de se fier uniquement aux Canadiens

d’origine asiatique pour jouer ce rôle en

assumant faussement qu’ils possèdent d’une

certaine façon un bagage génétique

d’expériences asiatiques. Ils sont peut-être

familiarisés avec certaines cultures asiatiques,

mais il n’y a aucune raison de croire qu’ils

possèdent aussi l’expérience nécessaire pour

les affaires, la gestion du transport, les finances

ou toute autre qualification requise pour faire

du commerce international ou du transport.

Les personnes qui possèdent déjà ces

qualifications devront perfectionner leurs

expertises de l’Asie.

Tout compte fait, notre système

d’éducation sera la base d’une meilleure

compréhension de l’Asie. Actuellement, il y a

relativement peu de matériel didactique

disponible à part les textes pour l’étude des

langues. De l’école secondaire à l’université,

des cours plus appropriés devraient introduire

un contenu asiatique plus spécifique. Cette

mesure nécessitera une refonte d’une partie du

programme scolaire ainsi qu’une formation aux

éducateurs qui enseigneront ces nouveaux

cours axés sur l’Asie.

Les travailleurs canadiens avec ou sans

liens directs avec un marché commercial ou

d’affaires en Asie, auront aussi besoin de

qualifications pour composer avec l’environ-

nement plus compétitif provoqué par l’arrivée

de produits fabriqués en Asie. Les emplois dans

certains secteurs de l’industrie sont en péril.

Les emplois utilisant des techniques

traditionnelles et dont les coûts de fabrication

sont élevés disparaîtront. Les travailleurs

manufacturiers qui fabriquent des barbecues et

des bicyclettes ont déjà expérimenté la pression

causée par des produits beaucoup moins chers

qui sont fabriqués en Chine. Des secteurs

importants comme celui de l’automobile et des

pièces d’automobile pourraient affronter sous

peu une concurrence similaire. Les fabricants

canadiens seront toujours capables de battre la

concurrence par des produits mieux conçus et

plus avancés technologiquement. Par ailleurs,

la main-d’oeuvre devra acquérir un niveau plus

élevé de scolarité afin de combler la demande

de production plus sophistiquée

technologiquement. Les autres industries,

notamment en transport et distribution,

peuvent s’attendre à constater une explosion

d’opportunités d’emplois pour les travailleurs

possédant les bonnes compétences. Il

appartiendra au gouvernement de définir les

politiques afin d’aider les travailleurs à

transférer leurs connaissances d’une industrie

menacée à celles qui progresseront au rythme

des chaînes de production transpacifiques et

transcontinentales. De plus, il sera aussi de la

responsabilité du gouvernement d’assurer que

les bénéfices nationaux générés par la stratégie

de porte d’entrée ne soient pas au détriment

des Canadiens défavorisés.

La porte d’entrée et les servicesLe concept de porte d’entrée n’englobe pas

seulement la circulation des produits asiatiques

au Canada ou ailleurs. Il sous-tend également

les échanges économiques bidirectionnels de

marchandises et de services, comme les services

financiers et aux entreprises, l’éducation, et la

recherche et développement. Le commerce de

services diffère de celui des marchandises en

ce sens qu’il capitalise davantage sur les

ressources humaines que sur les ressources

physiques. Quelquefois, ces services peuvent

être livrés directement au Canada plutôt que

de l’autre côté du Pacifique. Par exemple, les

établissements scolaires (des écoles maternelles

aux collèges et universités) de Vancouver et

10

>>LA PORTE D’ENTRÉE DES AÉROPORTS

L’avantage géographique des ports de lacôte Ouest du Canada pour le transport maritime de l’Asie s’applique aussi aux voyages et aux cargaisons par avion. Les volsen provenance de villes du nord-est de l’Asie,comme Shanghai, Tokyo ou Séoul, prennentde 55 à 85 minutes de moins à destination del’aéroport international de Vancouver (YVR)qu’à destination de Los Angeles. La margeavantageuse de Vancouver est encore plusgrande en volant de l’est vers l’ouest.1

Cependant, l’aéroport YVR doit réglerd’autres obstacles que ceux des ports pourprofiter de son emplacement. Tandis que l’expansion continuelle de l’infrastructure évitera les contraintes de capacité dans unproche avenir, l’aéroport demeure jusqu’àmaintenant limité dans son expansion à causede l’échec du gouvernement à négocier desdroits de trafic moins restrictifs entre plusieurspays asiatiques et le Canada.2 Des accordsaméricains récents avec ces pays ont permisdes vols plus directs entre les aéroports asiatiques et américains. L’entente à cielouvert négociée entre les gouvernements duCanada et des É.-U. (effective depuis septembre 2006) a pavé la voie à un accèsétendu aux destinations américaines en passant par Vancouver, ce qui allégeraquelque peu cette contrainte.

D’autres barrières limitent aussi le trafic desvols frontaliers en provenance de l’Asie àl’aéroport YVR : l’imposition de règlements devisas américains plus restrictifs après lesattaques du 11 septembre, ainsi que la prisede contrôle des lignes aériennes canadiennespar Air Canada; celle-ci a éliminé la plusgrande source de passagers de la principalealliance de lignes aériennes, qui était basée àl’aéroport YVR, ce qui rend les connexionsplus difficiles pour quelques destinations auxÉtats-Unis et en Asie. Malgré ces difficultés, letrafic de passagers de l’Asie Pacifique quitransite par l’aéroport YVR a dépassé 52 %de 1995 à 2005, soit plus rapidement que lacroissance de tout le trafic de passagers.3 Letrafic à partir et à destination des É.-U. en passant par l’aéroport YVR représente environ9 % du trafic asiatique de l’aéroport. Commeles ports, le principal aéroport de l’Ouestcanadien est au milieu d’un projet d’expansionconçu pour augmenter son trafic de ported’entrée (et pour accommoder plus de passagers pendant les Jeux olympiques d’hiver de Vancouver en 2010).

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d’autres villes sont déjà très actives dans le

commerce transpacifique, en accueillant

principalement des milliers d’étudiants de

l’Asie. Plusieurs de ces étudiants s’inscrivent

aux universités canadiennes à des études de

premier cycle. Par ailleurs, plusieurs

établissements ont commencé à offrir des

cours accrédités au Canada dans des écoles et

des centres de formation en Asie; la gamme

s’étend de la formation diplômée de l’école

secondaire provinciale de Dogwood en

Colombie-Britannique jusqu’à des qualifications

professionnelles spécialisées telles que des

certificats techniques et le MBA. Il existe de

nombreuses relations scolaires entre le Canada

et l’Asie, mais il y a beaucoup plus de potentiel

dans l’exportation de l’éducation vers l’Asie. La

croissance des rapports et des échanges peut

d’autre part soutenir la recherche et le

développement dans des domaines stratégiques

tels que la technologie de l’information, la

biotechnologie, la langue et la culture.

Le Canada a développé des liens étroits

dans d’autres secteurs de service tels que

l’architecture et la géomatique. Cependant,

dans les secteurs comme les services financiers,

nous n’occupons pas une place importante en

Asie. Nos grandes institutions financières se

retrouvent en bas de la liste parmi les joueurs

internationaux.9 Parmi celles-ci, seulement

Manulife Financial et Sun Life Financial, qui

sont à la tête du domaine de l’assurance au

Canada, ont comme priorité de prendre de

l’expansion en Asie. En un certain sens, cette

réalité du marché asiatique inexploré peut le

rendre le plus attrayant. Cependant, se gagner

une plus grande part du marché sera ardu,

étant donné la concurrence dans la région

entre les principales institutions locales et

internationales. La situation géographique

avantageuse de l’Ouest canadien pour le

commerce, le transport et l’infrastructure est

éclipsée par les atouts financiers de Toronto et

Montréal dans la mise en valeur d’une porte

d’entrée des services financiers. En fait, la taxe

provinciale et d’autres considérations

financières dans l’industrie des services

financiers désavantagent Vancouver par rapport

aux villes de la côte Est.

La porte d’entrée comme cadred’intervention

Le concept de porte d’entrée en Amérique

du Nord doit être utilisé comme cadre

d’intervention pour les politiques, les

investissements et les initiatives d’affaires dans

le futur en vue des meilleurs rapports avec

l’Asie au niveau économique, politique et

culturel. Ces liens prendront en considération

les forces de l’Asie et la situation

géographique du Canada. Ce concept de

porte d’entrée marie deux des rôles essentiels

du Canada : celui de partenaire majeur

dans le continentalisme nord-américain et

celui de membre de la communauté Asie

Pacifique qui est de plus en plus

importante. Afin de réussir, le projet de

porte d’entrée a besoin de l’aide du

gouvernement à tous les niveaux, des

établissements scolaires, du secteur privé,

de la société civile et de tous les partenaires

asiatiques du Canada.

11

>>ÉCHANGES COMMERCIAUX ENTRE LE CANADA ET L'ASIE PACIFIQUE, 1998 - 2005

Source : Industrie Canada, Données sur le commerce en direct, 26 juillet 2006. <http://strategis.ic.gc.ca>.

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Un élément clé de la Stratégie de la Porte de l’Asie Pacifique est l’avantage géographique de la Colombie-Britannique et du Canada dans les itinéraires de transport entre l’Asie de l’Est et l’Amérique du Nord.

Comme la carte l’illustre, les temps d’expédition

des marchandises de l'Asie à destination des

ports de la côte Ouest du Canada par navires

porte-conteneurs sont plus courts (elles sont

ensuite transportées par train pour un trajet de

Shanghai à Chicago, par exemple), soit environ

deux jours plus tôt via Prince Rupert que via

Long Beach, en Californie. De Tokyo à Toronto,

l'avantage sera encore plus grand. Cet avantage

de transport est l’un des trois éléments clés

derrière la stratégie de porte. Le développement

de chaînes de production industrielle intégrée

en Asie de l’Est et la demande en Amérique du

Nord pour des biens fabriqués en Asie

complètent l'argument du développement d'un

Par la mer à travers la Porte du Pacifique en Amérique du Nord

Le temps d’expédition par bateau est calculé selon desroutes directes sans escale, pour un service expresspar navires porte-conteneurs de l’ouest vers l’est (saufles itinéraires à destination de Halifax). La durée desvoyages est une mesure relative seulement et ne correspond pas nécessairement à des services offertsmaintenant. Dans certains cas, des liaisons directesd’expédition ne sont pas encore établies. Pour celles-ci,le temps du voyage est estimé en fonction de la distance et de la vitesse du bateau.

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réseau facile et efficace liant les ateliers de

Wuhan aux centres commerciaux de

Mississauga ou d’Indianapolis. Cependant, le

transport et l'infrastructure sont inadéquats

pour la stratégie. Il y a aussi les facteurs

humains : le développement des compétences

et de la compréhension nécessaire pour que le

Canada devienne un partenaire fiable et efficace

dans le commerce entre l’Asie et l’Amérique du

Nord. Il faudra porter une attention particulière

à l'éducation au Canada et à la diplomatie avec

les É.-U. Les règlements et les pratiques

canadiennes et américaines devront être

harmonisés pour réaliser presque sans faille

cette extension des chaînes de production de

l'Asie à travers le Pacifique.

AMÉRIQUE DU NORD :

Los Angeles, CA ...................................... 1Long Beach, CA ...................................... 2Oakland, CA ........................................... 3Seattle, WA ............................................. 4Tacoma, WA ............................................ 5Vancouver, C.-B. ...................................... 6Fraser River, C.-B ..................................... 7Prince Rupert, C.-B. ................................. 8Halifax, N.-É. ........................................... 9Chicago, IL ............................................. 10Toronto, ON .......................................... 11Montréal, QC ........................................ 12

ASIE :

Singapour ................................................ 1Hong Kong .............................................. 2Shanghai ................................................. 3Shenzhen ................................................. 4Busan ....................................................... 5Kaohsiung ............................................... 6Qingdao .................................................. 7Port Klang ............................................... 8Ningbo ..................................................... 9Tianjin .................................................... 10Guangzhou ........................................... 11Tanjung Pelepas .................................... 12Laem Chabang ..................................... 13Tokyo ..................................................... 14Xiamen .................................................. 15Jakarta ................................................... 16Yokohama ............................................. 17Dalian .................................................... 18Manille ................................................... 19Nagoya ................................................. 20Saigon .................................................... 21

ROUTES D’EXP!DITION :Shanghai ± Prince Rupert/VancouverShanghai ± Los AngelesTokyo/ Yokohama ± Prince Rupert/VancouverTokyo/ Yokohama ± Los AngelesSingapour ± Vancouver/Los AngelesMumbai/ Singapour ± Halifax

LIENS FERROVIAIRESC"te Ouest/ChicagoC"te Ouest/Toronto

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Bien qu’il soit ambitieux de vouloir implanter

une stratégie de porte d’entrée de l’Asie

Pacifique au Canada, cela n’exige pas un

bouleversement de notre orientation nationale

ou de nos relations internationales. La

prospérité et la sécurité du Canada seront

oujours liées à des liens étroits avec les États-

Unis. Toutefois, la stratégie relative à la porte

d’entrée nécessite des transformations de notre

mentalité et de nos façons de faire. Au fil du

temps, plusieurs secteurs de notre économie et

de notre société seront touchés, que ce soit nos

relations avec les É.-U. et nos politiques

d’immigration ou encore nos investissements,

nos programmes d’études et même notre vie

culturelle. Avant tout, la stratégie de la porte

d’entrée exige une meilleure compréhension de

notre engagement actuel envers l’Asie et des

impacts d’une relation plus poussée sur le pays.

Le défi est peut-être plus grand qu’on ne le croit.

En règle générale, les Canadiens sont peu

informés de nos liens économiques

transpacifiques. Cette situation ne favorise pas

l’élaboration d’un nouveau consensus national.

Lors d’un sondage effectué en août 2006 à

l’échelle du pays pour la FAP Canada et The

Globe and Mail, 47 % des répondants ont

indiqué qu’ils croyaient qu’entre 26 et 50 % de

la totalité du commerce du Canada se faisait

avec l’Asie. Une autre tranche de 19 % pense

que le pourcentage est encore plus élevé.1 En

fait, l’année dernière, moins de 12 % de notre

commerce de produits se faisait avec l’Asie (y

compris l’Australie et la Nouvelle-Zélande).

Comme consommateurs, les Canadiens sont

peut-être induits en erreur par le grand volume

de marchandises provenant de la Chine et

d’autres pays asiatiques dans nos centres

commerciaux. Quelle qu’en soit la raison, les

Canadiens surestiment énormément

l’importance de nos liens économiques avec

l’Asie. La perception que l’Asie et surtout la

Chine sont importantes pour notre bien-être

économique était implicite dans les réponses à

certaines questions du sondage. Par ailleurs, on

ne s’étonne pas que 89 % des Canadiens

pensent que les É.-U. sont importants pour

notre prospérité, alors que 77 % croient la

même chose pour la Chine. Quelque 42 % des

répondants considèrent la Chine comme le

marché le plus prometteur pour le Canada,

2QUE FAUT-IL FAIRE?

14

>>RELATIONS CANADA-CHINE EN MATIÈRE D’ÉNERGIE : BEAUCOUP DE FRÉNÉSIE, PEU D’ACTION

L’investissement et l’exploitation des sablesbitumineux en Alberta continuent de s’étendre, etl’on se demande à quel point la Chine estintéressée à y participer. Ces dernières années, laChine a éprouvé de graves pénuries d’énergie etses importations de ressources, en particulier depétrole, ont augmenté considérablement. Pourgarantir son approvisionnement en pétrole et enmatières premières, Beijing a augmenté ses activités de commerce et d’investissement dans lemonde entier. Cela comprend notamment dedévelopper des relations dans le secteur de l’énergie au Canada.

Les gouvernements canadien et chinois ont faitla promotion du resserrement de lienséconomiques, en particulier d’une coopérationplus étroite dans le secteur de l’énergie.Ressources naturelles Canada et la Commissionnationale de développement et de réforme de laChine ont mis sur pied un atelier annuel sur l’énergie à l’automne 2004; le premier ministrede l’Alberta Ralph Klein a visité en Chine desentreprises importantes dans le secteur de l’énergie à l’été 2004 pour les inviter à investirdans l’exploitation des sables bitumineux qui esten développement rapide au Canada. L’ancienPremier ministre libéral Paul Martin a visité laChine au début de 2005 et une « déclarationCanada-Chine sur l’énergie : la coopération au21e siècle » a été émise pendant la visite. Dans le

cadre d’initiatives bilatérales du groupe de travailsur les stratégies, trois conférences majeures enmatière de coopération d’énergie Canada-Chineont été organisées par l’Université de l’Albertaces trois dernières années, rapprochant desreprésentants du gouvernement, des acteurs dusecteur privé et des universitaires qui travaillentdans le domaine de l’énergie et des secteurs connexes dans les deux pays.

Il y a eu un certain progrès à transformer lepotentiel en réalisations. Au printemps 2005,China National Offshore Oil Corporation a investi150 millions de dollars pour acquérir 17 % desactifs de MEG Energy Corp., une entreprise desables bitumineux basée à Calgary. Ensuite, il y aeu Sinopec (la deuxième plus grande sociétéd’énergie en Chine) qui a fait un premier placement de 149,7 millions de dollars dansSynenco qui lui a vendu 40 % de ses parts dansl’entreprise en participation pour le projet dessables bitumineux Northern Lights. À l’été 2005,la société canadienne géante de pipelineEnbridge inc. a signé un protocole d’entente de2,5 milliards de dollars avec PetroChina Co. pourpartager les coûts de construction de l’oléoduc dela Porte du Pacifique d’Edmonton jusqu’à la côtedu Pacifique avec une capacité potentielle de400 000 barils par jour. Pourtant, l’investissementchinois complet au Canada est relativement faible,avec seulement quelques initiatives d’entreprises

en partenariat dans le secteur de l’énergie.Comparé aux quelque 36 milliards de dollarsdéjà investis dans les sables bitumineux enAlberta au cours des dix dernières années et aumême montant ou plus qui sera possiblementinvesti dans un proche avenir, l’investissement chinois dans l’énergie canadienne est minime.

Contrairement aux transactions importantesconclues récemment en Australie (où la Chine asigné des ententes de 20 à 30 ans d’approvisionnement en énergie totalisant environ30 milliards de dollars) et en Iran (où des entreprises chinoises ont obtenu les droits d’exploration de champs de pétrole et de gazselon des ententes de 25 à 30 ans à un coût d’environ 70 milliards de dollars), la Chine n’a pasconclu des transactions d’une telle portée dans cepays. L’année dernière, China’s NationalPetroleum Corporation a réussi à acheterPetroKazakhstan à Calgary pour 4,2 milliards dedollars, mais les actifs en question ne sont pas auCanada, mais au Kazakhstan.

Dans la presse canadienne et dans le discourspopulaire, la Chine en plein essor vient auCanada non seulement pour voler les emploisindustriels, mais aussi les ressources naturelles. Ily a des avertissements du gouvernement que desespions chinois volent la science et les secretstechnologiques du Canada, bien que ces accusations n’aient pas mené à aucune arrestation.

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plus que tout autre pays, y compris les É.-U. Ce

sentiment est révélé aussi par le fait que 58 %

pensent que le commerce avec l’Asie surpassera

celui avec les É.-U. dans 20 ans.

En général, les Canadiens ne voient pas la

montée de la Chine comme un danger.

Seulement 38 % des répondants croient que la

croissance économique de la Chine représente

une menace pour le Canada, même si la moitié

des personnes interrogées pensent qu’une

augmentation du commerce avec la Chine

entraînera des pertes d’emploi au Canada. Un

plus grand nombre (43 %) sont d’avis contraire

et croient que des échanges commerciaux

accrus avec la Chine créeront des emplois. (À

noter que ce n’est qu’au Québec qu’une grande

majorité des personnes interrogées prévoient

des pertes d’emploi à cause de la Chine :

ailleurs au pays, il y a un partage égal entre les

prévisions de pertes d’emploi et de création

d’emplois.) Enfin, plusieurs (73 %) sont d’accord

pour dire que les consommateurs profiteront

d’un accroissement du commerce avec la

Chine. Près des deux tiers des répondants

croient que le Canada profitera de plus

d’investissements asiatiques, et plus

spécifiquement dans le secteur de l’énergie.

Selon les résultats du sondage, il semble y avoir

une volonté chez les Canadiens d’accepter un

accroissement des liens économiques avec

l’Asie. Le problème, c’est que plusieurs d’entre

nous semblent penser que ces liens poussés

existent déjà. Par conséquent, l’un des éléments

d’une stratégie de porte d’entrée doit être

l’éducation du public, afin d’expliquer pourquoi

le Canada a intérêt à investir et à adopter des

politiques qui amélioreront notre commerce et

nos liens économiques avec l’Asie.

Le contexte nord-américainUne stratégie globale de porte d’entrée de

l’Asie Pacifique ne veut pas dire que l’on

tournera le dos à notre principal partenaire en

matière de commerce et d’investissement, les

États-Unis. Elle nécessitera même des liens

encore plus étroits avec notre voisin du sud. La

relation spéciale qu’entretient le Canada avec

les États-Unis est l’une des clés vers la

stratégie, puisqu’une partie du concept nécessite

la création d’une voie commerciale efficace

entre l’Asie et l’ensemble de l’Amérique du

Nord. Alors que le Canada tirera directement

profit de liens plus solides avec l’Asie, il ne faut

pas non plus négliger la possibilité que notre

pays devienne un élément important des

chaînes d’approvisionnement entre l’Asie et les

É.-U. Les importations du Canada de l’Asie en

2005 se sont élevées à 66,7 milliards $ CA. Les

importations américaines des mêmes pays ont

atteint 602 milliards $ CA.2 La presque totalité

de ce commerce a transité directement de

l’Asie aux É.-U., surtout par les ports et les

réseaux ferroviaires qui fonctionnent à quasi

pleine capacité. Le Canada peut aider à réduire

cette congestion tout en profitant de ce rôle de

facilitateur dans le domaine du commerce, et

peut-être participer aux chaînes

d’approvisionnement. Une partie des

investissements en infrastructures déjà planifiés

dans l’ouest du Canada – en particulier pour le

développement du port de conteneurs de

Prince Rupert dans le nord de la C.-B. – vise

Certains ont argumenté que le Canada doitresserrer ses règlements régissant l’investissementétranger afin d’empêcher les entreprises chinoises,avec l’appui de leur gouvernement, de contrôlerles actifs canadiens.

La situation est assez nébuleuse, car il y a trèspeu d’information sur les grandes entreprisesd’énergie chinoises bien qu’elles ont toutes des filiales ou des bureaux de représentants auCanada et qu’elles visitent souvent le Canada àla recherche d’opportunités d’affaires. Elles neveulent pas être mal perçues par la pressequ’elles considèrent comme étant toujours à larecherche de révélations fracassantes. Elles n’aiment pas être dépeintes comme des agentschinois du gouvernement qui veulent acheter despropriétés canadiennes. Cela semble d’autre partavoir dissuadé un certain nombre d’entreprises canadiennes, qui ont des sociétés en participationavec des entreprises chinoises, de révélerplusieurs de leurs activités.

En privé et occasionnellement en public, il y acependant des indications expliquant pourquoi iln’y a pas eu d’investissement chinois massif dansle secteur de l’énergie du Canada. Premièrement,les Chinois jugent que tout l’environnement canadien d’investissement pour la Chine n’est pasaussi favorable que dans certains pays. Les règleset les règlements sont compliqués et même obtenirun visa pour un cadre chinois travaillant pour une

filiale canadienne d’une entreprise chinoise peutprendre des mois. Deuxièmement, les sociétésd’énergie chinoises, même après des années d’études du secteur de l’énergie au Canada, nesont toujours pas tout à fait familières avec ledéveloppement rapide des sables bitumineux enAlberta. Ainsi, plutôt que faire tout cela par elles-mêmes, les sociétés chinoises préfèrent assurer leur présence en détenant des actions etdevenir propriétaires par des sociétés en partenariat. Cependant, l’identification du partenaire adéquat est un défi majeur, ce quipeut expliquer en partie pourquoi les Chinois nese sont pas aventurés agressivement dans l’exploration de sables bitumineux en Alberta cesdernières années de prospérité.

Il y a aussi des préoccupations de manque depipeline accessible pour expédier le pétrole (brutou raffiné) à destination de la Chine et de la modernisation et des capacités accrues des raffineries nécessaires. Cela éloigne davantage leCanada comme fournisseur d’énergie, en plus desa distance physique de la Chine. Des études defaisabilité ont été entreprises récemment pourdéterminer si c’est plus économique de construiredes raffineries en Chine pour transformer lesimportations potentielles du Canada ou s’il fautles construire au Canada. Finalement, les fonctionnaires chinois et les cadres des entreprisesd’énergie ne sont pas convaincus du

développement durable de l’exploitation dessables bitumineux en Alberta. Ils se posent desquestions sur ce qui arrivera à toute l’industrie desables bitumineux avec la montée rapide desdépenses, si le prix mondial du pétrole baissesous la barre de 40 $ US par baril. Même siquelques investisseurs chinois estiment qu’ils pourraient avoir manqué leur chance d’agir plustôt quand les dépenses étaient inférieures,d’autres estiment que le prix est trop élevé pourpénétrer les zones de développement des sablesbitumineux déjà réparties.

Étant donné la petite taille de l’investissementchinois dans le secteur de l’énergie canadiennejusqu’ici et les contraintes pour les entreprises chinoises oeuvrant au Canada, le défi pour lapolitique canadienne concernant la Chine n’estpas tellement de formuler des mesures plus restrictives de règlement des investissements chinoispotentiels, mais plutôt de développer des motivations pour les attirer.Dr Wenran Jiang, associé de recherche supérieur, FAP Canada

15

Page 18:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

directement à offrir un lien de transport efficace

et concurrentiel à l’Asie jusqu’au cœur de

l’Amérique, en passant par Chicago. Alors que

la construction physique et la gestion de cette

capacité sont une responsabilité canadienne,

plusieurs aspects politiques doivent être

coordonnés avec Washington pour réaliser les

gains possibles associés à un tel lien

transfrontalier transparent.

Il est peu probable que la préoccupation

des É.-U. relativement à la sécurité frontalière,

tant au niveau opérationnel que politique,

diminue dans un avenir rapproché. Les

Canadiens éprouvent une certaine fierté à

partager la plus longue frontière non défendue

avec les É.-U. Par ailleurs, de nombreux

Américains considèrent cela comme une

menace. Ils croient, à tort, que certains des

pirates de l’air du 11 septembre sont entrés

aux É.-U. par la frontière canadienne. Depuis la

fermeture temporaire de la frontière

immédiatement après les attaques du

11 septembre, Ottawa a travaillé sans relâche

pour que la circulation des marchandises et

des personnes vers le sud à partir du Canada se

fasse le plus librement possible. Cela touche

inévitablement les marchandises expédiées

d’Asie, dont la destination finale est les

États-Unis. Des autorités frontalières

canadiennes et américaines sont maintenant

en place dans plusieurs ports asiatiques

pour procéder à des opérations préliminaires

de triage et d’examen des conteneurs avant

qu’ils n’arrivent en Amérique du Nord. De plus,

l’initiative Canada et É.-U. de ciblage conjoint

des conteneurs maritimes en transit permet de

repérer les conteneurs à haut risque à leur

premier point d’arrivée en Amérique du Nord.3

Pour aider à mettre en œuvre ce projet, on

trouve des autorités frontalières américaines à

Vancouver, Halifax et Montréal. L’inspection des

conteneurs a ainsi été rationalisée grâce à une

intervention conjointe sur les expéditions

maritimes à destination des É.-U. qui arrivent

au Canada. L’expansion de ce programme est

prévue de manière à inclure le transport par

rail, de sorte que les conteneurs à haut risque

seront examinés à leur dernier point de départ

du Canada. Les wagons pourraient ensuite

passer directement d’une plaque tournante

ferroviaire canadienne aux É.-U. sans avoir à

s’arrêter à la frontière pour une inspection.

Alors que le resserrement des mesures de

sécurité imposé par les É.-U. a contrarié certains

Canadiens – qui considèrent que notre

souveraineté en est quelque peu menacée – les

É.-U. continueront de faire ce qu’ils croient

nécessaire pour se protéger. Le Canada a

intérêt à collaborer pour appliquer ces

procédures de manière à nuire le moins possible

à la circulation des personnes et des produits

commerciaux dans un sens comme dans

l’autre. En raison de la sensibilité des politiciens

américains aux préoccupations du public

concernant la sécurité de la frontière, Ottawa

devra mener une campagne d’information

permanente à Washington sur les aspects de la

stratégie relative à la porte d’entrée qui

s’appliquent aux expéditions transfrontalières.

Cette campagne ne devra pas se limiter aux

questions de sécurité, mais pourra être

confrontée au débat intérieur aux É.-U. à propos

des échanges commerciaux « inéquitables »

avec la Chine. L’accélération de l’entrée des

produits chinois aux É.-U. n’est pas bien

accueillie par tous. La porte d’entrée n’exige

pas et n’impose pas la création d’une union

douanière ou d’une frontière nord-américaine

commune, comme l’ont suggéré des politiciens

américains et des universitaires canadiens. Elle

a besoin d’une frontière efficace, et non pas de

l’abolition de la frontière.

16

>>1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005Bangladesh 2 448 2 928 1 946 1 825 2 712 3 393 2 605 1 894 2 374 3 938Chine 17 533 18 532 19 783 29 119 36 723 40 322 33 171 36 125 36 410 42 272Hong Kong (ZAS) 29 663 22 193 8 079 3 665 2 855 1 973 1 538 1 467 1 544 1 336Inde 21 287 19 615 15 372 17 432 26 092 27 950 28 779 24 564 25 568 33 133Japon 1 056 969 1 021 1 355 1 304 1 646 1 077 1 008 1 263 1 344Pakistan 7 758 11 239 8 091 9 299 14 187 15 355 14 149 12 333 12 796 13 577Philippines 13 159 10 872 8 185 9 172 10 086 12 916 10 992 11 983 13 299 17 521Corée du Sud 3 156 4 000 4 917 7 216 7 636 9 604 7 315 7 088 5 337 5 816Sri Lanka 6 156 5 071 3 328 4 723 5 841 5 516 4 961 4 444 4 134 4 690Taiwan 12 896 13 317 7 183 5 481 3 534 3 118 2 910 2 123 1 992 3 090Vietnam 2 487 1 787 1 628 1 396 1 798 2 095 2 276 1 684 1 802 1 820

Total 117 599 110 523 79 533 90 683 112 768 123 888 109 773 104 713 106 519 128 537

Source : Citoyenneté et Immigration Canada (2002, 2003, 2004, 2005 et 2006).

PRINCIPALES SOURCES ASIATIQUES D’IMMIGRATION AU CANADAPrincipaux demandeurs et personnes à charge

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L’immigration asiatique et la ported’entrée D’autres aspects de la porte d’entrée,

notamment une forte immigration de l’Asie,

troublent les décideurs aux É.-U. Ceux-ci

considèrent en effet que les politiques

« laxistes » du Canada relatives à l’immigration

et aux réfugiés facilitent passablement l’entrée

de terroristes en puissance en Amérique du

Nord. Cependant, contrairement à la sécurité à

la frontière, cet aspect ne suscite pas de

compromis simple avec Washington. Le Canada

doit attirer un grand nombre d’immigrants

pour maintenir sa main-d’œuvre, une situation

très différente de celle qui prévaut aux É.-U.,

où il y a un excédent d’immigrants, tant légaux

qu’illégaux. Pour le Canada, l’Asie demeure la

principale région de recrutement de

travailleurs qualifiés à court terme, même s’il

peut être de plus en plus difficile d’en attirer

un nombre suffisant pour répondre à nos

besoins. Au cours de la dernière décennie, tout

juste un peu plus de la moitié de nos nouveaux

immigrants étaient originaires d’Asie. Sans eux

et sans les autres immigrants, la croissance de

la population canadienne ralentirait

considérablement. Au cours de l’année qui s’est

terminée en juin 2005, la contribution de

l’immigration à la croissance nette de notre

population a été le double de celle de la

croissance naturelle.4 On ne voit rien dans

l’horizon démographique qui pourrait changer

cette situation. Le tableau complémentaire

prévoit que d’ici 2026, plus de deux millions de

Canadiens en âge de travailler seront des

immigrants de première génération qui

n’étaient pas encore arrivés au pays en 2005.5

Toutefois, l’augmentation de la population active

sera beaucoup plus faible que cela. En fait, sans

l’immigration, la population en âge de travailler

au Canada sera réduite d’environ 1,5 million de

personnes au cours des 20 prochaines années.

Nous ne pouvons pas nous permettre de

restreindre l’immigration plus qu’elle ne l’est

actuellement.

Aujourd’hui, l’immigration est l’élément le

mieux établi dans le développement de la porte

d’entrée de l’Asie Pacifique au Canada. Cela ne

veut pas dire qu’il n’existe pas de problèmes

sérieux à surmonter pour que cette « chaîne

d’approvisionnement » en travailleurs continue

à défiler rondement. Dans des pays tels que la

Chine et l’Inde, d’où proviennent environ les

deux tiers de nos immigrants asiatiques, le

développement économique élève rapidement

le niveau de vie des jeunes hommes et femmes

instruits. Il y a moins de pression sur eux pour

émigrer afin d’améliorer leur situation

économique. Au-delà de cela, les politiques de

contrôle de la population de la Chine signifient

qu’il y aura environ 23 millions de moins

d’hommes et de femmes dans le principal

groupe de candidats à l’immigration de 25 à

39 ans en 2025. Comme l’a mentionné Don

DeVoretz, associé de recherches supérieur à la

FAP Canada, cette situation et les conditions

de plus en plus exigeantes imposées par le

Canada en matière d’immigration empêcheront

le Canada de maintenir le nombre d’immigrants

qui provenaient auparavant de Chine.6 Et il est

difficile d’entrevoir une autre source. C’est le

cas de l’Inde, par exemple, alors que les

Indiens qualifiés préfèrent émigrer aux É.-U.

plutôt qu’au Canada.7

Pour résoudre le problème, il faut entre

autres réduire les pertes d’immigrants

talentueux. Un nombre important d’Asiatiques

qualifiés n’ont pas réussi à s’intégrer à la

main-d’œuvre canadienne en raison de leurs

difficultés linguistiques et du défaut de

plusieurs entreprises et organismes

d’accréditation de reconnaître leurs

compétences et leur expérience de travail

antérieure. Cela explique peut-être pourquoi

quelque 30 % des immigrants qui viennent au

Canada retournent finalement dans leur pays

d’origine ou partent vers un autre pays. Bien

que ce problème ne touche pas que les

immigrants asiatiques, il représentera un défi

croissant à mesure que le nombre d’immigrants

asiatiques possibles diminuera et que la

concurrence s’intensifiera face à ces

travailleurs, de la part d’autres pays à la

recherche de main-d’œuvre, comme l’Australie

et peut-être aussi le Japon.

Le mouvement bidirectionnel desinvestissementsUne majorité de Canadiens verraient d’un bon

17

>>PRÉVISION DE LA POPULATION CANADIENNE ACTIVE EN 2026

Source : Adapté de Statistique Canada.

Six scénarios de prévision, basés sur des estimations de la population au 1er juillet 2005, sont disponibles dansCANSIM et dans la publication. Sept autres scénarios sont également disponibles dans CANSIM. Ce tableauprésente les résultats des trois scénarios de prévision suivants :

Faible croissance (scénario 1) : Le scénario de faible croissance rassemble les hypothèses d’une faible fertilité, d’unefaible immigration et d'une faible augmentation de l'espérance de vie.

Croissance moyenne (scénario 3) : Le scénario de croissance moyenne rassemble les hypothèses d’une fertilité etd’une immigration semblables à celles des dernières années, ainsi que d'une augmentation modérée de l’espérancede vie.

Croissance élevée (scénario 6) : Le scénario de croissance élevée rassemble les hypothèses d'une fertilité élevée,d'une immigration élevée et d'une forte augmentation de l'espérance de vie.

Note : À cause de l'arrondissement, le niveau de détail peut ne pas être ajouté aux totaux.

Popu

latio

n (0

00)

Groupe d’âge20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64

3 000

2 500

2 000

1 500

1 000

Immigration nette : 2,6 millions

Population totale en 2026 incluant l’immigration

Population prévue en 2026 en excluant l’immigration, à partir de la population en 2006

Page 20:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

œil un accroissement des investissements

asiatiques dans leur pays. Il en va de même

pour le gouvernement. Malgré la forte opposition

manifestée en 2004 à l’égard de la prise de

contrôle proposée du géant minier Noranda

Inc. par l’entreprise chinoise d’État

Minmetals8, un sondage de la FAP Canada et

du Globe and Mail a fait ressortir un appui

certain à plus d’investissements asiatiques,

même dans le secteur sensible de l’énergie.9 En

réalité, il y a beaucoup de place pour des

investissements asiatiques supplémentaires. À

la fin de 2005, moins de 5 % des investissements

directs étrangers (IDE) dans ce pays provenaient

d’Asie et, de ceux-ci, 96 % de quatre pays, soit

le Japon, Hong Kong, l’Australie et la Chine. Le

Japon est de loin le plus important des

investisseurs asiatiques. Depuis de nombreuses

années, il est un investisseur fidèle, une grande

part de ses capitaux étant destinés aux sociétés

de commerce extérieur et aux entreprises de

fabrication, principalement à l’industrie

automobile en Ontario.10 Ce n’est qu’en 2005

que la Chine a commencé à envoyer une

quantité importante de capitaux au Canada,

partant d’une position quasi insignifiante pour

frôler en une seule année celle de l’Australie.

L’augmentation notable des investissements de

la Chine est l’un des grands enjeux de la porte

d’entrée qui doivent être résolus.

Un sondage mené conjointement par la

FAP Canada et le Conseil chinois de promotion

du commerce international cette année a

révélé que parmi les organisations chinoises

qui envisageaient d’investir au Canada, les

entreprises d’État étaient nettement les plus

nombreuses. C’est le contrôle du gouvernement

chinois sur Minmetals qui a suscité de

l’opposition à la prise de possession proposée

de Noranda. Il est peu probable que la situation

des entreprises d’État qui cherchent à investir

au Canada disparaisse. L’industrie de l’énergie

est l’un des principaux secteurs qui attirent

l’attention des Chinois : le gouvernement

chinois a établi des lignes de conduite sur

l’approbation des placements dans plusieurs

pays, et le pétrole et le gaz canadiens sont

ciblés. En Chine, seules les entreprises d’État

ont directement accès aux énormes volumes de

capitaux nécessaires aux projets de

développement énergétique. Jusqu’à maintenant,

la réaction aux investissements des entreprises

d’État qui acquièrent des participations

minoritaires dans des projets d’exploitation des

sables bitumineux de l’Alberta a été discrète.

Ces investissements en installations nouvelles

sont vus comme étant qualitativement différents

de la prise de contrôle d’actifs matures, comme

c’était le cas avec Noranda. Cependant, cette

question relative au contrôle du gouvernement

chinois subsistera, et elle doit être réglée.

Ottawa s’y est penché. Il n’a actuellement pas

les pouvoirs de bloquer ou de limiter de telles

prises de contrôle. Pour remédier à cela, on

pourrait exiger que les entités contrôlées par

des gouvernements étrangers qui prennent le

18

>>TOTAL DES INVESTISSEMENTS DIRECTS DE L'ASIE PACIFIQUE AU CANADA PAR ÉCONOMIE (millions $ CA)

Économie 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005Australie 1 135 1 504 1 711 1 941 1 541 1 392 1 747 1 644Chine 226 214 192 219 196 217 143 1,362Hong Kong (ZAS) 2 957 2 296 3 374 3 931 4 135 4 688 5 189 6,274Inde N/A 18 N/A 29 31 59 92 145Japon 8 393 8 270 8 041 7 864 9 305 9 890 10 247 10 804Malaisie 133 71 118 120 119 119 112 116Nouvelle-Zélande N/A 1 516 101 99 99 48 43 44Philippines N/A 2 2 1 1 1 1 2Singapour 195 176 146 131 77 45 45 47Corée du Sud 142 168 232 269 274 336 360 364Taiwan 107 115 97 104 108 111 115 120Thaïlande N/A N/A 1 1 3 2 1 2

Total Asie Pacifique 13 288 14 350 14 015 14 709 15 889 16 908 18 095 20 924

Investissements directs de l’Asie au Canada / total mondial 6,06 % 5,68 % 4,39 % 4,32 % 4,45 % 4,64 % 4,75 % 5,04 %

Source : Adaptation du bilan de fin d’exercice de Statistique Canada, tableau de la base de données CANSIM 376-0051, 29 mai 2006. <http://www.dfait-maeci.gc.ca/eet/pdf/FDI-Inward-Stocks-Country-2005-en.pdf>, <http://cansim2.statcan.ca/cgi-win/cnsmcgi.exe?CANSIMFile=CII/CII_1_E.HTM&RootDir=CII/>.

Page 21:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

contrôle d’actifs canadiens conservent un

certain niveau minimum d’actions appartenant

à des intérêts canadiens pour assurer la

transparence qui semble manquer dans le

contrôle exercé par des gouvernements

étrangers. Quelle que soit la décision, cet

aspect de l’investissement direct asiatique à

l’étranger est litigieux et pourrait exiger un

changement de mentalité de la part des

Canadiens.

D’autre part, l’apport de capitaux

canadiens en Asie présente une image bien

différente. Contrairement au commerce des

marchandises, les exportations de capitaux en

Asie ont dépassé les importations au cours des

15 dernières années. Selon Statistique Canada,

le stock d’investissement canadien en Asie à la

fin de l’année dernière était d’environ 45 %

plus élevé que le total de capitaux asiatiques

dans notre pays.11 L’étalement des destinations

de l’investissement à l’étranger est plus vaste

que celui des sources d’investissement de

l’étranger. L’Australie et le Japon ont été les

premières cibles pendant plusieurs années,

avec également un apport considérable à

Singapour, en Indonésie et à Hong Kong.

Cependant, les investissements dans ces pays,

et dans l’ensemble de l’Asie, ont eu tendance à

plafonner récemment. Même en Chine, où l’on

a vu une arrivée d’investissements directs

étrangers cumulatifs de quelque

277 milliards $ US à la fin de l’année dernière,

le stock d’investissement canadien dépassait à

peine 1 milliard $ CA, selon Statistique Canada

(bien que selon les évaluations de la Chine,

basées sur des critères différents de ceux de

Statistique Canada, le total serait de

5 milliards $ US).12

À ce jour, la participation canadienne aux

chaînes de production en Asie a été limitée.

Des investissements considérables en Australie

et en Indonésie, soit directement soit en passant

par Singapour, se font dans les industries

primaires. On observe la même chose en

Chine, où plusieurs petits placements ont été

faits dans l’industrie minière, en particulier

pour le développement de la production

aurifère. Le sondage annuel de la FAP Canada

sur les intentions en matière

d’investissements13, publié en février, a

souligné ce manque relatif d’intérêt envers les

chaînes de production de produits d’exportation.

Plus des deux tiers des répondants au sondage,

qui planifiaient accroître leurs investissements

en Asie, ont indiqué qu’ils le faisaient pour

alimenter directement le marché asiatique.

Seulement 32 % planifiaient une production

19

>>TOTAL DES INVESTISSEMENTS DIRECTS CANADIENS EN ASIE PACIFIQUE PAR ÉCONOMIE (millions $ CA)

Économie 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005Australie 3 739 3 234 3 104 5 568 8 610 7 991 8 307 8 220Chine 446 711 565 699 721 824 1 003 1 017Hong Kong (ZAS) 3 425 3 616 3 739 3 020 2 642 2 812 2 924 3 804Inde 169 247 129 145 222 207 217 204Indonésie 2 027 2 118 2 412 2 524 4 193 3 436 3 248 3 171Japon 3 268 3 853 5 613 7 026 9 708 8 444 8 465 7 401Malaisie 239 220 505 636 718 435 666 667Nouvelle-Zélande 1 879 1 533 607 377 206 218 476 452Papouasie-Nouvelle-Guinée 499 270 270 266 N/A 369 N/A N/APhilippines 389 266 394 410 153 117 119 145Singapour 3 014 2 950 3 174 4 493 4 228 3 703 3 577 3 551Corée du Sud 542 1 234 760 725 749 698 1 364 779Sri Lanka N/A N/A N/A N/A N/A 1 N/A N/ATaiwan 323 271 331 146 66 72 175 149Thaïlande 587 642 984 1 108 923 507 554 769Vietnam N/A 3 N/A N/A N/A N/A 87 89

Total Asie Pacifique 20 546 21 168 22 587 27 143 33 139 29 834 31 182 30 418

Investissements canadiens en Asie / total mondial 7,81 % 7,28 % 6,34 % 6,80 % 7,61 % 7,24 % 6,91 % 6,54 %

Source : Adaptation du bilan de fin d’exercice de Statistique Canada, tableau de la base de données CANSIM 376-0051, 29 mai 2006. <http://www.dfait-maeci.gc.ca/eet/pdf/FDI-Outward-Stocks-Country-2005-en.pdf>, <http://cansim2.statcan.ca>

Page 22:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

pour l’exportation. Cela ne démontre pas un

fort intérêt envers le modèle de chaînes de

production. Bien que la stratégie relative à la

porte d’entrée ne vise pas nécessairement à

faciliter le mouvement des produits fabriqués

par des entreprises appartenant à des intérêts

canadiens, nos entreprises en profiteraient

davantage si elles participaient à la production

et au transport des produits manufacturés

destinés aux marchés nord-américains.

La porte d’entrée culturelle La politique du multiculturalisme, depuis

longtemps en vigueur au Canada, confère à ce

pays un avantage particulier pour le

développement de relations culturelles et d’un

commerce de la culture avec l’Asie. L’arrivée

soutenue d’immigrants asiatiques a sensibilisé

plusieurs régions du pays aux traditions et aux

modes de vie des pays d’Asie, même si de

nombreux Canadiens considèrent cette

contribution comme acquise. On trouve dans

les centres commerciaux de Toronto, Halifax,

Calgary ou Vancouver de nombreux restaurants

ou commerces de restauration rapide japonais,

chinois, vietnamiens ou indiens. Le Nouvel An

chinois est célébré dans plusieurs municipalités

de Vancouver et de Toronto. La diversité

ethnique, la sensibilisation et la tolérance font

que le Canada exerce un attrait particulier sur

de nombreux Asiatiques. Des sondages montrent

que le mode de vie et l’ouverture des

Canadiens sont les principales qualités de ce

pays aux yeux de plusieurs.14 Il s’agit d’une

base solide pouvant permettre de renforcer les

échanges culturels transpacifiques.

La C.-B. a déjà identifié la culture comme

l’un des éléments de son ambitieuse initiative

Asie Pacifique. Le gouvernement provincial a

réservé des fonds pour des projets culturels et

éducatifs, comme un éventuel musée sur l’Asie

Pacifique. Des apprentissages et des échanges

interculturels sont essentiels au développement

des contacts personnels qui soutiennent la

porte d’entrée de l’Asie Pacifique. Le jumelage

de villes ou de provinces est également une

pratique valable lorsque les liens sont

maintenus de façon constante. L’Alberta a

particulièrement bien réussi à tirer profit de

ces types de contacts en Asie. Dans d’autres

provinces, les relations ont parfois cessé après

une première ronde de visites. Des perceptions

erronées du côté des Canadiens engendrent

aussi des problèmes : ceux qui ne participent

pas à ces échanges les décrivent souvent

comme des vacances subventionnées par les

contribuables. Une telle attitude met les

participants sur la défensive, les forçant à

tenter de faire la preuve d’un avantage

commercial à court terme, alors qu’il s’agit

plutôt d’un processus d’établissement de

relations à long terme. Nos politiciens, qui

voyagent eux-mêmes souvent et comprennent

la valeur des contacts personnels, pourraient se

faire davantage entendre pour appuyer la

participation de leurs représentants locaux à

ces types d’activités.

Au-delà des politiques visant à améliorer

la compréhension, un bénéfice commercial doit

être exploré dans le royaume de la culture. Les

possibilités en matière de formation scolaire

ont été soulignées dans le chapitre précédent.

Des résultats moins concrets, mais non moins

valables, découleront d’échanges interculturels

plus importants dans des domaines comme

l’innovation et la compétitivité. Le Canada a

beaucoup à offrir dans les secteurs du design

industriel, de l’architecture, de la gouvernance

et de la planification urbaine. En Asie, le

Canada est reconnu pour l’efficacité et

l’habitabilité de ses villes, des qualités qui ne

sont pas toujours appréciées par ses citoyens,

qui prennent pour acquis la fiabilité des

approvisionnements en électricité et en eau,

les espaces ouverts et les installations de loisir

de haute qualité que l’on trouve partout au

pays. Même dans les secteurs strictement

commerciaux des industries culturelles, il

existe un potentiel non exploité considérable

pour des échanges transpacifiques. Hollywood a

reconnu depuis longtemps les avantages

financiers et techniques des tournages au

Canada. Jusqu’à maintenant, une poignée de

producteurs asiatiques seulement ont profité de

ces ressources. Le gouvernement de l’Alberta a

entrepris une démarche en vue de développer

ce marché en établissant son premier bureau

du cinéma à l’étranger avec son représentant

provincial au Japon.

D’autres types d’échanges culturels sont

également prometteurs. Il y a une explosion de

la demande en formation musicale en Chine,

ainsi que de grandes possibilités sur le marché

des livres d’anglais langue seconde, pour lequel

le Canada possède déjà une excellente

réputation. Malheureusement, plusieurs des

entreprises dans ces domaines sont de petite

taille et trouvent excessivement onéreux de

chercher à percer le marché asiatique. Trop

souvent, des contrats lucratifs à long terme ont

été perdus parce que les entreprises

canadiennes, qui connaissent mieux la façon

nord-américaine de faire des affaires, n’ont pas

su attendre dans le cadre de leurs activités de

marketing à l’étranger et se sont retirées des

marchés avant que l’étape nécessaire

d’établissement de relations ait porté fruit.

La culture représente peut-être la clé qui

aidera à vaincre l’absence généralisée de

sensibilisation qui bloque l’élaboration d’une

vaste stratégie relative à la porte d’entrée de

l’Asie Pacifique. Une icône, par exemple un

nouveau bâtiment ou une sculpture illustrant la

porte d’entrée, pourrait être bâtie à Vancouver

pour aider à illustrer la notion de porte d’entrée

tant au pays qu’à l’échelle internationale. Il est

improbable que la structure puisse avoir

l’impact déterminant que la statue de la Liberté

a eu en symbolisant les idéaux des États-Unis

face au monde. Elle pourrait toutefois aider à

orienter ce pays vers un avenir transpacifique

plus prospère.

20

Page 23:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

21

>>La porte de l’Asie au Canada vue par les jeunes

Gerald Diego, 16 ans, École St. Thomas Aquinas, North Vancouver, C.-B.

En janvier 2006, la Fondation Asie

Pacifique a invité les étudiants

d’écoles secondaires de la

Colombie-Britannique à participer à

un concours d’affiches sur la

Stratégie de la Porte de l’Asie

Pacifique au Canada. Susciter

l’imagination des jeunes est une

excellente façon de mieux faire

connaître l'initiative de la Porte de

l’Asie Pacifique dans la communauté

en général. L’avenir des rapports

du Canada avec l’Asie repose sur

les épaules de générations

successives qui désirent bâtir des

ponts au-dessus du Pacifique et

profiter d’échanges multiculturels

enrichissants. Voici des échantillons

des 350 affiches qui ont capturé en

images, l’essence de la porte

transpacifique et de ses ouvertures.

Tous les lauréats sont décrits

sur le site

http://www.asiapacific.ca/projects

/gateway/poster_contest.cfm.

Page 24:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

22

Christina Paone, 17 ans, École St. Thomas Aquinas, North Vancouver, C.-B.

Jessica Pang, 17 ans, École secondaire Cambie, Richmond, C.-B.

Nicole Lim, 16 ans, École St. Thomas Aquinas, North Vancouver, C.-B.

“”

Cette affiche illustre comment Vancouver est la

porte du Canada pour l’Asie, puisque la ville est

sous l’influence de l’Asie et de sa culture. Cet

amalgame de cultures canadiennes et

asiatiques ressort dans les diverses activités

culturelles de Vancouver qui est devenue une

ville dont l’ouverture est parfaite pour l’Asie.

Mon affiche dépeint deux personnes – une fille

asiatique et un garçon caucasien – qui tiennent

une branche. La fille tient une branche d’érable

qui devient une branche de cornouiller en

fleurs. Elle touche la branche de cerisier du

garçon aussi en fleurs. Cela représente le pont

entre les deux continents et cultures. Sur le

globe à l'arrière-plan, on voit l’Asie Pacifique et

les Amériques.

“”

Mon affiche représente le rapport entre l’Asie

et la C.-B. au Canada par un pont. Les ballons

sont une forme de célébration de cette

occasion joyeuse.

Page 25:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

23

Marcus Lo, 15 ans, École secondaire Cambie, Richmond, C.-B.

Sofia deGraff-Ford , 13 ans, École Sunrise Waldorf, Duncan, C.-B.

“”Mon affiche montre le contraste entre l’Asie et

la C.-B. en utilisant des symboles comme les

montagnes, les lions, le dragon, l’ours brun et

le panda.

C’est mon interprétation de la Porte de l’Asie

Pacifique au Canada. La main à gauche

représente le marché asiatique, tandis que la

main à droite symbolise le marché occidental

au Canada. Les cargos envoyés de l’Asie sont

des opportunités croissantes pour le marché du

Canada avec l'Asie. Les mains se rapprochent

l’une de l’autre, laissant présager le succès des

deux marchés en partenariat.

Plus près de nous, une femme asiatique et un

enfant canadien représentent l’immigration

entre l’Asie et le Canada. Ils se sont rencontrés

par la Porte du Pacifique en C.-B. qui est

formée des jets d'eau d’épaulards. Le dragon

volant de l'Asie symbolise les échanges

culturels. Un homme canadien avance dans

l’eau avec un produit de la forêt – dans ce cas,

un bureau qui symbolise les échanges

économiques.

Allison McGillivray, 17 ans, École St. Thomas Aquinas, North Vancouver, C.-B.

Page 26:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

La stratégie de porte d’entrée de l’Asie

Pacifique est un amalgame de politiques et de

projets qui touchent toutes les régions du

Canada, tous les paliers de gouvernement et

une vaste proportion du secteur privé. Le

concept est large : le plus grand défi pour les

intervenants qui profiteront de tous ses

avantages et économies potentiels sera de

coordonner ses divers éléments. Les intervenants

peuvent rechercher un consensus sur les divers

éléments et enjeux du concept et assurer son

succès progressif en le faisant évoluer. Il doit

donc y avoir un leadership d’ensemble pour

maintenir les éléments dynamiques dans la

même direction en redoublant d’efforts. Ce rôle

ne peut être joué que par le gouvernement du

Canada. C’est vers Ottawa que toutes les

questions relatives au commerce, aux

infrastructures, à la main-d’oeuvre, aux

finances, à la réglementation et aux relations

interprovinciales et internationales convergent.

Le défi est de développer une mentalité qui

soutienne la porte d’entrée, autant à travers le

pays que parmi les fonctionnaires. La stratégie

doit être présentée comme un objectif national,

ou au moins comme un défi national, afin de

mettre à contribution divers intervenants

régionaux, sectoriels et politiques.

Au cours de la dernière année, la FAP

Canada a organisé une série de rencontres

(connues sous le nom de conventions) au cours

desquelles, les intervenants (actuels et

éventuels) dans la stratégie de porte d’entrée se

sont réunis pour présenter leur vision du

concept et partager des idées sur ce qui doit

être fait dans leurs régions ou dans leurs

domaines respectifs d’activités. Bien que ce

processus ne soit pas encore complété, il est

possible de dégager certains enjeux que soulève

la porte d’entrée pour ces participants. Il y a

surtout le problème récurrent au Canada de

faire souvent la bonne chose, mais à trop petite

échelle. Quiconque s’est penché sur l’évolution

économique de l’Asie, en particulier sur

l’émergence de la Chine, reconnaît que la porte

d’entrée mérite une sérieuse réflexion.

Toutefois, cela peut s’avérer plus difficile dans

notre système de gouvernemental fédéral, car

plusieurs autorités sont responsables de

différents aspects d’une telle entreprise. La

coordination de ces parties représente autant

une question de compromis politique que

d’efficacité de la part des gestionnaires. La

multitude d’autorités impliquées dans des

projets majeurs crée également une tension

entre le développement et la législation. Dans

l’industrie, on croit généralement qu’il y a trop

de réglementation et de chevauchement de

responsabilités dans les domaines des transports,

des infrastructures, des finances et de

l’environnement; ils sont tous des éléments

cruciaux pour la mise en œuvre d’une stratégie

efficace relative à la porte d’entrée.

Les attentes associées à la porte d’entrée

n’en font pas un enjeu financier majeur pour le

gouvernement. Bien que plusieurs de ses

composants nécessitent un investissement

important – une expansion d’installations

portuaires ou ferroviaires, par exemple – les

bénéfices de ces dépenses semblent évidents et

le secteur privé a indiqué son intention

d’investir. Il incombe aux gouvernements et

aux intervenants du secteur public de cerner la

vision du commerce transpacifique à long

terme qui sous-tend la porte d’entrée et de

fournir le financement nécessaire pour le

soutenir. C’est également le rôle du

gouvernement de lancer des programmes

publics d’éducation et d’information et

d’expliquer pourquoi la porte d’entrée

représente un intérêt national pour le Canada.

Enfin, lorsqu’une opposition publique se

manifeste parfois à cause de priorités locales

en conflit avec les objectifs nationaux de la

porte d’entrée, les plus hauts paliers de

gouvernement doivent offrir le soutien politique

attendu pour soutenir cet engagement national

important.

Le rôle du gouvernement fédéral Les aspects les plus importants de la porte

d’entrée relèvent du gouvernement fédéral. Des

secteurs tels que les ports, les aéroports, les

chemins de fer, l’immigration, la main-d’œuvre,

le commerce international et la sécurité

nationale seront affectés par la porte d’entrée.

Tous ces secteurs sont en grande partie sous la

responsabilité d’Ottawa. Ce rôle national a été

reconnu sous l’administration libérale

précédente, par l’introduction en octobre 2005

de la Loi sur la porte d’entrée du Pacifique

(projet de loi C 68), qui a laissé présager un

investissement fédéral de 590 millions de

dollars dans l’infrastructure de transport de

l’Ouest canadien (cet investissement a été

confirmé ensuite par le nouveau gouvernement

conservateur avec son initiative de la porte et

du corridor de l’Asie Pacifique). Dans une

perspective nationale, le défi consiste à

coordonner les politiques qui facilitent la

circulation efficace et rapide des marchandises,

des personnes et des idées, tout en préservant

la durabilité, la sécurité nationale et la

souveraineté.

Selon les représentants de l’industrie,

parmi les besoins, l’un des plus pressants est de

mieux organiser et coordonner les examens

réglementaires, en particulier les approbations

en matière d’environnement, qui sont exigées

pour les développements d’infrastructures

3LES PARTENAIRES DE LA PORTE D’ENTRÉE

24

Page 27:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

majeures. Dans plusieurs cas, les responsabilités

fédérales et provinciales se chevauchent et les

divers régimes de réglementation diffèrent. Les

développeurs de projets doivent négocier avec

plusieurs organismes qui ne font aucun effort

de coordination, même lorsque leurs domaines

d’intérêt sont semblables. À cause de cette

situation, le processus d’approbation est ralenti

et les résultats sont imprévisibles. Dans certains

cas, une certaine ambiguïté des exigences

oblige à des révisions au milieu des projets.

Une solution possible pour les agences

impliquées, en particulier pour les études

d’impact sur l’environnement, est d’élaborer un

ensemble commun d’exigences au début d’un

processus d’examen, puis de désigner une

agence pour administrer le processus au nom

de tous les organismes concernés. Cette façon

de faire est largement répandue aux États-Unis

pour des projets majeurs.

Un autre aspect important où l’industrie

voit le besoin d’une intervention fédérale est la

mise à jour de la Loi sur les transports au

Canada, principalement la mise en œuvre des

recommandations découlant de la révision

effectuée en 2001.1 En attendant sa réalisation,

certaines questions de structure des coûts à

long terme du transport ferroviaire des

conteneurs au Canada demeurent non

résolues. L’achèvement de cette réglementation

pourrait idéalement faire partie d’un plan de

transport national plus étendu qui fournirait

des directives de planification à long terme aux

opérateurs du transport ferroviaire, aérien et

routier. Il n’y a actuellement aucune stratégie

canadienne globale pour suivre le rythme

renversant de la capacité croissante des ports

en Chine et du volume subséquent de

marchandises conteneurisées qui arrivent au

Canada. Une question distincte, mais connexe,

concerne les règlements de l’Agence des services

frontaliers du Canada qui autorisent que les

conteneurs d’expédition demeurent exempts de

droits à l’intérieur de nos frontières pendant

seulement 30 jours, contrairement aux États-

Unis où les conteneurs peuvent être déplacés

partout exempts de droits pendant une période

jusqu’à 365 jours. Cette situation constitue

vraiment un frein au développement de

Vancouver et de Prince Rupert comme ports

d’entrée pour les États-Unis, puisque les

transporteurs maritimes ne veulent pas

débourser des frais supplémentaires si leurs

conteneurs sont retardés à l’intérieur du

Canada. L’assouplissement de ces obstacles

transfrontaliers est essentiel pour assurer

l’efficacité d’expédition des marchandises

asiatiques vers les É.-U. en passant par le

Canada. Tel que mentionné dans Canada Asia

Agenda, une politique relative à la porte

d’entrée de l’Asie Pacifique devra, entre autres

priorités, promouvoir une plus grande

intégration du système de transport

nord-américain, et d’une façon compatible aux

préoccupations américaines de sécurité à la

frontière. Il ne s’agit pas d’une ingérence dans

la souveraineté canadienne, mais d’une

décision si le Canada veut travailler en

collaboration dans un domaine intéressant

pour lui et nettement important pour les É.-U.

L’immigration est une autre responsabilité

fédérale importante non seulement pour la

porte d’entrée, mais aussi pour la croissance

continue de notre main-d’œuvre. Il ne suffit

pas d’assurer une main-d’œuvre suffisante. Des

importations de plus en plus complexes en

provenance de chaînes de production asiatiques

(avec des marchandises et des techniques de

production plus évoluées) sont inévitables,

avec ou sans porte d’entrée, et certains

secteurs manufacturiers font face à beaucoup

de concurrence. Pour affronter celle-ci, il faudra

compter sur une main-d’œuvre de plus en plus

compétente. Alors que le système canadien

d’éducation devrait tendre à perfectionner les

habiletés des travailleurs nés au Canada, la

plus grande partie de la croissance de la

main-d’œuvre au cours des 20 prochaines

années viendra de l’immigration. Le Canada

devra constamment revoir ses politiques en

matière d’immigration pour s’assurer qu’il peut

attirer des jeunes femmes et des jeunes

hommes ayant des formations qui conviennent

aux besoins du pays. Dans un environnement

asiatique, où la demande d’une main-d’oeuvre

mieux éduquée croît rapidement, détourner ces

travailleurs indispensables vers le Canada

deviendra de plus en plus difficile.

D’autres défis qui confrontent le

gouvernement fédéral peuvent sembler plus

ordinaires, mais ils sont néanmoins difficiles à

résoudre. Les lignes aériennes canadiennes, de

même que les exploitants d’aéroports dans les

provinces de l’Ouest, s’attendent à ce que le

gouvernement négocie des accords aériens

internationaux libéralisés et qu’il rationalise les

procédures d’immigration pour permettre aux

visiteurs asiatiques de transiter par les aéroports

canadiens sans détenir un visa canadien.

L’aéroport international de Vancouver, la

principale porte d’entrée aérienne de la côte

Ouest, investira près de 1 milliard de dollars au

cours des quatre prochaines années dans des

projets d’infrastructure. Il pourra ainsi gérer la

croissance projetée de 21 millions de passagers

par année d’ici 2010, alors qu’elle était de

16,4 millions en 2005. D’autres ententes

bilatérales avec l’Asie relatives au trafic sont

nécessaires pour soutenir cette croissance. Il y

a eu des progrès sur ce front grâce à la

conclusion de nouveaux accords aériens

bilatéraux avec la Chine et l’Inde (signés en

2005) qui prévoient une forte multiplication du

nombre de vols de passagers et de fret entre les

deux pays. Il y a eu des progrès sur un front au

moins grâce à la conclusion d’un nouvel accord

bilatéral aérien avec la Chine (signé en 2005)

qui prévoit une multiplication par trois du

nombre de vols de passagers et de fret entre les

deux pays. Les taxes d’atterrissage constituent

un autre point litigieux, en particulier à

l’aéroport de Toronto qui devient de plus en

plus une porte d’entrée, grâce aux avions à plus

longue portée qui donnent la possibilité aux

transporteurs aériens d’offrir des vols sans

escale de passagers et de fret à partir de

plusieurs villes asiatiques.

La modernisation économique de la Chine

introduit une certaine urgence à tout le concept

de porte d’entrée. En plus de l’organisation du

transport, de l’immigration, de l’éducation et

25

Page 28:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

des autres secteurs domestiques en vue de

répondre à la croissance de la Chine, du reste

de l’Asie orientale et de l’Inde dans un avenir

rapproché, il faut impliquer la Chine dans le

développement stable de liens économiques

étendus. Les gouvernements provinciaux et le

secteur privé recherchent tous à établir des

liens avec la Chine dans leurs propres

domaines d’intérêt. Pourtant, il n’existe aucun

plan national global pour gérer la croissance de

la puissance et de l’impact de la Chine,2 et il

n’y a actuellement pas d’ententes officielles

entre le Canada et la Chine en ce qui concerne

le commerce ou l’investissement.

En septembre 2004, une étape

encourageante a été franchie dans cette

direction, alors que des représentants d’Ottawa

et de Beijing ont repris des négociations en vue

de conclure un accord sur la protection des

investissements étrangers (APIE). Cela laisse

présager une sécurité accrue des investissements

bilatéraux directs à l’étranger dans les deux

pays (Ottawa a aussi entamé des pourparlers

préliminaires avec New Delhi en vue de conclure

un APIE avec ce pays). Une autre ronde de

négociations a eu lieu à Ottawa les 31 mai et

1er mai 2005. Encore plus lentes sont les

négociations sur le statut de destination

approuvée (SDA) du Canada, lequel permettrait

de promouvoir le tourisme de groupes de

Chinois dans ce pays. Ces négociations ont

débuté en 2001, et l’accord a été approuvé « en

principe » l’an dernier, mais les travaux

semblent maintenant arrêtés, parce que Beijing

attend l’évolution de certains autres enjeux

bilatéraux connexes. Les enjeux bilatéraux

n’ont pas semblé progresser au cours de la

réunion du premier ministre Harper avec le

président chinois Hu Jin-tao, à l’occasion du

sommet des chefs d’État de l’APEC en novembre.

Le rôle des provincesParmi les provinces, il n’est pas étonnant que

la Colombie-Britannique soit la plus active

pour résoudre les enjeux relatifs à la porte

d’entrée. Le gouvernement provincial a lancé

sa propre initiative Asie Pacifique destinée à

faire la promotion du commerce et de

l’investissement dans les deux sens et a établi

un programme d’améliorations des

infrastructures en parallèle à la porte d’entrée.

L’un des éléments consiste en un investissement

de 3 milliards de dollars dans de nouvelles

routes et des ponts dans la région du Lower

Mainland aux environs de Vancouver entre

2008 et 2013. Ces plans visent à réduire la

congestion et à accélérer les déplacements des

personnes et des marchandises à l’intérieur de

la région du Lower Mainland et vers celle-ci, en

particulier aux alentours des principales portes

d’entrée économiques telles que les ports, les

zones industrielles, les liaisons ferroviaires,

l’aéroport et les postes frontaliers (le

gouvernement de la C.-B. estime que la

congestion et les retards coûtent à la région

1,5 milliard chaque année). Certaines des

améliorations planifiées rejoignent des projets

qui seront financés en vertu du programme

fédéral de porte d’entrée du Pacifique, mais la

planification de la C.-B. va bien au-delà de

l’infrastructure. La province a mis sur pied un

conseil de commerce Asie Pacifique qui devra

se prononcer sur les politiques et les priorités

relatives au développement du commerce et

des investissements transpacifiques. Elle a

également réservé des fonds destinés à des

initiatives culturelles et éducationnelles, par

exemple un éventuel musée de l’Asie Pacifique,

ainsi qu’une université consacrée aux études

sur l’Asie Pacifique. La vision du gouvernement

sur l’avenir de la C.-B. comprend le

développement de liens culturels avec l’Asie et

le renforcement des liens commerciaux.

L’Alberta agrandit aussi ses réseaux

routiers et ferroviaires, en partie en réaction à

une augmentation du commerce avec l’Asie.

Toutefois, le facteur le plus important est le

développement de corridors de transport

importants dans la région des sables bitumineux

de la province. L’un des éléments majeurs est

la construction par Enbridge Inc. de pipelines

parallèles de pétrole et de condensat sur une

longueur de 1 150 kilomètres (à un coût de

4 milliards de dollars) dans le comté de

Strathcona, au nord-est d’Edmonton, jusqu’au

nouveau terminal portuaire à Kitimat, au sud

de Prince Rupert. Le pipeline transportera

400 000 barils de pétrole par jour des sables

bitumineux. Bien que le produit de ce pipeline,

nommé le « pipeline de la porte d’entrée », sera

principalement destiné au marché californien,

il fournira également l’infrastructure nécessaire

pour des exportations substantielles de pétrole

vers la Chine et ailleurs en Asie. Plusieurs

entreprises chinoises intéressées au potentiel

d’exportation des sables bitumineux ont investi

de façon minoritaire dans des travaux de

développement local. Il est prévu que la

construction du pipeline de la porte d’entrée

débutera en 2008 – dès que les approbations

réglementaires auront été obtenues – et se

terminera en 2010. Ce pipeline et d’autres

projets à grande échelle du même type, en

cours ou planifiés en C.-B. et en Alberta, mettent

en évidence le besoin de mieux organiser et

coordonner les examens réglementaires, plus

particulièrement les approbations

environnementales, un domaine où la

juridiction est partagée entre les

gouvernements fédéral et provinciaux.

Le Canada atlantique s’intéresse aussi à

l’Asie. Le port d’Halifax en Nouvelle-Écosse,

avec ses postes de mouillage en eau profonde

et sa capacité de manutention de volumes de

conteneurs beaucoup plus grands, est déjà bien

placé pour devenir le point d’entrée du

commerce de l’Asie Pacifique qui arrivera de

plus en plus du canal de Suez ou du canal de

Panama. Il est également situé stratégiquement

pour profiter du développement manufacturier

en Inde. Cependant, pour tirer pleinement

avantage de son emplacement comme porte

d’entrée du Québec et des États du Nord-est

des États-Unis, la Nouvelle-Écosse et le

Nouveau-Brunswick devront travailler ensemble

à moderniser les liaisons routières et ferroviaires

qui traversent le Nouveau-Brunswick.

Au-delà des besoins en infrastructure

déterminés par la géographie, l’élément le plus

vital de la stratégie de porte d’entrée de l’Asie

Pacifique, l’éducation, se trouve presque

26

Page 29:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

entièrement sous juridiction provinciale. Et

cela est valable partout au pays. L’éducation est

la clé de la préparation de notre jeunesse aux

changements de l’économie du 21e siècle. Les

Canadiens reconnaissent déjà que nos jeunes

doivent posséder davantage de connaissances

sur l’Asie. Lors d’un sondage national réalisé

pour la FAP Canada et The Globe and Mail en

août 2006, 54 % des répondants ont indiqué

que « les écoles canadiennes devraient mettre

davantage l’accent sur l’enseignement de l’Asie

et des langues asiatiques ». À noter que ce

sentiment différait très peu d’une province à

l’autre, mais que l’appui était le plus important

au Québec où 24 % des personnes interrogées

étaient fortement en faveur de la proposition.3

Même si nous sommes déjà privilégiés d’avoir

dans quelques villes plusieurs centres culturels

asiatiques qui offrent un aperçu de certains

aspects de l’Asie, un plus grand nombre

d’étudiants canadiens ont besoin d’acquérir de

l’expérience à l’étranger et de suivre des cours

de langues. Les programmes d’échange

d’étudiants avec des pays asiatiques constituent

le moyen idéal pour les étudiants du Canada et

de l’Asie d’apprendre à se sensibiliser

mutuellement à leurs cultures, surtout au

niveau universitaire. Cette démarche peut

engendrer d’autres bénéfices pour le Canada.

Les étudiants étrangers diplômés sont parmi les

candidats à l’immigration les plus recherchés.

Le gouvernement localSur le plan local ou municipal, la stratégie de

porte d’entrée de l’Asie Pacifique signifie, en

premier lieu, de se concentrer sur des

développements matériels et d’infrastructures

et de les concilier avec les besoins de la

communauté locale. Pour que Vancouver,

Prince Rupert ou Halifax deviennent des points

d’accès de choix en Amérique du Nord, ces

villes doivent garantir qu’elles offrent le

meilleur environnement et les meilleurs

systèmes de soutien aux expéditeurs, aux

transporteurs et aux voyageurs. Chaque ville

doit devenir le point d’entrée le plus moderne

et le plus rentable pour relier l’Asie à sa propre

région en Amérique du Nord et non pas

seulement au Canada. Cependant,

l’accroissement du trafic dans les ports sera

accompagné de congestion urbaine et de

perturbations sociales, à moins que celles-ci

soient prises en compte dans la planification

locale. Dans la plupart des régions, on a

observé une forte réaction du type « pas dans

ma cour » aux premiers rapports sur

l’expansion planifiée de l’infrastructure routière,

ferroviaire ou portuaire. Cette attitude est très

évidente dans le débat concernant

l’agrandissement (par un seul poste de

mouillage) du terminal Deltaport au sud de

Vancouver. Il y a eu également beaucoup de

protestations de la part du public concernant

plusieurs éléments du plan associé à la porte

d’entrée de la C.-B. en vue d’améliorer les

routes et les ponts, dont la plupart ont peu à

voir avec l’objectif actuel de rendre plus efficace

l’accès routier ou ferroviaire aux ports.

Une partie du problème réside dans le fait

que les plans urbains ont tendance à être

relativement inflexibles et basés sur des

hypothèses désuètes. Lorsque les plans urbains

de la plupart de nos ports ont été élaborés, on

ne s’attendait pas à une telle croissance du

commerce transpacifique. Prince Rupert est

une exception, étant donné que sa stratégie de

développement actuelle est en réaction directe

à cette rapidité inattendue d’évolution. Il est

aussi remarquable qu’en général, la communauté

appuie les plans du port à conteneurs de Prince

Rupert. Les paliers supérieurs de gouvernement

doivent appuyer les projets essentiels de porte

d’entrée lorsque l’opposition locale représente

un problème.

Le secteur privé Les gouvernements peuvent planifier,

coordonner, éduquer et aider à éliminer les

obstacles, mais c’est en bout de ligne le secteur

privé qui se livre au commerce favorisé par la

porte d’entrée. Les chefs d’entreprise ne

participeront que s’ils peuvent démontrer un

avantage aux propriétaires et aux actionnaires.

Le gouvernement peut offrir des incitatifs

financiers – augmentation des montants

déductibles aux fins de l’impôt, par exemple –

pour aider à soutenir les très gros

investissements de porte d’entrée de certaines

entreprises, puisque ces entreprises

supporteront la portion majeure des coûts

d’infrastructures. À la lumière des attitudes du

public et des milieux politiques qui prévalent

au Canada, il est irréaliste de croire que le

gouvernement prendra directement en charge

ce fardeau. La production, l’achat et la vente

des marchandises et des services qui passent

par la porte d’entrée sont la responsabilité du

secteur privé. De plus, c’est le secteur privé qui

en retirera les plus grands profits. La porte

d’entrée est pour eux, et grâce à eux, pour les

travailleurs et les consommateurs canadiens.

C’est également dans le secteur privé qu’il

y aura des perdants à cause de la porte d’entrée

ou en raison des importations d’Asie qui la

franchiront. Certaines entreprises œuvrant

dans des domaines où la concurrence des

produits fabriqués en Asie est très vive

pourraient disparaître ou faire face à une

douloureuse réorganisation pour affronter le

défi de la concurrence. Même les fabricants et

les fournisseurs de pièces de l’importante

industrie de l’automobile en Ontario pourraient

sentir la pression. Des entreprises pourraient

aussi profiter des économies offertes par la

porte d’entrée en s’intégrant aux chaînes de

production en Asie. En s’approvisionnant en

composants dans des manufactures asiatiques

plus rentables, plusieurs fabricants devraient

être en mesure de conserver leurs biens face

aux concurrents asiatiques. Les conséquences

sociales de ce type de restructuration sont un

problème qui doit être partagé par les

entreprises en cause, le gouvernement et les

organisations sociales.

La stratégie de porte d’entrée de l’Asie

Pacifique est un concept qui reconnaît les

changements survenus dans le système mondial

de production et qui cherche à placer le

Canada en meilleure position pour profiter de

ces changements. Une Chine économiquement

puissante dans une Asie commercialement

concurrentielle : c’est la réalité du 21e siècle.

C’est au Canada de choisir comment réagir à

cette réalité.

27

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La participation du Canada en Asie depuis le

milieu de 2005 a été marquée surtout par

l’engagement militaire du pays en Afghanistan.

D’autres événements — l’entente entre le

Canada et la Chine pour devenir des partenaires

stratégiques, au cours des derniers mois du

mandat du gouvernement libéral, les

négociations en vue d’un accord de libre-échange

avec la Corée du Sud et le travail de deux

groupes pour examiner des façons de resserrer

les liens du Canada avec le Japon — ont été

éclipsés par le déploiement de 2 000 militaires

en Afghanistan. Depuis 1953, la plupart des

Canadiens y ont d’abord prêté peu d’attention,

ainsi qu’à d’autres événements en Asie, même

si c’est la deuxième fois que le Canada joue ce

rôle depuis que les forces terrestres canadiennes

participent à des opérations offensives partout

dans le monde. L’attention des Canadiens a été

détournée par la bataille politique au pays, lors

de l’enquête publique de la Commission

Gomery pour recueillir les preuves de

détournement de fonds dans une campagne de

népotisme et de publicité. Ce scandale politique

a forcé les élections législatives en

23 janvier 2006 et la défaite du Parti libéral au

pouvoir qui avait établi pendant 12 ans les

assises de la participation canadienne en

politique étrangère avec l’Asie.

Tandis que les Canadiens étaient absorbés

par cette lutte interne, il y a eu un certain

nombre d’événements majeurs en Asie qui ont

affecté le pays. Certains ont été positifs pour le

4UNE ANNÉE EN REVUE

>>UNE CONFRONTATION DE COLOSSES : L’ASIE DU SUD-EST ENTRE LA CHINE EN PLEIN ESSOR ET L’INDE

En septembre 2005, le ministre des Affairesétrangères de Singapour George Yeo, qui aprononcé une allocution au Forum du leadershipmondial à Kuala Lumpur, a argumenté ainsi : « Chaque fois que le commerce Orient-Occident aprospéré, nous en avons bénéficié. La croissancedu commerce Orient-Occident éclipsera au coursde ce siècle tout ce que nous avons vu auparavantet nous ouvrira un nouvel horizon complet. » Il apoursuivi pour présenter une nouvelle approchepour l’Asie du Sud-est : « … dans chaque secteur,nous devons penser et agir stratégiquement pourque l’Asie du Sud-est devienne un intermédiairemajeur entre la Chine et l’Inde. C’est notre positionhistorique et cela devrait aussi être notre avenir. »

Cela signifie que les perspectives économiqueset stratégiques en Asie du Sud-est sont transforméespar l’essor parallèle de la Chine et de l’Inde. Il ya un sentiment croissant parmi l’élite de la régionque la destinée de l’ANASE est de trouver unéquilibre approprié pour son interdépendanceéconomique et stratégique entre deux géants.

Mais il y a un paradoxe important. Tandis quel’Inde et la Chine sont considérées comme les pivots des perspectives économiques de la région,il y a eu beaucoup de discussion au sujet d’unerivalité stratégique sino-indienne émergente enAsie du Sud-est. La région peut-elle profiter del’ascendant économique de la Chine et de l’Indesans subir les conséquences de leur rivalitégéopolitique, si elle existe? C’est une question quidevrait intéresser le Canada dans sa déterminationde s’engager dans la région.

La Chine a quelques atouts importants de plusque l’Inde dans ses relations avec l’Asie du Sud-est. Beaucoup de chefs de file et une forte proportion de l’élite dans la région sont d’origineethnique chinoise. La Chine ayant aussi une

longueur d’avance sur l’Inde au niveau desréformes économiques, son influence économiqueen Asie du Sud-est est considérablement plusforte. Son commerce avec l’ANASE surpasse nettement le commerce de l’Inde avec la région.En 2005, le commerce de la Chine avec l’ANASEétait estimé à 130,4 milliards $ US, tandis que lecommerce sino-indien atteignait 16,97 milliards $ US en 2004-05. Le commerce Inde-ANASEdevrait augmenter à 30 milliards $ US d’ici 2007,mais le commerce de la Chine avec l’ANASE croîtà un taux annuel de plus de 23 %. En fait, l’attraction économique de l’Inde en Asie du Sud-est est un peu un pis-aller motivé par le désirdes pays régionaux de ne pas mettre tous leursoeufs économiques dans le seul panier chinois.De même qu’en géopolitique, l’Inde est uneoption logique pour les pays de l’Asie du Sud-estqui ne veulent pas devenir trop dépendantséconomiquement de la Chine.

L’Inde détient cependant quelques cartesmaîtresses pour influencer le choix des pays enAsie du Sud-est. New Delhi n’a aucun conflit territorial avec ses voisins en Asie du Sud-est, tandis que la Chine est toujours aux prises avecdes réclamations en mer de Chine méridionaleavec la Malaisie, les Philippines, le Vietnam et leBrunei. La puissance navale de l’Inde dans leseaux occidentales de l’Asie du Sud-est, où passentles importations pétrolières essentielles pour laChine à partir du Moyen-Orient, pèse plus lourdque celle de la Chine — un point surveillé par lespays membres de l’ANASE comme Singapour quisont inquiets des ambitions de la Chine en hautemer. Le resserrement des liens de sécurité entrel’Inde et les É.-U. cimentés par l’entente nucléaireconclue récemment a été accueilli implicitementpar plusieurs capitales de l’ANASE comme une

force pour la stabilité dans l’équilibre des puissances régionales. À cause de son expositionmarquée au terrorisme, l’Inde compte plus que laChine dans le combat de l’Asie du Sud-est contrele terrorisme.

Contre cette toile de fond, il y a deux scénariospossibles de réactions des pays de l’Asie du Sud-est à la montée de l’Inde et la Chine. Le premier scénario qui est le plus discuté considèreque l’Inde équilibre géopolitiquement la Chine.Dans une certaine mesure, c’est déjà le cas auMyanmar où l’influence croissante de la Chine aprovoqué un engagement stratégique etéconomique indien compensatoire. La présenceaccrue de la marine indienne dans le détroit deMalacca et en mer de Chine méridionale (notamment la première visite du porte-avionsindien INS Virat dans plusieurs ports de l’Asie duSud-est en 2005 qui n’a pas suscité beaucoup deprotestation ni de suspicion dans la région) en estla preuve. L’Inde a des relations militaires beaucoup plus vastes, y compris des exercicescommuns avec des pays membres de l’ANASE,alors que la Chine vient à peine de commencer àdévelopper de tels liens.

La compétition d’équilibre de puissance n’estpas le seul résultat possible des rapports de l’Asiedu Sud-est avec ses deux voisins géants. L’Histoirea pavé une autre voie. Dans l’Asie du Sud-est précoloniale, les rôles de l’Inde et la Chineétaient complémentaires, et non pas compétitifs.Le rôle de la Chine était plus géopolitique, offrantla reconnaissance officielle et dans quelques cas,la protection politique, voire même militaire, enéchange de respect. Les liens indiens étaient plusculturels, bien que des idées politiques indiennesaient joué un rôle majeur dans la formation despays en Asie du Sud-est. Mais l’Inde et la Chine

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Page 31:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

ont commercé l’un avec l’autre par les ports del’Asie du Sud-est et les peuples, sans un seul casde compétition géopolitique sino-indienne sur lesterritoires de l’Asie du Sud-est.

Cela mène au deuxième scénario du rôle de laChine et l’Inde en Asie du Sud-est, selon lequell’ANASE s’engagerait simultanément avec lesdeux puissances aux niveaux national et régional,le dernier par le biais d’institutions multilatéralesdans lesquelles l’ANASE conserve son leadershipau moins nominal. Parmi celles-ci, il y a l’ANASE,le Forum régional de l’ANASE (FRA) et leSommet de l’Asie de l’Est (SAE). La participationde l’Inde au SAE naissant était motivée en partiepar la crainte de la dominance chinoise. En expliquant l’inclusion de l’Inde au SAE, le ministrementor de Singapour Lee Kuan Yew n’a pasmâché ses mots en expliquant au Time Magazine :« L’Inde apporterait un équilibre utile à la montée de la Chine. Cet équilibre au sens diplomatique, plutôt qu’une franche rivalité militaire, est souhaité par plusieurs élites del’ANASE pour servir les intérêts d’ordre régional.L’utilisation d’institutions régionales pour imposerun équilibre diplomatique, sinon militaire dans larégion, permettrait à l’Asie du Sud-est d’évitertoute domination excessive des deux puissances.Cela préserverait l’engagement traditionnel pourtous sans la dominance d’aucun pays de l’Asie duSud-est, ce qui est leur approche en matière desécurité. »

Quelle devrait être la réaction du Canada à lagéopolitique changeante de l’Asie du Sud-est entant que partenaire de dialogue de l’ANASE? LeCanada doit connaître les positions de l’ANASEpar rapport à la Chine et l’Inde. Ottawa devraittenir compte que la réaction de l’Asie du Sud-està ces deux nations en plein essor a été menée au

niveau régional (par l’ANASE) ainsi qu’au niveaunational, et dans la plupart des cas, une combinaison des deux. La seule mise en gardeconcernant cette formule d’engagement (la deuxième approche décrite ci-dessus) est quel’Asie du Sud-est et l’ANASE ne sont pas desentités singulières et cohésives. Il y aura plusieursraisons pour lesquelles des pays individuels seronttentés de nouer des rapports séparés avec l’uneou l’autre de ces puissances. Le régionalisme continu de l’Asie du Sud-est est par conséquentimportant pour sa capacité d’atteindre un équilibre politique et diplomatique entre l’influencechinoise et indienne. Le Canada devrait réagir àl’influence naissante de la Chine et l’Inde en Asiedu Sud-est en prêtant attention aux approchestant régionales (ANASE) que nationales en évolution dans la région.

Un autre défi de politique en ce comment pourle Canada est de composer avec le régionalismenaissant de l’Asie de l’Est, qui est dirigé parl’ANASE. Comme les É.U., le Canada demeure àl’écart de ce processus et l’adhésion canadiennepossible à ce groupe est à peine discutée (en contraste avec l’abondance de spéculations queles É.-U pourraient un jour se joindre au SAE). LeCanada a non seulement été absent de la créationde la Communauté de l’Asie de l’Est, mais on leconsidère de plus en plus comme un joueur moinsactif et même passif dans les institutionsrégionales comme l’ANASE, le FRA et l’APEC. Deplus, les institutions comme l’APEC et le FRA, où leCanada a vraiment une adhésion, montrent peude signes de revitalisation après l’érosion dont ilsont souffert durant la crise financière asiatique en1997. En contraste, alors que le régionalisme enAsie de l’Est a encore beaucoup à accomplir, iloffre un guichet potentiel pour le regroupement

régional axé sur l’Amérique issu des alliancesbilatérales ou pour des institutions multilatérales àl’échelle de l’Asie Pacifique comme le FRA etl’APEC.

De plus, l’ANASE a même démontré un certaindynamisme ces deux dernières années en visantl’objectif d’une Communauté pour la sécurité del’ANASE et l’élaboration d’une Charte del’ANASE. Certains diraient que l’ANASE est toujours la meilleure option dans la matrice compliquée des institutions régionales en rivalitéqui s’est formée en Asie après la guerre froide.Contre cette toile de fond, il y a la question del’accession canadienne au Traité d’amitié del’ANASE, qui est importante pour ses droits, maisaussi comme une étape pour se tailler une placecomme partenaire, à défaut d’adhésion dans laCommunauté de l’Asie de l’Est. Cela permettraitau Canada de rester à l’affût de la géopolitiqueémergente de l’Asie du Sud-est à mesure qu’elletrouve et réalise son équilibre entre la Chine enplein essor et l’Inde.Dr Amitav Acharya, associé de recherche supérieur, FAP Canada

Canada, comme le rétablissement attendu

depuis longtemps de l’économie japonaise et le

nombre grandissant de touristes chinois à

l’extérieur de leur pays. D’autres, comme le

tremblement de terre fatal au Cachemire et les

éruptions récurrentes de grippe aviaire, ont été

des sources de préoccupations réelles.

Cependant, pour d’autres événements comme

la multiplication des négociations de

libre-échange bilatérales et régionales, la

renaissance d’une communauté en Asie du

Sud-est et les rapports tendus entre le Japon et

la Chine, seul le temps révélera leurs effets à

long terme.

En guerre avec les TalibansL’Afghanistan a fait les manchettes cette

année. Le 16 mai 2005, Bill Graham, alors

ministre de la Défense, a annoncé que le

Canada augmenterait sa participation en

Afghanistan en envoyant jusqu’à 1250 soldats

supplémentaires pour des opérations au sud du

pays au début de 2006. Leur mission serait

différente de celles de plusieurs milliers de

Canadiens qui avaient fait partie de la Force

internationale d’assistance à la sécurité,

mandatée par les Nations Unies pour soutenir

le gouvernement Karzai dans la capitale de

Kaboul et ses environs pendant les années

précédentes. Ce nouveau déploiement consiste

en une équipe de reconstruction provinciale,

supportée par un bataillon, et ayant le mandat

d’entreprendre des opérations de combat sur le

terrain lorsque nécessaire. Le nouveau

contingent devait faire partie d’une force de

l’OTAN qui reprendrait les opérations en

Afghanistan du Sud qui avaient été menées par

les forces armées américaines au milieu de

2006. En préparatifs de la nouvelle mission à la

fin novembre 2005, le centre d’opérations

canadiennes en Afghanistan a été transféré du

Camp Julien à Kaboul, l’ancienne forteresse

des Talibans à Kandahar.

Comme pour confirmer l’avertissement du

chef d’état-major de la Défense, le général Rick

Hillier, que les Canadiens doivent s’attendre à

des pertes humaines lors des opérations en

Afghanistan, le diplomate canadien Glyn Berry

a été tué en janvier 2006, au tout début de la

nouvelle mission. Berry est mort, alors qu’il

était affecté à l’équipe de reconstruction

provinciale, et trois soldats canadiens ont été

sérieusement blessés après qu’une bombe

humaine a attaqué leur convoi militaire près de

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Page 32:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

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Kandahar. Vers la fin de la période en cours de

révision, environ 40 soldats canadiens ont été

tués et des douzaines d’autres ont été blessés

au cours d’opérations à Kandahar et dans ses

environs à mesure que l’insurrection menée

par les Talibans est devenue plus agressive.

Plusieurs personnes sont mortes ou ont été

blessées dans des accidents hors combat.

L’aggravation du bilan des pertes a refroidi le

soutien du public à la mission de l’Afghanistan,

et dont le mécontentement a culminé à la fin

août par la demande de Jack Layton, le chef du

Nouveau Parti démocratique, de retirer les

troupes canadiennes des opérations

anti-insurrectionnelles. La visite à Ottawa à la

fin septembre du président afghan Hamid

Karzai a incité le gouvernement à renforcer son

soutien à la mission.

L’engagement initial de déploiement

militaire à Kandahar a été fait par le

gouvernement du Parti libéral sous l’ancien

Premier ministre Paul Martin, mais le nouveau

gouvernement minoritaire du Parti

conservateur a décidé de continuer la mission.

En fait, le 12 et le 13 mars 2006, le nouveau

Premier ministre Steven Harper a visité les

forces canadiennes à Kandahar à son premier

voyage à l’étranger après la prise en charge de

ses fonctions. Ensuite, le 17 mai, la Chambre

des communes a appuyé de justesse une

motion du gouvernement de prolonger le

déploiement des forces canadiennes en

Afghanistan jusqu’en 2009, deux ans de plus

que l’engagement du gouvernement sous Paul

Martin. Le soutien du Premier ministre à

l’engagement militaire et l’aggravation du bilan

des pertes laissent présager que l’Afghanistan

sera un enjeu majeur dans la politique

canadienne au cours des prochaines années.

Il est peu probable que la participation du

Canada en Afghanistan, même dans un rôle de

combat, influence les relations d’Ottawa avec

les gouvernements asiatiques. En général, les

Asiatiques et les gouvernements asiatiques

considèrent l’implication du Canada en

Afghanistan comme une suite logique du rôle

traditionnel canadien de gestion de la paix,

même à un niveau plus élevé d’engagement et

avec des épisodes récurrents de combat.

Depuis la fin de la guerre de Corée, les

Canadiens ont participé à des opérations de

maintien de la paix (Irian Jaya, Timor-Oriental),

de surveillance de trêve (Corée, Inde/Pakistan,

Vietnam du Sud, Cambodge) et d’assistance

technique (le retrait de mines terrestres au

Cambodge) en Asie. Ces opérations militaires

ont renforcé l’image du Canada en Asie comme

fondateur et partisan du processus de maintien

de la paix. Jusqu’ici, on considère généralement

notre rôle en Afghanistan sous cet angle, malgré

que les combats continuels dans le sud de

l’Afghanistan pourraient finalement changer

cette perception. Il est reconnu que le Canada

n’a joué aucun rôle dans la guerre de l’Irak et

la plupart des Asiatiques font une distinction

entre l’Afghanistan et l’Irak.

Une nouvelle relation avec la Chine?Le gouvernement conservateur a continué

d’appuyer la mission en Afghanistan amorcée

par ses prédécesseurs libéraux (même si

plusieurs libéraux ne l’ont pas fait), mais le

changement de gouvernement a remis en

question l’avenir d’une autre initiative

importante du gouvernement précédent.

Pendant une visite de cinq jours au Canada en

septembre 2005, le président chinois Hu Jintao

a déclaré que les rapports entre le Canada et la

Chine ont été rehaussés, car ils ont évolué en

« une association stratégique » basée sur une

compréhension mutuelle. Malgré le manque de

détails sur ces nouveaux rapports — plus

commerciaux que militaires a-t-il souligné —

en principe, il a envoyé en principe un message

aux décideurs chinois de noter sérieusement ce

que le Canada peut offrir à la Chine. Du côté

canadien, il a signalé aux Chinois que

l’investissement dans ce pays est bienvenu sur

une base commerciale, y compris dans les

secteurs névralgiques de l’énergie et des mines.

L’ancien Premier ministre Martin et le président

Hu ont lié cette association stratégique au

développement d’une stratégie de porte d’entrée

du Pacifique approuvée par les deux. C’est un

nouvel élan pour faire évoluer le concept de

porte d’entrée d’un programme de mise à

niveau d’infrastructure et d’expansion dans

l’Ouest canadien à un objectif national de faire

partie de la chaîne d’approvisionnement

transpacifique dans laquelle la Chine joue un

rôle central.

Les conservateurs ne considèrent pas

nécessairement la Chine de façon aussi positive.

Il n’y a pas non plus de consensus public ou

politique au Canada sur la façon d’aborder les

liens commerciaux avec la Chine,

particulièrement en matière d’investissement

ou de respect des droits de la personne et de la

démocratie. Néanmoins, l’essor de la Chine

présente toute une série de nouveaux défis

auxquels ce pays doit réagir rapidement.

Comme Paul Evans l’a écrit : « … les défis

posés par la Chine concernent maintenant

autant les dispositions au sein du Canada que

notre politique étrangère. Ce que nous

consommons, ce que nous produisons et

comment nous le produisons sont tous des

éléments de la mondialisation dans laquelle la

Chine est soudainement le tranchant ».1 La

stratégie de la porte d’entrée de l’Asie Pacifique

est une tentative de composer au moins avec

certains défis au pays.

D’une certaine façon, un rapport

stratégique avec la Chine était la suite logique,

bien qu’inattendue, de la culmination de

36 ans de rapports. Ils ont commencé par

l’ouverture de relations diplomatiques d’Ottawa

avec Beijing en 1970 et ils ont progressé au

point où la Chine est aujourd’hui la plus grande

source d’immigrants et le deuxième plus grand

fournisseur d’importations pour ce pays. C’est

l’équilibre du pouvoir économique dans les

rapports qui a changé le plus radicalement au

cours de cette période. La Chine s’est

transformée de bénéficiaire de l’aide canadienne

pour combattre la pauvreté et la faim,2 en une

centrale industrielle et une source de plus en

plus importante d’investissement étranger au

Canada. Pourtant, il y a eu peu de discussion

sur les répercussions au Canada de ce

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>>Dégager les tendances . . .

L’administration de Beijing a continué pendant les 18 mois jusqu’en septembre 2006de se concentrer sur la modernisationéconomique et les améliorations de ses relations de commerce extérieur. En mêmetemps, elle a accentué ses pressions diplomatiques sur Taiwan de réunification etsur les nuances nationalistes perçues du Japon.

AVRIL 20059-10 Plus de 10 000 personnes protestent

à Beijing contre les nouveaux livresd’histoire japonais.

À SURVEILLER :La montée d’un sentiment nationalistedans les relations étrangères

18-19 Le Premier ministre australien visite laChine, la reconnaît comme économiede marché et annonce le début denégociations de libre-échange.

28 Chan, chef de l’opposition du KMT àTaiwan, visite la Chine et rencontre leprésident Hu, la première rencontreentre un chef nationaliste et un chefcommuniste depuis 1949.

MAI2 Le Groupe Lenovo conclut l’achat de

81,5 % de l’exploitation IBM PC auprix de 1,25 milliard $ US.

5-13 Le chef de l’opposition à Taiwan,James Soong au Premier parti du peuple visite la Chine et rencontre leprésident Hu.

JUIN1 Premières manoeuvres militaires

conjointes avec l’Inde.28 Beijing demande l’aide internationale

pour contrer l’épidémie de grippe aviaire.

JUILLET21 Le yuan n’est plus maintenu au dollar

américain, ce qui réévalue la monnaiede 2,1 %.

À SURVEILLER :Les étapes progressives de libéralisation de la monnaie

26 Signature d’un partenariat régionalAsie Pacifique pour le développementet le climat sans pollution avecl’Australie, l’Inde, le Japon, la Coréedu Sud et les États-Unis.

AOÛT18-25 Premiers exercices militaires conjoints

avec la Russie sur la péninsule deShandong.

29 Début de l’exploration pétrolifèrecommune dans la mer de Chine méridionale avec le Vietnam et lesPhilippines.

SEPTEMBRE27 Le public est admis pour la première

fois au Congrès national du peuple.

OCTOBRE13 Lancement du deuxième véhicule

spatial habité, Shenzhou VI.18 Annulation de la visite du ministre des

Affaires étrangères du Japon, aprèsla visite du Premier ministre KoizumiYasukuni au temple Yasukuni.

NOVEMBRE7 Entente de trois ans avec les États-Unis

sur les importations de vêtements ettissus à partir du 1er janvier 2006.

16 Trois cas confirmés de grippe aviaire,dont deux fatals.

À SURVEILLER :Les préoccupations internationalesconcernant l’efficacité de mesures de contrôle

DÉCEMBRE6 Publication du premier recensement

économique national et révision de lataille de l'économie.

10 Première phase du port en eaux profondes Yangshan à Shanghai.

15 Ouverture de l'oléoduc reliant leKazakhstan et la Chine pouvant livrer140 millions de barils par an.

JANVIER 20061 Abolition des impôts agricoles qui

existent depuis 2 600 ans.

10-18 Le chef de la Corée du Nord KimJong Il, en visite non officielle àBeijing, au Hubei et à Guangdong,débute des pourparlers avec le président Hu.

FÉVRIER22-24 Visite du ministre du Commerce du

Japon,Toshihiro Nikai, pour entamerdes pourparlers avec le Premier ministreWen et le ministre du Commerce Bo Xilai concernant les relations perturbées.

À SURVEILLER :La coopération accrue avec le nouveau Premier ministre Abe

MARS11 Les fonctionnaires indiens et chinois

entament des pourparlers à New Delhi sur les conflits de frontière.

AVRIL18-22 Les président. Hu visite les É.-U. et

rencontre le président Bush pour despourparlers commerciaux.

MAI21 Le barrage des Trois Gorges est

terminé après 13 ans de travaux.

JUIN7 Début de la reconstruction de

l’ancienne route de la soie avec l’Inde19 Annonce d’un plan pour lancer un

cosmonaute sur la Lune d’ici 2024.

JUILLET1 Ouverture du chemin de fer le plus

haut au monde vers le Tibet.

AOÛT22 Signature d’un ALE avec le Chili.

SEPTEMBRE25 Le patron du parti Shanghai, Chen

Liangyu, est détenu pour corruption.

Pour une liste complète des événements en Chine et dans le restede l’Asie, consultez le sitehttp://www.asiapacific.ca/data/chronology/index.cfm

LA CHINE EN 2005 – 2006

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changement de dynamique. Il y a eu peu de

débats publics ou parlementaires, à part la

compétition potentielle entre les É.-U. et la

Chine pour nos ressources d’énergie, quant aux

répercussions de liens plus étroits avec la

Chine et l’Asie en général sur nos liens

économiques et politiques essentiels avec les

É.-U. Par ailleurs, nous avons discuté dans

Canada Asia Agenda qu’une stratégie globale

de porte de l’Asie Pacifique pourrait aider le

Canada à devenir une passerelle de commerce

bilatéral entre l’Asie de l’Est et toute

l’Amérique du Nord, et non uniquement avec le

Canada. Cela suppose que notre façon d’aborder

l’Asie devrait être articulée en fonction d’une

meilleure compréhension de ses retombées

positives sur nos rapports avec les É.-U.

Il est irréaliste de croire que des liens plus

étroits avec la Chine n’affecteront pas nos

relations commerciales et politiques avec

Washington, qui s’est étonné de l’annonce de

notre « rapport stratégique » avec Beijing.

Tandis que le marché américain et le commerce

international sont nos assises économiques, le

contenu des biens et services dans ce commerce

bilatéral — et comment et où ils sont produits

— sera de plus en plus influencé par la Chine

et l’Asie. Les politiques de la Chine et celles de

l’Amérique du Nord sont donc les parties du

même continuum. Les amalgamer sera un défi

stratégique majeur pour tout gouvernement au

pouvoir à Ottawa.

Nouer des rapports avec le Japonet la Corée du SudLe partenariat stratégique avec la Chine a été

l’une des actions du gouvernement libéral

précédent pour resserrer les liens économiques

transpacifiques. D’autres initiatives visaient à

augmenter le commerce et les liens

économiques avec la Corée du Sud et le Japon.

Même si le gouvernement conservateur ne

considère pas nécessairement la Chine de la

même façon que le gouvernement précédent, il

ne semble pas y avoir d’empêchements à

étendre les liens économiques avec le Japon ou

la Corée du Sud. Le Canada a longtemps

appuyé le commerce multilatéral en négociant

par l’intermédiaire de l’Organisation mondiale

du commerce (OMC), plutôt que par des

négociations bilatérales, comme meilleure

façon de réduire les barrières au commerce et

à l’investissement avec ses partenaires

économiques.

La seule exception majeure a été la

négociation avec les États-Unis d’un accord de

libre-échange (ALE) en 1989, qui a été élargi

ensuite en 1994 en accord de libre-échange

nord-américain (ALENA) en intégrant le

Mexique. Au cours des années, Ottawa a aussi

conclu des ALE avec des partenaires

commerciaux secondaires (Costa Rica, Chili et

Israël). D’autre part, il a entrepris des

négociations commerciales avec quatre

économies de l’Amérique centrale et certains

autres États sud-américains pendant quelque

temps, bien qu’avec peu de progrès récemment.

En 2000, Ottawa a tourné son attention vers

l’Asie et a annoncé des négociations en vue

d’une entente commerciale avec Singapour.

Après six rondes de négociations en 2002 et

2003, tout a semblé piétiner. Cependant,

Ottawa a recentré ses efforts sur l’Asie puisque

la ronde de l’OMC à Doha semblait aboutir à

une impasse. En novembre 2004, le Canada et

la Corée du Sud ont annoncé qu’ils exploreraient

conjointement la possibilité de négocier un

ALE bilatéral. Cet accord avec la Corée du Sud,

notre septième partenaire commercial national,

serait beaucoup plus important que les ALE

précédents (sauf l’ALENA) puisque sa valeur

commerciale (8,1 milliards de dollars en 2005)

dépasserait celle de tous les ALE précédents

conclus ou en négociation (à l’exception de

l’ALENA aussi).

Les pourparlers avec Séoul couvrent des

enjeux comme le commerce des marchandises,

les règles d’origine, les procédures de la

douane, la facilitation commerciale, les

mesures non tarifaires, le commerce des

services, l’investissement, l’approvisionnement

gouvernemental, la concurrence et la propriété

intellectuelle, le commerce électronique et le

règlement de conflits. De plus, le Canada

cherchera à conclure des accords parallèles de

coopération environnementale et de

main-d’oeuvre. Ottawa considère qu’un ALE

avec la Corée du Sud est non seulement

l’occasion de développer du commerce bilatéral

dans des secteurs allant de l’agriculture

jusqu’aux services de haute technologie et de

finance, mais aussi la chance pour les entreprises

canadiennes d’utiliser la Corée du Sud comme

base pour leurs opérations ailleurs en Asie de

l’Est, notamment en Chine. Des entreprises de

la Corée du Sud sont étroitement liées aux

chaînes de production qui lient l’Asie de l’Est

et l’Amérique du Nord. La Chine est le plus

grand partenaire commercial de la Corée du

Sud et les É.-U. sont son deuxième plus grand

partenaire. Cette situation rend les entreprises

coréennes attirantes comme partenaires

éventuels de production et de commerce

transpacifiques. Alors que les discussions entre

Ottawa et Séoul continuent (la dernière ronde

de discussions remonte à novembre dernier),

les Coréens du Sud payent beaucoup plus

d’attention à des négociations semblables

actuelles avec Washington. Le point de friction

de ces pourparlers est l’accès des produits

agricoles américains au marché de la Corée du

Sud. Puisque les marchandises agricoles sont

aussi un élément important du commerce du

Canada avec la Corée du Sud, il est peu

probable que les négociations aboutissent avec

Séoul avant que le point de friction soit résolu

avec les É.-U.

La Corée du Sud est un partenaire

économique important en Asie, mais notre

commerce avec ce pays est seulement une

fraction de celui avec le Japon. Les liens du

Canada avec le Japon existent depuis

longtemps et sont profonds. Le Japon a été

notre plus grand marché d’exportation en Asie

pendant des décennies; c’est la destination du

plus grand bassin d’investissement canadien en

Asie et c’est nettement la principale source

d’investissement asiatique au Canada.

Cependant, la longue stagnation de l’économie

japonaise depuis 1990 et le développement

dynamique récent de la Chine font que les

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>>Dégager les tendances . . .

La Péninsule coréenne a été une arène depriorités contradictoires pendant 18 moisjusqu’en septembre 2006. Séoul a poussédes mesures de développement de lienséconomiques avec le Nord, face à la levéed’opposition publique et politique. En attendant, Pyongyang continue ses programmes de missiles et ses programmesnucléaires malgré l'opposition de ses voisins.

AVRIL 200523 Le Premier ministre de la Corée du

Sud, Lee Hae-chan et le commandanten second de la Corée du Nord, Kim Yong Nam, s’entendent pourreprendre les pourparlers.

25 Après l’élimination de presque 220 000 poulets, l’ONU déclare quel’éclosion de grippe aviaire en Coréedu Nord est sous contrôle.

30 En Corée du Sud, le Grand partinational à l’opposition gagne cinqsièges sur six lors des élections partielles à l’Assemblée nationale.

À SURVEILLER :L’appui continuel aux partis conservateurs à l’opposition à l’approche de l’élection présidentiellede la Corée du Sud en décembre2007

MAI11 Pyongyang déclare avoir retiré

8 000 barres de combustible du réacteur nucléaire de Yongbyon pourl’utiliser au profit de l’arsenal nucléaire.

20 Des scientifiques de la Corée du Suddéclarent avoir créé les premières cellules souches qui peuvent cloner lesindividus.

JUIN20 Le Premier ministre japonais Koizumi

rencontre le président Roh à Séoul etdiscute des relations bilatérales tendues.

JUILLET15 Séoul entame des négociations du

libre-échange avec le Canada.

À SURVEILLER :Les É.-U. devraient signer l’ALE avecSéoul avant le Canada

AOÛT4 Les scientifiques de la Corée du Sud

produisent le premier chien cloné au monde.

16 Les représentants officiels de la Coréedu Nord visitent le parlement de laCorée du Sud pour la première foispendant que les deux nationscélèbrent le 60e anniversaire de lalibération du règne japonais.

SEPTEMBRE19 Pyongyang accepte de mettre fin aux

programmes nucléaires et autorise lesinspections nucléaires en échanged’aide et de garanties de sécurité.

OCTOBRE28 Un bureau gouvernemental conjoint

de coopération économique entre laCorée du Nord et la Corée du Sudouvre ses portes dans la villenordique de Kaesong.

À SURVEILLER :La détérioration des lienséconomiques à cause du manque dedialogue politique

28-30 Le président chinois Hu est en missionà Pyongyang, la première visite d’undirigeant chinois depuis 2001.

NOVEMBRE1 La Corée du Nord et la Corée du Sud

décident de présenter une équipeunifiée aux Jeux olympiques de 2008.

9-11 Les pourparlers de six parties sur leprogramme nucléaire Coréen prennentfin sans date de future rencontreétablie.

16 La Corée du Sud accorde à la Chineun statut d’économie de marché.

16-17 Le président chinois Hu visite Séoul etdiscute avec le président Roh de l’impasse des missiles nucléaires enCorée du Nord.

24 La Cour constitutionnelle approuve leplan du président Roh d’une nouvelleville gouvernementale.

DÉCEMBRE1 L’Assemblée nationale de la Corée du

Sud ratifie l’ALE avec Singapour.23 L’Université nationale de Séoul

découvre que la recherche de Hwang Woo-suk sur les cellules souches est falsifiée.

JANVIER 200610-18 Kim Jong Il effectue une visite non

officielle à Beijing, au Hubei et auGuangdong et rencontre le présidentchinois Hu.

19 Un nouveau port est inauguré ouvre àBusan en Corée du Sud.

FÉVRIER11 Le scientifique déshonoré,

Hwang Woo-suk, est suspendu del’Université nationale de Séoul.

MARS2-3 La Corée du Nord et la Corée du Sud

entreprennent des pourparlers militairesconcernant le litige de frontière maritime, après une impasse de deux ans.

AVRIL19 L’assemblée nationale de la Corée du

Sud approuve la nomination de HanMyeong-sook comme première femmeélue au poste de Premier ministre.

28 Le président du conseil de HyundaiMotor Group, Chung Mong-Koo, estarrêté sur des allégations dedétournement de fonds.

MAI29 Kim Woo Choong, le fondateur de

Daewoo, est condamné à dix ans deprison pour fraude.

JUILLET5 La Corée du Nord fait des essais de

missiles à longue portée, violant lemoratoire qu’elle s’était imposée surles essais.

Pour une liste complète des événements en Corée du Nord et enCorée du Sud et dans le reste del’Asie, consultez le sitehttp://www.asiapacific.ca/data/chronology/index.cfm

LES CORÉES EN 2005 – 2006

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Page 36:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

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rapports sont tombés dans une certaine

léthargie ces dernières années. Dans une

tentative de réactiver les rapports, le

10 novembre 2005, les premiers ministres du

Japon et le Canada ont lancé un travail de

structure économique Japon-Canada visant à

renforcer les liens économiques actuels et à

créer de nouvelles voies de coopération. Les

buts de la structure sont de ranimer quelques

secteurs de dialogue « gouvernement à

gouvernement » dans la douzaine qui sont en

cours et d’établir la base de projets communs

dans des secteurs prioritaires. Quelques

nouveaux protocoles d’ententes (PE) ont déjà

été conclus concernant des activités

d’anticoncurrence, de coopération douanière,

de promotion bilatérale de l’investissement et

de sécurité sociale. Le travail est aussi en voie

de réalisation dans des secteurs tels que la

sécurité alimentaire et la double imposition.

Une étude commune a aussi été lancée pour

examiner la possibilité de nouveaux liens

bilatéraux pour libéraliser le commerce et

l’investissement, sans vraiment aborder des

ALE officiels. Le rapport de cette étude est dû

pour la fin de 2006.

En parallèle, mais séparé du processus

d’élaboration de la structure, le Forum Canada-

Japon, un organisme non gouvernemental

(établi par les deux paliers de gouvernement en

1991 et renouvellé pour la troisième fois en

2003), était déjà au travail pour examiner des

façons d’augmenter les rapports Canada-Japon.

Dans son rapport publié en juin 2006,3 le

Forum a fait 21 recommandations aux deux

gouvernements. Elles ont couvert des

propositions générales comme le travail en

coopération aux Nations Unies et la continuation

des relations de leurs agences respectives de

développement à l’étranger, dans des enjeux

plus précis, y compris celui de doubler le

nombre de visas disponibles pour les jeunes

Japonais qui souhaitent visiter le Canada

durant un programme de vacances-travail et

une demande de visites réciproques des

Premiers ministres tous les deux ans. Le Forum

a aussi recommandé que les gouvernements

règlent l’objectif suprême de négocier un

ALE bilatéral.

Les efforts de part et d’autre pour

revitaliser les rapports avec le Japon sont

passés dû. Même si presque toute l’attention du

Canada est concentrée sur la performance

impressionnante de la Chine, sous plusieurs

aspects, le Japon demeure un partenaire plus

compatible pour les entreprises canadiennes.

Pourtant, comme le Forum Canada-Japon

l’explique : « la fausse perception canadienne

persiste que le Japon reste un marché très

fermé et protégé par des tarifs et des barrières

non tarifaires. En attendant, plusieurs Japonais

continuent de considérer le Canada simplement

comme une source de matières premières. À

quelques exceptions notables, comme l’industrie

automobile, les Japonais démontrent peu de

compréhension de la capacité concurrentielle

de l’industrie canadienne, de sa technologie et

de son secteur tertiaire ou de sa suprématie

dans quelques secteurs »4. Les statistiques

commerciales le démontrent. L’année dernière,

presque 75 % des marchandises canadiennes

expédiées au Japon étaient des matières

premières non traitées ou légèrement traitées.

Au contraire, 60 % de nos exportations vers les

É.-U., le marché qui comprend le mieux notre

industrie, étaient des produits fabriqués.

Par diverses mesures (notre part du marché

japonais, le nombre de visites de touristes du

Japon, la proportion d’investissement de l’Asie

Pacifique au Canada en provenance du Japon

et la proportion du Japon dans le commerce de

l’Asie Pacifique), les liens du Canada avec

l’économie japonaise qui arrive au deuxième

rang mondial ont diminué au cours des seize

dernières années. Il convient maintenant que

le Canada investisse des efforts pour renouveler

les liens. Non seulement l’économie japonaise

est importante en Asie, mais c’est aussi la force

motrice de plusieurs chaînes de production

transpacifiques. Le rétablissement de

l’économie japonaise de ses années

douloureuses de stagnation et de déflation a été

réalisé en partie grâce à une libéralisation

universelle de son économie et à une nouvelle

concentration de son expansion industrielle en

Chine. Les efforts ont rapporté des bénéfices.

La croissance économique réelle, pendant les

trois dernières années, a été en moyenne de

2,3 % par an, soit presque celle du Canada. Les

associations avec des entreprises de la Corée

du Sud peuvent fournir une entrée dans les

chaînes de production basées en Chine que la

porte de l’Asie Pacifique peut entretenir, mais

les entreprises japonaises ont des liens encore

plus larges dans le continent asiatique par leurs

milliers d’unités de production extraterritoriales.

Le rétablissement économique japonais a

le potentiel d’augmenter considérablement les

exportations canadiennes. Avant la

dégringolade du Japon au cours des années

1990, à peine plus de 50 % des exportations de

marchandises du Canada vers l’Asie étaient

vers le Japon. L’année dernière, cette proportion

a baissé à environ 33 %. L’émergence de la

Chine et celle de l’Inde, à un degré moindre,

érodent sans cesse la dominance du Japon

comme marché; cependant, augmenter les

expéditions vers le Japon à 40 % du total des

exportations en Asie Pacifique ajouterait environ

1,5 milliard de $ à notre commerce. La reprise

du Japon et ses marchés plus ouverts en font

un but plus réaliste. Et c’est en considérant

seulement le secteur des expéditions de

marchandises. Les exportations de services du

Canada au Japon en 2004 (les chiffres les plus

récents disponibles) représentaient 1,6 milliard

de $, soit un ajout de presque 20 % aux

exportations de marchandises pendant la

même année. Conclure un ALE complet avec le

Japon n’est peut-être pas être faisable

actuellement, mais un rapport revitalisé,

politique et commercial est aussi réaliste

que valable.

La mobilité des ChinoisL’année dernière, un peu plus de 31 millions

de Chinois (presque la population du Canada)

ont voyagé à l’extérieur de leur pays pour les

affaires et le plaisir, et souvent les deux. Ils

représentent encore deux millions de plus

qu’en 2004. Puisque la croissance économique

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>>Dégager les tendances . . .

La politique et les priorités du Premier ministre Junichiro Koizumi ont dominé lapolitique japonaise dans les 18 mois jusqu’àseptembre 2006. Des mesures de réformeéconomiques comme la privatisation du système postal d'épargne et les penchantsnationalistes prudents de Koizumi donnentle ton aux événements au pays et sur lascène internationale.

AVRIL22 Au Sommet Asie et Afrique à Jakarta,

le Premier ministre Koizumi exprime ànouveau les profonds regrets de sonpays pour les attaques lors laDeuxième Guerre mondiale.

MAI23 Le vice-premier ministre de la Chine,

Wu Yi, annule les rencontres avec lePremier ministre Koizumi, mettant ainsiun terme, une journée plus tôt queprévu, à son voyage au Japon.

JUIN1 La Malaisie signe un ALE bilatéral.

À SURVEILLER :La concurrence avec la Chine pour lesréseaux d’ALE

15 Le Premier ministre Koizumi déclarequ’il démissionnera en septembre2006 à la fin de son mandat commechef du PLD.

27 Après la découverte d’une souche degrippe aviaire à la ferme avicole deMitsukaido, 25 000 poulets sont abattus.

JUILLET5 La Chambre basse approuve la

privatisation du système bancaire d’épargne postale et d’assurance-vie.

14 L’Indonésie et le Japon entament despourparlers de libre-échange.

26 Le Japon se joint au partenariatrégional Asie Pacifique pour ledéveloppement et le climat sans pollution avec l’Australie, la Chine,l’Inde, la Corée du Sud et les États-Unis.

AOÛT1 Acceptation de signer un ALE avec la

Thaïlande en avril 2006 pour éliminerles barrières tarifaires sur les véhiculeset l’acier.

8 À cause du rejet par la Chambrehaute du projet de loi de la réformepostale, le Premier ministre Koizumidissout la Chambre basse au parlement et enclenche les électionspour le 11 septembre.

SEPTEMBRE11 Le PLD, un allié de la coalition,

obtient une majorité de deux tiers auparlement lors d’une élection à laChambre basse.

OCTOBRE11 La Chambre basse passe la loi pour

privatiser le service postal.14 La Chambre haute approuve le projet

de loi de privatisation du service postal.17 Cinquième visite du Premier ministre

Koizumi au temple de Yasukuni depuisson entrée en poste.

À SURVEILLER :Les problèmes laissés à son successeur d’équilibrer les politiquesinternationales et nationalesdécoulant de cette situation

NOVEMBRE22 Le PLD présente une proposition de

révision de la Constitution.

DÉCEMBRE24 Approbation du programme conjoint

de défense antimissile avec les États-Unis.

À SURVEILLER :Les relations tendues avec la Chine àcause de la recrudescence de sesactivités militaires

JANVIER 200627 Première rencontre bilatérale depuis

trois ans avec la Corée du Nord, à Beijing.

FÉVRIER15 Début des ententes préliminaires

d’ALE avec le Vietnam.

MARS23 Gel des programmes de prêts pour la

coopération en Chine suite à la détérioration des relations.

27 Gel des programmes de prêts pour lacoopération en Chine suite à la détérioration des relations.

JUIN28 Le Premier ministre Koizumi visite

Ottawa; c’est la première rencontreavec le premier ministre Harper.

29 Le Premier ministre Koizumi se rend à Washington pour un « sommet sayonara » avec le président Bush.

30 Le Japon surpasse l’Italie commenation ayant la population la plusâgée, car 21 % de sa population aplus de 65 ans.

JUILLET25 Le dernier contingent de soldats

quitte l’Irak.

À SURVEILLER :La projection accrue de puissance militaire

AOÛT15 Le Premier ministre Koizumi fait une

sixième visite au temple Yasukuni.

SEPTEMBRE6 La princesse Kiko donne naissance au

premier prince japonais depuis 41 ans.9 Signature d’un ALE avec les

Philippines.20 Shinzo Abe gagne la course au

leadership du LDP.26 Le Diet confirme Shinzo Abe comme

Premier ministre et le nouveau cabinetest annoncé le lendemain.

Pour une liste complète des événements au Japon et dans le restede l’Asie, consultez le sitehttp://www.asiapacific.ca/data/chronology/index.cfm

LE JAPON EN 2005 – 2006

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augmente les revenus et gonfle la classe

moyenne urbaine, chaque année plus de

Chinois ont les moyens de voyager à l’étranger.

Les industries du tourisme du monde entier

sentent déjà les répercussions de cette nouvelle

source des voyageurs dont c’est souvent le

premier voyage. Tandis que la majorité visite

les centres commerciaux de Hong Kong ou

d’autres destinations asiatiques voisines (le

Japon, le Vietnam, la Corée du Sud et la

Thaïlande sont populaires), il y en a de plus en

plus qui viennent au Canada. L’an dernier,

120 000 Chinois sont venus ici, soit environ

deux fois plus qu’il y a six ans. Tandis que ce

phénomène de voyage continue à proliférer, la

croissance des arrivées chinoises au Canada est

plus spontanée que le résultat d’une promotion :

le Canada et la Chine ont fait peu d’efforts pour

augmenter ce flux. Le plus grand obstacle est

en Chine. Beijing maintient un système

d’approbation de certaines destinations de

voyages organisés pour les groupes chinois. Le

système de statut de destination approuvée est

un relent des anciennes restrictions du

tourisme chinois à l’extérieur du pays, et avant

septembre 2006, 82 pays ont été approuvés.

Cependant, le refus du statut de destination

approuvée empêche les pays de commercialiser

directement leurs attractions touristiques. Pour

des raisons qui n’ont jamais été expliquées

clairement (mais notamment celle du statut de

l’homme d’affaires chinois fugitif Lai Changxing

qui demande un statut de réfugié dans ce

pays), le Canada n’a toujours pas le statut de

destination approuvée, bien qu’il ait été

approuvé en principe l’année dernière. Du côté

canadien, le retard considérable d’approbation

des demandes de visas est une force de

dissuasion des visiteurs chinois potentiels.

Cependant, les liens familiaux de plus de

40 000 immigrants chinois chaque année

assurent que les liens de famille continuent à

promouvoir le voyage dans ce pays, même sans

le statut de destination approuvée.

Les projections du tourisme chinois futur

sont généralement fortes. À mesure que les

obstacles bureaucratiques aux voyages à

destination du Canada sont éliminés, il y a de

bonnes raisons pour s’attendre à ce que le pays

partage la mine d’or. Les avantages de la porte

de l’Asie Pacifique s’appliquent autant au flux

des gens qu’à celui des marchandises. Le temps

de voyage pour se rendre sur la côte Ouest du

Canada de tout endroit de la Chine est plus

court que pour les 48 États américains sur le

continent. Avec le nouvel accord de navigation

aérienne à ciel ouvert entre le Canada et les

É.-U., il y aura plusieurs liaisons de Vancouver,

Calgary ou Toronto à plusieurs destinations aux

É.-U. Cela permettra au Canada de capturer

une grande partie du nombre des touristes

chinois qui visitent les É.-U., soit quelque

270 000 l’année dernière.5 Le défi pour

l’industrie canadienne du tourisme est de se

préparer à un afflux des voyageurs chinois qui

ont des besoins particuliers. Ces besoins

peuvent être aussi complexes que l’offre de

formation linguistique de plusieurs travailleurs

en tourisme et en hôtellerie ou très simples

comme un thermos d’eau chaude dans les

chambres des invités chinois. Les étapes

nécessaires pour récolter des avantages de la

stratégie de porte d’entrée ne sont pas toujours

énormes.

Les désastres de la natureLes événements en Asie au cours des 18 mois

passés n’ont pas tous été positifs ou n’ont pas

indiqué un avenir plus brillant pour la région.

Quelques événements ont rappelé que l’Asie,

malgré ses progrès économiques rapides, abrite

toujours une majorité de pauvres.6 La nature

n’a pas été clémente pour eux l’année dernière.

Tôt le matin du 8 octobre, un tremblement de

terre majeur a dévasté un large secteur de la

région montagneuse du Cachemire administrée

par le Pakistan, près de la ville de

Muzaffarabad. Environ 75 000 personnes

(surtout sur le côté pakistanais de la ligne de

contrôle, mais aussi sur le territoire administré

par l’Inde) ont été tuées lorsque des bâtiments

se sont effondrés et que des villages ont été

enterrés par des glissements de terrain.

Environ 3,3 millions de personnes ont été

laissées sans domicile, alors que le dur hiver

himalayen approchait. Le Canada et les

Canadiens ont contribué généreusement à des

fonds de secours après la tragédie et le

gouvernement a envoyé l’équipe d’intervention

en cas de catastrophe des forces canadiennes

pour fournir de l’aide médicale et produire de

l’eau potable pour aider les survivants.

L’Indonésie a aussi subi plusieurs tremblements

de terre, bien que rien d’aussi majeur que le

tremblement de terre sous-marin et le tsunami

du 26 décembre 2004 qui a causé plus de

230 000 morts autour de la ceinture de l’Océan

Indien, la province indonésienne d’Aceh ayant

été la plus gravement touchée. Les tragédies

comme celle-ci et le tremblement au

Cachemire, dans les secteurs appauvris d’un

pays déjà pauvre, soulignent le défi énorme

auquel l’Asie fait toujours face pour assurer les

besoins vitaux de centaines de millions de

gens. Malgré l’espoir que les désastres soient

évités, ils démontrent l’aspect très humain de

certains liens du Canada avec la région.

Beaucoup moins dévastatrice à court

terme qu’un tremblement de terre, mais

potentiellement beaucoup plus menaçante dans

ses répercussions à long terme, a été l’éruption

de la souche virale H5N1 fortement pathogène

de grippe aviaire parmi des masses de volaille à

travers la plupart de l’Asie du Sud-est et en

Chine, à Hong-Kong, en Mongolie, en Inde, au

Pakistan, en Afghanistan, au Japon et en Corée

du Sud.7 La perte des volailles (l’élimination de

masses de volailles infectées et d’oiseaux qui

ont été en contact avec elles, en réponse

immédiate à une éruption aviaire détectée) est

un coup financier très dur pour les individus et

les régions affectées. Il y a aussi eu des décès

rapportés au Cambodge, en Chine, en

Indonésie, en Thaïlande, au Vietnam et en

Turquie parmi les gens qui ont contracté le

virus directement d’oiseaux infectés.

Cependant, un risque beaucoup plus grand,

selon l’Organisation mondiale de la Santé, est

« ... le virus H5N1 qui, dans certaines

conditions, développera les caractéristiques

pour déclencher une autre pandémie d’influenza.

Page 39:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

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>>Dégager les tendances . . .

L’Inde a continué sa reprise économiquependant 18 mois jusqu’en septembre 2006,bâtissant sur la réforme continue de sonéconomie et sur son commerce extérieur enplein essor. Même les liens économiquesavec le Pakistan se sont améliorés malgré latension continuelle des rapports politiques.

AVRIL7 Reprise du service d’autobus entre le

Cachemire indien et le Cachemirepakistanais.

11 Signature d’une entente avec la Chinepour mettre fin au litige de frontièredans les Himalayas.

16-17 Le président pakistanais Musharrafvisite le Premier ministre Singh et lesdeux s’entendent pour entreprendredes relations d’affaires.

À SURVEILLER :La croissance des liens économiquesmalgré les relations politiques etstratégiques tendues

JUIN1 Toutes premières manoeuvres

militaires conjointes avec la Chine.28-30 Visite du Premier ministre Lee de

Singapour qui signe un ALE.

À SURVEILLER :La concentration des rapports commerciaux et économiques en Asie du Sud-est

JUILLET13 Accord avec le Pakistan concernant

un pipeline de 4 milliards $ US pourexpédier le gaz iranien du Pakistanvers l’Inde.

16-21 Le Premier ministre Singh, en visiteaux États-Unis, conclut une entente decoopération nucléaire, y compris lavente future de nouveaux réacteurs.

25 Reprise du commerce direct par routeavec le Pakistan, pour la première foisdepuis 50 ans.

26 L’Inde se joint au partenariat régionalAsie Pacifique pour le développementet le climat sans pollution avecl’Australie, la Chine, le Japon, laCorée du Sud et les États-Unis.

AOÛT11 Le Premier ministre Singh fait ses

excuses au parlement pour lesémeutes contre les Sikhs en 1984.

SEPTEMBRE1 Les États-Unis lèvent quelques

restrictions d’exportationd’équipements civils nucléaires,aérospatial et d’autres technologiessensibles.

OCTOBRE3 Accords de coopération de sécurité

signée avec le Pakistan, notamment un préavis en cas d’essais de missiles balistiques.

19 Activation des lignes téléphoniques àtravers la zone de contrôle auCachemire pour la première fois en16 ans afin d’aider les victimes dutremblement de terre.

JANVIER 20061 Entrée en vigueur d’un ALE avec

l’Asie du Sud.7 Le Premier ministre Singh annonce un

arrangement de citoyenneté à l’étranger pour les membres de laDiaspora, leur accordant les mêmesdroits que les ressortissants, sauf celuide voter aux élections.

20 L’Inde et le Pakistan inaugurent unservice d’autobus entre Lahore etAmritsar qui relie les deux territoiresdu Punjab pour la première foisdepuis 1947.

FÉVRIER1 Le service ferroviaire reliant le

Rajasthan à la province Sindh duPakistan est rétabli après une interruption de 40 ans.

18 Ouverture de la deuxième liaison ferroviaire avec le Pakistan.

MARS2-3 Visite du président américain Bush qui

signe un accord de puissance nucléaire.22 Signature d’un accord avec le

Pakistan en vue d’études conjointesde coopération pour contrer le traficde personnes, la falsification de docu-ments et l’immigration illégale.

MAI5 Le Premier ministre Singh et les

principaux séparatistes politiques duCachemire s’entendent sur un systèmede résolution de disputes à leur deuxième réunion depuis 2004.

11 La chef du congrès, Sonia Gandhi,gagne son siège électoral dans l’Uttar Pradesh.

JUIN7 Début de la reconstruction de la route

de la soie avec la Chine

À SURVEILLER :La coopération avec la Chine surplusieurs fronts

JUILLET10 À Mumbai, sept bombes éclatent sur

le réseau vital de chemin de fer tuant183 personnes.

15 Les militants pakistanais impliquésdans les attaques à la bombe duchemin de fer annulent les pourparlersde paix avec le Pakistan.

Pour une liste complète des événements en Inde et dans le restede l’Asie, consultez le sitehttp://www.asiapacific.ca/data/chronology/index.cfm

L’INDE EN 2005 – 2006

>>

>> >>

Le virus les a tous, sauf un : la capacité de se

propager efficacement et continuellement

parmi les gens. »8 Une pandémie universelle

serait un événement mondial sérieux ayant des

répercussions douloureuses qui dépassent

l’imagination. Mais le coup le plus sévère serait

pour les pays asiatiques et d’autres pays en

développement, où les installations de santé

publique sont inadéquates. Les pertes de vie se

chiffreraient probablement en millions. Les

conséquences économiques seraient grandes

aussi. Une étude de la Banque de développement

asiatique (BAD) en novembre 2005 a évalué

qu’une grippe aviaire universelle pourrait

causer une perte économique de 113 à

297 milliards $ US en Asie, selon la durée de

l’épidémie.9 Le rapport de la BAD indique que

la principale répercussion économique d’une

épidémie serait une contraction soudaine de la

demande, car les consommateurs retarderaient

les achats à cause de l’incertitude sur l’avenir

et éviteraient de se réunir dans des groupes à

cause des craintes d’infection. Ce fut l’expérience

de l’éruption du SARS en Asie et au Canada en

Page 40:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

2003. L’évaluation de la BAD du coût

économique de cette éruption, qui a affecté

plus de 8 500 personnes dans le monde entier,

a été d’environ 18 milliards $ US en Asie de

l’Est.10 Une pandémie de grippe serait beaucoup

plus destructive. Et, comme l’éruption du SARS

au Canada l’a démontré dans le monde actuel

du commerce mondialisé et des voyages

internationaux, il ne serait pas possible de

limiter l’épidémie à un secteur localisé. Les

infections pathogènes entreraient inévitablement

par la porte de l’Asie Pacifique avec les

voyageurs sur les lignes aériennes et les ouvriers

sur les bateaux.

L’affaire d’amour et de haine entrele Japon et la ChineLes relations diplomatiques entre le Japon et

la Chine, perturbées de façon chronique, ont

continué d’être tendues durant la période

examinée. Le manque d’une vision partagée de

leur histoire, renforcée par la souveraineté

contestée des îles Senkaku ou Diaoyutai,

continue à envenimer les rapports. Cependant,

les pires irritants ont été les visites répétées de

l’ancien Premier ministre japonais Junichiro

Koizumi au temple Yasakuni à Tokyo. Le temple

shintoïste de 137 ans est à la mémoire de

combattants japonais, dont 14 criminels de

guerre (la plupart exécutés) intronisés à

Yasukuni en 1978. Bien qu’au moins sept

Premiers ministres japonais ont visité le temple

Yasukuni pour y prier depuis 1978, la Chine

n’avait logé que des protestations diplomatiques

formelles jusqu’à ce que Koizumi ait commencé

une série de visites annuelles en 2001 (le

16 août 2006, il a fait son sixième pèlerinage à

Yasukuni). Le Premier ministre a insisté qu’il

visitait seulement le lieu saint à titre privé

comme individu, mais Beijing a considéré ces

visites comme une expression de son acceptation

du militarisme passé du Japon. Après que

Koizumi a assumé la fonction de Premier ministre,

la Chine a annulé toutes les invitations de ses

leaders supérieurs à visiter le Japon et, en 2002,

les leaders chinois l’ont rencontré seulement à

l’occasion de réunions internationales comme

celles des dirigeants de l’APEC.

L’irritation causée par les visites au temple

Yasukuni a été un facteur qui a motivé la

vice-première ministre chinoise Wu Yi de finir

brusquement son voyage au Japon en mai

2005, un jour avant les pourparlers avec

Koizumi. Le départ soudain de Wu a été aussi

une expression directe de la colère concernant

un nouveau manuel d’histoire japonais sur la

Chine (et la Corée du Sud) qui minimise le

sujet du militarisme du Japon au cours de

l’histoire du 20e siècle. Le conflit, qui a repris

au printemps 2005, a déclenché une flambée

de protestations antijaponaises et de violence

sporadique dans 17 villes à travers la Chine.

Les manifestants ont attaqué des ambassades,

des consulats, des supermarchés et des

entreprises du Japon. Les manifestations ont

reflété un sens naissant de nationalisme parmi

plusieurs jeunes Chinois, mais elles n’auraient

pas eu lieu sans l’approbation tacite du

gouvernement. Après une réaction ambiguë

initiale aux manifestations, le gouvernement a

agi fermement à la fin d’avril pour y mettre fin.

Le nationalisme est aussi un facteur du

litige qui dure depuis longtemps entre la Chine

et le Japon (et Taiwan) sur l’appartenance des

Îles Senkaku (nom japonais) ou des Îles

Diaoyutai (nom chinois). L’aspect le plus

important est l’accès à des réserves potentielles

de pétrole ou de gaz sous les eaux autour des

îles. Au début de 2005, le Japon a annoncé

qu’il avait pris possession d’un petit phare érigé

sur la plus grande des îles en 1988 par des

activistes japonais de droite pour marquer

possession de l’île. L’action inattendue de

Tokyo a incité la Chine à la dénoncer

comme…« une provocation sérieuse et une

violation de la souveraineté territoriale chinoise

auquelle s’opposent fermement le gouvernement

et le peuple chinois et les gens ».11 Alors, le

13 avril 2005, le Japon a annoncé qu’il s’était

décidé à accepter des demandes de forage de

pétrole et de gaz dans les eaux à l’est « de la

ligne médiane » en mer de Chine orientale, que

la Chine ne reconnaît pas. De nouveau, Beijing

a répondu que « ... l’action du Japon constitue

une provocation sévère contre les intérêts de la

Chine et une violation des normes régissant les

relations internationales. La Chine…se réserve

le droit de prendre action ».12

Malgré la rhétorique et les irritants de ces

litiges diplomatiques, les relations économiques

entre la Chine et le Japon continuent à

prospérer. Les spéculations après les émeutes

antijaponaises étaient qu’il y aurait un

refroidissement de la participation japonaise

avec la Chine. Les statistiques prouvent le

contraire. Le commerce total du Japon avec la

Chine en 2005 a atteint un record de

189 milliards $ US, mettant en péril la position

des É -U. comme principal partenaire

commercial du Japon.13 L’investissement

japonais en Chine (de 24,4 milliards $ US à la

fin de 2005) a presque triplé au cours des cinq

dernières années et il est dépassé seulement

par le capital que le Japon a investi aux É.-U. et

aux Pays-Bas.14 Le flux de nouvel

investissement l’année dernière a été plus élevé

encore. Les fabricants japonais d’ordinateurs

personnels, d’appareils domestiques

numériques et d’automobiles continuent

d’étendre leur base de production en Chine; un

nombre croissant d’entreprises japonaises

importent du Japon seulement les articles qui

sont difficiles à trouver sur place. En même

temps, ces entreprises basées en Chine

exportent lourdement : une partie considérable

des exportations de la Chine, peut-être bien de

15 à 20 %, est produite par des usines japonaises.

Il n’y a aucun doute que les hostilités

entre les deux plus grandes économies de l’Asie

sont persistantes et qu’elles se font ressentir

profondément dans leurs vues différentes de

l’histoire. Cependant, il n’y a aucune indication

que cela perturbera sérieusement l’association

qui a fait que la Chine est devenue l’atelier du

monde, laissant au Japon le rôle proéminent de

conception et de marketing. L’intérêt de Beijing

à rétablir les rapports a été démontré par son

empressement à recevoir le nouveau Premier

ministre japonais, Shinzo Abe, presque

immédiatement après qu’il est entré en fonction

au début d’octobre.

Le tango du libre-échangeAu cours des 18 derniers mois, il n’y a eu

38

Page 41:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

39

aucune diminution du rythme agité des

négociations d’ALE à travers l’Asie. À cause du

sentiment que la ronde des pourparlers

multilatéraux de l’OMC à Doha paralyserait,

plusieurs économies ont joint le circuit des

pourparlers ou cherché de nouveaux partenaires

pour leur prochain projet bilatéral. Quelques

transactions ont été achevées et lancées,

notamment l’Accord de libre-échange de l’Asie

du Sud liant l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh,

le Sri Lanka, le Népal, le Bhutan et les

Maldives. Le pacte, qui est entré en vigueur le

1er janvier 2006, couvre un marché d’environ

1,4 milliard de personnes, mais il contient tant

d’exclusions qu’il aura certainement moins de

retombées que promis.15 D’autre part,

Singapour et la Corée du Sud ont ratifié une

entente bilatérale; il y a d’autres ententes entre

le Japon et la Malaisie, entre le Japon et la

Thaïlande et entre la Nouvelle-Zélande et la

Thaïlande. La plus ambitieuse a été l’Accord

d’association économique stratégique

transpacifique conclu le 2 juin 2005 qui lie

Singapour, la Nouvelle-Zélande, le Brunei et le

Chili. Beaucoup d’autres pays ont entamé des

négociations pour une série d’accords étiquetés

différemment (ALE, association économique, et

association économique plus étroite). Parmi les

partenariats en discussion, il y a : Australie et

Malaisie, Australie et Chine, Inde et Singapour,

Indonésie et Japon, Vietnam et Japon,

Thaïlande et Pérou, Taiwan et Guatemala,

Corée du Sud et États-Unis, Thaïlande et

États-Unis et, bien sûr, Canada et Corée du Sud

(expliqué précédemment dans ce chapitre).

Tous ces accords, en plus d’autres transactions

conclues récemment, totalisent 85 ALE

bilatéraux ou multilatéraux avec au moins un

partenaire asiatique.

Le but de chaque accord (réduction des

barrières et des dépenses de commerce entre

les partenaires en négociation) est digne

d’éloges, mais cette matrice d’ALE qui se

chevauchent risque d’ajouter aux dépenses

de gestion des affaires. La Banque de

développement asiatique a fait cette mise en

garde : « le danger se trouve dans l’apparition

d’accords entrecroisés qui peuvent mener à des

systèmes « de réseau en étoile » qui profiteront

aux grands centres commerciaux, mais qui

obstrueront le marché entre les instances

commerciales et compliqueront l’environnement

commercial par des règles restrictives

d’origine ».16 La prolifération des ALE pourrait

rendre le commerce plus complexe et

déformer des décisions pour choisir le

meilleur emplacement d’IDE. En fait, les

études faites par la BAD révèlent que les

négociations hâtives d’accords en Asie ont fait

peu progresser le commerce dans la région.17

C’est plutôt une meilleure efficacité du

commerce international, grâce à l’innovation

technologique et à la montée de l’IDE

intrarégional, qui ont eu le plus d’effet sur la

croissance très forte du commerce intrarégional

depuis 1980.

Pendant plusieurs décennies, les

gouvernements asiatiques ont

démontré une sagesse collective, sinon

coordonnée, dans leur utilisation des

bénéfices du commerce libéralisé pour

promouvoir la croissance économique

et augmenter le bien-être de leurs citoyens.

Il est peu probable qu’ils dévieront de ce

chemin dans l’avenir. Ils ont réduit les

barrières entre les pays, en créant une

complexité d’industries liées et en

alimentant des composants dans les

chaînes de production à valeur ajoutée de

marchandises pour les besoins d’économies

développées comme celles du Canada et

des É.-U. C’est le système que favorisera la

porte de l’Asie Pacifique sur la côte Est

du Pacifique.

Page 42:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

40

>>

>>Dégager les tendances . . .

Pendant les 18 mois qui ont précédé septembre 2006, des enjeux internescomme l’opposition croissante contre le pouvoir du Premier ministre thaïlandaisTaksin Shinawatra et le questionnement continuel de la légitimité du pouvoir de laprésidente des Philippines, Gloria Arroyo,ont attiré la plupart de l'attention.Cependant, la région entière continue des’inquiéter des épidémies de grippe aviaire,avec un taux de décès de plus en plus alarmant en Indonésie.

AVRIL3 Trois bombes éclatent dans la

province Songkhla en Thaïlande, suivie d’attaques d’un commissariatde police et d’un bâtiment du gouvernement.

11 Le Premier ministre Thaksin lance latroisième campagne nationale contreles drogues en Thaïlande.

18 L’Agence d’énergie nucléaire et atomique en Indonésie annonce unplan de construction de la premièrecentrale atomique à Java.

18 Signature à Bangkok de l’Accord departenariat entre la Nouvelle-Zélandeet la Thaïlande.

MAI7 Trois explosions presque simultanées

dans des secteurs commerciaux àYangon tuent 11 personnes et enblessent 160.

JUIN3 Le Premier ministre Thaksin de la

Thaïlande visite l’Inde et discuted’ALE.

16 Un ouvrier à la volaille devient la première victime qui décède de lagrippe aviaire en Indonésie.

À SURVEILLER :La préoccupation mondiale d’uneépidémie de grippe aviaire en Asiedu Sud-est

19-25 Le Premier ministre vietnamien Khaiest en mission aux États-Unis, la plus haute visite officielle d’un fonctionnaire depuis la fin de laGuerre du Vietnam, et il signe destransactions d’affaires de 1,4 milliard $ US.

25-30 Le Premier ministre vietnamien Khaiest en mission au Canada, la premièrevisite d’un chef du gouvernementdepuis 30 ans et il discute decoopération économique, de commerce, de liens de sociétés civileset de gouvernance.

28 La présidente Arroyo des Philippinesfait des excuses pour le démarchagetéléphonique auprès des officiersd’élection pendant le comptage desvotes aux élections présidentielles en 2004.

JUILLET8 Premiers cas de grippe aviaire

découverts dans 270 canards infectésaux Philippines.

13 Protestations de 30 000 personnescontre la présidente Arroyo desPhilippines soupçonnée de fraudeélectorale en 2004.

14 Jakarta débute des pourparlers d’ALEavec le Japon.

15 Le Premier ministre Thaksin de laThaïlande accorde de nouveaux pouvoirs dans le Sud, notamment ladétention de suspects pendant septjours, la censure de journaux et l’écoute téléphonique.

18 Manifestation de 120 000 personnesqui soutiennent la présidente Arroyodes Philippines.

19 La présidente Arroyo consent à dire lavérité à la commission concernant desallégations de truquage de vote.

20 Les tests confirment trois décès àcause de la grippe aviaire enIndonésie.

21 La Malaisie laisse flotter sa monnaiepar rapport au dollar américain,adoptant le flottement contrôlé.

22 L’ancien Premier ministre Khin Nyuntest reconnu coupable de huit chefsd’accusation, notamment de corruption, et il est condamné à 44 ans de prison avec sursis.

26 Le Myanmar accepte la présidence del’ANASE en 2006.

AOÛT1 La Thaïlande accepte de signer un

ALE avec le Japon en avril 2006 pourcouper les barrières tarifaires sur lesvéhicules et l’acier.

4-5 Le ministre du Commerce deSingapour Lim Hng Kiang visite Séoulet signe un ALE bilatéral.

15 Les séparatistes de l’Aceh et le gouvernement indonésien signent unaccord de paix à Helsinki, ce qui metfin à un conflit qui durait depuis 30 ans.

18 L’ancien vice-premier ministre AnwarIbrahim en Malaisie gagne une causeen diffamation de 1,2 million $ US.

29 Le Vietnam, la Chine et les Philippinesdébutent une exploration pétrolifèreconjointe dans la mer de Chine méridionale.

SEPTEMBRE6 Le congrès des Philippines rejette

formellement la procédure de destitution de la présidente Arroyo.

OCTOBRE1 Les explosions dans deux secteurs

touristiques à Bali, en Indonésie, tuent19 personnes.

27 Le Vietnam émet ses premières obligations internationales, mobilisant750 milliards $ US.

31 Les Philippines mettent en vigueur lataxe sur la valeur ajoutée étendue.

NOVEMBRE3 Bangkok impose la loi martiale dans

deux districts au Sud de la Thaïlande.12 Un enfant de 18 mois est victime de la

première infection de grippe aviaireconfirmée à Bangkok.

9 L’armée des Philippines signe uncessez-le-feu avec le groupe derebelles RPM-M basé à Mindanao.

L’ASIE DU SUD-EST EN 2005 – 2006

>>

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41

>> >>>> >>

22 Établissement du premier fonds d’investissement privé au Vietnam.

À SURVEILLER :L’accélération de la modernisationéconomique du Vietnam qui adhère à l’OMC

23 Les États-Unis lèvent l'embargo sur lesarmements qui durait depuis six ansen Indonésie.

DÉCEMBRE13 La Malaisie signe un ALE avec

le Japon.14 Premier Sommet de l’Asie de l’Est

à Kuala Lumpur.

JANVIER 20061 Entrée en vigueur de l’Accord

d’association économique stratégiquetranspacifique liant le Brunei, le Chili,la Nouvelle-Zélande et Singapour.

FÉVRIER4 Manifestation de 50 000 personnes à

Bangkok qui demandent la démissiondu Premier ministre accusé de corruption et d’abus de pouvoir aprèsla vente de Shin Corp.

15 Le Vietnam commence des pourparlerspréliminaires d’ALE avec le Japon.

24 Le Premier ministre de la Thaïlandeconvoque des élections législativesgénérales pour le 2 avril.

24 La présidente Arroyo des Philippinesdéclare l’état d’urgence à cause desrumeurs de complot de coup d’État.

26 Un haut gradé de la marine desPhilippines est retiré de son posteaprès la découverte d’un complot decoup militaire.

27 La police accuse 16 personnes decomplot présumé pour évincer laprésidente Arroyo des Philippines.

MARS8-10 Le président Kalam de l’Inde est en

mission au Myanmar, la première visite d’un chef d’État indien depuis1987.

À SURVEILLER :La concurrence entre l’Inde et laChine pour accéder aux ressourcesénergétiques du Myanmar

14 À Singapour, Temasek effectue uneprise de contrôle de 3,8 milliards $ USde Shin Corp.

31 Hanoï signe un accord d'aide à lacoopération de 758 millions $ USavec Tokyo, devenant le plus grandbénéficiaire d'aide japonaise.

AVRIL2 La Thaïlande tient des élections

générales boycottées par les principaux partis d'opposition; le partiau pouvoir Thai Rak Thai gagne avecmajorité à la Chambre des députés.

4 Le Premier ministre thaïlandais Thaksindonne sa démission à cause deprotestations continues du public.

23 La deuxième ronde d’élections enThaïlande est boycottée par les partisde l’opposition et les électeurs; 13 sièges parlementaires ne sont pascomblés.

25 La Parti communiste du Vietnamrenouvelle les fonctions du secrétairegénéral Manh pour un autre mandatde cinq ans.

28 La cour de la Thaïlande suspend latroisième ronde d’élections nationales.

MAI7 Le gouvernement PAP de Singapour

est réélu en bloc.8 Les tribunaux thaïlandais annulent des

résultats des élections générales du 2 avril.

26 Le roi Bhumibol de Thaïlande célèbre60 ans de règne sur le trône.

27 Un tremblement de terre de 6,3 d’amplitude tue plus de 6 000 personnes à Java.

31 Les États-Unis et le Vietnam signent un pacte de commerce, le dernierobstacle pour se joindre à l’OMC.

JUIN13 L’Indonésie relâche Abu Bakar

Ba'asyir, un musulman ecclésiastique,ce qui soulève les protestations del’Australie.

JUILLET26 L’ANASE annule les pourparlers

d’ALE avec l’Inde.

AOÛT10 La cour d’appel indonésienne laisse

tomber les accusations contre l’ancienchef d’État malade Suharto.

24 La présidente Arroyo sort indemned’un nouveau vote de destitution.

25 La tentative d’assassinat du Premierministre thaïlandais Thaksin échoue.

25 Les États-Unis et l’ANASE signent unpacte de libéralisation commerciale.

31 22 succursales de banque sont bombardées à Yala, dans le Sud de la Thaïlande.

SEPTEMBRE3 L’Indonésie est d'accord pour

envoyer une troupe de 1 000 hommesau Liban pour la mission de paix de l’ONU.

7 Cinq officiers de l’armée thaïlandaisesont arrêtés pour attentat à la vie duPremier ministre Thaksin.

9 Le Japon et les Philippines signent un ALE.

13-20 Réunions du FMI et de la Banquemondiale à Singapour; des activistestiennent des discussions parallèlesdans l'Île de Batam en Indonésie.

19 Le Premier ministre thaïlandais Thaksinest renversé par un coup militaire.

20 La Malaisie envoie au Liban des effectifs de 1 000 personnes pour lemaintien de la paix.

30 L’ancien commandant d’arméeSurayud Chulanont est assermentécomme Premier ministre de laThaïlande

Pour une liste complète des événements en Asie du Sud-est etdans le reste de l’Asie, consultez le sitehttp://www.asiapacific.ca/data/chronology/index.cfm

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NOTESCHAPITRE 1 – LA PORTE D’ENTRÉE DE L’ASIE EN AMÉRIQUE DU NORD1. Un résultat de leurs préoccupations a été l’établissement de la Fondation Asie Pacifique du Canada.

Le gouvernement libéral de l’époque a proposé un projet de loi le 1er juin 1984 pour créer laFondation Asie Pacifique qui a été adopté le même jour avec le soutien unanime de tous les partis etqui est devenu loi après l’assentiment royal six jours plus tard.

2. Merrill Lynch et Capgemini, World Wealth Report 2005, p. 27.<http://www.ml.com/media/48237.pdf>, 25 août 2006.

3. Sauf indication contraire, les statistiques dans cette section couvrent l’année 2005.

4. Voir La Banque Mondiale, Regional Fact Sheet From The World Development Indicators 2006: East Asia and Pacific. <http://siteresources.worldbank.org/DATASTATISTICS/Resources/eap_wdi.pdf#search=%22east%20asia%20GDP%20average%20growth%201994-2004%22>, 24 août 2006.

5. Voir Economist Intelligence Unit, Foresight 2020: Economic, Industry and Corporate Trends, 2006. p. 9. <http://graphics.eiu.com/files/ad_pdfs/eiuForesight2020_WP.pdf>, 7 juillet 2006.

6. Banque asiatique de développement, Outlook 2006, p. 269.<http://www.adb.org/documents/books/ado/2006/documents/ado2006.pdf>, 12 juillet 2006.

7. Western Transportation Advisory Council (WESTAC), Preparing for Success – Forecasting Surface Freight Demand, 2006, p. 19.<http://www.westac.com/forecast/prepsuccess.pdf>, 24 août 2006.

8. Voir gouvernement de la C.-B., Gateway Program.<http://www.gatewayprogram.bc.ca>.

9. Voir Fortune, Global 500. Industry – Banks: Commercial and Savings. 24 juillet 2006. <http://money.cnn.com/magazines/fortune/global500/2006/industries/Banks_Commercial_and_Savings/1.html>, 25 juillet 2006.

La porte d’entrée des aéroports1. Voir OAG Worldwide Limited, Airport and Airline Guides.

<http://www.oag.com/NorthAmerica/AirlineAndAirport/flightduration.asp>, 4 juillet 2006.

2. En avril et juin 2005, le Canada a signé des nouveaux accords aériens avec la Chine et l’Inde respectivement. Ces droits de trafic aériens étendus entre le Canada et ces deux marchés importants suivent les principes des accords bilatéraux traditionnels. Cependant, en octobre 2006, le gouvernement du Canada a lancé une étude en vue de changements majeurs dans la gestion de droits de navigation aérienne impliquant le Canada. Voir <http://www.tc.gc.ca/pol/en/ace/consultations/airTransportationPolicy.htm>.

3. Voir Vancouver International Airport, YVR Passengers (Emplaned + Deplaned) 1992-2006.<http://www.yvr.ca/pdf/authority/statistics/1992-2006%20YVR%20PAX.pdf>, 4 juillet 2006.

ANNEXE

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43

CHAPITRE 2 – QUE FAUT-IL FAIRE?1. The Strategic Counsel, « Canadian Views on Asia ».

<http://www.asiapacific.ca/analysis/pubs/pdfs/surveys/opinion_poll2006.pdf>, 20 septembre 2006.

2. États-Unis, Bureau du recensement américain, Division du commerce à l’étranger, Direction générale de diffusion des données, « U.S. Trade in Goods (Imports, Exports and Balance) by Country », Washington, DC, 2005.<http://www.census.gov/foreign-trade/balance/index.html>, 28 août 2006.

3. Pour une description complète, voir Canada. Canada Border Services Agency. « In-transit Container Targeting at Seaports », septembre 2002. <http://www.cbsa-asfc.gc.ca/newsroom/factsheets/2002/sep/seaports-e.html>, 5 septembre 2006.

4. Statistique Canada, « Composantes de la croissance démographique, par province et territoire du 1er juillet 2004 au 30 juin 2005 », base de données CANSIM, Tableau 051-0004.<http://www40.statcan.ca/l01/cst01/demo33a.htm?sdi=growth>, 7 septembre 2006.

5. Analyse basée sur la différence entre une cohorte d’âges sur cinq ans en 2005 et la même cohorte 20 ans plus vielle en 2025. Cela donne un estimé conservateur de l’ajout net à la tranche d’âges dû à l’immigration, en éliminant toute diminution par décès du groupe original.

6. DeVoretz, Don J. « Asian Skilled-Immigration Flows to Canada – A Supply-Side Analysis », Canada in Asia, 2003-5, p. 12. Vancouver, Fondation Asie Pacifique du Canada, septembre 2003.

7. Idem, p. 11.

8. Pour un aperçu de l’argumentation, voir Morck, Randall et Bernard Yeung, « Minmetals Madness », Financial Post, p. 13, 1er octobre 2004.<http://www.bus.ualberta.ca/rmorck/Columns/Minmetals%20Madness.pdf#search=%22Chinese%20takeover%20of%20Noranda%22>, 20 septembre 2006.

9. The Strategic Counsel, « Canadian Views on Asia », 28 août 2006. <http://www.asiapacific.ca/analysis/pubs/pdfs/surveys/opinion_poll2006.pdf>, 20 septembre 2006.

10. Voir Goerzen, Anthony et Paul W. Beamish, « The Changing Character of Japanese DirectInvestment in Canada », Canada in Asia, 2005-3. Fondation Asie Pacifique du Canada, mars 2005. <http://www.asiapacific.ca/analysis/pubs/pdfs/can_in_asia/cia_2005-3_japan.pdf >, 20 septembre 2006.

11. Puisque les chiffres de Statistique Canada sont basés sur des enquêtes par sondage qui colligent en général les nouveaux investissements longtemps après qu’ils sont en place, les chiffres d’investissement en Asie ont tendance à minimiser les totaux au cours de l’année précédente ou des deux années précédentes et ils sont régulièrement révisés à la hausse.

12. Les statistiques chinoises couvrent tous les investissements, peu importe leur taille. Les chiffres canadiens couvrent les investissements qui donnent un droit de vote de l’investisseur canadien dans la gestion.

13. Fondation Asie Pacifique du Canada, « 2006 Asian Investment Intentions Survey », février 2006. <http://www.asiapacific.ca/analysis/pubs/pdfs/invest_survey/invest_intentions2006.pdf >, 20 septembre 2006.

14. Fondation Asie Pacifique du Canada, Canada Asia Review 2001, p. 51. Vancouver, Fondation Asie Pacifique du Canada, 2001.

CHAPITRE 3 – LES PARTENAIRES DE LA PORTE D’ENTRÉE1. Pour l’analyse complète voir « Examen de la loi sur les transports au Canada Vision fondée

sur l’équilibre : Rapport du Comité d’examen de la Loi sur les transports au Canada », juin 2001. <http://www.reviewcta-examenltc.gc.ca/francais/pages/final/pdf/finalreport.pdf>, 6 octobre 2006.

2. Pour une analyse complète de cette question et d’autres aspects des politiques concernant les liens Canada-Chine voir Chambre de Commerce du Canada, « Chine et Canada : La voie à suivre. Stratégies et solutions pour l’élimination des obstacles à l’essor du commerce et de l’investissement avec la Chine », septembre 2006.<http://www.chamber.ca/cmslib/general/china-e3.pdf>, 6 octobre 2006.

3. The Strategic Counsel, « Canadian Views on Asia », 28 août 2006, p. 10 et p. 13. <http://www.asiapacific.ca/analysis/pubs/pdfs/surveys/opinion_poll2006.pdf>, 20 septembre 2006.

Page 46:  · 2 REMERCIEMENTS Comité de rédaction Paul Evans, codirecteur général Yuen Pau Woo, président et codirecteur général Ron Richardson, directeur général des

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CHAPITRE 4 – UNE ANNÉE EN REVUE1. Evans, Paul, « Canada, Meet Global China », International Journal Vol. 61, No 2

(printemps 2006), p. 284.

2. York, Geoffrey, « An Era Ends as China Becomes an Aid Donor; Today’s shipload of wheat given by Canada will be the last received in the fast-growing economy », The Globe and Mail, p. A3, 7 avril 2005.

3. Canada Japan Forum, « Report of the Canada-Japan Forum 2003-2006 », juin 2006. <http://www.mofa.go.jp/region/n-america/canada/report0606.pdf >, 15 août 2006.

4. Idem. p. 6.

5. Office of Travel and Tourism Industries, « Top 50 Markets for International Arrivals to the United States by Country of Residency, January - December 2005 vs. 2004 ». <http://www.tinet.ita.doc.gov/cat/f-2005-201-001.html>, 25 août 2006

6. Il y a 621 millions de gens qui gagnent moins de 1 $ US par jour – ou les deux-tiers de la population du monde – vivent en Asie Pacifique. Banque asiatique de développement, « Poverty Reduction–ADB’s Primary Goal », 8 mai 2006. <http://www.adb.org/Poverty/default.asp>, 11 septembre 2006.

7. Pour tous les détails des régions affectées voir World Organisation for Animal Health, « Update on Avian Influenza in Animals (Type H5) », 4 septembre 2006. <http://www.oie.int/downld/AVIAN%20INFLUENZA/A_AI-Asia.htm>, 11 septembre 2006.

8. Organisation mondiale de la santé. « Grippe aviaire – feuille de données », février 2006.<http://www.who.int/mediacentre/factsheets/avian_influenza/en/#countries>, 11 septembre 2006.

9. Bloom, Erik, Vincent de Wit et Mary Jane Carangal-San Jose, « Potential Economic Impact of an Avian Flu Pandemic on Asia », ERD Policy Brief no 42, p. 6 et p. 7, Banque asiatique de développement, novembre 2005. <http://www.adb.org/Documents/EDRC/Policy_Briefs/PB042.pdf#search=%22economic%20impact%20of%20avian%20flu%20in%20Asia%22>, 11 septembre 2006.

10. Idem, p. 1.

11.Agence France Presse, « China Slams Japanese ‘Violation of Sovereignty’ in Lighthouse Row », 11 février 2005.

12. Chine, Ambassade de la République populaire de Chine aux États-Unis d’Amérique. « Foreign Ministry Spokesperson Qin Gang’s Remarks on Japan Granting its Enterprises Right to Oil and Gas Test-drilling in the East China Sea », avril 2005.<http://www.china-embassy.org/eng/fyrth/t191718.htm>, 13 septembre 2006.

13. Japan External Trade Organization (JETRO), « Japan’s Trade with China Sets Seventh Straight Record in 2005 », 22 février 2006. <http://www.jetro.go.jp/en/news/releases/20060222457-news>, 29 août 2006.

14. Japan External Trade Organization (JETRO), « Japan’s Total Outward FDI by Country/Region (International Investment Position) », 2006.<http://www.jetro.go.jp/en/stats/statistics/iipfdi_01_e.xls>, 29 août 2006.

15. Voir Fondation Asie Pacifique du Canada, « South Asian Free Trade Deal is the Beginning, Not the End of the Process ». Asia Pacific Bulletin no 236, 23 novembre 2005.<http://www.asiapacificbusiness.ca/apbn/pdfs/bulletin236.pdf>, 29 août 2006

16. Banque asiatique de développement, « Asian Development Outlook 2006, Routes for Asia’s Trade ».<http://www.adb.org/documents/books/ado/2006/part030000.asp>, 29 août 2006.

17. Banque asiatique de développement, « Asian Development Outlook 2006, The Drivers of Trade and Integration in Asia ».<http://www.adb.org/documents/books/ado/2006/part030200.asp>, 29 août 2006.

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45

RÉFÉRENCESAgence France Presse, « China Slams Japanese ‘Violation of Sovereignty’ in Lighthouse Row », 11 février 2005.

American Association of State Highway and Transportation Officials, « Freight-rail Bottom Line Report », 2003. <http://freight.transportation.org/doc/FreightRailReport.pdf>, 31 octobre 2006.

Banque asiatique de développement, « Asian Development Outlook 2006, Routes for Asia’s Trade et The Drivers of Trade and Integration in Asia ».<http://www.adb.org/documents/books/ado/2006/part030000.asp>, 29 août 2006.—, « Poverty Reduction–ADB’s Primary Goal », 8 mai 2006. <http://www.adb.org/Poverty/default.asp>, 11 septembre 2006.

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TABLEAUX DE STATISTIQUES

>>ÉTUDIANTS DE L’ASIE PACIFIQUE AU CANADA

Permis d’études émis (milliers) Variation deOrigine 2001 2002 2003 2004 2005 2004 à 2005 (%)Australie 555 520 610 536 570 6,3Bangladesh 401 460 416 363 321 -11,6Chine 11 263 11 488 9 959 7 102 7 224 1,7Hong Kong, ZAS 1 865 1,836 1,629 1 632 1 406 -13,8Inde 1 171 2 041 2 416 1 702 2 120 24,6Indonésie 419 489 544 462 406 -12,1Japon 7 115 6 670 6 125 5 876 5 723 -2,6Malaisie 312 312 363 283 348 23,0Pakistan 403 286 321 318 330 3,8Philippines 119 130 148 169 185 9,5Singapour 298 214 318 375 279 -25,6Corée du Sud 13 281 13 959 13 496 12 916 13 407 3,8Sri Lanka 105 351 205 74 84 13,5Taiwan 2 310 2 347 1 818 2 102 2 096 -0,3Thaïlande 493 566 568 596 544 -8,7Vietnam 416 498 800 382 340 -11,0

Total Asie Pacifique 40 526 42 167 39 736 34 888 35 383 1,4

Source : Citoyenneté et Immigration Canada (2006).

Notes:1 Les statistiques proviennent de documents publiés par les missions à l'étranger.

2 Les statistiques font état des autorisations d'étude émises au cours d'une année donnée et non du total cumulé.Toutes les augmentations sont établies entre les années civiles 2004 et 2005.

3 Les statistiques n’incluent pas les étudiants qui viennent au Canada pour des études à court terme (et qui n'ont pas besoin de permis). Il n'y a actuellement aucune méthode qui permette de recueillir de données précises sur ces étudiants à court terme, même si, dans plusieurs marchés, ceux-ci représentent un très fort pourcentage de l’ensemble des étudiants qui viennent au Canada. Par exemple, les étudiants à court terme de la Corée du Sud (constituant une partie importante de notre marché)sont inscrits comme touristes à leur arrivée au Canada.

4 Des informations supplémentaires sur la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés sont disponibles à : <http://www.cic.gc.ca/english/irpa/index.html>.

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>>PART DU CANADA DANS LES PRINCIPAUX MARCHÉS DE L’ASIE PACIFIQUE (%)

Économie 1994 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005Australie 1,61 1,60 1,63 1,49 1,38 1,35 1,31 1,20Chine 1,58 1,41 1,67 1,65 1,23 1,06 1,31 1,14Hong Kong, ZAS 0,53 0,55 0,65 0,59 0,51 0,46 0,44 0,41Inde 0,97 0,80 0,78 0,71 0,61 0,69 0,74 0,64Japon 3,24 2,54 2,29 2,22 2,12 1,82 1,84 1,73Malaisie 0,40 0,58 0,46 0,41 0,42 0,35 0,44 0,50Singapour 0,40 0,37 0,36 0,36 0,49 0,43 0,40 0,43Corée du Sud 1,96 1,50 1,31 1,29 1,21 0,79 0,98 1,00Taiwan 1,46 1,01 0,91 0,93 0,83 0,84 0,71 0,72Thaïlande 0,72 0,66 0,56 0,56 0,64 0,52 0,52 0,44

Total 1,64 1,36 1,31 1,29 1,15 0,99 1,07 0,99

Sources : Fonds monétaire international, Direction of Trade Statistics Yearbook 1996, 2001, 2003, 2004 et 2005, Direction of Trade Statistics Quarterly, septembre 2006 et République de Chine, Conseil du commerce extérieur, 16 octobre 2006. <http://www.trade.gov.tw>.

>>CROISSANCE DE CERTAINES ÉCONOMIES (PIB RÉEL, % PAR ANNÉE)

Croissance moyenneÉconomie 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 1996-2005Chine 9,6 8,8 7,8 7,1 8,4 8,3 9,1 10,0 10,1 9,9 8,9Inde 7,5 5,0 6,0 7,0 5,3 4,1 4,2 7,2 8,1 8,3 6,3Indonésie 8,0 4,5 -13,1 0,8 5,4 3,8 4,4 4,7 5,1 5,6 2,9Japon 3,5 1,8 -1,8 -0,2 2,9 0,4 0,1 1,8 2,3 2,7 1,4Malaisie 10,0 7,3 -7,4 6,1 8,9 0,3 4,4 5,4 7,1 5,3 4,7Singapour 8,1 8,6 -1,4 7,2 10,0 -2,3 4,0 2,9 8,7 6,4 5,2Corée du Sud 7,0 4,7 -6,9 9,5 8,5 3,8 7,0 3,1 4,6 4,0 4,5Taiwan 6,1 6,7 4,5 5,7 5,8 -2,2 4,2 3,4 6,1 4,1 4,4Thaïlande 5,9 -1,4 -10,5 4,4 4,8 2,2 5,3 7,0 6,2 4,4 2,8États-Unis 3,7 4,5 4,2 4,4 3,7 0,8 1,6 2,7 4,2 3,5 3,3Canada 1,6 4,2 4,1 5,5 5,2 1,8 3,1 2,0 2,9 2,9 3,3

Sources : Les données de 1996 et 1997 sont celles du Front monétaire international, dans sa publication World Economic Outlookde septembre 2004, alors que celles de 1998 à 2005 sont tirées des numéros d’avril et de septembre 2006 de la même publication.

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>>COMMERCE DE MARCHANDISES DU CANADA À L’ÉCHELLE MONDIALE (2005)

Importations mondiales canadiennes Exportations mondiales canadiennesClassification des marchandises % Classification des marchandises %

1 Huiles de pétrole brutes 5,8 Véhicules automobiles, plus de 3 000 cc 9,42 Véhicules automobiles, 1 501 à 3 000 cc 3,6 Gaz naturel 8,63 Véhicules automobiles, plus de 3 000 cc 2,3 Huiles de pétrole brutes 7,34 Carrosseries de véhicules automobiles, pièces 1,9 Bois de sciage, conifères 2,45 Véhicules automobiles, autres pièces 1,7 Camions, 5 tonnes ou moins 2,46 Médicaments 1,6 Véhicules automobiles, autres pièces 1,67 Camions, 5 tonnes ou moins 1,4 Véhicules automobiles, 1 501 à 3 000 cc 1,58 Moteurs pour véhicules de plus de 1 000 cc 1,4 Préparations de pétrole brut lourd 1,59 Circuits intégrés numériques, MOS 1,0 Papier journal 1,310 Gaz naturel 1,0 Préparations de pétrole brut léger 1,3

Les 10 principales catégories en terme Les 10 principales catégories ende % du total mondial 21,6 terme de % du total mondial 37,3

Source : Industrie Canada, Données sur le commerce en direct, 15 mars 2006.<http://strategis.ic.gc.ca/sc_mrkti/tdst/engdoc/tr_homep.html>

>>COMMERCE DE MARCHANDISES DU CANADA AVEC L’ASIE PACIFIQUE (2005)

Importations canadiennes de l’Asie Pacifique Exportations canadiennes vers l’Asie PacifiqueClassification des marchandises % Classification des marchandises %

1 Véhicules automobiles, 1 501 à 3 000 cc 6,1 Charbon (non aggloméré) 6,12 Ordinateurs portables, 11 kg ou moins 2,9 Bois de sciage, conifères 4,83 Unités d’entrée/sortie pour ordinateurs 2,5 Pâte chimique, conifères 4,34 Pièces et accessoires pour ordinateurs 2,3 Méteil et blé 4,15 Appareils de transmission/réception 2,2 Éthylèneglycol (Éthanediol) 3,96 Circuits intégrés numériques, MOS 1,9 Minerai et concentré de cuivre 3,77 Caméras vidéo et caméscopes 1,2 Porc découpé, désossé et congelé 3,38 Véhicules automobiles, plus de 3 000 cc 1,1 Engrais (chlorure de potassium) 3,39 Mémoire pour ordinateurs 1,0 Colza/canola 2,910 Récepteurs de télévision en couleur 1,0 Nickel (sous forme brute, non allié) 2,6

Les 10 principales catégories en % du total de l’Asie Pacifique 22,2 Les 10 principales catégories en % 39,0

Importations de l’Asie-Pacifique en % du Exportations vers l’Asie-Pacifique en % total canadien 17,7 du total canadien 6,5

Source : Industrie Canada, Données sur le commerce en direct, 15 mars 2006. <http://strategis.ic.gc.ca/sc_mrkti/tdst/engdoc/tr_homep.html>.

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>>IMPORTANCE DU CANADA POUR LES PARTENAIRES COMMERCIAUX DE L’ASIE PACIFIQUE (2005)

RANG DU CANADAÉconomie Importations ExportationsAustralie 13 17Chine 18 16Hong Kong 19 9Inde 23 21Indonésie 13 19Japon 12 11Malaisie 21 17Singapour 24 33Corée du Sud 20 15Taiwan 24 18Thaïlande 25 19Canada dans le marché mondial 6 9

Sources : Fonds monétaire international, Direction of Trade Statistics Quarterly, septembre 2006; et République de Chine, Conseil du commerce extérieur, 16 octobre 2006, <http://www.trade.gov.tw>.Note : Le classement des importations et des exportations des partenaires, en provenance du Canada et vers le Canada, est indiqué.

>>IMPORTANCE DES PARTENAIRES COMMERCIAUX DE L’ASIE PACIFIQUE POUR LE CANADA

1995 2000 2005Rang Économie % du commerce de Économie % du commerce de Économie % du commerce de

l’Asie Pacifique l’Asie Pacifique l’Asie Pacifique1 Japon 42,01 Japon 35,46 Chine 38,912 Chine 13,89 Chine 20,06 Japon 25,553 Corée du Sud 10,34 Corée du Sud 10,44 Corée du Sud 8,734 Taiwan 7,87 Taiwan 8,42 Taiwan 5,565 Hong Kong (ZAS) 4,70 Malaisie 3,98 Malaisie 3,196 Australie 4,26 Hong Kong (ZAS) 3,81 Inde 3,047 Malaisie 3,65 Australie 3,44 Australie 2,918 Singapour 3,14 Thaïlande 2,79 Thaïlande 2,609 Thaïlande 2,75 Inde 2,46 Hong Kong (ZAS) 1,8610 Indonésie 2,13 Singapour 2,38 Singapour 1,59

Source : Industrie Canada, Données sur le commerce en direct, 22 juin 2006. <http://strategis.ic.gc.ca/sc_mrkti/tdst/engdoc/tr_homep.html>.

Note : Total des exportations vers l’Asie Pacifique et des importations en provenance de l’Asie Pacifique. Les pourcentages indiqués représentent la proportion du total des échanges commerciaux avec l’Asie Pacifique. On a inclus le Timor oriental dans les chiffres de l’Indonésie.

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>>TRANSACTIONS DE SERVICES DU CANADA AVEC L’ASIE PACIFIQUE (millions $ CA)

2002 2003 2004Économie Recettes Paiements Recettes Paiements Recettes PaiementsAustralie 687 559 881 491 884 521Chine 806 802 798 592 897 697Hong Kong (ZAS) 585 1,286 674 1 246 670 1 672Inde 282 241 255 252 310 292Indonésie 161 75 157 69 193 69Japon 1 778 2 985 1 238 2 713 1 596 2 620Malaisie 195 168 178 166 235 207Nouvelle-Zélande 102 184 94 151 110 201Pakistan 99 35 96 28 113 41Philippines 151 227 124 246 138 291Singapour 196 574 192 897 251 1 019Corée du Sud 643 216 607 296 706 350Taiwan 389 349 323 297 402 384Thaïlande 122 125 91 146 93 162Vietnam 38 23 38 20 41 30

Total Asie Pacifique 6 234 7 849 5 746 7 610 6 639 8 556

Transactions de services avecl’Asie Pacifique en % du total canadien 9,8 11,1 9,4 10,4 10,4 11,2

Source : Adaptation de Statistique Canada, Transactions internationales de services du Canada avec certains pays. Tableau de la base de données CANSIM 376-0036, 29 mai 2006. <http://cansim2.statcan.ca>, http://www.international.gc.ca/eet/pdf/BOP-Trade-Services-en.pdf.

>>VALEUR DES FUSIONS ET ACQUISITIONS CANADIENNES EN ASIE PACIFIQUE

VALEUR DÉCLARÉE (MILLIONS $ US)Année Nombre de cas Total Moyenne*1996 33 1 260,9 38,21997 31 1 076,5 34,71998 21 2 458,0 117,01999 26 1 623,7 62,52000 46 1 274,6 35,42001 42 3 090,7 93,72002 33 480,0 30,02003 49 775,1 40,82004 65 581,5 12,62005 43 1 366,7 54,7

Sources : Thomson Financial Securities Data, 1999-2006 et sources publiées.*Moyenne des transactions avec valeur divulguée.

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>>TOURISTES DE L’ASIE PACIFIQUE EN VISITE AU CANADA (en milliers)

Origine 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Changement (%) 2004/2005Australie 179,5 171,9 162,8 156,6 185,1 209,2 13,1Chine 77,3 86,4 99,3 77,5 104,8 120,3 14,8Hong Kong, ZAS 145,1 130,1 122,8 94,0 121,0 113,8 -6,0Inde 55,2 58,2 58,7 59,5 71,0 82,0 15,5Indonésie 13,1 15,5 15,1 12,0 11,8 11,8 0,0Japon 540,1 449,0 452,5 273,9 437,2 441,8 1,1Malaisie 18,4 18,0 15,8 6,7 9,6 10,3 7,3Nouvelle-Zélande 37,5 33,2 32,3 30,3 37,5 40,5 8,0Pakistan 10,2 11,4 9,0 8,0 10,6 13,3 25,5Philippines 32,7 37,5 41,1 33,3 38,2 44,1 15,5Singapour 28,5 26,2 23,2 17,5 23,9 25,7 7,6Corée du Sud 149,0 157,1 165,1 148,6 191,0 191,3 0,2Taiwan 166,2 119,8 106,6 69,3 108,6 100,6 -7,4Thaïlande 12,3 12,2 13,7 8,3 11,3 13,4 18,6Autres pays de l’Asie Pacifique 11,9 12,1 12,9 11,4 12,0 13,6 13,4

Total Asie Pacifique 1 477,1 1 338,6 1 331,0 1 006,9 1 373,6 1 431,7 4,2

Source : Adaptation de la base de données CANSIM II de Statistique Canada, Tableau 427-0003 : Nombre de voyageurs non résidents entrant au Canada, selon certains pays de résidence (sauf les États-Unis), 20 mars 2006. <http://cansim2.statcan.ca/cgi-win/CNSMCGI.EXE>.

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